Les derniers avis (31374 avis)

Couverture de la série Complainte des landes perdues
Complainte des landes perdues

Autant l'avouer d'entrée, je ne suis vraiment pas fan de l'héroic fantasy. J'ai les Thorgal, mais je n'ai pas accroché dans l'ensemble, et c'est à peu près tout ce que je possède dans ce style. Et pourtant, je me suis laissé tenter il y a quelques années par cette série, et je ne le regrette absolument pas : L'histoire se décompose en 2 cycles pour le moment, le 1er de 4 tomes ici présent et le second en cours avec 2 tomes sortis pour le moment : La Complainte des landes perdues - Les chevaliers du pardon. Le 1er cycle peut se diviser en 2 également. Les 2 premiers tomes sont excellents, l'histoire mi-celtique, mi-fantasy est très prenante, les personnages sont très attachants, les dessins sont dans l'ensemble de très bonne facture. Une réussite. Les 2 tomes suivants sont légèrement en-dessous au niveau de l'intrigue avec une histoire plus convenue, mais ça se lit sans problème. Les protagonistes ne sont pas aussi simples qu'en apparence (Lady O'mara par exemple), même si les scènes finales sont effectivement un peu courtes. Bref, une excellente série que je recommande à ceux qui comme moi ne sont pas tentés par ce genre.

03/11/2008 (modifier)
Par Pierig
Note: 4/5
Couverture de la série Cour royale
Cour royale

Je crois que c’est typiquement le genre d’album qu’on aime ou qu’on déteste. Je peux comprendre qu’il ait de quoi horripiler par le phrasé de l’époque. Moi je le trouve délicieux et bien marrant par moment. C’est très grandguignolesque et j’imagine assez proche de l’atmosphère d’une cour royale du roi soleil. Les animosités et luttes de pouvoirs et d’influences se font jour. Les desseins sont pourtant différents : rester le perruquier attitré pour les uns, rester la maitresse royale pour les autres. Et tout ce microcosme se met en branle en conspirant autour du roi qui semble étranger à tout cela. Allez, un petit tour en toboggan pour se remettre les idées en place. :) On accroche ou pas, question de sensibilité . . . à vous de voir !

03/11/2008 (modifier)
Couverture de la série XIII mystery
XIII mystery

En voilà une belle surprise ! Ce spin-off de la série culte XIII est une vraie réussite : on retrouve ici LE personnage secondaire de la série, la Mangouste. L'auteur nous retrace la vie de ce tueur froid avant sa rencontre avec l'amnésique le plus connu de la bande dessinée. Toutes les étapes sont relatées avec précision (l'enfance, l'apprentissage du métier ...) et apportent un nouvel éclairage sur la série mère et sur le personnage de la Mangouste. Les personnages sont très riches (notamment Hans), les dessins sont de bonne qualité, quoiqu'un peu figés. A la fin du livre, j'ai presque regretté que cela soit déjà fini.

03/11/2008 (modifier)
Par Pierig
Note: 4/5
Couverture de la série Philip et Francis (Les Aventures de)
Philip et Francis (Les Aventures de)

Uhuh . . . Marrante cette parodie de la série phare de EP Jacobs. :) Je ne suis pas fan de Blake et Mortimer et pourtant j’ai adoré cet album. Elle met vraiment le doigt sur les petits défauts de nos deux compères et plus généralement sur la construction narrative de EP Jacobs qui use et abuse des voix off. Cette parodie (hommage ?) est faite avec beaucoup d’intelligence et de finesse. Le ressort narratif est évidemment bateau mais il n’est pas anodin comme le souligne Spooky. Les femmes sont en effet absentes chez EP Jacobs (même pas une petite castafiore à se mettre sous la dent). Bref, voici une lecture assez jubilatoire que je conseille à tous ! Bravo aux auteurs !

03/11/2008 (modifier)
Couverture de la série Vinci
Vinci

Une excellente bande dessinée : dans un contexte historique, avec comme personnage principal Léonard de Vinci, au coeur de Milan, Didier Convard nous place au beau milieu d'une enquête policière sur une série de meurtres. Et cela produit son effet ! Les personnages sont mystérieux, jouant double-jeu, l'histoire est prenante, rythmée, avec un brin de suspens loin d'être désagréable. Les dessins sont d'un grand classique (et c'est tant mieux pour ma part) pour ce type de bd chez Glénat. Alors oui, Léonard ne renvoie pas l'image du génie qu'il a été, la machine à voler marche trop facilement etc ... mais qu'importe. La mayonnaise prend à condition de lire cette BD sans arrière-pensée. Vivement la suite !

03/11/2008 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Les Cités obscures
Les Cités obscures

Cette série est un vrai OVNI dans le monde de la bande dessinée. J'aime beaucoup, mais les albums sont un peu inégaux. Voici mon avis sur les tomes que j'ai lus. La fièvre d'Urbicande 3/5 : L'idée de départ est vraiment bien trouvée, mais mal utilisée. Le problème, c'est qu'on voit surtout le personnage principal qui n'est pas franchement captivant. J'aurais préféré qu'on suive plusieurs personnages à la fois afin de voir différents points de vue sur la situation. La route d'Armilia 2/5 : Ce tome n'est pas très passionnant. L'histoire a l'air pas mal, mais je n'ai pas du tout aimé devoir lire un texte narratif au lieu d'une vraie BD. Bref, je me suis ennuyé du début jusqu'à la fin. Brüsel 3.5/5 : Une bonne fable sur la modernisation à tout prix. J'ai bien aimé Constant, un brave gars dépassé par les évènements, mais son histoire d'amour m'a laissé un peu de glace. L'enfant penchée 5/5 : Le meilleur de la série. Benoit Peeters mélange habilement deux histoires différentes. L'une raconte l'histoire d'une fille différente des autres qui devient un jour mystérieusement penchée et l'autre histoire met en vedette un peintre un peu fou. J'ai été touché par les sentiments de ces deux personnages. La fin est vraiment mélancolique. L'ombre d'un homme 4.5/5 : Excellente histoire qui montre comment le destin d'un homme bascule à cause de son ombre. Le seul reproche que je peux faire c'est la fin que je trouve sans intérêt. La Frontière Invisible - tomes 1 et 2 4/5 : Tout comme dans Brüsel, Peeters nous montre l'absurdité d'un monde qui veut se moderniser. Ici, il est question de vieilles cartes et d'un nouveau système de cartographie qui ne marche pas. Très bon, mais l'histoire met un peu de temps à démarrer réellement. La théorie du grain de sable - tome 1 : Je ne sais pas trop quoi penser de cet album. L'histoire est bonne, mais je me suis un peu ennuyé. Il faudrait que je lise le tome 2 pour me faire une meilleure idée.

03/11/2008 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Dans la colonie pénitentiaire, de Franz Kafka
Dans la colonie pénitentiaire, de Franz Kafka

De Franz Kafka, je n'avais lu que la nouvelle La Métamorphose et je m'étais ennuyé. J'avais donc décidé de ne plus lire de Kafka, mais cette BD me donne le goût de lire d'autres histoires de lui et particulièrement la nouvelle dont est tirée cette BD. Tout d'abord, le dessin dégage une atmosphère étrange qui va très bien avec ce récit. La folie de l'officier est bien montrée, autant dans les dialogues que dans le dessin. Le visiteur ne fait pas grand chose à part donner son avis, mais j'imagine que c'est parce qu'il représente le lecteur qui découvre en même temps que lui la machine diabolique. La fin est vraiment très ironique et fait poser plusieurs questions sur la cruauté et la folie des humains.

03/11/2008 (modifier)
Par Chéreau
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Cycle de Cyann
Le Cycle de Cyann

Cette série réussit l'équilibre qui est pour moi l'aboutissement d'une oeuvre de SF : un univers plein d'audace et d'imagination, riche, profond, dont on sent qu'il va bien au delà de ce que l'auteur veut bien nous en montrer, et des personnages complexes, humains, crédibles, qui se débattent dans cet univers avec les problèmes de tous les humains à toutes les époques. La SF, c'est l'art de décrire, sous l'apparence d'une histoire advenue 'il y a longtemps, très longtemps, dans une galaxie lointaine, très lointaine', tout simplement l'ici et maintenant. Le cycle de Cyann atteint cet équilibre avec talent. Bourgeon crée un univers foisonnant et magnifique, où quelques tics SF qui sentent un peu leurs années 80 (les coiffures des personnages notamment) sont largement contrebalancés par l'invention des décors urbains et sauvages. Dans cet univers évoluent des personnages qui n'ont rien de super-héros invincibles et imperméables au doute. Héroïne féministe, Cyann me fait penser, vingt ans avant, à la Kim de Léo dans Aldébaran.

02/11/2008 (modifier)
Par Seb94
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Ghost money
Ghost money

J'ai dévoré ce premier tome qui nous plonge dans un récit d'anticipation, d'action et d'espionnage à la recherche de l’argent d’Al-Qaïda. Le dessin et la colorisation sont tout simplement sublimes, chaque page est un régal pour les yeux et mes pupilles en redemandent encore ! Le design général de ce futur proche est une grande réussite visuelle. L'histoire qui s'ouvre à nous apparaît passionnante et pleine de promesses, les différents personnages ont chacun une identité forte et complexe qui demande encore à être dévoilée. La relation entre la jeune Lindsey et la mystérieuse Chamza est plus qu'ambigüe et apporte une note de charme dans ce récit haletant et parfois violent. Une nouvelle série très prometteuse dont j’attends la suite avec impatience !

02/11/2008 (modifier)
Couverture de la série Murena
Murena

Je lis peu de BD historiques et la Rome antique n'est pas ma période préférée. Pourtant, Murena a réussi à me scotcher à ses albums comme l'avait fait auparavant la série télé Rome, avec laquelle elle partage beaucoup de points communs. Tournant le dos au kitsch des péplums d'antan et aux grandes scènes de batailles, Murena préfère se focaliser sur les luttes de pouvoir intra-muros, dans les pièces faussement sereines des résidences patriciennes en particulier, même si, au fil des albums, nous avons aussi droit à l'ambiance plus bigarrées et malsaines des rues pauvres de la cité, voir à une sortie de Rome jusqu'en Gaule (dans le tome 6) plus aventureuse. La rigueur en matière d'historicité est le point fort de Murena mais cela a déjà été répété souvent, jusqu'à participer à la promotion de la série grâce à la caution d'un historien spécialiste de cette époque. L'essentiel du scénario se trouve donc dans ces incessantes luttes de pouvoir entre puissants : complots, pressions, manipulations, assassinats, coucheries politiques. Le soap n'a rien inventé. Les moins privilégiés (esclaves, gladiateurs) font souvent les frais des manigances des patricien(nes), embarqués dans des plans machiavéliques, parfois malgré eux ou avec l'espoir de s'élever dans la hiérarchie mais toujours sanctionnés à la place de leurs maîtres quasi- intouchables, avant que ceux-ci ne soient enfin rattrapés par leur destin. Le scénariste a eu l'intelligence de choisir une période de l'histoire romaine qui est à la fois vaguement familière au plus grand nombre (le règne de Néron) et en même tant peu connue sous beaucoup de ses aspects (les circonstances de son accession au trône, ses relations complexes avec sa mère, l'évolution progressive dans la "folie" d'un jeune homme qui se voulait au départ poète et devenu empereur malgré lui par la soif de pouvoir de sa mère, etc...). Un parti-pris qui permet de rétablir quelques vérités oubliées, de rectifier quelques clichés qui ont la peau dure et proposer le portrait d'un Néron plus nuancé que l'image du psychopathe pyromane qu'en a donné Hollywood. Mais l'attraction principale des quatre premiers tomes reste bien sûr Agrippine, la mère. On a rarement vu en BD un personnage féminin aussi monstrueux, une synthèse parfaite de tous les extrêmes auxquelles peuvent mener l'avidité du pouvoir absolu, de la manipulation tortueuse aux meurtres en série. Agrippine semble être un trou noir au sein de Rome, qui absorbe toute lumière. A faire passer une certaine Kriss de Valnor pour une douce matrone. Mais après sa mort, aussi prévisible que pathétique, la série nous assène une nouvelle figure féminine terrifiante en la personne de Poppée, digne héritière de son aînée dont la monstruosité est peut-être encore plus manifeste car dégagée de tous liens affectifs (ce qui n'était sans doute pas totalement le cas d'Agrippine, ne serait-ce qu'envers son fils). Pris entre ses deux créatures, tels entre Charybde et Scylla, le jeune Néron nous apparaît plutôt comme un pantin aveuglé par l'orgueil et un atavisme autodestructeur, même si cela n'enlève rien à sa propre cruauté grandissante. Les seconds rôles n'en sont pas moins traités avec profondeur et finesse, en particulier un Pétrone ambigu (je ne parle pas de ses préférences sexuelles), à la fois poète de talent qui n'ignore rien de la fange dans laquelle se vautre Rome mais aussi lucide et habile courtisan capable de tirer profit de la situation quand cela s'avère nécessaire (voir à ce sujet la scène où il parvient à détourner la colère de Néron sur sa défaite lors de la course de char, une habileté rhétorique saluée par Poppée elle-même, c'est dire !). Le vieux Sénèque est également un de ces personnages qui a la sagesse de fréquenter les puissants mégalomanes avec un sens de l'a-propos qui lui évitera leur courroux. A noter toutefois que ces deux personnages ont tout de même la chance de ne pas être émotionnellement impliqués dans les intrigues du triumvirat infernal Agrippine-Néron-Poppée. On ne peut hélas pas en dire autant d'autres, tels que Murena, un personnage qui reste pourtant relativement discret durant 5 tomes (!) mais dont le rôle s'affirme de plus en plus comme déterminant et le sixième tome présage une suite où la confrontation avec Néron semble inévitable. Je pourrais mentionner d'autres personnages tout aussi digne d'intérêt (Tigellin, les gladiateurs Balba et Massam) mais ce serait trop long. En tout les cas, chacun occupe une place judicieuse qui participe à la richesse du patchwork. Un scénario très riche, donc, qui louvoie entre des intrigues politiques nombreuses et prenantes, une description de la Rome antique parfaitement crédible et documentée, quelques scènes d'action mémorables et une galerie de personnages passionnante. Chaque tome se lit avec intérêt soutenu de la première à la dernière page et la qualité de la série ne faiblit pas. Dufaux, scénariste que je n'appréciais guère jusqu'ici (surtout ses séries sur le thème archi-rebattu de l'occulte) livre ici sans nul doute un des ses meilleurs travaux et un des plus ambitieux. Que dire du dessin de Delaby ? Qu'il est largement à la hauteur du scénario, dans un style réaliste très détaillé qui rend bien compte du foisonnement de l'histoire et de son contexte historique. Et si les planches du premier tome restent d'une qualité honnête, on peut mesurer l'évolution du dessinateur (et la mise en couleurs, plus délicate) au fil des suivants, pour aboutir aux planches magnifiques des tomes 5 et 6. Dans le genre, difficile de faire mieux. Enfin, je retiendrai aussi cette phrase du sénateur Publius Paetus Thrasea, très utile face à certaines circonstances de la vie : "L'on reste toujours maître de ses silences. La parole, elle, vous enchaîne". Ave Murena. Lector te salutant.

02/11/2008 (modifier)