Exercice casse-gueule de la biographie exhaustive en 48 pages, Ayrton Senna - Histoire d'un mythe s'en sort honorablement mais n'innove en rien.
Le point le plus positif à mes yeux vient du chapitrage qui, plutôt que de nous proposer un ordre chronologique, se présente sous la forme de thématiques (les talents du pilote sous la pluie, son lien particulier avec tel ou tel circuit, le système d'entraide entre pilotes brésiliens, etc...)
Le point le plus négatif à mes yeux se situe au niveau du dessin des différents personnages. Les caricatures sont souvent ratées et si je n'avais su de qui il s'agissait sans avoir besoin du dessin, je pense que j'aurais bien souvent été embêté pour reconnaitre les différents acteurs.
Pour le reste, je dirais que c'est pas trop mal. Les scènes de courses sont bien rendues (un peu dans la lignée de ce qu'un Graton a lontemps fait avec Michel Vaillant). Les grandes lignes de la carrière et la personnalité très charismatique du pilote sont bien mises en avant.
Reste qu'en 48 pages, on est dans l'évocation rapide et il ne faut pas attendre des miracles de l'album.
Une bio de plus, je dirais, mais dans le genre et en tenant compte du format imposé, elle est des plus correctes.
J’arrondis aux trois étoiles, parce que l’intrigue arrive à développer quelque chose d’étrange, de maléfique, sans abuser d’effets et d’un fantastique outranciers. Mais je suis quand même sorti un peu déçu de cette lecture.
Le dessin tout d’abord. Il est certes clair et très lisible. Mais, affaire de goût, je n’ai pas accroché à la colorisation informatique (qui lisse tout, artificialise l’ensemble), et je n’ai pas non plus aimé les moments où les traits du visage étaient effacés.
Quant à l’histoire, elle se laisse lire, mais je n’ai jamais été totalement captivé par cette malédiction hautement improbable, qui frappe impitoyablement tous les membres d’une même famille. Si un flic et un journaliste enquêtent sur cette affaire hors du commun, ces aspects sont annexes. L’essentiel tourne autour de l’hécatombe au sein de cette famille autrichienne.
Les secrets de famille, quelques vieilles rancunes, dont les clés nous sont données au fur et à mesure, avec une héroïne qui sombre dans la folie au moment même où la rationalité et la justice semblaient vouloir tout assainir. Mais je suis resté sur le côté de cette histoire, hélas.
Note réelle 2,5/5.
Une histoire personnelle, qui croise celle de milliers de migrants, de persécutés d’hier et d’aujourd’hui. On a là un album intéressant, qui incite à la réflexion, un peu comme le narrateur (Alain Glykos) et sa copine le font lorsque leur excursion en Grèce, sur une île en face de la Turquie, ravive des souvenirs chez Glykos, mais aussi les confronte à la réalité des migrations contraintes, eux qui ne sont là que comme touristes.
Le conflit millénaire entre Turcs et Chrétiens (avec en point d’orgue les massacres du XIXème siècle), la crise économique grecque, les conséquences de l’afflux de migrants en Grèce et la récupération par l’extrême droite d’Aube dorée de ce phénomène, cela fait pas mal de sujet de réflexions, assez lourds.
Mais la narration, souvent littéraire je trouve, en tout cas aérée et distanciée, ne rend pas du tout indigeste ce mélange, bien au contraire, j’ai trouvé cet album agréable à lire.
J'avais bien aimé Un Paradis distant, qui faisait suite à cet opus. Je n'ai donc pas été surpris de retrouver l'ambiance raciste de Rockwell Town toujours très bien rendue par le duo Antunes/Taborda.
Toutefois j'ai un peu moins apprécié cet épisode faute à une deuxième partie de l'histoire un peu facile dans le retournement de la situation.
Si le récit n'est pas très original dans cette histoire de lynchage souvent vu, la personnalité de Big Bill donne du piquant à la première partie du récit. Cette première partie travaille sur le contraste entre la fixité du pauvre cadavre de Bill et la magnificence de la prestance du même Bill vivant à travers les flash-backs.
Le récit monte bien en intensité dramatique de façon crédible au point que l'auteur laisse entrevoir un récit très sombre. Toutefois le coup de théâtre un peu convenu rend la fin du récit assez banale même s’il rétablit la balance émotionnelle sous une forme plus morale.
J'ai bien apprécié le graphisme de Taborda souvent à la limite de la caricature dans ces visages très stéréotypés. On peut lui reprocher d'accentuer un peu trop sur les stéréotypes des Afro-Américains. Le dessin reste très vivant avec une expressivité très forte dans les rictus des intervenants. J'ai un faible pour les femmes que dessine Taborda, je les trouve très sensuelles même si elles sont peu présentes dans le récit.
Au final une lecture assez rapide qui reste d'un classicisme assez convenu mais divertissante et plaisante. Un bon 3
L’album est vite lu, et il manque sans doute de coffre, l’intrigue aurait pu être davantage étoffée et moins linéaire. C’est vraiment dommage, car il y avait matière je pense à développer cette histoire.
Histoire allégorique, si j’en crois l’avant-propos de l’auteur, qui évoque ici son expérience douloureuse avec l’école, et plus largement les sociétés castratrices. Il y a un peu d’Orwell, mais cette vision reste assez personnelle. Et très noire !
En effet, c’est extrêmement violent, nihiliste, la mort semblant être la seule échappatoire à l’enfer vécu par ces êtres hybrides, sous la domination d’un dirigeant dictatorial et lointain.
Le dessin est à l’unisson de cette vision morbide, très sombre, donnant aux décors postapocalyptiques des airs de friches mal éclairées, une fin du monde glauque.
Un dessin et une histoire bien fichus, suintant la violence, mais une intrigue que j’aurais bien aimée plus dense.
L’album n’est pas très épais, surtout qu’il regroupe deux histoires. Mais la lecture est intéressante.
La première histoire, très courte, ne laisse pas d’espace pour se développer, et la chute n’est pas très surprenante. Mais ça se laisse lire.
La seconde est plus longue, et prend le temps de ménager plusieurs paliers dans la montée en tension, dans l’horreur qui peu à peu étreint le héros et menace la ville de Providence (LA ville de Lovecraft !). Cette histoire est, du coup, plus captivante que la précédente.
Les deux bénéficient en tout cas d’une très bonne narration, fluide, très aérée (comme si nous était laissé, entre chaque phrase, le temps de l’assimiler, de faire circuler le poison du malaise). Ces deux histoires sont aussi très représentatives des écrits de Lovecraft, et peuvent servir de porte d’entrée à l’adaptation de ses œuvres par Tanabe. Lorsque j’avais arrêté de lire ses livres, c’est que j’avais l’impression que les mêmes thèmes se retrouvaient toujours, la répétition relative m’avait lassé. A voir ce que ça donnera avec les adaptations de Tanabe (c’est le deuxième album que je lis).
Les histoires bénéficient aussi du très beau dessin de Tanabe. Fin, précis, minutieux et détaillé, mais aussi fluide, il est un parfait complément visuel aux hantises de Lovecraft.
Spécial…
Ce récit écrit sur le ton de l’autobiographie intimiste (narration à la première personne, dessin naïf et dépouillé) est une fiction qui va nous permettre de découvrir le quotidien d’une jeune femme. Une jeune femme qui a l’art de fréquenter de fameux cas sociaux. Sa colocataire a un caractère de cochon et est en fauteuil roulant, le job que Justine se dégote l’amène à fréquenter un club de gym peu recommandable, et quand elle se trouve un petit ami, celui-ci est atteint de fameux troubles psychiatriques.
Ce récit parvient à la fois à être farfelu et glauque. Le ton n’est pas à la morosité mais plutôt à la résignation et au désintérêt avec pour exemple type la manière dont Justine va quitter son emploi (ne parvenant pas à remettre sa démission, elle finira par se faire renvoyer sans même l’avoir cherché).
Sincèrement, au début, j’ai cru que j’allais fameusement m’ennuyer. Et puis la sauce prend. Les personnages intriguent. L’écriture qui conserve pas mal d’expressions québécoises apporte une part d’exotisme (j’ « entendais » l’accent québécois en lisant les dialogues). Et finalement, mine de rien, l’autrice nous parle d’une génération qui n’espère plus rien, qui n’attend plus rien, dépourvue d’ambition, dépourvue d’idéal. Ça pourrait être profondément ennuyeux, ça pourrait être profondément déprimant et au final, j’ai surtout trouvé cette lecture distrayante, voire amusante par moments (mais pas hilarante).
Pas déplaisant… mais spécial.
Je ne suis pas un spécialiste de Comics. L'approche de cette série m'a donc été compliquée. Dylan Horrocks multiplie les références à des auteurs et à un monde éditorial américain que je ne connais pas encore.
Horrocks introduit en sus des éléments de culture Maori ce qui n'a pas facilité mon entrée dans son univers qui est assez original. La seconde partie avec la découverte de la malversation de Burger redevient assez classique mais moins créative que le début.
Comme Horrocks se plait d'utiliser un vocabulaire et une pensée assez complexe j'ai eu l'impression de lire un essai critique assez intello sur le monde de l'édition Comics. On pourrait probablement étendre les critiques au monde du Manga comme certains passage de son autre série Magic Pen le laisse penser.
Toutefois j'ai trouvé cette dénonciation d'un monde de requins assez convenue et sans réelle surprise. Le plagia ou le vol d'idées est vieille comme le monde et je n'ai pas été ému par ce récit que j'ai trouvé assez long et un peu ennuyeux par moment.
Le graphisme de Dylan Horrocks rend hommage aux graphisme des années 50/60 dans sa fausse simplicité. Ainsi l'auteur propose de nombreux styles graphiques qui font écho aux diverses ambiances que traversent Sam Zabel et Leonard Batts. C'est très expressif alternant des cases très économes de moyens suivies d'un N&B très travaillé avec des ombres et des contrastes recherchés.
Une lecture intéressante qui fait une grande place au rationnel plus qu'à l'émotionnel mais sur une thématique qui ne m'a pas séduit outre mesure.
Boubou est typiquement la série qui se découvre avec son enfant sur les genoux. Les cinq histoires courtes proposées par Yoon-sun Park renvoient à un imaginaire que les très jeunes enfants s'approprient aisément.
Boubou peut être compris comme le chien mais aussi comme le doudou d'Antonin. Cela permet de préparer un gâteau presque comme maman, ou de se retrouver dans des mondes imaginaires peuplés de lutins ou de maisons magiques.
Le top étant de laisser Boubou aller à l'école à sa place pour retrouver les autres doudous un jour de paresse. C'est donc un univers assez poétique et humoristique qui s'ouvre aux jeunes lecteurs.
Le rythme est vif et le récit facile à suivre avec des personnages amusants et sympathiques.
Le graphisme de l'autrice coréenne propose un trait simple qui donne beaucoup d'expressions aux personnages. La ligne est souple et donne une gestuelle très tonique. J'ai beaucoup aimé les décors qui entourent Boubou et ses amis. Ils sont très bien travaillés avec une palette de couleurs vives et ravissantes.
Une série à partager avec ses jeunes enfants très sympa pour un agréable moment. Un bon 3
2.5
J'ai lu les 4 premiers tomes et je ne pense pas aller plus loin.
J'ai vraiment du mal avec ce genre de manga romantique où tout est trop sérieux. J'aime lorsque c'est contrebalancé avec de l'humour et l'absence de celle-ci a fait en sorte que je n'ai pas trouvé cette série passionnante à lire. Pourtant, il y a des qualités. Le dessin est très bon, les personnages sont attachants et de ce que je sais il semblerait que ça soit une histoire de lesbienne qui pour une fois ne tournerait pas au tragique comme c'est le cas dans pleins de mangas.
Disons que cela fait parti du haut du panier d'un type de manga qui ne me plait pas trop, mais pour cette série je comprends que d'autres accrochent mieux que moi. Si vous être fans d'histoires d'amour où les personnages s'interrogent sur leurs émotions et ont peur de faire les premiers pas, c'est un manga pour vous.
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Ayrton Senna - Histoires d'un mythe
Exercice casse-gueule de la biographie exhaustive en 48 pages, Ayrton Senna - Histoire d'un mythe s'en sort honorablement mais n'innove en rien. Le point le plus positif à mes yeux vient du chapitrage qui, plutôt que de nous proposer un ordre chronologique, se présente sous la forme de thématiques (les talents du pilote sous la pluie, son lien particulier avec tel ou tel circuit, le système d'entraide entre pilotes brésiliens, etc...) Le point le plus négatif à mes yeux se situe au niveau du dessin des différents personnages. Les caricatures sont souvent ratées et si je n'avais su de qui il s'agissait sans avoir besoin du dessin, je pense que j'aurais bien souvent été embêté pour reconnaitre les différents acteurs. Pour le reste, je dirais que c'est pas trop mal. Les scènes de courses sont bien rendues (un peu dans la lignée de ce qu'un Graton a lontemps fait avec Michel Vaillant). Les grandes lignes de la carrière et la personnalité très charismatique du pilote sont bien mises en avant. Reste qu'en 48 pages, on est dans l'évocation rapide et il ne faut pas attendre des miracles de l'album. Une bio de plus, je dirais, mais dans le genre et en tenant compte du format imposé, elle est des plus correctes.
Les Nuits Assassines
J’arrondis aux trois étoiles, parce que l’intrigue arrive à développer quelque chose d’étrange, de maléfique, sans abuser d’effets et d’un fantastique outranciers. Mais je suis quand même sorti un peu déçu de cette lecture. Le dessin tout d’abord. Il est certes clair et très lisible. Mais, affaire de goût, je n’ai pas accroché à la colorisation informatique (qui lisse tout, artificialise l’ensemble), et je n’ai pas non plus aimé les moments où les traits du visage étaient effacés. Quant à l’histoire, elle se laisse lire, mais je n’ai jamais été totalement captivé par cette malédiction hautement improbable, qui frappe impitoyablement tous les membres d’une même famille. Si un flic et un journaliste enquêtent sur cette affaire hors du commun, ces aspects sont annexes. L’essentiel tourne autour de l’hécatombe au sein de cette famille autrichienne. Les secrets de famille, quelques vieilles rancunes, dont les clés nous sont données au fur et à mesure, avec une héroïne qui sombre dans la folie au moment même où la rationalité et la justice semblaient vouloir tout assainir. Mais je suis resté sur le côté de cette histoire, hélas. Note réelle 2,5/5.
Gilets de sauvetage
Une histoire personnelle, qui croise celle de milliers de migrants, de persécutés d’hier et d’aujourd’hui. On a là un album intéressant, qui incite à la réflexion, un peu comme le narrateur (Alain Glykos) et sa copine le font lorsque leur excursion en Grèce, sur une île en face de la Turquie, ravive des souvenirs chez Glykos, mais aussi les confronte à la réalité des migrations contraintes, eux qui ne sont là que comme touristes. Le conflit millénaire entre Turcs et Chrétiens (avec en point d’orgue les massacres du XIXème siècle), la crise économique grecque, les conséquences de l’afflux de migrants en Grèce et la récupération par l’extrême droite d’Aube dorée de ce phénomène, cela fait pas mal de sujet de réflexions, assez lourds. Mais la narration, souvent littéraire je trouve, en tout cas aérée et distanciée, ne rend pas du tout indigeste ce mélange, bien au contraire, j’ai trouvé cet album agréable à lire.
Big Bill est mort
J'avais bien aimé Un Paradis distant, qui faisait suite à cet opus. Je n'ai donc pas été surpris de retrouver l'ambiance raciste de Rockwell Town toujours très bien rendue par le duo Antunes/Taborda. Toutefois j'ai un peu moins apprécié cet épisode faute à une deuxième partie de l'histoire un peu facile dans le retournement de la situation. Si le récit n'est pas très original dans cette histoire de lynchage souvent vu, la personnalité de Big Bill donne du piquant à la première partie du récit. Cette première partie travaille sur le contraste entre la fixité du pauvre cadavre de Bill et la magnificence de la prestance du même Bill vivant à travers les flash-backs. Le récit monte bien en intensité dramatique de façon crédible au point que l'auteur laisse entrevoir un récit très sombre. Toutefois le coup de théâtre un peu convenu rend la fin du récit assez banale même s’il rétablit la balance émotionnelle sous une forme plus morale. J'ai bien apprécié le graphisme de Taborda souvent à la limite de la caricature dans ces visages très stéréotypés. On peut lui reprocher d'accentuer un peu trop sur les stéréotypes des Afro-Américains. Le dessin reste très vivant avec une expressivité très forte dans les rictus des intervenants. J'ai un faible pour les femmes que dessine Taborda, je les trouve très sensuelles même si elles sont peu présentes dans le récit. Au final une lecture assez rapide qui reste d'un classicisme assez convenu mais divertissante et plaisante. Un bon 3
Oink - Le Boucher du Paradis
L’album est vite lu, et il manque sans doute de coffre, l’intrigue aurait pu être davantage étoffée et moins linéaire. C’est vraiment dommage, car il y avait matière je pense à développer cette histoire. Histoire allégorique, si j’en crois l’avant-propos de l’auteur, qui évoque ici son expérience douloureuse avec l’école, et plus largement les sociétés castratrices. Il y a un peu d’Orwell, mais cette vision reste assez personnelle. Et très noire ! En effet, c’est extrêmement violent, nihiliste, la mort semblant être la seule échappatoire à l’enfer vécu par ces êtres hybrides, sous la domination d’un dirigeant dictatorial et lointain. Le dessin est à l’unisson de cette vision morbide, très sombre, donnant aux décors postapocalyptiques des airs de friches mal éclairées, une fin du monde glauque. Un dessin et une histoire bien fichus, suintant la violence, mais une intrigue que j’aurais bien aimée plus dense.
Celui qui hantait les ténèbres
L’album n’est pas très épais, surtout qu’il regroupe deux histoires. Mais la lecture est intéressante. La première histoire, très courte, ne laisse pas d’espace pour se développer, et la chute n’est pas très surprenante. Mais ça se laisse lire. La seconde est plus longue, et prend le temps de ménager plusieurs paliers dans la montée en tension, dans l’horreur qui peu à peu étreint le héros et menace la ville de Providence (LA ville de Lovecraft !). Cette histoire est, du coup, plus captivante que la précédente. Les deux bénéficient en tout cas d’une très bonne narration, fluide, très aérée (comme si nous était laissé, entre chaque phrase, le temps de l’assimiler, de faire circuler le poison du malaise). Ces deux histoires sont aussi très représentatives des écrits de Lovecraft, et peuvent servir de porte d’entrée à l’adaptation de ses œuvres par Tanabe. Lorsque j’avais arrêté de lire ses livres, c’est que j’avais l’impression que les mêmes thèmes se retrouvaient toujours, la répétition relative m’avait lassé. A voir ce que ça donnera avec les adaptations de Tanabe (c’est le deuxième album que je lis). Les histoires bénéficient aussi du très beau dessin de Tanabe. Fin, précis, minutieux et détaillé, mais aussi fluide, il est un parfait complément visuel aux hantises de Lovecraft.
Justine et Les fils du King (Justine)
Spécial… Ce récit écrit sur le ton de l’autobiographie intimiste (narration à la première personne, dessin naïf et dépouillé) est une fiction qui va nous permettre de découvrir le quotidien d’une jeune femme. Une jeune femme qui a l’art de fréquenter de fameux cas sociaux. Sa colocataire a un caractère de cochon et est en fauteuil roulant, le job que Justine se dégote l’amène à fréquenter un club de gym peu recommandable, et quand elle se trouve un petit ami, celui-ci est atteint de fameux troubles psychiatriques. Ce récit parvient à la fois à être farfelu et glauque. Le ton n’est pas à la morosité mais plutôt à la résignation et au désintérêt avec pour exemple type la manière dont Justine va quitter son emploi (ne parvenant pas à remettre sa démission, elle finira par se faire renvoyer sans même l’avoir cherché). Sincèrement, au début, j’ai cru que j’allais fameusement m’ennuyer. Et puis la sauce prend. Les personnages intriguent. L’écriture qui conserve pas mal d’expressions québécoises apporte une part d’exotisme (j’ « entendais » l’accent québécois en lisant les dialogues). Et finalement, mine de rien, l’autrice nous parle d’une génération qui n’espère plus rien, qui n’attend plus rien, dépourvue d’ambition, dépourvue d’idéal. Ça pourrait être profondément ennuyeux, ça pourrait être profondément déprimant et au final, j’ai surtout trouvé cette lecture distrayante, voire amusante par moments (mais pas hilarante). Pas déplaisant… mais spécial.
Hicksville
Je ne suis pas un spécialiste de Comics. L'approche de cette série m'a donc été compliquée. Dylan Horrocks multiplie les références à des auteurs et à un monde éditorial américain que je ne connais pas encore. Horrocks introduit en sus des éléments de culture Maori ce qui n'a pas facilité mon entrée dans son univers qui est assez original. La seconde partie avec la découverte de la malversation de Burger redevient assez classique mais moins créative que le début. Comme Horrocks se plait d'utiliser un vocabulaire et une pensée assez complexe j'ai eu l'impression de lire un essai critique assez intello sur le monde de l'édition Comics. On pourrait probablement étendre les critiques au monde du Manga comme certains passage de son autre série Magic Pen le laisse penser. Toutefois j'ai trouvé cette dénonciation d'un monde de requins assez convenue et sans réelle surprise. Le plagia ou le vol d'idées est vieille comme le monde et je n'ai pas été ému par ce récit que j'ai trouvé assez long et un peu ennuyeux par moment. Le graphisme de Dylan Horrocks rend hommage aux graphisme des années 50/60 dans sa fausse simplicité. Ainsi l'auteur propose de nombreux styles graphiques qui font écho aux diverses ambiances que traversent Sam Zabel et Leonard Batts. C'est très expressif alternant des cases très économes de moyens suivies d'un N&B très travaillé avec des ombres et des contrastes recherchés. Une lecture intéressante qui fait une grande place au rationnel plus qu'à l'émotionnel mais sur une thématique qui ne m'a pas séduit outre mesure.
Boubou et ses amis
Boubou est typiquement la série qui se découvre avec son enfant sur les genoux. Les cinq histoires courtes proposées par Yoon-sun Park renvoient à un imaginaire que les très jeunes enfants s'approprient aisément. Boubou peut être compris comme le chien mais aussi comme le doudou d'Antonin. Cela permet de préparer un gâteau presque comme maman, ou de se retrouver dans des mondes imaginaires peuplés de lutins ou de maisons magiques. Le top étant de laisser Boubou aller à l'école à sa place pour retrouver les autres doudous un jour de paresse. C'est donc un univers assez poétique et humoristique qui s'ouvre aux jeunes lecteurs. Le rythme est vif et le récit facile à suivre avec des personnages amusants et sympathiques. Le graphisme de l'autrice coréenne propose un trait simple qui donne beaucoup d'expressions aux personnages. La ligne est souple et donne une gestuelle très tonique. J'ai beaucoup aimé les décors qui entourent Boubou et ses amis. Ils sont très bien travaillés avec une palette de couleurs vives et ravissantes. Une série à partager avec ses jeunes enfants très sympa pour un agréable moment. Un bon 3
Bloom into you
2.5 J'ai lu les 4 premiers tomes et je ne pense pas aller plus loin. J'ai vraiment du mal avec ce genre de manga romantique où tout est trop sérieux. J'aime lorsque c'est contrebalancé avec de l'humour et l'absence de celle-ci a fait en sorte que je n'ai pas trouvé cette série passionnante à lire. Pourtant, il y a des qualités. Le dessin est très bon, les personnages sont attachants et de ce que je sais il semblerait que ça soit une histoire de lesbienne qui pour une fois ne tournerait pas au tragique comme c'est le cas dans pleins de mangas. Disons que cela fait parti du haut du panier d'un type de manga qui ne me plait pas trop, mais pour cette série je comprends que d'autres accrochent mieux que moi. Si vous être fans d'histoires d'amour où les personnages s'interrogent sur leurs émotions et ont peur de faire les premiers pas, c'est un manga pour vous.