Le Marathon de Safia

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)

Safia, encore lycéenne, n'a qu'un rêve en tête, devenir marathonienne.


Emmanuel Proust Éditions Sport

Mais son père, de confession musulmane, ne veut pas que sa fille fasse un sport d'homme. A force d'abnégation, Safia va convaincre son milieu familial et récolter ses premières médailles. Inspirée de la vie de grandes championnes du marathon, cette bande dessinée valorise l'émancipation féminine tout en faisant découvrir ce sport mythique, très en vogue actuellement.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 18 Septembre 2008
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Marathon de Safia © Emmanuel Proust Éditions 2008
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)
Cliquez pour afficher les avis.

30/09/2008 | Spooky
Modifier


L'avatar du posteur Mac Arthur

Je vais être moins enthousiaste que mes prédécesseurs même si cet album n’est pas désagréable à lire. Personnellement, je me suis cru dans un album de la série « Tendre banlieue » (mais un du haut du panier). Le scénario dégouline de bons sentiments et s’il relève quelques points sensibles (accessibilité au sport pour les jeunes femmes d’origine musulmane, inégalités sociales, etc…) tout cela est montré avec une bienveillance qui rend le propos peu crédible. En clair, c’est proche de Bisounours rend visite à son ami Marathon (« le dopage dans l’athlétisme ? Ben non, ça n’existe pas ! Et encore moins dans une épreuve comme le marathon !! Car là seul le courage et l’abnégation importent !!! » Comment peut-on sortir pareilles fadaises ?) Si l’album était exclusivement destiné aux jeunes lecteurs, ce genre de raccourci serait encore pardonnable mais il me semble ouvert à un plus vaste public et, là, ce genre d’oubli (de dénégation) me chipote. A en croire les auteurs, la préparation à ce type d’épreuve consiste à… courir (et c’est tout). Les conseils techniques donnés se résument à « augmente ta vitesse » et « allonge ta foulée ». A ce train-là, je vais me faire professeur d’athlétisme. Pas un mot sur la nutrition, sur les moyens d’augmenter la résistance musculaire et pulmonaire. Le seuil du 30ème kilomètre (pourtant légendaire dans cette discipline) est à peine mentionné. Le récit ne s’embarrasse pas de détails techniques pour se concentrer sur ce beau conte de fée des temps modernes. J’espérais un cadre riche, crédible, bien documenté. Je n’ai rien eu. Ceci dit, les personnages sont tout de même attachants et si l’on prend l’album pour un livre jeunesse (donc en acceptant d’être naïf), le découpage, le dessin, les dialogues, tout donne envie d’arriver au terme du récit. Je ne peux donc pas dire que je n’ai pas aimé mais je n’ai pas trouvé ce que je cherchais : une vision réaliste de ce sport vu au travers d’un regard féminin. Personnellement, je ne le conseillerais qu’aux jeunes lecteurs (jusque 15, 16 ans, environ) ou à quelqu’un qui ne s’intéresse que de loin au sport. A titre personnel, une seule lecture m’a suffi, même si elle n’était pas désagréable. Juste très pauvre par rapport à mes attentes.

19/02/2015 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

La couverture du marathon de Safia ne me donnait a priori pas d'envie à lire cette bd. Et pourtant, au ressortir de cette lecture, c'est une réelle bonne surprise. Je croyais que j'allais lire une oeuvre qui met l'accent sur une championne déjà connue dans le monde féminin des marathons. Il n'en est rien. D'ailleurs l'action commence le 20 mars 2013 soit dans notre futur pour se terminer en 2024. On pourrait se dire qu'il s'agit alors d'un récit de science-fiction mais cela ne sera pas le cas tant l'histoire est ancrée dans notre présent. Bref, l'horizon de ce marathon dépasse largement le cadre qu'on croyait fixé. Sofia est une jeune fille d'origine maghrébine qui vit pauvrement dans une caravane avec sa famille. Elle aime courir mais son père reste attaché à de vieilles traditions obscurantistes où la place de la femme serait à la vaisselle. Le père travaille sur les chantiers de la construction d'un nouveau stade de France. La mère est femme de ménage dans les vestiaires de ce stade. J'ai apprécié le fait que certaines valeurs me parlaient véritablement comme la chasse au gaspillage. Et puis, et surtout, il ne s'agit pas d'une revanche sur la vie mais d'un défi pour faire évoluer une bonne cause. On se rend compte également qu'à travers le sport, c'est une critique de la société tout entière. Le sport ne sera d'ailleurs pas épargné tant il y a eu des dérives commerciales notamment dans le football. Je ne suis d'ailleurs pas moi-même un adepte des matchs de foot où les hurlantes, le racisme, la débauche et la violence font honte aux sports. A cela, je me suis retrouvé dans le personnage du frère de Sofia. Il y a également une vraie réflexion sur la place des femmes dans le sport. Il faut dire qu'elles n'occupent pas une place privilégiée actuellement dans les hautes instances dirigeantes sportives. Bref, il y a encore beaucoup de boulot à réaliser !

16/12/2012 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Spooky

Très bonne surprise que ce nouvel album traitant de sport, après Match décisif. Là encore, nous avons une adolescente qui pratique le sport, mais contrairement au héros de l’autre série, elle souhaite ardemment faire du haut niveau. Seulement son père, de confession musulmane, s’y oppose… Un sujet de société fort, mais traité de façon plutôt fine je trouve. Le père, pratiquant mais pas extrémiste, a des convictions, mais est aussi ouvert à la discussion, avec sa fille, avec un éducateur… Il faut dire que lui-même a pratiqué la course de fond dans le désert… La mère de Safia est aussi traitée avec retenue, elle qui n’a pas pu avoir la carrière artistique dont elle rêvait et se retrouve à nettoyer les douches du Stade de France… Son petit frère aussi, adolescent pas rebelle qui veut aider sa sœur. Encore une fois, il y a un rôle d’éducateur, mais il n’est pas omniprésent, on le voit juste à 2-3 reprises. Le parcours de Safia est crédible, un peu exemplaire bien sûr par la suite, mais c’est vraiment le réalisme dans son histoire qui m’a marqué. Safia est concentrée sur son objectif, elle avale les kilomètres, mais n’en oublie pas de bien travailler au lycée, une condition sine qua non pour que ses parents la laissent s’exprimer. Le dessin de Sébastien Verdier est pour moi une découverte. Je m’attendais à un auteur débutant, au trait hésitant, et pour une fois dans une série sportive (la première peut-être), le dessin est vraiment bon, les personnages sont bien proportionnés, les décors sont réalistes… Peut-être encore un manque de réalisme sur certains visages, mais c’est pour chipoter. Et, point positif, pour une fois le sport ne fait pas tache dans l’histoire. Il est au centre, mais est traité de façon très intelligente, on ne s’ennuie pas du tout dans les scènes de foulées de Safia… L’album comporte en annexes un historique du marathon, des origines antiques aux grandes performances, mais aussi une bibliographie multimédia sur le sujet. Il s’agit là d’un bel album, très intéressant, pédagogique, bien mené, très bien illustré. A lire.

30/09/2008 (modifier)