Les derniers avis (31293 avis)

Par L'Ymagier
Note: 4/5
Couverture de la série Notes
Notes

« Notes » ?… ce sont au départ des chroniques parues sur un blog. « Notes » ?… c’est, au jour le jour, une sorte d’angoisse d’un dessinateur professionnel ; angoisse qui se traduit par la peur –réelle- de la « page blanche » ; cette page sur laquelle on ne sait rien mettre vu qu’aucune idée n’arrive. Mais il n’y a pas que cela : il y a la page ratée, celles qui –pour un motif valable ou non- arriveront en retard à l’impression. « Notes » ?… c’est surtout la vie d’un artiste avec cette angoisse perpétuelle de bien faire, de rencontrer des confrères ou des amis, de participer à des festivals, de s’installer à des séances de dédicaces à attendre le « client… A titre personnel je connais quelques auteurs, dont de très bons, qui ressentent une véritable peur à ses séances. Pourquoi ?… car les « chasseurs de dessins » ont souvent des idées un peu folles et leur souhait de tel type de dédicace ressemble souvent à un ordre. J’en connais d’ailleurs un qui ne collectionne que les vaches. - Le dessinateur : « Et je vous fais quoi, Monsieur ?… » - Une vache … Ben, il y en a qui ne savent pas dessiner de vaches, même simplifiées. (hé, ho, entre nous… si un jour vous rencontrez Leonardo (Rantanplan) –monsieur très disponible d’ailleurs- demandez-lui de vous dessiner une vache. Vous allez voir sa tête !… ) Tout ça vous vous dire que « notes » ne pêche certes pas par son originalité, est assez inégal dans son traitement global MAIS : c’est du vécu. Boulet arrive à « se faire vivre » et à vous communiquer les habitudes de sa profession. Et de ce côté là, c’est quand même varié car il y va d’une forte dose d’autodérision qu’on ne peut faire qu’apprécier cette sorte de « vie de la vie » d’un dessinateur. Et moi qui fréquente rationnellement ce milieu, je peux vous affirmer que rien n’est fabriqué. Et ça me plaît beaucoup.

29/04/2009 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5
Couverture de la série Typhaon
Typhaon

Eléonore-Vernon-le Typhaon. Deux personnes et un trois-mats autour desquels s’articule cette série. Une série qui m’a un peu troublé car j’ai ressenti cette curieuse impression de ne pas avoir de repères à sa lecture. C’est vrai, il y a le bateau MAIS : d’où vient-il ?… vers où vogue-t-il ?… sur quelle mer ou océan ?… en quel siècle ?… Pas de réponse(s). Eléonore ?… après son sauvetage et alors qu’elle se met à parler (chic, je vais savoir) : boum ! des flash-backs… qui accentuent pourtant ce côté intemporel de l’histoire. Car il en est aussi question… du temps qui passe. On passe du jour à la nuit, et ainsi de suite, sans (s)avoir la notion du temps qui s’écoule. Une série… énigmatique, étrange, assez étonnante aussi. Parfois le mot « stressant » m’est également venu à l’esprit. Mais bon… hé…ho… ce n’est quand même que du papier ! N’empêche… ce petit côté « Lovecraft » est séduisant et accrocheur. Le dessin ?… Un trait réalise puissant, bien lisible, au service d’une mise en page –certes fort structurée- mais accrocheuse. Mais que serait cela sans la colorisation ?… Très belle, elle forme une vraie symbiose entre couleur froide –le bleu- et couleur chaude –le jaune-. Et le traitement donné à ces deux tons de base, de par leurs dégradés, donne ainsi un album « froid » où les nuances du jaune sont une sorte d’appel à l’œil du lecteur pour –à leur manière- le « réchauffer » un peu pendant sa lecture ; des sortes de petites « haltes colorées » où il fait bon de rester un petit peu. Bien beau que tout cela. Une série pas fort connue je pense, mais vraiment méritante.

29/04/2009 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Mary la Noire
Mary la Noire

C’est pas trop récent. Je ne connaissais pas. C’est fait. Et j’ai eu affaire à quelque chose de très bien fait. L’histoire ?… bonne, mais ce n’est pas cela qui va renouveler le genre. MAIS la note fantastique qui se dégage du récit fait que ce dernier, très rapidement, devient accrocheur et ne vous lâche ainsi dire plus. Mais cette « Mary », c’est surtout le dessin qui m’a attiré. Outre mes collections de BDs, j’ai « hérité » d’une vieille librairie –voici quelques années- de centaines de vieux chromos des années 50 que l’on découpait et collait dans les cahiers d’histoire, de géographie, de sciences naturelles… de religion aussi. Et le dessin de « Mary », la composition graphique, m’a fait replonger avec délices dans cette sorte d’imagerie d’Epinal qui sent si bon mes jeunes années. « Mary », ce sont des cases où suintent des ambiances plutôt que des dessins de batailles, d’abordages, de combats sanglants. « Mary », c’est une histoire où se mêlent le conte, le fantastique, le merveilleux dans une mise en page qui fleure bon les récits dessinés des années d’avant-guerre (celle de 40). « Mary », c’est un ensemble de petites compositions sur lesquelles on s’attarde, où l’on prend son temps de « regarder une image ». « Mary », c’est aussi une colorisation où les nuances des tons utilisés jouent avec douceur entre ombre et lumière pour donner un véritable cachet aux diverses scènes. « Mary »… c’est beau. Une sorte de pureté dans le dessin et la couleur qui ravissent l’œil, le retiennent. « Mary » ?…. quelque chose de rare ; et cette rareté m’est précieuse.

29/04/2009 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5
Couverture de la série Le Joyau du Pacifique
Le Joyau du Pacifique

Une bonne histoire de pirates avec les poncifs habituels du genre : un trésor transporté sur un bateau les pirates en chasse, l’abordage, la cache pour ce trésor (une grotte sur une île déserte… j’y aurais pas pensé !…), le retour –des années plus tard- du principal intervenant qui veut récupérer « son » bien… Ca ne renouvelle pas trop le genre « histoires de pirates » MAIS : le scénario est habile, bien mené, aux nombreux rebondissement qui retiennent l’attention. Mais c’est surtout au niveau graphique que cet opus se défend plus que bien, je dirais même « fort bien ». Tshitshi a une sacrée patte et son trait réaliste, pointilleux, bien lisible m’en a souvent mis plein la vue. Qui plus est, la façon dont il traite sa mise en page est très agréable. On passe de cases « standards » à des « éclatés », à certaines juxtapositions qui forment de beaux ensembles graphiques. Une bien belle colorisation parachève le tout Les personnages sont créatifs et forment un sacré ramassis de gueules. Les bateaux –surtout-, décors et arrière-plans ne sont pas en reste et l’ensemble forme une sorte de « communion graphique » dans laquelle je suis entré de bon cœur. Vraiment joli que tout cela.

29/04/2009 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Fils de l'aventure
Les Fils de l'aventure

Mais que voilà une série qui m’a très agréablement surpris ! Ah que oui !… Ce sont d’abord les couvertures accrocheuses, comme celles de ces romans dits « de gare » qui eurent leurs années de gloire dans les années 20 et 30… C’est ensuite un scénario qui fleure bon ces vieux films de cape et d’épée d’André Hunebelle et autres où Jean Marais pourfendait le lâche et défendait la veuve et l’orphelin. Aaaah… ces « Capitan », « le Bossu », « le miracle des loups », « le Capitaine Fracasse » et autres « Masque de fer » ; des films bondissants qui ne demandaient qu’une chose : plaire au public, ce sans arrière-pensées. C’est un peu de cet esprit que j’ai retrouvé ici : je me suis retrouvé en 1686 sous Louis XIV. Et bardaf, un méchant Marquis enlève la jolie sœur d’un comte ; s’appropriant une carte où un fabuleux trésor dormirait dans une île perdue des mers du Sud. Et c’est parti pour l’aventure avec un grand « A ». Tous les poncifs de la bonne « BD de pirates » sont ici réunis dans un scénario où ne se trouve quasi aucun temps mort ; des développements attractifs et attachants tiennent vraiment le lecteur en haleine qui passe de page en page avec un vrai plaisir de lecture. Le dessin ?… Un bien beau et bon style réaliste au trait nerveux qui met en valeur certaines trognes à ne pas rencontrer un soir d’orage ! Le graphisme d’ailleurs m’a un peu fait penser à celui de De Moor dans sa série « Cori le Moussaillon » de très bonne mémoire également. C’est vrai que ce genre de dessin –assez académique- fait un peu « temps passé » ; mais c’est ce qui donne vrai charme récurent à cette série. Vérifié dans mes fiches, ce François Jarry est inconnu au bataillon. Pas possible. Ben oui, cette série est la seule œuvre qu’il ait jamais réalisée pour la BD. Jarry ?… c’est un architecte. Et pour son plaisir, il a imaginé et dessiné cette geste en quelque 500 planches, ce sur une période de 10 ans. Il en sera normalement édité 12 tomes. Je suis déjà preneur. Directement. Jarry ?.. quelqu’un que j’aimerais VRAIMENT rencontrer pour lui signifier ma reconnaissance de m’avoir fait passer de vraiment très bons moments de lecture. Excellent

29/04/2009 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5
Couverture de la série Compagnons de fortune
Compagnons de fortune

Une série prometteuse… mais Franz s’en est allé. C’est toujours trop tôt quand un bien bon auteur nous quitte. Ce qui est le cas. Deux albums des « compagnons » ont quand même été édités. Et j’ai apprécié. Apprécié car Franz, vraiment, connaissait ses classiques. Ce récit de flibuste engrange tous les bons poncifs du genre : le jeune héros –un comptable- qui est une sorte de faire-valoir d’un capitaine –lui- très bien réussi, duels, bagarres, courses au vent, cannibales, trésor, jeunes filles assez accortes… J’ai goûté, sans retenue, à une histoire pleine de rebondissements, très attractive, remplies de « gueules », magistralement mise en scène par un graphisme où rien n’est à jeter. Franz a ici puisé aux meilleurs sources des récits de corsaires, pirates et flibustiers pour offrir une véritable geste qui tient en haleine. Je me suis même amusé –dans le sabir utilisé par les sauvages- à retrouver des mots, des phrases en patois picard qui me sont si régionaux. Et ça m’a fait plaisir. Ces « compagnons » ?… laisser-vous emporter dans cette sorte de film dessiné, à la mise en page « pétante » de santé, aux personnages que vous n’oublierez pas. Plongez avec bonheur dans ces cases où vous attendent ces confréries des frères de la côte qui vous ferons partager –grâce au talent d’un grand auteur- ce qu’à été leur vie. Très bon. Je maintiens.

29/04/2009 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 4/5
Couverture de la série Jeux pour mourir
Jeux pour mourir

Une « brique » de quasi 240 pages. Une chouette brique, aussi, qui m’a fait plonger dans l’immédiat après-guerre. Tardi adapte avec goût un très bon roman édité en 1949 où le premier « personnage » est un quartier en périphérie de Paris. Et je m’y suis un peu retrouvé, dans ce quartier, car ayant passé mes premières années au milieu des terrils, des vieilles palissades de bois entourant des terrains en friche ou abandonnés, des vieilles maisons ouvrières propriété des charbonnages, des taudis aussi ; bâtis le long de ruelles qui découpaient certains anciens quartiers de ma commune. J’ai connu ce monde, avec les hauts châssis et les tours à molette des charbonnages, le grand laminoir proche qui « tournait » 24/24 heures. Et je me souviens de certains « grands », l’air paumé, se baladant par petits groupes sans trop savoir vers où ils dirigeaient leurs pas. Tardi m’a, une fois de plus « réveillé » des souvenirs. Et j’ai ressenti un vrai clin de cœur pour cette histoire bien enlevée. Il faut dire qu’il a créé une sorte de « faune » qui va être mêlée au meurtre d’une vieille danseuse. Quatre jeunes paumés, un flic alcoolique et qui sent plus que déçu de la vie, des petits trafiquants de misère, une « batteuse de cartes » (c’est ainsi que nous nommions les diseuses de bonne aventure). En plus de l’intrigue bien travaillée, c’est aussi une description –non restrictive- de la délinquance des jeunes qui nous est proposée ; qui –même si elle se passe ici en 1950- n’en n’est pas moins autant qu’actuelle. Une bien bonne transcription, tant narrative que graphique, d’un très bon roman. Un très bon Tardi. Un très bon moment de lecture.

29/04/2009 (modifier)
Par AqME
Note: 4/5
Couverture de la série Polly et les Pirates
Polly et les Pirates

Polly et les pirates, un titre pas très attirant, à part pour les petits. Hésitant, c'est ma douce qui a été attirée par les dessins de Ted Naifeh. C'est alors que j'ouvre le livre et vois les dessins tous mignons, avec différentes teintes de gris et la petite Polly, toute attachante avec ses grands yeux et sa belle chevelure blonde. Autant le dire tout de suite, Polly et les pirates a un 4/5 car son prix est vraiment attractif (15 euros l'intégrale dans un format souple!). Le scénario reste conventionnel, une petite fille qui ne connait pas sa mère se retrouve embarquée par des pirates pour retrouver un trésor, car leur capitaine était le mère de la petite. Cela reste sympathique, mais je ne m'attendais pas du tout à une confrontation entre pirates juste pour récupérer une carte. Je m'attendais à un voyage extraordinaire avec de l'exotisme et de drôles de créatures, mais non. Pour les dessins, cela reste très inégal. On peut voir de magnifiques dessins entre les chapitres ou sur des pages entières. Mais lors de petites vignettes, les dessins se font plus simples, voir grossiers. Ainsi, Polly n'a pas de pieds, la plupart des personnages n'ont pas de doigts mais des griffes.. Bref, comme je le disais, inégal... En bref, de par son graphisme malgré tout attachant et surtout son prix, cela reste un bon investissement sans prise de tête et où l'on passe un bon moment.

29/04/2009 (modifier)
Couverture de la série Broussaille
Broussaille

Cette série eut été culte si elle s’était arrêtée à la fin de ce merveilleux troisième tome. Les trois premiers tomes sont en effet excellents. Les deux premiers offrent un dessin franco-belge très doux, assez rond et aux couleurs pastel. Même les maladresses du premier (comme ces poissons pas toujours bien dessinés) me charment. Le troisième (comme les suivants) se modernise, gagne en dynamisme mais devient également plus anguleux. Il est certes plus actuel, mais pas plus charmant pour la cause. Le héros principal, Broussaille, est très attachant. Poète, rêveur, distrait et disponible (il a toujours une minute à consacrer aux autres), il incarne l’adolescent idéal de bien des mamans. Son évolution au travers des trois premiers tomes est cependant intéressante. Jeune ado peu mature au début, il apprendra à affronter les réalités de la vie au fil des albums pour s’assumer totalement à la fin du triptyque, sans jamais perdre ce regard amusé qui fait tout son charme. Les histoires offrent souvent un lien avec la nature (la baleine dans le premier, la préservation de la nature dans le deuxième, les chats du troisième), habitude qui perdurera au-delà de ces trois premiers albums. Elles distillent également une poésie étrange teintée de mystère (mysticisme ?), et pourtant accessible à tous, et plus particulièrement aux jeunes ados. Je trouve que les trois premiers tomes doivent être lus dans l’ordre afin de bien suivre la progression du personnage. Les tomes suivants se composent d’histoires plus courtes et bien moins intéressantes. Elles retiennent surtout l’attention du lecteur grâce au souvenir des précédents épisodes, mais cette brume charmeuse a tendance à rapidement s’évaporer pour ne laisser que de brèves histoires anodines. Culte, pour les trois premiers, et (objectivement) bof pour les suivants … Paradoxe : je râlais que la série semblait avoir pris fin au terme du troisième tome, je râle maintenant qu’elle ait continué. Suis-je un éternel insatisfait ?

29/04/2009 (modifier)
Couverture de la série Chute de Vélo
Chute de Vélo

Avec « Chute de Vélo », j’avais eu l’impression que, pour la première fois, Etienne Davodeau s’était réellement appliqué à rendre son dessin plus présent. Dans ses œuvres antérieures, en effet, ce dessin sert bien plus de support à l’histoire que de séduction graphique. Le style reste identique mais l’effort est à souligner : « Chute de Vélo » n’est pas seulement agréable à lire, il est également agréable à regarder. Ceci dit, la force de cet auteur demeure dans son art de l’anecdote. Etienne Davodeau a ce don particulier d’aller chercher ce petit quelque chose qui rend ses personnages si humains. Par moment amusante (le récit de l’accident d’un des frères pas ses propres soins), grave (la révélation tout en pudeur du maçon), ou émouvante, la narration est le point fort de cet artiste. L’histoire souffre bien de deux ou trois faiblesses et d’un patos parfois excessif (les révélations de l’ami de la famille par exemple), mais ces personnages sont si attachants qu’on pardonne facilement à Etienne Davodeau ces petites facilités scénaristiques. Cet album se révèle être un très agréable moment de lecture dès l’instant où l’on ne recherche pas la petite bête. Vraiment bien.

29/04/2009 (modifier)