Amer Béton (Tekkon kinkurito)

Note: 3.36/5
(3.36/5 pour 14 avis)

Will Eisner Award 2008 : Best U.S. Edition of International Material - Japan Deux petits chats volent au-dessus de la ville. Blanko et Noiro, dix ans, abandonnés à leur sort, règnent sans partage sur une cité perdue dans ses errements.


BDs adaptées en film Manga : 1996/97, l'explosion Seinen Shogakukan Taiyo Matsumoto Tonkam Will Eisner Awards

Deux petits chats volent au-dessus de la ville. Blanko et Noiro, dix ans, abandonnés à leur sort, règnent sans partage sur une cité perdue dans ses errements. Blanko sait compter jusqu'à dix, Blanko invente des chansons, Blanko espère de meilleurs lendemains, Blanko est perdu sans Noiro. Noiro pense beaucoup, Noiro sait beaucoup de choses, Noiro décide, Noiro veille sur Blanko, Noiro est perdu sans Blanko. Le coeur et l'esprit s'unissent contre les yakuzas, contre les policiers, contre les ennemis. Mais qui sont les ennemis ? Que devient la société ? Les deux chats la subissent, d'autres tentent de réagir, chacun à leur manière.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 31 Mars 1996
Statut histoire Série terminée 3 tomes parus

Couverture de la série Amer Béton © Tonkam 1996
Les notes
Note: 3.36/5
(3.36/5 pour 14 avis)
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06/09/2003 | ThePatrick
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L'avatar du posteur Guillaume.M

Rarement un titre n'a aussi bien résumé son contenu. « Amer Béton » exprime tout ce qu'il y a à dire sur cette série. L'amertume pour la ville qui change, le sentiment d'oppression qu'ont les habitants de la cité, leurs regrets face au déroulement de leur vie et l'impuissance de la police à faire régner l'ordre. Le béton comme une matière brute, parfois accidentée et violente, comme une ville grise et triste, comme l'urbanisme poussé à son extrême... « Amer Béton » c'est tout cela : à la fois tout et rien, drôle et triste, violent et doux, blanc et noir, à l'image des deux personnages principaux Blanko et Noiro. Chaque chose dans ce manga a son contraire. Blanko et Noiro, jour et nuit, police et gang, ville et bord de mer, bien et mal. Tout s'équilibre comme dans le ying et le yang car si chaque chose a sa part de justice et de bon, elle a aussi sa part sombre. Blanko a ce qu'il manque à Noiro et Noiro a tout ce que Blanko n'a pas. L'album m'a dérangé. La lecture m'a mis mal à l'aise. Sentiment renforcé par l'aspect extrêmement décousu de la narration. Il faut s'accrocher. Ce n'est pas le genre de chose que l'on peut lire entre deux arrêts de métro. Il faut se plonger dedans. Habitué aux manga à succès comme Dragon Ball ou encore Naruto, « Amer Béton » constitue mon tout premier manga underground et il ne plaira pas à tout le monde. Tant graphiquement que scénaristiquement, nous sommes loin des productions grand public, ce qui pourrait déplaire aux amateurs de mangas plus accessibles, dont je pense faire partie, et plaire à ses détracteurs. On ne sort pas indemne de cette lecture. À découvrir donc, mais à vos risques et périls.

09/06/2007 (MAJ le 06/04/2020) (modifier)
Par Gaston
Note: 2/5
L'avatar du posteur Gaston

J'ai lu l'intégrale et je me suis arrêté à la page 270 ce qui est tout de même presque la moitié de ce long one-shot et probablement tout le contenu du premier tome. Je n'ai pas du tout accroché à cette oeuvre. Pas vraiment à cause du dessin qui est certes laid volontairement, mais au moins c'est lisible et j'ai vu pire. Non c'est plus à cause du scénario. On suit deux jeunes enfants dans un monde de merde et je me suis vraiment ennuyé. J'ai lu ces pages dans une indifférente générale. Je me foutais des personnages, de ce qui leur arrivait et de ce qui allait de passer dans le chapitre suivant. Rien ne m'a semblé mémorable ou intéressant et je n'ai pas envie de continuer à lire ce très long album jusqu'à la fin pour voir si je vais finir par aimer un truc. Sinon, j'ai vu que plusieurs parlnt de la violence présente dans ce manga. Personnellement, cela ne m'a pas choqué et j'ai vu pire (en même temps peut-être qu'en arrêtant ma lecture au milieu j'ai fait en sorte que j'ai pas vu des scènes ultra-violentes).

10/04/2018 (modifier)
Par Superjé
Note: 4/5 Coups de coeur expiré

Ah oui en voilà un bon manga... Déjanté, violent et légèrement psychédélique sont les termes que j'utiliserais pour le décrire, et, je ne sais pas pour vous, mais moi, rien que de lire cette phrase me donnerait déjà envie d'acheter cet album. Pour vous donner une meilleure idée de l'ambiance qui se dégage de cet album, imaginez un mélange entre Akira, le film Orange Mécanique et peut-être même Ichi the killer, avec l'ambiance d'un film de Takeshi Kitano -du moins, de ce que j'en ai vu- ... expliqué comme ça, ça peut paraitre improbable, mais c'est loin d'être indigeste. Donc, oui le scénario est étrange, c'est un manga de baston, certes ! ... Mais un manga de baston hyper-poétique (avec une fin virant un peu dans le métaphysique), jouant avec la symbolique de plein d’éléments (on retrouve ces symboles dans le dessin aussi) ; bien que je n'ai pas du les saisir tous, tellement j'étais emporté par le récit qui vous fait voyager dans un monde urbain pas très reluisant. L'ultime symbole étant Noiro et Blanco, les deux chats, se complétant dans l'âme et l'esprit : le ying et le yang. Le dessin ? Au début, il faut s'y faire, il ne fait pas super maitrisé, et un peu maladroit. En somme, un bon dessin de fanzine. Mais au bout d'un moment (lorsqu'on s'y est fait), il nous parait vraiment sympa (avec cette légère touche tordue qui le rend un peu psychédélique)... Il y a néanmoins quelques cases sublimes !! Après cette excellente lecture, je serai curieux de voir le film qui fut adapté... Et aussi de lire les autres œuvres de Matsumoto. "Amer Béton"... Pour sûr, une grande œuvre.

03/02/2013 (modifier)
Par Spooky
Note: 2/5
L'avatar du posteur Spooky

Eh bien moi je n’ai pas vraiment apprécié ce manga. La faute en premier lieu au graphisme de Masumoto, qui manque beaucoup, à mes yeux, de maturité. J’ai vraiment du mal avec un récit où tous les personnages sont systématiquement laids. Ok, c’est en adéquation avec le propos de la série, dans une ville corrompue et décadente, mais cela a vraiment gâché ma lecture. Les personnages sont insupportables, et là aussi c’est en accord, mais franchement je ne vois pas trop l’intérêt, si ce n’est de nous enduire d’un pessimisme poisseux et inaltérable. Ces difficultés de lecture ne m’ont pas donné envie d’analyser ma lecture, ainsi que le hors texte d’Amer béton. Je passe sans doute à côté de quelque chose, mais c’est ainsi, je n’ai pas aimé ma lecture.

16/03/2009 (modifier)
Par mimix
Note: 3/5

Voyant un joli 4/5 je me suis lancé en achetant ce manga dans une petite boutique, 27€ le manga de 600 pages broché, ça fait cher mais y'a de quoi lire ! Grosso modo c'est le même rapport prix/lecture que bien d'autres mangas excepté que là on a droit à une belle édition brochée d'un seul tenant. Je n'ai pas abordé le bouquin avec des attentes particulières ou autres, juste l'envie de découvrir un manga qui apparemment fait partie des outsiders tous domaines confondus, et mes goûts sont assez variés pour peu que l'histoire soit originale ou bien mise en scène. Je l'ai lu d'une seule traite lors d'un retour de voyage, l'histoire était donc bien fraiche dans ma tête du début à la fin (7h de lecture environ suivant votre rythme). J'ai donc choisi de mettre un 3/5 ce qui pourrait paraitre sévère, mais non, il faut être juste et donner du sens aux notes, ça n'est pas un manga culte qui révolutionne le genre, donc pas de 5/5 et j'ai enlevé un point pour le défaut principal de ce manga : le dessin trop particulier. Certes quand on achète Amer Béton, c'est toujours en connaissance de cause, pas une seule page ne tente de masquer le style (et encore heureux). Cependant, le style graphique plutôt tordu est en adéquation avec les caractères très torturés voire déjantés des héros (l'environnement, c.a.d. la ville aussi est vraiment bizarre, un sentiment de bordel volontaire de la part de l'auteur d'ailleurs). Bref, le style graphique colle à l'histoire mais est vraiment particulier au point peut-être de rebuter certains. Ce seul défaut ne mérite pas un point en moins. Ce qui sera donc ma deuxième justification c'est le scénario. En parallèle je lis Monster qui est un chef d'oeuvre du suspens, des ramifications entre les personnages, etc... Je suis donc habitué à un sentiment de "wow comment je m'attendais pas à ça !!!" ou "bon sang c'est la fin du volume ! Quel suspens ! vite où est l'autre ?!" Dans amer béton, il n'y a pas vraiment de grosses surprises qui engendrent la première réaction, et les coupures des chapitres sont quasi sans suspens, c'est la suite point barre... Après il ne faut pas voir là un manga très prévisible à la Dragon Ball Z (que j'adore tout de même) ! Non non, jamais dans l'histoire je n'ai eu le sentiment de deviner ce qu'il allait se passer (hormis sur la fin concernant une scène précise qui était de toute façon obligée vue la tournure du scénario). En fait on se contente de suivre l'aventure des deux garçons avec parfois le sourire tellement ils sont barjos, tellement on est surpris du travail sur les personnalités des personnages alors que quelques pages plus tôt on regardait ce manga d'un air louche, la faute au graphisme dévalorisant... Bref, Amer Béton c'est une histoire très sympa que l'on suit avec attention mais sans l'assiduité d'un thriller et c'est sans doute le genre qui veut ça, avec une bonne fin logique mais pas bâclée, des personnages charismatiques, le tout créant un univers unique, que je n'ai jamais vu avant, tout du moins sur ce thème... et comme c'est très souvent pour lire quelque chose de différent qu'on achète Amer Béton, eh bien oui, je vous le conseille ! :D

13/03/2009 (modifier)
Par karibou79
Note: 4/5
L'avatar du posteur karibou79

Le dessin animé aura permis la réédition de cette oeuvre vraiment très particulière, tout en noir et blanc: 2 héros aux antipodes, des yakuza ne savant plus où ils en sont, une ville que même ses habitants ne reconnaissent plus, où l'on passe du drôle au tragique et de l'absurde à l'amer. Encore une fois, Matsumoto me fait rêver dans son histoire virevoltante (les cadrages tournent et se déforment si rapidement qu'on ne sait plus très bien où l'on est assez régulièrement). Encore une fois bien particulier, plus que Ping Pong (qui est très linéaire) mais moi que Number 5 (très elliptique).

17/02/2009 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
L'avatar du posteur Ro

J'ai mis longtemps à me convaincre de lire ce manga. En effet, le seul manga de Matsumoto que j'avais lu, Frères du Japon, ne m'avait vraiment pas accroché. J'avais eu du mal avec son dessin si particulier et sa narration assez onirique. Et pour finir, le résumé ne m'attirait pas vraiment puisqu'il semblait prôner la violence. Mais finalement, poussé par les nombreux bons avis de toutes parts, j'ai fini par craquer et m'acheter l'intégrale cartonnée. Et je n'en suis pas déçu. Le dessin est vraiment étonnant. Son style naïf donne l'impression qu'il n'est pas maîtrisé mais il est doté d'une vraie personnalité et donne toute une ambiance particulière au récit. La façon dont l'auteur donne une vie propre à la ville avec quelques détails incongrus disséminés dans ses rues est assez caractéristique de son style singulier, je trouve. Et au final, j'ai fini par être conquis par ce graphisme. Moi qui déteste la violence j'avoue avoir eu quelque appréhension avant d'entamer ma lecture. Mais finalement la violence est ici présentée d'une manière presque compréhensible, ou plutôt instinctive. Ce sont des gamins qui défendent leur territoire, qui défendent leur vie, leur façon de vivre, comme un chat grifferait un inconnu qui s'approche trop de lui. En outre, il se forme une véritable intrigue, voire des intrigues multiples et celles-ci sont bien mieux construites que le résumé me le laissait craindre. Je croyais m'ennuyer mais finalement c'est assez prenant comme lecture. Je croyais être rebuté par les deux jeunes héros, l'un trop violent l'autre trop demeuré, mais leur relation se révèle vraiment riche et intéressante et on finit par vraiment s'attacher à eux. En outre, tout est dans la symbolique. Thématiques de la ville, de la vie qu'on se crée ou qu'on subit, du lien qui unit les gens, du changement, de l'instinct animal, et au final du rêve. Car tout le récit est sur un ton à mi-chemin entre le réalisme et l'onirique. On ne sait jamais si nous sommes face à un récit sérieux mêlant un peu de fantastique ou un récit poétique comme un rêve semi-éveillé. Bref, j'ai bien accroché alors que je croyais être rebuté par un tel type de récit et de tels personnages principaux. Franchement, c'est un bon manga, une belle histoire et un graphisme intéressant.

04/01/2008 (modifier)

Amer Beton, une histoire que j'ai mis plus de 10 ans à terminer depuis sa première édition. Je n'aurais peut-être pas dû persévérer autant : j'ai détesté. Le dessin est d'une mocheté absolue à mes yeux (c'est du Matsumoto) et ne m'a clairement pas aidé à m'immerger dans cette histoire sans aucune sensibilité. Les qualificatifs qui me viennent à l'esprit sont : long, ennuyeux, bébête. Un "truc" à feuilleter avant d'acquérir (je ne doute pas que l'on puisse aimer, même si je ne comprendrai vraisemblablement jamais pourquoi).

15/08/2007 (modifier)
Par Den
Note: 2/5

Comme ma culture manga n'est pas très étendue je me fie à divers avis (notamment à ceux de ce site) pour orienter mes lectures. Les critiques élogieuses à propos d’« Amer béton » m’ont incité à jeter un regard curieux sur l’intégrale quand je l’ai aperçue en librairie. Je trouvais la couverture sympa, mais à l’intérieur, de prime abord, le dessin m’a paru repoussant. Je pensais alors que le contenu valait bien mieux que la forme et j’ai lu une vingtaine de pages. J’ai reposé le livre déçu par le début d’histoire qui ne m’emballait pas : ces 2 petits gosses violents et mal dessinés ne m’invitaient guère à poursuivre. Vu que le bouquin fait 600 pages, je me suis dit que j’avais dû céder trop vite et qu’il me fallait aller plus loin dans ma lecture pour qu’une fois le décor mis en place je succombe aussi à ce « chef d’œuvre de poésie urbaine ». Et bien non … Quelle lecture fastidieuse ! Quelques jours plus tard, j’ai repris la lecture de ce pavé et j’ai dû me forcer à ne pas le reposer rapidement dans les rayons. Insensible aux aventures de ces 2 enfants des rues aux forces bien improbables, à la dialectique foireuse du grand-père aveugle, … je n’ai jamais été pris par l’histoire. Les seuls éléments qui suscitaient (tout de même) mon intérêt avaient trait à l’évolution psychologique de la paire de flics qui suivent les 2 gamins et de celle de deux des gangsters (celui qui lit les horoscopes et son pote). En ce qui me concerne, c’est la 1ère fois que je lis intégralement un ouvrage si long sans quasiment éprouver de plaisir. D’une part, la symbolique des personnages et des situations ne m’a pas interpellé. D’autre part (et même si après quelques centaines de pages on s’y fait) l’esthétique des illustrations est rebutante : les corps sont mal représentés et les scènes de combat ne permettent souvent pas de discerner ce qu’il se passe vraiment. Je dois donc dire que je n’ai vraiment pas aimé ce livre, ce qui revaudrait à lui attribuer 1 étoile. Cependant, et vu que ce n’est pas une mauvaise BD mais simplement qu’elle ne suscite en moi pas d’émotions positives, je lui en donne une 2e pour son originalité et pour la cohérence globale du récit (même si je n’ai pas tout saisi dans les derniers chapitres).

15/08/2007 (modifier)
Par Altaïr
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Ayant vu le film quelques jours avant de lire la BD, j'aurai du mal à faire une critique de la BD seule tant les impressions de l'un et de l'autre se sont mélangées au cours de ma lecture... "Amer béton" est une de ces oeuvres qui sont des expériences en soi. Qui vous portent pendant la lecture et encore longtemps après. Une oeuvre marquante, au sens littéral du terme. Ce qu'on retient en premier lieu, ce sont bien sûr les personnages principaux... Blanc/Noir, Yin/Yang, deux gamins dissemblables, opposés mais complémentaires, qui ne peuvent vivre l'un sans l'autre. Leur histoire prend véritablement aux tripes, noue la gorge, remue, ne s'oublie pas. Et puis il y a ce monde qui les entoure : yakuzas, mendiants, promoteurs, dans une ambiance à la fois dure et féerique, semi-irréelle, une ambiance très particulière, unique serais-je tentée de dire. Au niveau du graphisme, je ne peux pas dire que j'ai été déçue, mais le film est tellement somptueux de ce point de vue là, notamment au niveau des décors, que je n'ai pu m'empêcher de trouver le manga moins riche. Cependant, sans le matériau d'origine, les graphistes du film n'auraient pas eu ces idées grandioses et délirantes : toutes les idées sont déjà contenues dans le manga. Elles sont juste moins détaillées et moins esthétisantes. J'aurais tendance à conseiller de découvrir "Amer béton" par le film, qui m'a semblé plus immersif que la BD... Mais d'un autre côté c'est sans doute parce que j'ai découvert cette oeuvre dans cet ordre. Il est probable que si j'avais commencé par le manga je vous conseillerais d'en faire autant.

25/06/2007 (modifier)