Bianca

Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 4 avis)

Deux albums indépendants mettant en scène Bianca, héroïne sensuelle façon années 70.


Auteurs italiens BDSM Hard & Soft, d'un érotisme à l'autre

Deux albums indépendants mettant en scène Bianca, héroïne sensuelle façon années 70. Bianca - Une histoire excessive, initialement nommé Casa Matta, album sensuel et érotique dans une ambiance typique de la fin des années 70. Les voyages de Bianca, adaptation érotico-cosmique des Voyages de Gulliver.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Juillet 1970
Statut histoire Histoires courtes 2 tomes parus

Couverture de la série Bianca © Futuropolis/Glénat 1970
Les notes
Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 4 avis)
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13/07/2007 | Ro
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Par sloane
Note: 2/5
L'avatar du posteur sloane

Deux albums indépendants qui à mon sens sont réunis sous le titre de Bianca sans qu'il y ait de lien entre les deux, hormis l'héroïne Bianca reconnaissable à ses formes généreuses. Le premier se passe dans un internat de jeunes filles (mais quel âge a donc Bianca ?) lieu propice à tous les fantasmes de la littérature érotique. Inutile de s'y attarder, toutes les situations vues ailleurs sont ici rassemblées sans souci de linéarité. Seul le beau trait en noir et blanc de Crepax sauve les meubles. Le deuxième récit est un pastiche des aventures de Gulliver, celui-ci étant bien entendu remplacé par la belle Bianca. Dire que c'est foutraque dans la construction est un euphémisme et je ne parle même pas des dialogues qui sont d'une indigence à faire pleurer. Même la colorisation, dont on se demande l'intérêt, est assez hideuse. Crepax, grand maitre de l'érotisme ? Ce n'est pas ma tasse de thé, le trip cordes, chaines, cravaches et fouets ne m'émoustille pas du tout. Pour cet album deux en un, je dirais même que cela a un peu vieilli, il s'en dégage un parfum un peu suranné qui sent la poussière du temps passé. Vraiment bof.

01/02/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

En Italie, dans le genre érotique, dominé à une époque par les pockets, il y avait aussi des auteurs à part comme Guido Crepax, qui est probablement l'un des rares dessinateurs italiens à n'avoir jamais travaillé pour les fumetti per adulti. Et pourtant, il est devenu l'un des maîtres de l'érotisme, un érotisme à la sophistication glacée où le fétichisme joue un grand rôle et où les scénarios sont des prétextes à montrer de belles filles aux silhouettes graciles et dénudées, souvent attachées, harnachées et maltraitées. Pourtant, on est loin du bondage de Gwendoline, car les récits sont construits et documentés, des références multiples alimentent les fantasmes, et cet érotisme poussé est destiné avant tout à décoincer les esprits chastes ou refoulés, à débloquer la société archaïque bien-pensante, bref, à briser les tabous et les conventions. C'est ainsi que j'ai découvert l'univers de Crepax dans les années 70 avec Valentina et "Bianca", c'était joli à regarder, car les corps des femmes de Crepax, au contraire de celles bien dodues de Pichard, sont minces et longs, avec des jambes interminables et des fesses d'une sensualité inouïe ; des successions de gros plans sont sauvés par la finesse du graphisme qui les préserve de toute vulgarité. Aujourd'hui, je me suis détourné de ce genre de bd, ce raffinement suprême, les fantasmes étourdissants auxquels le luxe de la lingerie, constituée de porte-jarretelles, dentelles, troublants déshabillés, nuisettes, bas résilles et autres bustiers sexy ne m'attirent absolument plus. Je trouve même tout cet attirail confortant une puissance fétichiste qui est censée magnifier la femme (même si elle est fouettée), assez grotesque. Ses héroïnes appartiennent souvent à un milieu aisé, les décors sont luxueux, la lingerie est fine, la bande montrait donc les fantasmes d'une société décadente, traduisant souvent un déséquilibre sexuel profond. Crepax joue à la poupée avec ses femmes, les habille, les déshabille, les fait battre ou mordre par un chien, en laissant l'imagination du lecteur-voyeur vagabonder, à la recherche continuelle de l'effet esthétique destiné à sublimer la féminité.....tout ça est d'un ennui mortel, ça ne me plaît plus. Aussi, je n'en conseille pas l'achat, mais j'invite cependant à la découverte de l'univers fantasmatique de Crepax, dont la pureté et la délicatesse du trait sont indéniables, sans compter sa maîtrise du noir et blanc, dont le seul défaut est parfois d'exprimer une certaine froideur. Crepax reste quand même un grand auteur qu'il faut avoir lu.

12/08/2013 (modifier)

Cet avis ne concerne que le premier ouvrage mentionné dans cette fiche en noir et blanc. Nous sommes à la fin des années 60, inutile de préciser ma pensée quand il s’agit de parler érotisme ! Toute l’imagination débordante est permise, plus de tabou et plus de limites. Le tout dans une ambiance psychédélique chaotique ubuesque. Dans ce récit se retrouvent tout ce que je peux imaginer de cette période. Le récit se situe dans un internat de jeune fille. Bianca est une jeune et jolie femme qui sent certainement son corps changer et va transférer les brimades de l’autorité du pensionnat dans des rêves érotiques qui la mènent d’aventures en aventures. Forcément comme il s’agit en quelque sorte d’une rébellion à l’autorité ses rêves vont avoir de fortes tendances à la relation de domination, et comme elle est dominée !... Le récit est une suite fluide de situations auxquelles Bianca essaye d’échapper. Chaque maître qu’elle croise éveille sa sexualité, et elle va, avec plaisir généralement, assouvir les fantasmes de chacun tout en essayant de fuir pour trouver celui qui lui sied. En cela l’histoire n’est pas aussi ridicule qu’une lecture rapide pourrait paraitre, car finalement le seul moment ou elle parait épanouie et veut rester en place est celui ou elle rencontre un homme avec qui elle a une relation forte et libre, mais lui aussi est fugitif. Au final il ne s’agit pas simplement de situations fantasmagoriques juxtaposées auxquelles Bianca se prête, mais plutôt une quête initiatique le l’amour plaisir véritable, de l’Eros épanoui en quelque sorte. Le tout est servi par des dessins en noir et blancs sublimes. Les courbes sont fluides, les contrastes magnifiques, aucune situation ne semble violente même si la relation de domination existe. L’imagination n’a pas de limite, tout comme les planches qui parfois se perdent dans un psychédélique somptueux lors d’extases. La poésie des formes et des dessins fait oublier la domination excessive de certaines situations et transmet avec réussite la plénitude de l’Eros. Evidemment il ne faut pas chercher de logique à l’enchainement des événements, la pauvre Bianca passe de mains en mains avec comme seul fil conducteur un univers fantasmagorique. Mais pas de crade en cet ouvrage, pas de sexisme non plus, les relations s’équilibrent et j’y vois plutôt une ode à la liberté sexuelle dans une relation mutuelle et non l’utilisation d’une femme objet. En ce sens nous sommes alors dans un âge d’or pour la femme qui à la fin des années 70 sera nettement mois gâtée… (D’ailleurs le fait que l’album sorte en France en 76 somme un peu comme le chant du cygne de cette époque.) Cet ouvrage est dans le style érotique parmi les meilleurs (si ce n’est le, en tous cas c’est le seul que j’ai en bibliothèque) de ce que j’ai pu lire : tout simplement ! Le dessin est encore plus beau que celui de Manara (tout en étant Italien), et les délires graphiques sont tellement poétiques qu’ils en font oublier le côté axé domination majoritaire dans l’album. A connaître, ne serait-ce que comme représentant esthétique de la révolution sexuelle de la fin des années 60.

04/09/2009 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

Cette série regroupée sous le nom de Bianca contient en réalité deux albums totalement indépendants, ne s'apparentant que par leur héroïne principale, Bianca. Le dessin de Crépax a une personnalité certaine et ses femmes ont une sensualité évidente. Mais le style est vraiment rétro, démodé. Et les compositions fouillis, la mise en page confuse et les traits inégaux et déformés de ce dessin ne me plaisent vraiment pas. Sans parler des couleurs du second tome (le premier est en noir et blanc) et de son encrage que je trouve simplement mauvais. Sur ce plan là, le premier tome est nettement plus attrayant. Le premier album est un album érotique où le graphisme est privilégié avant tout. Courbes et sensualité, histoires oniriques et symboliques, le tout dans une ambiance typique de la fin des années 70. Il faut aimer ce genre d'atmosphère, mais personnellement je la trouve trop démodé et n'y ai jamais accroché. Le second album est une adaptation des voyages de Gulliver, ses quatre voyages, chez les petites personnes de Liliput, chez les géants de Brobdingnag, chez les savants de Laputa puis chez les chevaux intelligents de Hoiyhnhnm. L’adaptation est assez fidèle et du coup sans surprise. Seules différences, le fait que Gulliver y soit remplacé par la jolie Bianca, et le fait que l’action se passe dans une ambiance un peu SF, avec vaisseaux échoués sur de mystérieuses planètes. Quant au récit, hormis le fait que les textes et circonstances sont plus ou moins strictement celles des livres, et même si le premier chapitre reste sage, l’auteur impose ensuite sans arrêt des postures érotiques totalement gratuites à son héroïne. Elle se retrouve nue, à quatre pattes ou tripotée sans explication autre que le désir de l’auteur de montrer ses formes et d’appâter le chaland. Et cela n’a rien d’érotique qui plus est tant cela paraît artificiellement mis en place et tant c’est sans intérêt de nos jours où les corps sensuels sont étalés partout dans les médias. Bref, un premier album à l'ambiance érotique-mystique démodée à mes yeux et un deuxième album qui est une adaptation simplement sans intérêt tant graphiquement que narrativement parlant. Je n'ai pas aimé.

13/07/2007 (modifier)