Je connais très peu Dupuy et Berberian.
Avec cette BD, on apprend à les connaitre. Ce journal est plaisant à lire.
Ils nous livrent leurs difficultés rencontrées lors de la création du tome 3 de Monsieur Jean.
Ils abordent la partie professionnelle tout en y incorporant des anecdotes personnelles et privées mais influant sur leur travail.
Cette BD leur a servi d'exutoire car la gestation de l'album aura été difficile.
La retranscription de cette aventure humaine offre une vision de ce qu'il se passe avant que l'album nous arrive dans les mains.
L'humour est au rendez vous même pour décrire les périodes les plus difficiles.
L'alternance des auteurs au scénario et au dessin ne gène nullement la lecture.
Au contraire cette dualité démontre sa complémentarité.
J'ai mis un moment à lire cette BD car je me méfie grandement des publications Glénat. Mais du fait de sa forte ressemblance avec ce qui est publié d'ordinaire chez Delcourt et poussé par les nombreux avis positifs, je l'ai lue malgré tout et je n'ai pas été déçu. C'est une très bonne BD. Et si la suite est du même acabit, ce sera un vrai plaisir.
Le scénario mêle habilement différents éléments : l'Histoire de France et d'Europe à l'époque de Louis XV, un personnage de dandy un peu échevelé amenant un peu de charme et d'humour, une intrigue à base de complots secrets, une trame largement fantastique et une légèreté manifeste du récit qui n'oublie jamais sa part humoristique tout en menant un véritable rythme aventuresque. Au côté alchimique près, ce Saint Germain n'a rien à voir avec le fameux comte qu'Umberto Eco m'avait fait découvrir à l'époque. Bien plus souriant, dragueur et super-entrainé, ce Saint Germain là a des petits côtés super-héros. Les personnages lunaires ajoutés à cette ambiance de bons mots et d'aventure ne manqueront pas de rappeler De Cape et de Crocs et ce n'est clairement pas pour me déplaire. D'autant que Saint-Germain sait par ailleurs nettement se distinguer et mener sa voie personnelle.
C'est du bon !
Qui plus est, sa structure en diptyque permet d'avance de se réjouir de ne pas sombrer dans la série à rallonge.
Comme l'auteur du précédent avis, j'aurais souhaité attribuer la note de 3.5/5 à cette série.
Le tome introductif est très soigné et parfaitement maîtrisé. On sent que le scénariste (David CHAUVEL) sait où il veut aller. Il prend en quelque sorte le lecteur par la main et ce dernier se laisse guider. Je ne connaissais pas le dessinateur (Fred SIMON) mais j'apprécie son boulot. Le décor, très urbain dans le premier tome, semble lui convenir. Les plans larges / d'ensemble de la ville de Denver fourmillent de détails.
Pour les tomes 2 et 3, mon avis est plus mitigé. C'est plus proche du 3/5. Je n'ai pas retrouvé la densité, la richesse du tome 1. Un peu comme si ces deux albums servaient de transition avant le dénouement. La lecture y est plus rapide. Les pages défilent mais il ne se passe pas grand chose. Quelques personnages, passés inaperçus jusqu'alors, se révèlent tandis que d'autres disparaissent... C'est la loi du genre. Et à ce sujet, je trouve que les personnages principaux ne présentent pas le même intérêt. Par exemple, je n'ai pas été enthousiasmé par Christina ("ses" flash back ne sont pas des plus réussis) alors que Happy et Aidan (l'inspecteur de police) suscitent plus de curiosité. Même le dessin semble baisser d'un cran. Fred Simon semblait s'amuser davantage à Denver. On dirait que Boulder et sa campagne environnante le bride. Tiens Boulder... Là même où XIII est allé à l'université. Restent des angles de vue variés et originaux, alliés à un découpage convaincant ; comme cela sera le cas tout au long de la série.
Puis vient le 4e et dernier tome. On assiste à un final cohérent, avec certes quelques facilités mais pas de grosses invraisemblances qui auraient flingué la lecture. On referme ce dernier tome en ayant le sentiment d'avoir lu une bonne série, pas d'une extrême originalité mais plutôt bien construite et avec une fin réussie.
Je ne connaissais pas l'univers de l'heroic-fantasy à la japonaise, c'est désormais chose faite.
Les graphismes assez mignons et pas trop typés manga de cette œuvre sont extrêmement détaillés et soignés. C'est un grand plaisir de parcourir le monde étrange de Gembu. Je ne connait pas "Fushigi Yugi" premier du nom, je ne peux donc pas faire de comparaison, mais je peut assurer que cette œuvre se suffit à elle-même et qu'il est inutile d'avoir lu la première série pour comprendre l'histoire (c'est même déconseillé, si j'ai bien suivis).
La série est bien construite, les aventures s'enchainent avec logique et les personnages, bien campés, sont attachants. C'est une œuvre vraiment bien équilibrée qui plaira assurément aux amateurs d'heroic-fantasy pas trop réfractaires aux mangas.
Voici une œuvre originale et intéressante.
Dans un cadre historique bien choisi, l’auteur nous conte le drame d’un jeune artiste-peintre, dont résultera son style graphique très personnel. C’est ambitieux, et très réussi. On comprend en effet très bien les raisons de ce style et la dernière planche est sans nul doute la meilleure de tout l’album.
Le scénario souffre malheureusement de quelques longueurs et s’égare parfois dans des chemins de traverse à l’intérêt discutable. Bien sûr, il y a une volonté de la part de l’auteur d’ancrer cette histoire dans une période bien précise, mais cela ralentit le rythme de l’ensemble et lui nuit quelque peu.
Cet album demeure cependant intéressant du début à la fin et m’a permis de comprendre l’animosité qui pouvait alors exister entre deux courants artistiques majeurs. C’est instructif et facile à comprendre. Malheureusement, le personnage principal manque de charisme face à ce très riche contexte politico-artistique et m’est apparu assez éteint. D’un autre côté, il ne pouvait en être autrement car c’est justement cet aspect soumis, passif qui au final engendrera ce style, expression d’une révolte toute intériorisée.
Le graphisme de Dethorey est toujours aussi beau, sensuel et lumineux. De ce côté-là, c’est toujours du grand art en couleur directe. Un style que j’appréciais énormément.
Au final, un bon album qui laisse une dernière impression très positive grâce à une trouvaille scénaristique et stylistique d’une grande subtilité.
Un petit 4/5 pour une bd à découvrir.
Encore une bonne série de Yann ! Il est vraiment à son meilleur dans les récits historiques. Le premier tome est très original car il constitue un peu l'épilogue de la série ! En tout cas, j'ai bien aimé ce tome. Le fait que toute l'action se passe en une nuit m'a séduit. Ça change des scénarios où tout se passe pendant plusieurs jours.
Ensuite, on a droit à ce qu'il s'est passé en Russie pendant la révolution. Là aussi j'ai adoré, mais il m'a fallu du temps pour m'habituer à tous ces personnages. J'étais un peu confus au début car je ne savais pas qui était qui.
Finalement, le dernier et cinquième tome de la série nous emmène en Chine. Bien que j'aie aimé ce tome, j'ai été un peu déçu. L'histoire n'avait pas grand chose à voir avec la série. Si on enlève Kalitzine, on a une série totalement différente de "Nuit blanche". Ce tome a autant sa place dans cette série qu'un matador dans un tournoi de golf.
Voilà ce que j’appelle un petit bijou.
L’histoire est cependant classique puisqu’elle a pour sujet un soldat déboussolé après la seconde guerre mondiale. Moins classique est le fait que ce soldat est allemand et qu’il atterrit dans le sud de la France. Pourquoi là ? Parce qu’il fuit Berlin, souvenir douloureux, et qu’en Alsace, l’adresse d’un mat de Provence lui a été fourni. Alors, pourquoi pas ?
Sur cette base, Dethorey décrit un village français d’après guerre, peuplé de différents personnages aux classiques profils du genre (le résistant, le spécialiste du marché noir, le mari étouffé par sa femme, le mari trompé, le fils bâtard) et mis sens dessus dessous par cette arrivée. C’est stéréotypé mais bien fait. Et si le sujet n’est pas joyeux de prime abord, son traitement est léger et oscille constamment entre petite comédie humaine et drame. Une comédie dramatique en quelque sorte. Une histoire de rédemption, et de pardon.
Mais cet album m’a d’abord conquis par son graphisme. Un dessin simple et généreux merveilleusement servi par une prodigieuse mise en couleur. Il se dégage de ces planches une vraie sensation de chaleur, de douceur de vivre. Une luminothérapie à livre ouvert !
Seule la fin un peu trop conventionnelle et trop facilement heureuse m’a un peu déçu. Elle cadre cependant pleinement avec le reste de l’album et une autre conclusion aurait pu être bien plus décevante.
A lire.
Un véritable coup de cœur, si vous avez la chance de la trouver surtout n'hésitez pas, elle vaut mille fois le détour. Voici les histoires qui composent cet album, avec les différents auteurs.
Le Pouce Opposable de Varanda et Guero : 2,5/5 - joli graphisme mais un peu trop bavarde et pas vraiment surprenante.
Simulation de Rollin : 3/5 - pas très originale mais la chute est très bonne.
Le Dernier des Dinosaures de Plessix: 5/5 - très jolie graphiquement, noire et cruelle… m'a prise par surprise, inoubliable.
L'Embelle de Lepage : 5/5 - belle mais bon cela ne peut pas être autrement avec Lepage, excellente et très poétique.
L'Attraction du Siècle de Olier et Mangin : 2/5 - très joli dessin mais le scénario est un peu décevant.
La Nuit du Brontosaure d'Oger : 5/5 - comme d'habitude avec cet auteur, c'est beau, original et attachant.
La Geste du Dinosier Keer de Jerome et Chauvel : 3,5/5 - encore un très beau graphisme, récit original et bonne chute.
Dino Story de Crislem et Verbrugghe : 4/5 - un dessin très pastel, qui colle à ce récit des cieux...
A la fin de chacune on retrouve soit une planche de Pytha Park soit une planche de Crisse.
Petites histoires Pytha Park : 4,5/5 - belles et très drôles.
Saynètes d'une seule case de Crisse : 4/5 - excellentes aussi et vraiment drôles.
C’est un très beau récit que nous livre Sokal avec ce vieil homme qui n’écrivait plus.
Abandonnant l’inspecteur Canardo, l’auteur nous conte avec talent une très classique histoire d’amour durant la seconde guerre mondiale.
Nous avons donc droit au cocktail habituel « romantisme, aventure, trahison », auquel il faut ajouter « nostalgie », car, pour étoffer l’histoire, l’auteur nous fait vivre l’aventure au travers des yeux d’un vieil écrivain. Celui-ci, auteur d’un seul roman d’importance dans lequel il relatait sa propre vision de sinistres événements survenus durant la guerre, revient sur les lieux suite à l’invitation d’une équipe de cinéma. Le retour se passera mal et on comprend rapidement qu’un nouveau drame va survenir. Ces deux histoires sont menées en parallèle et de main de maître, le livre servant de trait d’union entre les époques. Mais si le livre nous permet de découvrir les événements survenus durant la guerre, ce sont les interrogatoires menés par un commissaire qui nous éclairent sur le nouveau drame. Cette structure se développant sur trois périodes est pourtant d’une limpidité exemplaire et constitue le point fort de l’aspect scénaristique de l’œuvre. Malgré une fin un peu trop mélodramatique, l’ensemble fonctionne très bien et m’a captivé jusqu’au bout, bien aidé par le très beau graphisme de Sokal. Celui-ci travaille, comme bien souvent, en noir et blanc et montre l’étendue de son talent en multipliant les points de vue, en maîtrisant de bien belle manière les jeux d’ombre, la physionomie des personnages ou les décors champêtres. Au niveau des personnages, j’ai été saisi par la ressemblance entre les visages du vieil écrivain et de sa version 50 ans plus tôt. Semblable et pourtant si différent. Marqué par la vie, ridé, creusé, et pourtant le doute n’est pas permis, c’est bien lui ce jeune homme impulsif et fier réfugié dans le maquis. Superbe, vraiment ! Malheureusement la version a depuis été colorisée et perd beaucoup de son charme à mes yeux.
Un très beau récit, donc, classique mais intelligemment construit et superbement illustré dans sa version noir & blanc.
Cette série s'adresse aux amateurs de space-opéra et pose la question de la conquête du système stellaire par les grandes puissances mondiales dans un futur proche et en étant plutôt réaliste. Après un début timoré l'intrigue et la géopolitique traitée dans la série deviennent haletante.
Malgré cela le début m'a déçu et est plutôt vulgaire. L'idée est bonne mais mal exploitée et la qualité même si elle s'améliore est absente des premiers tomes.
Mon avis est partial mais je suis un gros fan des space opéra.
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Journal d'un album
Je connais très peu Dupuy et Berberian. Avec cette BD, on apprend à les connaitre. Ce journal est plaisant à lire. Ils nous livrent leurs difficultés rencontrées lors de la création du tome 3 de Monsieur Jean. Ils abordent la partie professionnelle tout en y incorporant des anecdotes personnelles et privées mais influant sur leur travail. Cette BD leur a servi d'exutoire car la gestation de l'album aura été difficile. La retranscription de cette aventure humaine offre une vision de ce qu'il se passe avant que l'album nous arrive dans les mains. L'humour est au rendez vous même pour décrire les périodes les plus difficiles. L'alternance des auteurs au scénario et au dessin ne gène nullement la lecture. Au contraire cette dualité démontre sa complémentarité.
Saint-Germain
J'ai mis un moment à lire cette BD car je me méfie grandement des publications Glénat. Mais du fait de sa forte ressemblance avec ce qui est publié d'ordinaire chez Delcourt et poussé par les nombreux avis positifs, je l'ai lue malgré tout et je n'ai pas été déçu. C'est une très bonne BD. Et si la suite est du même acabit, ce sera un vrai plaisir. Le scénario mêle habilement différents éléments : l'Histoire de France et d'Europe à l'époque de Louis XV, un personnage de dandy un peu échevelé amenant un peu de charme et d'humour, une intrigue à base de complots secrets, une trame largement fantastique et une légèreté manifeste du récit qui n'oublie jamais sa part humoristique tout en menant un véritable rythme aventuresque. Au côté alchimique près, ce Saint Germain n'a rien à voir avec le fameux comte qu'Umberto Eco m'avait fait découvrir à l'époque. Bien plus souriant, dragueur et super-entrainé, ce Saint Germain là a des petits côtés super-héros. Les personnages lunaires ajoutés à cette ambiance de bons mots et d'aventure ne manqueront pas de rappeler De Cape et de Crocs et ce n'est clairement pas pour me déplaire. D'autant que Saint-Germain sait par ailleurs nettement se distinguer et mener sa voie personnelle. C'est du bon ! Qui plus est, sa structure en diptyque permet d'avance de se réjouir de ne pas sombrer dans la série à rallonge.
Le Poisson-clown
Comme l'auteur du précédent avis, j'aurais souhaité attribuer la note de 3.5/5 à cette série. Le tome introductif est très soigné et parfaitement maîtrisé. On sent que le scénariste (David CHAUVEL) sait où il veut aller. Il prend en quelque sorte le lecteur par la main et ce dernier se laisse guider. Je ne connaissais pas le dessinateur (Fred SIMON) mais j'apprécie son boulot. Le décor, très urbain dans le premier tome, semble lui convenir. Les plans larges / d'ensemble de la ville de Denver fourmillent de détails. Pour les tomes 2 et 3, mon avis est plus mitigé. C'est plus proche du 3/5. Je n'ai pas retrouvé la densité, la richesse du tome 1. Un peu comme si ces deux albums servaient de transition avant le dénouement. La lecture y est plus rapide. Les pages défilent mais il ne se passe pas grand chose. Quelques personnages, passés inaperçus jusqu'alors, se révèlent tandis que d'autres disparaissent... C'est la loi du genre. Et à ce sujet, je trouve que les personnages principaux ne présentent pas le même intérêt. Par exemple, je n'ai pas été enthousiasmé par Christina ("ses" flash back ne sont pas des plus réussis) alors que Happy et Aidan (l'inspecteur de police) suscitent plus de curiosité. Même le dessin semble baisser d'un cran. Fred Simon semblait s'amuser davantage à Denver. On dirait que Boulder et sa campagne environnante le bride. Tiens Boulder... Là même où XIII est allé à l'université. Restent des angles de vue variés et originaux, alliés à un découpage convaincant ; comme cela sera le cas tout au long de la série. Puis vient le 4e et dernier tome. On assiste à un final cohérent, avec certes quelques facilités mais pas de grosses invraisemblances qui auraient flingué la lecture. On referme ce dernier tome en ayant le sentiment d'avoir lu une bonne série, pas d'une extrême originalité mais plutôt bien construite et avec une fin réussie.
Fushigi Yugi - La légende de Gembu
Je ne connaissais pas l'univers de l'heroic-fantasy à la japonaise, c'est désormais chose faite. Les graphismes assez mignons et pas trop typés manga de cette œuvre sont extrêmement détaillés et soignés. C'est un grand plaisir de parcourir le monde étrange de Gembu. Je ne connait pas "Fushigi Yugi" premier du nom, je ne peux donc pas faire de comparaison, mais je peut assurer que cette œuvre se suffit à elle-même et qu'il est inutile d'avoir lu la première série pour comprendre l'histoire (c'est même déconseillé, si j'ai bien suivis). La série est bien construite, les aventures s'enchainent avec logique et les personnages, bien campés, sont attachants. C'est une œuvre vraiment bien équilibrée qui plaira assurément aux amateurs d'heroic-fantasy pas trop réfractaires aux mangas.
L'Exécution
Voici une œuvre originale et intéressante. Dans un cadre historique bien choisi, l’auteur nous conte le drame d’un jeune artiste-peintre, dont résultera son style graphique très personnel. C’est ambitieux, et très réussi. On comprend en effet très bien les raisons de ce style et la dernière planche est sans nul doute la meilleure de tout l’album. Le scénario souffre malheureusement de quelques longueurs et s’égare parfois dans des chemins de traverse à l’intérêt discutable. Bien sûr, il y a une volonté de la part de l’auteur d’ancrer cette histoire dans une période bien précise, mais cela ralentit le rythme de l’ensemble et lui nuit quelque peu. Cet album demeure cependant intéressant du début à la fin et m’a permis de comprendre l’animosité qui pouvait alors exister entre deux courants artistiques majeurs. C’est instructif et facile à comprendre. Malheureusement, le personnage principal manque de charisme face à ce très riche contexte politico-artistique et m’est apparu assez éteint. D’un autre côté, il ne pouvait en être autrement car c’est justement cet aspect soumis, passif qui au final engendrera ce style, expression d’une révolte toute intériorisée. Le graphisme de Dethorey est toujours aussi beau, sensuel et lumineux. De ce côté-là, c’est toujours du grand art en couleur directe. Un style que j’appréciais énormément. Au final, un bon album qui laisse une dernière impression très positive grâce à une trouvaille scénaristique et stylistique d’une grande subtilité. Un petit 4/5 pour une bd à découvrir.
Nuit blanche
Encore une bonne série de Yann ! Il est vraiment à son meilleur dans les récits historiques. Le premier tome est très original car il constitue un peu l'épilogue de la série ! En tout cas, j'ai bien aimé ce tome. Le fait que toute l'action se passe en une nuit m'a séduit. Ça change des scénarios où tout se passe pendant plusieurs jours. Ensuite, on a droit à ce qu'il s'est passé en Russie pendant la révolution. Là aussi j'ai adoré, mais il m'a fallu du temps pour m'habituer à tous ces personnages. J'étais un peu confus au début car je ne savais pas qui était qui. Finalement, le dernier et cinquième tome de la série nous emmène en Chine. Bien que j'aie aimé ce tome, j'ai été un peu déçu. L'histoire n'avait pas grand chose à voir avec la série. Si on enlève Kalitzine, on a une série totalement différente de "Nuit blanche". Ce tome a autant sa place dans cette série qu'un matador dans un tournoi de golf.
L'oiseau noir
Voilà ce que j’appelle un petit bijou. L’histoire est cependant classique puisqu’elle a pour sujet un soldat déboussolé après la seconde guerre mondiale. Moins classique est le fait que ce soldat est allemand et qu’il atterrit dans le sud de la France. Pourquoi là ? Parce qu’il fuit Berlin, souvenir douloureux, et qu’en Alsace, l’adresse d’un mat de Provence lui a été fourni. Alors, pourquoi pas ? Sur cette base, Dethorey décrit un village français d’après guerre, peuplé de différents personnages aux classiques profils du genre (le résistant, le spécialiste du marché noir, le mari étouffé par sa femme, le mari trompé, le fils bâtard) et mis sens dessus dessous par cette arrivée. C’est stéréotypé mais bien fait. Et si le sujet n’est pas joyeux de prime abord, son traitement est léger et oscille constamment entre petite comédie humaine et drame. Une comédie dramatique en quelque sorte. Une histoire de rédemption, et de pardon. Mais cet album m’a d’abord conquis par son graphisme. Un dessin simple et généreux merveilleusement servi par une prodigieuse mise en couleur. Il se dégage de ces planches une vraie sensation de chaleur, de douceur de vivre. Une luminothérapie à livre ouvert ! Seule la fin un peu trop conventionnelle et trop facilement heureuse m’a un peu déçu. Elle cadre cependant pleinement avec le reste de l’album et une autre conclusion aurait pu être bien plus décevante. A lire.
Dinosaures - Morts ou vifs
Un véritable coup de cœur, si vous avez la chance de la trouver surtout n'hésitez pas, elle vaut mille fois le détour. Voici les histoires qui composent cet album, avec les différents auteurs. Le Pouce Opposable de Varanda et Guero : 2,5/5 - joli graphisme mais un peu trop bavarde et pas vraiment surprenante. Simulation de Rollin : 3/5 - pas très originale mais la chute est très bonne. Le Dernier des Dinosaures de Plessix: 5/5 - très jolie graphiquement, noire et cruelle… m'a prise par surprise, inoubliable. L'Embelle de Lepage : 5/5 - belle mais bon cela ne peut pas être autrement avec Lepage, excellente et très poétique. L'Attraction du Siècle de Olier et Mangin : 2/5 - très joli dessin mais le scénario est un peu décevant. La Nuit du Brontosaure d'Oger : 5/5 - comme d'habitude avec cet auteur, c'est beau, original et attachant. La Geste du Dinosier Keer de Jerome et Chauvel : 3,5/5 - encore un très beau graphisme, récit original et bonne chute. Dino Story de Crislem et Verbrugghe : 4/5 - un dessin très pastel, qui colle à ce récit des cieux... A la fin de chacune on retrouve soit une planche de Pytha Park soit une planche de Crisse. Petites histoires Pytha Park : 4,5/5 - belles et très drôles. Saynètes d'une seule case de Crisse : 4/5 - excellentes aussi et vraiment drôles.
Le vieil homme qui n’écrivait plus
C’est un très beau récit que nous livre Sokal avec ce vieil homme qui n’écrivait plus. Abandonnant l’inspecteur Canardo, l’auteur nous conte avec talent une très classique histoire d’amour durant la seconde guerre mondiale. Nous avons donc droit au cocktail habituel « romantisme, aventure, trahison », auquel il faut ajouter « nostalgie », car, pour étoffer l’histoire, l’auteur nous fait vivre l’aventure au travers des yeux d’un vieil écrivain. Celui-ci, auteur d’un seul roman d’importance dans lequel il relatait sa propre vision de sinistres événements survenus durant la guerre, revient sur les lieux suite à l’invitation d’une équipe de cinéma. Le retour se passera mal et on comprend rapidement qu’un nouveau drame va survenir. Ces deux histoires sont menées en parallèle et de main de maître, le livre servant de trait d’union entre les époques. Mais si le livre nous permet de découvrir les événements survenus durant la guerre, ce sont les interrogatoires menés par un commissaire qui nous éclairent sur le nouveau drame. Cette structure se développant sur trois périodes est pourtant d’une limpidité exemplaire et constitue le point fort de l’aspect scénaristique de l’œuvre. Malgré une fin un peu trop mélodramatique, l’ensemble fonctionne très bien et m’a captivé jusqu’au bout, bien aidé par le très beau graphisme de Sokal. Celui-ci travaille, comme bien souvent, en noir et blanc et montre l’étendue de son talent en multipliant les points de vue, en maîtrisant de bien belle manière les jeux d’ombre, la physionomie des personnages ou les décors champêtres. Au niveau des personnages, j’ai été saisi par la ressemblance entre les visages du vieil écrivain et de sa version 50 ans plus tôt. Semblable et pourtant si différent. Marqué par la vie, ridé, creusé, et pourtant le doute n’est pas permis, c’est bien lui ce jeune homme impulsif et fier réfugié dans le maquis. Superbe, vraiment ! Malheureusement la version a depuis été colorisée et perd beaucoup de son charme à mes yeux. Un très beau récit, donc, classique mais intelligemment construit et superbement illustré dans sa version noir & blanc.
Moonlight mile
Cette série s'adresse aux amateurs de space-opéra et pose la question de la conquête du système stellaire par les grandes puissances mondiales dans un futur proche et en étant plutôt réaliste. Après un début timoré l'intrigue et la géopolitique traitée dans la série deviennent haletante. Malgré cela le début m'a déçu et est plutôt vulgaire. L'idée est bonne mais mal exploitée et la qualité même si elle s'améliore est absente des premiers tomes. Mon avis est partial mais je suis un gros fan des space opéra.