Les derniers avis (48364 avis)

Couverture de la série Avant l'oubli
Avant l'oubli

La fin du monde est proche, la lune va s’écraser sur la Terre. Sur ce canevas pré-apocalyptique, Lisa Blumen (que je découvre avec cet album) a développé une histoire qui sort clairement des sentiers battus. D’abord parce qu’il n’y a aucune surenchère catastrophiste, pas de grandes planches décrivant l’Armageddon achevant les derniers Terriens. Au contraire, tout est raconté « à hauteur d’Hommes », sur un rythme très calme – au point qu’on pourrait croire que seul le lecteur est au courant de l'imminence de cette fin du monde à venir ! Surtout, les personnages que nous croisons dans une suite de courts chapitres sont tout à fait ordinaires, très loin des clichés des super héros de science-fiction habituels. Tous ne réagissent pas de la même façon. Mais, si la majorité est déjà dans des abris ou dans je ne sais quelle navette, en tout cas loin de nos regards, ceux que nous avons sous les yeux semblent relativement calmes. Certains continuant même de vivre comme si de rien n’était, alors même que les rues sont désertes. C’est l’occasion pour certains de faire le point sur ce qui est essentiel, pour d’autres de s’enfuir intérieurement, etc. Le dessin de Lisa Blumen est lui aussi original et loin de ce qui se fait habituellement dans ce genre de science-fiction. Minimaliste, simple, voire parfois « enfantin », il s’en dégage une certaine poésie. Et aussi de la sérénité, qui convient bien au ton employé pour traiter de cette presque fin du monde. Un album et une auteure à découvrir en tout cas.

27/06/2023 (modifier)
Couverture de la série La Chair de l'araignée
La Chair de l'araignée

L’album traite de façon relativement originale un sujet assez dur, l’anorexie. J’ai eu du mal à entrer dans cette histoire. La faute sans doute à une narration assez froide, qui fait que je ne me suis pas trop attaché aux personnages (une jeune femme et un jeune homme qui tous deux souffrent de ce mal, sont rejetés plus ou moins directement par leur entourage, et qui vont trouver ensemble des moyens de mieux se resaisir et peut-être de s’en sortir). La faute surtout à un dessin assez désarçonnant. La colorisation est très froide (et accentue cet aspect présent dans la narration donc). Le dessin l’est presque plus, un peu stylisé, minimaliste, rigide, avec en sus des nez qui font un peu museaux ou nez de clown (mais triste alors). Finalement je me suis accroché. Si j’ai eu du mal jusqu’au bout avec le dessin (mais c’est affaire de goûts), j’ai fini par m’intéresser à ce duo, Hubert ayant choisi une fin un peu plus optimiste que ce à quoi je m’attendais. Note réelle 2,5/5.

27/06/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Batman - Beyond the White Knight
Batman - Beyond the White Knight

Cet album se déroule dans la continuité de Batman - White Knight et se passe plus de dix ans après Batman - Curse of the White Knight. Le décor de Gotham a radicalement changé entretemps, la ville s'est transformée en cité futuriste dystopique avec une force militaro-policière faisant régner l'ordre de manière assez fasciste. Toute cette nouvelle situation est présentée comme résultant des actes passés de Batman/Bruce Wayne, ce dernier étant en prison depuis qu'il s'est rendu à la justice à la fin de Curse of the White Knight, et l'un de ses anciens associés ayant récupéré tous ses innovations technologiques et sa fortune pour fonder cet état policier. C'est aussi l'occasion d'introduire le personnage du jeune Terry McGinnis qui va faire ses premiers pas dans le rôle de Batman du futur (Batman Beyond) même si cela passe initialement par un conflit avec Bruce Wayne, le vrai Batman. J'avoue que, outre la curiosité quant à cette suite futuriste de White Knight, c'est l'idée de cette rencontre entre les deux Batman qui m'a poussé à l'achat de cet album car pour le reste, je n'ai jamais tellement accroché aux récits de Sean Murphy. Comme indiqué ci-dessus, le cadre de l'histoire n'a plus grand chose à voir avec les aventures classiques de Batman. Plus de super-vilains mais à la place un nouvel adversaire ayant fascisé Gotham et convaincu Nightwing de le rejoindre pour faire régner l'ordre. Barbara Gordon est devenue une commissaire déjà blasée de la ville, Harleen Quinzel a deux enfants devenus ados, et Bruce Wayne est un vieux repris de justice bourru et dépassé par l'évolution de sa ville. Et il y a aussi le Joker/Jack Napier sans quoi ce ne serait plus le White Knight, mais il apparait ici sous une forme qui n'a rien à voir avec le Joker que l'on connait, ni moralement ni physiquement. Et il y a aussi plusieurs Robin de différentes origines, des anciens comme des nouveaux... dont l'un est introduit par le biais d'une histoire en deux chapitres avec Jason Todd pour héros, intercalée dans l'histoire principale. D'ailleurs, là où l'on voit qu'on n'est vraiment pas dans la continuité classique des Batman, c'est quand Jason Todd est présenté comme premier Robin, et Dick Grayson comme celui qui a pris sa relève, mélangeant au passage les rôles de Dick et de Tim Drake, le troisième Robin qui n'existe pas ici. L'auteur a jugé ce retournement de réalité utile pour complexifier la relation entre Jason et Nightwing. Qu'avons-nous au final ? Une histoire rythmée qui tient plutôt la route. Un bon dessin de manière globale, dynamique et soigné malgré quelques ombrages et traits superflus au niveau des visages (je n'ai toujours pas compris si Barbara avait de grosses rides sous la bouche, si elle mâchouillait des brins d'herbe ou quoi). Quelques développements de personnages intéressants et notamment Sean Murphy qui va au bout de son idée concernant la relation entre Batman et Harleen Quinzel. Pas mal de fan service aussi, comme dans White Knight, avec tous ces Robin, ces batmobiles et une conclusion où toute la famille de Batman se regroupe pour le grand combat contre le méchant. Et un final légèrement surprenant avec l'introduction d'une certaine Diana Prince et d'une menace extraterrestre qu'on reconnaitra vite sans savoir si cela annonce une quatrième histoire dans la continuité du White Knight ou si c'est simplement une fin en clin d'œil. Bon album, intéressant parce qu'il montre où l'auteur voulait en venir avec tous les bouleversements qu'il amenait depuis White Knight, et qu'il apporte quelques idées originales pour le monde de Batman et une intrigue d'action futuriste assez divertissante. Pas un indispensable mais pas mal.

27/06/2023 (modifier)
Couverture de la série Les Labourdet
Les Labourdet

Personnellement cette époque paraît bénite par rapport aux pressions d'aujourd'hui. Les valeurs familiales peuvent paraître désuètes mais elles garantissaient un équilibre social et humain qui est remplacé aujourd'hui par l'influence du pouvoir, des médias et des réseaux sociaux et du harcèlement. Alors rappelez-vous 'Libération, piège à cons', le vrai bonheur et la grâce ont disparu de notre quotidien. Peut être Les Labouret étaient heureux ?

27/06/2023 (modifier)
Couverture de la série Dieu n'aime pas papa
Dieu n'aime pas papa

Un album emprunté au pifomètre et sur le nom de Davy Mourier, l’auteur m’a agréablement surpris. Je ne l’attendais pas du tout dans ce registre, j’imaginais une BD ping-pong comme dans Relation cheap, sur fond de déconne. Ici le récit est tout autre, le sujet est plus « lourd » mais est traité de façon légère en s’attachant à la vision de Tao, petit garçon de 8 ans. Le côté religieux m’a assez rebuté (enfin le comportement de la mère) mais on s’attache à ce petit Tao, pleins d’imagination et de combativité dans son triste cocon familial. C’est astucieusement réalisé avec un dessins à 4 mains, Mourier se chargeant des récits qu’imaginent Tao (la partie drôle) et Camille Moog du récit principal (la partie touchante). Le tout est fluide et bien équilibré, un récit intelligent sur un sujet délicat. Même si ça appuie, je regrette vraiment le côté bigote, le fond m’a semblé du coup moins universel. Pas mal bien.

26/06/2023 (modifier)
Par Cacal69
Note: 3/5
Couverture de la série Phasma Story
Phasma Story

Les aventures d'un groupe de sept phasmes, ils ont des caractères et des camouflages bien différents. Un récit simpliste et éducatif sur le monde des insectes qui convient à un jeune public, entre 8 et 10 ans. Je ne fais pas partie du public visé mais j'ai passé un bon moment lors de ma rapide lecture (32 planches). En fin d'album, un dossier documentaire avec l'aide d'une spécialiste sur les insectes et autres petites bêtes rencontrés lors du récit. Un vrai plus. Nancy Peña adapte son dessin au jeune public, il est lisible et toujours aussi beau. J'ai aimé le choix des couleurs et sa colorisation lumineuse. Le point fort de cette BD. Une belle idée de cadeau pour les 8/10 ans.

26/06/2023 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
Couverture de la série Batman - Curse of the White Knight
Batman - Curse of the White Knight

Prolongement presque direct de Batman - White Knight, cette mini-série se lit difficilement sans avoir lu la précédente. En effet, Sean Murphy a déjà pas mal chamboulé l'univers de Batman dans sa mini-série précédente et celui qui ne l'aura pas lue sera perdu devant tout ce qu'il découvre sur Jack Napier et sur Harleen Quinzel dès les premières pages de Curse of the White Knight. Mais surtout, l'auteur poursuit son travail de sape du monde de Bruce Wayne, l'attaquant à nouveau de manière extrêmement radicale. Dans ce sens, la série des White Knight ne peut pas se lire comme étant un simple épisode de plus dans l'univers de Batman car elle fait des ravages dans les éléments constitutifs du personnage, de ses adversaires et de ses proches. Jusqu'à s'attaquer à son identité elle-même... Et tout cela de manière irréversible. J'avais moyennement accroché à Batman - White Knight parce que je trouvais que Batman y agissait de manière trop brutale et loin de l'intelligence dont il est sensé faire preuve. Dans Curse of the White Knight il est un peu plus posé et sage dans ses actions, mais il en prend tellement plein la figure qu'il demeure loin du grand détective qu'il est dans d'autres de ses aventures. Et puis son adversaire principal ici est Azrael, un antagoniste que je n'ai jamais trouvé charismatique, donc leur confrontation ne me passionne pas. Pour autant, j'ai trouvé l'intrigue intéressante. Déjà pour sa radicalité, n'hésitant pas à tuer pour de bon des personnages clés et à modifier irrémédiablement le monde de Batman. Mais aussi parce que le rythme et le déroulement de l'intrigue tient plutôt bien en haleine. Et j'ai aussi trouvé intéressante la relation entre Harleen et Batman, ainsi que les comportements des autres protagonistes de l'histoire, hormis Azrael lui-même qui est trop plat et unidirectionnel. Et le graphisme est lui aussi de bonne qualité, quoique Batman y ait des allures de gros ours voire de Wolverine par moment. Et comme j'ai aussi entamé la suite, "Batman- Beyond the White Knight", je peux constater que tous les changements amenés par cette aventure tragique ne sont pas gratuits et amèneront le héros dans un cadre encore bien différent, conséquence des évènements de Curse of the White Knight. C'est donc là une œuvre qui se démarque des autres aventures de Batman et rien que pour ça et parce qu'elle tient plutôt bien la route, je ne regrette pas mon achat.

26/06/2023 (modifier)
Par gruizzli
Note: 3/5
Couverture de la série Le Grand Vide
Le Grand Vide

Cette BD a les qualités et défaut d'une première œuvre qui veut tout faire bien mais pourrait le faire mieux. Avec sa couverture en composition vertigineuse, son dessin qui tente et ose, parfois un peu trop, et son scénario qui veut nous parler de plusieurs sujets tout en restant linéaire, la BD semble de prime abord réservé avant tout à des curieux endurcis et une élite littéraire qui osera se plonger dans un volume aussi étrange. Mais si l'on passe l'étrangeté de la mise en scène et de la représentation du monde, la BD s'avère somme toute assez classique dans le fond. Il s'agit d'une histoire portant au paroxysme l'idée de célébrité d'un monde hyper-connecté, avec une mise en scène où la vie nous quitte lorsque nous avons été oublié. J'y vois une variation moderne du choix d'Achille, dans l'Illiade, mais c'est sans doute une vision personnelle. La BD a un graphisme assez original, variant les compositions entre des personnages qui sont plus en courbe et des décors tout en ligne, dans un mélange qui est assez unique visuellement. Les compositions de pages sont travaillées, parfois trop peut-être, pour donner des sensations diverses notamment lorsqu'on se balade à l'extérieur ou que la protagonistes a des états d'âme. C'est fouillé, mais presque trop pour une lecture parfaitement fluide. Après, c'est en adéquation avec le propos et cette omniprésence de noms en tout sens pour tenter de ne pas disparaitre sous la masse. La critique menée dans la BD est assez pertinente grâce à l'évolution du personnage principal et de son parcours progressif. Évoluant par la force des choses et les nécessités, Manel Naher devient une héroïne changeante, qui n'est pas toujours sympathique et qui peut devenir même agaçante à se conformer à ce système absurde au dernier degré. Finalement, rejetant tout et s'enfonçant dans les bois, elle s'arrêtera sur une conclusion ouverte qui a quelque chose d'étrange : trop ouvert pour ce qui a été amenée, trop avancée pour être réellement ouverte. Il aurait fallu un peu plus ou un peu moins je pense, s'arrêter sur le choix de partir ou continuer pour montrer la décision finale. Cet arrêt un peu étrange me semble trop entre deux. Au final, après lecture, je ressors avec un intérêt léger pour l'auteure et ses potentielles créations futures, mais je ne suis pas sur d'avoir envie d'investir dans celle-ci. Il y a un peu trop de détails qui me bloquent pour que je l'achète, mais la lecture a un intérêt pour les curieux et passionnés de BD.

26/06/2023 (modifier)
Couverture de la série Des oiseaux, des mers
Des oiseaux, des mers

Étrange que ce soit un auteur finlandais qui produise une telle histoire, qui semble a priori totalement imprégnée de la culture chinoise de Hong-Kong. Pour casser le caractère un peu linéaire de l’intrigue l’auteur joue sur l’ordre de narration, les trois chapitres ne respectant pas la chronologie, c’est sans doute une bonne idée. Pour le reste, la première partie de l’histoire, tout en étant bien menée, n’est pas trop mon truc, lorsque nous suivons les malheurs de jeunes gens amoureux, alors que la famille de la fille rêvait d’un mari socialement plus « armé ». Hormis le cadre géographique, ça sent le déjà-vu. Mais les deux chapitres suivants, surtout celui du milieu (le dernier chronologiquement) relèvent le plat. Car en plus de la pression familiale, la tension est maintenue car nous sommes en plein dans la période de rétrocession de l’ex-colonie britannique à la Chine. Pas forcément le genre d’histoire qui me captive, mais ça se laisse lire quand même facilement. Le dessin – en tout cas le rendu, assez lisse – est agréable. Assez gras, avare de détails (parfois proche d’esquisses « améliorées »), il est assez froid (et la colorisation plutôt terne, à base de gris et de marron clair accentue cette impression), mais colle bien au récit, finalement assez triste. Note réelle 2,5/5.

26/06/2023 (modifier)
Par Titanick
Note: 3/5
Couverture de la série Bouddha
Bouddha

Denis Fauvel est un amoureux des mythologies et de l’histoire de l’Inde et cela se voit. Après avoir publié chez Kailash la collection Mythes et Dieux sur trois entités du panthéon hindou (que je dois relire avant d’aviser), il s’attaque ici à la vie du Bouddha emblématique, Siddharta Gautama. Vaste programme, surtout que les éléments réels manquants furent ensuite joyeusement comblés par l’imaginaire foisonnant des disciples. Et c’est bien entendu cet amalgame d’histoire et de légende qui nous est délivré ici, avec assez de bonheur j’ai trouvé. Si la bd semble bien documenter la généalogie et la jeunesse du prince Gautama, l’auteur s’attarde surtout sur les rencontres, réelles et fantasmées, tentatrices ou effrayantes, pour suggérer son cheminement vers « l’éveil ». J’ai trouvé l’ensemble équilibré et résumant bien ce que la postérité a pu en retenir, sans entrer dans des considérations philosophiques improbables. Du coup, ça me convient et j’ai trouvé la lecture agréable. Surtout que le dessin est assez agréable à regarder également. Fauvel a un trait, pas naïf… mais je dirais plutôt frais, qui serait bien adapté à des séries jeunesse. D’ailleurs, cette vie de Bouddha, comme la collection pré-citée, peuvent tout à fait convenir comme lecture jeunesse, contes et histoire orientale à la fois. Pas mal du tout.

26/06/2023 (modifier)