Deuxième opus du duo, après l’excellent Les Trois cheveux blancs, le prince des écureuils en reprend le principe du conte (très) noir.
La narration, extrêmement présente, accentue encore cette impression de lire un conte de fée (ou plus exactement de sorcière, dans le cas présent). J’ai trouvé l’histoire à la fois respectueuse des principes du genre (les personnages (ogres, sorcières, animal chétif), l’univers (château et forêt) et la structure) et très originale dans sa manière de les accommoder. Yann signe en effet un scénario d’une grande qualité. Tordu, pervers et saupoudré d’humour noir (voir la dernière planche), son prince des écureuils est … ensorcelant.
Attention ! Si l’humour est présent, le récit est avant tout très amer et déprimant.
Le dessin d’Hausman est une fois de plus d’une grande qualité. J’ai trouvé son encrage plus soigné, plus net que d’habitude, mais je me demande si je ne préfère pas son dessin (ses illustrations, pour utiliser le terme le plus adéquat) lorsqu’il est libéré de toutes contraintes. L’artiste avoue lui-même ne pas être un véritable dessinateur de bandes dessinées et je le sens ici coincé par le format de l’objet. Les meilleures illustrations de cet album sont d’ailleurs, à mes yeux, celles qui ne respectent pas les dogmes du genre. Hausman nous offre alors, par exemple, une savoureuse scène de repas, qui justifie presque à elle seule l’achat du présent album.
A découvrir.
Décidément, Tezuka est excellent dans les sagas historiques remplies de rebondissements. Ici, il nous raconte un épisode de l'histoire de la Chine que je ne connaissais pas et c'est tant mieux. J'adore découvrir des périodes de l'histoire asiatique en lisant des mangas.
Les personnages sont intéressants et particulièrement Sanniang que je trouve très attachante et surtout originale. La narration de Tezuka est très fluide. Bien que l'histoire dure plus de 500 pages, l'intrigue est tellement intéressante que le livre se termine rapidement. La mise en scène est aussi très bonne. J'aime beaucoup les pages 189 à 191 et 514 et 515 qui utilisent des procédés que je n'avais jamais vus avant !
Dommage que l'histoire ne soit pas terminée, ça aurait pu être l'un des chefs d'œuvres de Osamu Tezuka.
Une très bonne série malheureusement peu connue.
Derrière un dessin un peu vieillot se cache une aventure passionnante remplie de bonnes idées. Le monde magique créé par Desberg est absolument magnifique et très bien réfléchi.
La seule chose que je n'ai pas aimé c'est la fin du troisième tome que je trouve un peu trop précipitée, mais cela ne fait rien car le tome suivant, qui m'avait paru inutile au départ, clôt la série en beauté. En plus, on a droit à une chose que je n'ai jamais vue dans une série jeunesse ! C'est vraiment très original de l'avoir fait.
"Transat" est le dernier album en date d'Aude Picault, la talentueuse auteure de, entre autres, Moi je, Papa, et l'âme de Claude des Chicou-chicou. J'aime beaucoup Aude Picault : son dessin est sensible et personnel, avec il me semble le même sens du détail qui fait mouche et la même poésie qu'un Sempé, s'il fallait lui trouver une parenté. Et il ressort de ses oeuvres, même les plus commerciales comme Eva, une grande intelligence, beaucoup d'humour, et un talent certain pour les dialogues.
Une fois encore, ce tome ne déçoit pas. Aude Picault y raconte sa vie, ses rencontres, alors qu'elle traverse une phase de doute, et part se ressourcer dans une traversée de l'atlantique en voilier. C'est une oeuvre résolument personnelle, un peu décousue, qui m'a touchée, même si tous les passages ne m'ont pas également intéressée. Les quelques doubles pages représentant juste la mer dans différentes conditions d'éclairage et de météo sont toutes simples, mais tout simplement splendides.
L'amertume d'Aude Picault dans cet album fait écho à l'amertume de Claude à la fin de chicou-chicou. On est peinés de la voir ainsi déprimée et désabusée par son travail... je pense que beaucoup de personnes se reconnaitront dans ce personnage de jeune adulte qui voudrait vivre une vie plus exaltante que le simple "métro-boulot-dodo"...
Une voiture sur une route, un couple prend en stop un jeune homme.
La suite, une sorte de "Hitcher" plus orienté humour noir que gore.
J'ai passé un excellent moment de lecture.
Certes, le dessin est très original, gras mais avec de très bons cadrages. Il sert à merveille l'histoire et finalement c'est ce qu'on lui demande. Il apporte également une personnalité à ce récit qui se démarque singulièrement des productions classiques.
J'aime être surpris quand j'ouvre une BD. Avec ce one shot, j'ai été servi.
Il y a beaucoup de pépites dans les BD "indépendantes", il faut savoir sortir des chemins battus pour être récompenser.
Je conseille vivement cette BD à ne pas prendre au premier degré.
Décidément, j'aime ce dessin, j'aime cette ambiance et j'aime cette époque. C'est tellement loin de tout ce qui fait notre mode de pensée à nous, tellement ahurissant parfois de violence ou d'honneur poussé à l'extrême, même quand il s'agit de tueries ou de viles manigances. Aucun autre récit ne bouscule à ce point mon mode de pensée occidental.
On retrouve ici le même style graphique que dans Lone Wolf & Cub ou les œuvre d'Hiroshi Hirata : du noir et blanc à l'encre de chine d'une grande finesse pour ce qui est de l'architecture, des regards noirs et intenses, des morphologies et des expressions parfois franchement torturées et des scènes d'action vraiment efficaces et dynamiques.
Le scénario est assez proche de celui du loup solitaire et de son fils (il faut dire qu'on a ici affaire au même scénariste) avec deux axes distincts : après deux / trois tomes qui sont, comme le dit Gaston, une suite un peu répétitive d'enquêtes parfois confuses et résolues vite fait bien fait (surtout dans le T1), on se retrouve ensuite dans une intrigue qui tient beaucoup plus de la quête initiatique et de la vengeance programmée, quête boostée par la maladie qui ronge Hasegawa, le chef de la brigade.
J'avoue que les combats de sumo ne sont pas aussi "élégants" à mes yeux qu'un bon coup de sabre, même si ceux du T5 donnent une impression de dynamisme assez éloigné des combats de sumo que l'on peut voir de nos jours. Hanatarô, qui est un sumo du genre "armoire à glace tout en musclés" et pas du genre (passez-moi l'expression) "gras", semble parfois en avoir plus dans la fibre musculaire que dans les neurones. Cette impression est souvent accentuée par le mépris et la violence (qui m'ont parfois choquée) que manifeste Hasegawa à son égard lorsqu'il commet des erreurs ou prend des initiatives malencontreuses. Mais son dévouement à l'égard de son chef et sa volonté à toutes épreuves sont impressionnants. Mon seul regret est la disparition un peu prématurée de Shobê Hamajima, le voleur des tomes 3 et 4 : il était pour moi, entre force et intelligence, le personnage le plus équilibré de l'histoire (soupir).
Comme souvent dans ces séries, on apprend beaucoup de choses sur le Japon de cette époque et notamment la manière dont certains arts ont pu franchir ses barrières isolationnistes pour finalement faire partie intégrante de sa culture. Mon impression qui n'était qu'au niveau d'un 3/5 au départ ne fait que s'améliorer au fil des pages. Je conseille sans hésiter sa lecture, d'autant plus que, terminée en 6 tomes, elle aura donc l'immense avantage de ne pas traîner en longueur.
Pour finir, une mention spéciale à ce qui est à mes yeux le plus beau dessin de ces 5 premiers tomes : la page 69 du T5.
Malgré tout le bien que l’on en disait, je me méfiais de ce roman graphique, dont les auteurs m’avaient plus habitué à leur humour potache et pataud qu’à leurs facultés d’analyse des sentiments humains.
Je me suis pris une claque ! Et une fameuse …
Bien sûr, l’humour potache est toujours présent, surtout au début du récit. Mais, dès le départ, les auteurs font sentir que derrière ce vernis se cachent des petites douleurs sournoises. Et si les personnages utilisent la technique du « je vais bien, tout va bien », le lecteur sent directement que la vérité est toute autre.
Le parallélisme avec Quelques jours avec un menteur est immédiat. Cependant, si Etienne Davodeau s’était plus attardé sur quatre trentenaires face au premier bilan de leur vie, le duo Fane/Jim décortique les tumultes de couples en prise avec la fameuse crise de la quarantaine (et son démon de midi).
Ce long roman (presque 300 pages) se dévore, tant la justesse de ton, la progression narrative, le charisme des personnages, l’équilibre entre humour et moments plus sombres et le dynamisme du récit sont excellents. 3 hommes, trois femmes (mais pas trois couples), suffisent pour que beaucoup d’entre nous, proches de la quarantaine, se reconnaissent au travers des réflexions des différents protagonistes.
Attention, ce récit n’est pas d’une incroyable finesse. L’analyse des sentiments est très conventionnelle, et les personnages plutôt stéréotypés. Mais le charme opère car ces gens me paraissent proches de moi. Je me reconnais en eux, comprends et partage certaines de leurs réflexions, quand bien même celles-ci manquent parfois de nuance ou de subtilité.
Seules, les 20 dernières pages auront été en deçà de mes espérances. En effet, j’ai trouvé la scène du restaurant ratée et l’épilogue trop facile. Les auteurs évitent certaines explications et clôturent leur récit d’une jolie manière (d’un point de vue graphique) mais trop abrupte pour me satisfaire.
Finalement, j’ai trouvé que Fane et Jim ont gardé le meilleur de leur humour, pour l’associer à une réflexion plus profonde. Les grosses vannes trouvent alors une raison d’être du fait qu’elles permettent aux protagonistes de cacher leurs propres fêlures.
Au niveau graphique, j’ai trouvé le trait … intéressant. Il m’aura souvent rappelé le Dany de Histoire sans Héros, même si le présent récit est en noir et blanc. Sans être exceptionnel, il est très lisible, permet de facilement différencier les différents protagonistes et (cerise sur le gâteau) ne se contente pas du strict minimum en matière de décors.
Il est également amusant d’essayer de retrouver les personnages de chacun des auteurs. Ceux-ci se sont en effet partagé la tâche et dessinent et animent chacun leurs propres héros. Et si tout a été fignolé (du point de vue graphique) par le seul Fane, il est par moment assez aisé de reconnaître la patte de l’un ou l’autre. Et cette constatation est tout aussi valable pour l’aspect graphique que pour le dynamisme des dialogues ou la tournure d'esprit des personnages. En combinant ces trois paramètres, je pense pouvoir affirmer sans me tromper quel personnage ‘appartenait’ à quel auteur. Une manière amusante d’enrichir la lecture de ces très belles « petites éclipses ».
Quelle belle série humoristique ! Ce n'est pas toujours très marrant, mais les personnages sont tellement attachants que je m'en moque complètement des gags pas rigolos ! J'aime particulièrement la mémé qui a mauvais caractère. Sa méchanceté me fait bien rire. J'aime aussi la relation entre le petit garçon et Mamette. C'est mignon et cela donne souvent des situations drôles. Le dessin est absolument magnifique et particulièrement les couleurs. Ça donne une très belle ambiance à la série. Chapeau pour le dessinateur !
Certaines personnes comme moi aiment pouvoir imaginer que la magie existe. Utiliser des mots pour la magie permet de faire rêver.
De plus, je trouve qu'un auteur a le droit de changer de style, on ne peut pas le juger pour avoir voulu essayer une nouvelle chose.
C'est peut-être "gnan-gnan" pour certains mais pour d'autres, ça ne l'est peut-être pas et ça peut même être intéressant.
Encore une petite merveille dans la collection patte de mouche !!!
J'ai entamé la lecture sans savoir de quoi il en retournait.
La surprise en fut d'autant meilleure.
Cette petite BD est dense et bien scénarisée avec un humour noir comme j'aimerais en voir plus souvent.
Cette satire n'a qu'un petit défaut au niveau du dessin : globalement je l'ai appréciée mais il faut s'habituer aux personnages. En effet, Lehmann utilise beaucoup de hachures, du coup on dirait que les personnages n'ont pas de peau mais directement les muscles. C'est un style ;)
Ce one shot est idéal pour mettre un pied dans cette collection beaucoup plus intéressante que je pensais.
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Le Prince des Ecureuils
Deuxième opus du duo, après l’excellent Les Trois cheveux blancs, le prince des écureuils en reprend le principe du conte (très) noir. La narration, extrêmement présente, accentue encore cette impression de lire un conte de fée (ou plus exactement de sorcière, dans le cas présent). J’ai trouvé l’histoire à la fois respectueuse des principes du genre (les personnages (ogres, sorcières, animal chétif), l’univers (château et forêt) et la structure) et très originale dans sa manière de les accommoder. Yann signe en effet un scénario d’une grande qualité. Tordu, pervers et saupoudré d’humour noir (voir la dernière planche), son prince des écureuils est … ensorcelant. Attention ! Si l’humour est présent, le récit est avant tout très amer et déprimant. Le dessin d’Hausman est une fois de plus d’une grande qualité. J’ai trouvé son encrage plus soigné, plus net que d’habitude, mais je me demande si je ne préfère pas son dessin (ses illustrations, pour utiliser le terme le plus adéquat) lorsqu’il est libéré de toutes contraintes. L’artiste avoue lui-même ne pas être un véritable dessinateur de bandes dessinées et je le sens ici coincé par le format de l’objet. Les meilleures illustrations de cet album sont d’ailleurs, à mes yeux, celles qui ne respectent pas les dogmes du genre. Hausman nous offre alors, par exemple, une savoureuse scène de repas, qui justifie presque à elle seule l’achat du présent album. A découvrir.
Ikki Mandara
Décidément, Tezuka est excellent dans les sagas historiques remplies de rebondissements. Ici, il nous raconte un épisode de l'histoire de la Chine que je ne connaissais pas et c'est tant mieux. J'adore découvrir des périodes de l'histoire asiatique en lisant des mangas. Les personnages sont intéressants et particulièrement Sanniang que je trouve très attachante et surtout originale. La narration de Tezuka est très fluide. Bien que l'histoire dure plus de 500 pages, l'intrigue est tellement intéressante que le livre se termine rapidement. La mise en scène est aussi très bonne. J'aime beaucoup les pages 189 à 191 et 514 et 515 qui utilisent des procédés que je n'avais jamais vus avant ! Dommage que l'histoire ne soit pas terminée, ça aurait pu être l'un des chefs d'œuvres de Osamu Tezuka.
Gaspard de la nuit
Une très bonne série malheureusement peu connue. Derrière un dessin un peu vieillot se cache une aventure passionnante remplie de bonnes idées. Le monde magique créé par Desberg est absolument magnifique et très bien réfléchi. La seule chose que je n'ai pas aimé c'est la fin du troisième tome que je trouve un peu trop précipitée, mais cela ne fait rien car le tome suivant, qui m'avait paru inutile au départ, clôt la série en beauté. En plus, on a droit à une chose que je n'ai jamais vue dans une série jeunesse ! C'est vraiment très original de l'avoir fait.
Transat
"Transat" est le dernier album en date d'Aude Picault, la talentueuse auteure de, entre autres, Moi je, Papa, et l'âme de Claude des Chicou-chicou. J'aime beaucoup Aude Picault : son dessin est sensible et personnel, avec il me semble le même sens du détail qui fait mouche et la même poésie qu'un Sempé, s'il fallait lui trouver une parenté. Et il ressort de ses oeuvres, même les plus commerciales comme Eva, une grande intelligence, beaucoup d'humour, et un talent certain pour les dialogues. Une fois encore, ce tome ne déçoit pas. Aude Picault y raconte sa vie, ses rencontres, alors qu'elle traverse une phase de doute, et part se ressourcer dans une traversée de l'atlantique en voilier. C'est une oeuvre résolument personnelle, un peu décousue, qui m'a touchée, même si tous les passages ne m'ont pas également intéressée. Les quelques doubles pages représentant juste la mer dans différentes conditions d'éclairage et de météo sont toutes simples, mais tout simplement splendides. L'amertume d'Aude Picault dans cet album fait écho à l'amertume de Claude à la fin de chicou-chicou. On est peinés de la voir ainsi déprimée et désabusée par son travail... je pense que beaucoup de personnes se reconnaitront dans ce personnage de jeune adulte qui voudrait vivre une vie plus exaltante que le simple "métro-boulot-dodo"...
Dérapage
Une voiture sur une route, un couple prend en stop un jeune homme. La suite, une sorte de "Hitcher" plus orienté humour noir que gore. J'ai passé un excellent moment de lecture. Certes, le dessin est très original, gras mais avec de très bons cadrages. Il sert à merveille l'histoire et finalement c'est ce qu'on lui demande. Il apporte également une personnalité à ce récit qui se démarque singulièrement des productions classiques. J'aime être surpris quand j'ouvre une BD. Avec ce one shot, j'ai été servi. Il y a beaucoup de pépites dans les BD "indépendantes", il faut savoir sortir des chemins battus pour être récompenser. Je conseille vivement cette BD à ne pas prendre au premier degré.
Kajô, la corde fleurie
Décidément, j'aime ce dessin, j'aime cette ambiance et j'aime cette époque. C'est tellement loin de tout ce qui fait notre mode de pensée à nous, tellement ahurissant parfois de violence ou d'honneur poussé à l'extrême, même quand il s'agit de tueries ou de viles manigances. Aucun autre récit ne bouscule à ce point mon mode de pensée occidental. On retrouve ici le même style graphique que dans Lone Wolf & Cub ou les œuvre d'Hiroshi Hirata : du noir et blanc à l'encre de chine d'une grande finesse pour ce qui est de l'architecture, des regards noirs et intenses, des morphologies et des expressions parfois franchement torturées et des scènes d'action vraiment efficaces et dynamiques. Le scénario est assez proche de celui du loup solitaire et de son fils (il faut dire qu'on a ici affaire au même scénariste) avec deux axes distincts : après deux / trois tomes qui sont, comme le dit Gaston, une suite un peu répétitive d'enquêtes parfois confuses et résolues vite fait bien fait (surtout dans le T1), on se retrouve ensuite dans une intrigue qui tient beaucoup plus de la quête initiatique et de la vengeance programmée, quête boostée par la maladie qui ronge Hasegawa, le chef de la brigade. J'avoue que les combats de sumo ne sont pas aussi "élégants" à mes yeux qu'un bon coup de sabre, même si ceux du T5 donnent une impression de dynamisme assez éloigné des combats de sumo que l'on peut voir de nos jours. Hanatarô, qui est un sumo du genre "armoire à glace tout en musclés" et pas du genre (passez-moi l'expression) "gras", semble parfois en avoir plus dans la fibre musculaire que dans les neurones. Cette impression est souvent accentuée par le mépris et la violence (qui m'ont parfois choquée) que manifeste Hasegawa à son égard lorsqu'il commet des erreurs ou prend des initiatives malencontreuses. Mais son dévouement à l'égard de son chef et sa volonté à toutes épreuves sont impressionnants. Mon seul regret est la disparition un peu prématurée de Shobê Hamajima, le voleur des tomes 3 et 4 : il était pour moi, entre force et intelligence, le personnage le plus équilibré de l'histoire (soupir). Comme souvent dans ces séries, on apprend beaucoup de choses sur le Japon de cette époque et notamment la manière dont certains arts ont pu franchir ses barrières isolationnistes pour finalement faire partie intégrante de sa culture. Mon impression qui n'était qu'au niveau d'un 3/5 au départ ne fait que s'améliorer au fil des pages. Je conseille sans hésiter sa lecture, d'autant plus que, terminée en 6 tomes, elle aura donc l'immense avantage de ne pas traîner en longueur. Pour finir, une mention spéciale à ce qui est à mes yeux le plus beau dessin de ces 5 premiers tomes : la page 69 du T5.
Petites éclipses
Malgré tout le bien que l’on en disait, je me méfiais de ce roman graphique, dont les auteurs m’avaient plus habitué à leur humour potache et pataud qu’à leurs facultés d’analyse des sentiments humains. Je me suis pris une claque ! Et une fameuse … Bien sûr, l’humour potache est toujours présent, surtout au début du récit. Mais, dès le départ, les auteurs font sentir que derrière ce vernis se cachent des petites douleurs sournoises. Et si les personnages utilisent la technique du « je vais bien, tout va bien », le lecteur sent directement que la vérité est toute autre. Le parallélisme avec Quelques jours avec un menteur est immédiat. Cependant, si Etienne Davodeau s’était plus attardé sur quatre trentenaires face au premier bilan de leur vie, le duo Fane/Jim décortique les tumultes de couples en prise avec la fameuse crise de la quarantaine (et son démon de midi). Ce long roman (presque 300 pages) se dévore, tant la justesse de ton, la progression narrative, le charisme des personnages, l’équilibre entre humour et moments plus sombres et le dynamisme du récit sont excellents. 3 hommes, trois femmes (mais pas trois couples), suffisent pour que beaucoup d’entre nous, proches de la quarantaine, se reconnaissent au travers des réflexions des différents protagonistes. Attention, ce récit n’est pas d’une incroyable finesse. L’analyse des sentiments est très conventionnelle, et les personnages plutôt stéréotypés. Mais le charme opère car ces gens me paraissent proches de moi. Je me reconnais en eux, comprends et partage certaines de leurs réflexions, quand bien même celles-ci manquent parfois de nuance ou de subtilité. Seules, les 20 dernières pages auront été en deçà de mes espérances. En effet, j’ai trouvé la scène du restaurant ratée et l’épilogue trop facile. Les auteurs évitent certaines explications et clôturent leur récit d’une jolie manière (d’un point de vue graphique) mais trop abrupte pour me satisfaire. Finalement, j’ai trouvé que Fane et Jim ont gardé le meilleur de leur humour, pour l’associer à une réflexion plus profonde. Les grosses vannes trouvent alors une raison d’être du fait qu’elles permettent aux protagonistes de cacher leurs propres fêlures. Au niveau graphique, j’ai trouvé le trait … intéressant. Il m’aura souvent rappelé le Dany de Histoire sans Héros, même si le présent récit est en noir et blanc. Sans être exceptionnel, il est très lisible, permet de facilement différencier les différents protagonistes et (cerise sur le gâteau) ne se contente pas du strict minimum en matière de décors. Il est également amusant d’essayer de retrouver les personnages de chacun des auteurs. Ceux-ci se sont en effet partagé la tâche et dessinent et animent chacun leurs propres héros. Et si tout a été fignolé (du point de vue graphique) par le seul Fane, il est par moment assez aisé de reconnaître la patte de l’un ou l’autre. Et cette constatation est tout aussi valable pour l’aspect graphique que pour le dynamisme des dialogues ou la tournure d'esprit des personnages. En combinant ces trois paramètres, je pense pouvoir affirmer sans me tromper quel personnage ‘appartenait’ à quel auteur. Une manière amusante d’enrichir la lecture de ces très belles « petites éclipses ».
Mamette
Quelle belle série humoristique ! Ce n'est pas toujours très marrant, mais les personnages sont tellement attachants que je m'en moque complètement des gags pas rigolos ! J'aime particulièrement la mémé qui a mauvais caractère. Sa méchanceté me fait bien rire. J'aime aussi la relation entre le petit garçon et Mamette. C'est mignon et cela donne souvent des situations drôles. Le dessin est absolument magnifique et particulièrement les couleurs. Ça donne une très belle ambiance à la série. Chapeau pour le dessinateur !
Alice 19th
Certaines personnes comme moi aiment pouvoir imaginer que la magie existe. Utiliser des mots pour la magie permet de faire rêver. De plus, je trouve qu'un auteur a le droit de changer de style, on ne peut pas le juger pour avoir voulu essayer une nouvelle chose. C'est peut-être "gnan-gnan" pour certains mais pour d'autres, ça ne l'est peut-être pas et ça peut même être intéressant.
Isolacity
Encore une petite merveille dans la collection patte de mouche !!! J'ai entamé la lecture sans savoir de quoi il en retournait. La surprise en fut d'autant meilleure. Cette petite BD est dense et bien scénarisée avec un humour noir comme j'aimerais en voir plus souvent. Cette satire n'a qu'un petit défaut au niveau du dessin : globalement je l'ai appréciée mais il faut s'habituer aux personnages. En effet, Lehmann utilise beaucoup de hachures, du coup on dirait que les personnages n'ont pas de peau mais directement les muscles. C'est un style ;) Ce one shot est idéal pour mettre un pied dans cette collection beaucoup plus intéressante que je pensais.