La série Rivages/noir m'avait déjà interpellé avec les bons Pierre qui roule et Sur les quais (un petit bémol sur ce dernier), et elle finit de me convaincre avec ce nouvel opus, très réussi, qui adapte brillamment un roman de Denis Lehane, maître du roman noir américain (Mystic River, les aventures des détectives Kenzie et Gennaro,...).
Certains diront que la fin la fin est prévisible, et alors ? Je préfère les intrigues où le lecteur peut deviner ce qui se trame tout en étant maintenu en haleine, plutôt que les récits opaques suivi des révélations finales, qui vous font dire "ha, mais oui, il y a deux lignes page 25 et 168, qui pourraient laisser à penser, à la troisième lecture, que...", façon James Ellroy. Donc du tout bon pour le scénario.
Pour ce qui est du dessin, même s'il contribue à l'ambiance trouble de l'intrigue, je trouve tout de même qu'il comporte quelques imperfections, et que, comme dit précédemment, on a parfois du mal à différencier les personnages (notamment les deux marshals lorsqu'ils portent leur chapeau). Et même si cela n'a pas trop gêné ma lecture, je ne puis me résoudre à mettre la note maximale à cette bd.
J'ai littéralement adoré ce récit qui raconte l'histoire du premier être vivant à avoir été en orbite dans l'espace. Laïka était une chienne pesant à peine 6 kilos. Grâce à elle, ce fut une victoire pour l'homme qui savait qu'il pouvait désormais aller également dans l'espace. Elle est devenue le chien le plus célèbre au monde.
Ce sont également toutes les premières années de la conquête de l'espace que nous revivons avec cet exploit soviétique. Les Américains peinaient encore à cette époque là avant de se rattraper bien des années plus tard dans la conquête de la Lune. Laïka est malheureusement devenue le symbole de la propagande communiste. Elle a été également sacrifiée pour faire plaisir au Premier Secrétaire Nikita Khrouchtchev qui avait imposé des délais de mise en orbite trop court pour le faire coïncider avec la date d'anniversaire de la Révolution d'octobre (le 40ème si je ne m'abuse).
Il y a près de 200 pages d'où une lecture assez intensive. L'auteur retrace le destin extraordinaire et tragique de cet animal errant dans les rues de Moscou qui avait derrière lui un passé bien tumultueux. A vrai dire, on ne savait rien en Occident de cette chienne mis à part son exploit. Grâce à ce récit, on pourra connaître tous les détails insoupçonnés. C'est vraiment formidable. L'auteur a fait de véritables recherches d'archives. Le travail qui s'ensuit est de toute première qualité.
Dans son récit, il a privilégié la dimension humaine en racontant également l'histoire des personnages qui ont croisé le chemin de cette gentille chienne. Ainsi, on fait connaissance avec Korolev, l'ingénieur en chef du programme, qui avait échappé 18 ans plus tôt aux purges de Staline en passant par le goulag. On suivra également Yelena, la technicienne du laboratoire en charge de la santé de Laïka et qui a tout fait pour la sauver d'une mort inexorable.
Le graphisme pourra étonner au départ le lecteur. Il y a par ailleurs des cases très petites. Est-ce que ce sentiment de claustrophobie était voulu par l'auteur ? Il ne manque pas d'audace et ne tombe jamais dans le jeu de juger un système politique plutôt qu'un autre. Un vrai travail de professionnel objectif ! On ne peut qu'applaudir !
En tout cas, cette aventure un peu triste m'a bien plu d'autant qu'elle fait partie maintenant de l'Histoire. Cette pauvre chienne méritait cet hommage :(
Après avoir assuré le dessin du deuxième tome de Voltige et Ratatouille (Les voleurs de salsifis) puis avoir réalisé le scénario des deux tomes de la série "Les démons de Dunwich", Steve Baker nous livre ici son premier album solo, le premier tome de "La vie en slip".
Ce premier opus tout public nous plonge avec délice dans la vie quotidienne chaotique et les questionnements existentiels de 3 jeunes losers magnifiques de cour de récré : Jean-Paul Farte, Pedro Spinouza & Gilles Delouze. Leurs noms l'indiquent, ils auraient pu avoir un tout autre destin à une lettre près (leurs noms de famille ne vous rappellent rien ?).
Les gags se suivent sans se ressembler, l'humour est là. Le dessin fort sympathique, très expressif, rajoute au comique grotesque d'une mise en scène assez simple et efficace. La couleur est aussi une actrice efficace de la narration qui surprend assez souvent par sa présence accompagnant agréablement la lecture.
On ressort de cette lecture fraîche et légère avec une envie : mener aussi tout simplement la vie en slip.
Jusqu'ici, je m'étais concentré sur les oeuvres produites par les grandes maisons d'édition qui composent le paysage de la bande dessinée. Cependant, j'ai l'occasion désormais de découvrir une multitude d'oeuvres émanant de maisons moins connues. J'ai souvent été déçu car non seulement le dessin est plutôt brouillon mais les récits ne cassent pas des briques. C'est souvent du domaine de l'expérimental où le minimalisme graphique est roi.
J'ai même l'impression que c'est le terreau véritablement idéal pour des jeunes auteurs encore inexpérimentés. Ils seront peut-être remarqués par les principaux éditeurs pour venir un jour les rejoindre ce qui doit constituer une consécration dans leur vie d'auteur pour peu que leur série fonctionne par la suite. Bon, ceci n'est que mon avis tout à fait personnel.
"Droit dans le mûr" sera mon premier 4 étoiles et coup de coeur par rapport à un auteur que je ne connais pas mais qui pourrait aisément égaler les plus grands. Fabcaro mériterait d'être embauché à côté de Manu Larcenet. Son humour et son style m'ont totalement séduit. Bien sûr, le sujet ne pouvait que me plaire à savoir la crise de la trentaine où l'on devient adulte peu à peu. Je vais allègrement sur les 40 ans et pourtant dans ma tête, je réagis souvent comme un adolescent attardé (ne suis-je pas un lecteur de bd? ). J'ai pourtant des enfants ainsi que le poids des responsabilités.
Je me reconnais presque totalement en lui quand il doit affronter les dîners de groupe où il n'arrive pas à sortir un mot. Je me reconnais également quand il n'arrive pas à dire "non" et à s'affirmer davantage. Bon, j'ai évolué depuis mais je suis également passé par toutes ces étapes. A travers cette autobiographie, je me suis clairement identifié. Il est clair que dès lors, tout devient plus facile.
Bon, je sais quand même remplir un formulaire administratif et je n'utilise pas des lotions pour me faire pousser des cheveux. Il ne faut quand même pas exagérer ! Pour le reste, je vais essayer de faire un régime pour perdre au moins 12 kilos afin de faire disparaître ma bedaine. J'étais si mignon dans la vingtaine. Oui, c'est la vraie crise de la trentaine ! :((
Certains affirment que Renaud Dillies recycle les mêmes idées, encore et encore… c’était peut-être vrai pour ses œuvres précédentes (et encore, moi ça ne me dérangeait pas plus que ca !). Mais je trouve cette affirmation un peu injuste dans le cas de « Bulles et Nacelle ». Les thèmes chers à l’auteur (l’amour et la musique) laissent ici la place à ceux de la solitude et de la créativité artistique. C’est beau, poétique sans trop en faire (j’ai beaucoup aimé la représentation de la solitude) et j’ai été touché par la vie de Charlie, simple et compliquée à la fois.
Et puis alors je trouve que Dillies s’est surpassé au niveau du dessin ! Regardez moi ces planches dans la galerie ! Son style est mignon à souhait, et transporte le lecteur dans un univers féerique et onirique… Certaines cases me rappellent les contes de mon enfance.
Bref, une belle histoire magnifiquement illustrée, et le travail d’édition de Dargaud est superbe, ce qui ne gâche rien… un bien bel objet, et un coup de cœur !
Voilà une bande dessinée de Frank Miller que je voulais lire depuis bien longtemps mais elle ne m’était jamais tombée entre les mains. Jusqu'à maintenant !
J'aime les récits historiques lorsqu'ils sont si bien contés. Qu'on est loin d'un pompeux Jacques Martin ! On vit véritablement la bataille au milieu des ces Spartiates prêt à tout donner. Des chefs d'entreprise rêveraient d'avoir des employés aussi modèles prêt à se sacrifier pour la bonne cause !
Ici, il s'agit de défendre la Grèce, dernier bastion de civilisation éclairée du monde antique. Ces hommes se battent pour l'honneur. C'est un parfait exemple d'intégrité face aux promesses alléchantes de l'envahisseur. Ne jamais rien céder. Oui, on pourrait suivre cet exemple mais le monde serait sans doute ravagé si la diplomatie n'existait pas. Il faut toujours lâcher quelque chose pour obtenir la paix. C'est peut-être en cela que 300 est apparu un peu totalitaire aux yeux de certains lecteurs.
Je n'ai jamais voulu voir le film car j'avais été écœuré par le violent Sin City. La violence à l'état brut n'a jamais provoqué chez moi une admiration morbide ou une excitation surannée. La bd me paraît le support idéal pour une telle histoire. On reconnaîtra beaucoup de qualités dans la construction de 300 à commencer par un format adapté et original. La narration est le gros point fort car elle nous transporte littéralement dans la Grèce antique.
Je ne m’attendais pas du tout à revoir la mention de Renaud Dillies sur une couverture des éditions Paquet ! C’est donc vraiment par hasard que je suis tombé sur « Le Jardin d’hiver ». Je ne m’attendais pas non plus à ce que Renaud Dillies abandonne ses crayons pour les laisser à un autre auteur ! C’est donc avec beaucoup de curiosité que je me suis mis à feuilleter cet album…
« Le jardin d’hiver » met en scène un brave jeune garçon de café qui se demande bien ce qu’il fout sur la terre jusqu’au jour où il rend visite à son voisin du dessus pour lui demander de réparer une fuite d’eau. Le vieil homme l’accueille en le prenant pour son fils…
Les fans de Renaud Dillies seront surpris de découvrir un recueil assez loin de ce que l’auteur a fait jusqu’à maintenant, c'est-à-dire assez loin du monde du jazz (enfin ! ). Et puis, pour une fois, les bédéphiles auront droit à un récit de cet auteur sur la vie plus optimiste que ce qu’il faisait d’habitude.
Bien que le scénario de Renaud Dillies ne soit guère original et tienne sur une ligne, j’ai passé un excellent moment de lecture avec « Le jardin d’hiver » ! Cette histoire m’est apparue très touchante et empreinte d’une mélancolie qui a su m’émouvoir. C’est aussi une petite fable sur la vie, sur ces petits moments de chaleur humaine qui peuvent nous redonner du sens à la vie.
Le graphisme de Grazia La Padula ? Je le trouve magnifique ! A mon avis, son dessin est plein de détails, les personnages sont expressifs, la mise en couleurs est vraiment excellente et puis, il y a surtout ce style très personnel de l’auteur qui sied à merveille au scénario de Renaud Dillies : une vraie réussite !
J’ai beaucoup aimé ce nouvel album de la collection « Blandice ». Et puis, pour une fois, Renaud Dillies nous présente un récit sur la vie avec une vision plus optimiste que ce qu’il faisait jusqu’à maintenant. C’est une histoire qui m’a touché par sa simplicité et aussi par son thème universel sur la richesse des rapports humains. En plus, j’ai adoré le coup de patte très personnel de Grazia La Padula (elle est lauréate du prix « Jeunes Talents» au festival international de la bande dessinée d’Angoulême de 2007).
Vraiment, un très bel album ce « Jardin d’hiver » !
Une série débile comme j'aime ! Gotlib et Lob ridiculisent les clichés que certains ont des français (Notamment le béret et la baguette) avec un héros 100% patriotique et un peu xénophobe sur les bords.
Le scénario est hilarant, pas autant que dans d'autre oeuvres de Gotlib, mais hilarant quand même.
Au dessin, je préfère Alexis et Solé. Je trouve le trait des autres un peu moche. Surtout Gossens qui m'avait habitué à mieux.
Hé L' Ymagier ! J'ai lu l'album paru chez Glénat et je peux te dire ce qu'il contient. Il y a une histoire des années 50 (Le génie à six têtes), une histoire d'une page qui fait penser à une fable (Nasdine et l'usurier) et une histoire des années 60 (La vengeance d'Akhamon).
Je peux aussi te dire que j'aime beaucoup ces trois histoires ! J'avais un peu peur au début de l'album car les images sont très figées. C'était aussi le cas, par exemple, dans Ragnar, mais au moins il y avait de belles couleurs alors qu'ici je trouve que c'est moche.
Heureusement, le scénariste sait comment captiver son public ! C'est de la bonne vieille BD d'aventure comme je l'aime. Les histoires me font rêver et je me suis tout de suite attaché au héros. C'est simple, j'ai tellement été embarqué dans les histoires qu'à la fin je trouvais le dessin dynamique ! Il faut une intégrale pour cette série !
Une bonne série policière jeunesse. Si les 15-20 derniers albums sont n'importe quoi autant scénario que dessins, ce n'était pas le cas avant et on avait même de vrais chefs d'oeuvre dans les 50 premiers albums.
Durant cette période, il y avait des scénarios qui nous tenaient en haleine jusqu'à la fin et c'était crédible. Le dessin de Tibet était excellent et il nous montrait qu'il était autant à l'aise dans le dessin comique que dans le réalisme.
Je vous conseille donc de lire les plus vieux et oublier ceux faits à partir des années 90.
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La série Rivages/noir m'avait déjà interpellé avec les bons Pierre qui roule et Sur les quais (un petit bémol sur ce dernier), et elle finit de me convaincre avec ce nouvel opus, très réussi, qui adapte brillamment un roman de Denis Lehane, maître du roman noir américain (Mystic River, les aventures des détectives Kenzie et Gennaro,...). Certains diront que la fin la fin est prévisible, et alors ? Je préfère les intrigues où le lecteur peut deviner ce qui se trame tout en étant maintenu en haleine, plutôt que les récits opaques suivi des révélations finales, qui vous font dire "ha, mais oui, il y a deux lignes page 25 et 168, qui pourraient laisser à penser, à la troisième lecture, que...", façon James Ellroy. Donc du tout bon pour le scénario. Pour ce qui est du dessin, même s'il contribue à l'ambiance trouble de l'intrigue, je trouve tout de même qu'il comporte quelques imperfections, et que, comme dit précédemment, on a parfois du mal à différencier les personnages (notamment les deux marshals lorsqu'ils portent leur chapeau). Et même si cela n'a pas trop gêné ma lecture, je ne puis me résoudre à mettre la note maximale à cette bd.
Laïka
J'ai littéralement adoré ce récit qui raconte l'histoire du premier être vivant à avoir été en orbite dans l'espace. Laïka était une chienne pesant à peine 6 kilos. Grâce à elle, ce fut une victoire pour l'homme qui savait qu'il pouvait désormais aller également dans l'espace. Elle est devenue le chien le plus célèbre au monde. Ce sont également toutes les premières années de la conquête de l'espace que nous revivons avec cet exploit soviétique. Les Américains peinaient encore à cette époque là avant de se rattraper bien des années plus tard dans la conquête de la Lune. Laïka est malheureusement devenue le symbole de la propagande communiste. Elle a été également sacrifiée pour faire plaisir au Premier Secrétaire Nikita Khrouchtchev qui avait imposé des délais de mise en orbite trop court pour le faire coïncider avec la date d'anniversaire de la Révolution d'octobre (le 40ème si je ne m'abuse). Il y a près de 200 pages d'où une lecture assez intensive. L'auteur retrace le destin extraordinaire et tragique de cet animal errant dans les rues de Moscou qui avait derrière lui un passé bien tumultueux. A vrai dire, on ne savait rien en Occident de cette chienne mis à part son exploit. Grâce à ce récit, on pourra connaître tous les détails insoupçonnés. C'est vraiment formidable. L'auteur a fait de véritables recherches d'archives. Le travail qui s'ensuit est de toute première qualité. Dans son récit, il a privilégié la dimension humaine en racontant également l'histoire des personnages qui ont croisé le chemin de cette gentille chienne. Ainsi, on fait connaissance avec Korolev, l'ingénieur en chef du programme, qui avait échappé 18 ans plus tôt aux purges de Staline en passant par le goulag. On suivra également Yelena, la technicienne du laboratoire en charge de la santé de Laïka et qui a tout fait pour la sauver d'une mort inexorable. Le graphisme pourra étonner au départ le lecteur. Il y a par ailleurs des cases très petites. Est-ce que ce sentiment de claustrophobie était voulu par l'auteur ? Il ne manque pas d'audace et ne tombe jamais dans le jeu de juger un système politique plutôt qu'un autre. Un vrai travail de professionnel objectif ! On ne peut qu'applaudir ! En tout cas, cette aventure un peu triste m'a bien plu d'autant qu'elle fait partie maintenant de l'Histoire. Cette pauvre chienne méritait cet hommage :(
La Vie en slip
Après avoir assuré le dessin du deuxième tome de Voltige et Ratatouille (Les voleurs de salsifis) puis avoir réalisé le scénario des deux tomes de la série "Les démons de Dunwich", Steve Baker nous livre ici son premier album solo, le premier tome de "La vie en slip". Ce premier opus tout public nous plonge avec délice dans la vie quotidienne chaotique et les questionnements existentiels de 3 jeunes losers magnifiques de cour de récré : Jean-Paul Farte, Pedro Spinouza & Gilles Delouze. Leurs noms l'indiquent, ils auraient pu avoir un tout autre destin à une lettre près (leurs noms de famille ne vous rappellent rien ?). Les gags se suivent sans se ressembler, l'humour est là. Le dessin fort sympathique, très expressif, rajoute au comique grotesque d'une mise en scène assez simple et efficace. La couleur est aussi une actrice efficace de la narration qui surprend assez souvent par sa présence accompagnant agréablement la lecture. On ressort de cette lecture fraîche et légère avec une envie : mener aussi tout simplement la vie en slip.
Droit dans le mûr
Jusqu'ici, je m'étais concentré sur les oeuvres produites par les grandes maisons d'édition qui composent le paysage de la bande dessinée. Cependant, j'ai l'occasion désormais de découvrir une multitude d'oeuvres émanant de maisons moins connues. J'ai souvent été déçu car non seulement le dessin est plutôt brouillon mais les récits ne cassent pas des briques. C'est souvent du domaine de l'expérimental où le minimalisme graphique est roi. J'ai même l'impression que c'est le terreau véritablement idéal pour des jeunes auteurs encore inexpérimentés. Ils seront peut-être remarqués par les principaux éditeurs pour venir un jour les rejoindre ce qui doit constituer une consécration dans leur vie d'auteur pour peu que leur série fonctionne par la suite. Bon, ceci n'est que mon avis tout à fait personnel. "Droit dans le mûr" sera mon premier 4 étoiles et coup de coeur par rapport à un auteur que je ne connais pas mais qui pourrait aisément égaler les plus grands. Fabcaro mériterait d'être embauché à côté de Manu Larcenet. Son humour et son style m'ont totalement séduit. Bien sûr, le sujet ne pouvait que me plaire à savoir la crise de la trentaine où l'on devient adulte peu à peu. Je vais allègrement sur les 40 ans et pourtant dans ma tête, je réagis souvent comme un adolescent attardé (ne suis-je pas un lecteur de bd? ). J'ai pourtant des enfants ainsi que le poids des responsabilités. Je me reconnais presque totalement en lui quand il doit affronter les dîners de groupe où il n'arrive pas à sortir un mot. Je me reconnais également quand il n'arrive pas à dire "non" et à s'affirmer davantage. Bon, j'ai évolué depuis mais je suis également passé par toutes ces étapes. A travers cette autobiographie, je me suis clairement identifié. Il est clair que dès lors, tout devient plus facile. Bon, je sais quand même remplir un formulaire administratif et je n'utilise pas des lotions pour me faire pousser des cheveux. Il ne faut quand même pas exagérer ! Pour le reste, je vais essayer de faire un régime pour perdre au moins 12 kilos afin de faire disparaître ma bedaine. J'étais si mignon dans la vingtaine. Oui, c'est la vraie crise de la trentaine ! :((
Bulles & Nacelle
Certains affirment que Renaud Dillies recycle les mêmes idées, encore et encore… c’était peut-être vrai pour ses œuvres précédentes (et encore, moi ça ne me dérangeait pas plus que ca !). Mais je trouve cette affirmation un peu injuste dans le cas de « Bulles et Nacelle ». Les thèmes chers à l’auteur (l’amour et la musique) laissent ici la place à ceux de la solitude et de la créativité artistique. C’est beau, poétique sans trop en faire (j’ai beaucoup aimé la représentation de la solitude) et j’ai été touché par la vie de Charlie, simple et compliquée à la fois. Et puis alors je trouve que Dillies s’est surpassé au niveau du dessin ! Regardez moi ces planches dans la galerie ! Son style est mignon à souhait, et transporte le lecteur dans un univers féerique et onirique… Certaines cases me rappellent les contes de mon enfance. Bref, une belle histoire magnifiquement illustrée, et le travail d’édition de Dargaud est superbe, ce qui ne gâche rien… un bien bel objet, et un coup de cœur !
300
Voilà une bande dessinée de Frank Miller que je voulais lire depuis bien longtemps mais elle ne m’était jamais tombée entre les mains. Jusqu'à maintenant ! J'aime les récits historiques lorsqu'ils sont si bien contés. Qu'on est loin d'un pompeux Jacques Martin ! On vit véritablement la bataille au milieu des ces Spartiates prêt à tout donner. Des chefs d'entreprise rêveraient d'avoir des employés aussi modèles prêt à se sacrifier pour la bonne cause ! Ici, il s'agit de défendre la Grèce, dernier bastion de civilisation éclairée du monde antique. Ces hommes se battent pour l'honneur. C'est un parfait exemple d'intégrité face aux promesses alléchantes de l'envahisseur. Ne jamais rien céder. Oui, on pourrait suivre cet exemple mais le monde serait sans doute ravagé si la diplomatie n'existait pas. Il faut toujours lâcher quelque chose pour obtenir la paix. C'est peut-être en cela que 300 est apparu un peu totalitaire aux yeux de certains lecteurs. Je n'ai jamais voulu voir le film car j'avais été écœuré par le violent Sin City. La violence à l'état brut n'a jamais provoqué chez moi une admiration morbide ou une excitation surannée. La bd me paraît le support idéal pour une telle histoire. On reconnaîtra beaucoup de qualités dans la construction de 300 à commencer par un format adapté et original. La narration est le gros point fort car elle nous transporte littéralement dans la Grèce antique.
Le Jardin d'hiver
Je ne m’attendais pas du tout à revoir la mention de Renaud Dillies sur une couverture des éditions Paquet ! C’est donc vraiment par hasard que je suis tombé sur « Le Jardin d’hiver ». Je ne m’attendais pas non plus à ce que Renaud Dillies abandonne ses crayons pour les laisser à un autre auteur ! C’est donc avec beaucoup de curiosité que je me suis mis à feuilleter cet album… « Le jardin d’hiver » met en scène un brave jeune garçon de café qui se demande bien ce qu’il fout sur la terre jusqu’au jour où il rend visite à son voisin du dessus pour lui demander de réparer une fuite d’eau. Le vieil homme l’accueille en le prenant pour son fils… Les fans de Renaud Dillies seront surpris de découvrir un recueil assez loin de ce que l’auteur a fait jusqu’à maintenant, c'est-à-dire assez loin du monde du jazz (enfin ! ). Et puis, pour une fois, les bédéphiles auront droit à un récit de cet auteur sur la vie plus optimiste que ce qu’il faisait d’habitude. Bien que le scénario de Renaud Dillies ne soit guère original et tienne sur une ligne, j’ai passé un excellent moment de lecture avec « Le jardin d’hiver » ! Cette histoire m’est apparue très touchante et empreinte d’une mélancolie qui a su m’émouvoir. C’est aussi une petite fable sur la vie, sur ces petits moments de chaleur humaine qui peuvent nous redonner du sens à la vie. Le graphisme de Grazia La Padula ? Je le trouve magnifique ! A mon avis, son dessin est plein de détails, les personnages sont expressifs, la mise en couleurs est vraiment excellente et puis, il y a surtout ce style très personnel de l’auteur qui sied à merveille au scénario de Renaud Dillies : une vraie réussite ! J’ai beaucoup aimé ce nouvel album de la collection « Blandice ». Et puis, pour une fois, Renaud Dillies nous présente un récit sur la vie avec une vision plus optimiste que ce qu’il faisait jusqu’à maintenant. C’est une histoire qui m’a touché par sa simplicité et aussi par son thème universel sur la richesse des rapports humains. En plus, j’ai adoré le coup de patte très personnel de Grazia La Padula (elle est lauréate du prix « Jeunes Talents» au festival international de la bande dessinée d’Angoulême de 2007). Vraiment, un très bel album ce « Jardin d’hiver » !
Superdupont
Une série débile comme j'aime ! Gotlib et Lob ridiculisent les clichés que certains ont des français (Notamment le béret et la baguette) avec un héros 100% patriotique et un peu xénophobe sur les bords. Le scénario est hilarant, pas autant que dans d'autre oeuvres de Gotlib, mais hilarant quand même. Au dessin, je préfère Alexis et Solé. Je trouve le trait des autres un peu moche. Surtout Gossens qui m'avait habitué à mieux.
Nasdine Hodja
Hé L' Ymagier ! J'ai lu l'album paru chez Glénat et je peux te dire ce qu'il contient. Il y a une histoire des années 50 (Le génie à six têtes), une histoire d'une page qui fait penser à une fable (Nasdine et l'usurier) et une histoire des années 60 (La vengeance d'Akhamon). Je peux aussi te dire que j'aime beaucoup ces trois histoires ! J'avais un peu peur au début de l'album car les images sont très figées. C'était aussi le cas, par exemple, dans Ragnar, mais au moins il y avait de belles couleurs alors qu'ici je trouve que c'est moche. Heureusement, le scénariste sait comment captiver son public ! C'est de la bonne vieille BD d'aventure comme je l'aime. Les histoires me font rêver et je me suis tout de suite attaché au héros. C'est simple, j'ai tellement été embarqué dans les histoires qu'à la fin je trouvais le dessin dynamique ! Il faut une intégrale pour cette série !
Ric Hochet
Une bonne série policière jeunesse. Si les 15-20 derniers albums sont n'importe quoi autant scénario que dessins, ce n'était pas le cas avant et on avait même de vrais chefs d'oeuvre dans les 50 premiers albums. Durant cette période, il y avait des scénarios qui nous tenaient en haleine jusqu'à la fin et c'était crédible. Le dessin de Tibet était excellent et il nous montrait qu'il était autant à l'aise dans le dessin comique que dans le réalisme. Je vous conseille donc de lire les plus vieux et oublier ceux faits à partir des années 90.