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Couverture de la série Songes
Songes

Quel étonnant album ! Niveau scénario, ce tome introductif (en tous cas je l’espère) nous raconte l’arrivée de la jolie Coraline dans une maison comme intendante attachée à la distraction du maître des lieux. Elle ne sait pas vraiment pourquoi elle est là et visiblement son physique colle avec les critères de la maison. On devine un secret dans cette maison et la complicité du personnel déjà présent. On se demande ce qu’est ce breuvage, on voyage dans un érotisme tendre avec les rêves de Coraline. Et comment se fait il qu’elle se réveille cul nu tous les matins ? Le maître des lieux à l’apparence juvénile semble être un surdoué bricoleur, un tantinet prétentieux et colérique, les machines qui sortent de son imagination semblent tout droit sorties des univers de Jules Verne. A part ça il ne se passe pas grand-chose pour être honnête, on sent le complot dans la maison et on se délecte des rêves de Coraline, de ses tenues 1900 et de ses formes. Sommes-nous ce valet un peu voyeur, ou bien cette femme de chambre complice mais qui protège tout de même un peu Coraline, ou bien ce maître des lieux individualiste qui joue avec son nouveau jouet en attendant de le casser ? Niveau dessin c’est tout simplement sublime. L’anatomie féminine ne semble pas avoir de secret pour le dessinateur, quelque soit la positon, le costume et l’angle de vue. Les machines sont également magistralement vivantes. Les décors et l’architecture relèvent de cette époque où chaque détail doit pouvoir être une œuvre d’art, aussi quand bien même les galbes de Coraline nous laisseraient de marbre, les fonds, et mobiliers forment un ensemble très riche formant un écrin à cette étrange maison. A ce stade de l’histoire il faut avouer qu’il ne s’est pas passé grand-chose : chaque nuit est prétexte à de nouveaux rêves érotiques mais on ne sait pas où on va ! Attention il faut voir ici de l’érotisme au sens sensualité et mise en situations, vous ne trouverez pas ici de scène chaude ou de dessins explicite, tout se fait avec l’imagination et la suggestion. En revanche côté dessins vous avez pris une sacrée claque ! Je ne sais si un second tome viendra ternir ou valoriser ce premier, mais je trouve en cet opus tous les ingrédients pour une histoire réelle à l’environnement envoutant et sensuel, sans que tout (et souvent n’importe quoi) soit prétexte à une sauterie générale ou à l’exposition totémique du corps féminin. A connaître car cela forme avec le premier tome de Bianca une alternative artistique à la bande dessinée érotique. Cette finesse dans ce genre est suffisamment rare pour être mentionnée et encouragée ! On attendra tout de même le second tome avant d’acheter pour vérifier que les pistes lancées dans le premier se concrétisent. (la classification en inclassable est étonnante, vous attentez la première scène explicite pour le passer en érotique !)

27/08/2009 (modifier)
Par Luyana
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Monster
Monster

Je n'ai pas assez de mots pour exprimer ce que m'inspire cette œuvre. Je ne suis certes pas une des plus assidues lectrices de mangas, mais j'en connais quelques uns, et celui-ci est mon favori : bien que j'aime beaucoup des mangas légers et davantage lisibles par les plus jeunes, comme Dragon Ball, Love Hina ou Inu yasha, j'ai vraiment apprécié la richesse de "Monster". Il est complexe, original, précis, réaliste, certes sombre mais la noirceur de l'histoire ne m'a pas empêchée de devenir fan de l'histoire, moi que trop de noir repousse d'habitude, car certains personnages montrent leur amour de la vie. La psychologie des personnages, le suspense, l'immersion dans les différents lieux et époques, les dessins... Tout y est remarquable. Pas une fausse note à mon avis. Ayant découvert par hasard cette œuvre, je pense alors qu'en effet, le hasard fait parfois très bien les choses. Mon seul regret est d'avoir terminé le dernier volume il y a bien longtemps. J'ai également beaucoup aimé le petit livre cartonné du conte qui est au centre de l'histoire; ça m'a permis de me rapprocher encore davantage de l'univers de ce manga, et de ses personnages. La fin me laisse un peu sur ma faim, avec de nombreuses questions encore, mais laisse donc place à mon imagination.

27/08/2009 (modifier)
Par Julchagra
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Photographe
Le Photographe

C'est une BD qui m'a scotché, d'un bout a l'autre. L'histoire est bluffante, celle du montage de la BD et de Guilbert également ; le récit est bien mené, le contexte et l'environnement sont intrigants, suffisamment haletants. J'ai aimé tout cela. Le coup de crayon peut paraitre simpliste, grossier parfois mais au fil des pages la BD prend corps, cela colle bien à l'histoire et probablement au Pakistan... Je peux comprendre que cela ne convienne pas à tout le monde, mais j'ai adoré le mariage photo/vignettes ; passionné de photos, ce n'est pas bien étonnant, il est vrai... Elle est en bonne place sur l'étagère et le restera, c'est certain !

26/08/2009 (modifier)
Par Pierig
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Quartier lointain
Quartier lointain

Ce diptyque m’attendait tranquillement dans un coin de ma bibliothèque depuis quelques années déjà. Le moment était venu de le lire. Une envie de m’y plonger. Paradoxalement, j’ai plus de mal à trouver les mots pour exprimer mon ressenti à l’égard d’une bd que j’ai adorée plutôt qu’à l’égard d’une que je juge juste "pas mal". Je vais quand même essayer d’exprimer au mieux mon sentiment. Le voyage dans le temps de Hiroshi Nakahara, qui l’amène à revivre l’année de ses 14 ans, est l’occasion pour le lecteur de se plonger dans son propre passé et de se demander ce qu’on aurait fait à sa place. Plus globalement, ce manga aborde une question métaphysique des plus intéressante : est-il possible de modifier le cours de l’histoire ? Sans pour autant trancher cette question, Jirô Taniguchi apporte quelques éléments de réponse. On se laisse emporter par ce récit en se demandant si Hiroshi arrivera finalement à infléchir le cours de l’histoire de sa famille. Avec une narration simple et prenante, l’auteur arrive à captiver le lecteur en l’amenant à ce poser une foule de questions. Finalement, ce voyage dans le temps, rêve ou réalité ? Hiroshi se pose la question qui trouvera réponse tout à la fin du diptyque ainsi que l’origine du titre. Assurément une belle histoire, très touchante. Bref, je ne regrette pas mon achat effectué lors de sa sortie, ni d’avoir attendu tout ce temps pour le lire.

26/08/2009 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Escales
Escales

Tiens, une BD sympathique passée un peu inaperçue... Pourtant ces trois tomes, qui peuvent se lire de façon indépendante, proposent une histoire plutôt agréable à parcourir, pour peu qu'on n'ait pas trop l'humeur tatillonne. En effet, s'affranchissant un peu de la cohérence, Kierzkowski nous conte une histoire qui court sur 50 ans, avec des personnages communs mais qui vivent un épisode marquant à un moment donné de leur existence, d'où ces trois époques : 1905, 1926 et 1955. Les lieux sont différents également : une petite ville côtière en Angleterre, puis Hong Kong et New York. Cela permet de suivre une sorte de saga familiale, une ascension sociale aussi. Les péripéties s'enchaînent très vite, il y a un peu de vaudeville mâtiné d'aventure pure, et cela est plutôt agréable, même si par moments ça paraît un chouïa verbeux.. Pour l'épauler sur le plan graphique, le scénariste a fait appel à un jeune dessinateur, tout à fait dans la mouvance des frères Jouvray, et ça tombe bien puisque c'est Anne-Claire Jouvray qui s'occupe des couleurs sur les deux premiers tomes, renforçant l'impression de parenté graphique. Le coloriste change à partir du tome 3, et on perçoit le dessin différemment, je le trouve moins riche, avec ces couleurs moins diversifiées... C'est donc une série à découvrir si vous souhaitez connaître un vrai moment de bonne lecture, distrayante et aventureuse.

26/08/2009 (modifier)
Par JJJ
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Brigade Chimérique
La Brigade Chimérique

J’ai eu un coup de cœur pour ce bouquin, je l'ai donc acheté et lu. Au début j'ai eu un peu peur quand j'ai aperçu des nazis dans l'histoire, leur omniprésence dans ce type d’œuvre n’est pas surprenante, mais je trouve le filon surexploité ; ils ont beau être l'incarnation du mal absolu du siècle dernier, j’aimerais parfois me passer de les voir. Fort heureusement tout prend un éclairage différent dès l'engagement de la lecture, au bout de quelques pages tournées on se rend vite compte que l’imagerie nazie n’est qu’un élément parmi d’autres. L’univers, qui semble de prime abord aussi hétéroclite que farfelu, se révèle finalement doté d’une richesse et d’une cohérence qui régale immédiatement le chaland feuilleteur. Naturellement la lecture s’en trouve facilitée, tout semble se mettre gentiment en place et coule de façon fluide d’une vignette à l’autre malgré la multitude d’éléments rapportés de différents milieux. Le monde offert à nos yeux, peuplé de personnages presque réels, confrontés à des protagonistes qui semblent issus de diverses écritures, me semble plus chimérique qu’uchronique. Qui sait, quand elle va se développer vraiment, où cette intrigue nous mènera. La Brigade Chimérique ressemble à La Ligue des Gentlemen Extraordinaires sans pour autant n’en être qu’un simple ersatz, il y a de la vie dans cette Brigade, et une identité propre et décomplexée. Découpée comme un bon feuilleton en plus d’être joliment narrée, cette BD fourmille de références en tous genres, Spooky en cite quelques-unes dans son avis, il y en a d'autres, il y en a tant que l’on se surprend à les chercher (par exemple j’ai vu Doc Savage et aperçu une délicieuse créature qui ressemble fortement à Poison Ivy... chacun sa culture les amis ;) ), on ne peut également que se réjouir du bel hommage à Fritz Lang, l'oeuvre du cinéaste imprègne le récit au travers de choses qu'il a utilisées et qui sont ici retranscrites, comme le docteur Mabuse, mais aussi la gigantesque Metropolis, une ville spectaculaire, surgie de nulle part que l’on devine à peine en ces pages, mais qui semble bien partie pour occuper une place importante dans l’histoire. J'ai également aimé certains petits clins d'œil forts à propos. Par exemple c'est bien dans cette période méconnue de notre Histoire qu'est apparu Superman, le voir dans cette BD, à ses débuts, aux côtés de personnages venus d’ailleurs comme le Passe-Muraille, n’est qu'un petit détail mais ça fait plaisir. Quant aux dessins, ils ont un côté vieux comic qui se fond parfaitement dans les cases. C’est élégant. Ce premier tome dégusté tout seul peut sembler frugal mais c’est surtout une mise en bouche alléchante qui semble augurer du meilleur pour la suite. Vivement donc… JJJ

26/08/2009 (modifier)
Par pewi
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Nicolas Eymerich Inquisiteur
Nicolas Eymerich Inquisiteur

Je suis entré dans cette BD comme quand j'entre dans l'univers de Enki Bilal. L'atmosphère est lourde, les couleurs extrêmement suggestives et le coup de crayon désagréable dans le détail mais joli dans son ensemble. Le thème de l'Histoire secrète est bien développé en parallèle entre deux périodes : moyen-âge et guerre froide. L'histoire est complexe sans être étourdissante et les personnages très bien campés à mon gout. Le scénario exploite les ficèles classiques de l'enquête policière avec d'agréables soupçons d'inquisition. Ce que j'ai le plus aimé c'est la manière dont sont traités des aspects atroces de la nature humaine en plusieurs temps et avec un sens de l'esthétisme graphique et scénaristique très franc. Je n'ai lu que le premier tome, mais pour le moment je ne vois pas de points faibles à cette BD : j'ai hâte d'en reprendre !

25/08/2009 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Brigade Chimérique
La Brigade Chimérique

Voilà une nouvelle série très ambitieuse, qui, si elle confirme les espoirs placés en elle, pourrait bien devenir un classique. L’ambition des deux co-scénaristes, par ailleurs chefs de file de la SF française, est d’écrire une mythologie super-héroïque européenne. Le point de départ, si l’on peut dire, est l’absence de super-héros dans cette zone après le second conflit mondial. D’où le sous-titre de la série « la fin des super-héros européens ». Vaste entreprise, où d’autres se sont cassés les dents, mais dont d’autres auteurs ont pu aussi se sortir dans des sphères différentes. Je pense à des séries telles que Watchmen et La Ligue des Gentlemen Extraordinaires, avec lesquelles la comparaison est inévitable. Dans le prologue nous sommes à Metropolis, une cité secrète nichée dans les Alpes autrichiennes, où le Dr Mabuse a convoqué l’ensemble des super-héros européens pour leur exposer un plan de guerre. S’y trouvent des « méchants », comme Gog et la Phalange, mais aussi des « gentils », tels que Gibberne, l’Accélérateur, ou encore Irène Joliot-Curie, fille de la physicienne Marie Curie, cachée dans une super armure soviétique. De cette réunion va naître un conflit qui transformera à jamais l’Europe. Pour enrichir leur récit, les scénaristes ont convoqué à peu près toutes les ressources de la littérature fantastique de l’entre-deux guerres. Les Surréalistes, le Golem (certes plus ancien), le Passe-Murailles, Harry Dickson, et même Superman, présent sous une autre identité, transparente (« Steele »)… Les auteurs font même un petit clin d’œil à Lovecraft ; quant à moi j’ai vu également une référence au film Cube. Manquant personnellement de repères, je pense qu’il y a d’autres influences et références, que je n’ai pas vues. Mais peu importe, puisque l’ensemble se tient sans trop d’incohérences, et que ce tome 1 ébauche un récit qui sera sans doute riche. Il comporte un prologue et le premier récit de la série (qui comptera au final 6 tomes), où il ne se passe pas grand-chose mais où un amateur de fantastique comme moi peut trouver du grain à moudre, et des pistes de recherche pour enrichir sa connaissance du genre. Le dessinateur chargé de ce travail de stakhanoviste est Gess, auteur de Teddy Bear et Carmen Mc Callum. Il a fait beaucoup de recherches pour coller à l’ambiance de cette série, proche du bauhaus et de l’expressionnisme allemand. Ces recherches sont notamment visibles dans les décors, les costumes, les architectures, ce qui rend le récit plus réaliste. On pourrait croire cette bande dessinée réalisée par une équipe américaine, tant elle ressemble à d’autres productions outre-Atlantique : format, sujet (super-héros, bien sûr), découpage bien sûr (Gess fait ici un travail qui est à rapprocher de celui de Stan et Vince, par exemple). En feuilletant l’album on risque de trouver son travail un peu bâclé, mais à la lecture cette sensation disparaît pour une impression générale d’efficacité, et surtout une recherche d’authenticité et de fidélité aux différentes figures emblématiques qui parsèment le récit. A noter également le très bon travail éditorial des graphistes de l’Atalante, avec une maquette soignée et des « bonus » dans le ton et la mode des années 1930. En résumé, une uchronie riche qui intéressera les amateurs du genre.

25/08/2009 (modifier)
Par Alix
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série L'Encre du Passé
L'Encre du Passé

Quelle belle BD. Le thème n’est pourtant pas follement original. Le coup de la petite qui est adoptée par un maître pour parfaire son art, et qui en même temps s’embarque dans une quête initiatique qui va aussi lui enseigner la sagesse et la philosophie de la vie, c’est du vu et revu, dans les mangas en particulier. Et pourtant, il se dégage une telle poésie, un calme presque envoutant, je me suis laissé emporter par l’histoire, et j’ai passé un agréable et paisible moment de lecture. Les fans d’action seront déçus, forcément, puisque l’auteur évoque surtout des thèmes tels que l’art, la sagesse, et plus généralement la vie. J’ai beaucoup aimé la fin, elle a réussi à me toucher sans trop en faire, entre rendez-vous manqués et leçon d’optimisme et de persévérance, et j’ai refermé ce bel album avec un sentiment de bien-être. Le dessin et surtout les couleurs sont tout simplement magnifiques. Je m’arrêtais souvent pour admirer un paysage ou un village, et en fin de lecture j’ai feuilleté la BD pendant de nombreuses minutes… un délice pour les yeux ! Une lecture incontournable, et qui à mon humble avis pouvait difficilement faire mieux dans le genre… la note maximale, donc !

25/08/2009 (modifier)
Par Seb94
Note: 3/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série 3 minutes
3 minutes

Un récit poétique et romantique, sans pour autant nous servir les clichés à l‘eau de rose que l‘on pourrait redouter dans ce type d‘histoire. Au contraire, une impression de douceur et de légèreté emplit chacune de ces planches. On s’attache très vite à Max et ses aventures amoureuses, ainsi qu’à ses amis touchants par leurs solitudes ou leurs échecs sentimentaux. La lecture s’avère fluide et rapide, la mise en page et les états d’âme du personnage, représenté sur son croissant de lune et hésitant à se lancer dans le grand bain d’une nouvelle histoire sentimentale sont assez bien vus. Le dessin minimaliste et épuré au maximum colle parfaitement à la légèreté du récit. La couleur noir et blanc convient parfaitement à ce style graphique, et se voit ponctué de rouge pour exprimer les sentiments amoureux des personnages, les mots ne sont alors plus nécessaires… Une lecture rapide, zen et rafraîchissante. Rien d'époustouflant, mais une belle découverte. Note : 3,5/5.

24/08/2009 (modifier)