A bien y regarder, ce n’est pas autour d’un –ou de plusieurs- personnage(s) que cette histoire est construite. « L’héroïne » -si l’on peut dire- c’est la nature ; laquelle se présente comme un véritable fil conducteur que l’on suit, au rythme des saisons d’un jardin près de Neufchâteau.
En réalité, Servais a rencontré l’explorateur Alain Hubert ; ce qui l’a inspiré pour cet album.
J’ai ainsi suivi les petits travaux quotidiens d’un jardinier, un ancien explorateur polaire, qui a mis fin à ce qui était sa passion suite à une raison énigmatique.
Et cette raison, on la découvre petit à petit, au fil des pages que l’on se plaît à lire, à regarder surtout car le graphisme haut la main de Servais fait, une fois de plus, un formidable clin d’œil de connivence dessinateur/lecteur.
J’ai par moments laissé vagabonder mon imaginaire, marchant dans les pas du jardinier, me promenant avec lui, refaisant des gestes simples…
J’ai quitté ce premier tome avec un mot en tête : authentique. Et j’attends la fin du diptyque pour connaître cette quête de rédemption de cet homme…
Gloups !… ceci n’est pas une fiction mais l’histoire de ce que vit vraiment le scénariste.
Mizutani effectue de sa propre volonté une sorte de croisade de laquelle il ne veut tirer aucun profit ou vanité.
Cette histoire est celle d’un constat : celui de jeunes Japonais qui ne croient plus en leur devenir et qui, ainsi, se « laissent aller » sans qu’aucun garde-fou ne puisse les arrêter dans leur désespoir.
A plus d’un titre, cette œuvre est vraiment poignante car elle m’a fait passer de l’atroce au beau par l’humanisme qui s’en dégage.
Qui plus est je me suis trouvé loin du style manga façon « grande bouche » et gestuelle souvent démesurée. Non, ici, le dessin fait montre d’un style réaliste au trait fin, bien lisible, expressif. Par ce graphisme, Tsuchida parvient avec bonheur à rendre des atmosphères, des états d’âmes dans une mise en page qui –si elle est assez « sage »- donne une facilité de lecture.
Ces « blessures nocturnes » sont comme des oiseaux perdus, un peu fous, incapables de voler seuls et que le chat s’apprête à attraper au coin d’une rue. Mais transposé à la réalité humaine, ça donne froid dans le dos.
Je ne suis pas amateur du « manga », mais celui-ci le mérite vraiment ; tant par son postulat que son dessin.
Une bonne série qui traite d’un sujet dans l’air du temps : la monoparentalité.
Seulement voilà, le postulat de départ est quand même un rien corsé : un homme –trentenaire- va accepter la garde de la fille –6 ans- illégitime de son grand-père.
J’ai ainsi suivi Daikishi (c’est lui) et Rin (c’est elle) dans une histoire à vrai dire touchante par bien des côtés. Une histoire quand même où le côté éventuellement « fleur bleue » ou « guimauve » est laissé de côté pour quelque chose de fort drôle.
Et oui, c’est avec un humour non dissimulé que Yumi Unita m’a fait vivre cet sorte « d’héritage » vécu par quelqu’un d’assez introverti.
La série traite de l’éducation que l’on peut donner à un enfant, mais surtout de la communication avec celui-ci. Et l’ensemble fait montre d’un vrai bon sens.
Les rapports, auxquels ont se plaît de participer, sont adorables par de nombreux côtés tant la narration est attrayante.
Le dessin ?… bon, c’est assez épuré, mais le trait simple est efficace et sensible. De toute façon, peu importe le ou les décors vu que l’accent principal est mis sur les rapports « père »-fille.
Ce genre de manga est –paraît-il- fait pour les femmes. Et bien, mes chers mecs, rien ne vous empêche d’y jeter un coup d’œil. Ca vaut le plaisir de la découverte.
Robert Johnson –dit « RJ »- est considéré de nos jours comme un des plus grands guitaristes de tous les temps.
Sur une trame historique réelle, Hiramoto livre ici un récit qui navigue entre histoire vraie et fiction.
Sa mise en scène nous dépeint, et permet de comprendre, le quotidien vécu par de très nombreux Noirs dans les années 20/30 ainsi que l’arrivée du blues ; une musique, un style qui va vite entrer dans les mœurs.
Un premier tome qui est une sorte de carrefour, une croisée de routes où le « diable » va apparaître à Robert et le faire devenir bluesman.
Et doucement la légende va prendre forme, se façonner, dans un graphisme au trait maîtrisé qui nous balance les ambiances de cette époque.
Un très bon premier tome où le binôme noir/gris de la « colorisation » fonctionne de bien belle façon pour souvent donner un vrai velouté aux cases dont le contenu s’en trouve ainsi très bien rendu.
Le récit est –dans son style- magnifique. Le dessin en est de même.
Un explorateur qui tombe sous le charme d’un Lady dans l’Angleterre victorienne, laquelle fait également l’objet de l’attention d’un séduisant dandy. Mais ce dernier paraît par trop mystérieux. La jeune femme serait-elle en danger ?…
Et voilà qu’intervient un employé de banque qui, la nuit, se transforme en chasseur de vampires…
Pas mal d’idées pour un premier tome annonciateur de bonnes choses. Bon, ça ne va pas renouveler le genre « vampire and co. » MAIS : c’est fichtrement bien réalisé.
J’ai vraiment pris plaisir à lire cette première histoire, laquelle m’a plongé dans une Angleterre ténébreuse… et attachante.
« D », ce sont aussi –surtout- des personnages bien imaginés, bien campés, que l’on se plaît à suivre dans leurs pérégrinations.
Par certains traitements graphiques, par une colorisation appropriée, elle m’a fait penser –par bien des côtés- à ces vieux films d’horreur de la « Hammer » des années cinquante.
Un trait vif, nerveux, un peu baroque parfois, crée également ces ambiances dans lesquelles je me suis plu à me retrouver.
Tout ça pour ?… une BD qui –si elle n’est pas innovante- possède par bien des côtés de quoi en faire une bien bonne série.
Un album que j’appréhendais. Surtout que les derniers tomes me paraissaient tirer un peu trop sur la ficelle. Un gros coup de marketing ?… oui et.. non, car je n’ai pas été déçu, agréablement surpris même.
A leur façon, Dorison et Meyer ont réussi une chose : renouveler XIII sans le dénaturer.
Ils m’ont fait remonter loin, très loin ; jusqu’à la petite enfance du personnage en Allemagne de l’Est juste après la seconde guerre mondiale.
Ils m’ont fait, d’une certaine façon, entrer dans le « moi » de cet homme et m’ont expliqué comment quelqu’un de normal passe « de l’autre côté » du miroir pour devenir un tueur froid ainsi que sanguinaire.
Et ce qui est étonnant est que je me suis pris d’une sorte d’affection pour ce psychopathe, connaissant ainsi son histoire, son passé. Pas normal mais preuve que j’ai été bien manipulé par les auteurs (et pas que moi je pense).
Cette « Mangouste » est un très bon « spin off » fait de rigueur et de connivences, un album qui se démarque de l’original mais qui n’a rien à lui envier.
Du très bon travail d’ensemble, bien apprécié.
Houlààà… violent que tout ceci !…Faut dire qu’avec les Yakuzas, ça ne rigole pas !
J’ai eu affaire à un bien bon album qui est l’osmose réussie de deux choses : celle d’un scénariste passionné de la culture asiatique et celle d’un dessinateur japonais.
Japonais ?… non, ceci n’est pas un manga. Takahashi y va d’un très beau trait réaliste, minutieux, pointilleux même dans la conception de ses personnages et décors.
L’histoire générale est pourtant simple : celle d’un règlement de comptes. Seulement voilà : c’est très costaud autant que sanglant. Je n’ai pas boudé mon plaisir à la lecture de cette « mini » fresque et ai vraiment apprécié cette montée de la violence qui, page après page, tient vraiment l’œil et l’esprit en éveil.
Une bonne histoire –simple quand même, un très bon style graphique « à l’européenne » et –je tiens à le mentionner- une colorisation de Wang Peng, un jeune chinois qui sait ce que « mettre en couleurs » veut dire.
Histoire+dessin+couleurs : trois voies diverses d’un travail de BD ici réunies dans une très bonne suite de « Sept ».
Je n’avais lu que le premier tome, qui m’avait plu. Et j’ai profité de l’intégrale pour me faire une idée… enfin… des idées sur le sujet.
Ce « photographe » ?… c’est Didier Lefèvre qui nous livre ses souvenirs de voyages ; mais pas dans le style « Antoine et ses îles paradisiaques ». Non, ici c’est un autre vécu ; celui de visites dans les quatre coins du monde et –surtout- son passage en Afghanistan.
Lefèvre livre un véritable témoignage qui interpelle. Il se livre ainsi à vous au travers d’un curieux –mais réussi- mélange de BD et de photographies. Et ce mélange –qui aurait pu donner n’importe quoi- vous happe et ne vous lâche plus.
Lefèvre donne une véritable intensité à ce récit, à cette expérience d’un homme parmi d’autres hommes, d’autres coutumes, d’autres vies.
Lefèvre m’a fait vivre avec ces hommes, dans le sable, le désert, la montagne et m’a fait découvrir leurs attentes, leurs espoirs, leurs combats.
Le « photographe » ?... une plongée-vérité dans un monde lointain et pourtant si proche de par nombre des idéaux que véhiculent ces hommes qui ne demandent qu’une chose : exister.
Costaud. Très.
Le scénario général est quand même pas mal : imaginer ce qu’est devenu ce fameux pirate quelques années après la fin du roman.
« Long John Silver » est une histoire sombre, très sombre même. J’ai une fois de plus plongé avec un vrai bonheur dans la « grande aventure ».
Une histoire attachante, des personnages, des décors vraiment réussis par un graphisme attractif ; un diptyque qui ne laisse pas indifférent.
J’ai apprécié le travail de Lauffray qui –outre un dessin « haut la main »- se montre un excellent coloriste (sans oublier Thimothée Montaigne) ; nous emmenant ainsi dans de très belles pages qui vous rivent vraiment l’œil.
Quatre tomes sont normalement prévus pour ce « retour » du personnage mythique de « L’Ile au Trésor ». Le niveau du second tome étant –pour moi- supérieur au premier, où les auteurs s’arrêteront-ils ?... car je ressens l’impression qu’ils feront encore mieux.
Vraiment bien bon.
J’aime pas trop les mangas, mais ça… ça m’a plu !
Un très bon triptyque qui décortique une histoire assez simple sauf que : plusieurs personnages que l’on pourraient croire normaux possèdent en fait des pouvoirs assez extraordinaires comme arrêter le temps, prédire le futur, revenir dans le temps quelques secondes en arrière.
Et puis il y a Ja-Gi qui –elle- fait des rêves prémonitoires, dont celui d’un suicide collectif dans le lycée où elle enseigne. Pourra-telle l’empêcher ?… sera-ce possible ?… et comment ?…
Et tout l’art de l’auteur est de ciseler cette histoire en trois phases bien distinctes. Il travaille comme au cinéma, usant de « travellings » pour ensuite faire connaître et intervenir ses personnages.
Et ces phases sont tout bonnement précises, ciselées. Rien ne se perd dans la narration qui évolue au fil des pages ; ce dans un suspense qui monte en gradation. Un suspense qui, aux deux tiers de l’histoire, s’épaissit d’ailleurs avec le décès d’un des « héros ».
Mise en place des personnages et évolution du postulat – seconde partie qui s’achève avec ce qu’on pourrait appeler le « jour J » - et troisième opus pour connaître la fin de cette histoire millimétrée.
Le dessin ?.. peut-on le considérer comme « simple » ?… je ne pense pas. La ligne –comme les intervenants- a du caractère et –même si « simplifiée »- est assez tonique. Pas de blablabla ici : des faits, tout simplement, qui tiennent les yeux et l’esprit attentifs aux nombreux rebondissements.
Que tout ceci est donc bien fait ; un véritable scénario prêt pour le cinéma. Et du manga comme ça, j’en redemande. Ah que oui !…
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Le Jardin des glaces
A bien y regarder, ce n’est pas autour d’un –ou de plusieurs- personnage(s) que cette histoire est construite. « L’héroïne » -si l’on peut dire- c’est la nature ; laquelle se présente comme un véritable fil conducteur que l’on suit, au rythme des saisons d’un jardin près de Neufchâteau. En réalité, Servais a rencontré l’explorateur Alain Hubert ; ce qui l’a inspiré pour cet album. J’ai ainsi suivi les petits travaux quotidiens d’un jardinier, un ancien explorateur polaire, qui a mis fin à ce qui était sa passion suite à une raison énigmatique. Et cette raison, on la découvre petit à petit, au fil des pages que l’on se plaît à lire, à regarder surtout car le graphisme haut la main de Servais fait, une fois de plus, un formidable clin d’œil de connivence dessinateur/lecteur. J’ai par moments laissé vagabonder mon imaginaire, marchant dans les pas du jardinier, me promenant avec lui, refaisant des gestes simples… J’ai quitté ce premier tome avec un mot en tête : authentique. Et j’attends la fin du diptyque pour connaître cette quête de rédemption de cet homme…
Blessures nocturnes
Gloups !… ceci n’est pas une fiction mais l’histoire de ce que vit vraiment le scénariste. Mizutani effectue de sa propre volonté une sorte de croisade de laquelle il ne veut tirer aucun profit ou vanité. Cette histoire est celle d’un constat : celui de jeunes Japonais qui ne croient plus en leur devenir et qui, ainsi, se « laissent aller » sans qu’aucun garde-fou ne puisse les arrêter dans leur désespoir. A plus d’un titre, cette œuvre est vraiment poignante car elle m’a fait passer de l’atroce au beau par l’humanisme qui s’en dégage. Qui plus est je me suis trouvé loin du style manga façon « grande bouche » et gestuelle souvent démesurée. Non, ici, le dessin fait montre d’un style réaliste au trait fin, bien lisible, expressif. Par ce graphisme, Tsuchida parvient avec bonheur à rendre des atmosphères, des états d’âmes dans une mise en page qui –si elle est assez « sage »- donne une facilité de lecture. Ces « blessures nocturnes » sont comme des oiseaux perdus, un peu fous, incapables de voler seuls et que le chat s’apprête à attraper au coin d’une rue. Mais transposé à la réalité humaine, ça donne froid dans le dos. Je ne suis pas amateur du « manga », mais celui-ci le mérite vraiment ; tant par son postulat que son dessin.
Un drôle de père
Une bonne série qui traite d’un sujet dans l’air du temps : la monoparentalité. Seulement voilà, le postulat de départ est quand même un rien corsé : un homme –trentenaire- va accepter la garde de la fille –6 ans- illégitime de son grand-père. J’ai ainsi suivi Daikishi (c’est lui) et Rin (c’est elle) dans une histoire à vrai dire touchante par bien des côtés. Une histoire quand même où le côté éventuellement « fleur bleue » ou « guimauve » est laissé de côté pour quelque chose de fort drôle. Et oui, c’est avec un humour non dissimulé que Yumi Unita m’a fait vivre cet sorte « d’héritage » vécu par quelqu’un d’assez introverti. La série traite de l’éducation que l’on peut donner à un enfant, mais surtout de la communication avec celui-ci. Et l’ensemble fait montre d’un vrai bon sens. Les rapports, auxquels ont se plaît de participer, sont adorables par de nombreux côtés tant la narration est attrayante. Le dessin ?… bon, c’est assez épuré, mais le trait simple est efficace et sensible. De toute façon, peu importe le ou les décors vu que l’accent principal est mis sur les rapports « père »-fille. Ce genre de manga est –paraît-il- fait pour les femmes. Et bien, mes chers mecs, rien ne vous empêche d’y jeter un coup d’œil. Ca vaut le plaisir de la découverte.
Me and the Devil Blues
Robert Johnson –dit « RJ »- est considéré de nos jours comme un des plus grands guitaristes de tous les temps. Sur une trame historique réelle, Hiramoto livre ici un récit qui navigue entre histoire vraie et fiction. Sa mise en scène nous dépeint, et permet de comprendre, le quotidien vécu par de très nombreux Noirs dans les années 20/30 ainsi que l’arrivée du blues ; une musique, un style qui va vite entrer dans les mœurs. Un premier tome qui est une sorte de carrefour, une croisée de routes où le « diable » va apparaître à Robert et le faire devenir bluesman. Et doucement la légende va prendre forme, se façonner, dans un graphisme au trait maîtrisé qui nous balance les ambiances de cette époque. Un très bon premier tome où le binôme noir/gris de la « colorisation » fonctionne de bien belle façon pour souvent donner un vrai velouté aux cases dont le contenu s’en trouve ainsi très bien rendu. Le récit est –dans son style- magnifique. Le dessin en est de même.
D
Un explorateur qui tombe sous le charme d’un Lady dans l’Angleterre victorienne, laquelle fait également l’objet de l’attention d’un séduisant dandy. Mais ce dernier paraît par trop mystérieux. La jeune femme serait-elle en danger ?… Et voilà qu’intervient un employé de banque qui, la nuit, se transforme en chasseur de vampires… Pas mal d’idées pour un premier tome annonciateur de bonnes choses. Bon, ça ne va pas renouveler le genre « vampire and co. » MAIS : c’est fichtrement bien réalisé. J’ai vraiment pris plaisir à lire cette première histoire, laquelle m’a plongé dans une Angleterre ténébreuse… et attachante. « D », ce sont aussi –surtout- des personnages bien imaginés, bien campés, que l’on se plaît à suivre dans leurs pérégrinations. Par certains traitements graphiques, par une colorisation appropriée, elle m’a fait penser –par bien des côtés- à ces vieux films d’horreur de la « Hammer » des années cinquante. Un trait vif, nerveux, un peu baroque parfois, crée également ces ambiances dans lesquelles je me suis plu à me retrouver. Tout ça pour ?… une BD qui –si elle n’est pas innovante- possède par bien des côtés de quoi en faire une bien bonne série.
XIII mystery
Un album que j’appréhendais. Surtout que les derniers tomes me paraissaient tirer un peu trop sur la ficelle. Un gros coup de marketing ?… oui et.. non, car je n’ai pas été déçu, agréablement surpris même. A leur façon, Dorison et Meyer ont réussi une chose : renouveler XIII sans le dénaturer. Ils m’ont fait remonter loin, très loin ; jusqu’à la petite enfance du personnage en Allemagne de l’Est juste après la seconde guerre mondiale. Ils m’ont fait, d’une certaine façon, entrer dans le « moi » de cet homme et m’ont expliqué comment quelqu’un de normal passe « de l’autre côté » du miroir pour devenir un tueur froid ainsi que sanguinaire. Et ce qui est étonnant est que je me suis pris d’une sorte d’affection pour ce psychopathe, connaissant ainsi son histoire, son passé. Pas normal mais preuve que j’ai été bien manipulé par les auteurs (et pas que moi je pense). Cette « Mangouste » est un très bon « spin off » fait de rigueur et de connivences, un album qui se démarque de l’original mais qui n’a rien à lui envier. Du très bon travail d’ensemble, bien apprécié.
Sept yakuzas
Houlààà… violent que tout ceci !…Faut dire qu’avec les Yakuzas, ça ne rigole pas ! J’ai eu affaire à un bien bon album qui est l’osmose réussie de deux choses : celle d’un scénariste passionné de la culture asiatique et celle d’un dessinateur japonais. Japonais ?… non, ceci n’est pas un manga. Takahashi y va d’un très beau trait réaliste, minutieux, pointilleux même dans la conception de ses personnages et décors. L’histoire générale est pourtant simple : celle d’un règlement de comptes. Seulement voilà : c’est très costaud autant que sanglant. Je n’ai pas boudé mon plaisir à la lecture de cette « mini » fresque et ai vraiment apprécié cette montée de la violence qui, page après page, tient vraiment l’œil et l’esprit en éveil. Une bonne histoire –simple quand même, un très bon style graphique « à l’européenne » et –je tiens à le mentionner- une colorisation de Wang Peng, un jeune chinois qui sait ce que « mettre en couleurs » veut dire. Histoire+dessin+couleurs : trois voies diverses d’un travail de BD ici réunies dans une très bonne suite de « Sept ».
Le Photographe
Je n’avais lu que le premier tome, qui m’avait plu. Et j’ai profité de l’intégrale pour me faire une idée… enfin… des idées sur le sujet. Ce « photographe » ?… c’est Didier Lefèvre qui nous livre ses souvenirs de voyages ; mais pas dans le style « Antoine et ses îles paradisiaques ». Non, ici c’est un autre vécu ; celui de visites dans les quatre coins du monde et –surtout- son passage en Afghanistan. Lefèvre livre un véritable témoignage qui interpelle. Il se livre ainsi à vous au travers d’un curieux –mais réussi- mélange de BD et de photographies. Et ce mélange –qui aurait pu donner n’importe quoi- vous happe et ne vous lâche plus. Lefèvre donne une véritable intensité à ce récit, à cette expérience d’un homme parmi d’autres hommes, d’autres coutumes, d’autres vies. Lefèvre m’a fait vivre avec ces hommes, dans le sable, le désert, la montagne et m’a fait découvrir leurs attentes, leurs espoirs, leurs combats. Le « photographe » ?... une plongée-vérité dans un monde lointain et pourtant si proche de par nombre des idéaux que véhiculent ces hommes qui ne demandent qu’une chose : exister. Costaud. Très.
Long John Silver
Le scénario général est quand même pas mal : imaginer ce qu’est devenu ce fameux pirate quelques années après la fin du roman. « Long John Silver » est une histoire sombre, très sombre même. J’ai une fois de plus plongé avec un vrai bonheur dans la « grande aventure ». Une histoire attachante, des personnages, des décors vraiment réussis par un graphisme attractif ; un diptyque qui ne laisse pas indifférent. J’ai apprécié le travail de Lauffray qui –outre un dessin « haut la main »- se montre un excellent coloriste (sans oublier Thimothée Montaigne) ; nous emmenant ainsi dans de très belles pages qui vous rivent vraiment l’œil. Quatre tomes sont normalement prévus pour ce « retour » du personnage mythique de « L’Ile au Trésor ». Le niveau du second tome étant –pour moi- supérieur au premier, où les auteurs s’arrêteront-ils ?... car je ressens l’impression qu’ils feront encore mieux. Vraiment bien bon.
Timing
J’aime pas trop les mangas, mais ça… ça m’a plu ! Un très bon triptyque qui décortique une histoire assez simple sauf que : plusieurs personnages que l’on pourraient croire normaux possèdent en fait des pouvoirs assez extraordinaires comme arrêter le temps, prédire le futur, revenir dans le temps quelques secondes en arrière. Et puis il y a Ja-Gi qui –elle- fait des rêves prémonitoires, dont celui d’un suicide collectif dans le lycée où elle enseigne. Pourra-telle l’empêcher ?… sera-ce possible ?… et comment ?… Et tout l’art de l’auteur est de ciseler cette histoire en trois phases bien distinctes. Il travaille comme au cinéma, usant de « travellings » pour ensuite faire connaître et intervenir ses personnages. Et ces phases sont tout bonnement précises, ciselées. Rien ne se perd dans la narration qui évolue au fil des pages ; ce dans un suspense qui monte en gradation. Un suspense qui, aux deux tiers de l’histoire, s’épaissit d’ailleurs avec le décès d’un des « héros ». Mise en place des personnages et évolution du postulat – seconde partie qui s’achève avec ce qu’on pourrait appeler le « jour J » - et troisième opus pour connaître la fin de cette histoire millimétrée. Le dessin ?.. peut-on le considérer comme « simple » ?… je ne pense pas. La ligne –comme les intervenants- a du caractère et –même si « simplifiée »- est assez tonique. Pas de blablabla ici : des faits, tout simplement, qui tiennent les yeux et l’esprit attentifs aux nombreux rebondissements. Que tout ceci est donc bien fait ; un véritable scénario prêt pour le cinéma. Et du manga comme ça, j’en redemande. Ah que oui !…