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Couverture de la série Les Frères Rubinstein
Les Frères Rubinstein

Sur un ton certes différent, on a là un parfait complément à la série de Nury Il était une fois en France. Au niveau du décor général, de pas mal de thématiques (le génocide des juifs, mais aussi les compromissions nécessaires pour sauver sa peau), jusqu’au personnage de Salomon, dont le visage et certains aspects de sa personnalité m’ont rappelé Joseph Joanovici. Brunschwig réussit parfaitement l’osmose entre petite et grande histoire d’une part, mais aussi sa construction de l’intrigue : les flash-backs sont bien amenés, aèrent l’intrigue, évitent la linéarité. La lecture est fluide très agréable, et j’ai vraiment envie de connaitre la suite et la fin de cette histoire. Il faut dire que le dessin est lui aussi réussi. Efficace, dynamique – et la colorisation m’a elle aussi bien plu. Vraiment une chouette série, à recommander aux amateurs du genre et/ou de la période. Si vous avez aimé « Il était une fois en France », je pense que vous apprécierez l’histoire de ces frères Rubinstein.

06/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Glace
Glace

J’ai vraiment bien aimé ce récit. L’introduction m’a directement accroché par l’absurdité de la situation dans laquelle le personnage se trouve. J’ai donc plongé avec délectation dans ce récit, et les petites anecdotes dont l’auteur truffe celui-ci (la manière dont il présente ses personnages notamment) ont achevé de me convaincre. Pourtant, durant la première partie du bouquin, je n’étais pas encore pleinement convaincu mais dès que l’on arrive au moment charnière illustré dans l’introduction, ce récit prend une nouvelle dimension. En fait, je trouve qu’il gagne en maturité au même rythme que le personnage central, et c’est le genre de synergie que j’apprécie toujours. Le dessin naïf, voire enfantin, est très lisible et expressif. Le découpage qui s'attarde sur des petits détails sans importance (ou pas) dote le récit d'un rythme lent, voire contemplatif qui lui sied parfaitement. L’humour anglais est omniprésent avec quelques passages hilarants (jetez un oeil sur le plan du musée vendu 50 pence). Les thèmes de l’amitié, de la solidarité et de l’esprit d’entreprise m’ont parlé. Le personnage central m’a touché, c’est le genre de gars avec qui je m’entendrais facilement. J’ai vraiment eu ce que j’espérais : une histoire de gens simples racontée par un auteur qui sait glisser l’absurde dans un quotidien insipide. Très anglais et très bien fait dans le genre.

06/12/2022 (modifier)
Par Blue boy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Colorado train
Colorado train

Dès que l’on a le livre dans les mains, on sent qu’on a affaire à du lourd, et ce n’est pas juste à cause de son poids… Déjà, il suffit de feuilleter quelques pages pour comprendre qu’on n’est pas chez les Bisounours. Le noir et blanc charbonneux du trait insuffle une atmosphère menaçante qui pue la vieille masure humide et le métal rouillé. Au fur et à mesure qu’on avance dans le récit, un clou usé vient s’ajouter à la page de garde de chacun des vingt chapitres. Vingt clous funestes qui s’égrènent aussi inéluctablement que les minutes sur le cadran d’une horloge, tels un sinistre présage. Vingt clous destinés peut-être à un cercueil ou à un supplicié. Une trouvaille hyper efficace qui fonctionne à plein dans l’imaginaire du lecteur et fait monter la tension d’un cran à chaque chapitre. En s’inspirant du premier roman de Thibault Vermot, Alex W. Inker, auteur français comme son pseudo ne l’indique pas, dédie l’ouvrage (entre autres) à Stephen King et on comprend vite pourquoi. Dès les premières pages, impossible de ne pas penser à « Stand by me » avec cette bande de gosses avides de liberté. Issus de milieux à problème, ces préados au look grunge, tout droit sortis d’un film de Gus Van Sant, tentent après l’école de tromper l’ennui dans leur bled paumé du Colorado en se laissant dériver sur leur skateboard. Bien souvent, ils doivent tenir tête à la petite frappe du quartier, Moe, qui prend un malin plaisir, avec ses potes à moto, à s’acharner sur Donny, en surpoids et en déficit de confiance. Heureusement, Durham, leur nouveau copain venu agrandir le trio, déjà composé de Suzy et Mike (et accessoirement le petit frère Calvin), va orchestrer la révolte. Fugueur réfugié dans une cabane de junkies, le jeune garçon a le cœur sur la main et le sens de la débrouille, doublé d’un QI plus élevé que la moyenne. Il n’est pas vraiment fréquentable (car déjà toxico à son âge) et ne fréquente pas l’école, mais cet as de la récup’, geek avant l’heure, sait bricoler des fusées. En résumé, une belle galerie de personnages très bien campés. Jusqu’ici, tout va bien, si tant est qu’il soit possible d’accoler un terme positif à ce tableau sordide des bas-fonds d’une Amérique provinciale oubliée du boom économique… jusqu’au jour où la ville apprend la disparition du jeune Moe. Pour le « club des quatre », mélange de soulagement et d’inquiétude. Serait-ce un coup du wendigo, créature mythique et terrifiante qui « prend la place de votre ombre » lorsque vous vous promenez seul en forêt ? On adore ce trait crasseux faussement grossier, par ailleurs plutôt précis, qui saisit bien l’âpreté du contexte, constitué de préfabriqués vétustes, de squats humides et de voies ferrées lugubres. Même le train de marchandises n’est pas rassurant dans sa course folle et mécanique, se faisant complice du croquemitaine tueur d’enfants. « Colorado Train » a l’odeur du métal, la couleur de la rouille et du sang séché, le bruit d’un essieu usé… Et si cette BD est bruyante, elle est également musicale puisque chaque chapitre s’ouvre sur un des morceaux les plus emblématiques de ces années-là (Smashing Pumpkins, Alice in Chains, Metallica, The Cure « première époque », Sonic Youth, Pixies et Marilyn Manson…), où suintait le désespoir résigné de la jeune génération des Nineties. Ce thriller à la narration impeccable ferait presque ressembler Stephen King à un conteur pour enfants. Certaines scènes sont glaçantes et les âmes les plus sensibles sentiront probablement des serpents se tortiller dans leur estomac. Une BD très marquante de cette année 2022, tout juste nommée dans la sélection d’Angoulême, et un auteur à suivre, après les remarqués Un travail comme un autre et Servir le peuple.

05/12/2022 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Blade Runner 2029
Blade Runner 2029

J’avais beaucoup aimé Blade Runner 2019, et j’ai retrouvé les mêmes qualités dans cette suite : une protagoniste « dure à cuire » certes un peu cliché mais intéressante, une intrigue prenante et fidèle à l’univers du film (et du roman), et un dessin que j’ai trouvé encore meilleur ici. Il est lisible, fourmille de détails, et les scènes d’action sont parfaitement orchestrées… on dirait presque du Otomo (Akira) par moment, il y a pire comme référence ! La dernière page annonce qu’on pourra « lire la suite et fin dans Blade Runner 2039 »… une sacrée bonne nouvelle, je suis impatient de retrouver Ash ! J’espère aussi que Delcourt traduira la série préquelle, « Blade Runner : Origins »

05/12/2022 (modifier)
Par peckexcel
Note: 4/5
Couverture de la série Walking Dead
Walking Dead

Walking dead c'est game of thrones avec des zombies. voila je pourrais m’arrêter là tant le parallèle entre les deux œuvres est important. Je ne ferais l'affront à personne quant à rappeler les intrigues de la première ou seconde œuvre. Après tout ne suivons-nous pas plus les manœuvres politiques et idéologiques dans les deux plutôt que l'aspect fantastique zombies et marcheur blancs? Dans les deux cas l'humanité est décrite comme complexe, le bien commun étant souvent relégué derrière l’intérêt individuel ceux sont deux œuvres fleuves GOT plusieurs (dizaine de ?) milliers de pages, WD 33 tomes... ET surtout : tout le monde peux mourir.... ...Enfin au début. Car si tout ce que je précisais jusqu'alors était les qualités communes aux deux œuvre. Elles ne partages que trop les m^mes défauts. les œuvres sont trop longue, les fils de la narration se perdent, se distendent... l’histoire est confuses et sans réelle directions. Personnes n'est en sécurité c'est vrai au début, après... c'est nettement moins le cas... Les personnages secondaires et certains antagonistes ne sont pas extraordinaire, pour certain oubliable pour d'autre discutable... La fin est abrupte et loin de me satisfaire... Mais dans les deux cas j'ai passé un bon moment, un peu madeleine de Proust. J'attendais chaque semaine le nouvel épisode, je guettais l'arrivé d'un nouveau tome et m'empresser de me glisser sous la couette pour le dévorer.

05/12/2022 (modifier)
Par doumé
Note: 4/5
Couverture de la série La Terre, le ciel, les corbeaux
La Terre, le ciel, les corbeaux

Un trio improbable se constitue pour s'échapper d'un camp de prisonnier situé au bord de la mer Blanche, une fuite pour retrouver leurs vies avant la guerre. Les trois évadés de nationalités différentes s'associent pour augmenter leur chance de réussite. Le groupe est composé d'un Russe, d'un Allemand et d'un Italien, la barrière de la langue limite la communication entre eux. Pour nous faire partager cette situation à nous lecteur, il n'y a pas de traduction pour l'Allemand et le Russe et malgré tout même si quelques mots ne sont pas compris, nous comprenons toujours le sens de l'histoire. La représentation des panoramas et cette marche sans fin nous font comprendre l'immensité de la Russie. Le dessin avec ses couleurs douces sur fond enneigé rendent la nature sauvage vraiment belle. Chaque personnage évolue au cours de cette évasion, l'auteur construit un passé à chaque personnage et nous fait vivre les réflexions de chacun d'entre eux. C'est pour moi le point le plus intéressant de cette aventure, chaque personnage finit par comprendre que sa vie avant la guerre est perdue à jamais. Une belle aventure qui n'épargne pas les hommes

04/12/2022 (modifier)
Par greg
Note: 4/5
Couverture de la série Hector Kanon
Hector Kanon

Comme le dit Pierig, Hector Kanon est "plus intellectuel mais c’est quand même un gros nul qui se la pète". Un gros loseur qui accumule les quiproquos et/ou situations gênantes, soit par sa propre stupidité, soit par sa vulgarité et son habitude de parler sans filtre. Le premier tome est assez inégal, certaines situations décrochent un léger sourire, d'autres sont plus drôles, mais on a le sentiment de rester sur sa faim, les seuls moments vraiment hilarants sont une courte séquence de quiproquo. Et puis arrive le tome 2...Et là c'est Byzance : Libon reprend le meilleur du tome 1, et l'amplifie à mort, ce qui nous donne une vraie réussite, toujours drôle, parfois franchement hilarante. Il suffit de comparer les deux introductions : dans le premier tome, on nous présente une biographie d'Hector par son meilleur ami, puis sa mère, les deux décrivant les mêmes péripéties, mais par un prisme totalement différent. C'est amusant mais sans plus. Le second nous confronte immédiatement avec le sommet de débilité que peut atteindre Hector et les conséquences qui en découlent, et là nos yeux s'agrandissent en même temps que notre sourire. Je vous invite donc à passer directement au tome 2 :-)

04/12/2022 (modifier)
Couverture de la série The Beatles en bandes dessinées
The Beatles en bandes dessinées

Je suis un grand fan des Beatles. J'ai encore des vinyles des années 70 et je réécoute Revolver toujours avec le même plaisir. Toutefois j'ai été un peu déçu par l'ouvrage d'Olivier Petit et de son collectif d'artistes talentueux habitués à ce type de biographies. Peut-être en attendais-je trop ? Le scénario de Gaet's est classique. Il commence sur les bords de la Mersey où trois familles prolos de la même rue vont engendrer la génération (presque spontanée) la plus formidable de l'histoire de la musique. C'est la partie du livre que j'ai préférée : cette rencontre de John, Paul et Georges (un gamin !) dans un environnement improbable qui va faire éclore leurs formidables dons d'interprétation, de création, de composition et de compréhension du monde. Je crois que si je faisais une thèse sur les probas de l'inné et de l'acquis au même endroit au même moment, je choisirais le destin des Beatles. Les textes biographiques de Stéphane Nappez sont très détaillés avec une multitude de références historiques et culturelles qui peuvent quelque fois nous faire perdre le fil. L'accent est mis sur la créativité des Fab Four, leur insatisfaction rapide devant le modèle qu'ils représentent, leur volonté d'explorer d'autres univers et la vie de ce groupe unique formé par quatre têtes d'affiche. Contrairement à l'ouvrage des Stones ou des Doors, l'intensité dramatique ne tourne pas sur la drogue, l'alcool ou le sexe. Si ces éléments sont forcément présents dans les 60's (le LSD était légal !!!) c'est l'influence sur la créativité qui est surtout mis en avant. Les provoc (surtout de John) sont plus existentielles et sociétales que policières (De toute façon les flics attendaient que Georges quitte le domicile des Stones pour intervenir). Je conseille donc aux amateurs la lecture des trois ouvrages pour appréhender les différentes approches et les différentes réponses de la société. Le graphisme est pluriel et colle à la lettre aux introductions biographiques de chaque chapitre. Cela donne un ensemble assez réaliste /docu qui manque peut-être un peu de fantaisie. On retrouve avec plaisir de nombreux brillants dessinateurs de la maison Petit. Ma notation est probablement un peu généreuse mais je ne peux pas faire autrement avec les Beatles. 3.5

04/12/2022 (modifier)
Couverture de la série Celui-là
Celui-là

Voici un récit très ambitieux sur nos origines préhistoriques et sur nos premières racines qui ont fondé nos premières cultures occidentales, en forme de parcours initiatique. Ce long récit paru dans A suivre à partir de 1988 m'avait déja intéressé à cette époque, mais je l'ai véritablement redécouvert avec des yeux neufs en relisant ces 2 albums qui marquent l'achèvement d'une oeuvre, Auclair n'ayant pu le terminer (décédé en janvier 1990). C'est un récit très contemplatif, traversé par une sorte de souffle épique qui transcende cette migration des peuples primitifs, j'aime quand la Préhistoire est vue sous cet angle, sérieux et documenté, ça change de Rahan, que pourtant j'adore, je suis un fan absolu de Rahan, il a enchanté mes années d'adolescence, mais ici, rien à voir, c'est une réalité historique avec un brin de mystique, et en plus c'est traité avec une grande justesse et littéralement magnifié par le dessin d'Auclair qui retrouve la perfection d'un noir & blanc d'une pureté et d'une beauté incommensurables, à l'instar de Bran Ruz ; j'en viens à me demander si je ne préfère pas quand Auclair dessine en noir & blanc tellement c'est beau. Le côté austère et un peu sec pourrait rendre ce récit ardu, mais les auteurs abordent des thématiques passionnantes, avec une véritable portée à la fois spirituelle, philosophique et anthropologique. De plus, ça prend une dimension émouvante quand on sait que cette Bd fut l'ultime oeuvre d'Auclair, Mézières et Tardi ayant dessiné les 6 dernières planches pour achever le parcours de Celui-là, et la différence de style graphique qui pourrait affaiblir la portée du propos ne m'a pas trop dérangé. Un roman graphique exceptionnel, digne des grands récits de la revue A Suivre.

03/12/2022 (modifier)
Par Solo
Note: 4/5
Couverture de la série Mary Jane
Mary Jane

Décidément, cette maison d'éditions publie de bien beaux ouvrages. Ayant emprunté sans avoir lu les précédents avis, je ne savais pas à quoi m'attendre. J'ai donc eu la chance (si je puis dire) d'être surpris par la fin, et j'espère que certains lecteurs feront la même erreur. Cette histoire est à peine liée à celle de Jack l'Eventreur tellement Mary Jane occupe tout le récit. Malgré tout, il est certain que le destin et la menace se trouvent en couleur de fond sur tout le récit. C'est un récit sombre, où l'on découvre la misère des femmes perdues, dans un Londres de la fin du XIXè siècle. Je ne peux que saluer le dessinateur pour avoir su nous y faire plonger. Quant au scénario, il apparaît simple, les péripéties s'enchaînent, mais les dialogues ont quelque chose de profonds et où, finalement, on a l'impression que ce "bas monde" s'accorde à penser malheureusement la même chose. Il faut se battre pour survivre, chacun à sa manière. C'est un bel hommage pour Mary Jane. L'approche scénaristique m'apparaît comme un croche-patte à la facilité glauque qu'ont les auteurs à fantasmer sur la vie de Jack l'Eventreur plutôt qu'à raconter celle de ses victimes, qui ont elles aussi une histoire, comme tout le monde. La mise en scène des interrogatoires, que l'on retrouvent sur toute l'histoire, est très intéressante et apporte beaucoup de puissance à l'épilogue. Un récit très poignant qui ne laisse pas indifférent

03/12/2022 (modifier)