Sans les avis précédemment postés, je n'aurai pas investi sur cette BD qui au premier abord ne sortait pas du lot.
Je me suis lancé et c'est avec une certaine crainte que je me suis plongé dans ce récit complet.
Les premières pages défilent, on ne comprend pas réellement où veut en venir les auteurs. Le dessin est académique, les couleurs pastelles tranchent avec un contraste couleurs froides / couleurs chaudes.
Puis tranquillement, les rouages du récit se dévoilent et l'immersion devient évidente. On se sent happé par cette histoire humaine avec ses personnages partageant un quotidien normal.
Une touche de paranormal apparaît et transforme ce roman en conte contemporain.
Sous une certaine simplicité, beaucoup de thèmes graves sont abordés de près ou de loin. On s'attache à ces personnages et surtout à ce simple d'esprit sans mémoire, d'où vient-il, quel est son passé, pourquoi recherche t-il une femme qu'il ne saurait décrire ?
Cette intrigue principale est merveilleusement étoffée par le maillage social retranscrit en donnant de l'épaisseur aux personnages secondaires.
J'ai été bluffé par cette lecture, une sorte de magie sortant de ces pages.
Cette histoire intemporelle deviendra à coup sûr un classique et mérite amplement sa place dans les immanquables.
La BD en elle même est un bel ouvrage et son prix attractif vu le nombre de pages.
Je la recommande vivement.
Connaissez-vous le film Identity ? Si ce n'est pas le cas, je vous le recommande chaudement.
Si oui, vous avez peut-être apprécié la façon démoniaque dont le spectateur est baladé tout le long du film, ce renversement de situation qui vous tétanise sur votre siège en fin de métrage.
Pour moi "Shutter Island" est du même tonneau. Adapté d'un roman d'un maître du roman noir, cet album nous plonge dans les tréfonds de l'âme humaine. Ou plutôt dans les circonvolutions complexes et traîtresses de notre esprit. C'est incroyable ce qu'il est capable d'imaginer pour ne pas voir la vérité en face, la nier en se servant de ce qu'il a sous la main. Vous n'avez jamais été fou/folle ? Moi non plus. Enfin, si ça se trouve je le suis, et j'ai créé bdtheque juste pour transposer mes fantasmes de lecture de bandes dessinées qui n'existent pas. Si vous voulez un exemple, replongez dans les rêves où vous vous retrouvez en présence de personnes, de lieux et de situations qui n'ont rien à voir. Vous pouvez vivre une vie entière en quelques heures où votre cerveau lâche les brides.
Bref, j'ai trouvé l'histoire d'une machiavélité remarquable. La fin est un renversement énorme, bien que je l'aie un chouïa sentie venir.
Et encore une fois, comme dans Figurec, comme dans Emma ou encore Le Sang des Valentines, De Metter m'a bluffé. Sa maîtrise du contraste entre noir et blanc, sa mise en scène instaurent une atmosphère vraiment très particulière, complètement dans l'esprit des romans noirs. Il semble attiré par les récits noirs où le lecteur n'est pas pris pour un imbécile. Et quelle couverture, chargée de symbolisme psychiatrique...
Je suis fan.
Pour moi c'est la BD polar que tout le monde doit avoir, une ambiance malsaine, des personnages sans pitié.
Le dessin et le scénario rendent une ambiance tout à fait particulière. Une ville où il ne fait pas bon de vivre. Dès la lecture des premières pages, on rentre dans l'histoire pour n'en sortir qu'à la fin.
Et quelle fin ! Une fin non conventionnelle et qui colle très bien à l'ensemble du scénario et à l'ambiance. Une série en trois tomes à ne pas rater.
Excellente bd, originale et drôle. Un très bon dessin, détaillé et vivant aux couleurs informatisées mais pas flashies et qui s'accordent parfaitement au récit. Les personnages sont très expressifs, c'est un vrai plaisir à regarder.
Le scénario est très intéressant dans ce monde où la magie a disparue et où une joyeuse équipe de personnages issus de cet univers qu'est la fantasy, sont tout simplement des flics, mais oui, de vrais inspecteurs avec tout ce qui va avec, recherche d'indices, interrogatoires, course-poursuites, indics… Tout y a été bien pensé jusqu'au moindre détail.
Les personnages sont très attachants et ont une sacré dose d'humour. On aimerait juste un autre cycle… Si Pascal Brau nous entend…
C'est marrant, c'est justement le dessin qui me donne un "coup de coeur" ! Je trouve le trait vivant et spontané, tout-à-fait en harmonie avec la couleur brune, ça fait des belles pages élégantes, notamment celles où il n'y a pas de dialogues (décors naturels, scènes avec les paysans).
C'est vrai que le fond du récit est historique (XVIIe siècle, et non Moyen-âge), et que la période est intéressante, avec les conflits noblesse/royauté par exemple, mais on ne peut pas dire que ce soit seulement une "BD historique" il me semble, car le destin du héros passe toujours avant les explications ou considérations historiques (je préfère, ça alourdirait trop le récit d'ailleurs).
J'ai beaucoup aimé la technique des "points de vue", qui permet de saisir le personnage par "touches", de façon indirecte, mais aussi de saisir la personnalité des caractères féminins.
En bref, même si c'est une BD chère, je conseille son achat : d'abord c'est un album épais et ensuite il vaut mieux dépenser 24 euros pour un beau bouquin que pour trois m...
BONNE LECTURE !
Cette album pour l'instant malheureusement sans suite est à mon avis très innovant dans le domaine du fantastique et de l'horreur, puisqu'il propose une ambiance horrifique genre Lovecraft, le tout dans un contexte de fantasy. Le climat est oppressant et cauchemardesque, une vrai réussite.
Delmas est un auteur qui mérite la reconnaissance car il est vraiment original et inspiré.
À la fin de ma lecture, bouche-bée, je me suis posé la question que peut-être d'autres se posent au début : Mais qui sont donc les auteurs ? Je les trouve à la fin de la bd ; Fane et son Joe Bar Team et Jim, qui n'est autre que Téhy auteur de Yiu et Fée et tendres Automates, encore une fois je reste sans voix. Je lis leur préface où ils racontent comment cette idée a germé et là aussi je suis captivée. Des personnages au crayonné vif et léger, plus vrais que nature, que voici réunis pour quatre jours assurément inoubliables.
Jean Pierre, marié, deux enfants, qui arrive avec "sa nouvelle amie Jan" rencontrée sur le net, comme un gosse, sauf que le gosse il a déjà 37 ans et la nouvelle copine, elle, 19. Arrive Hubert, 35 ans et joyeux drille. Le couple Dominique 37 ans et Isabelle 32 ans, deux enfants, mariés, heureux ? Pas sûr. Puis Héléna 32 ans fatalement belle mais fatalement seule.
Ce n'est pas ici l'habituel week-end entre amis au ton jovial et bon enfant. Ces six amis d'il y a une vingtaine d'années se retrouvent à l'occasion de l'éclipse. Fallait-il qu'un évènement exceptionnel les réunisse tous à nouveau ? Enfin, tous sauf Claire la femme de Jean Pierre restée à la maison avec les mômes, par dépit ?
Mais tout va très vite déraper, le couple se déchire, tout le monde s'invective, se jette à la figure des vérités refoulées depuis longtemps, chacun juge l'autre puis est jugé à son tour. Tout ceci n'est que le résultat de leur mal-être, leurs doutes, leurs déceptions, leurs mauvais choix au fil des années, la tension monte… Jusqu'à l'éclipse, ou plutôt "les éclipses", chacun la sienne, pourront-ils comme la lune cache le soleil cacher leur détresse avec leurs mensonges ?
Avec beaucoup humour, parfois avec violence, pouvant aller jusqu'à la nausée, les auteurs nous montrent la complexité des sentiments humains et vont pour certains d'entre nous, jusqu'à nous fouiller l'âme. Il n'y a rien d'exagéré dans ce récit, la vérité crue, sans détours, celle qui déplaît, celle qui fait mal et qui dérange. Et que dire des toutes dernières planches ? Dans ce silence où tout est dit...
Très bonne surprise que ce nouvel album traitant de sport, après Match décisif. Là encore, nous avons une adolescente qui pratique le sport, mais contrairement au héros de l’autre série, elle souhaite ardemment faire du haut niveau. Seulement son père, de confession musulmane, s’y oppose… Un sujet de société fort, mais traité de façon plutôt fine je trouve. Le père, pratiquant mais pas extrémiste, a des convictions, mais est aussi ouvert à la discussion, avec sa fille, avec un éducateur… Il faut dire que lui-même a pratiqué la course de fond dans le désert… La mère de Safia est aussi traitée avec retenue, elle qui n’a pas pu avoir la carrière artistique dont elle rêvait et se retrouve à nettoyer les douches du Stade de France… Son petit frère aussi, adolescent pas rebelle qui veut aider sa sœur. Encore une fois, il y a un rôle d’éducateur, mais il n’est pas omniprésent, on le voit juste à 2-3 reprises. Le parcours de Safia est crédible, un peu exemplaire bien sûr par la suite, mais c’est vraiment le réalisme dans son histoire qui m’a marqué. Safia est concentrée sur son objectif, elle avale les kilomètres, mais n’en oublie pas de bien travailler au lycée, une condition sine qua non pour que ses parents la laissent s’exprimer.
Le dessin de Sébastien Verdier est pour moi une découverte. Je m’attendais à un auteur débutant, au trait hésitant, et pour une fois dans une série sportive (la première peut-être), le dessin est vraiment bon, les personnages sont bien proportionnés, les décors sont réalistes… Peut-être encore un manque de réalisme sur certains visages, mais c’est pour chipoter.
Et, point positif, pour une fois le sport ne fait pas tache dans l’histoire. Il est au centre, mais est traité de façon très intelligente, on ne s’ennuie pas du tout dans les scènes de foulées de Safia…
L’album comporte en annexes un historique du marathon, des origines antiques aux grandes performances, mais aussi une bibliographie multimédia sur le sujet.
Il s’agit là d’un bel album, très intéressant, pédagogique, bien mené, très bien illustré. A lire.
Rien à dire de plus : j'ai dévoré ce tome.
De l'action, une vraie trame qui n'est pas bâclée pour cause de manque de pages (comme dans les précédents tomes), une chronologie faite de flashback très facile à suivre et mettant l'histoire bien en place, une ambiance très orientale et agréable (surtout que je ne suis pas fan de mangas)...
Bref, avec les Sept Missionnaires, il s'agit pour moi du meilleur tome de la série.
En quelques mots : contrairement au Le Diable des sept mers, ici on est en présence d'un scénario en béton. Le suspense en crescendo et une fin en apothéose. Des dessins magnifiques. Un des meilleurs on-shots de la BD. Un petit bijou.
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Exauce-nous
Sans les avis précédemment postés, je n'aurai pas investi sur cette BD qui au premier abord ne sortait pas du lot. Je me suis lancé et c'est avec une certaine crainte que je me suis plongé dans ce récit complet. Les premières pages défilent, on ne comprend pas réellement où veut en venir les auteurs. Le dessin est académique, les couleurs pastelles tranchent avec un contraste couleurs froides / couleurs chaudes. Puis tranquillement, les rouages du récit se dévoilent et l'immersion devient évidente. On se sent happé par cette histoire humaine avec ses personnages partageant un quotidien normal. Une touche de paranormal apparaît et transforme ce roman en conte contemporain. Sous une certaine simplicité, beaucoup de thèmes graves sont abordés de près ou de loin. On s'attache à ces personnages et surtout à ce simple d'esprit sans mémoire, d'où vient-il, quel est son passé, pourquoi recherche t-il une femme qu'il ne saurait décrire ? Cette intrigue principale est merveilleusement étoffée par le maillage social retranscrit en donnant de l'épaisseur aux personnages secondaires. J'ai été bluffé par cette lecture, une sorte de magie sortant de ces pages. Cette histoire intemporelle deviendra à coup sûr un classique et mérite amplement sa place dans les immanquables. La BD en elle même est un bel ouvrage et son prix attractif vu le nombre de pages. Je la recommande vivement.
Shutter Island
Connaissez-vous le film Identity ? Si ce n'est pas le cas, je vous le recommande chaudement. Si oui, vous avez peut-être apprécié la façon démoniaque dont le spectateur est baladé tout le long du film, ce renversement de situation qui vous tétanise sur votre siège en fin de métrage. Pour moi "Shutter Island" est du même tonneau. Adapté d'un roman d'un maître du roman noir, cet album nous plonge dans les tréfonds de l'âme humaine. Ou plutôt dans les circonvolutions complexes et traîtresses de notre esprit. C'est incroyable ce qu'il est capable d'imaginer pour ne pas voir la vérité en face, la nier en se servant de ce qu'il a sous la main. Vous n'avez jamais été fou/folle ? Moi non plus. Enfin, si ça se trouve je le suis, et j'ai créé bdtheque juste pour transposer mes fantasmes de lecture de bandes dessinées qui n'existent pas. Si vous voulez un exemple, replongez dans les rêves où vous vous retrouvez en présence de personnes, de lieux et de situations qui n'ont rien à voir. Vous pouvez vivre une vie entière en quelques heures où votre cerveau lâche les brides. Bref, j'ai trouvé l'histoire d'une machiavélité remarquable. La fin est un renversement énorme, bien que je l'aie un chouïa sentie venir. Et encore une fois, comme dans Figurec, comme dans Emma ou encore Le Sang des Valentines, De Metter m'a bluffé. Sa maîtrise du contraste entre noir et blanc, sa mise en scène instaurent une atmosphère vraiment très particulière, complètement dans l'esprit des romans noirs. Il semble attiré par les récits noirs où le lecteur n'est pas pris pour un imbécile. Et quelle couverture, chargée de symbolisme psychiatrique... Je suis fan.
Welcome to Hope
Pour moi c'est la BD polar que tout le monde doit avoir, une ambiance malsaine, des personnages sans pitié. Le dessin et le scénario rendent une ambiance tout à fait particulière. Une ville où il ne fait pas bon de vivre. Dès la lecture des premières pages, on rentre dans l'histoire pour n'en sortir qu'à la fin. Et quelle fin ! Une fin non conventionnelle et qui colle très bien à l'ensemble du scénario et à l'ambiance. Une série en trois tomes à ne pas rater.
Hardland
Excellente bd, originale et drôle. Un très bon dessin, détaillé et vivant aux couleurs informatisées mais pas flashies et qui s'accordent parfaitement au récit. Les personnages sont très expressifs, c'est un vrai plaisir à regarder. Le scénario est très intéressant dans ce monde où la magie a disparue et où une joyeuse équipe de personnages issus de cet univers qu'est la fantasy, sont tout simplement des flics, mais oui, de vrais inspecteurs avec tout ce qui va avec, recherche d'indices, interrogatoires, course-poursuites, indics… Tout y a été bien pensé jusqu'au moindre détail. Les personnages sont très attachants et ont une sacré dose d'humour. On aimerait juste un autre cycle… Si Pascal Brau nous entend…
Les Invisibles (Futuropolis)
C'est marrant, c'est justement le dessin qui me donne un "coup de coeur" ! Je trouve le trait vivant et spontané, tout-à-fait en harmonie avec la couleur brune, ça fait des belles pages élégantes, notamment celles où il n'y a pas de dialogues (décors naturels, scènes avec les paysans). C'est vrai que le fond du récit est historique (XVIIe siècle, et non Moyen-âge), et que la période est intéressante, avec les conflits noblesse/royauté par exemple, mais on ne peut pas dire que ce soit seulement une "BD historique" il me semble, car le destin du héros passe toujours avant les explications ou considérations historiques (je préfère, ça alourdirait trop le récit d'ailleurs). J'ai beaucoup aimé la technique des "points de vue", qui permet de saisir le personnage par "touches", de façon indirecte, mais aussi de saisir la personnalité des caractères féminins. En bref, même si c'est une BD chère, je conseille son achat : d'abord c'est un album épais et ensuite il vaut mieux dépenser 24 euros pour un beau bouquin que pour trois m... BONNE LECTURE !
Ceux qui rampent
Cette album pour l'instant malheureusement sans suite est à mon avis très innovant dans le domaine du fantastique et de l'horreur, puisqu'il propose une ambiance horrifique genre Lovecraft, le tout dans un contexte de fantasy. Le climat est oppressant et cauchemardesque, une vrai réussite. Delmas est un auteur qui mérite la reconnaissance car il est vraiment original et inspiré.
Petites éclipses
À la fin de ma lecture, bouche-bée, je me suis posé la question que peut-être d'autres se posent au début : Mais qui sont donc les auteurs ? Je les trouve à la fin de la bd ; Fane et son Joe Bar Team et Jim, qui n'est autre que Téhy auteur de Yiu et Fée et tendres Automates, encore une fois je reste sans voix. Je lis leur préface où ils racontent comment cette idée a germé et là aussi je suis captivée. Des personnages au crayonné vif et léger, plus vrais que nature, que voici réunis pour quatre jours assurément inoubliables. Jean Pierre, marié, deux enfants, qui arrive avec "sa nouvelle amie Jan" rencontrée sur le net, comme un gosse, sauf que le gosse il a déjà 37 ans et la nouvelle copine, elle, 19. Arrive Hubert, 35 ans et joyeux drille. Le couple Dominique 37 ans et Isabelle 32 ans, deux enfants, mariés, heureux ? Pas sûr. Puis Héléna 32 ans fatalement belle mais fatalement seule. Ce n'est pas ici l'habituel week-end entre amis au ton jovial et bon enfant. Ces six amis d'il y a une vingtaine d'années se retrouvent à l'occasion de l'éclipse. Fallait-il qu'un évènement exceptionnel les réunisse tous à nouveau ? Enfin, tous sauf Claire la femme de Jean Pierre restée à la maison avec les mômes, par dépit ? Mais tout va très vite déraper, le couple se déchire, tout le monde s'invective, se jette à la figure des vérités refoulées depuis longtemps, chacun juge l'autre puis est jugé à son tour. Tout ceci n'est que le résultat de leur mal-être, leurs doutes, leurs déceptions, leurs mauvais choix au fil des années, la tension monte… Jusqu'à l'éclipse, ou plutôt "les éclipses", chacun la sienne, pourront-ils comme la lune cache le soleil cacher leur détresse avec leurs mensonges ? Avec beaucoup humour, parfois avec violence, pouvant aller jusqu'à la nausée, les auteurs nous montrent la complexité des sentiments humains et vont pour certains d'entre nous, jusqu'à nous fouiller l'âme. Il n'y a rien d'exagéré dans ce récit, la vérité crue, sans détours, celle qui déplaît, celle qui fait mal et qui dérange. Et que dire des toutes dernières planches ? Dans ce silence où tout est dit...
Le Marathon de Safia
Très bonne surprise que ce nouvel album traitant de sport, après Match décisif. Là encore, nous avons une adolescente qui pratique le sport, mais contrairement au héros de l’autre série, elle souhaite ardemment faire du haut niveau. Seulement son père, de confession musulmane, s’y oppose… Un sujet de société fort, mais traité de façon plutôt fine je trouve. Le père, pratiquant mais pas extrémiste, a des convictions, mais est aussi ouvert à la discussion, avec sa fille, avec un éducateur… Il faut dire que lui-même a pratiqué la course de fond dans le désert… La mère de Safia est aussi traitée avec retenue, elle qui n’a pas pu avoir la carrière artistique dont elle rêvait et se retrouve à nettoyer les douches du Stade de France… Son petit frère aussi, adolescent pas rebelle qui veut aider sa sœur. Encore une fois, il y a un rôle d’éducateur, mais il n’est pas omniprésent, on le voit juste à 2-3 reprises. Le parcours de Safia est crédible, un peu exemplaire bien sûr par la suite, mais c’est vraiment le réalisme dans son histoire qui m’a marqué. Safia est concentrée sur son objectif, elle avale les kilomètres, mais n’en oublie pas de bien travailler au lycée, une condition sine qua non pour que ses parents la laissent s’exprimer. Le dessin de Sébastien Verdier est pour moi une découverte. Je m’attendais à un auteur débutant, au trait hésitant, et pour une fois dans une série sportive (la première peut-être), le dessin est vraiment bon, les personnages sont bien proportionnés, les décors sont réalistes… Peut-être encore un manque de réalisme sur certains visages, mais c’est pour chipoter. Et, point positif, pour une fois le sport ne fait pas tache dans l’histoire. Il est au centre, mais est traité de façon très intelligente, on ne s’ennuie pas du tout dans les scènes de foulées de Safia… L’album comporte en annexes un historique du marathon, des origines antiques aux grandes performances, mais aussi une bibliographie multimédia sur le sujet. Il s’agit là d’un bel album, très intéressant, pédagogique, bien mené, très bien illustré. A lire.
Sept yakuzas
Rien à dire de plus : j'ai dévoré ce tome. De l'action, une vraie trame qui n'est pas bâclée pour cause de manque de pages (comme dans les précédents tomes), une chronologie faite de flashback très facile à suivre et mettant l'histoire bien en place, une ambiance très orientale et agréable (surtout que je ne suis pas fan de mangas)... Bref, avec les Sept Missionnaires, il s'agit pour moi du meilleur tome de la série.
Lune de guerre
En quelques mots : contrairement au Le Diable des sept mers, ici on est en présence d'un scénario en béton. Le suspense en crescendo et une fin en apothéose. Des dessins magnifiques. Un des meilleurs on-shots de la BD. Un petit bijou.