Je n'ai qu'un reproche à faire à cette série, c'est d'être très très dense. En effet un album aurait été délayé par d'autres en deux voire trois tomes. D'ou peut être cette impression de confusion que certains ressentent. Personnellement je n'ai pas eu de difficulté à suivre et j'adore quand les récits sont denses et complets.
Plusieurs aspects font la force de cette série. Tout d'abord le scenario, classique et dense comme je l'ai déjà précisé il est assez classique et efficace. Ensuite l'uchronie, ce postulat d'une guerre qui s'arrête entre la France et l'Angleterre et qui continue avec la Russie est très bien exploité. On se retrouve dans ce qui fait tout le sel de l'uchronie, un univers familier mais subtilement différent. Ce sentiment est renforcé par l'utilisation "opérationnelle" des prototypes aériens qui pullulaient dans les revues après guerre.
Le dessin est splendide, il illustre parfaitement le propos. Il est rond mais pas trop, précis mais pas trop, parfait ! J'adore la scène du porte-avions dans le trois, c'est pour moi un très bon équilibre que peu d'auteurs obtiennent. Les personnages sont sympathiques mais ne font pas l'histoire, l'histoire c'est l'uchronie.
Un dernier mot, ces ouvrages ont cette particularité qu'ils ne laissent pas indifférents. On le voit aux critiques, soit on adore, soit on déteste ! Moi j'adore.
Drôlement efficace cette série ! Je ne sais pas vous, mais j’ai eu des petits frissons à plusieurs reprises… Quelle angoisse ces filaires !
Après Duds Hunt et Reset du même auteur, je me suis lancé dans ce thriller biologique assez haletant. Pas de place pour les temps morts, le rythme est soutenu et les trois albums se lisent avec beaucoup de plaisir. Le scénario est original et les rebondissements sont multiples, sans en faire de trop. Le côté un peu gore de certains passages n’est pas pour me déplaire ; encore une fois, l’auteur montre crument les choses mais n’en rajoute pas…
Le dessin est bon, tantôt un peu plus approximatif, tantôt très précis. Quoiqu’il en soit, tant le trait que la mise en page permettent d’appuyer le dynamisme du récit.
En conclusion, Manhole s’est avéré être une excellente série, meilleure encore que les deux autres citées. Je la conseille vivement; vous ne serez pas déçus par la qualité du récit, habilement construit sur trois opus...
Sortez votre spray anti-moustique, et lancez-vous dans la lecture !
Les violences faites aux femmes sont un véritable fléau. Disséminés dans l’album, les chiffres, plutôt qu’éloquents, sont effrayants : 4 000 viols par mois en France, une femme meurt tous les deux jours et demi en France sous les coups de son conjoint ou de son ex-conjoint, 500 000 jeunes femmes sont enlevées, torturées, brisées psychologiquement chaque année dans le monde pour servir l’assouvissement sexuel des hommes.
Depuis quelques années la bande dessinée a quitté –du moins en certaines occasions- ses habituels habits de media de divertissement pour se faire revendicatrice. Sur le sujet des violences faites aux femmes, délicat à plusieurs égards, Inès, sorti en début d’année avait, à défaut d’éveiller les consciences, ouvert un peu le débat dans le microcosme de la BD. Certains medias spécialisés s’en étaient également fait l’écho.
Le collectif qui nous intéresse aujourd’hui va plus loin. Initié par son éditrice, Marie Moinard, qui en a également écrit une partie, il nous propose des tranches de vies, presque toutes fictives, mais pour la plupart inspirées de faits réels. Simples illustrations, caricatures, nouvelles illustrées ou réelles bandes dessinées de quelques pages, la diversité des formats va de pair, hélas avec les douleurs intimes racontées : excision, torture conjugale, prostitution, viol collectif… Avec, au centre, un article de presse relatant l’histoire d’Aïsha, cette Somalienne de 13 ans lapidée pour adultère il y a quelques années, alors qu’en réalité elle avait été violée par trois hommes. Une victime parmi des dizaines de milliers d’autres, victime d’un fanatisme religieux aveugle qui confine à la barbarie la plus abjecte.
Un ouvrage féministe ? Peut-être. Mais est-ce réellement important ? Je n’ouvrirai pas le débat, n’ayant aucun talent dans l’exercice. Cependant j’ai une petite fille, et je n’ai aucune envie que le sourire qu’elle affiche le matin en se réveillant soit un jour déformé, défiguré par des coups ou des violences, qu’elles soient physiques ou psychologiques. Je ne le souhaite à aucune femme ou fille, quels que fussent leurs âges, couleurs de peau, religion, langue, etc.
Pour l’aider à construire ce collectif, Marie Moinard a fait appel à de nombreux auteurs de bande dessinée (34 au total), et là encore, la diversité a parlé puisque des auteurs de renom (Caza, Corbeyran, Kris, Lapière, Lepage, qui signe la magnifique couverture du collectif…) côtoient des jeunes (Bauthian, Dillies, Vanders…). Tous ont fourni des travaux d’une grande intensité, prouvant par là-même leur engagement, leur attachement à une cause qui nous touche tous. Il y a de la diversité aussi dans les styles : semi-réaliste pour Swysen, réaliste la plupart du temps... C'est du beau travail, l'ouvrage en lui-même est vraiment de qualité sur le plan graphique. Ma partie préférée reste le récit se trouvant vers la fin, dont je vais vous parler plus en détail.
Le recueil se conclut (presque, il y a deux illustrations ensuite) sur une histoire d’une vingtaine de pages, écrite par Marie Moinard et adaptée par Corbeyran pour Damien Vanders ; c’est une histoire qui à elle seule synthétise l’esprit humaniste qui souffle sur le collectif. Cette histoire, en quelques mots, est le témoignage d’une femme qui avait tout pour être heureuse, surtout un fiancé attentionné, lequel un jour où il revient de voyage se met à la frapper, pour des raisons surréalistes ou mystérieuses. Commence alors un processus de désagrégation de soi de la jeune femme, qui en gardera des séquelles toute sa vie. L’engagement de chacun des auteurs est palpable dans ces pages, et nous avons, comme dans l’ensemble du collectif, de la grande qualité.
Je ne ferai pas, pour finir, mon curé en prêchant ceci ou cela, c’est à chacun de prendre ses responsabilités et de réfléchir à ses actes, mais ce collectif m’a permis de me rendre compte qu’il suffit qu’une personne soit motivée par une cause juste pour que d’autres la rejoignent afin de faire une œuvre revendicatrice où le talent le dispute à l’authenticité. Certains crieront à l’angélisme, mais tant pis, je veux croire qu’un monde meilleur est possible pour ma petite fille et toutes les autres.
Le terme de « culte » ne convient pas à ce type d’ouvrage, à sa place je retiendrai celui d’acte courageux, humaniste et militant.
Voici un comics totalement déjanté et décalé qui ne ressemble à rien d'autre et qui pourtant est composé d'une ribambelle d'éléments déjà croisés ailleurs ; on y trouve des zombies, des aliens, un fantôme, un robot, des mondes parallèles, une pointe de magie et de mythologie, ainsi qu'un personnage principal qui n'est autre qu'un cadavre dirigé par un asticot nommé Wormwood. Cet improbable mélange signé Templesmith a un goût de nouveauté et se révèle être d'une indescriptible originalité. Il faut beaucoup de talent pour assembler tous ces éléments hétéroclites et en faire une histoire accrocheuse qui tienne la route. On y respire comme un petit air de Tim Burton, un doux mélange de finesse et d'horreur.
Le début peut paraître déconcertant, mais pas de panique car l'auteur ne nous laisse pas dans l'ignorance très longtemps, les explications arrivent au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans l'histoire et toujours à point nommé, sans précipitation. Les personnages ont de fortes personnalités et ont souvent des réactions inattendues, cela arrive aussi avec certaines scènes qui ne se déroulent ni ne finissent comme prévu. L'histoire est captivante et on ne peut qu'attendre la suite avec impatience. L'éditeur parle "d'humour débridé", je n'ai fait que sourire de temps en temps, je dirais que c'est plutôt de l'humour noir, celui qu'on savoure sans forcément rire mais qui fait autant plaisir, sinon plus.
Graphiquement Templesmith se surpasse avec ce premier tome, c'est stupéfiant. Son style est le même que dans ses autres productions, mais ses couleurs sont plus vives et beaucoup plus variées, il s'est même fait un petit plaisir en colorisant les bulles ainsi que le lettrage et chaque personnage a ses dialogues bien personnalisés qu'il garde durant tout le récit.
Une lecture à ne pas manquer.
Quelle ironie ! Restituer ses émotions par de vilaines phrases quand c’est dans une admirable économie de mots que l’œuvre puise toute sa force et sa quintessence. C’est le pouvoir et la pertinence d’un dessin en noir et blanc dépouillé, corps, cœur de cases très souvent vierges de bruit et de paroles, néanmoins intensément évocatrices.
Comment, dès l’ouverture, ne pas appréhender cette cacophonie de sensations ? Entendre le tumulte des vagues qui se brisent sur les rochers et les cris de mouettes insatiables et impatientes. Ressentir l'isolement de ce phare. Encalminée au milieu de l’océan, cette nef lumineuse affiche tout de suite des allures de crypte imposante et angoissante. Et puis respirer. L’iode et les embruns, et aussi ces odeurs de poisson aux relents de gasoil.
Au-delà de l’élocution visuelle, de l’imprégnation quasi instantanée qu’elle délivre, s’impose une façon habile de raconter et de rendre réaliste une histoire qui apparaissait si fantasque au départ. Narration intime, silencieuse. Cadrages rapprochés, plans d’une même scène qui prolifèrent et en figent presque l’instant. Étirant à l’extrême la corde du temps, Christophe Chabouté enferme insidieusement le lecteur avec le héros dans sa prison de solitude, nous englue de sa souffrance muette et innocente.
Une impression d’abattement brisé par quelques moments de pure poésie, lorsque, dans un rituel quotidien, son reclus involontaire transforme un simple dictionnaire en puits à fantasmes. Errance de mots piochés au hasard dont les définitions tissent dans son imagination des tapisseries infidèles, mais empreintes de tellement de magie et de grâce. Une manière candide d’explorer les horizons, d’entrevoir une forme de liberté et de transcender sa tristesse. Cette routine salvatrice qui retarde l’irréversible, va doucement et paradoxalement inverser ses effets. Exacerbant son appétit du monde, encourageant un rapprochement de soi, elle l’emmène au-delà du miroir, au-delà du « monstre », et tout en réveillant l’homme, exhorte ce besoin du regard des autres pour exister. Plus il tentera de fuir sa solitude, plus cette compagne deviendra tangible et insoutenable.
Incroyable yoyo des sens ! Tour à tour étonné, déprimé, curieux, amusé, optimiste ou résigné, on espère de toute notre âme que quelque chose ou quelqu’un viendra dévier la marche inexorable de ce destin tragique. Mais après ces cinquante ans d’exil, de rejet par l’oubli, d’où pourrait bien venir une main secourable?...
Voilà, l’album est refermé, les émotions maladroitement retranscrites. J’ai une boule au creux de l’estomac. Je crois que je vais sortir, histoire de voir du monde, n’importe qui, je m’en fous. J’ai simplement envie de ne pas me sentir… tout seul.
Un hymne à l’imaginaire, à la liberté, à l’humanisme.
Une BD pour les fans de boxe, mais pas seulement...
Je ne connaissais pas ces deux auteurs et je dois dire que j'ai été agréablement surpris par cette découverte.
L'ambiance des années 40, les voitures, les femmes plantureuses, les salles remplies de fumeurs, les buveurs de Jack Daniels, le tout sur un fond de musique Jazz... L'instant de 250 pages, je m'y suis cru...
Le dessin premièrement est tout simplement génial et colle parfaitement à ce genre de BD...
Le noir et blanc, une évidence, nous retranscrit à merveille cette époque, les flashs, les effets de lumières, la dureté de certaines scènes...
Le scénario ensuite que je trouve personnellement relativement simple, mais ce n'est en aucun cas gênant...
Un gars sur la fin qui, le soir d'un combat sans envergure, est sensé jouer le sparring face au champion montant, encaisser les coups, en distribuer de temps en temps, va avoir un sursaut d'orgueil et va décider de rendre coup pour coup... Une leçon de courage, de respect, bref de boxe...
"C'était un cauchemar dont il n'a jamais pu se réveiller et qui l'a forcé à vivre toute sa vie en se maudissant de s'être montré trop faible pour le plus exigeant des sports"
Cette phrase de FX-Toole citée en début de livre a certainement été l'élément déclencheur qui a permis aux deux auteurs de nous "pondre" cette merveille...
Pour les fans de boxe, je conseille FX-Toole, ancien boxeur et cutman, auteur, entre autres, de la nouvelle "Million dollar baby".
Après la lecture du 1er tome.
Comment se fait-il que cette BD soit si peu connue ?
La lecture m'a bluffé. Les personnages sont naturels et vraiment passionnants à suivre.
Ils sont tous de la France profonde et ne laissent pas indifférent.
Cette BD m'a fait penser à l'émission télé " Striptease " que j'adore.
Dans ce récit, on suit trois personnages principaux engagés dans la caravane du tour de France.
Ils ont en charge le véhicule de la ville de Suresnes qui promeut son vin rouge.
En 80 pages, il leur arrive un tas d'aventures. J'ai trouvé le récit dense malgré l'apparente lenteur du rythme. J'ai vraiment hâte de connaître la suite.
Il ne faut pas se méprendre, le récit ne parle pas du Tour de France, celui ci n'est que le contexte lointain.
Le dessin est agréable mais les visages ne sont pas très réussis. Les couleurs sont basiques et fonctionnent bien pour ce type d'histoire.
L'intérêt principal de la BD réside dans le scénario et ses personnages que l'on ne connaît toujours pas bien à la fin du premier tome.
Je suis vraiment emballé par le combat ordinaire. J'ai adoré la lecture des 2 tomes. Habituellement je n'aime pas les personnages qui ont des soucis d'ordre psychiatrique, et je ne m'emballe pas non plus pour des histoires banales de la vie de tous les jours.
Mais là, j'ai tout de suite accroché. Le dessin de Larcenet est super. Simple mais il va tellement bien à l'histoire que je l'apprécie sans doute plus qu'a sa juste valeur.
L'histoire est loin d'être rocambolesque, puisque c'est simplement la vie d'un gars qui habite à la campagne et qui a quitté son boulot. Pourtant je ne me suis pas ennuyé une seconde. Au contraire, j'ai même rigolé dans pas mal de passage.
Le personnage de Marco est atypique mais très attachant. J'adore les scènes où il est avec son frère. Ca me fait marrer quand il se retrouve les bras en l'air à hurler "Georges"... sans doute parce que c'est tout à fait le genre de trucs débiles que je suis parfaitement capable de faire avec mon frère.
C'est vrai pendant les 3 premiers tomes que je trouve géniaux.
Le 4eme est un peu différent, c'est une sorte de conclusion avec un peu de recul. Je trouve que c'est en léger décalage avec les premiers. C'est aussi moins drôle : fini les Georges et les gros pétards. Cependant je laisse 5 étoiles pour la qualité des 3 premiers et la force avec laquelle Larcenet arrive à me faire passer par pleins de sentiments différents.
Alors je viens d'acheter le tout dernier tome de cette série (dont le premier m'a été offert à un anniv)... je les collectionne depuis le début, et ne me lasse pas de toutes les histoires toujours plus drôles les unes que les autres.
Je trouve aussi que les dessins sont vraiment très "dynamiques", et les couleurs très belles et pleines de vie.
... ça me fait penser à du Boule et Bill, et en lisant ces BD je passe à chaque fois un bon moment de détente !
J'ai découvert tout récemment l'univers et le style des dessins d'Ood Serrière sur son blog, et j'ai tout de suite aimé le trait, les couleurs et l'ambiance.
Au vu de la collection "Blackberry-Strawberry" dont cet album fait partie, je ne correspondais pas vraiment au public visé, mais... peu importe, car j'ai pris plaisir à admirer et lire cette histoire !
Ne connaissant pas vraiment le monde des BD "Fantastiques", le découvrir avec cet album collectif ne m'a pas du tout déçu et m'a même rendu curieux de découvrir d'autres histoires de ce genre... tout en attendant avec impatience de pouvoir feuilleter un tome 2 de "Sweety Sorcellery".
Et sincèrement, pour une jeune dessinatrice autodidacte, Ood Serrière a vraiment bien travaillé et cet album est très réussi... de même pour la scénariste (Audrey Alwett), le coloriste (Cyril Vincent), et les autres auteurs qui ont participé (Aurore, Kappou, Kmixe, Nicolaci).
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Le Grand Jeu
Je n'ai qu'un reproche à faire à cette série, c'est d'être très très dense. En effet un album aurait été délayé par d'autres en deux voire trois tomes. D'ou peut être cette impression de confusion que certains ressentent. Personnellement je n'ai pas eu de difficulté à suivre et j'adore quand les récits sont denses et complets. Plusieurs aspects font la force de cette série. Tout d'abord le scenario, classique et dense comme je l'ai déjà précisé il est assez classique et efficace. Ensuite l'uchronie, ce postulat d'une guerre qui s'arrête entre la France et l'Angleterre et qui continue avec la Russie est très bien exploité. On se retrouve dans ce qui fait tout le sel de l'uchronie, un univers familier mais subtilement différent. Ce sentiment est renforcé par l'utilisation "opérationnelle" des prototypes aériens qui pullulaient dans les revues après guerre. Le dessin est splendide, il illustre parfaitement le propos. Il est rond mais pas trop, précis mais pas trop, parfait ! J'adore la scène du porte-avions dans le trois, c'est pour moi un très bon équilibre que peu d'auteurs obtiennent. Les personnages sont sympathiques mais ne font pas l'histoire, l'histoire c'est l'uchronie. Un dernier mot, ces ouvrages ont cette particularité qu'ils ne laissent pas indifférents. On le voit aux critiques, soit on adore, soit on déteste ! Moi j'adore.
Manhole
Drôlement efficace cette série ! Je ne sais pas vous, mais j’ai eu des petits frissons à plusieurs reprises… Quelle angoisse ces filaires ! Après Duds Hunt et Reset du même auteur, je me suis lancé dans ce thriller biologique assez haletant. Pas de place pour les temps morts, le rythme est soutenu et les trois albums se lisent avec beaucoup de plaisir. Le scénario est original et les rebondissements sont multiples, sans en faire de trop. Le côté un peu gore de certains passages n’est pas pour me déplaire ; encore une fois, l’auteur montre crument les choses mais n’en rajoute pas… Le dessin est bon, tantôt un peu plus approximatif, tantôt très précis. Quoiqu’il en soit, tant le trait que la mise en page permettent d’appuyer le dynamisme du récit. En conclusion, Manhole s’est avéré être une excellente série, meilleure encore que les deux autres citées. Je la conseille vivement; vous ne serez pas déçus par la qualité du récit, habilement construit sur trois opus... Sortez votre spray anti-moustique, et lancez-vous dans la lecture !
En chemin elle rencontre...
Les violences faites aux femmes sont un véritable fléau. Disséminés dans l’album, les chiffres, plutôt qu’éloquents, sont effrayants : 4 000 viols par mois en France, une femme meurt tous les deux jours et demi en France sous les coups de son conjoint ou de son ex-conjoint, 500 000 jeunes femmes sont enlevées, torturées, brisées psychologiquement chaque année dans le monde pour servir l’assouvissement sexuel des hommes. Depuis quelques années la bande dessinée a quitté –du moins en certaines occasions- ses habituels habits de media de divertissement pour se faire revendicatrice. Sur le sujet des violences faites aux femmes, délicat à plusieurs égards, Inès, sorti en début d’année avait, à défaut d’éveiller les consciences, ouvert un peu le débat dans le microcosme de la BD. Certains medias spécialisés s’en étaient également fait l’écho. Le collectif qui nous intéresse aujourd’hui va plus loin. Initié par son éditrice, Marie Moinard, qui en a également écrit une partie, il nous propose des tranches de vies, presque toutes fictives, mais pour la plupart inspirées de faits réels. Simples illustrations, caricatures, nouvelles illustrées ou réelles bandes dessinées de quelques pages, la diversité des formats va de pair, hélas avec les douleurs intimes racontées : excision, torture conjugale, prostitution, viol collectif… Avec, au centre, un article de presse relatant l’histoire d’Aïsha, cette Somalienne de 13 ans lapidée pour adultère il y a quelques années, alors qu’en réalité elle avait été violée par trois hommes. Une victime parmi des dizaines de milliers d’autres, victime d’un fanatisme religieux aveugle qui confine à la barbarie la plus abjecte. Un ouvrage féministe ? Peut-être. Mais est-ce réellement important ? Je n’ouvrirai pas le débat, n’ayant aucun talent dans l’exercice. Cependant j’ai une petite fille, et je n’ai aucune envie que le sourire qu’elle affiche le matin en se réveillant soit un jour déformé, défiguré par des coups ou des violences, qu’elles soient physiques ou psychologiques. Je ne le souhaite à aucune femme ou fille, quels que fussent leurs âges, couleurs de peau, religion, langue, etc. Pour l’aider à construire ce collectif, Marie Moinard a fait appel à de nombreux auteurs de bande dessinée (34 au total), et là encore, la diversité a parlé puisque des auteurs de renom (Caza, Corbeyran, Kris, Lapière, Lepage, qui signe la magnifique couverture du collectif…) côtoient des jeunes (Bauthian, Dillies, Vanders…). Tous ont fourni des travaux d’une grande intensité, prouvant par là-même leur engagement, leur attachement à une cause qui nous touche tous. Il y a de la diversité aussi dans les styles : semi-réaliste pour Swysen, réaliste la plupart du temps... C'est du beau travail, l'ouvrage en lui-même est vraiment de qualité sur le plan graphique. Ma partie préférée reste le récit se trouvant vers la fin, dont je vais vous parler plus en détail. Le recueil se conclut (presque, il y a deux illustrations ensuite) sur une histoire d’une vingtaine de pages, écrite par Marie Moinard et adaptée par Corbeyran pour Damien Vanders ; c’est une histoire qui à elle seule synthétise l’esprit humaniste qui souffle sur le collectif. Cette histoire, en quelques mots, est le témoignage d’une femme qui avait tout pour être heureuse, surtout un fiancé attentionné, lequel un jour où il revient de voyage se met à la frapper, pour des raisons surréalistes ou mystérieuses. Commence alors un processus de désagrégation de soi de la jeune femme, qui en gardera des séquelles toute sa vie. L’engagement de chacun des auteurs est palpable dans ces pages, et nous avons, comme dans l’ensemble du collectif, de la grande qualité. Je ne ferai pas, pour finir, mon curé en prêchant ceci ou cela, c’est à chacun de prendre ses responsabilités et de réfléchir à ses actes, mais ce collectif m’a permis de me rendre compte qu’il suffit qu’une personne soit motivée par une cause juste pour que d’autres la rejoignent afin de faire une œuvre revendicatrice où le talent le dispute à l’authenticité. Certains crieront à l’angélisme, mais tant pis, je veux croire qu’un monde meilleur est possible pour ma petite fille et toutes les autres. Le terme de « culte » ne convient pas à ce type d’ouvrage, à sa place je retiendrai celui d’acte courageux, humaniste et militant.
Wormwood
Voici un comics totalement déjanté et décalé qui ne ressemble à rien d'autre et qui pourtant est composé d'une ribambelle d'éléments déjà croisés ailleurs ; on y trouve des zombies, des aliens, un fantôme, un robot, des mondes parallèles, une pointe de magie et de mythologie, ainsi qu'un personnage principal qui n'est autre qu'un cadavre dirigé par un asticot nommé Wormwood. Cet improbable mélange signé Templesmith a un goût de nouveauté et se révèle être d'une indescriptible originalité. Il faut beaucoup de talent pour assembler tous ces éléments hétéroclites et en faire une histoire accrocheuse qui tienne la route. On y respire comme un petit air de Tim Burton, un doux mélange de finesse et d'horreur. Le début peut paraître déconcertant, mais pas de panique car l'auteur ne nous laisse pas dans l'ignorance très longtemps, les explications arrivent au fur et à mesure que l'on s'enfonce dans l'histoire et toujours à point nommé, sans précipitation. Les personnages ont de fortes personnalités et ont souvent des réactions inattendues, cela arrive aussi avec certaines scènes qui ne se déroulent ni ne finissent comme prévu. L'histoire est captivante et on ne peut qu'attendre la suite avec impatience. L'éditeur parle "d'humour débridé", je n'ai fait que sourire de temps en temps, je dirais que c'est plutôt de l'humour noir, celui qu'on savoure sans forcément rire mais qui fait autant plaisir, sinon plus. Graphiquement Templesmith se surpasse avec ce premier tome, c'est stupéfiant. Son style est le même que dans ses autres productions, mais ses couleurs sont plus vives et beaucoup plus variées, il s'est même fait un petit plaisir en colorisant les bulles ainsi que le lettrage et chaque personnage a ses dialogues bien personnalisés qu'il garde durant tout le récit. Une lecture à ne pas manquer.
Tout seul
Quelle ironie ! Restituer ses émotions par de vilaines phrases quand c’est dans une admirable économie de mots que l’œuvre puise toute sa force et sa quintessence. C’est le pouvoir et la pertinence d’un dessin en noir et blanc dépouillé, corps, cœur de cases très souvent vierges de bruit et de paroles, néanmoins intensément évocatrices. Comment, dès l’ouverture, ne pas appréhender cette cacophonie de sensations ? Entendre le tumulte des vagues qui se brisent sur les rochers et les cris de mouettes insatiables et impatientes. Ressentir l'isolement de ce phare. Encalminée au milieu de l’océan, cette nef lumineuse affiche tout de suite des allures de crypte imposante et angoissante. Et puis respirer. L’iode et les embruns, et aussi ces odeurs de poisson aux relents de gasoil. Au-delà de l’élocution visuelle, de l’imprégnation quasi instantanée qu’elle délivre, s’impose une façon habile de raconter et de rendre réaliste une histoire qui apparaissait si fantasque au départ. Narration intime, silencieuse. Cadrages rapprochés, plans d’une même scène qui prolifèrent et en figent presque l’instant. Étirant à l’extrême la corde du temps, Christophe Chabouté enferme insidieusement le lecteur avec le héros dans sa prison de solitude, nous englue de sa souffrance muette et innocente. Une impression d’abattement brisé par quelques moments de pure poésie, lorsque, dans un rituel quotidien, son reclus involontaire transforme un simple dictionnaire en puits à fantasmes. Errance de mots piochés au hasard dont les définitions tissent dans son imagination des tapisseries infidèles, mais empreintes de tellement de magie et de grâce. Une manière candide d’explorer les horizons, d’entrevoir une forme de liberté et de transcender sa tristesse. Cette routine salvatrice qui retarde l’irréversible, va doucement et paradoxalement inverser ses effets. Exacerbant son appétit du monde, encourageant un rapprochement de soi, elle l’emmène au-delà du miroir, au-delà du « monstre », et tout en réveillant l’homme, exhorte ce besoin du regard des autres pour exister. Plus il tentera de fuir sa solitude, plus cette compagne deviendra tangible et insoutenable. Incroyable yoyo des sens ! Tour à tour étonné, déprimé, curieux, amusé, optimiste ou résigné, on espère de toute notre âme que quelque chose ou quelqu’un viendra dévier la marche inexorable de ce destin tragique. Mais après ces cinquante ans d’exil, de rejet par l’oubli, d’où pourrait bien venir une main secourable?... Voilà, l’album est refermé, les émotions maladroitement retranscrites. J’ai une boule au creux de l’estomac. Je crois que je vais sortir, histoire de voir du monde, n’importe qui, je m’en fous. J’ai simplement envie de ne pas me sentir… tout seul. Un hymne à l’imaginaire, à la liberté, à l’humanisme.
Petites coupures
Une BD pour les fans de boxe, mais pas seulement... Je ne connaissais pas ces deux auteurs et je dois dire que j'ai été agréablement surpris par cette découverte. L'ambiance des années 40, les voitures, les femmes plantureuses, les salles remplies de fumeurs, les buveurs de Jack Daniels, le tout sur un fond de musique Jazz... L'instant de 250 pages, je m'y suis cru... Le dessin premièrement est tout simplement génial et colle parfaitement à ce genre de BD... Le noir et blanc, une évidence, nous retranscrit à merveille cette époque, les flashs, les effets de lumières, la dureté de certaines scènes... Le scénario ensuite que je trouve personnellement relativement simple, mais ce n'est en aucun cas gênant... Un gars sur la fin qui, le soir d'un combat sans envergure, est sensé jouer le sparring face au champion montant, encaisser les coups, en distribuer de temps en temps, va avoir un sursaut d'orgueil et va décider de rendre coup pour coup... Une leçon de courage, de respect, bref de boxe... "C'était un cauchemar dont il n'a jamais pu se réveiller et qui l'a forcé à vivre toute sa vie en se maudissant de s'être montré trop faible pour le plus exigeant des sports" Cette phrase de FX-Toole citée en début de livre a certainement été l'élément déclencheur qui a permis aux deux auteurs de nous "pondre" cette merveille... Pour les fans de boxe, je conseille FX-Toole, ancien boxeur et cutman, auteur, entre autres, de la nouvelle "Million dollar baby".
Le Tour en caravane
Après la lecture du 1er tome. Comment se fait-il que cette BD soit si peu connue ? La lecture m'a bluffé. Les personnages sont naturels et vraiment passionnants à suivre. Ils sont tous de la France profonde et ne laissent pas indifférent. Cette BD m'a fait penser à l'émission télé " Striptease " que j'adore. Dans ce récit, on suit trois personnages principaux engagés dans la caravane du tour de France. Ils ont en charge le véhicule de la ville de Suresnes qui promeut son vin rouge. En 80 pages, il leur arrive un tas d'aventures. J'ai trouvé le récit dense malgré l'apparente lenteur du rythme. J'ai vraiment hâte de connaître la suite. Il ne faut pas se méprendre, le récit ne parle pas du Tour de France, celui ci n'est que le contexte lointain. Le dessin est agréable mais les visages ne sont pas très réussis. Les couleurs sont basiques et fonctionnent bien pour ce type d'histoire. L'intérêt principal de la BD réside dans le scénario et ses personnages que l'on ne connaît toujours pas bien à la fin du premier tome.
Le combat ordinaire
Je suis vraiment emballé par le combat ordinaire. J'ai adoré la lecture des 2 tomes. Habituellement je n'aime pas les personnages qui ont des soucis d'ordre psychiatrique, et je ne m'emballe pas non plus pour des histoires banales de la vie de tous les jours. Mais là, j'ai tout de suite accroché. Le dessin de Larcenet est super. Simple mais il va tellement bien à l'histoire que je l'apprécie sans doute plus qu'a sa juste valeur. L'histoire est loin d'être rocambolesque, puisque c'est simplement la vie d'un gars qui habite à la campagne et qui a quitté son boulot. Pourtant je ne me suis pas ennuyé une seconde. Au contraire, j'ai même rigolé dans pas mal de passage. Le personnage de Marco est atypique mais très attachant. J'adore les scènes où il est avec son frère. Ca me fait marrer quand il se retrouve les bras en l'air à hurler "Georges"... sans doute parce que c'est tout à fait le genre de trucs débiles que je suis parfaitement capable de faire avec mon frère. C'est vrai pendant les 3 premiers tomes que je trouve géniaux. Le 4eme est un peu différent, c'est une sorte de conclusion avec un peu de recul. Je trouve que c'est en léger décalage avec les premiers. C'est aussi moins drôle : fini les Georges et les gros pétards. Cependant je laisse 5 étoiles pour la qualité des 3 premiers et la force avec laquelle Larcenet arrive à me faire passer par pleins de sentiments différents.
Les P'tits diables (Tom et Nina)
Alors je viens d'acheter le tout dernier tome de cette série (dont le premier m'a été offert à un anniv)... je les collectionne depuis le début, et ne me lasse pas de toutes les histoires toujours plus drôles les unes que les autres. Je trouve aussi que les dessins sont vraiment très "dynamiques", et les couleurs très belles et pleines de vie. ... ça me fait penser à du Boule et Bill, et en lisant ces BD je passe à chaque fois un bon moment de détente !
Sweety Sorcellery
J'ai découvert tout récemment l'univers et le style des dessins d'Ood Serrière sur son blog, et j'ai tout de suite aimé le trait, les couleurs et l'ambiance. Au vu de la collection "Blackberry-Strawberry" dont cet album fait partie, je ne correspondais pas vraiment au public visé, mais... peu importe, car j'ai pris plaisir à admirer et lire cette histoire ! Ne connaissant pas vraiment le monde des BD "Fantastiques", le découvrir avec cet album collectif ne m'a pas du tout déçu et m'a même rendu curieux de découvrir d'autres histoires de ce genre... tout en attendant avec impatience de pouvoir feuilleter un tome 2 de "Sweety Sorcellery". Et sincèrement, pour une jeune dessinatrice autodidacte, Ood Serrière a vraiment bien travaillé et cet album est très réussi... de même pour la scénariste (Audrey Alwett), le coloriste (Cyril Vincent), et les autres auteurs qui ont participé (Aurore, Kappou, Kmixe, Nicolaci).