Ah ca fait du bien de lire un bon Comics.
On y trouve un dessin très typé : anguleux, extrêmement numérique, presque vectoriel.
On est proche de Mike Magnolia (Hellboy) même si c'est beaucoup plus chargé, plus coloré (et c'est tant mieux !), plus bâclé parfois aussi.
La mise en page est euphorique, les cadrages et les postures des personnages sont superbes (un vrai cas d'école).
Bref, elle a tout de la bonne recette cette Umbrella Academy.
La narration est en plus très attachante, le découpage et les ellipses donnent une dynamique et une fraicheur assez rare.
Un seul bémol, les personnages et les problématiques manquent de profondeur, on aimerait que cette folie soit plus fondée.
On attend le tome 2 évidemment... puis l'histoire tranchera.
Enfin un album où l'intérieur du livre est à la hauteur de la couverture! Très très beau travail graphique où les planches, dans des palettes différentes et pertinentes, rivalisent de virtuosité.
Le dessin-peinture n'y est pas qu'un prétexte à raconter une histoire, il a une valeur en lui-même, chaque vignette compose une toile. L'errance subjective de l'héroïne est un miroir de cette planète sans repère et sans solidité, tout menace d'exploser, l'existence ne se vit plus que dans le jeu virtuel, forme d'addiction et de toxicomanie, recherche-fuite d'une réalité ou d'un réel qui donnerait sens à une vie martienne qui n'en a pas.
Seule la relation, la rencontre peut sauver notre héroïne mélancolique et esseulée qui se réchauffe au contact de la petite Alice, qui la "reconnecte" à elle-même, comme seuls les enfants peuvent le faire, eux qui ne savent pas jouer...
Cet album, à mon sens, sous un aspect peut-être obscur et précipité dans sa conclusion, qui est en fait un départ, draine avec lui une réflexion, un propos intéressant sur la question du sens, sa quête, sa perte, le fantasme, l'onirique, le virtuel, le miroir, la rencontre, l'amour...
Bravo aux auteurs, c'est envoûtant, une véritable expérience...
L'histoire n'est pas très originale, mais les personnages sont tous attachants. Il n'y a rien à dire sur ça, ils ont tous un caractère bien à eux, et ils sont très bien mis en avant. C'est un très bon divertissement, avec un bon rythme, ce n'est pas avec ce manga-là qu'on risque de s'ennuyer, mais plus les tomes passent, plus l'histoire se voit devenir répétitive.
A voir si la fin en vaudra le coup, ou si celle-ci sera bâclée...
La venue de Philippe Thirault pour une soirée débat organisée à Amiens par l’association « On a marché sur la bulle » m’a donné l’occasion de découvrir « Paroles de tox ».
Sur le même principe que « Paroles d’illettrisme » publiée chez le même éditeur (Futuropolis), l’ouvrage est un collectif de 12 dessinateurs (Alfred, Christopher, Davodeau, Gnaedig, Junker, Le Roux, Martin, Milhiet, Moynot, Perrissin, Peyraud, Prudhomme, et Savoïa) réunis autour d’un scénariste unique : Philippe Thirault. Chaque dessinateur propose un témoignage d’une personne ayant souffert ou qui souffre du problème de la toxicomanie et de l’alcoolisme (ces deux fléaux sont souvent liés).
Le lecteur y découvrira le parcours de divers personnages issus de milieux sociaux différents qui ont très souvent soufferts dans leur jeunesse de l’indifférence des autres ou de parents volages (c'est-à-dire laissant beaucoup de libertés à leurs enfants ou étant eux-mêmes adeptes des mélanges alcool-drogue)…
Il n’y a pas une histoire que j’ai préférée plus que l’autre dans cette bd, tous ces récits malheureusement vécus me sont apparus très intéressants et touchants. Je salue le scénariste d’avoir échappé à la tentation de mettre du mélodrame dans ces histoires, la lecture est par conséquent très plaisante et ne tombe jamais dans le sensationnel.
Une conclusion s’impose après avoir lu ces historiettes : il est très difficile de s’écarter de la toxicomanie une fois dedans ! Il est incroyable aussi de voir comment les victimes se sont retrouvés com-plé-te-ment paumés, ne vivant que pour la consommation de drogues !
Au niveau du graphisme, j’ai apprécié le coup de crayon de tous les dessinateurs avec toutefois, une préférence pour le trait de Savoïa, Le Roux et Moynot. Dans l’ensemble, le dessin en noir et blanc se prête très bien à ces récits et le coup de crayon de chaque auteur est très agréable à contempler.
C’est un album très intéressant et très touchant à lire que nous propose Philippe Thirault et les douze dessinateurs.
Malgré son thème (moi-même, je n’avais pas trop l’envie de lire une bd sur la toxicomanie) et les itinéraires peu enviables de chaque protagoniste, toutes ces histoires réellement vécues ne tombent jamais dans le sensationnel et dans le mélodrame… rien que pour ça, je tire mon chapeau aux auteurs !
« Paroles de tox » est donc une bd que je vous conseille fortement de découvrir.
Soleil décidément a le flair pour faire de l’argent. Argent facile ? Avec une flopée de séries heroïc fantasy toutes plus lumineuses et flashy, avec des scénarii classiques et des personnages féminins dévêtues, Soleil, n’a pas une réputation franchement brillante.
Et pourtant, Soleil a réussi ces derniers temps à me surprendre avec notamment Servitude.
Du coup, je n’ai pas prêté attention à l’éditeur en me jetant sur un vieux souvenir d’adolescence "Les princes d’Ambre". Car, oui, j’ai lu tous les tomes il y a plus de 15 ans de ça et j’avais adoré.
Je l’avoue, après tant d’années, ma mémoire me fait défaut et je serais bien incapable de vous raconter l’intégralité des aventures des princes d’Ambre. Mais mais mais, je me souviens de la trame principale. Alors, j’ai pu me replonger dans cet album avec bonheur.
Bonheur, oui, car à le lire, chaque détail me revenait et je me disais : « ah oui ! Je me souviens ! »
Dire si l’adaptation est pertinente et respectueuse de tous les détails, je serais bien incapable, mais ce premier album m’a plu.
Il m’a plu par les retrouvailles avec les personnages. Il m’a plu par l’ambiance qu’il réussit à imposer très rapidement. Il m’a plu par la force de caractère des personnages. Il m’a plu car il est suffisamment fidèle pour avoir su faire remonter à la surface de mon cerveau les souvenirs qui allaient bien.
Le scénario est bien monté, dynamique, j’ai lu l’album d’une traite avec bonheur.
Et le dessin s’il n’est pas le plus racé ni le plus précis du monde est lui aussi dynamique avec une bonne mise en page, de bons cadrages, de bonnes mises en scènes, de bonnes perspectives. Les couleurs sans être merveilleuses là encore jouent parfaitement leur rôle.
Tous les ingrédients étaient réunis afin de me donner un bon moment de lecture, et de nostalgie !
Thorgal est sans nul doute l’un des personnages qui m’a le plus marqué dans l’univers de la bande dessinée d’aventure.
Déjà, cette série est un audacieux fourre-tout, qui combine une dimension historique (le peuple viking), une dimension fantastique (les dieux du peuple viking), une dimension issue de la science-fiction (un peuple venu des étoiles) et des éléments issus de l’héroïc-fantasy.
La cohérence de la série souffrira d’ailleurs quelque peu de la richesse de ce terreau (il suffit à cet effet de comparer les révélations faites dans « la magicienne trahie » et celles du « Pays Qâ » pour s’en convaincre), mais qu’importe ! L’essentiel n’est pas là, mais bien dans l’Aventure (avec un grand A) que nous fait partager ce grand garçon au cœur tendre.
Le style narratif de Van Hamme est d’une grande efficacité, et le ton emphatique ou mélodramatique souvent employé me fait invariablement penser à Greg. C’est vivant, prenant, épique !
Je tiens également à souligner la diversité des formats proposés par Van Hamme. En, effet, l’auteur passe de la courte nouvelle au format classique ou au récit à suivre tout au long de la série, sans que je puisse dire que l’un est inférieur à l’autre.
Rosinski est lui aussi pour beaucoup dans la réussite de la série. Son trait réaliste, tordu et fouillé dispose d’une grande personnalité. De plus, la qualité de ses couvertures est telle que plusieurs figurent parmi mes préférées (j’ai longtemps dormi avec l’enfant des étoiles accroché au dessus de ma tête).
J’avoue avoir profité du sacrifice (et de son changement de scénariste) pour abandonner la série, qui depuis pas mal de temps, souffrait tout de même d’une baisse de qualité. En fait, depuis « le Maître des Montagnes » (sans doute mon préféré), et malgré quelques bons moments (« Kriss de Valnor », par exemple), je n’ai plus retrouvé ce charme qui me rendait cette série si chère à mon cœur. Les tomes demeurent, en général, raisonnablement bons mais me donnent une impression de production industrielle trop bien rodée et dont l'enthousiasme des débuts aurait disparu.
L’encombrante famille du héros est pour beaucoup dans la chute de mon enthousiasme. C’est la raison pour laquelle je conseillerais à un nouveau lecteur de se concentrer sur la période allant du tome 4 au tome 15.
Un incontournable, qui m’aura fait voyager des années durant, et que je quitte aujourd’hui sans regrets (enfin, je relirai encore bien souvent certains tomes, hein).
J’ai pour cette marée basse un faible indéniable et totalement subjectif.
Pourtant ce récit ressemble à un inextricable fourre-tout sans queue ni tête, dont les personnages totalement fantaisistes auraient pu, en d’autres circonstances, rapidement m’horripiler.
Oui, mais voilà ! Ce récit, qui se scinde en de multiples chapitres d’apparence très décousus, qui se divise en plusieurs périodes sans lien manifeste se révèle au final cohérent dans sa logique propre. Oui, Pecqueur nous mène dans de multiples directions, mais au final, il semblait bien savoir où il voulait aboutir. Et la performance est à souligner lorsque l’on songe que ce récit débute lors de la rencontre (la collision, pour être plus exact) entre une navigatrice solitaire et un couple de fous furieux désireux de mettre un terme à ce monde, et se termine en gondole à Venise avec un bambino passager de la (belle) Mort, qui prolonge son existence grâce à sa connaissance inextinguible d’histoires drôles.
Je vois des sourcils se relever, d’autres se froncer. Et pourtant, vous n’êtes pas au bout de vos surprises puisque je ne vous ai rien dit du couple central … et d’ailleurs je ne vous en dirai rien. Sachez juste qu’il est digne de cet univers délirant et poétique, fantasque et cohérent.
Et puis, cet album est magistralement servi par le trait envoutant de Gibrat. Certes, l’artiste n’est, alors, pas encore arrivé à totale maturité, mais son niveau est déjà proche de celui de « Le Sursis ». Ses personnages féminins sont, bien sûr, très séduisants, ses teintes sont riches de nuances et l’artiste combine déjà avec un grand talent traits caricaturaux et recherche de réalisme esthétique. L’artiste ne s’est cependant pas encore départi de son goût pour les lourdes poitrines féminines … ce qui, dans ce cadre délirant, n’est pas pour me déplaire (oui, j’ai honte, mais qu’importe, ne boudons pas notre plaisir à la vue de si parfaites rotondités).
Un bien agréable délire donc, dont l’univers étrange a trouvé en mon humble personne un lecteur enthousiaste quoique conscient que cet album déplaira à plus d’un.
M’en fout ! Moi, je me suis bien poilé …
Avec cette putain de guerre, Tardi revient sur le premier conflit mondial, dont il avait exploité toute l’horreur dans le déjà très réussi « C'était la guerre des tranchées ».
Un tel retour après une réussite aussi manifeste se justifiait-il ? L’auteur aurait-il de nouveaux éléments à nous faire partager ?
Au deux questions, je réponds « oui ! »
Tout d’abord, et contrairement à l’album précité, Putain de guerre n’a qu’un et un seul narrateur, qui nous fait partager son quotidien, ses informations et ses réflexions sur cette boucherie. La narration est donc plus évidente, plus naturelle, et Tardi évite le piège de voir ses lecteurs se désintéresser du sort de ses personnages faute de développement psychologique. Pourtant, le personnage central reste conforme à mes attentes et ressemble aux personnages évoqués dans « C’était la guerre des Tranchées », à savoir un conscrit pas vraiment enthousiaste à l’idée de partir au combat, et que les horribles épreuves vécues ne feront pas changer d’avis, et pour cause !
Ensuite, contrairement à « C’était la guerre des tranchées », qui se centrait plus sur de multiples anecdotes sans réelle chronologie, « Putain de guerre ! » nous livre une analyse historique du conflit. Nous suivons années après années la progression et l’enlisement de cette boucherie. Le lecteur est également promené d’un bout à l’autre de la ligne de front et, via leur narrateur, les auteurs évoquent aussi bien les plaines inondées de Passendaele (la bataille de l’Yser, en Belgique) que les Alpes autrichiennes et italiennes (un front qui m’était totalement inconnu), et ce même si leur personnage reste finalement toujours sur le territoire français. L’aspect historique est donc très présent, clairement détaillé et instructif.
D’autre part, j’ai bien aimé l’utilisation de la couleur par Tardi. En effet, le récit, au début colorié dans des teintes pastelles assez fraîches, perd de sa couleur au fil des pages pour ne plus sortir des tons grisâtres et ternes. Le contraste entre ces époques est très réussi et confère à l’album une ambiance de circonstance.
Enfin, il est bon de souligner que le diptyque est dense car chaque tome se clôt sur un épais dossier aussi bien écrit que richement illustré. La lecture de la bande dessinée se prolonge donc dans l’analyse de ces dossiers et la mise en parallèle des illustrations de Tardi et des photographies d’époque. A cette occasion, j’ai, une fois de plus, pu admirer toute la maîtrise graphique de l’auteur, qui parvient à concilier dessin « d’ambiance » et reproduction réaliste. En peu de trait et au travers de son épais encrage, l’artiste parvient à représenter un uniforme, un lieu ou un véhicule avec suffisamment de précision pour qu’aucune confusion ne soit possible. Du grand art, tout simplement !
Une nouvelle réussite pour un album qui, en définitive, se révèle être le complément idéal de « c’était la guerre des tranchées ».
A lire, et à posséder si ce genre de récit humaniste et historique vous attire.
Heartbroken Chocolatier est un shojo qui mêle les thématiques du chocolat et de la romance amoureuse. Présenté ainsi, il y avait tout pour m'ennuyer et peut-être même m'exaspérer si cela tournait au mièvre comme je le craignais. Il n'en fut rien. Le cocktail des genres est savamment dosé et ma lecture fut aussi agréable qu'amusée.
Le héros, Sohta, est amoureux depuis longtemps d'une fille d'un an son aînée. Manque de chance, celle-ci est aussi insouciante en amour que volage. Alors même qu'il croyait sortir avec elle, elle était encore avec un autre et a préféré le plaquer avant même que quoi que ce soit ne se concrétise. Mais Sohta connait sa passion : elle raffole des chocolats et lui-même étudie la pâtisserie. Bien décidé à regagner son honneur et à conquérir l'amour de celle dont son coeur ne peut se défaire, il part étudier 5 ans en France et revient en maître chocolatier monter sa propre boutique au Japon. Mais cela ne rend pas pour autant sa relation avec son aimée plus simple, bien au contraire...
Un peu puéril raconté ainsi, le récit de ce manga n'est pourtant pas si nunuche qu'il y parait.
La thématique du chocolat est assez annexe finalement mais très agréablement mise en scène et souvent alléchante.
La relation amoureuse bizarre du héros et de celle qu'il espère est racontée avec intelligence et finalement une assez bonne part de maturité. Cette dernière, d'ailleurs, est également particulière car son personnage est loin d'être parfait, au point que le lecteur pourra se demander ce que le héros lui trouve. Et à ce propos, l'une des collègues de Sohta ne se prive pas pour le dire ouvertement (cf. l'image de la galerie).
Enfin, un autre bon point de ce manga est son humour. Il n'est pas pesant, se fait même parfois discret pendant quelques chapitres, mais quand il survient il a su me faire rire.
A cela s'ajoute des personnages attachants et un dessin pas très original mais très soigné et bien mis en page.
Tout ceci explique que, malgré mes quelques à-prioris mitigés en début de lecture, j'ai finalement largement apprécié ma lecture et lirai probablement la suite.
Après avoir découvert La Saison des Flèches, je me suis replié sur "Colibri" du même auteur : Guillaume Trouillard.
Le dessin ne m'a posé aucun problème. Je le trouve même très efficace, il véhicule une force et donne du sens aux récits qui se suivent avec des transitions très intelligentes.
L'auteur expérimente des techniques et joue avec le support un peu comme le fait MAM.
Tout est suggéré, chacun doit interpréter les histoires. Le ton est cynique, l'humour omniprésent et pourtant les sujets abordés ne s'y prêtent pas. Et pourtant ça passe tout seul, c'est comme un jeu de piste jouissif dans lequel on s'immerge totalement pour ne reprendre son souffle qu'à la fermeture de la BD.
Ce one shot ne laissera pas indifférent les lecteurs. Il faudra passer la barrière superficielle du paraître pour découvrir un contenu riche et inventif.
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Umbrella Academy
Ah ca fait du bien de lire un bon Comics. On y trouve un dessin très typé : anguleux, extrêmement numérique, presque vectoriel. On est proche de Mike Magnolia (Hellboy) même si c'est beaucoup plus chargé, plus coloré (et c'est tant mieux !), plus bâclé parfois aussi. La mise en page est euphorique, les cadrages et les postures des personnages sont superbes (un vrai cas d'école). Bref, elle a tout de la bonne recette cette Umbrella Academy. La narration est en plus très attachante, le découpage et les ellipses donnent une dynamique et une fraicheur assez rare. Un seul bémol, les personnages et les problématiques manquent de profondeur, on aimerait que cette folie soit plus fondée. On attend le tome 2 évidemment... puis l'histoire tranchera.
Alice
Enfin un album où l'intérieur du livre est à la hauteur de la couverture! Très très beau travail graphique où les planches, dans des palettes différentes et pertinentes, rivalisent de virtuosité. Le dessin-peinture n'y est pas qu'un prétexte à raconter une histoire, il a une valeur en lui-même, chaque vignette compose une toile. L'errance subjective de l'héroïne est un miroir de cette planète sans repère et sans solidité, tout menace d'exploser, l'existence ne se vit plus que dans le jeu virtuel, forme d'addiction et de toxicomanie, recherche-fuite d'une réalité ou d'un réel qui donnerait sens à une vie martienne qui n'en a pas. Seule la relation, la rencontre peut sauver notre héroïne mélancolique et esseulée qui se réchauffe au contact de la petite Alice, qui la "reconnecte" à elle-même, comme seuls les enfants peuvent le faire, eux qui ne savent pas jouer... Cet album, à mon sens, sous un aspect peut-être obscur et précipité dans sa conclusion, qui est en fait un départ, draine avec lui une réflexion, un propos intéressant sur la question du sens, sa quête, sa perte, le fantasme, l'onirique, le virtuel, le miroir, la rencontre, l'amour... Bravo aux auteurs, c'est envoûtant, une véritable expérience...
Ichigo 100 %
L'histoire n'est pas très originale, mais les personnages sont tous attachants. Il n'y a rien à dire sur ça, ils ont tous un caractère bien à eux, et ils sont très bien mis en avant. C'est un très bon divertissement, avec un bon rythme, ce n'est pas avec ce manga-là qu'on risque de s'ennuyer, mais plus les tomes passent, plus l'histoire se voit devenir répétitive. A voir si la fin en vaudra le coup, ou si celle-ci sera bâclée...
Paroles de Tox
La venue de Philippe Thirault pour une soirée débat organisée à Amiens par l’association « On a marché sur la bulle » m’a donné l’occasion de découvrir « Paroles de tox ». Sur le même principe que « Paroles d’illettrisme » publiée chez le même éditeur (Futuropolis), l’ouvrage est un collectif de 12 dessinateurs (Alfred, Christopher, Davodeau, Gnaedig, Junker, Le Roux, Martin, Milhiet, Moynot, Perrissin, Peyraud, Prudhomme, et Savoïa) réunis autour d’un scénariste unique : Philippe Thirault. Chaque dessinateur propose un témoignage d’une personne ayant souffert ou qui souffre du problème de la toxicomanie et de l’alcoolisme (ces deux fléaux sont souvent liés). Le lecteur y découvrira le parcours de divers personnages issus de milieux sociaux différents qui ont très souvent soufferts dans leur jeunesse de l’indifférence des autres ou de parents volages (c'est-à-dire laissant beaucoup de libertés à leurs enfants ou étant eux-mêmes adeptes des mélanges alcool-drogue)… Il n’y a pas une histoire que j’ai préférée plus que l’autre dans cette bd, tous ces récits malheureusement vécus me sont apparus très intéressants et touchants. Je salue le scénariste d’avoir échappé à la tentation de mettre du mélodrame dans ces histoires, la lecture est par conséquent très plaisante et ne tombe jamais dans le sensationnel. Une conclusion s’impose après avoir lu ces historiettes : il est très difficile de s’écarter de la toxicomanie une fois dedans ! Il est incroyable aussi de voir comment les victimes se sont retrouvés com-plé-te-ment paumés, ne vivant que pour la consommation de drogues ! Au niveau du graphisme, j’ai apprécié le coup de crayon de tous les dessinateurs avec toutefois, une préférence pour le trait de Savoïa, Le Roux et Moynot. Dans l’ensemble, le dessin en noir et blanc se prête très bien à ces récits et le coup de crayon de chaque auteur est très agréable à contempler. C’est un album très intéressant et très touchant à lire que nous propose Philippe Thirault et les douze dessinateurs. Malgré son thème (moi-même, je n’avais pas trop l’envie de lire une bd sur la toxicomanie) et les itinéraires peu enviables de chaque protagoniste, toutes ces histoires réellement vécues ne tombent jamais dans le sensationnel et dans le mélodrame… rien que pour ça, je tire mon chapeau aux auteurs ! « Paroles de tox » est donc une bd que je vous conseille fortement de découvrir.
Les Princes d'Ambre
Soleil décidément a le flair pour faire de l’argent. Argent facile ? Avec une flopée de séries heroïc fantasy toutes plus lumineuses et flashy, avec des scénarii classiques et des personnages féminins dévêtues, Soleil, n’a pas une réputation franchement brillante. Et pourtant, Soleil a réussi ces derniers temps à me surprendre avec notamment Servitude. Du coup, je n’ai pas prêté attention à l’éditeur en me jetant sur un vieux souvenir d’adolescence "Les princes d’Ambre". Car, oui, j’ai lu tous les tomes il y a plus de 15 ans de ça et j’avais adoré. Je l’avoue, après tant d’années, ma mémoire me fait défaut et je serais bien incapable de vous raconter l’intégralité des aventures des princes d’Ambre. Mais mais mais, je me souviens de la trame principale. Alors, j’ai pu me replonger dans cet album avec bonheur. Bonheur, oui, car à le lire, chaque détail me revenait et je me disais : « ah oui ! Je me souviens ! » Dire si l’adaptation est pertinente et respectueuse de tous les détails, je serais bien incapable, mais ce premier album m’a plu. Il m’a plu par les retrouvailles avec les personnages. Il m’a plu par l’ambiance qu’il réussit à imposer très rapidement. Il m’a plu par la force de caractère des personnages. Il m’a plu car il est suffisamment fidèle pour avoir su faire remonter à la surface de mon cerveau les souvenirs qui allaient bien. Le scénario est bien monté, dynamique, j’ai lu l’album d’une traite avec bonheur. Et le dessin s’il n’est pas le plus racé ni le plus précis du monde est lui aussi dynamique avec une bonne mise en page, de bons cadrages, de bonnes mises en scènes, de bonnes perspectives. Les couleurs sans être merveilleuses là encore jouent parfaitement leur rôle. Tous les ingrédients étaient réunis afin de me donner un bon moment de lecture, et de nostalgie !
Thorgal
Thorgal est sans nul doute l’un des personnages qui m’a le plus marqué dans l’univers de la bande dessinée d’aventure. Déjà, cette série est un audacieux fourre-tout, qui combine une dimension historique (le peuple viking), une dimension fantastique (les dieux du peuple viking), une dimension issue de la science-fiction (un peuple venu des étoiles) et des éléments issus de l’héroïc-fantasy. La cohérence de la série souffrira d’ailleurs quelque peu de la richesse de ce terreau (il suffit à cet effet de comparer les révélations faites dans « la magicienne trahie » et celles du « Pays Qâ » pour s’en convaincre), mais qu’importe ! L’essentiel n’est pas là, mais bien dans l’Aventure (avec un grand A) que nous fait partager ce grand garçon au cœur tendre. Le style narratif de Van Hamme est d’une grande efficacité, et le ton emphatique ou mélodramatique souvent employé me fait invariablement penser à Greg. C’est vivant, prenant, épique ! Je tiens également à souligner la diversité des formats proposés par Van Hamme. En, effet, l’auteur passe de la courte nouvelle au format classique ou au récit à suivre tout au long de la série, sans que je puisse dire que l’un est inférieur à l’autre. Rosinski est lui aussi pour beaucoup dans la réussite de la série. Son trait réaliste, tordu et fouillé dispose d’une grande personnalité. De plus, la qualité de ses couvertures est telle que plusieurs figurent parmi mes préférées (j’ai longtemps dormi avec l’enfant des étoiles accroché au dessus de ma tête). J’avoue avoir profité du sacrifice (et de son changement de scénariste) pour abandonner la série, qui depuis pas mal de temps, souffrait tout de même d’une baisse de qualité. En fait, depuis « le Maître des Montagnes » (sans doute mon préféré), et malgré quelques bons moments (« Kriss de Valnor », par exemple), je n’ai plus retrouvé ce charme qui me rendait cette série si chère à mon cœur. Les tomes demeurent, en général, raisonnablement bons mais me donnent une impression de production industrielle trop bien rodée et dont l'enthousiasme des débuts aurait disparu. L’encombrante famille du héros est pour beaucoup dans la chute de mon enthousiasme. C’est la raison pour laquelle je conseillerais à un nouveau lecteur de se concentrer sur la période allant du tome 4 au tome 15. Un incontournable, qui m’aura fait voyager des années durant, et que je quitte aujourd’hui sans regrets (enfin, je relirai encore bien souvent certains tomes, hein).
Marée Basse
J’ai pour cette marée basse un faible indéniable et totalement subjectif. Pourtant ce récit ressemble à un inextricable fourre-tout sans queue ni tête, dont les personnages totalement fantaisistes auraient pu, en d’autres circonstances, rapidement m’horripiler. Oui, mais voilà ! Ce récit, qui se scinde en de multiples chapitres d’apparence très décousus, qui se divise en plusieurs périodes sans lien manifeste se révèle au final cohérent dans sa logique propre. Oui, Pecqueur nous mène dans de multiples directions, mais au final, il semblait bien savoir où il voulait aboutir. Et la performance est à souligner lorsque l’on songe que ce récit débute lors de la rencontre (la collision, pour être plus exact) entre une navigatrice solitaire et un couple de fous furieux désireux de mettre un terme à ce monde, et se termine en gondole à Venise avec un bambino passager de la (belle) Mort, qui prolonge son existence grâce à sa connaissance inextinguible d’histoires drôles. Je vois des sourcils se relever, d’autres se froncer. Et pourtant, vous n’êtes pas au bout de vos surprises puisque je ne vous ai rien dit du couple central … et d’ailleurs je ne vous en dirai rien. Sachez juste qu’il est digne de cet univers délirant et poétique, fantasque et cohérent. Et puis, cet album est magistralement servi par le trait envoutant de Gibrat. Certes, l’artiste n’est, alors, pas encore arrivé à totale maturité, mais son niveau est déjà proche de celui de « Le Sursis ». Ses personnages féminins sont, bien sûr, très séduisants, ses teintes sont riches de nuances et l’artiste combine déjà avec un grand talent traits caricaturaux et recherche de réalisme esthétique. L’artiste ne s’est cependant pas encore départi de son goût pour les lourdes poitrines féminines … ce qui, dans ce cadre délirant, n’est pas pour me déplaire (oui, j’ai honte, mais qu’importe, ne boudons pas notre plaisir à la vue de si parfaites rotondités). Un bien agréable délire donc, dont l’univers étrange a trouvé en mon humble personne un lecteur enthousiaste quoique conscient que cet album déplaira à plus d’un. M’en fout ! Moi, je me suis bien poilé …
Putain de guerre !
Avec cette putain de guerre, Tardi revient sur le premier conflit mondial, dont il avait exploité toute l’horreur dans le déjà très réussi « C'était la guerre des tranchées ». Un tel retour après une réussite aussi manifeste se justifiait-il ? L’auteur aurait-il de nouveaux éléments à nous faire partager ? Au deux questions, je réponds « oui ! » Tout d’abord, et contrairement à l’album précité, Putain de guerre n’a qu’un et un seul narrateur, qui nous fait partager son quotidien, ses informations et ses réflexions sur cette boucherie. La narration est donc plus évidente, plus naturelle, et Tardi évite le piège de voir ses lecteurs se désintéresser du sort de ses personnages faute de développement psychologique. Pourtant, le personnage central reste conforme à mes attentes et ressemble aux personnages évoqués dans « C’était la guerre des Tranchées », à savoir un conscrit pas vraiment enthousiaste à l’idée de partir au combat, et que les horribles épreuves vécues ne feront pas changer d’avis, et pour cause ! Ensuite, contrairement à « C’était la guerre des tranchées », qui se centrait plus sur de multiples anecdotes sans réelle chronologie, « Putain de guerre ! » nous livre une analyse historique du conflit. Nous suivons années après années la progression et l’enlisement de cette boucherie. Le lecteur est également promené d’un bout à l’autre de la ligne de front et, via leur narrateur, les auteurs évoquent aussi bien les plaines inondées de Passendaele (la bataille de l’Yser, en Belgique) que les Alpes autrichiennes et italiennes (un front qui m’était totalement inconnu), et ce même si leur personnage reste finalement toujours sur le territoire français. L’aspect historique est donc très présent, clairement détaillé et instructif. D’autre part, j’ai bien aimé l’utilisation de la couleur par Tardi. En effet, le récit, au début colorié dans des teintes pastelles assez fraîches, perd de sa couleur au fil des pages pour ne plus sortir des tons grisâtres et ternes. Le contraste entre ces époques est très réussi et confère à l’album une ambiance de circonstance. Enfin, il est bon de souligner que le diptyque est dense car chaque tome se clôt sur un épais dossier aussi bien écrit que richement illustré. La lecture de la bande dessinée se prolonge donc dans l’analyse de ces dossiers et la mise en parallèle des illustrations de Tardi et des photographies d’époque. A cette occasion, j’ai, une fois de plus, pu admirer toute la maîtrise graphique de l’auteur, qui parvient à concilier dessin « d’ambiance » et reproduction réaliste. En peu de trait et au travers de son épais encrage, l’artiste parvient à représenter un uniforme, un lieu ou un véhicule avec suffisamment de précision pour qu’aucune confusion ne soit possible. Du grand art, tout simplement ! Une nouvelle réussite pour un album qui, en définitive, se révèle être le complément idéal de « c’était la guerre des tranchées ». A lire, et à posséder si ce genre de récit humaniste et historique vous attire.
Heartbroken Chocolatier
Heartbroken Chocolatier est un shojo qui mêle les thématiques du chocolat et de la romance amoureuse. Présenté ainsi, il y avait tout pour m'ennuyer et peut-être même m'exaspérer si cela tournait au mièvre comme je le craignais. Il n'en fut rien. Le cocktail des genres est savamment dosé et ma lecture fut aussi agréable qu'amusée. Le héros, Sohta, est amoureux depuis longtemps d'une fille d'un an son aînée. Manque de chance, celle-ci est aussi insouciante en amour que volage. Alors même qu'il croyait sortir avec elle, elle était encore avec un autre et a préféré le plaquer avant même que quoi que ce soit ne se concrétise. Mais Sohta connait sa passion : elle raffole des chocolats et lui-même étudie la pâtisserie. Bien décidé à regagner son honneur et à conquérir l'amour de celle dont son coeur ne peut se défaire, il part étudier 5 ans en France et revient en maître chocolatier monter sa propre boutique au Japon. Mais cela ne rend pas pour autant sa relation avec son aimée plus simple, bien au contraire... Un peu puéril raconté ainsi, le récit de ce manga n'est pourtant pas si nunuche qu'il y parait. La thématique du chocolat est assez annexe finalement mais très agréablement mise en scène et souvent alléchante. La relation amoureuse bizarre du héros et de celle qu'il espère est racontée avec intelligence et finalement une assez bonne part de maturité. Cette dernière, d'ailleurs, est également particulière car son personnage est loin d'être parfait, au point que le lecteur pourra se demander ce que le héros lui trouve. Et à ce propos, l'une des collègues de Sohta ne se prive pas pour le dire ouvertement (cf. l'image de la galerie). Enfin, un autre bon point de ce manga est son humour. Il n'est pas pesant, se fait même parfois discret pendant quelques chapitres, mais quand il survient il a su me faire rire. A cela s'ajoute des personnages attachants et un dessin pas très original mais très soigné et bien mis en page. Tout ceci explique que, malgré mes quelques à-prioris mitigés en début de lecture, j'ai finalement largement apprécié ma lecture et lirai probablement la suite.
Colibri
Après avoir découvert La Saison des Flèches, je me suis replié sur "Colibri" du même auteur : Guillaume Trouillard. Le dessin ne m'a posé aucun problème. Je le trouve même très efficace, il véhicule une force et donne du sens aux récits qui se suivent avec des transitions très intelligentes. L'auteur expérimente des techniques et joue avec le support un peu comme le fait MAM. Tout est suggéré, chacun doit interpréter les histoires. Le ton est cynique, l'humour omniprésent et pourtant les sujets abordés ne s'y prêtent pas. Et pourtant ça passe tout seul, c'est comme un jeu de piste jouissif dans lequel on s'immerge totalement pour ne reprendre son souffle qu'à la fermeture de la BD. Ce one shot ne laissera pas indifférent les lecteurs. Il faudra passer la barrière superficielle du paraître pour découvrir un contenu riche et inventif.