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Couverture de la série Oscar
Oscar

Voici une très chouette série pour les jeunes. Oscar est un petit héros bien sympathique auquel les enfants n’auront aucune difficulté à s’identifier. Les scénarios de Lapière, s’ils nous livrent des histoires sommes toutes très prévisibles, sont cependant très intéressants du fait que l’auteur n’hésite pas à aborder des thèmes d’actualité, dont, principalement celui de l’immigration. Baigné dans la tolérance et l’humour, cette série, j’en suis sûr, accrochera le jeune lecteur aux baskets de ce petit héros aussi débrouillard que menteur. Le dessin de Christian Durieux se prête bien à la collection. Très lisible et assez rond (surtout dans les premiers tomes), il est facile d’accès et ne devrait rebuter aucun jeune lecteur. La colorisation, sans faire preuve d’originalité, séduira les plus jeunes par sa luminosité. En définitive, si la série peut paraître très naïve à un lecteur expérimenté, elle séduira à coup sûr le lectorat visé. Dans sa catégorie, Oscar, c’est franchement bien ! A offrir à vos enfants.

09/06/2009 (modifier)
Couverture de la série Bouncer
Bouncer

Voici un excellent western dans la lignée des spaghettis (l’humour en moins). Avec Bouncer, Jodorowski donne naissance à un personnage charismatique pourvu d’une famille effroyable et déambulant dans un univers sordide. Le far-west de l’artiste est en effet truffé de prostituées, de criminels sans pitié, de sheriffs minables, de brutes avinées, d’étrangers exploités. Après avoir lu d’autres œuvres de l’auteur (Le Lama blanc, Juan Solo), je ne suis qu’à moitié surpris de retrouver certains thèmes qui lui sont chers, comme le passage initiatique ou le principe du repentir du héros et de la rédemption de ses pêchés. La série se présente sous forme de courts cycles. Un premier de deux tomes qui, au travers d’une histoire de vengeance (le coup classique de l’enfant témoin du massacre de ses parents et qui cherche à se venger) permet au lecteur de faire connaissance avec une partie de la famille du Bouncer (sa mère, ses deux frères, un neveu et une nièce). Un deuxième s’étalant sur trois tomes et qui, … au travers d’une histoire de vengeance (et oui, encore !) nous permet de rencontrer le père du Bouncer. Raconter de la sorte, la série pourrait paraître monotone, mais il n’en est rien. Les aventures sont très prenantes, quand bien même elles reposent sur un canevas extrêmement classique. La narration est d’une efficacité à toute épreuve, dans l’esprit des films de Sergio Leone. L’emphase est donc au rendez-vous et les phrases sentencieuses foisonnent. Mais la série est remarquable autant par l’univers, sordide, glauque et poussiéreux mis en scène que par les très classiques intrigues. Au dessin, Boucq fait parler son talent. Beaucoup de planches laissent l’espace nécessaire à … l’espace. La sensation de vide est alors tout à fait palpable. D’autres séquences, au contraire, nous rendraient claustrophobes tant la sensation d’étouffement est bien rendue. Les personnages sont très bien typés. Le tout est simplement excellent. Seule petite réserve : les chevaux ne sont pas ce que l’artiste réussit le mieux. Quoiqu’il en soit, cette série est à découvrir, absolument.

09/06/2009 (modifier)
Couverture de la série Histoires d'en ville
Histoires d'en ville

Voici un bon petit polar bien illustré par un talentueux Berlion (Lie-de-vin, Garrigue). L’univers des froids et pitoyables faubourgs d’une grande ville (Lyon, pour être précis) sert de théâtre à cette histoire de vengeance, de corruption et de prostitution. Les acteurs n’ont pas été gâtés par dame nature, puisque nous retrouvons dans les rôles principaux un ex-policier devenu alcoolique, un ex-éducateur devenu … alcoolique, un jeune glandeur un peu con (il faut l’avouer), un autre, frimeur et couillon, une bande d’affreux pas très inspirés, un patron de bar plutôt sanguin, un flic bâcleur d’enquêtes et un mafieux local bien plus terrifiant du fait de son instabilité psychiatrique que via ses talents de caïd. Dans ce monde, seules les femmes semblent pouvoir tirer leur épingle du jeu, à commencer par la séduisante et très sensée Karima. L’histoire est un classique du genre, et ne révolutionnera certainement pas le monde de la bande dessinée policière. Toutefois, certains éléments du scénario m’ont bien plu, à commencer par cette manie d’enterrer tous les macchabés au même endroit. Je fus, par contre déçu par la facilité avec laquelle les principaux « gentils » se sortent de ce sac de nœuds. Autre élément de déception pour moi : l’absence totale d’humour, alors qu’un peu de cynisme ou d’ironie se serait merveilleusement marié avec cet univers. Comme dans ses autres œuvres, Berlion fait montre d’un savoir-faire graphique réellement impressionnant. Dans un style réaliste mis en valeur par une coloration nuancée très soignée, il parvient à typer les nombreux acteurs de ce polar sans qu’aucune confusion ne soit possible. Ses décors sont également de belle qualité, et participent à la création d’une ambiance miteuse tout à fait adéquate. Au final, j’aurai passé un agréable moment de détente avec cette petite trilogie noire sans prétention. Un petit 4/5.

09/06/2009 (modifier)
Couverture de la série Scrooge - Un chant de Noël
Scrooge - Un chant de Noël

La force de cet extrêmement classique conte de Noël réside avant tout dans son incroyable dessin. Je suis en effet tombé sous le charme de ce trait faussement naïf et de cette colorisation toute en contrastes (sombre ou lumineuse en fonction des circonstances). Le récit, en lui-même, n’aura pas déclenché de véritable passion dans mon chef, tant l’histoire ici développée est conventionnelle. Il faut dire que la version originelle date de plus de 160 ans. Par conséquent, ce conte de Noël qui fait la part belle à la rédemption des pêchés peut, à ce jour, sembler très désuet. La narration est cependant agréable à lire, et le récit demeure intéressant. Les rebondissements sont certes très classiques, mais s’ils sont devenus classiques, c’est justement dû à leur pertinence, à leur évidence. Cette histoire coule de source, mais d’une source si limpide qu’il est encore agréable de s’y rafraichir de nos jours. Une belle œuvre pour la jeunesse, à lire à l’approche de Noël, un enfant sur vos genoux. Franchement bien.

09/06/2009 (modifier)
Couverture de la série L'Encre du Passé
L'Encre du Passé

J'ai acheté cette BD car je connais un peu le scénariste, qui sévit dans une sphère parallèle à celle de la BD, celle des jeux de société (il est l'auteur de jeux que j'apprécie dans leur ensemble : Ghost Stories, Hurry Cup, Bakong, et qui apportent tous un petit quelque chose d'original aux jeux actuels). J'avais donc espoir qu'il en soit de même avec cette BD, qu'un peu de neuf soit apporté à cet univers un peu trop convenu ces derniers temps (AMHA). Et puis le thème me branchait bien, j'avoue. Bref, acheté et lu d'une traite. La première chose qui m'a frappé fut le dessin des personnages que je trouve trop brouillon (et notamment leurs expressions corporelles et faciales pas toujours des plus heureuses). Mais les couleurs sont tellement bien fichues et donne une atmosphère tellement "vraie" que je pardonne au final ces silhouettes trop approximatives à mes yeux. Au niveau de l'histoire, j'ai franchement apprécié: de la sensibilité à chaque page, une très belle histoire, et une reconstitution historique plutôt fouillée pour un one-shot. Par certains côtés, j'ai retrouvé un apaisement proche de celui que j'ai ressenti lors de la lecture du manga Ikkyu. Une très belle surprise que cette première œuvre de Antoine Bauza, éditée qui plus est dans la belle collection Air Libre de Dupuis. Une bien belle entrée dans le monde de la BD pour grands.

09/06/2009 (modifier)
Couverture de la série Frères du Japon
Frères du Japon

Après l'excellente trilogie de Amer Béton (Tonkam - 1996), les éditions Tonkam confirment l'essai "Matsumoto Taiyo" avec ce titre ("Frères du Japon" - 1999 - recueil d'histoires courtes entre 10 et 68 pages) paru initialement en 1995 au Japon. Matsumoto nous montre un Japon loin de tous les clichés, aussi bien négatifs qu'exagérément idylliques que l'on a souvent de ce pays. Il nous fait côtoyer, l'espace de ses histoires, l'existence de personnages marginaux, désabusés (plutôt suicidaires) et en tout cas à la recherche d'une évasion vers des mondes oniriques... Nous observons ainsi "la fin d'une journée ordinaire" de Tchali, un adolescent qui rêve de s'envoler à vélo; de Haruo, un jeune garçon qui répète sans cesse que la nuit va venir et que tout le monde va mourir !; enfin de Matsuri, un vieil homme plongé dans ses souvenirs. Nous y voyons aussi un SDF qui parle à sa poupée, ou encore un yakuza qui rêve de partir à la mer... Et l'amour dans tout cela ?... L'Amour, les personnages de Matsumoto semblent le rechercher justement, sans trop savoir exactement ce qu'il est ni où il se trouve : - Le court chapitre intitulé "(Love²) Monkey show" en 10 pages s'ouvre par cette phrase : "Je crois en l'Amour" (accompagnée d'un petit coeur), et se termine par : "Je ne sais pas ce qu'est l'Amour" !... Entre les deux, dans les 4 micro-histoires de 2 pages chacune, mêlée à l'amour est toujours présente la mort... - Le récit qui suit, "Duel", en 20 pages quasi muettes, est une histoire de pure Haine, assez irréelle cependant (on se croirait un peu dans Arzach de Moebius). - Dans "A la fin d'une journée ordinaire", Tchali l'adolescent semble plus attaché à sa bicyclette qu'il a reçu étant enfant qu'à une quelconque personne (une femme du voisinage dit de lui : "On voit qu'il n'a jamais partagé un appartement avec quelqu'un !"...) ; Haruo le jeune garçon fait pleurer sa petite camarade en lui répétant qu'elle va mourir ; quant à Matsuri le vieil homme, il se souvient de son aimée disparue ("Tu n'as pas changé"...). - Dans "Gon Gon, La Dynamite", Gorô, une frêle jeune femme, est amoureuse (et enceinte) d'un gorille qui parle et fait des compétitions de motos. Enfin, le monde onirique est décrit plus explicitement dans l'histoire intitulée "Frères du Japon" où nous voyons une baleine volante soufflant du sable, une fleur à tête de chien ou encore un train s'envolant dans les airs ! Le dessin de Matsumoto, dans un style réaliste d'une grande maîtrise, semble emprunter aux différentes écoles (japonaise bien sûr, mais aussi américaine ou argentine pour les contrastes en aplats de noir et blanc notamment). Les cadrages et angles de vue se rapprochent, eux, de l'objectif photographique (déformations de la focale, cadres penchés, etc.). A noter également au niveau du style l'importance des dialogues - et des silences ! - (les personnages dialoguant souvent entre eux), parfaitement ciselés et qui renforcent chaque image... "Frères du Japon" est une oeuvre quelque peu désespérée, belle et fascinante ; et Matsumoto Taiyo un auteur à découvrir d'urgence...

09/06/2009 (modifier)
Par Ems
Note: 4/5
Couverture de la série Jean qui rit et Jean qui pleure
Jean qui rit et Jean qui pleure

Au delà d'une certaine démagogie, j'ai adoré ce patte de mouche. Le principe est simple, la lecture se fait par paire de pages qui s'opposent. Dans chacune on a un Jean : - à gauche un Jean heureux, patron, riche, toujours entouré, qui profite de la vie, joue au golf, fait de la musique... - à gauche un Jean triste, salarié, révolté, toujours seul, etc... Les personnages ont exactement les mêmes postures mais ne font pas les mêmes choses. Le contraste est saisissant. Le plus fort dans cette BD est le fait qu'il y a réellement 2 histoires parallèles, une où tout va pour le mieux et l'autre qui va de plus en plus mal. La dernière page est forte. Je suis non seulement bluffé par l'exercice, mais peut être encore plus par ce scénario au final réussi.

08/06/2009 (modifier)
Couverture de la série Yiu - Premières missions
Yiu - Premières missions

L'idée de base, à savoir un monde dirigé par le pouvoir ecclésiastique, m’a particulièrement séduite. D'autant plus à l'heure actuelle où l'on peut observer une recrudescence des intégrismes de toutes sortes et la réintroduction du religieux dans le pouvoir politique ou l'éducation. Vee et Téhy nous livrent ici une vision apocalyptique du futur où Yiu, l’héroïne est une tueuse missionnée par le pouvoir religieux. Chaque tome nous narre ainsi une des missions que doit réaliser Yiu. De ce fait, l’action est omniprésente, peut être un peu trop, diront certains, notamment dans les deux premiers tomes. Un soin particulier est apporté à chaque fin de tome avec un final révélant généralement les raisons et parfois l’absurdité de sa mission. La critique tant de la religion que du modernisme au détriment de la qualité de vie est omniprésente au milieu d’une débauche de coups de poings et autres uppercuts et de grandes giclées de sangs. Eh oui c’est violent voire très violents pour certains tomes. Le dernier tome expliquant comment Yiu est devenue mercenaire tueuse est le plus abouti selon moi. Il permet de comprendre comment elle est devenue si dure et offre un récit particulièrement poignant. Côté dessin c'est plutôt bon. Les personnages futuristes évoluant dans un monde apocalyptique, digne de Mad Max, sont tous très stylisés, que ce soit pour les néo-déchets, dans l'univers asiatique décrit dans le second tome ou encore pour les espèces de terminator (Unités Shoot-to-kill) courant après Yui dans les tomes 3 et 4. Ils restent toutefois un peu trop stéréotypés à mon goût, tous les hommes étant musclés comme schwarzie et les femmes ayant des courbes a réveiller un mort…. A noter que cette série est le spin off de la série mère Yiu que je n'ai pas encore lue (mais ça ne saurait tarder!) En résumé, une BD d'action de très bonne facture et qui tend à s'améliorer au fil des tomes. Originalité : 3/5 Histoire : 3,5/5 Dessin : 4/5 Mise en couleur : 4/5 NOTE GLOBALE : 14,5/20

08/06/2009 (modifier)
Par daggerman
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Drain
Drain

Quand le dessin transcende à lui tout seul le scénario. Voilà comment résumer cette série. C'est vrai le scénario n'est pas original, ici c'est la vengeance d'une brune dont il s'agit. Vous me direz vu de très très loin le scénario de Kill Bill est du même type, si ce n'est que là il s'agit de la vengeance d'une blonde. Les comparaisons scénaristes s’arrêtent là. Il est vrai que dans "Drain" l'histoire tient en 3 lignes avec 3 protagonistes seulement. 99,99% du travail est fait par le dessinateur (Takeda). C'est grâce à lui que soleil a pu éditer cette histoire sur 2 tomes. Car un bon tiers des cases sont vides de dialogue, cette absence est amplement compensée par la qualité du dessin. Et quel dessin !!! Sublime !! Parfait !! Magnifique !! Tout est là et plus encore : qualité du trait, pas d'à peu près dans les proportions, une mise en couleur avec une gestion de la profondeur de champ imparable (des arrières plans flous avec les premiers plans nets ou le contraire). Ce qui donne à l'image un côté réaliste qu'on peut retrouver dans certains animés (Blood The Last Vampire pour ne citer que lui). D'ailleurs le style est à mi-chemin entre l'animé manga (ne pas confondre avec le manga tout court) et la BD occidentale. Une symbiose réussie! En résumé un scénario qui tient en 3 lignes avec 3 protagonistes => 3/5 Un dessin qui frise la perfection => 5/5 Ce qui nous donne une moyenne de 4/5. Certains trouverons ma note généreuse, mais je fais ça pour encourager le dessinateur à trouver un autre scénariste pour réaliser une BD qui restera dans les anales.

08/06/2009 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série L'Encre du Passé
L'Encre du Passé

D'emblée, j'ai été frappé et séduit par la beauté des planches. Maël donne vie d'une très belle manière au Japon de l'ère Edo. Les décors disposent tous d'une touche proche des estampes d'époque, avec pourtant un encrage nettement européen. Le style rappelle légèrement celui de Michetz pour Kogaratsu mais avec une patte bien personnel pour le trait de Maël. Les planches sont vraiment très belles. Quasiment toutes, sans exception, s'admirent avec émotion. Le travail très réussi de la couleur, directe, y joue aussi pour beaucoup. C'est sincèrement superbe. Le récit est tout en sérénité, émotion et retenue. L'atmosphère japonaise est très bien rendue, avec un attachement plus particulier au thème de l'art d'époque, calligraphie d'une part et peinture et estampe d'autre part. On suivra la rencontre d'un calligraphe itinérante avec une jeune peintre amateur qu'il va prendre sous son aile pour l'amener chez un maître peintre dans la capitale d'Edo. Par leurs échanges, tant personnels qu'artistiques, ils vont se motiver l'un l'autre et se permettre de relancer leurs propres inspirations. Le rythme est lent, doux, serein. Les non-dits sont nombreux mais la narration est claire et fluide. J'ai été charmé par la beauté du dessin et la justesse de l'ambiance d'époque. C'est un bel ouvrage, probablement pas destiné aux amateurs de récits d'action et de mouvement, mais que je conseille à tous les autres.

08/06/2009 (modifier)