Batman - White Knight

Note: 3.38/5
(3.38/5 pour 13 avis)

Le Joker devient Jack Napier, le chevalier blanc de Gotham !


Batman DC Comics Super-héros Univers des super-héros DC Comics

Dans un monde où Batman est allé trop loin, le Joker doit sauver Gotham ! Le Joker, ce maniaque, ce tueur, celui que l'on surnomme le Clown Prince du Crime... si Batman, le Chevalier Noir, sombre du côté obscur, pourquoi le Joker ne pourrait-il pas sortir de sa psychose et devenir le Chevalier Blanc ? C'est ce qui arrive après qu'un traitement inédit a guéri le Joker et le fait redevenir Jack Napier : un nouveau candidat à la mairie de Gotham !

Scénario
Dessin
Couleurs
Traduction
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 26 Octobre 2018
Statut histoire One shot (suite dans d'autres one-shots "White Knight") 1 tome paru

Couverture de la série Batman - White Knight © Urban Comics 2018
Les notes
Note: 3.38/5
(3.38/5 pour 13 avis)
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25/11/2018 | Le Grand A
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L'avatar du posteur Kenshiroux

Nouvelle aventure de notre Batman et de ses méchants idylliques dont, le Jocker notre chouchou qui est mis en scène sous son autre personnalité. Ce récit m'a bluffé et convaincu par sa maturité, des dialogues et des émotions très authentiques à notre réalité, les personnages vivant comme rarement vue auparavant. Son ambiance dingue, de ressentir Batman sombrer dans le déni et la brutalité ; et au contraire, le Joker mis en lumière par sa personnalité et son intelligence d'antan. La mise en scène, par le découpage des cases sur les planches mais surtout la liberté que l'auteur a pris sur l'univers et les personnages est stupéfiante, choquante mais vraiment appréciable. Les dessins, le plaisir de contempler notre sinistre Gotham et la totalité de ses personnages prendre vie par les traits de notre cher Sean Murphy. Je ressens que l'auteur à voulu mettre avec une grande passion, son empreinte sur le mastodonte de l'univers de Batman, en n'hésitant pas à casser les codes, par sa prise de risque scénaristique et sa vision réaliste. J'ai hâte de lire sa suite qui, apparemment, et encore mieux réussie. Je vous souhaite une agréable lecture aux cotés de notre "méchant" préféré.

07/03/2024 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

Je ne suis pas un spécialiste des super héros ou des super méchants et l'univers de Batman m'est inconnu dans les détails. Je profite donc de la collection Nomad de Urban Comics pour satisfaire ma soif de découverte tardive (lol) à moindre prix. Si ce format est économe et pratique d'utilisation, il ne met pas en valeur le graphisme de Murphy surtout avec une mise en couleur aussi sombre. La réduction des dimensions semble engendrer une diminution de la tonicité et un appauvrissement du dynamisme du récit. La petitesse ne convient probablement pas la démesure des super. Comme je ne suis pas super fan de ce trait assez pointu et rigide, seule la construction et le découpage très moderne et rythmé du visuel m'a vraiment plu dans ce côté de la lecture. Le récit est assez complexe, il demande un bon niveau de lecture et une connaissance plutôt fine de la psychologie des personnages qui peuplent Gotham. C'est loin d'être mon cas et je suis probablement passé à côté de beaucoup de choses. Malgré tout j'ai bien aimé beaucoup de passages sur la légitimité des actions des uns et des autres. Cette lutte interne de Joker/Napier est bien exploitée par Murphy qui réussit à retomber sur ses pieds malgré une position de départ pas facile. La grande violence de Batman ne me choque pas en tant que nouveau lecteur. J'y lis la grande violence de nos forces armées dans certaines situations pour "rétablir le Bien". Un ouvrage qui se laisse lire mais qui me laisse dans une position ni/ni de ni pour ni contre dans l'attrait du monde Batman.

02/02/2024 (modifier)
L'avatar du posteur Steftheone

Une grosse claque visuelle que cet album de Batman ! Le trait très dynamique de Sean Murphy colle parfaitement à l'univers de l'homme chauve-souris et ce dernier est sublimé par la colorisation de Matt Hollingsworth avec des planches souvent sombres dans des teintes de gris, d'ocres ou encore de rouges. Concernant l'histoire, je trouve le postulat de départ très original avec un Joker qui devient le chevalier blanc Jack Napier, sorte d'anti chevalier noir, après avoir ingéré des pilules au contenu inconnu le guérissant de sa folie. L'idée du fonds de compensation des dégâts engendrés par Batman lors de ses interventions est également bien trouvée à mon sens et colle au fait que ce héros ne soit, après tout, qu'un homme dépourvu de pouvoirs mais à la technologie particulièrement avancée. Les thèmes traités dans ce comics sont assez classiques : relation Batman/Joker, lien entre la police et Batman, sentiments du Joker pour Harley Quinn,... Les 212 pages de l'ouvrage permettent de traiter dans le détail ces différents thèmes avec parfois, il est vrai, quelques longueurs. L'utilisation des journalistes commentant l'actualité permet habilement d'amener le basculement de l'opinion public en faveur de Jack Napier comme Franck Miller avait pu l'introduire dans son Batman - The Dark Knight returns (que j'avais beaucoup moins apprécié malgré les nombreux avis dithyrambiques à son sujet). Au niveau des quelques défauts du scénario, je rejoints Ro, bien que cela soit expliqué, j'ai trouvé l'attitude très mutique et violente de Batman peu crédible au regard du personnage. Par ailleurs, je n'ai pas non plus été très convaincu par l'idée du rayon glacé en lien avec Freeze. Mais l'ensemble reste très honorable et mérite pour moi un petit 4/5. Originalité : 4/5 - Histoire : 3/5 Dessin : 4/5 - Mise en couleurs : 4/5 NOTE GLOBALE : 15/20

31/12/2023 (modifier)
Par Alix
Note: 2/5
L'avatar du posteur Alix

Un gros « bof » en ce qui me concerne. Si je devais utiliser un seul mot pour décrire cette histoire, ce serait « ridicule ». Je comprends tout à fait que cette ambiguïté entre Batman et ses ennemis et cette frontière entre raison et folie font partie intégrante de l’univers de Gotham City. J’avais d’ailleurs apprécié les histoires explorant cette frontière, à commencer par le superbe Killing Joke et sa scène finale mythique. Mais ma « suspension consentie de l'incrédulité » a des limites, et « White Knight » les explose allègrement. Je n’ai pas du tout cru en ces personnages, en la guérison miraculeuse du Joker, en ce Batman qui perd les pédales, et en cette populace qui se range trop facilement du côté du Chevalier Blanc. En conséquence les dialogues souvent moralistes et sentimentaux m’ont paru artificiels voire involontairement comiques et grandiloquents. Je me suis quand même forcé à finir l’album, mais je n’en retiens pas grand-chose, à par peut-être la superbe mise en image. Les planches sont souvent très détaillées et le découpage et la mise en scène sont magistraux. Je mets 2/5 pour le dessin.

01/10/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Tomdelapampa

Je ne suis pas un expert de Batman mais j’ai bien aimé cet album. Ça faisait un bout de temps que je souhaitais le lire, j’ai profité de la bonne initiative de l’éditeur avec cette réédition souple au prix modique. Mon avis (et la note) sera insidieusement impacté par cette édition. J’y trouve un super ratio qualité/prix, en plus le format des pages est plus que correct. Voilà pour le côté matériel. Pour le fond et la forme, c’est fort réussi à mes yeux, pas mal de qualités. Une idée originale avec le Joker en chevalier blanc, une inversion des rôles maîtrisée, une histoire qui se suffit et qui ne cherche pas à rentrer dans le continuum de Gotham, quelques petits moments poussifs mais rien de méchant. La partie graphique typée comics (forcément) possède quelque chose, bizarrement alors que je n’ai trouvé aucune page somptueuse, j’ai beaucoup aimé, c’est dense, efficace, fluide, la représentation des persos m’a bien plu. Un auteur à suivre, j’ai bien aimé sa version, un bon moment de lecture à la clé. Pas un récit indispensable, ni vraiment marquant mais bien plaisant de part sa réalisation et son tarif. J’ai découvert il y a peu, une suite à cette aventure dans la même édition, j’ai acheté les yeux fermés.

12/10/2022 (modifier)
Par Ro
Note: 3/5
L'avatar du posteur Ro

J'ai mis un peu trop d'espoir dans la lecture de ce comics de Batman et j'en ressors déçu. Concrètement, il y a des choses qui y sont vraiment bonnes, mais aussi pas mal de déceptions. Ce que j'ai aimé, c'est l'idée de base du Joker qui redevient pour un temps Jack Napier, perd sa folie et se retrouve du bon côté de la loi, à vouloir aider la ville de Gotham City. J'ai aimé aussi sa relation avec Harley Quinn (avec la surprise initiale qui l'accompagne dans ce récit). C'est assez intelligent et ça tient la route. Les dialogues sont plutôt bons et les sujets abordés intéressants, notamment en ce qui concerne également Nightwing et Batgirl. En cela, cette histoire s'éloigne des comics de super-héros bourrins où l'action prime avant tout, et c'est ce que j'aime dans l'univers de Batman. En outre, le scénariste a fait le choix de ne pas se brider et n'hésite pas à impacter pour de bon le compromis de Gotham et le futur des aventures de Batman, même si on imagine bien évidemment que cette histoire restera en dehors de la continuité officielle. Pour ne rien gâcher, le dessin est de très bon niveau et la mise en scène est plutôt réussie, même si pas toujours parfaitement claire. Ce que j'ai moins aimé par contre, c'est le comportement de Batman ici. Dès le début, il apparait comme obsédé, brutal et irréfléchi. Le scénario amène une raison à cela, mais je n'ai pas trouvé cela suffisant pour expliquer ce comportement stupide. Autant le passage du Joker du côté du Bien est bien amené, autant celui de Batman du côté du Chaos ne l'est pas et m'a même paru assez balourd dès les premières pages. Cela aurait été tellement jouissif de voir un Batman tout en finesse dialoguer pour de bon avec un Joker sincèrement repenti. Je n'ai pas vraiment aimé non plus le Néo-Joker et la facilité de ses actions, et surtout pas non plus toute l'histoire autour de cette arme glacée et son effet invraisemblable sur la population de Gotham : trop sortie du chapeau. Il y a aussi un petit aspect fan service qui ne m'a pas enthousiasmé avec l'utilisation effective de toutes les Batmobiles de l'histoire du Batman. Et la grosse scène d'action de la fin de l'album ne m'a pas davantage emporté. En définitive, beaucoup de bonnes choses malheureusement compensées par presque autant d'aspects plus médiocres. J'ai assez bien aimé ma lecture mais j'en espérais bien davantage.

25/07/2021 (modifier)
Par Gaendoul
Note: 4/5
L'avatar du posteur Gaendoul

Ce comics ne s'inscrit pas dans la continuité des séries DC actuelles mais il part tout de même de la même base et y apporte un twist très intéressant...mais surtout par son traitement car l'idée en elle-même reste assez simple. "Et si le joker était guéri ?" est le pitch de base mais l'ensemble va bien plus loin. Le déroulement nous tient en haleine et après avoir lu le tout début, je m'attendais presque à voir Napier endosser le rôle du Batman (ou quelque chose d'approchant), bref, je ne savais pas trop à quoi m'attendre. On approfondit l'histoire du dark knight et de Gotham à travers des subplots malins comme le fonds Batman, la relation de Batman avec la police (et Gordon), le système de tunnels, le passé des Wayne et du Baron Von Fries. J'ai été agréablement surpris par la cohérence de l'ensemble malgré les différentes inclusions (2 Harley Queen, on parle de Jason Todd, Il y'a Batgirl, Nightwing, les batmobiles des séries, films, dessin animé, etc. ). C'est très bien fait! Et je dois dire que le suspens est là du début à la fin de la lecture...(et il y a même quelques bonnes surprises que je préfère ne pas spoiler). Le dessin est bon, et assez original. J'aime beaucoup le parti-pris au niveau de la représentation des personnages et l C'est de plus en plus la tendance et on sent que l'ère Jim Lee est terminée (même si beaucoup de comics restent dans ce style). Bref, c'est rafraichissant et clairement une très bonne histoire de Batman que je recommande à tous les fans. Pour les lecteurs peu familiers de l'univers du dark knight, vous aurez peut-être plus de mal à rentrer dans l'histoire car connaître les références, le background des personnages et leurs relations avec nos héros seront nécessaires pour mieux apprécier la qualité de cette histoire. Réservez donc cette lecture à plus tard si vous commencez votre plongée dans le monde de Gotham...

17/05/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Yannou D. Yannou

La claque ! Non vraiment la claque ! Graphiquement, j'ai adoré. Ça fait plaisir d'avoir le coloriste apparaissant au même titre que le dessinateur-scénariste sur la couverture. C'est justice. Il y a un travail du coloriste remarquable. Alors certes, rapidement, on voit où nous emmène le scénario. Je me suis dit que c'était un énième lessivage des thèmes liés à l'univers de Batman. Et pourtant, comme graphiquement j'étais tellement dedans, je me suis aussi laissé embarquer par l'histoire qui, dans le fond, propose du super neuf avec du super vieux et c'est terriblement efficace. La reprise graphique des méchants, des batmobiles et de l'ensemble de l'univers est géniale. Je lis assez peu de comics, par méconnaissance principalement. S'il y a un tome 2, j'irai l'acheter sans sourciller. Mille fois recommandé.

17/03/2021 (modifier)
L'avatar du posteur ThePatrick

Plongé dans cet album à la suite d'avis élogieux, j'ai bien vite réalisé mon erreur. Les points de friction entre cette oeuvre et moi ont été nombreux, à commencer par la forme, qui m'a vraiment posé problème. Sur les dialogues d'abord : ils sont nombreux, denses, et tout simplement verbeux. Bien sûr, les plaidoiries de Napier pour se sortir des méfaits du Joker sont nécessaires. Bien sûr, charger Batman de tous les maux de Gotham demande là encore un usage fort de la réthorique. Il n'empêche que tout cela frise la logorrhée, d'autant plus que de tels discours, pour fonctionner, devraient être éloquents et sonner juste. Or ils sont bien souvent ampoulés et forcés. Réussir le tour de force de rendre Jack Napier gentil et Batman méchant aurait demandé des discours mieux tournés et plus convaincants. Sur la mise en scène ensuite. Je n'ai pas été particulièrement fan du dessin de Murphy, bon, soit. En revanche un certain nombre de scènes m'ont carrément posé problème, car je ne comprenais juste pas ce qu'il se passait... Pour le coup c'est plutôt embêtant dans la bande dessinée... Il y a aussi ces cases où surgissent des foultitudes de méchants sans aucune mise en scène, qui relèvent de quoi ? Du tic graphique ? De l'allégorie ? Du raccourci narratif pour ne pas représenter les choses correctement ? Quoi qu'elles soient, elles ont vraiment gêné ma lecture. Sur les connaissances nécessaires à la compréhension de cet ouvrage, encore. On voit en effet de nombreux personnages faisant partie de l'histoire de Batman. Le problème ici est que je n'en connaissais pas la plupart. Là où certaines oeuvres, comme un Watchmen ou une horde du contrevent, sont capables de vous fournir tous les éléments nécessaires à la compréhension de ladite histoire, White Knight suppose que le lecteur connaît l'histoire et surtout les personnages associés à Batman. Une fois tous ces éléments portant sur la forme évacués, il reste maintenant le fond, sur lequel je serai plus bref. La thématique est riche, mais il faut dire que de toute façon la thématique de Batman l'est, riche. Les rapports du super-héros avec la justice, et en particulier du justicier auto-proclamé qu'est Batman vis-à-vis de la loi, sont au centre de l'histoire, avec une ambiguïté morale forte, qu'utilisera abondamment Napier. L'idée du bien commun et là encore toutes ses ambiguïtés, est également représentée. La dichotomie Napier / Joker en revanche masque, ou pose mal, ou même évite de poser, l'idée de rédemption. Le Joker reste en effet mauvais, le discours de Napier étant (en poussant un peu le trait) "C'était pas moi, c'était lui". Les personnages principaux sont assez développés, mais ne les connaissant pas plus que ça, ils ne m'ont pas touché. L'histoire, très centrée sur le couple Batman / Joker et qui essaie de faire passer une relation d'amour / haine, s'aventure tout de même dans l'action, avec du rocambolesque, voire même carrément du grand-guignolesque, auquel je n'ai pu croire un seul instant. Et sur la crédibilité du scénario, les avis précédents sont suffisamment détaillés pour souligner ses incohérences, réelles ou perçues. Au final, cet opus ambitieux m'a rebuté sur la forme, laissé froid sur le fond, n'a pas réussi à m'embarquer et a réussi à me décevoir alors même que je n'avais pas d'attentes. Rangé à côté de The Dark Knight returns et Batman Year One, il ne me laisse malheureusement pas la même impression magistrale ni l'envie de le relire.

23/02/2021 (modifier)
Par Josq
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Josq

Le Joker, un gentil ? Complètement rocambolesque ! Et pourtant, c'est le point de départ de cette série imaginée par Sean Murphy, et qui fera date dans l'histoire de Batman. C'est monumental, et à tel point que je ne comprends même pas qu'on ne nous ait pas déjà annoncé une adaptation au cinéma... On présente trop facilement ce comics comme un renversement des rôles entre Batman et le Joker, mais c'est faux. Batman ne devient pas le bad guy de l'histoire, et le Joker n'en devient pas le grand gentil, c'est beaucoup plus subtil que ça. Non, le personnage que l'on découvre réellement et sur qui toute l'histoire est centrée n'est pas le Joker, mais bien Jack Napier, c'est-à-dire sa version humaine, tout autant qu'on découvre une nouvelle facette de Harleen Quinzel, que Murphy propulse au rang des personnages les mieux écrits et les plus attachants de tout l'univers DC. De fait, ce qui frappe instantanément, c'est le soin extrême apporté à l'écriture des personnages. Je n'avais plus ressenti une telle intelligence d'écriture depuis la claque Watchmen (même si on est un petit cran en-dessous d'Alan Moore) ! Ici, les dialogues, que je craignais un peu trop démonstratifs au début, se révèlent d'une intelligence prodigieuse, introduisant des dilemmes insoupçonnés chez chacun des personnages, et étoffant leur relation avec une subtilité étonnante. La dualité schizophrénique entre Jack Napier et le Joker est bien sûr au centre de l'intrigue. Traitée de manière certes classique, l'éclairage nouveau qu'elle apporte sur la personnalité de Napier n'en est pas moins profondément original, et permet finalement d'aborder le personnage de manière totalement inattendue. La fascination qu'il exerce soudain sur Nightwing, Jim Gordon, Duke Thomas et à leur suite le lecteur, est merveilleusement retranscrite. Contrairement à ce qu'on aurait pu craindre, le revirement de Napier, passant du statut d'ennemi public n°1 à celui de sauveur de Gotham City n'a rien d'artificiel. Sean Murphy développe à partir de ce point de départ une réflexion extrêmement bien menée sur le repentir dont une personne est capable, le pardon que la société et les institutions sont capables de lui accorder ou non, la complexité de l'âme humaine et de la justice, etc... On retrouve toute l'intelligence dont Christopher Nolan a imprégné durablement l'univers Batman dans ses célèbres adaptations. Véritable plongée au fond de la psyché humaine, Batman - White Knight nous propose ainsi, au-delà du seul Napier qui accapare certes une bonne partie de notre attention, toute une galerie de personnages torturés, nous exposant merveilleusement les doutes et les interrogations de chacun. Le parcours de Bruce Wayne est évidemment particulièrement soigné lui aussi, et ses hésitations nous agitent les méninges plus qu'on ne voudrait l'avouer, que ce soit lorsqu'il se demande si on doit imposer des limites à Batman ou non, ou lorsqu'il découvre que le passé de sa famille est peut-être moins glorieux qu'il ne le croyait. Enfin, Harleen Quinzel connaît la même évolution que le Joker, et le fait d'avoir scindé en deux personnes distinctes le personnage de Harley Quinn est une vraie réussite, tant Quinzel gagne ainsi une humanité incroyable. Comme dans toute bonne histoire de super-héros, ce qui est particulièrement bien pensé, dans ce Batman - White Knight, c'est la manière de montrer des personnages qui ont brouillé les limites entre le Bien et le Mal, si tant est que ces notions existent en-dehors de nous. Sean Murphy déploie ainsi toute l'étendue de ses capacités réflexives dans des scènes toutes plus cultes les unes que les autres, multipliant les dialogues d'une ambiguïté profondément marquante. Rares sont les comics qui réussissent à ce point à maîtriser les arcs narratifs d'un tel nombre de personnages ! Sean Murphy s'en tire haut la main et même si la plupart des méchants ne se verront pas très développés, l'auteur sait valoriser chacun des personnages essentiels à l'intrigue, tout en multipliant les clins d'oeils et les emprunts à l'univers DC. Narrativement, donc, Batman - White Knight est tout autant une merveille que sur le plan philosophique. On se prend rapidement à la narration, parfaitement dosée, et l'on suit avec le même intérêt les échanges verbaux parfois denses et musclés et les séquences d'action, dantesques à souhait. Le trait de Sean Murphy n'a rien à envier aux plus grands noms du comics, des grands noms aux côtés desquels Murphy semble tout prêt à ajouter le sien. Graphiquement, Batman - White Knight est à la hauteur de l'événement qu'il entend créer dans l'univers DC. Son dessin est sombre et glauque à souhait, comme on s'y attend lorsqu'on plonge dans le Gotham réaliste aux antipodes des films de Burton. Les traits des personnages sont excellents et correspondent parfaitement aux différents caractères, revêtant une personnalité forte, de la brutalité rentrée d'un Batman à la délicatesse infinie d'une Harleen Quinzel en passant par cette noblesse machiavélique qui caractérise tant Jack Napier/le Joker. Développant un univers sombre et fascinant à souhait, Batman - White Knight est donc une véritable perle graphique. Ainsi, le comics de Sean Murphy fera date dans tout l'univers DC de par la puissance de ses choix narratifs et scénaristiques radicaux, ne ménageant pas des personnages qu'on apprécie et qu'on connaît, tout en les redécouvrant pourtant sous un jour tout-à-fait nouveau ici. Réussir à apporter une bonne dose de nouveauté sans jamais trahir le classicisme d'un des univers de bande dessinée les plus connus, tel était le défi de Sean Murphy en s'attaquant à un tel monument. Telle est la réussite magistrale de son oeuvre.

17/02/2021 (modifier)