Est-ce que les autres critiques ont pris cette BD au premier degré ? Toujours est-il que cette histoire nous rappelle les meilleurs moments de l'esprit décalé corrosif des humanos/fluide glacial. Le contexte SF est bien exploité et pour un amateur comme moi cela vaut déjà +1 étoile minimum. Pareil pour l'ambiance "No futur". Le graphisme est tout à fait honorable, et le scénario ne sacrifie pas le fond de l'histoire à l'humour. Un petit coup de mou peut-être avant la fin, pour la grosse action finale moins intéressante.
Comme toutes les BD d'humour, on accroche ou pas. Moi je ris et je re-ris en le relisant. J'adore cet antihéros déglingué qui renvoie les balles à l'envoyeur en ouvrant son attaché-case. Et je suis pris par ce polar improbable.
A réserver aux amateurs de SF et d'humour noir, très noir.
C'est la première fois que je lis une BD avec une ambiance un peu "toon". Entre les personnages va naître un véritable huis clos. Silence, regrets et non-dits... C'est également un récit sur la maladie sans complaisance, ni apitoiement.
La fin du récit est réellement triste. Cependant, on ressent également une joie de vivre et d'espérer en l'amour. C'est beau et poignant à la fois. On a l'impression que l'auteur a voulu rendre un hommage à un ami disparu trop tôt.
Je dois reconnaître également une imagerie très créative bien que cela ne soit pas mon genre. C'est une BD pleine de bons sentiments. Un peu trop parfois...
J'ai relu récemment cette bd au regard de la plus grande expérience que j'ai acquis au cours de ces deux dernières années après une lecture bien intensive. Je remonte la note de ce one-shot car j'ai changé mon approche. C'est désormais le genre d'histoire que j'aime bien. Que s'est 'il passé ? La mâturité de l'âme, voilà tout !
Beaucoup de choses ont déjà été dites dans les 2 premiers avis.
Cette lecture s'est faite sans pré-requis.
Je ne connaissais ni Gabrielle Piquet à qui nous devons cette BD, ni Tonino Benacquista l'auteur de ces 3 histoires indépendantes.
Le résultat est efficace.
Le dessin noir est blanc est épuré au niveau du trait mais reste détaillé. Il ne faut pas beaucoup de pages pour s'y habituer. Il me faut penser à François Ayrolles pour la finesse du trait.
Les 3 scénarii sont plaisants. Ils sont différents mais disposent des mêmes qualités : de l'humour, une maitrise du développement des scénarii jusqu'aux chutes, de l'originalité, etc...
C'est léger à lire mais le contenu a du sens. Une fois la lecture déclenchée, il est difficile de s'arrêter.
Je trouve un bel équilibre dans cette BD peu connue.
J'ai trouvé ce one-shot très bon. Au début, j'étais un peu perplexe car il ne se passait pas grand chose, mais petit à petit j'ai commencé à m'intéresser à l'histoire. On suit des personnages complexes ayant des qualités et des défauts. Je pense d'ailleurs que c'est ce qui m'a plu dans ce récit. Les personnages sont terriblement humains et pourraient réellement exister.
Finalement, leur histoire n'est qu'un moment de leur vie, mais c'est tellement bien écrit et raconté que ça m'a littéralement passionné alors qu'avec d'autres auteurs je me serais ennuyé.
Marc Dubuisson nous sert une oeuvre humoristique irrévérencieuse à souhait. Plutôt dérangé par le côté "rebelle je m'en foutiste" au début du livre, je me suis vite laissé porté par la répartie divine des personnages et la critique acerbe de la religion et de la société, cette dernière intervenant dans une moindre mesure, le livre étant naturellement axé autour de la religion.
Marc Dubuisson définit d'ailleurs la religion comme étant le culte d'une entité illusoire (pour lui du moins) inventé par l'homme pour un groupe d'homme. Bref les religions se voient là assenées un coup de bâton monumental, ne serait-ce que par la tournure en ridicule de notre Dieu unique et tout puissant.
J'oppose cependant un petit bémol concernant l'animosité de Dieu envers les hommes. La critique de la religion est bien fondée, juste et sans trop d'excès ; la tournure de Dieu en "quelqu'un" de notoirement mauvais selon les valeurs humaines est inadapté car Dieu est censé être supérieur à l'homme (voilà pour ma métaphysique). Ce qui m'a dérangé est l'effet de bord de la critique du dieu chrétien : comme on ne sait pas qui est réellement Dieu (voir morale finale) on peut se dire que l'entité-Dieu est un crevard de la pire espèce. Ma conception de l'entité-Dieu en tant que païen est tout autre. C'est dommage que Marc Dubuisson n'ait pas laissé de porte ouverte à ce sujet (surtout qu'on n'a aucune certitude, une absence de preuve n'étant pas la preuve d'une non-existence). Bref, l'amalgame est facile : en niant l'existence d'un dieu unique aux multiples facettes, l'auteur ferme la porte à l'existence d'un dieu païen.
Au final, ne serait-ce que pour les répliques divines (mais profanes), j'en conseillerais la lecture. Si l'on ajoute en plus la critique (certes loin d'être très élaborée mais toujours juste) des religions, on en arrive à une oeuvre pertinente et très plaisante à parcourir.
J'ai longtemps hésité à acheter cette bande dessinée.
Certes le nom de Fabien Nury, mis en évidence sur un stick, me poussait irrésistiblement vers l'achat mais le dessin de Bedouel et Merwan me rebutait un peu : j'avais l'impression d'un style minimaliste avec des décors quasi-absents. Eh bien au fil de la lecture, je me suis habitué à ce style particulier et j'ai vraiment été emballé par cette aventure sur fond d'amitié virile.
Certes, réunir deux personnages avec des caractères diamétralement opposés n'a rien de neuf (l'aristocrate et le bandit corse, ça fait un peu "Amicalement vôtre" à la française) mais cela fonctionne bien.
Nos deux héros se lancent, à l'image de Rimbaud ou de Monfreid, dans le commerce d'armes mais ce n'est pas si simple. C'est souvent drôle, bien enlevé, et devrait plaire aux amateurs d'aventures.
Encore une réussite pour la très jeune maison d'édition 12 bis qui, pour cette rentrée 2009, aligne quelques pépites.
Pour répondre à iannick, je suis le tour de France de très très loin. Et pourtant . . .
Cet album m’a littéralement captivé. C’est un témoignage édifiant sur la grande boucle d’avant la grande guerre. Les conditions de course inhumaines sont à l’origine d’exploits incroyables. A cette époque, le Tour faisait le tour complet de la France avec des étapes de 300 à 400 km sur des vélos sans dérailleurs (il fallait retourner la roue pour changer de plateau), sur des routes à peine carrossables, sans assistance, avec des amendes à la clef (pour jet de bidon en agglomération par exemple). On ne peut imaginer qu’un coureur actuel puisse endurer le centième de ces gars. On y découvre aussi l’origine de la voiture-balai ou encore celle du maillot jaune. Le dessin, bien à propos, retranscrit avec justesse l’ambiance de l’époque. Le trait de pastels gras donne un cachet suranné à l’ensemble. Du beau travail !
Bref, voici une bd-document très instructive qui vous fera découvrir le tour de France sous un jour totalement méconnu.
Un commentaire très court pour ma part car beaucoup a déjà été dit !
Ce que j’aime le plus dans Thorgal, est cette part de mystère qui l’entoure concernant ses origines. A travers certains albums « clés » on nous livre la vérité de façon très subtile et justement dosée. Le dessin est magnifique. Concernant la mise en couleur, je trouve que sur les premiers albums, cela n’a pas très bien vieilli.
Pour ma part je me suis arrêté à l’album 13.
Eh bien je ne m’attendais pas du tout à ça…
Ça commence par le départ d’une ado rebelle pour ce qui s’annonce comme une colonie bien chiante. Marguerite est une ado rebelle, mais elle est surtout maline et débrouillarde. On est loin des clichés avec ce petit bout de femme qui cherche à garder son indépendance et a du mal à accepter l’autorité. Perrine Dorin a donc privilégié la vraisemblance, en mettant des bouts d’autobiographie dedans. Les neuf dixièmes du récit nous font balancer entre rire et stupeur, en particulier avec l’arrivée du fameux Frankie, sorte de hippie déglingué qui va semer le chaos dans la colo. L’intermède/flash-back, qui constitue le dernier dixième, m’a complètement chaviré. C’est trop beau pour être faux. La dégradation dans la trame principale vient rapidement, je trouve qu’elle aurait pu être un peu plus graduée, mais dans l’ensemble elle reste cohérente. Un seul regret, que l’on ne voie finalement pas la « splendide bâtisse » que les gamins de la colo sont censés retaper…
D’autant plus que la dessinatrice, Natacha Sicaud, aurait à mon avis, le talent pour le faire. C’est une vraie découverte, puisque cette jeune illustratrice fait ici ses premiers pas seule sur un album, ou presque, n’ayant fait jusque-là que des albums collectifs - dont Boule de neige (Delcourt). Son trait est très fin, il me rappelle un peu celui de Benoît Springer dans sa veine réaliste, très clair, extrêmement lisible. Second atout, elle ose expérimenter des superpositions, des juxtapositions, des cases entremêlant hors texte (la plupart étant des pensées de Marguerite) et dessins de la jeune fille, habillée ou dévêtue. Mais pas de voyeurisme dans ces poses, il s’agit de la transposition des pensées –et parfois des fantasmes- d’une jeune fille de 16 ans.
Le tout est écrit et dessiné avec beaucoup de subtilité, et même si je trouve la couverture un peu « dure » et maladroite par rapport au contenu, j’ai vraiment beaucoup aimé cet album, qui constitue l’un de mes coups de cœur « indé » du moment…
Pour l'instant on tient du très bon avec Ikigami. J'aime bien les récits d'anticipation proches de nos réalités actuelles. L'Ikigami, le préavis de mort donc, a plusieurs fonctions dans ce Japon vu par les yeux de Mase Motorô. D'une part faire prendre conscience de la valeur de la vie et d'autre part assurer la pérennité de la nation.
L'idée est bonne en effet avec ce contrôle de la population par la peur. Mais c'est un peu aussi là où le bât blesse à mon sens. Les jeunes de moins de 24 ans savent qu'ils peuvent mourir entre 18 et 24. La logique voudrait donc qu'ils en profitent et qu'ils se fassent plaisir... et bien non, l'effet inverse voulu par le gouvernement se met en place. Chacun respecte le fonctionnement de l'ikigami. Bon en même temps l'histoire marcherait nettement moins bien sans cette astuce.
Ce qui est pas mal fait également, c'est la construction de l'histoire. Ainsi on découvre petit à petit ce que représente l'Ikigami par les yeux du jeune Fujimoto, récent fonctionnaire chargé de délivrer la sentence de mort. Au fur et à mesure de ses contradictions, de ses doutes, on comprend nous aussi la perversité d'un tel mécanisme et l'impact que cela a sur la société, et en particulier sur quelqu'un frappé d'Ikigami. Il vient d'apprendre qu'il ne lui restait que 24h à vivre, toutes ses certitudes s'effondrent...
L'histoire est tellement réussie qu'on pourrait la croire plausible.
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L'Imploseur (Now future)
Est-ce que les autres critiques ont pris cette BD au premier degré ? Toujours est-il que cette histoire nous rappelle les meilleurs moments de l'esprit décalé corrosif des humanos/fluide glacial. Le contexte SF est bien exploité et pour un amateur comme moi cela vaut déjà +1 étoile minimum. Pareil pour l'ambiance "No futur". Le graphisme est tout à fait honorable, et le scénario ne sacrifie pas le fond de l'histoire à l'humour. Un petit coup de mou peut-être avant la fin, pour la grosse action finale moins intéressante. Comme toutes les BD d'humour, on accroche ou pas. Moi je ris et je re-ris en le relisant. J'adore cet antihéros déglingué qui renvoie les balles à l'envoyeur en ouvrant son attaché-case. Et je suis pris par ce polar improbable. A réserver aux amateurs de SF et d'humour noir, très noir.
Sumato
C'est la première fois que je lis une BD avec une ambiance un peu "toon". Entre les personnages va naître un véritable huis clos. Silence, regrets et non-dits... C'est également un récit sur la maladie sans complaisance, ni apitoiement. La fin du récit est réellement triste. Cependant, on ressent également une joie de vivre et d'espérer en l'amour. C'est beau et poignant à la fois. On a l'impression que l'auteur a voulu rendre un hommage à un ami disparu trop tôt. Je dois reconnaître également une imagerie très créative bien que cela ne soit pas mon genre. C'est une BD pleine de bons sentiments. Un peu trop parfois... J'ai relu récemment cette bd au regard de la plus grande expérience que j'ai acquis au cours de ces deux dernières années après une lecture bien intensive. Je remonte la note de ce one-shot car j'ai changé mon approche. C'est désormais le genre d'histoire que j'aime bien. Que s'est 'il passé ? La mâturité de l'âme, voilà tout !
Trois fois un
Beaucoup de choses ont déjà été dites dans les 2 premiers avis. Cette lecture s'est faite sans pré-requis. Je ne connaissais ni Gabrielle Piquet à qui nous devons cette BD, ni Tonino Benacquista l'auteur de ces 3 histoires indépendantes. Le résultat est efficace. Le dessin noir est blanc est épuré au niveau du trait mais reste détaillé. Il ne faut pas beaucoup de pages pour s'y habituer. Il me faut penser à François Ayrolles pour la finesse du trait. Les 3 scénarii sont plaisants. Ils sont différents mais disposent des mêmes qualités : de l'humour, une maitrise du développement des scénarii jusqu'aux chutes, de l'originalité, etc... C'est léger à lire mais le contenu a du sens. Une fois la lecture déclenchée, il est difficile de s'arrêter. Je trouve un bel équilibre dans cette BD peu connue.
Le Sommeil de Léo
J'ai trouvé ce one-shot très bon. Au début, j'étais un peu perplexe car il ne se passait pas grand chose, mais petit à petit j'ai commencé à m'intéresser à l'histoire. On suit des personnages complexes ayant des qualités et des défauts. Je pense d'ailleurs que c'est ce qui m'a plu dans ce récit. Les personnages sont terriblement humains et pourraient réellement exister. Finalement, leur histoire n'est qu'un moment de leur vie, mais c'est tellement bien écrit et raconté que ça m'a littéralement passionné alors qu'avec d'autres auteurs je me serais ennuyé.
La Nostalgie de Dieu
Marc Dubuisson nous sert une oeuvre humoristique irrévérencieuse à souhait. Plutôt dérangé par le côté "rebelle je m'en foutiste" au début du livre, je me suis vite laissé porté par la répartie divine des personnages et la critique acerbe de la religion et de la société, cette dernière intervenant dans une moindre mesure, le livre étant naturellement axé autour de la religion. Marc Dubuisson définit d'ailleurs la religion comme étant le culte d'une entité illusoire (pour lui du moins) inventé par l'homme pour un groupe d'homme. Bref les religions se voient là assenées un coup de bâton monumental, ne serait-ce que par la tournure en ridicule de notre Dieu unique et tout puissant. J'oppose cependant un petit bémol concernant l'animosité de Dieu envers les hommes. La critique de la religion est bien fondée, juste et sans trop d'excès ; la tournure de Dieu en "quelqu'un" de notoirement mauvais selon les valeurs humaines est inadapté car Dieu est censé être supérieur à l'homme (voilà pour ma métaphysique). Ce qui m'a dérangé est l'effet de bord de la critique du dieu chrétien : comme on ne sait pas qui est réellement Dieu (voir morale finale) on peut se dire que l'entité-Dieu est un crevard de la pire espèce. Ma conception de l'entité-Dieu en tant que païen est tout autre. C'est dommage que Marc Dubuisson n'ait pas laissé de porte ouverte à ce sujet (surtout qu'on n'a aucune certitude, une absence de preuve n'étant pas la preuve d'une non-existence). Bref, l'amalgame est facile : en niant l'existence d'un dieu unique aux multiples facettes, l'auteur ferme la porte à l'existence d'un dieu païen. Au final, ne serait-ce que pour les répliques divines (mais profanes), j'en conseillerais la lecture. Si l'on ajoute en plus la critique (certes loin d'être très élaborée mais toujours juste) des religions, on en arrive à une oeuvre pertinente et très plaisante à parcourir.
L'Or et le Sang
J'ai longtemps hésité à acheter cette bande dessinée. Certes le nom de Fabien Nury, mis en évidence sur un stick, me poussait irrésistiblement vers l'achat mais le dessin de Bedouel et Merwan me rebutait un peu : j'avais l'impression d'un style minimaliste avec des décors quasi-absents. Eh bien au fil de la lecture, je me suis habitué à ce style particulier et j'ai vraiment été emballé par cette aventure sur fond d'amitié virile. Certes, réunir deux personnages avec des caractères diamétralement opposés n'a rien de neuf (l'aristocrate et le bandit corse, ça fait un peu "Amicalement vôtre" à la française) mais cela fonctionne bien. Nos deux héros se lancent, à l'image de Rimbaud ou de Monfreid, dans le commerce d'armes mais ce n'est pas si simple. C'est souvent drôle, bien enlevé, et devrait plaire aux amateurs d'aventures. Encore une réussite pour la très jeune maison d'édition 12 bis qui, pour cette rentrée 2009, aligne quelques pépites.
Le Tour des géants
Pour répondre à iannick, je suis le tour de France de très très loin. Et pourtant . . . Cet album m’a littéralement captivé. C’est un témoignage édifiant sur la grande boucle d’avant la grande guerre. Les conditions de course inhumaines sont à l’origine d’exploits incroyables. A cette époque, le Tour faisait le tour complet de la France avec des étapes de 300 à 400 km sur des vélos sans dérailleurs (il fallait retourner la roue pour changer de plateau), sur des routes à peine carrossables, sans assistance, avec des amendes à la clef (pour jet de bidon en agglomération par exemple). On ne peut imaginer qu’un coureur actuel puisse endurer le centième de ces gars. On y découvre aussi l’origine de la voiture-balai ou encore celle du maillot jaune. Le dessin, bien à propos, retranscrit avec justesse l’ambiance de l’époque. Le trait de pastels gras donne un cachet suranné à l’ensemble. Du beau travail ! Bref, voici une bd-document très instructive qui vous fera découvrir le tour de France sous un jour totalement méconnu.
Thorgal
Un commentaire très court pour ma part car beaucoup a déjà été dit ! Ce que j’aime le plus dans Thorgal, est cette part de mystère qui l’entoure concernant ses origines. A travers certains albums « clés » on nous livre la vérité de façon très subtile et justement dosée. Le dessin est magnifique. Concernant la mise en couleur, je trouve que sur les premiers albums, cela n’a pas très bien vieilli. Pour ma part je me suis arrêté à l’album 13.
Sauve qui peut
Eh bien je ne m’attendais pas du tout à ça… Ça commence par le départ d’une ado rebelle pour ce qui s’annonce comme une colonie bien chiante. Marguerite est une ado rebelle, mais elle est surtout maline et débrouillarde. On est loin des clichés avec ce petit bout de femme qui cherche à garder son indépendance et a du mal à accepter l’autorité. Perrine Dorin a donc privilégié la vraisemblance, en mettant des bouts d’autobiographie dedans. Les neuf dixièmes du récit nous font balancer entre rire et stupeur, en particulier avec l’arrivée du fameux Frankie, sorte de hippie déglingué qui va semer le chaos dans la colo. L’intermède/flash-back, qui constitue le dernier dixième, m’a complètement chaviré. C’est trop beau pour être faux. La dégradation dans la trame principale vient rapidement, je trouve qu’elle aurait pu être un peu plus graduée, mais dans l’ensemble elle reste cohérente. Un seul regret, que l’on ne voie finalement pas la « splendide bâtisse » que les gamins de la colo sont censés retaper… D’autant plus que la dessinatrice, Natacha Sicaud, aurait à mon avis, le talent pour le faire. C’est une vraie découverte, puisque cette jeune illustratrice fait ici ses premiers pas seule sur un album, ou presque, n’ayant fait jusque-là que des albums collectifs - dont Boule de neige (Delcourt). Son trait est très fin, il me rappelle un peu celui de Benoît Springer dans sa veine réaliste, très clair, extrêmement lisible. Second atout, elle ose expérimenter des superpositions, des juxtapositions, des cases entremêlant hors texte (la plupart étant des pensées de Marguerite) et dessins de la jeune fille, habillée ou dévêtue. Mais pas de voyeurisme dans ces poses, il s’agit de la transposition des pensées –et parfois des fantasmes- d’une jeune fille de 16 ans. Le tout est écrit et dessiné avec beaucoup de subtilité, et même si je trouve la couverture un peu « dure » et maladroite par rapport au contenu, j’ai vraiment beaucoup aimé cet album, qui constitue l’un de mes coups de cœur « indé » du moment…
Ikigami - Préavis de mort
Pour l'instant on tient du très bon avec Ikigami. J'aime bien les récits d'anticipation proches de nos réalités actuelles. L'Ikigami, le préavis de mort donc, a plusieurs fonctions dans ce Japon vu par les yeux de Mase Motorô. D'une part faire prendre conscience de la valeur de la vie et d'autre part assurer la pérennité de la nation. L'idée est bonne en effet avec ce contrôle de la population par la peur. Mais c'est un peu aussi là où le bât blesse à mon sens. Les jeunes de moins de 24 ans savent qu'ils peuvent mourir entre 18 et 24. La logique voudrait donc qu'ils en profitent et qu'ils se fassent plaisir... et bien non, l'effet inverse voulu par le gouvernement se met en place. Chacun respecte le fonctionnement de l'ikigami. Bon en même temps l'histoire marcherait nettement moins bien sans cette astuce. Ce qui est pas mal fait également, c'est la construction de l'histoire. Ainsi on découvre petit à petit ce que représente l'Ikigami par les yeux du jeune Fujimoto, récent fonctionnaire chargé de délivrer la sentence de mort. Au fur et à mesure de ses contradictions, de ses doutes, on comprend nous aussi la perversité d'un tel mécanisme et l'impact que cela a sur la société, et en particulier sur quelqu'un frappé d'Ikigami. Il vient d'apprendre qu'il ne lui restait que 24h à vivre, toutes ses certitudes s'effondrent... L'histoire est tellement réussie qu'on pourrait la croire plausible.