Les derniers avis (31877 avis)

Couverture de la série Un peu de fumée bleue...
Un peu de fumée bleue...

J’avais découvert Pellejero il y a déjà quelques années sur la série des « Dieter Lumpen » (une série que je vous recommande vivement). Dans le présent album, l’artiste retrouve ce qui, à mon avis, constitue son style le plus personnel. Avec un encrage beaucoup plus épais que sur la série précitée, mais aussi avec quelques libertés dans ses perspectives et une colorisation très brute, sa façon de faire le rapproche à mes yeux du mouvement fauviste en peinture, tout en gardant une grande lisibilité. Ce graphisme n’est pas « extrême » et ne devrait pas vraiment rebuter le lecteur … mais tous ne tomberont pas non plus sous son charme particulier. Dans mon cas, le charme opère. J’aime ce style pour sa pureté et sa spontanéité … et pour les visages « à plat » de son héroïne. Au point de vue scénaristique, j’ai dévoré cette belle et triste histoire d’amour et d’attente. Une histoire d’attente car, comme le dit la jolie héroïne, sa vie ressemble à une cigarette allumée qu’elle regarde se consumer dans un voile de fumée bleue. Au fil des pages, on découvre la vie de Laura, toujours en attente (d’un sens à sa vie, du grand amour, du retour de son amant). La narration de Denis Lapière est vraiment excellente, et l’impact du récit est encore accentué par le contexte historique choisi par les artistes. C’est … poignant, vraiment. Malheureusement, les cinq dernières planches de l’album sont de trop. Plutôt que d’apporter quelque chose à l’histoire, elles la démythifient à mes yeux en utilisant ce gros boulet scénaristique. C’est dommage, et je suis convaincu qu’un final plus simple aurait été bien plus efficace. Franchement très bien, jusqu’à cinq planches du terme … (mais je garde un bon souvenir de ma lecture).

16/09/2009 (modifier)
Couverture de la série La Dernière des Salles Obscures
La Dernière des Salles Obscures

Et bien, moi, j’ai bien aimé cette autobiographie mensongère. Lapière parvient à nouveau à créer un personnage intéressant à mes yeux. Ce vieux cinéaste odieux dont on découvre la vie au fil des pages se révèle en définitive touchant et … humain. La structure du récit est intéressante sans être très originale (sous la forme de flash-back), et le dessin de Gillon convient parfaitement pour illustrer cette histoire. Son trait réaliste, précis et très lisible est toujours agréable à lire et ses personnages féminins toujours agréables à regarder. Bien sûr, ce style est un peu passé de mode, mais il demeure, à mes yeux, joliment efficace. Mais, surtout, cette autobiographie est un beau prétexte pour survoler un siècle de cinéma et d’histoire. Ce balayage, effectué au travers du regard d’un cinéaste, permet un éclairage légèrement décalé et intéressant (la vision de « un chien andalou » étant un fait historique plus marquant à ses yeux que la guerre du Vietnam, par exemple. C’est logique, et intéressant). Enfin, je tiens à souligner le soin avec lequel Aire Libre avait édité ce diptyque. Le premier tome était fourni avec une interview des deux auteurs agrémentée de quelques esquisses, et le second était fourni avec une double couverture cartonnée (qui permet de ranger les deux tomes ensemble) qui proposait en outre une biographie de Gillon, un artiste reconnu mais sans doute mal connu de la jeune génération des lecteurs. Cette présentation donne à n’en pas douter une réelle plus-value à l’objet, et contribue certainement (même inconsciemment) à mon appréciation d’ensemble. Entre le « pas mal » et le « franchement bien », j’hésite … Allez ! Je dirai franchement bien pour l’édition originale …

16/09/2009 (modifier)
Couverture de la série Black Hills
Black Hills

Je ne sais pas si les carnets mentionnés dans ce récit sont réels ou s’il s’agit d’une invention, mais cet élément apporte indéniablement une dimension réaliste à la série. Le souci de crédibilité de l’œuvre (tout en restant dans un style très épique) est d’ailleurs à souligner. En s’intéressant à la sombre période de l’histoire de l’Amérique qui vit les indiens définitivement perdre leur lutte pour la survie de leurs valeurs et de leurs croyances, le duo Swolfs/Marc Renier aborde un sujet qui ne pouvait que me passionner. Reste qu’il faut encore pouvoir rendre l’œuvre intéressante. Et le duo y parvient en évitant de tomber dans la stricte évocation historique tout en étant très réaliste à mes yeux (les carnets ont fait leur œuvre !) La galerie des personnages est très conventionnelle du genre, avec ce duo blanc-bec/vieux de la vieille, ces indiens révoltés ou résignés et ces bandits sans scrupules. J’ai donc retrouvé ce que j’espérais, sans surprises (bonnes ou mauvaises). L’intrigue se centre sur une histoire de vengeance (comme bien souvent) qui permet d’illustrer cette sombre période sous un angle original. Les événements des Black Hills sont autant un décor qu’un acteur de cette série, et c’est, à mes yeux une belle réussite. Le dessin de Marc Renier est excellent à mes yeux (sans doute les plus belles planches réalistes de l’artiste). Il est toujours aussi fin, aussi élégant, mais il a ici une profondeur, une « matière » que je ne retrouve pas toujours chez l’artiste (voir « Le Masque de fer » et sa qualité fluctuante). Sa colorisation est soignée, même si le choix des couleurs n’est pas celui que j’aurais personnellement effectué (car souvent très ternes). En résumé : un bon western, très conventionnel (comme souvent avec Swolfs) mais prenant et s’intéressant à une période et à des événements finalement peu exploités. A découvrir !

16/09/2009 (modifier)
Couverture de la série Outlaw
Outlaw

Plaisant, indéniablement plaisant ce petit western décalé, qui bénéficie du savoir-faire de deux valeurs sures de la bande dessinée actuelle. Au scénario : Dieter, un artiste que je connaissais mieux pour ses récits sombres (dont ses nombreuses associations avec Moynot), mais qui m’avait déjà convaincu par le passé de ses qualités « humaines » et « émotionnelles » grâce au merveilleux « Julien Boisvert ». Avec Outlaw, on peut dire que l’artiste se lâche ! Ce western déjanté n’hésite pas à flirter avec l’absurde, et les personnages dont l’artiste peuple son récit ne sont pas piqués des vers. On est souvent proche de la grosse farce, mais à aucun moment le récit ne tombe dans le grotesque. Dieter est toujours attentif à l’humanité de ses personnages, qui, par conséquent, sont non seulement amusants mais aussi, selon moi, attachants. L’intrigue est intelligemment développée, et permet de revisiter tous les standards du western (et des hors-la-loi) en quatre petits tomes. Cette œuvre tient donc autant de l’hommage que de la parodie, … et n’hésite pas à intégrer des éléments pour le moins saugrenus. Aux crayons : Fourquemin, un artiste au style incomparable qui a très rapidement fait école. Le trait de l’artiste est on ne peut plus expressif. Ses visages sont très caricaturaux, mais ils gardent une certaine candeur qui ne cesse de me charmer. Ses décors ne sont pas avares de détails et bénéficient de cette même souplesse du trait. L’ensemble est aussi riche que lisible, et c’est souvent un régal d’un peu s’attarder sur une planche (un peu, seulement, car le scénario de Dieter ne tarde pas à nous rappeler à l’ordre). La colorisation est particulière, et favorise les teintes monochromes, ce qui donne à la série un style vieillot très agréable. Un peu comme si cette histoire nous était contée à partir de vieilles photos jaunies aux teintes sépia, choix judicieux qui ne peut qu’engendrer une grosse bouffée de nostalgie (alors que l’histoire est plutôt déjantée, je vous le rappelle). Une réussite, incontestablement !

16/09/2009 (modifier)
Couverture de la série Le Jardin d'hiver
Le Jardin d'hiver

La couverture avec ce personnage au visage si difforme mais si expressif m’a donné envie de découvrir cet album. Question dessin, le style est très particulier : les personnages sont anguleux, avec un visage disproportionné, les décors sont uniformes, la colorisation dégage une mélancolie paralysante. Les arrières plans sont curieusement sur un même plan, bref le tout donne un style vraiment particulier agréable néanmoins. Les couleurs donnent dans des tons liquides pour la plupart et lumineuses pour ce fameux jardin, et certaines planches sont construites avec grand art. Question scénario, l’album nous présente une histoire contemporaine sous forme de conte. Et comme dans tous ces récits d’évolution de sentiments il n’y a pas beaucoup d’action, mais plutôt des sacrés bouleversements dans les attitudes des protagonistes. Tout part de la vie banale d’un serveur de café dans un bar, de son quotidien triste, des ses voisins, de son environnement. Et dans cette vie sous forme de vide va naître de l’humanité. Et ceci va exister dans des rapports simples d’humain à humain, sans intérêt, sans présélection par des critères sur fesse-livre, uniquement pour qu’aux besoins d’un humain, un autre accepte d’y répondre avec sa réponse personnelle. Il n’y a pas de courses poursuite, pas de sang…, mais il y a mieux, il ya la découverte de l’amour, du pardon et du don de soi à autrui, c’est plus fragile, plus subtil et plus rare aussi dans notre société. Et comme ce qui est rare, c’est un trésor. Je ne parlerai pas de poésie graphique pour cet album, il s’agit plutôt de la découverte dans un quotidien à priori morose que des trésors se cachent dans les rapports à autrui pourvu qu’ils soient don et non égoïstes. Cette interprétation personnelle de l’album me vient de l’autre relation à autrui qui nous est présentée : celle des voisins. Celle-ci échoue (tiens d’ailleurs il y a bien du sang et de l’action !) car individualiste de la part de notre héros qui accueille l’autre parce qu’il a besoin de lui. Dans ce cas l’autre refusant ce don, l’humanité échoue (et évoluera dramatiquement). Cette relation centrale de l’album vient couper le récit, dans le première partie du récit notre héros refuse de donner de soi à autrui, tout est glauque, dans le seconde il accepte, tout s’éclaire… Peut être est-ce tiré par les cheveux, en tous cas à mon sens cet album est un très joli conte contemporain sur le don gratuit de soi… A lire à minima

16/09/2009 (modifier)
Couverture de la série Monsieur Jean
Monsieur Jean

Monsieur Jean, c’est vous et moi … ou presque, car le gars ne semble pas trop devoir se préoccuper de problèmes d’argent. Un bobo, en somme, mais un bobo encore accessible. Pour le reste, monsieur Jean vit dans un immeuble dont certains voisins sont pénibles, d’autres plutôt sympathique. Monsieur Jean a des amis, parfois pénibles, parfois sympathiques (et parfois les deux en même temps). Monsieur Jean est à la recherche du grand amour, qu’il tarde à trouver, alors que son horloge biologique ne cesse de se manifester. Monsieur Jean trouve le grand amour, ce qui est loin de le déstresser. En fait, je me demande si un chanteur comme Bénabar aurait autant de succès aujourd’hui si Dupuy et Berberian n’avaient pas préparer le terrain avec leur anti-héro. Car monsieur Jean, c’est ça : un personnage quelconque dont le quotidien, les rêves, les tracas sont relatés avec humour et gentillesse. Et c’est très réussi, car monsieur Jean est une série très agréable à lire. La simplicité de ses histoires (dans lesquelles chacun se reconnaitra à l’occasion) et de son graphisme (qui va droit à l’essentiel, sans s’encombrer d’effets de style) m’ont convaincu depuis longtemps. Je ne peux donc que vous encourager à découvrir ce sympathique personnage. Moins profond que « Le Combat ordinaire » de Larcenet, mais franchement bien quand même !

16/09/2009 (modifier)
Couverture de la série Finkel
Finkel

Et bien, moi qui ne suis pas un grand fan de science-fiction, je considère ce Finkel comme un des meilleurs récits de bande dessinée d’aventure. Je le préfère même à l’œuvre majeure du duo dont il est ici question (Neige). L’univers créé par Convard est à la fois simple, cohérent et riche. Bien sûr, on a encore une fois droit à une confrontation entre le bien et le mal, mais la présentation des deux camps permet de joliment nuancer cet aspect de prime abord très manichéen. Les rebondissements ne manquent pas et les cinq premiers tomes (qui constituent le premier cycle) ne laissent pas au lecteur le temps de reprendre son souffle. Chaque tome apporte en effet sa part de révélations plus ou moins surprenantes. Seule, une grosse facilité scénaristique m’aura déçu en fin de ce premier cycle. Mais je suis convaincu que cette « facilité » était prévue dès l’entame de la série, je la trouve donc juste trop évidente (et non pas amenée artificiellement). Le second cycle s’annonce inférieur au premier mais semble rester d’un très bon niveau. Malheureusement, après deux tomes, les auteurs ont laissé Esta (une des héroïnes principales) entre la vie et la mort, … et cette situation perdure depuis de trop nombreuses années à mon goût. Et le lecteur impatient que je suis commence à se lasser (à quand le tome 8 ?) Ceci dit, je préfère que Giné prenne son temps et demeure dans une qualité graphique comparable aux cinq premiers tomes, plutôt qu’il ne se précipite. En effet, j’ai constaté une baisse de qualité dès l’entame du second cycle. Le trait de Giné n’est pas mon préféré, mais, au début, je lui ai trouvé une chaleur et une « substance » que je ne lui connaissais pas. Ses décors, mais aussi ses personnages étaient non seulement élégants mais également chaleureux, charismatiques (une qualité que je ne décèle pas dans la série de « Neige »). Malheureusement, comme je l’ai dit, je trouve les deux derniers tomes plus froids, moins denses (graphiquement parlant) et donc plus artificiels. L’émotion ne passe plus aussi bien. Par conséquent, il vaut peut-être mieux que Giné prenne son temps et trouve un créneau horaire qui lui permette de fignoler ses planches. Quoiqu’il en soit, Finkel est une très bonne série, dont je recommande vivement l’achat du premier cycle, … et la prudence pour la suite.

16/09/2009 (modifier)
Couverture de la série Mérite maritime
Mérite maritime

Bon ! J’ai du mal avec le dessin de Riondet, mais qu’est-ce que j’aime les histoires imaginées par Dubois ! Surtout dans le premier tome (mais le deuxième est encore très bon, et le troisième (qui ne propose qu’une histoire complète) demeure d’excellente facture). J’ai réellement savouré la galerie des personnages (de grandes gueules au cœur tendre, solidaires en cas de coup dur mais prêts à se mordre le nez en toutes autres circonstances, et qui ne cessent de se charrier à toute occasion), une galerie qui a, en plus, le mérite de m’apparaître comme plausible (à défaut d’être réaliste). Ensuite, j’adore cet univers de marins de la marine marchande. On est loin des grands voiliers et des paysages paradisiaques. Le monde de nos valeureux navigateurs sent bien plus le diesel et l’huile rance (sur le bateau), le parfum bon marché et l’alcool (sur les ports) que les fleurs de vanillé. Malheureusement, la première nouvelle du premier tome n’est pas la meilleure (loin s’en faut), et risque de décourager certains lecteurs. Mais les suivantes sont tout bonnement excellentes. Elles sont variées mais typiques de l’univers des marins, et laissent la part belle à l’humanité des personnages. C’est de la sensibilité du type « brut de coffrage », comme je l’aime (oui, je suis un ours au cœur tendre). Si la structure des aventures peut être qualifiée de « policière », les aventures en question constituent avant toute chose autant de profils de personnages. L’humain est toujours mis en avant, même si l’intrigue est régulièrement très bien construite et bénéficie, à l’occasion, de petites idées de génie (dont un cercueil incinéré (dit comme ça, cela peut paraître incongru, mais si vous lisez l’histoire en question, vous comprendrez mieux)). Je préfère les courtes nouvelles à la longue histoire du tome 3, car Dubois a vraiment l’art de la concision, et parvient à créer une véritable atmosphère en peu de planches, alors qu’a contrario, il me semble se perdre un peu dans sa dernière aventure (qui reste cependant bien écrite et agréable à lire, mais nettement moins jubilatoire). Mention spéciale aux dialogues, qui sont souvent excellents ! Enfin, comme je le disais au début de cet avis, le dessin de Riondet n’est pas celui que je préfère. Son trait est trop carré à mon goût et je confonds régulièrement plusieurs des personnages (heureusement, leurs caractères sont suffisamment typés pour que cette confusion demeure dans le domaine de l’apparence). Par contre, ce style a l’avantage d’être très agréable pour les décors et parvient à bien restituer l’ambiance des bars, des cafés, des bateaux rouillés, des cales poisseuses tout en restant d’une grande lisibilité (hormis ce problème au niveau des visages). Très bien, franchement !

16/09/2009 (modifier)
Couverture de la série Comanche
Comanche

Pour la période « moderne », illustrée par Michel Rouge, je me cantonnerai à dire que je n’ai jamais réussi à digérer le choc dû au passage de Herman à ce (pourtant talentueux) artiste. Résultat : je n’ai jamais réussi à réellement entamer un de ces albums. Cependant, et j’insiste, Michel Rouge est un illustrateur de talent, mais son style très « froid » ne m’attire pas. En ce qui concerne l’époque « Herman », je ne peux que souligner la qualité de la série … du moins durant neuf tomes, car « le corps d’Algernon Brown », s’il bénéficie d’un honnête scénario, est un réel foutage de gueule au niveau graphique. Herman multiplie volontairement les inepties, en intégrant dans le décor, tantôt un sosie de Lucky Luke, tantôt une montre à quartz. Qu’il n’avait plus envie de travailler sur la série est une chose, qu’il se moque du lecteur qui le nourrit en est une autre ! Restent donc les neuf premiers tomes. Ils sont excellents, à mes yeux. Très classiques pour des westerns, ils nous offrent des personnages charismatiques (Red Dust et Comanche en tête), des univers fidèles à notre imaginaire (de vastes espaces arides, le chemin de fer, les indiens rebelles, les bandits sans foi ni loi, et cette civilisation qui ne cesse d’avancer, au grand désespoir de l’ours qu’est Red Dust), et des aventures bien ficelées. On pourra toujours reprocher à Greg le côté très convenu de ses scénarios, mais le gaillard avait l’art de ficeler des histoires captivantes sans aller chercher midi à quatorze heure. C’est simple et efficace, ce qui convient finalement très bien à ce genre plutôt brut qu’est le western. Une très bonne série jusqu’au tome 9. Un tome 10 que je trouve honteux. Une transition entre deux dessinateurs que je n’ai jamais su assimiler à partir du tome 11. Voilà qui est difficile à coter. Je dirai 4/5, mais à condition de se limiter à la première époque.

16/09/2009 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Ma Petite Maîtresse
Ma Petite Maîtresse

Ce manga est un josei, destiné en théorie aux jeunes femmes. Il s'agit d'une love story. La thématique de base porte sur une relation de hiérarchie qui s'inverse et donc un jeu sur la domination entre un homme et une femme. Ces trois composantes auraient dû me rebuter. Et pourtant, j'ai franchement apprécié cette série ! Pourquoi ? Parce qu'elle est drôle. Parce qu'elle est fine et intelligente, mais surtout parce qu'elle est drôle. L'humour se fait de plus en plus présent au fil des tomes. Tout se joue sur la relation entre les personnages et sur le caractère de ces derniers. L'héroïne est mignonne, relativement mature et attachante. Le héros, quant à lui, est excellent. La façon dont, caché derrière un visage aussi impassible que possible, il jongle entre son rôle de patron strict et autoritaire, d'éternel domestique et plus tard (je ne dévoile pas un grand mystère) d'amoureux fou et dévoué, est hilarante. Et c'est sans compter sur d'autres personnages secondaires très drôles eux aussi comme le copain travesti du héros ou le frère intégriste et surprotecteur de l'héroïne. L'intrigue varie tome après tome, abordant des sujets différents tandis que la relation entre les deux personnages principaux évolue, d'abord doucement puis assez rapidement. Outre le dilemme entre attirance et soumission à la base du récit, il apparait divers autres péripéties, une rivale pour l'héroïne, un rival et qui plus est supérieur hiérarchique pour le héros, des quiproquos avec un travesti, un incendie, un emménagement en couple et bien sûr une vraie histoire d'amour aussi spéciale soit-elle... Et comme il s'agit d'un manga pour jeunes femmes, le sujet du sexe est également abordé sans fard, avec quelques scènes très directes. Et à ce propos, les petits soucis sexuels font aussi partie du lot des intrigues. Le dessin est fin et sans fioriture. Il est soigné et agréable à lire. Il fonctionne en outre très bien pour les séquences humoristiques, entre l'impassibilité du héros et quelques séquences super-déformées pas trop envahissantes. Ce manga mélange donc une belle dose d'humour avec un love story originale et traitée avec maturité. Drôle et attendrissant.

15/09/2009 (modifier)