Un zoo en hiver (Fuyu no Dôbutsuen)

Note: 3.21/5
(3.21/5 pour 14 avis)

Pour la première fois, Jirô Taniguchi opte pour un registre explicitement autobiographique, convoquant ses souvenirs de jeunesse et son parcours d’auteur. Un beau récit d’apprentissage en bande dessinée, où l’on retrouve la finesse et l’élégance qui ont fait le succès du maître japonais auprès des lecteurs de langue française.


Autobiographie Ecritures Profession : bédéiste Seinen Shogakukan Taniguchi

Kyôto, 1966. Le jeune Hamaguchi, employé d’une société de textile en gros, n’a pas la fibre de la plupart des gens de son âge. Plutôt que de fréquenter les clubs de sport, il préfère assouvir sa passion du dessin en allant croquer sur le vif les animaux du zoo de la ville. Mais même ce dérivatif ne suffit pas à combattre l’ennui qu’il ressent. Dès l’année suivante, sollicité par un ami de lycée, Hamaguchi part pour la capitale, Tôkyô. C’est là, un peu par hasard, que sa route croise celle d’une communauté professionnelle un peu particulière: celle des auteurs de bande dessinée, les mangakas…

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 11 Juin 2009
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Un zoo en hiver © Casterman 2009
Les notes
Note: 3.21/5
(3.21/5 pour 14 avis)
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12/06/2009 | Erik
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L'avatar du posteur bamiléké

Je ne suis pas un grand fan de Taniguchi mais je poursuis paisiblement la découverte de son oeuvre. Ici encore je me suis pas mal ennuyé avec ce jeune Hamaguchi qui monte à Tokyo pour y faire carrière dans le manga. J'ai trouvé la première partie insipide autour d'une histoire de chaperon pour femme adultère assez superficielle ce qui donne au héros une pauvre personnalité. La découverte du monde des mangaka m'a un peu réveillé de ma torpeur et l'ambiance de l'atelier se révèle intéressante avec des personnages bien plus marqués. Malheureusement j'ai trouvé que ce passage trainait en longueur avec une répétition de scènes de coup de feu pour le bouclage suivi de beuveries assez fastidieuses. J'ai même trouvé la scène du grand frère qui vient blablater au milieu de l'effervescence générale bien incongrue. Perso j'ai préféré le dernier passage où Mariko apporte un soupçon de romantisme dramatique qui va sortir le héros de son adolescence mieux que ses séjours aux bars. 220 pages c'est quand même un peu long à mon goût. Le graphique est très bien maîtrisé surtout pour le personnage principal et pour les décors très détaillés. Le trait fin est élégant mais je trouve les personnages féminins dessinés toujours sur un moule unique de petites poupées occidentalisées bien lisses. Une lecture moyenne qui ne me laissera pas de grands souvenirs (comme de nombreux manga).

11/02/2024 (modifier)
Par fuuhuu
Note: 3/5
L'avatar du posteur fuuhuu

Je continue ma découverte de Taniguchi et j'apprécie toujours autant. Ce n'est pas aussi bon que Quartier lointain , mais c'est toujours autant rempli de poésie et de mélancolie. Si j'ai bien compris, ce manga est fortement inspiré par la vie de l'auteur lui-même. Il s'agit donc d'une autobiographie légèrement romancée. C'est l'histoire d'un jeune homme, qui plaque tout pour aller à Kyoto, travailler pour un mangaka connu. L'histoire en elle même est assez simple, sans fantaisies quelconques. Cela ne nous empêche pas d'être accro à cette lecture. Malgré ma fatigue, je n'ai pas décroché un seul instant durant les plus de 200 pages. Il est assez difficile de mettre des mots sur ce qui m'a accroché dans ce album. C'est sans aucun doute là, le grand talent de Taniguchi. Il arrive à nous passionner avec le quotidien. Un autre aspect très intéressant et instructif, est qu'on assiste à la création et parution d'un manga dans un magazine shonen. Ne connaissant pas trop cet univers, j'ai apprécié découvrir l'envers du décors et toute l'équipe nécessaire à la création. Moi qui pensait que le mangaka réalisait le tout, seul... Je me trompais ! 3,5 étoiles MAUPERTUIS, OSE ET RIT !

26/03/2021 (modifier)
Par Jérem
Note: 3/5

Un Zoo en hiver est largement inspiré de la vie de l’auteur. Taniguchi y relate, de façon romancée, son passage de l’adolescence à la vie adulte en décrivant son arrivée dans la capitale, ses premiers émois amoureux et surtout ses débuts comme mangaka. Réaliste, le récit se concentre sur le quotidien du personnage principal ; son travail évidemment mais aussi sa vie sociale, parfois mouvementée, dans le quartier de Shinjuku, sans oublier son idylle naissante avec une jeune femme. Sans atteindre des sommets comme Quartier lointain ou Le Journal de mon père, l’histoire est agréable à lire… et assez instructive sur le Tokyo des années 60 et sur le travail de mangaka. Taniguchi se dévoile un peu en nous faisant part de ses aspirations et de ses doutes de l’époque, de sa capacité à évoluer dans le milieu très difficile du manga, à imposer ses choix à sa famille. En dépit d’une narration très classique, la grande sincérité du récit touche le lecteur. Je ne m’attarde pas sur les dessins ; Taniguchi est égal à lui-même. Le rendu graphique est une fois encore de très grande qualité. Un Zoo en hiver est un beau roman graphique à découvrir.

01/07/2014 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Un peu trop fleur bleue à mon goût, surtout sur la fin, mais l’album m’est apparu très intéressant dans sa description du quotidien d’un mangaka. Pour le reste, Tanigushi sait y faire pour proposer des récits agréables à lire, des personnages sensibles et pour décortiquer des instants de vie insignifiants et en extraire toute l’humanité. L’œuvre semble fortement inspirée par la vie de l’auteur, cela sent donc le vécu et cette sincérité ressentie est pour beaucoup dans le charme de l’album. Un bon emprunt de bibliothèque. Pour l’achat, si vous êtes allergiques aux romances fleur bleue, le final risque de vous ficher des boutons, mais, dans le cas contraire, ce récit devrait vous plaire. Notons enfin que ce manga a été adapté au lecteur européen (avec un sens de lecture modifié), ce qui entraine des inversions d’image perturbantes (des dessinateurs ambidextres, des serrages de mains gauches, etc… )

21/05/2014 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

J'ai accroché moyennement à ce Taniguchi. J'aime bien le coté instructif de l'ouvrage. On voit la vie japonaise des années 60 et notamment les mentalités de l'époque (le coté révolutionnaire de certains jeunes gens par exemple). En revanche, je n'ai pas été très touché ni par les émotions du personnage principal, ni par sa vie amoureuse. Je trouve qu'il n'a aucun charisme. En fait, à peu près tous les personnages dont il fait la connaissance sont intéressants, mais lui il est ennuyeux. J'aurais mille fois préféré que ça soit un autre personnage le centre d'intérêt de l'album. D'un coté cela m'a enlevé beaucoup d'enthousiasme.

03/12/2011 (modifier)
Par cac
Note: 4/5
L'avatar du posteur cac

J'ai bien apprécié ce manga que j'ai lu d'une traite. Taniguchi met en scène un jeune homme nommé Hamaguchi, ce qui est assez proche de son nom, et nous présente son parcours dans les années 60, ce qui correspond aussi à la jeunesse de l'auteur né en 1947. De là à y voir une parenté avec sa propre vie, le lecteur peut très certainement franchir le pas d'autant que cet alter ego de papier semble avoir des centres d'intérêt communs tels que les animaux ou les naturalistes. Après une courte expérience dans un boulot qui n'atteignait pas ses promesses, Hamaguchi se retrouve à Tokyo où rapidement il devient assistant dans une équipe de mangaka. On y retrouve toujours le trait très léché de l'auteur. Les pages se tournent sans ennui et l'on découvre de l'intérieur la vie de forcené des mangakas dans le travail. Mais on voit aussi leur vie en dehors à traîner dans les bars et à ressasser leurs ambitions de ne plus se cantonner dans un rôle d'assistant d'un maître mangaka. Hamaguchi commence mollement sur ses quelques heures de temps libre son propre manga, puis au fil des mois de plus en plus motivé par les idées d'une jeune fille dont il tombe amoureux. Cette romance est un peu légère et convenue. C'est peut-être pour moi le point faible de l'album mais je comprends qu'il fallait mettre un peu d'animation dans la vie de ce jeune homme un peu guindé qui voit passer les années absorbé dans son travail sans jamais rentrer voir sa famille. Bref un manga plutôt bon de Taniguchi que je rangerai juste derrière Le Journal de mon père.

16/10/2011 (modifier)
Par Spooky
Note: 3/5
L'avatar du posteur Spooky

Pas forcément le meilleur manga de Taniguchi, mais pas le moins intéressant non plus. L'auteur semble se livrer ici un peu plus que dans ses autres productions, et j'avoue que ce n'est pas pour me déplaire, même si ses fictions sont bonnes la plupart du temps. Ici il en dit un peu sur ses débuts de mangaka, ses premières amours, même si c'est certainement largement romancé. Intéressant de voir ce qu'est la vie dans un atelier de mangaka, presque au quotidien, de percer à jour les états d'âme et les aspirations des assistants, etc. Sur le plan graphique, c'est du Taniguchi pépère, solide, mature. Une bonne lecture.

17/10/2010 (modifier)
Par Pasukare
Note: 3/5
L'avatar du posteur Pasukare

Ah, qu'il est bon parfois de lire ce genre de récit simple, bon enfant et sans artifice… Un récit classique dans la série "tranches de vies" de Taniguchi, sa lecture est intéressante pour en savoir un peu plus sur le métier de mangaka et sur les premiers pas de cet auteur. Le graphisme est égal à lui même, le style est élégant et les regards plutôt expressifs, ce qui n'est pas toujours le cas dans les autres œuvres de l'auteur que j'ai déjà pu lire. Moins bien que les récits fantastiques tels que Quartier lointain ou Un ciel radieux, mais mieux que les soporifiques L'Homme qui marche ou Terre de rêves car les personnages ont du caractère et tout n'est pas gentillet et béatement contemplatif. Intéressant.

04/11/2009 (modifier)

Taniguchi a l'art de la narration. Avec un seul trait, une seule image, une seule expression, il sait rendre son récit sensible et émouvant. L'histoire est un peu lente mais on prend plaisir à suivre l'apprentissage de ce jeune mangaka, son départ vers Tokyo, la découverte de la vie professionnelle, ses rencontres et expériences diverses qui construisent au fur et à mesure sa personnalité. Tout comme Quartier lointain, cette tranche de vie pourrait être adaptée au cinéma. S'il semble moins ambitieux que son aîné, il ne faut pas s'y tromper : ce "zoo en hiver" est un très bon cru qui dévoile d'indéniables qualités qui interpellent le lecteur. La fin est intense et touchante ; voici un bon (et beau) moment de lecture pour ceux qui apprécient le genre autobiographique (comme Blankets - Manteau de neige par exemple).

16/09/2009 (modifier)
Par Altaïr
Note: 3/5

Ce "zoo en hiver" n'est pas un titre majeur de Taniguchi. Il est même plutôt anecdotique, car bien moins sensible et ambitieux que les œuvres qui ont fait sa renommée. Mais, malgré tout, cela reste une lecture fort plaisante et instructive. "Un zoo en hiver" permet de s'immerger dans la vie du Japon des années 60, d'assister aux débuts de l'émancipation féminine, aux débuts de la vie professionnelle d'un jeune sans diplôme (logé à son boulot avec des collègues ! ), et de plonger dans les contraintes et les joies de la vie sacerdotale de mangaka. Entre autres. On pourra être déçu de ne pas ressentir autant d'émotion que dans Le Journal de mon père ou Quartier lointain. Mais ce n'est à mon avis pas le but. Il faut prendre se livre pour ce qu'il est : une (semi ?) autobiographie et un témoignage, réussi, d'un lieu, et d'une époque.

12/08/2009 (modifier)