En terme de BD d'humour, les Dingodossiers sont, pour moi, une référence après les indétrônables Astérix, Lucky Luke et Gaston Lagaffe. Quel est donc le mystère qui entoure le succès de cette BD ? Eh bien il est avant tout multiple.
Comme toute BD humoristique, elle se veut drôle (admirez la jolie Lapalissade au passage) et elle réussit parfois avec brio, parfois carrément pas. La qualité de certains gags est telle que les suivants, simplement marrants, paraissent fades en comparaison ; parfois je ne me retrouve pas dans le délire de Goscinny et les gags tombent à plat.
Mais la vrai force de cette BD réside dans le soin apporté à l'évolution des gags. Le concept prend à rebrousse poil les Bd traditionnelles : au lieu d'élaborer un scénario où l'on suivrait le déroulement d'une histoire, on explore plutôt les différentes ramifications inspirées par une idée de base, cette idée tenant sur le recto d'une feuille de pq mais cependant pertinente et parfois totalement délirante.
Les introductions de début de planche sont souvent réussies et apportent un vent de fraicheur appréciable.
A cela vient s'ajouter le dessin expressif et maîtrisé de Gotlib qui en jouant sur le contraste N&B et une couleur venant ponctuer par touche les dessins nous sert des illustrations en parfait accord avec le scénario.
Un bon western-fantastique. J'ai accroché dès le début. Le premier tome est vraiment passionnant. Les personnages sont complexes et j'ai eu l'impression de lire le début d'une grande saga. Elle aura lieu, mais pas comme Charlier l'imaginait. En effet, vers le tome 3-4 le fantastique vient faire son apparition. Je n'aime pas beaucoup lorsqu'une série change de genre sauf lorsque c'est bien fait et ici c'est le cas parce que les personnages sont toujours aussi complexes et les péripéties captivantes.
Le seul truc que je n'ai pas trop aimé c'est la fin du dernier tome. La fin m'a semblé un peu bâclée. Les problèmes des héros sont expédiés un peu à la va-vite. De plus, j'ai l'impression que la fin annonce un second cycle qui ne semble pas voir le jour. Malgré tout, je ne baisse pas ma note car j'ai eu un vrai plaisir pendant cette lecture.
Quand j’ai commencé cette lecture, je me suis dis que le protagoniste principal était un sale con comme on en fait pas deux de la sorte. On ne peut pas être plus clair. Bref, il représente tout ce que je déteste éperdument dans le genre fils de riches qui veut s’accomplir sans l’aide du paternel et qui échoue lamentablement tout en étant imbu de sa personne. Je résume un peu à l’extrême mais vous aurez compris où je veux en venir.
J’aime par exemple trop les femmes pour les larguer illico presto en étant désagréable. Notre « héros » manque singulièrement de chaleur humaine envers les autres. Moi aussi, je n’aime pas les réceptions remplies de monde assoiffé sur les buffets mais bon, j’essaye quand même de faire un minimum. Je ne souhaite pas tout renvoyer sur moi mais disons que grosso modo, il agît à l’inverse de ce que j’aurais fais dans une situation similaire. Dès lors, on ne peut pas éprouver de la sympathie pour un tel personnage.
Pourtant… et pourtant !!! Quand on commence à comprendre le mécanisme qui le régit, on se rend compte qu’il y a effectivement une cause à effet. Sa relation avec son père est la source de tous ses problèmes. Ce dernier est très protecteur et semble un peu étouffer son entourage en prônant sa vision unilatérale des choses. Dans ce conflit quelquefois larvé, je suis parvenu à entendre les arguments des uns et des autres sans prendre une position. On ressort d’une telle lecture un peu lessivé car il y a des passages difficiles émotionnellement parlant.
C’est plutôt bien réalisé avec un dessin correct. C’est une lecture intéressante sur les rapports humains traité avec beaucoup de finesse et d’intelligence. C’est dans le genre de ce que j’aime bien lire actuellement. De vraies histoires avec des personnages qui ne me ressemblent pas forcément…
Autant Mia de Man m'avait laissé sur ma faim (ah ah ! Oui, bon elle était facile...), autant j'ai trouvé cette série très réussie.
Alors oui, certains diront que ce la fait très "djeun's" et que l'histoire n'a rien de très original... Et alors ? Ce que je vois, moi c'est que ça fonctionne, et plus que bien ! Ça turbine, même !
Car Man impressionne d'abord par son trait et son découpage. C'est sobre, dynamique, bien cadré, d'une grande limpidité narrative, bref, ça fuse ! Et ça colle parfaitement au sujet.
Man nous propose en effet une immersion urbaine dans le quotidien mouvementé d'un trio d'ados. Un âge bouillonnant où sentiments et dépassement de soi débouchent parfois sur le pire. L'apprentissage de la vie somme toute, mais à quel prix... La violence est toujours sous-jacente et certains choix ou erreurs se paient comptant.
Si les personnages auraient mérités d'être un peu approfondis, j'ai beaucoup apprécié la lecture des 4 premiers tomes, tout en n'étant pas forcement le public cible d'une telle BD. Reste un cinquième tome à découvrir, qui je l'espère, ne plombera pas une série si bien menée jusque là.
Un peu comme les sauts de toits que pratiquent nos jeunes héros, faudrait voir à pas sauter trop court et se ramasser au final... A suivre donc...
J'aime tout ce que fait Yuki Yoshihara.
Donc je ne suis pas très partial...
Léger changement de scénario ici, avec un rapport de force dans les 2 sens : Elle était son ancienne patronne du temps de sa riche famille, il est devenu son nouveau patron dans le monde (impitoyable) de l'entreprise.
La mangaka ne cherche pas à être crédible, elle cherche à nous amuser tout en s'amusant elle-même. Objectif réussi.
A chaque fois que j'ouvre le dernier tome paru, je me demande ce qu'elle va bien nous trouver cette fois-ci. Le volume 4 est encore plus à la masse que les autres. On n'a pas idée d'inventer des situations pareilles !
Le dessin est typiquement shojo, en version soignée avec du SD aux moments critiques. Les personnages sont beaux, les décors sont souvent très aéré, mais adéquats.
Moi, j'aime, j'adore.
Petit Poilu, c'est fort !
Car cette BD destinée aux plus jeunes de nos apprentis lecteurs a séduit tous ceux à qui je l'ai proposée, tous âges confondus ! Que ce soit mon fils de 5 ans, maintenant fan inconditionnel, ou mes collègues, tous voient arriver cette petite boule de poils noirs avec les sourire aux lèvres quand un nouveau tome vient compléter mes rayons.
Du point de vue du dessin, c'est simple, tranché et efficace. La narration ne s'en porte que mieux, et c'est par ailleurs essentiel dans une BD sans texte. Car ici on vise avant tout les plus jeunes. Pas besoin de savoir lire pour suivre notre bouffiole ! Pierre Bailly, que je connaissais par le biais de Ludo, impose un trait et un dessin des plus sobres qui sert à merveille ces petites aventures.
Car du côté des scénarios, Céline Fraipont (inconnue au bataillon...) fait un travail remarquable. C'est simple, ok, mais sans jamais tomber dans la mièvrerie. Petit Poilu sait se debrouiller tout en gardant un côté attachant. J'ai par ailleurs beaucoup aimé les petits leitmotiv utilisés au travers de la série : la scène d'intro, l'utilisation de la photo de sa mère quand "ça fait peur", ou encore la scène finale.
En tout cas, si vous cherchez une BD pour s'initier ou découvrir les joies de la BD, je trouve que Petit Poilu est l'exemple parfait de la réussite narrative !
Taniguchi a l'art de la narration. Avec un seul trait, une seule image, une seule expression, il sait rendre son récit sensible et émouvant.
L'histoire est un peu lente mais on prend plaisir à suivre l'apprentissage de ce jeune mangaka, son départ vers Tokyo, la découverte de la vie professionnelle, ses rencontres et expériences diverses qui construisent au fur et à mesure sa personnalité.
Tout comme Quartier lointain, cette tranche de vie pourrait être adaptée au cinéma.
S'il semble moins ambitieux que son aîné, il ne faut pas s'y tromper : ce "zoo en hiver" est un très bon cru qui dévoile d'indéniables qualités qui interpellent le lecteur.
La fin est intense et touchante ; voici un bon (et beau) moment de lecture pour ceux qui apprécient le genre autobiographique (comme Blankets - Manteau de neige par exemple).
Le Blaireau est une chouette petite série malheureusement trop méconnue. Il est vrai que j’éprouve un faible pour les talents de scénariste de Rodolphe, un artiste qui parvient souvent à créer des personnages attachants.
Et le Blaireau, alias Antoine Blérien, est exactement le genre de personnage que j’adore. Désabusé, humain, gentil, grande gueule, complexé, tendre, têtu, il cumule les qualités du parfait anti-héros. Accompagné d’une galerie de personnages à son image, il vit des aventures dont il ne sort pas en vainqueur, mais avec le sentiment d’être resté honnête avec lui-même.
Si les scénarios ressemblent à ceux de films policiers des années ’50, c’est avant tout dû au soin apporté à la psychologie des acteurs et à la présence invariable d’un personnage féminin auquel le Blaireau s’attachera. La pin-up est de rigueur (même si elle n’est pas toujours très sexy). Le suspense est on ne peut plus relatif, et l’amateur de belles intrigues policières risque vraiment de rester sur sa faim.
De plus, il faut reconnaître que certaines histoires (et « Roxane » en particulier) se résument à peu de chose. Cette relative absence d’action présente l’avantage de laisser le champ libre au développement des relations entre les différents acteurs. Rodolphe laisse vraiment le temps à ses différents personnages de se rencontrer, ce qui accroit la plausibilité de l’ensemble, et sa dimension humaine.
Si le premier tome est assez déroutant, graphiquement parlant (les personnages en général, et le Blaireau en particulier, semblent par moment sortis d’un vieux Mickey), ils vont vite évoluer vers un semi-réaliste parfois brouillon mais qui, dans ses meilleurs moments, m’aura rappelé « Julien Boisvert » (le nez, sans doute). De plus, la colorisation est assez réussie à mon goût. Elle donne à cet univers un petit coté « paillettes usagées » qui lui convient parfaitement, … des couleurs qui auraient pu être trop vives si elles n’avaient été ternies volontairement, comme soumises aux affres du temps.
Une très bonne série, menée sur un faux rythme par un personnage central attachant, et dont les scénarios, certes prévisibles, font preuve d’une belle humanité. Et bien ce cocktail-là, moi, je l’aime vraiment bien.
Coquin.
C’est le terme qui caractérise le mieux, à mes yeux, les courts rêves érotiques de Little Ego. Ces rêves s’étalent sur deux ou quatre planches, et font preuve d’un esprit mal tourné que la candeur de l’héroïne ne fait que rendre plus émoustillant. Si l’album ne risque pas de nous exploser la braguette du pantalon (veuillez excuser cette triviale expression), il m’aura franchement bien plu par son caractère gentiment humoristique et érotique. Little Ego est une bien séduisante fausse ingénue, et le dessin de Giardino contribue à son pouvoir de séduction. Le trait réaliste simple, fin et dépouillé s’exprime ici en toute simplicité, en toute légèreté serais-je tenté de dire.
Coquin, léger et réussi …
Et une cote de 4/5, car, dans ce genre, de telles réussites sont rares !
Voici une chouette petite bande dessinée !
Zidrou a composé l’ensemble des scénarios de l’album (oui, il s’agit de courtes nouvelles) et a confié l’illustration de ceux-ci à une multitude d’auteurs que je ne connaissais absolument pas. Ces artistes officient dans des styles différents mais tous font preuve d’une réelle sensibilité.
Cette sensibilité, cette douceur (tant au niveau des scénarios que des dessins) est l’atout maître de l’album. Elle est … palpable. Les histoires sont pourtant toutes simples, mais Zidrou a l’art de saisir le moment juste, celui où l’émotion surgit, tout en gardant une immense pudeur. Les récits ne sont pas démonstratifs, et les personnages ne sont pas exubérants, au contraire. Ils « jouent » tout en retenue, et j’adore cela. La narration est fluide, le ton employé est doux et légèrement humoristique, mais jamais je n’ai eu le sentiment de lire de la « guimauve ». C’est tout simplement bien écrit, bien illustré et le petit format de l’objet ne s’avère pas spécialement réducteur.
Simple et sensible, mais un réel coup de cœur !
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Les Dingodossiers
En terme de BD d'humour, les Dingodossiers sont, pour moi, une référence après les indétrônables Astérix, Lucky Luke et Gaston Lagaffe. Quel est donc le mystère qui entoure le succès de cette BD ? Eh bien il est avant tout multiple. Comme toute BD humoristique, elle se veut drôle (admirez la jolie Lapalissade au passage) et elle réussit parfois avec brio, parfois carrément pas. La qualité de certains gags est telle que les suivants, simplement marrants, paraissent fades en comparaison ; parfois je ne me retrouve pas dans le délire de Goscinny et les gags tombent à plat. Mais la vrai force de cette BD réside dans le soin apporté à l'évolution des gags. Le concept prend à rebrousse poil les Bd traditionnelles : au lieu d'élaborer un scénario où l'on suivrait le déroulement d'une histoire, on explore plutôt les différentes ramifications inspirées par une idée de base, cette idée tenant sur le recto d'une feuille de pq mais cependant pertinente et parfois totalement délirante. Les introductions de début de planche sont souvent réussies et apportent un vent de fraicheur appréciable. A cela vient s'ajouter le dessin expressif et maîtrisé de Gotlib qui en jouant sur le contraste N&B et une couleur venant ponctuer par touche les dessins nous sert des illustrations en parfait accord avec le scénario.
Jim Cutlass
Un bon western-fantastique. J'ai accroché dès le début. Le premier tome est vraiment passionnant. Les personnages sont complexes et j'ai eu l'impression de lire le début d'une grande saga. Elle aura lieu, mais pas comme Charlier l'imaginait. En effet, vers le tome 3-4 le fantastique vient faire son apparition. Je n'aime pas beaucoup lorsqu'une série change de genre sauf lorsque c'est bien fait et ici c'est le cas parce que les personnages sont toujours aussi complexes et les péripéties captivantes. Le seul truc que je n'ai pas trop aimé c'est la fin du dernier tome. La fin m'a semblé un peu bâclée. Les problèmes des héros sont expédiés un peu à la va-vite. De plus, j'ai l'impression que la fin annonce un second cycle qui ne semble pas voir le jour. Malgré tout, je ne baisse pas ma note car j'ai eu un vrai plaisir pendant cette lecture.
Dérives (Schmitt)
Quand j’ai commencé cette lecture, je me suis dis que le protagoniste principal était un sale con comme on en fait pas deux de la sorte. On ne peut pas être plus clair. Bref, il représente tout ce que je déteste éperdument dans le genre fils de riches qui veut s’accomplir sans l’aide du paternel et qui échoue lamentablement tout en étant imbu de sa personne. Je résume un peu à l’extrême mais vous aurez compris où je veux en venir. J’aime par exemple trop les femmes pour les larguer illico presto en étant désagréable. Notre « héros » manque singulièrement de chaleur humaine envers les autres. Moi aussi, je n’aime pas les réceptions remplies de monde assoiffé sur les buffets mais bon, j’essaye quand même de faire un minimum. Je ne souhaite pas tout renvoyer sur moi mais disons que grosso modo, il agît à l’inverse de ce que j’aurais fais dans une situation similaire. Dès lors, on ne peut pas éprouver de la sympathie pour un tel personnage. Pourtant… et pourtant !!! Quand on commence à comprendre le mécanisme qui le régit, on se rend compte qu’il y a effectivement une cause à effet. Sa relation avec son père est la source de tous ses problèmes. Ce dernier est très protecteur et semble un peu étouffer son entourage en prônant sa vision unilatérale des choses. Dans ce conflit quelquefois larvé, je suis parvenu à entendre les arguments des uns et des autres sans prendre une position. On ressort d’une telle lecture un peu lessivé car il y a des passages difficiles émotionnellement parlant. C’est plutôt bien réalisé avec un dessin correct. C’est une lecture intéressante sur les rapports humains traité avec beaucoup de finesse et d’intelligence. C’est dans le genre de ce que j’aime bien lire actuellement. De vraies histoires avec des personnages qui ne me ressemblent pas forcément…
En sautant dans le vide
Autant Mia de Man m'avait laissé sur ma faim (ah ah ! Oui, bon elle était facile...), autant j'ai trouvé cette série très réussie. Alors oui, certains diront que ce la fait très "djeun's" et que l'histoire n'a rien de très original... Et alors ? Ce que je vois, moi c'est que ça fonctionne, et plus que bien ! Ça turbine, même ! Car Man impressionne d'abord par son trait et son découpage. C'est sobre, dynamique, bien cadré, d'une grande limpidité narrative, bref, ça fuse ! Et ça colle parfaitement au sujet. Man nous propose en effet une immersion urbaine dans le quotidien mouvementé d'un trio d'ados. Un âge bouillonnant où sentiments et dépassement de soi débouchent parfois sur le pire. L'apprentissage de la vie somme toute, mais à quel prix... La violence est toujours sous-jacente et certains choix ou erreurs se paient comptant. Si les personnages auraient mérités d'être un peu approfondis, j'ai beaucoup apprécié la lecture des 4 premiers tomes, tout en n'étant pas forcement le public cible d'une telle BD. Reste un cinquième tome à découvrir, qui je l'espère, ne plombera pas une série si bien menée jusque là. Un peu comme les sauts de toits que pratiquent nos jeunes héros, faudrait voir à pas sauter trop court et se ramasser au final... A suivre donc...
Ma Petite Maîtresse
J'aime tout ce que fait Yuki Yoshihara. Donc je ne suis pas très partial... Léger changement de scénario ici, avec un rapport de force dans les 2 sens : Elle était son ancienne patronne du temps de sa riche famille, il est devenu son nouveau patron dans le monde (impitoyable) de l'entreprise. La mangaka ne cherche pas à être crédible, elle cherche à nous amuser tout en s'amusant elle-même. Objectif réussi. A chaque fois que j'ouvre le dernier tome paru, je me demande ce qu'elle va bien nous trouver cette fois-ci. Le volume 4 est encore plus à la masse que les autres. On n'a pas idée d'inventer des situations pareilles ! Le dessin est typiquement shojo, en version soignée avec du SD aux moments critiques. Les personnages sont beaux, les décors sont souvent très aéré, mais adéquats. Moi, j'aime, j'adore.
Petit Poilu
Petit Poilu, c'est fort ! Car cette BD destinée aux plus jeunes de nos apprentis lecteurs a séduit tous ceux à qui je l'ai proposée, tous âges confondus ! Que ce soit mon fils de 5 ans, maintenant fan inconditionnel, ou mes collègues, tous voient arriver cette petite boule de poils noirs avec les sourire aux lèvres quand un nouveau tome vient compléter mes rayons. Du point de vue du dessin, c'est simple, tranché et efficace. La narration ne s'en porte que mieux, et c'est par ailleurs essentiel dans une BD sans texte. Car ici on vise avant tout les plus jeunes. Pas besoin de savoir lire pour suivre notre bouffiole ! Pierre Bailly, que je connaissais par le biais de Ludo, impose un trait et un dessin des plus sobres qui sert à merveille ces petites aventures. Car du côté des scénarios, Céline Fraipont (inconnue au bataillon...) fait un travail remarquable. C'est simple, ok, mais sans jamais tomber dans la mièvrerie. Petit Poilu sait se debrouiller tout en gardant un côté attachant. J'ai par ailleurs beaucoup aimé les petits leitmotiv utilisés au travers de la série : la scène d'intro, l'utilisation de la photo de sa mère quand "ça fait peur", ou encore la scène finale. En tout cas, si vous cherchez une BD pour s'initier ou découvrir les joies de la BD, je trouve que Petit Poilu est l'exemple parfait de la réussite narrative !
Un zoo en hiver
Taniguchi a l'art de la narration. Avec un seul trait, une seule image, une seule expression, il sait rendre son récit sensible et émouvant. L'histoire est un peu lente mais on prend plaisir à suivre l'apprentissage de ce jeune mangaka, son départ vers Tokyo, la découverte de la vie professionnelle, ses rencontres et expériences diverses qui construisent au fur et à mesure sa personnalité. Tout comme Quartier lointain, cette tranche de vie pourrait être adaptée au cinéma. S'il semble moins ambitieux que son aîné, il ne faut pas s'y tromper : ce "zoo en hiver" est un très bon cru qui dévoile d'indéniables qualités qui interpellent le lecteur. La fin est intense et touchante ; voici un bon (et beau) moment de lecture pour ceux qui apprécient le genre autobiographique (comme Blankets - Manteau de neige par exemple).
Le Blaireau
Le Blaireau est une chouette petite série malheureusement trop méconnue. Il est vrai que j’éprouve un faible pour les talents de scénariste de Rodolphe, un artiste qui parvient souvent à créer des personnages attachants. Et le Blaireau, alias Antoine Blérien, est exactement le genre de personnage que j’adore. Désabusé, humain, gentil, grande gueule, complexé, tendre, têtu, il cumule les qualités du parfait anti-héros. Accompagné d’une galerie de personnages à son image, il vit des aventures dont il ne sort pas en vainqueur, mais avec le sentiment d’être resté honnête avec lui-même. Si les scénarios ressemblent à ceux de films policiers des années ’50, c’est avant tout dû au soin apporté à la psychologie des acteurs et à la présence invariable d’un personnage féminin auquel le Blaireau s’attachera. La pin-up est de rigueur (même si elle n’est pas toujours très sexy). Le suspense est on ne peut plus relatif, et l’amateur de belles intrigues policières risque vraiment de rester sur sa faim. De plus, il faut reconnaître que certaines histoires (et « Roxane » en particulier) se résument à peu de chose. Cette relative absence d’action présente l’avantage de laisser le champ libre au développement des relations entre les différents acteurs. Rodolphe laisse vraiment le temps à ses différents personnages de se rencontrer, ce qui accroit la plausibilité de l’ensemble, et sa dimension humaine. Si le premier tome est assez déroutant, graphiquement parlant (les personnages en général, et le Blaireau en particulier, semblent par moment sortis d’un vieux Mickey), ils vont vite évoluer vers un semi-réaliste parfois brouillon mais qui, dans ses meilleurs moments, m’aura rappelé « Julien Boisvert » (le nez, sans doute). De plus, la colorisation est assez réussie à mon goût. Elle donne à cet univers un petit coté « paillettes usagées » qui lui convient parfaitement, … des couleurs qui auraient pu être trop vives si elles n’avaient été ternies volontairement, comme soumises aux affres du temps. Une très bonne série, menée sur un faux rythme par un personnage central attachant, et dont les scénarios, certes prévisibles, font preuve d’une belle humanité. Et bien ce cocktail-là, moi, je l’aime vraiment bien.
Little Ego
Coquin. C’est le terme qui caractérise le mieux, à mes yeux, les courts rêves érotiques de Little Ego. Ces rêves s’étalent sur deux ou quatre planches, et font preuve d’un esprit mal tourné que la candeur de l’héroïne ne fait que rendre plus émoustillant. Si l’album ne risque pas de nous exploser la braguette du pantalon (veuillez excuser cette triviale expression), il m’aura franchement bien plu par son caractère gentiment humoristique et érotique. Little Ego est une bien séduisante fausse ingénue, et le dessin de Giardino contribue à son pouvoir de séduction. Le trait réaliste simple, fin et dépouillé s’exprime ici en toute simplicité, en toute légèreté serais-je tenté de dire. Coquin, léger et réussi … Et une cote de 4/5, car, dans ce genre, de telles réussites sont rares !
La Vieille Dame qui n'avait jamais joué au tennis et autres nouvelles qui font du bien
Voici une chouette petite bande dessinée ! Zidrou a composé l’ensemble des scénarios de l’album (oui, il s’agit de courtes nouvelles) et a confié l’illustration de ceux-ci à une multitude d’auteurs que je ne connaissais absolument pas. Ces artistes officient dans des styles différents mais tous font preuve d’une réelle sensibilité. Cette sensibilité, cette douceur (tant au niveau des scénarios que des dessins) est l’atout maître de l’album. Elle est … palpable. Les histoires sont pourtant toutes simples, mais Zidrou a l’art de saisir le moment juste, celui où l’émotion surgit, tout en gardant une immense pudeur. Les récits ne sont pas démonstratifs, et les personnages ne sont pas exubérants, au contraire. Ils « jouent » tout en retenue, et j’adore cela. La narration est fluide, le ton employé est doux et légèrement humoristique, mais jamais je n’ai eu le sentiment de lire de la « guimauve ». C’est tout simplement bien écrit, bien illustré et le petit format de l’objet ne s’avère pas spécialement réducteur. Simple et sensible, mais un réel coup de cœur !