Houlààà… violent que tout ceci !…Faut dire qu’avec les Yakuzas, ça ne rigole pas !
J’ai eu affaire à un bien bon album qui est l’osmose réussie de deux choses : celle d’un scénariste passionné de la culture asiatique et celle d’un dessinateur japonais.
Japonais ?… non, ceci n’est pas un manga. Takahashi y va d’un très beau trait réaliste, minutieux, pointilleux même dans la conception de ses personnages et décors.
L’histoire générale est pourtant simple : celle d’un règlement de comptes. Seulement voilà : c’est très costaud autant que sanglant. Je n’ai pas boudé mon plaisir à la lecture de cette « mini » fresque et ai vraiment apprécié cette montée de la violence qui, page après page, tient vraiment l’œil et l’esprit en éveil.
Une bonne histoire –simple quand même, un très bon style graphique « à l’européenne » et –je tiens à le mentionner- une colorisation de Wang Peng, un jeune chinois qui sait ce que « mettre en couleurs » veut dire.
Histoire+dessin+couleurs : trois voies diverses d’un travail de BD ici réunies dans une très bonne suite de « Sept ».
Je n’avais lu que le premier tome, qui m’avait plu. Et j’ai profité de l’intégrale pour me faire une idée… enfin… des idées sur le sujet.
Ce « photographe » ?… c’est Didier Lefèvre qui nous livre ses souvenirs de voyages ; mais pas dans le style « Antoine et ses îles paradisiaques ». Non, ici c’est un autre vécu ; celui de visites dans les quatre coins du monde et –surtout- son passage en Afghanistan.
Lefèvre livre un véritable témoignage qui interpelle. Il se livre ainsi à vous au travers d’un curieux –mais réussi- mélange de BD et de photographies. Et ce mélange –qui aurait pu donner n’importe quoi- vous happe et ne vous lâche plus.
Lefèvre donne une véritable intensité à ce récit, à cette expérience d’un homme parmi d’autres hommes, d’autres coutumes, d’autres vies.
Lefèvre m’a fait vivre avec ces hommes, dans le sable, le désert, la montagne et m’a fait découvrir leurs attentes, leurs espoirs, leurs combats.
Le « photographe » ?... une plongée-vérité dans un monde lointain et pourtant si proche de par nombre des idéaux que véhiculent ces hommes qui ne demandent qu’une chose : exister.
Costaud. Très.
Le scénario général est quand même pas mal : imaginer ce qu’est devenu ce fameux pirate quelques années après la fin du roman.
« Long John Silver » est une histoire sombre, très sombre même. J’ai une fois de plus plongé avec un vrai bonheur dans la « grande aventure ».
Une histoire attachante, des personnages, des décors vraiment réussis par un graphisme attractif ; un diptyque qui ne laisse pas indifférent.
J’ai apprécié le travail de Lauffray qui –outre un dessin « haut la main »- se montre un excellent coloriste (sans oublier Thimothée Montaigne) ; nous emmenant ainsi dans de très belles pages qui vous rivent vraiment l’œil.
Quatre tomes sont normalement prévus pour ce « retour » du personnage mythique de « L’Ile au Trésor ». Le niveau du second tome étant –pour moi- supérieur au premier, où les auteurs s’arrêteront-ils ?... car je ressens l’impression qu’ils feront encore mieux.
Vraiment bien bon.
J’aime pas trop les mangas, mais ça… ça m’a plu !
Un très bon triptyque qui décortique une histoire assez simple sauf que : plusieurs personnages que l’on pourraient croire normaux possèdent en fait des pouvoirs assez extraordinaires comme arrêter le temps, prédire le futur, revenir dans le temps quelques secondes en arrière.
Et puis il y a Ja-Gi qui –elle- fait des rêves prémonitoires, dont celui d’un suicide collectif dans le lycée où elle enseigne. Pourra-telle l’empêcher ?… sera-ce possible ?… et comment ?…
Et tout l’art de l’auteur est de ciseler cette histoire en trois phases bien distinctes. Il travaille comme au cinéma, usant de « travellings » pour ensuite faire connaître et intervenir ses personnages.
Et ces phases sont tout bonnement précises, ciselées. Rien ne se perd dans la narration qui évolue au fil des pages ; ce dans un suspense qui monte en gradation. Un suspense qui, aux deux tiers de l’histoire, s’épaissit d’ailleurs avec le décès d’un des « héros ».
Mise en place des personnages et évolution du postulat – seconde partie qui s’achève avec ce qu’on pourrait appeler le « jour J » - et troisième opus pour connaître la fin de cette histoire millimétrée.
Le dessin ?.. peut-on le considérer comme « simple » ?… je ne pense pas. La ligne –comme les intervenants- a du caractère et –même si « simplifiée »- est assez tonique. Pas de blablabla ici : des faits, tout simplement, qui tiennent les yeux et l’esprit attentifs aux nombreux rebondissements.
Que tout ceci est donc bien fait ; un véritable scénario prêt pour le cinéma. Et du manga comme ça, j’en redemande. Ah que oui !…
« Mattéo » est une grande fresque qui doit –normalement- mener le lecteur jusqu’aux débuts de la Seconde Guerre mondiale.
Et si la série est du calibre de ce premier tome, c’est annonciateur de bonnes choses.
J’ai véritablement plongé dans les 64 pages de l’album. Et il les faut pour narrer et mettre en images les premières péripéties de ce fils de réfugiés anarchistes espagnols. Pacifiste à cause des idées héritées de son père, il va néanmoins s’engager pour faire « l’aller-retour à Berlin » -comme l’on disait à l’époque- ; ce à cause la belle Juliette.
Las, cet « aller-retour » va le plonger dans cette « Grande Guerre » qui va sacrifier ce que la France avait de meilleur au combat.
« Mattéo » ?… ce sont des pages vraiment sombres de l’Histoire qui reviennent par pans à la mémoire collective. Les personnages sont « forts », servis par un scénario ciselé, bichonné, et où la narration suit de même.
Gibrat, une fois de plus, y va d’un graphisme au style puissant, raffiné dans sa construction des cases et de la mise en scène.
Premier pan d’une série qui s’annonce bien bonne, je me suis retrouvé ici dans quelque chose de « vivant ».
Et j’ai fort apprécié.
Lulu ?… elle décide d’arrêter. De « s’arrêter » plutôt. De faire le point sur ce qu’elle est, sur ce qu’elle vit.
Que voudrait-elle, Lulu ?… ben, être heureuse… sans plus. Et cet arrêt dans sa vie fait qu’elle se rend compte qu’elle ne l’est pas. Alors Lulu plaque tout et va « faire un tour » à sa façon.
Et tout ça nous vaut une chronique humaine traitée avec grande finesse par un Davodeau en pleine forme.
J’ai eu affaire à une chronique mettant en scène des personnages attachants, qui pourraient sans aucune peine être issus du réel. Avec sa délicatesse habituelle, Davodeau les dépeint –au propre comme au figuré- dans des « histoires » où le bonheur –souvent précaire- s’assimile de concert avec la gravité des choses.
Tout ça m’a valu une chouette plongée où j’ai rencontré des gens que –parfois- j’ai cru reconnaître dans leur comportement, une plongée traitée –certes- d’une certaine façon sans concession mais que j’ai pris plaisir à lire. Ainsi va la vie va.
Premier tome d’un diptyque qui s’annonce prometteur.
« Notes » ?… ce sont au départ des chroniques parues sur un blog.
« Notes » ?… c’est, au jour le jour, une sorte d’angoisse d’un dessinateur professionnel ; angoisse qui se traduit par la peur –réelle- de la « page blanche » ; cette page sur laquelle on ne sait rien mettre vu qu’aucune idée n’arrive. Mais il n’y a pas que cela : il y a la page ratée, celles qui –pour un motif valable ou non- arriveront en retard à l’impression.
« Notes » ?… c’est surtout la vie d’un artiste avec cette angoisse perpétuelle de bien faire, de rencontrer des confrères ou des amis, de participer à des festivals, de s’installer à des séances de dédicaces à attendre le « client…
A titre personnel je connais quelques auteurs, dont de très bons, qui ressentent une véritable peur à ses séances. Pourquoi ?… car les « chasseurs de dessins » ont souvent des idées un peu folles et leur souhait de tel type de dédicace ressemble souvent à un ordre.
J’en connais d’ailleurs un qui ne collectionne que les vaches.
- Le dessinateur : « Et je vous fais quoi, Monsieur ?… »
- Une vache …
Ben, il y en a qui ne savent pas dessiner de vaches, même simplifiées. (hé, ho, entre nous… si un jour vous rencontrez Leonardo (Rantanplan) –monsieur très disponible d’ailleurs- demandez-lui de vous dessiner une vache. Vous allez voir sa tête !… )
Tout ça vous vous dire que « notes » ne pêche certes pas par son originalité, est assez inégal dans son traitement global MAIS : c’est du vécu. Boulet arrive à « se faire vivre » et à vous communiquer les habitudes de sa profession.
Et de ce côté là, c’est quand même varié car il y va d’une forte dose d’autodérision qu’on ne peut faire qu’apprécier cette sorte de « vie de la vie » d’un dessinateur.
Et moi qui fréquente rationnellement ce milieu, je peux vous affirmer que rien n’est fabriqué. Et ça me plaît beaucoup.
Eléonore-Vernon-le Typhaon.
Deux personnes et un trois-mats autour desquels s’articule cette série.
Une série qui m’a un peu troublé car j’ai ressenti cette curieuse impression de ne pas avoir de repères à sa lecture. C’est vrai, il y a le bateau MAIS : d’où vient-il ?… vers où vogue-t-il ?… sur quelle mer ou océan ?… en quel siècle ?… Pas de réponse(s).
Eléonore ?… après son sauvetage et alors qu’elle se met à parler (chic, je vais savoir) : boum ! des flash-backs… qui accentuent pourtant ce côté intemporel de l’histoire.
Car il en est aussi question… du temps qui passe. On passe du jour à la nuit, et ainsi de suite, sans (s)avoir la notion du temps qui s’écoule.
Une série… énigmatique, étrange, assez étonnante aussi. Parfois le mot « stressant » m’est également venu à l’esprit. Mais bon… hé…ho… ce n’est quand même que du papier ! N’empêche… ce petit côté « Lovecraft » est séduisant et accrocheur.
Le dessin ?… Un trait réalise puissant, bien lisible, au service d’une mise en page –certes fort structurée- mais accrocheuse. Mais que serait cela sans la colorisation ?… Très belle, elle forme une vraie symbiose entre couleur froide –le bleu- et couleur chaude –le jaune-. Et le traitement donné à ces deux tons de base, de par leurs dégradés, donne ainsi un album « froid » où les nuances du jaune sont une sorte d’appel à l’œil du lecteur pour –à leur manière- le « réchauffer » un peu pendant sa lecture ; des sortes de petites « haltes colorées » où il fait bon de rester un petit peu.
Bien beau que tout cela. Une série pas fort connue je pense, mais vraiment méritante.
C’est pas trop récent. Je ne connaissais pas. C’est fait. Et j’ai eu affaire à quelque chose de très bien fait.
L’histoire ?… bonne, mais ce n’est pas cela qui va renouveler le genre. MAIS la note fantastique qui se dégage du récit fait que ce dernier, très rapidement, devient accrocheur et ne vous lâche ainsi dire plus.
Mais cette « Mary », c’est surtout le dessin qui m’a attiré. Outre mes collections de BDs, j’ai « hérité » d’une vieille librairie –voici quelques années- de centaines de vieux chromos des années 50 que l’on découpait et collait dans les cahiers d’histoire, de géographie, de sciences naturelles… de religion aussi.
Et le dessin de « Mary », la composition graphique, m’a fait replonger avec délices dans cette sorte d’imagerie d’Epinal qui sent si bon mes jeunes années.
« Mary », ce sont des cases où suintent des ambiances plutôt que des dessins de batailles, d’abordages, de combats sanglants.
« Mary », c’est une histoire où se mêlent le conte, le fantastique, le merveilleux dans une mise en page qui fleure bon les récits dessinés des années d’avant-guerre (celle de 40).
« Mary », c’est un ensemble de petites compositions sur lesquelles on s’attarde, où l’on prend son temps de « regarder une image ».
« Mary », c’est aussi une colorisation où les nuances des tons utilisés jouent avec douceur entre ombre et lumière pour donner un véritable cachet aux diverses scènes.
« Mary »… c’est beau. Une sorte de pureté dans le dessin et la couleur qui ravissent l’œil, le retiennent.
« Mary » ?…. quelque chose de rare ; et cette rareté m’est précieuse.
Une bonne histoire de pirates avec les poncifs habituels du genre : un trésor transporté sur un bateau les pirates en chasse, l’abordage, la cache pour ce trésor (une grotte sur une île déserte… j’y aurais pas pensé !…), le retour –des années plus tard- du principal intervenant qui veut récupérer « son » bien…
Ca ne renouvelle pas trop le genre « histoires de pirates » MAIS : le scénario est habile, bien mené, aux nombreux rebondissement qui retiennent l’attention.
Mais c’est surtout au niveau graphique que cet opus se défend plus que bien, je dirais même « fort bien ». Tshitshi a une sacrée patte et son trait réaliste, pointilleux, bien lisible m’en a souvent mis plein la vue.
Qui plus est, la façon dont il traite sa mise en page est très agréable. On passe de cases « standards » à des « éclatés », à certaines juxtapositions qui forment de beaux ensembles graphiques. Une bien belle colorisation parachève le tout
Les personnages sont créatifs et forment un sacré ramassis de gueules. Les bateaux –surtout-, décors et arrière-plans ne sont pas en reste et l’ensemble forme une sorte de « communion graphique » dans laquelle je suis entré de bon cœur.
Vraiment joli que tout cela.
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Sept yakuzas
Houlààà… violent que tout ceci !…Faut dire qu’avec les Yakuzas, ça ne rigole pas ! J’ai eu affaire à un bien bon album qui est l’osmose réussie de deux choses : celle d’un scénariste passionné de la culture asiatique et celle d’un dessinateur japonais. Japonais ?… non, ceci n’est pas un manga. Takahashi y va d’un très beau trait réaliste, minutieux, pointilleux même dans la conception de ses personnages et décors. L’histoire générale est pourtant simple : celle d’un règlement de comptes. Seulement voilà : c’est très costaud autant que sanglant. Je n’ai pas boudé mon plaisir à la lecture de cette « mini » fresque et ai vraiment apprécié cette montée de la violence qui, page après page, tient vraiment l’œil et l’esprit en éveil. Une bonne histoire –simple quand même, un très bon style graphique « à l’européenne » et –je tiens à le mentionner- une colorisation de Wang Peng, un jeune chinois qui sait ce que « mettre en couleurs » veut dire. Histoire+dessin+couleurs : trois voies diverses d’un travail de BD ici réunies dans une très bonne suite de « Sept ».
Le Photographe
Je n’avais lu que le premier tome, qui m’avait plu. Et j’ai profité de l’intégrale pour me faire une idée… enfin… des idées sur le sujet. Ce « photographe » ?… c’est Didier Lefèvre qui nous livre ses souvenirs de voyages ; mais pas dans le style « Antoine et ses îles paradisiaques ». Non, ici c’est un autre vécu ; celui de visites dans les quatre coins du monde et –surtout- son passage en Afghanistan. Lefèvre livre un véritable témoignage qui interpelle. Il se livre ainsi à vous au travers d’un curieux –mais réussi- mélange de BD et de photographies. Et ce mélange –qui aurait pu donner n’importe quoi- vous happe et ne vous lâche plus. Lefèvre donne une véritable intensité à ce récit, à cette expérience d’un homme parmi d’autres hommes, d’autres coutumes, d’autres vies. Lefèvre m’a fait vivre avec ces hommes, dans le sable, le désert, la montagne et m’a fait découvrir leurs attentes, leurs espoirs, leurs combats. Le « photographe » ?... une plongée-vérité dans un monde lointain et pourtant si proche de par nombre des idéaux que véhiculent ces hommes qui ne demandent qu’une chose : exister. Costaud. Très.
Long John Silver
Le scénario général est quand même pas mal : imaginer ce qu’est devenu ce fameux pirate quelques années après la fin du roman. « Long John Silver » est une histoire sombre, très sombre même. J’ai une fois de plus plongé avec un vrai bonheur dans la « grande aventure ». Une histoire attachante, des personnages, des décors vraiment réussis par un graphisme attractif ; un diptyque qui ne laisse pas indifférent. J’ai apprécié le travail de Lauffray qui –outre un dessin « haut la main »- se montre un excellent coloriste (sans oublier Thimothée Montaigne) ; nous emmenant ainsi dans de très belles pages qui vous rivent vraiment l’œil. Quatre tomes sont normalement prévus pour ce « retour » du personnage mythique de « L’Ile au Trésor ». Le niveau du second tome étant –pour moi- supérieur au premier, où les auteurs s’arrêteront-ils ?... car je ressens l’impression qu’ils feront encore mieux. Vraiment bien bon.
Timing
J’aime pas trop les mangas, mais ça… ça m’a plu ! Un très bon triptyque qui décortique une histoire assez simple sauf que : plusieurs personnages que l’on pourraient croire normaux possèdent en fait des pouvoirs assez extraordinaires comme arrêter le temps, prédire le futur, revenir dans le temps quelques secondes en arrière. Et puis il y a Ja-Gi qui –elle- fait des rêves prémonitoires, dont celui d’un suicide collectif dans le lycée où elle enseigne. Pourra-telle l’empêcher ?… sera-ce possible ?… et comment ?… Et tout l’art de l’auteur est de ciseler cette histoire en trois phases bien distinctes. Il travaille comme au cinéma, usant de « travellings » pour ensuite faire connaître et intervenir ses personnages. Et ces phases sont tout bonnement précises, ciselées. Rien ne se perd dans la narration qui évolue au fil des pages ; ce dans un suspense qui monte en gradation. Un suspense qui, aux deux tiers de l’histoire, s’épaissit d’ailleurs avec le décès d’un des « héros ». Mise en place des personnages et évolution du postulat – seconde partie qui s’achève avec ce qu’on pourrait appeler le « jour J » - et troisième opus pour connaître la fin de cette histoire millimétrée. Le dessin ?.. peut-on le considérer comme « simple » ?… je ne pense pas. La ligne –comme les intervenants- a du caractère et –même si « simplifiée »- est assez tonique. Pas de blablabla ici : des faits, tout simplement, qui tiennent les yeux et l’esprit attentifs aux nombreux rebondissements. Que tout ceci est donc bien fait ; un véritable scénario prêt pour le cinéma. Et du manga comme ça, j’en redemande. Ah que oui !…
Mattéo
« Mattéo » est une grande fresque qui doit –normalement- mener le lecteur jusqu’aux débuts de la Seconde Guerre mondiale. Et si la série est du calibre de ce premier tome, c’est annonciateur de bonnes choses. J’ai véritablement plongé dans les 64 pages de l’album. Et il les faut pour narrer et mettre en images les premières péripéties de ce fils de réfugiés anarchistes espagnols. Pacifiste à cause des idées héritées de son père, il va néanmoins s’engager pour faire « l’aller-retour à Berlin » -comme l’on disait à l’époque- ; ce à cause la belle Juliette. Las, cet « aller-retour » va le plonger dans cette « Grande Guerre » qui va sacrifier ce que la France avait de meilleur au combat. « Mattéo » ?… ce sont des pages vraiment sombres de l’Histoire qui reviennent par pans à la mémoire collective. Les personnages sont « forts », servis par un scénario ciselé, bichonné, et où la narration suit de même. Gibrat, une fois de plus, y va d’un graphisme au style puissant, raffiné dans sa construction des cases et de la mise en scène. Premier pan d’une série qui s’annonce bien bonne, je me suis retrouvé ici dans quelque chose de « vivant ». Et j’ai fort apprécié.
Lulu Femme Nue
Lulu ?… elle décide d’arrêter. De « s’arrêter » plutôt. De faire le point sur ce qu’elle est, sur ce qu’elle vit. Que voudrait-elle, Lulu ?… ben, être heureuse… sans plus. Et cet arrêt dans sa vie fait qu’elle se rend compte qu’elle ne l’est pas. Alors Lulu plaque tout et va « faire un tour » à sa façon. Et tout ça nous vaut une chronique humaine traitée avec grande finesse par un Davodeau en pleine forme. J’ai eu affaire à une chronique mettant en scène des personnages attachants, qui pourraient sans aucune peine être issus du réel. Avec sa délicatesse habituelle, Davodeau les dépeint –au propre comme au figuré- dans des « histoires » où le bonheur –souvent précaire- s’assimile de concert avec la gravité des choses. Tout ça m’a valu une chouette plongée où j’ai rencontré des gens que –parfois- j’ai cru reconnaître dans leur comportement, une plongée traitée –certes- d’une certaine façon sans concession mais que j’ai pris plaisir à lire. Ainsi va la vie va. Premier tome d’un diptyque qui s’annonce prometteur.
Notes
« Notes » ?… ce sont au départ des chroniques parues sur un blog. « Notes » ?… c’est, au jour le jour, une sorte d’angoisse d’un dessinateur professionnel ; angoisse qui se traduit par la peur –réelle- de la « page blanche » ; cette page sur laquelle on ne sait rien mettre vu qu’aucune idée n’arrive. Mais il n’y a pas que cela : il y a la page ratée, celles qui –pour un motif valable ou non- arriveront en retard à l’impression. « Notes » ?… c’est surtout la vie d’un artiste avec cette angoisse perpétuelle de bien faire, de rencontrer des confrères ou des amis, de participer à des festivals, de s’installer à des séances de dédicaces à attendre le « client… A titre personnel je connais quelques auteurs, dont de très bons, qui ressentent une véritable peur à ses séances. Pourquoi ?… car les « chasseurs de dessins » ont souvent des idées un peu folles et leur souhait de tel type de dédicace ressemble souvent à un ordre. J’en connais d’ailleurs un qui ne collectionne que les vaches. - Le dessinateur : « Et je vous fais quoi, Monsieur ?… » - Une vache … Ben, il y en a qui ne savent pas dessiner de vaches, même simplifiées. (hé, ho, entre nous… si un jour vous rencontrez Leonardo (Rantanplan) –monsieur très disponible d’ailleurs- demandez-lui de vous dessiner une vache. Vous allez voir sa tête !… ) Tout ça vous vous dire que « notes » ne pêche certes pas par son originalité, est assez inégal dans son traitement global MAIS : c’est du vécu. Boulet arrive à « se faire vivre » et à vous communiquer les habitudes de sa profession. Et de ce côté là, c’est quand même varié car il y va d’une forte dose d’autodérision qu’on ne peut faire qu’apprécier cette sorte de « vie de la vie » d’un dessinateur. Et moi qui fréquente rationnellement ce milieu, je peux vous affirmer que rien n’est fabriqué. Et ça me plaît beaucoup.
Typhaon
Eléonore-Vernon-le Typhaon. Deux personnes et un trois-mats autour desquels s’articule cette série. Une série qui m’a un peu troublé car j’ai ressenti cette curieuse impression de ne pas avoir de repères à sa lecture. C’est vrai, il y a le bateau MAIS : d’où vient-il ?… vers où vogue-t-il ?… sur quelle mer ou océan ?… en quel siècle ?… Pas de réponse(s). Eléonore ?… après son sauvetage et alors qu’elle se met à parler (chic, je vais savoir) : boum ! des flash-backs… qui accentuent pourtant ce côté intemporel de l’histoire. Car il en est aussi question… du temps qui passe. On passe du jour à la nuit, et ainsi de suite, sans (s)avoir la notion du temps qui s’écoule. Une série… énigmatique, étrange, assez étonnante aussi. Parfois le mot « stressant » m’est également venu à l’esprit. Mais bon… hé…ho… ce n’est quand même que du papier ! N’empêche… ce petit côté « Lovecraft » est séduisant et accrocheur. Le dessin ?… Un trait réalise puissant, bien lisible, au service d’une mise en page –certes fort structurée- mais accrocheuse. Mais que serait cela sans la colorisation ?… Très belle, elle forme une vraie symbiose entre couleur froide –le bleu- et couleur chaude –le jaune-. Et le traitement donné à ces deux tons de base, de par leurs dégradés, donne ainsi un album « froid » où les nuances du jaune sont une sorte d’appel à l’œil du lecteur pour –à leur manière- le « réchauffer » un peu pendant sa lecture ; des sortes de petites « haltes colorées » où il fait bon de rester un petit peu. Bien beau que tout cela. Une série pas fort connue je pense, mais vraiment méritante.
Mary la Noire
C’est pas trop récent. Je ne connaissais pas. C’est fait. Et j’ai eu affaire à quelque chose de très bien fait. L’histoire ?… bonne, mais ce n’est pas cela qui va renouveler le genre. MAIS la note fantastique qui se dégage du récit fait que ce dernier, très rapidement, devient accrocheur et ne vous lâche ainsi dire plus. Mais cette « Mary », c’est surtout le dessin qui m’a attiré. Outre mes collections de BDs, j’ai « hérité » d’une vieille librairie –voici quelques années- de centaines de vieux chromos des années 50 que l’on découpait et collait dans les cahiers d’histoire, de géographie, de sciences naturelles… de religion aussi. Et le dessin de « Mary », la composition graphique, m’a fait replonger avec délices dans cette sorte d’imagerie d’Epinal qui sent si bon mes jeunes années. « Mary », ce sont des cases où suintent des ambiances plutôt que des dessins de batailles, d’abordages, de combats sanglants. « Mary », c’est une histoire où se mêlent le conte, le fantastique, le merveilleux dans une mise en page qui fleure bon les récits dessinés des années d’avant-guerre (celle de 40). « Mary », c’est un ensemble de petites compositions sur lesquelles on s’attarde, où l’on prend son temps de « regarder une image ». « Mary », c’est aussi une colorisation où les nuances des tons utilisés jouent avec douceur entre ombre et lumière pour donner un véritable cachet aux diverses scènes. « Mary »… c’est beau. Une sorte de pureté dans le dessin et la couleur qui ravissent l’œil, le retiennent. « Mary » ?…. quelque chose de rare ; et cette rareté m’est précieuse.
Le Joyau du Pacifique
Une bonne histoire de pirates avec les poncifs habituels du genre : un trésor transporté sur un bateau les pirates en chasse, l’abordage, la cache pour ce trésor (une grotte sur une île déserte… j’y aurais pas pensé !…), le retour –des années plus tard- du principal intervenant qui veut récupérer « son » bien… Ca ne renouvelle pas trop le genre « histoires de pirates » MAIS : le scénario est habile, bien mené, aux nombreux rebondissement qui retiennent l’attention. Mais c’est surtout au niveau graphique que cet opus se défend plus que bien, je dirais même « fort bien ». Tshitshi a une sacrée patte et son trait réaliste, pointilleux, bien lisible m’en a souvent mis plein la vue. Qui plus est, la façon dont il traite sa mise en page est très agréable. On passe de cases « standards » à des « éclatés », à certaines juxtapositions qui forment de beaux ensembles graphiques. Une bien belle colorisation parachève le tout Les personnages sont créatifs et forment un sacré ramassis de gueules. Les bateaux –surtout-, décors et arrière-plans ne sont pas en reste et l’ensemble forme une sorte de « communion graphique » dans laquelle je suis entré de bon cœur. Vraiment joli que tout cela.