Pour une première série de cet auteur, c'est plutôt bien parti. Notre héros qui va devenir papa est au volant d'une coccinelle qui se transforme en Chevrolet après le passage d'un tunnel. Il se retrouve dans une dimension étrange où le grand requin blanc flotte dans les airs prêt à vous dévorer à chaque instant. Oui, il pénètre dans une étrange contrée où il ne sera pas au bout de ses surprises ...
Il se fait accueillir par une espèce de clone de Sigmund Freud qui lui lance: "Vous n'êtes pas venu ici par hasard. Ici, c'est comme le Liechtenstein, on n'y va jamais par hasard. Alors, c'est quoi votre problème ?" Réponse de l'intéressé : "C'est ma femme, elle est enceinte"...
Les influences de l'auteur sont diverses. Il y a même un clin d'oeil à Little Nemo, le pionnier de la bande dessinée. Le style fluide et dynamique rappelle également Enki Bilal. C'est visuellement beau. L'auteur a réussi incontestablement à reconstituer un univers onirique et poétique qui lui est propre. Le charme va opérer tout doucement et vous ne pourrez être que conquis !
On se plonge véritablement au coeur des angoisses intimes sur la difficulté d'être père. Cet ouvrage est une véritable psychanalyse de l'âme humaine. Neuf mois est le temps qu'il faut pour que le bébé soit conçu. C'est également le titre de cet ouvrage comme une ultime parabole de la grossesse nerveuse d'un futur papa. Bienvenue dans le monde où le rêve va rejoindre bientôt la réalité !
Hikaru no Go est un manga assez particulier car il permet de découvrir un jeu de réflexion assez méconnu en Europe : le go. Les dessins sont plutôt bons, le héros n'est pas repoussant comme certains héros de mangas et l'aventure se lit facilement.
Bref il s'agit là d'un bon shonen, bien entendu ce genre de mangas ne conviendra pas à tout le monde puisque destiné principalement aux adolescents de sexe masculin (sens littéral du mot shonen) mais contrairement à bien des mangas sortis récemment "Hikaru no Go" n'a pas la mauvaise habitude d'oublier sa base et de partir dans un grand délire de puissance ultime. Il faut dire que le sujet ne s'y prête guère.
Un bon manga donc, à lire si vous aimez les shonen et que vous souhaitez lire une série terminée sans être déçu...
Les forêts d'opale est une bd d'héroic fantasy dans le style de Lanfeust de Troy, une grande quête épique menée par des personnages un poil moins charismatiques que dans ce dernier toutefois. La grande qualité des forêts d'opale c'est son univers plus original et intéressant que celui de Troy, le tout bien mis en image par Pellet dont le dessin est bon (sans toutefois atteindre de sommets).
Cette bd, tout comme Lanfeust, constitue une bonne introduction au genre pour les néophytes et reste une lecture agréable pour les amateurs d'heroic-fantasy même si elle n'égale pas les incontournables comme la Quête de l'Oiseau du Temps, les Légendes des Contrées Oubliées...etc.
A lire dans tous les cas.
J'ai véritablement adoré cette bd muette car elle m'a totalement surpris dans son dénouement. Le sujet concerne une suite de chiffres un peu maléfiques si on est superstitieux.
Il y a d'ailleurs tout un mystère autour de la signification de cette suite de chiffres sur un bout de papier qu'un condamné à la chaise électrique a laissé tomber dans son dernier souffle. C'est le bourreau qui le ramasse et l'histoire peut alors commencer pour notre plus grand plaisir.
Le graphisme en noir et blanc est particulièrement séduisant et colle à merveille pour donner à cette bd un parfum d'ambiance mystérieux. Le silence des cases devient oppressant au fur et à mesure de l'avancée de cette histoire. L'atmosphère est véritablement noire et angoissante.
L'auteur a réussi à délivrer un message autour de ce conte cynique et cruel. Il y a toute une logique véritablement implacable comme les mathématiques. C'est bien pensé et c'est bien réalisé.
Attention, cette bd est à réserver à ceux qui aiment l'humour, les univers heroic fantasy et surtout les bd déjantées..
Le ton est donné dès les premières pages et il suffira de les lire pour savoir si l'on accroche ou pas à ce type d'humour, personnellement c'est le cas.
Le dessin d'Herenguel est bon et les scénarios farfelus (ce qui est un bon point car ils sont bien menés) et on ne s'ennuit pas une minute en lisant Kran.
Bref lisez les premières pages et si vous accrochez vous pouvez être sûr d'aimer la série!
KRÄN : Y'a des jours où faut pas me chercher ! Et y'a des jours tous les jours...
Une belle surprise qui m'a donné le même plaisir de lecture que Prométhée, une longue lecture accompagnée d'un dessin agréable et harmonieux. De plus l'histoire se déroule à Paris, et pas à n'importe quel moment, c'est un superbe Paris sous la neige que nous offre Alfio Buscaglia le dessinateur. A première vue, les décors sont nettement plus beaux que les personnages qui paraissent plus grossiers, moins peaufinés et qui le sont d'ailleurs, ce n'est pas qu'une apparence, mais en rentrant dans l'histoire qui est assez prenante j'ai fini par m'habituer aux visages qui se révèlent au final bien meilleurs qu'au premier coup d'œil.
L'histoire se base sur la manipulation génétique et tout le discours déontologique qui va avec, sans oublier le suspense qui est dosé au poil. Les dialogues sont intelligents et l'on sent qu'ils ont été mûrement réfléchis et ne tombent jamais dans des discours moralisateurs et parfois débiles, de plus le langage scientifique n'est pas barbant et reste à la portée de tous. Le tout est mené tambour battant avec plusieurs meurtres inexpliqués et des animaux ayant fait des bons prodigieux dans leur évolution, jusqu'où sont allés les chercheurs ? Il faudra attendre le tome deux pour le savoir… l'attente va sembler bien longue.
Les personnages sont psychologiquement bien travaillés, chacun ayant des personnalités différentes et bien développées, ils sont d'ailleurs assez nombreux mais on n'est jamais perdus.
C'est un premier tome extrêmement dense et intéressant.
Un petit coin de paradis est dans cette collection Comix du Cycliste qui ne paye pas de mine. Cependant, c'est le contenu qui compte surtout quand il est intéressant et imaginatif.
Encore une fois, je reproche à cette collection d'être beaucoup trop courte (seulement 24 pages). Ce one-shot aurait gagné à être un peu plus long afin de développer sa thématique assez intéressante d'une jeune vie qu'on passe en revue au milieu d'une immense maison.
Le dessin en noir et blanc ainsi que les différents cadrages arrivent à procurer une atmosphère sereine malgré une palette restreinte. Il y a une maîtrise incontestable de l'auteur quant au langage visuel. Beaucoup de bonnes trouvailles également au détour des couloirs de cette maison. Le petit coin de paradis n'est cependant pas là où l'on pense forcément...
Je confirme : un bon moment de lecture que cet album...
Le scénario est très bien ficelé et gère très bien les rebondissements. De plus, certaines situations et personnages sont assez atypiques, ce qui est loin de me déplaire...
Une fois la lecture commencée, j'ai eu du mal à m'arrêter.
Le seul bémol que je pourrais trouver est qu'une relecture apportera, je pense, moins de plaisir, du fait d'un moindre suspens... (mais n'est ce pas le lot de tous les polars ?)
Au niveau du noir et blanc, rien à redire : très agréable, clair et bien foutu.
Le format est aussi adéquat : cela renforce l'aspect polar.
Bref, un seul conseil : lisez-le...
Ah ! la bonne lecture que voilà !
L’ambiance est très noire. Traxler, détective privé carburant au Jack Daniels, qui n'est pas sans rappeler l'Alack Sinner de Muñoz et Sampayo, est engagé pour ce qu’il ne pense être qu’une banale affaire d’adultère. Il se trouve toutefois coincé dans un engrenage tel qu’il n’a d’autre choix que de se tourner vers Giusti, un vieil ami, tueur à gages de profession. Ce dernier a, pour sa part, des airs de Samuel L. Jackson dans Pulp Fiction, vu le costume-cravate noir et le petit discours rituel avant l’exécution de ses cibles. La chasse à l’homme est alors ouverte. A deux, ils se mettent à traquer le responsable des malheurs de Traxler, qui se trouve être l’un des « contrats » de Giusti.
D’autres personnages entrent alors en scène, allant du flic louche au financier escroc, en passant par les receleurs et autres « nettoyeurs ».
Le scénario est bien ficelé, sans être révolutionnaire. L’on suit les différents personnages dont les routes se croisent, rythmées par quelques spectaculaires fusillades.
Le dessin est, quant à lui, incroyablement beau. Du grand art ! Un noir et blanc bien tranché. L’on pense alors à Frank Miller. Mais les personnages de Rossi n’ont pas le côté caricatural de ceux de Miller – et, à mon sens, c’est tant mieux!
Concernant le support, il s’agit d’un petit format à l’impression peut-être un peu « cheap », mais – et c’est là la conséquence positive – le prix s’en ressent : 12 € pour 160 pages de pur plaisir, à mon sens, c’est une bonne affaire !
Fidèle de l’auteur, tu ne seras pas dépaysé ! Dès l’ouverture, c’est comme à la maison. Tous nos bons vieux repères sont là. Beaucoup de noir, du gris et du blanc. Des foultitudes de foules, des édifices édifiants, des personnes impersonnelles. Les espaces sont vastes ou parfois plus étriqués, immuablement astreignants tant ils sont remplis de gens et de choses. Et puis cette Sensation familière de solennité, de distanciation et de froideur. Chaque nouvel album parait tellement identique, mais s’avère pourtant si subtilement différent.
Naturellement, le concept de l’oeuvre ne se départ pas de son originalité traditionnelle (Marc Antoine Mathieu a encore claqué la boite à idées en faisant dans le Divin culotté). Ce qui change vraiment, c’est l’inhabituelle tranquillité, le classicisme (très relatif) de la mise en scène. Colmatés, les trous dans les planches ! Remballées, les spirales infernales ! Chacun à sa place : la fin à la fin, le début au début et le dessin, bien sage, cantonné aux pages. L’absurde ludique et ses voltiges narratives glissent de l’ancienne poésie des cases vers une nouvelle philosophie des bulles. Si MAM fait joujou, c’est avec les mots. Une rhétorique subjective, ingénieuse et très souvent imparable qui dévoile un album infiniment plus intime, bien plus personnel qu’à l’accoutumée et indubitablement plus drôle.
Qu’on se le dise, le Très-Haut s’est risqué en bas et les hommes sont en émoi. Mais est-ce vraiment lui ? Un artefact, une réalité ? Sommé de prouver son identité, puis soudainement sollicité de toutes parts, le Créateur sera finalement confronté à sa création au cours d’un procès insensé. Eh oui, le genre humain a beaucoup de griefs, de dilemmes très cartésiens et réclame explications, dommages et intérêts ! En autant d’intervenants,
les différents points de vue affluent et les répliques fusent. Perspectives scientifiques, métaphysiques, sociales, théologiques, spirituelles, mercantiles, artistiques... Rappelant souvent les grands auteurs à notre souvenir, ces perles de pertinence, d’ironie ou d’humour aboutissent fréquemment à des réflexions toujours plus profondes.
Immanquablement, on relèvera le côté universel du Dieu de MAM. Un Éternel suggéré, quelquefois deviné sous les canons de l’imaginaire populaire, mais sans signe distinctif. Absence d’édifices sacrés, aucune obédience affichée : c’est autour du concept général de Dieu que l’on discute ici. Un leurre depuis le commencement. À faire tant parler les hommes, exposant le panorama de leur religiosité, l’auteur n’a fait qu’établir un constat (amer) de notre société occidentale. Il nous renvoie notre image à travers celle que nous avons de Dieu. Un reflet superficiel dont la spiritualité en berne cherche son salut dans des addictions de plus en plus artificielles…
Un essai grotesque et clairvoyant qui me confirme une vérité : in MAM i trust !
En France, les livres sont au même prix partout. C'est la loi !
Avec BDfugue, vous payez donc le même prix qu'avec les géants de la vente en ligne mais pour un meilleur service :
des promotions et des goodies en permanence
des réceptions en super état grâce à des cartons super robustes
une équipe joignable en cas de besoin
2. C'est plus avantageux pour nous
Si BDthèque est gratuit, il a un coût.
Pour financer le service et le faire évoluer, nous dépendons notamment des achats que vous effectuez depuis le site. En effet, à chaque fois que vous commencez vos achats depuis BDthèque, nous touchons une commission. Or, BDfugue est plus généreux que les géants de la vente en ligne !
3. C'est plus avantageux pour votre communauté
En choisissant BDfugue plutôt que de grandes plateformes de vente en ligne, vous faites la promotion du commerce local, spécialisé, éthique et indépendant.
Meilleur pour les emplois, meilleur pour les impôts, la librairie indépendante promeut l'émergence des nouvelles séries et donc nos futurs coups de cœur.
Chaque commande effectuée génère aussi un don à l'association Enfance & Partage qui défend et protège les enfants maltraités. Plus d'informations sur bdfugue.com
Pourquoi Cultura ?
Indépendante depuis sa création en 1998, Cultura se donne pour mission de faire vivre et aimer la culture.
La création de Cultura repose sur une vision de la culture, accessible et contributive. Nous avons ainsi considéré depuis toujours notre responsabilité sociétale, et par conviction, développé les pratiques durables et sociales. C’est maintenant au sein de notre stratégie de création de valeur et en accord avec les Objectifs de Développement Durable que nous déployons nos actions. Nous traitons avec lucidité l’impact de nos activités, avec une vision de long terme. Mais agir en responsabilité implique d’aller bien plus loin, en contribuant positivement à trois grands enjeux de développement durable.
Nos enjeux environnementaux
Nous sommes résolument engagés dans la réduction de notre empreinte carbone, pour prendre notre part dans la lutte contre le réchauffement climatique et la préservation de la planète.
Nos enjeux culturels et sociétaux
La mission de Cultura est de faire vivre et aimer la culture. Pour cela, nous souhaitons stimuler la diversité des pratiques culturelles, sources d’éveil et d’émancipation.
Nos enjeux sociaux
Nous accordons une attention particulière au bien-être de nos collaborateurs à la diversité, l’inclusion et l’égalité des chances, mais aussi à leur épanouissement, en encourageant l’expression des talents artistiques.
Votre vote
Neuf Mois
Pour une première série de cet auteur, c'est plutôt bien parti. Notre héros qui va devenir papa est au volant d'une coccinelle qui se transforme en Chevrolet après le passage d'un tunnel. Il se retrouve dans une dimension étrange où le grand requin blanc flotte dans les airs prêt à vous dévorer à chaque instant. Oui, il pénètre dans une étrange contrée où il ne sera pas au bout de ses surprises ... Il se fait accueillir par une espèce de clone de Sigmund Freud qui lui lance: "Vous n'êtes pas venu ici par hasard. Ici, c'est comme le Liechtenstein, on n'y va jamais par hasard. Alors, c'est quoi votre problème ?" Réponse de l'intéressé : "C'est ma femme, elle est enceinte"... Les influences de l'auteur sont diverses. Il y a même un clin d'oeil à Little Nemo, le pionnier de la bande dessinée. Le style fluide et dynamique rappelle également Enki Bilal. C'est visuellement beau. L'auteur a réussi incontestablement à reconstituer un univers onirique et poétique qui lui est propre. Le charme va opérer tout doucement et vous ne pourrez être que conquis ! On se plonge véritablement au coeur des angoisses intimes sur la difficulté d'être père. Cet ouvrage est une véritable psychanalyse de l'âme humaine. Neuf mois est le temps qu'il faut pour que le bébé soit conçu. C'est également le titre de cet ouvrage comme une ultime parabole de la grossesse nerveuse d'un futur papa. Bienvenue dans le monde où le rêve va rejoindre bientôt la réalité !
Hikaru no Go
Hikaru no Go est un manga assez particulier car il permet de découvrir un jeu de réflexion assez méconnu en Europe : le go. Les dessins sont plutôt bons, le héros n'est pas repoussant comme certains héros de mangas et l'aventure se lit facilement. Bref il s'agit là d'un bon shonen, bien entendu ce genre de mangas ne conviendra pas à tout le monde puisque destiné principalement aux adolescents de sexe masculin (sens littéral du mot shonen) mais contrairement à bien des mangas sortis récemment "Hikaru no Go" n'a pas la mauvaise habitude d'oublier sa base et de partir dans un grand délire de puissance ultime. Il faut dire que le sujet ne s'y prête guère. Un bon manga donc, à lire si vous aimez les shonen et que vous souhaitez lire une série terminée sans être déçu...
Les Forêts d'Opale
Les forêts d'opale est une bd d'héroic fantasy dans le style de Lanfeust de Troy, une grande quête épique menée par des personnages un poil moins charismatiques que dans ce dernier toutefois. La grande qualité des forêts d'opale c'est son univers plus original et intéressant que celui de Troy, le tout bien mis en image par Pellet dont le dessin est bon (sans toutefois atteindre de sommets). Cette bd, tout comme Lanfeust, constitue une bonne introduction au genre pour les néophytes et reste une lecture agréable pour les amateurs d'heroic-fantasy même si elle n'égale pas les incontournables comme la Quête de l'Oiseau du Temps, les Légendes des Contrées Oubliées...etc. A lire dans tous les cas.
73304-23-4153-6-96-8
J'ai véritablement adoré cette bd muette car elle m'a totalement surpris dans son dénouement. Le sujet concerne une suite de chiffres un peu maléfiques si on est superstitieux. Il y a d'ailleurs tout un mystère autour de la signification de cette suite de chiffres sur un bout de papier qu'un condamné à la chaise électrique a laissé tomber dans son dernier souffle. C'est le bourreau qui le ramasse et l'histoire peut alors commencer pour notre plus grand plaisir. Le graphisme en noir et blanc est particulièrement séduisant et colle à merveille pour donner à cette bd un parfum d'ambiance mystérieux. Le silence des cases devient oppressant au fur et à mesure de l'avancée de cette histoire. L'atmosphère est véritablement noire et angoissante. L'auteur a réussi à délivrer un message autour de ce conte cynique et cruel. Il y a toute une logique véritablement implacable comme les mathématiques. C'est bien pensé et c'est bien réalisé.
Krän
Attention, cette bd est à réserver à ceux qui aiment l'humour, les univers heroic fantasy et surtout les bd déjantées.. Le ton est donné dès les premières pages et il suffira de les lire pour savoir si l'on accroche ou pas à ce type d'humour, personnellement c'est le cas. Le dessin d'Herenguel est bon et les scénarios farfelus (ce qui est un bon point car ils sont bien menés) et on ne s'ennuit pas une minute en lisant Kran. Bref lisez les premières pages et si vous accrochez vous pouvez être sûr d'aimer la série! KRÄN : Y'a des jours où faut pas me chercher ! Et y'a des jours tous les jours...
Nuisible
Une belle surprise qui m'a donné le même plaisir de lecture que Prométhée, une longue lecture accompagnée d'un dessin agréable et harmonieux. De plus l'histoire se déroule à Paris, et pas à n'importe quel moment, c'est un superbe Paris sous la neige que nous offre Alfio Buscaglia le dessinateur. A première vue, les décors sont nettement plus beaux que les personnages qui paraissent plus grossiers, moins peaufinés et qui le sont d'ailleurs, ce n'est pas qu'une apparence, mais en rentrant dans l'histoire qui est assez prenante j'ai fini par m'habituer aux visages qui se révèlent au final bien meilleurs qu'au premier coup d'œil. L'histoire se base sur la manipulation génétique et tout le discours déontologique qui va avec, sans oublier le suspense qui est dosé au poil. Les dialogues sont intelligents et l'on sent qu'ils ont été mûrement réfléchis et ne tombent jamais dans des discours moralisateurs et parfois débiles, de plus le langage scientifique n'est pas barbant et reste à la portée de tous. Le tout est mené tambour battant avec plusieurs meurtres inexpliqués et des animaux ayant fait des bons prodigieux dans leur évolution, jusqu'où sont allés les chercheurs ? Il faudra attendre le tome deux pour le savoir… l'attente va sembler bien longue. Les personnages sont psychologiquement bien travaillés, chacun ayant des personnalités différentes et bien développées, ils sont d'ailleurs assez nombreux mais on n'est jamais perdus. C'est un premier tome extrêmement dense et intéressant.
Un petit coin de paradis
Un petit coin de paradis est dans cette collection Comix du Cycliste qui ne paye pas de mine. Cependant, c'est le contenu qui compte surtout quand il est intéressant et imaginatif. Encore une fois, je reproche à cette collection d'être beaucoup trop courte (seulement 24 pages). Ce one-shot aurait gagné à être un peu plus long afin de développer sa thématique assez intéressante d'une jeune vie qu'on passe en revue au milieu d'une immense maison. Le dessin en noir et blanc ainsi que les différents cadrages arrivent à procurer une atmosphère sereine malgré une palette restreinte. Il y a une maîtrise incontestable de l'auteur quant au langage visuel. Beaucoup de bonnes trouvailles également au détour des couloirs de cette maison. Le petit coin de paradis n'est cependant pas là où l'on pense forcément...
Pulp stories
Je confirme : un bon moment de lecture que cet album... Le scénario est très bien ficelé et gère très bien les rebondissements. De plus, certaines situations et personnages sont assez atypiques, ce qui est loin de me déplaire... Une fois la lecture commencée, j'ai eu du mal à m'arrêter. Le seul bémol que je pourrais trouver est qu'une relecture apportera, je pense, moins de plaisir, du fait d'un moindre suspens... (mais n'est ce pas le lot de tous les polars ?) Au niveau du noir et blanc, rien à redire : très agréable, clair et bien foutu. Le format est aussi adéquat : cela renforce l'aspect polar. Bref, un seul conseil : lisez-le...
Pulp stories
Ah ! la bonne lecture que voilà ! L’ambiance est très noire. Traxler, détective privé carburant au Jack Daniels, qui n'est pas sans rappeler l'Alack Sinner de Muñoz et Sampayo, est engagé pour ce qu’il ne pense être qu’une banale affaire d’adultère. Il se trouve toutefois coincé dans un engrenage tel qu’il n’a d’autre choix que de se tourner vers Giusti, un vieil ami, tueur à gages de profession. Ce dernier a, pour sa part, des airs de Samuel L. Jackson dans Pulp Fiction, vu le costume-cravate noir et le petit discours rituel avant l’exécution de ses cibles. La chasse à l’homme est alors ouverte. A deux, ils se mettent à traquer le responsable des malheurs de Traxler, qui se trouve être l’un des « contrats » de Giusti. D’autres personnages entrent alors en scène, allant du flic louche au financier escroc, en passant par les receleurs et autres « nettoyeurs ». Le scénario est bien ficelé, sans être révolutionnaire. L’on suit les différents personnages dont les routes se croisent, rythmées par quelques spectaculaires fusillades. Le dessin est, quant à lui, incroyablement beau. Du grand art ! Un noir et blanc bien tranché. L’on pense alors à Frank Miller. Mais les personnages de Rossi n’ont pas le côté caricatural de ceux de Miller – et, à mon sens, c’est tant mieux! Concernant le support, il s’agit d’un petit format à l’impression peut-être un peu « cheap », mais – et c’est là la conséquence positive – le prix s’en ressent : 12 € pour 160 pages de pur plaisir, à mon sens, c’est une bonne affaire !
Dieu en personne
Fidèle de l’auteur, tu ne seras pas dépaysé ! Dès l’ouverture, c’est comme à la maison. Tous nos bons vieux repères sont là. Beaucoup de noir, du gris et du blanc. Des foultitudes de foules, des édifices édifiants, des personnes impersonnelles. Les espaces sont vastes ou parfois plus étriqués, immuablement astreignants tant ils sont remplis de gens et de choses. Et puis cette Sensation familière de solennité, de distanciation et de froideur. Chaque nouvel album parait tellement identique, mais s’avère pourtant si subtilement différent. Naturellement, le concept de l’oeuvre ne se départ pas de son originalité traditionnelle (Marc Antoine Mathieu a encore claqué la boite à idées en faisant dans le Divin culotté). Ce qui change vraiment, c’est l’inhabituelle tranquillité, le classicisme (très relatif) de la mise en scène. Colmatés, les trous dans les planches ! Remballées, les spirales infernales ! Chacun à sa place : la fin à la fin, le début au début et le dessin, bien sage, cantonné aux pages. L’absurde ludique et ses voltiges narratives glissent de l’ancienne poésie des cases vers une nouvelle philosophie des bulles. Si MAM fait joujou, c’est avec les mots. Une rhétorique subjective, ingénieuse et très souvent imparable qui dévoile un album infiniment plus intime, bien plus personnel qu’à l’accoutumée et indubitablement plus drôle. Qu’on se le dise, le Très-Haut s’est risqué en bas et les hommes sont en émoi. Mais est-ce vraiment lui ? Un artefact, une réalité ? Sommé de prouver son identité, puis soudainement sollicité de toutes parts, le Créateur sera finalement confronté à sa création au cours d’un procès insensé. Eh oui, le genre humain a beaucoup de griefs, de dilemmes très cartésiens et réclame explications, dommages et intérêts ! En autant d’intervenants, les différents points de vue affluent et les répliques fusent. Perspectives scientifiques, métaphysiques, sociales, théologiques, spirituelles, mercantiles, artistiques... Rappelant souvent les grands auteurs à notre souvenir, ces perles de pertinence, d’ironie ou d’humour aboutissent fréquemment à des réflexions toujours plus profondes. Immanquablement, on relèvera le côté universel du Dieu de MAM. Un Éternel suggéré, quelquefois deviné sous les canons de l’imaginaire populaire, mais sans signe distinctif. Absence d’édifices sacrés, aucune obédience affichée : c’est autour du concept général de Dieu que l’on discute ici. Un leurre depuis le commencement. À faire tant parler les hommes, exposant le panorama de leur religiosité, l’auteur n’a fait qu’établir un constat (amer) de notre société occidentale. Il nous renvoie notre image à travers celle que nous avons de Dieu. Un reflet superficiel dont la spiritualité en berne cherche son salut dans des addictions de plus en plus artificielles… Un essai grotesque et clairvoyant qui me confirme une vérité : in MAM i trust !