Une bd ou je passe chaque page à vouloir crier sur Riad en disant « Mais tu veux pas intervenir là????! ». Trop nihiliste pour moi.
Les pages sur les enfants maltraités par exemple qui sont horribles à lire.
Pourtant parfois quelques pages redonnent du plaisir, par exemple quand il parle avec le chauffeur du taxi caf il y a un vrai dialogue.
Le format veut ça et c’est complètement voulu par l’auteur donc c’est purement une question de goût et de sensibilité de ma part.
Le dessin est bien et la mise scène aussi, mais on le sait déjà quand on prend Riad qui est très talentueux dans son style (ça me fait un peu penser à Titeuf dans cet album là particulièrement).
J’ai pris le tome 2 qui est un peu moins déprimant (tout petit peu).
Je ne suis pas forcément fan des super héros américains. C’est sans doute ce qui fait que j’ai un peu moins apprécié cette série que les autres collaborations de ce duo, plus purement axées polar.
Mais ça reste lisible quand même (avec une préférence pour le premier tome, plus important en termes de pagination et parce qu’il expose l’univers).
La narration de Brubaker et le dessin de Phillips (mais aussi la colorisation de Staples) jouent à fond la noirceur – au point parfois que certains passages sont difficiles à appréhender, à tous points de vue. Le héros a un comportement ambivalent, inhérent à son statut d’ancien grand délinquant récupéré par une organisation luttant contre le crime, SOS.
Je ne suis pas aussi enthousiaste que certains concernant ces albums (qui peuvent tout à fait se lire comme deux one-shots), mais la lecture n’est pas déplaisante.
Jérôme Dubois a conçu deux albums en parallèle, « Citéville » donc, mais aussi Citéruine (publié chez un autre éditeur). Citéruine étant la version muette et plus tardive d’un même univers. Contrairement à Citéruine, l’album « Citéville » peut se lire seul.
Dubois y développe, dans plusieurs chapitres traitant de divers aspects de la société (chapitres publiés pour plus de la moitié dans la revue Nicole) une vision absurde, atroces, des rapports humains.
C’est une critique frontale de la société de consommation, et de certains « passages obligés » (maison de retraite, crèche, pôle emploi, etc.).
Le traitement est volontairement absurde, mais aussi très froid (et le dessin, géométrique, statique, accentue cette froideur). Un monde étouffant et calculateur, où les rapports sociaux sont sans empathie. Les personnages masquent leurs émotions (les visages sont souvent étranges, pas forcément ou totalement humanoïdes).
Un peu d’humour traverse ces chapitres. Un humour léger, très noir. J’ai en particulier bien aimé le chapitre « maison de retrait », plein de cynisme et de loufoquerie.
Un univers original, qui déroutera nombre de lecteurs. Mais c’est une lecture que j’ai trouvé intéressante.
A l’instar des autres bandes dessinées de cet auteur, Michel Kichka nous parle de lui… Bon, en soi, je n’ai rien contre mais après trois albums, le risque de tourner en rond devient grand. Heureusement (serais-je tenté de dire), la crise du Covid est passée par là et cet album adopte par conséquent un ton et une forme différents des précédentes œuvres de l’auteur.
La forme, d’abord, tient beaucoup plus du livre illustré que de la bande dessinée traditionnelle. Peu d’enchainements de cases, les dessins illustrent les pensées de l’auteur, les lieux dont il nous parle, les oiseaux qu’il croise. Le trait est bien lisible, souvent beau dans sa simplicité. La colorisation est de qualité et, elle aussi, très sobre. C’est agréable à regarder mais on est presque plus proche d’un carnet de voyage que d’une bande dessinée.
Le ton ensuite. Peut-être plus détaché, plus distancié et plus philosophique que ses précédentes œuvres, cet album offre quelques belles phrases glissées ici où là dont la douce ironie m’auront vraiment plu (lorsque sa femme lui demande ce qu’il va faire de toutes ses photos de nuages et qu’il lui répond qu’il les conserve sur le cloud, par exemple). De ce point de vue également, c’est agréable à lire, léger et bien écrit.
Maintenant, cela reste très autocentré. Michel Kichka nous parle de lui, des origines de sa vocation, de la manière dont lui et sa famille ont vécu le confinement, de son engagement dans Cartooning for peace, de sa vision de l’état d’Israël, de son rapport à la religion. Ce n’est pas inintéressant, très certainement pas, mais cela demeure très nombriliste. Heureusement, le ton général est très doux, comme apaisé alors même que l’auteur ne mâche pas ses mots vis-à-vis de certains sujets (principalement religieux et politiques).
Je ne regrette pas ma lecture mais c’est le genre d’album que je ne lis qu’une fois et qui, je pense, apporte finalement plus à son auteur qu’à ses lecteurs. Pas mal, quoi, mais pas plus.
Dans Falafel sauce piquante, Michel Kichka nous raconte sa relation avec l’état d’Israël, depuis sa découverte enthousiaste à la toute fin des années 1960 jusqu’au début des années 2000 et sa tristesse devant la montée du radicalisme.
Les passages que j’ai préférés se situent dans la première partie du livre. Celle-ci propose un double intérêt. Tout d’abord historique avec la découverte de la vie en Israël durant les années 1970. Ensuite sociologique avec le témoignage de l’auteur sur sa découverte d’une autre culture alors qu’il est lui-même jeune adulte.
Par la suite et au plus les années vont défiler au moins l’aspect historique va m’intéresser (pour la bonne et simple raison que je la connaissais et que l’album n’apprend rien de neuf à ce point de vue). Il reste alors ‘seulement’ le parcours de vie de l’auteur et de son épouse, leur vision de Jérusalem, leurs points de vue sur la politique et la religion, le combat de Michel Kichka au sein de « Cartooning for peace ». Mais il se dégage au fil du temps un sentiment de cause perdue qui est assez déprimant.
La dernière partie du récit se concentre vraiment sur l’action de « Cartooning for Peace », avec ses combats, se rencontres, l’évocation d’autres membres du collectif, torturés, emprisonnés ou obligés de fuir leur pays. Là encore, ce combat semble si dérisoire devant la montée de gouvernements radicaux et/ou totalitaires que c’en devient presque triste.
Il n’empêche que cette autobiographie est agréable à lire. Le dessin comme la mise en page de Michel Kichka sont faciles d’accès et son écriture apporte un caractère spontané et décomplexé à la lecture. Enfin, j’ai apprécié le fait qu’il use de deux styles graphiques différents en fonction de ce qu’il illustre, plus caricatural pour tout ce qui le concerne directement et plus réaliste lorsqu’il s’agit d’illustrer des faits ou des bâtiments réels. Non seulement cela permet de rendre son personnage plus accessible, plus proche de nous (grâce à une forme d’autodérision induite par un dessin caricatural) mais aussi de prendre conscience des qualités de dessinateur de son auteur. C'est en définitive un album dont je conseillerais la lecture, si du moins ce genre de sujet vous intéresse.
J'ai de nombreux sentiments contradictoires suite à la lecture du premier cycle (10 opus).
La série des "Tours de Bois-Maury" est souvent considérée comme un grand classique de la BD historique.
Hermann profite des derniers travaux des historiens pour déconstruire et proposer une nouvelle vision du Moyen-Âge (vers 1100 et plus).
Malgré tout la fiction domine nettement l'historique dans la série et cela provoque quelques comportements ou discours anachroniques de nos héros.
Ainsi j'ai trouvé que le viol de Babette qui est source de la série (au moins pour Germain) répond à une vision très contemporaine.
Par la suite les épisodes qui sont tous assez indépendants les uns des autres, sont construits sur un même schéma. Cela m'a rendu la série assez répétitive.
Par contre j'ai beaucoup aimé les dialogues et la syntaxe employée par Hermann. L'auteur dose très bien le vocabulaire et la construction des phrases pour rendre un français chantant qui reste facile à lire. Cette qualité apporte beaucoup de fluidité au récit.
Mon intérêt a un peu faibli au milieu de la série mais j'ai trouvé les derniers épisodes mieux construits et plus intéressants. Hermann conclut par un final vrai très bon qui donne un sens de destinée tragique à toute la série.
Au niveau graphique j'ai été déçu par les premiers épisodes. J'ai trouvé son trait trop chargé, ses visages trop ressemblants dans la laideur et ses personnages féminins peu mis en valeur.
Heureusement je trouve les derniers épisodes bien plus attractifs dans le dessin et les couleurs. Les extérieurs, si importants dans la série soutiennent tout du long les ambiances des récits.
Cette série que j'ai découvert sur le tard ne m'a pas séduit dans sa totalité malgré ses qualités.
2.5
J'avais connu l'équipe Champions pour leur apparition dans Spider-Man...qui se passait après la dissolution de l'équipe et la plupart des membres n'apparaissent que dans un flashback !
Cette intégrale était donc l'occasion pour moi de suivre leur aventures et disons que j'ai tout de suite vu pourquoi c'est souvent considéré comme une série moyenne du Marvel des années 70. Le principal problème est que le concept original du scénariste Tony Isabella incluait seulement Angel et Iceberg et on lui a dit d'inclure trois autres personnages de plus et disons que ça se voit. Si la relation entre Angel et Iceberg est naturelle, ça passe mal avec les autres dont on comprend moins ce qu'ils foutent là. Bon, ils ont tous des personnalités différentes qui pourraient créer une bonne dynamique et un peu de drame, sauf que la plupart du temps ils font juste que se battre contre des super-méchants.
Et ça sera le gros défaut de la série: les histoires ne sont pas nécessairement mauvaises (j'aime bien celle avec le nazi et ses abeilles tueuses), mais la plupart du temps ce sont des récits de super-héros sans saveur et génériques, avec son lot de clichés du genre les malentendus avec d'autres super-héros qui donnent une bagarre qui dure plusieurs pages. Isabella voulait une équipe qui travaillait pour le peuple et ben ça ne se voit pas trop lorsqu'ils affrontent des dieux de la mythologie grecque ou des menaces venues de l'espace ! En plus, Isabella et par la suite Mantlo vont mettre trop de temps pour bien établir l'équipe. Bon ils ne savaient pas que le titre allait se faire annuler après 17 numéros, mais selon moi les choses trainent un peu trop.
Au niveau du dessin, cela commence moyennement avec Don Heck et George Tuska qui sont deux dessinateurs que je trouve moyens. Heureusement, cela s'améliore avec l'arrivée d'autres dessinateurs et surtout d'un John Byrne débutant qui déjà avait un excellent coup de crayon !
Au final, les aventures des Champions se laissent lire, mais seulement si on est fan des vieux comics Marvel. D'ailleurs, ce genre de fans va être content parce que les scénaristes aiment bien utiliser des personnages venant de différentes séries Marvel. Les autres risquent de trouver cela trop daté.
J'ai eu beau lire et voir de nombreuses adaptations des aventures d'Arsène Lupin, je crois bien que c'est la première fois que je lis ses toutes premières aventures dans l'ordre chronologique de leur parution. Ce manga recueille en effet les 9 premiers épisodes de ses aventures parues à partir de 1905 dans le journal Je sais tout. Cela commence par l'Arrestation d'Arsène Lupin, qui a permis au grand public de découvrir le personnage et de demander à ce qu'il y ait une suite, et cela continue jusqu'au Secret du Lac qui a en partie inspiré le dessin animé Lupin III - Le Château de Cagliostro réalisé par Miyazaki. Chaque épisode ou presque forme une histoire complète même si plusieurs d'entre elles se suivent plus ou moins.
C'est une bonne adaptation. Le format feuilleton de ces aventures correspond bien au format manga qui est initialement dans le même esprit. Cela donne de courtes nouvelles qu'on peut lire à petites doses ou tout d'un bloc. Le dessin est formaté et sans surprise mais il est de bonne qualité. L'ambiance manga n'empiète pas trop sur l'œuvre originale et même si Arsène Lupin y a l'apparence d'un grand adolescent trop sûr de lui, cela convient plutôt bien au personnage en fin de compte.
Toutefois, je réalise à cette lecture que je ne suis pas un grand fan des aventures d'Arsène Lupin. Même si Maurice Leblanc cherchait à s'en rapprocher, son œuvre n'a pas la finesse d'esprit des aventures de Sherlock Holmes de Conan Doyle. Il y a ici plus de facilités, de péripéties feuilletonesques et de coïncidences qui tombent trop à pic. Qui plus est, le personnage d'Arsène Lupin lui-même ne m'est pas tellement sympathique. J'ai donc lu ce manga avec intérêt mais j'ai un peu décroché au bout d'une poignée d'épisodes car je n'étais pas plus motivé que cela à l'envie de lire des aventures supplémentaires du fameux héros cambrioleur.
Emballé par le très bon Clear que Scott Snyder a également scénarisé récemment, j'étais curieux de le retrouver aux manettes de ce nouveau one shot, avec Francesco Francavilla au graphisme.
On quitte le registre SF pour nous proposer un récit d'horreur qui pose sa focale sur une créature que l'on croise assez peu : la goule. Snyder construit ici un récit hommage aux récits du genre, avec des clins d'oeil évidents au cinéma d'horreur. C'est d'ailleurs ce dernier qui va servir de fil rouge à son histoire et jeter nos personnages sur les traces de cette mystérieuse goule...
C'est rythmé, bien construit, la narration reste fluide et compréhensible malgré les nombreux flashback habillement gérés par le graphisme et la colorisation de Francavilla. On est vite happé par les événements qui montent crescendo en tension jusqu'à un final assez attendu mais bien mené.
Voilà donc un album rondement mené, efficace, mais qui en jouant sur les codes du genre pêche juste par ce petit manque d'originalité. Les amateurs d'horreur devraient passer un bon moment de lecture.
(3.5/5)
Je suis un peu circonspect après la lecture des trois premiers tomes. Mon avis rejoint celui de Cacal69 même si mon 2.5 tire plus vers le 3.
L'idée de départ de mettre en lumière le parcours exceptionnel d'une pionnière empathique comme Bessie Coleman est vraiment très bonne.
Malheureusement le choix de Yann de proposer une version très fictionnelle assez peu crédible a gâché mon plaisir.
La construction du récit est très classique en intercalant des épisodes biographiques (jeunesse texane, formation au Crotoy) avec une double fiction spectaculaire mais trop "super héroïne".
Les adversaires de Bessie sont tellement ridicules et insipides (surtout le KKK) que cela donne à Bessie une invulnérabilité ennuyeuse. Pourtant l'idée de Yann de faire intervenir Bessie dans deux épisodes majeurs de la vie politique américaine des années 20 est bonne.
On sent d'ailleurs que l'auteur est bien documenté sur la puissance nationale du KKK dans ces années. Alors pourquoi réduire cette organisation terroriste riche, puissante et bien organisée à une bande de clowns si facilement abusés par des gamins ? Si des gamins les mettent en déroute où est la grandeur du personnage de Bessie dans cet épisode.
De même j'ai trouvé quelques idées sur la vision des Noirs en France à cette époque un peu simpliste. C'est un peu vite oublier la version moins gratifiante des zoos humains de cette époque. J'insiste un peu car c'est une thématique forte de la série mais traitée de façon trop superficielle à mon goût.
Par contre le scénario est rythmé, les flash-backs sont bien dosés et n'alourdissent pas la lecture. Yann maîtrise parfaitement sa technique narrative et son découpage.
Le graphisme d'Henriet est très agréable. L'accent est mis sur la beauté sensuelle de Bessie qui a un petit air de Whitney Houston. Pour accentuer le décalage Henriet utilise un trait presque caricatural pour les personnages masculins.
Cela met encore plus en valeur le personnage de Bessie mais me rend le dessin moins cohérent. Les décors, les avions et les ambiances d'époque sont très bien travaillés mais restent dans un registre classique agréable mais convenu.
La lecture est assez rapide, pas désagréable si on accepte ce côté fiction assez peu crédible pour une vie qui fut tout autre.
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La Vie secrète des jeunes
Une bd ou je passe chaque page à vouloir crier sur Riad en disant « Mais tu veux pas intervenir là????! ». Trop nihiliste pour moi. Les pages sur les enfants maltraités par exemple qui sont horribles à lire. Pourtant parfois quelques pages redonnent du plaisir, par exemple quand il parle avec le chauffeur du taxi caf il y a un vrai dialogue. Le format veut ça et c’est complètement voulu par l’auteur donc c’est purement une question de goût et de sensibilité de ma part. Le dessin est bien et la mise scène aussi, mais on le sait déjà quand on prend Riad qui est très talentueux dans son style (ça me fait un peu penser à Titeuf dans cet album là particulièrement). J’ai pris le tome 2 qui est un peu moins déprimant (tout petit peu).
Incognito (Brubaker)
Je ne suis pas forcément fan des super héros américains. C’est sans doute ce qui fait que j’ai un peu moins apprécié cette série que les autres collaborations de ce duo, plus purement axées polar. Mais ça reste lisible quand même (avec une préférence pour le premier tome, plus important en termes de pagination et parce qu’il expose l’univers). La narration de Brubaker et le dessin de Phillips (mais aussi la colorisation de Staples) jouent à fond la noirceur – au point parfois que certains passages sont difficiles à appréhender, à tous points de vue. Le héros a un comportement ambivalent, inhérent à son statut d’ancien grand délinquant récupéré par une organisation luttant contre le crime, SOS. Je ne suis pas aussi enthousiaste que certains concernant ces albums (qui peuvent tout à fait se lire comme deux one-shots), mais la lecture n’est pas déplaisante.
Citéville
Jérôme Dubois a conçu deux albums en parallèle, « Citéville » donc, mais aussi Citéruine (publié chez un autre éditeur). Citéruine étant la version muette et plus tardive d’un même univers. Contrairement à Citéruine, l’album « Citéville » peut se lire seul. Dubois y développe, dans plusieurs chapitres traitant de divers aspects de la société (chapitres publiés pour plus de la moitié dans la revue Nicole) une vision absurde, atroces, des rapports humains. C’est une critique frontale de la société de consommation, et de certains « passages obligés » (maison de retraite, crèche, pôle emploi, etc.). Le traitement est volontairement absurde, mais aussi très froid (et le dessin, géométrique, statique, accentue cette froideur). Un monde étouffant et calculateur, où les rapports sociaux sont sans empathie. Les personnages masquent leurs émotions (les visages sont souvent étranges, pas forcément ou totalement humanoïdes). Un peu d’humour traverse ces chapitres. Un humour léger, très noir. J’ai en particulier bien aimé le chapitre « maison de retrait », plein de cynisme et de loufoquerie. Un univers original, qui déroutera nombre de lecteurs. Mais c’est une lecture que j’ai trouvé intéressante.
L'Autre Jérusalem
A l’instar des autres bandes dessinées de cet auteur, Michel Kichka nous parle de lui… Bon, en soi, je n’ai rien contre mais après trois albums, le risque de tourner en rond devient grand. Heureusement (serais-je tenté de dire), la crise du Covid est passée par là et cet album adopte par conséquent un ton et une forme différents des précédentes œuvres de l’auteur. La forme, d’abord, tient beaucoup plus du livre illustré que de la bande dessinée traditionnelle. Peu d’enchainements de cases, les dessins illustrent les pensées de l’auteur, les lieux dont il nous parle, les oiseaux qu’il croise. Le trait est bien lisible, souvent beau dans sa simplicité. La colorisation est de qualité et, elle aussi, très sobre. C’est agréable à regarder mais on est presque plus proche d’un carnet de voyage que d’une bande dessinée. Le ton ensuite. Peut-être plus détaché, plus distancié et plus philosophique que ses précédentes œuvres, cet album offre quelques belles phrases glissées ici où là dont la douce ironie m’auront vraiment plu (lorsque sa femme lui demande ce qu’il va faire de toutes ses photos de nuages et qu’il lui répond qu’il les conserve sur le cloud, par exemple). De ce point de vue également, c’est agréable à lire, léger et bien écrit. Maintenant, cela reste très autocentré. Michel Kichka nous parle de lui, des origines de sa vocation, de la manière dont lui et sa famille ont vécu le confinement, de son engagement dans Cartooning for peace, de sa vision de l’état d’Israël, de son rapport à la religion. Ce n’est pas inintéressant, très certainement pas, mais cela demeure très nombriliste. Heureusement, le ton général est très doux, comme apaisé alors même que l’auteur ne mâche pas ses mots vis-à-vis de certains sujets (principalement religieux et politiques). Je ne regrette pas ma lecture mais c’est le genre d’album que je ne lis qu’une fois et qui, je pense, apporte finalement plus à son auteur qu’à ses lecteurs. Pas mal, quoi, mais pas plus.
Falafel sauce piquante
Dans Falafel sauce piquante, Michel Kichka nous raconte sa relation avec l’état d’Israël, depuis sa découverte enthousiaste à la toute fin des années 1960 jusqu’au début des années 2000 et sa tristesse devant la montée du radicalisme. Les passages que j’ai préférés se situent dans la première partie du livre. Celle-ci propose un double intérêt. Tout d’abord historique avec la découverte de la vie en Israël durant les années 1970. Ensuite sociologique avec le témoignage de l’auteur sur sa découverte d’une autre culture alors qu’il est lui-même jeune adulte. Par la suite et au plus les années vont défiler au moins l’aspect historique va m’intéresser (pour la bonne et simple raison que je la connaissais et que l’album n’apprend rien de neuf à ce point de vue). Il reste alors ‘seulement’ le parcours de vie de l’auteur et de son épouse, leur vision de Jérusalem, leurs points de vue sur la politique et la religion, le combat de Michel Kichka au sein de « Cartooning for peace ». Mais il se dégage au fil du temps un sentiment de cause perdue qui est assez déprimant. La dernière partie du récit se concentre vraiment sur l’action de « Cartooning for Peace », avec ses combats, se rencontres, l’évocation d’autres membres du collectif, torturés, emprisonnés ou obligés de fuir leur pays. Là encore, ce combat semble si dérisoire devant la montée de gouvernements radicaux et/ou totalitaires que c’en devient presque triste. Il n’empêche que cette autobiographie est agréable à lire. Le dessin comme la mise en page de Michel Kichka sont faciles d’accès et son écriture apporte un caractère spontané et décomplexé à la lecture. Enfin, j’ai apprécié le fait qu’il use de deux styles graphiques différents en fonction de ce qu’il illustre, plus caricatural pour tout ce qui le concerne directement et plus réaliste lorsqu’il s’agit d’illustrer des faits ou des bâtiments réels. Non seulement cela permet de rendre son personnage plus accessible, plus proche de nous (grâce à une forme d’autodérision induite par un dessin caricatural) mais aussi de prendre conscience des qualités de dessinateur de son auteur. C'est en définitive un album dont je conseillerais la lecture, si du moins ce genre de sujet vous intéresse.
Les Tours de Bois-Maury
J'ai de nombreux sentiments contradictoires suite à la lecture du premier cycle (10 opus). La série des "Tours de Bois-Maury" est souvent considérée comme un grand classique de la BD historique. Hermann profite des derniers travaux des historiens pour déconstruire et proposer une nouvelle vision du Moyen-Âge (vers 1100 et plus). Malgré tout la fiction domine nettement l'historique dans la série et cela provoque quelques comportements ou discours anachroniques de nos héros. Ainsi j'ai trouvé que le viol de Babette qui est source de la série (au moins pour Germain) répond à une vision très contemporaine. Par la suite les épisodes qui sont tous assez indépendants les uns des autres, sont construits sur un même schéma. Cela m'a rendu la série assez répétitive. Par contre j'ai beaucoup aimé les dialogues et la syntaxe employée par Hermann. L'auteur dose très bien le vocabulaire et la construction des phrases pour rendre un français chantant qui reste facile à lire. Cette qualité apporte beaucoup de fluidité au récit. Mon intérêt a un peu faibli au milieu de la série mais j'ai trouvé les derniers épisodes mieux construits et plus intéressants. Hermann conclut par un final vrai très bon qui donne un sens de destinée tragique à toute la série. Au niveau graphique j'ai été déçu par les premiers épisodes. J'ai trouvé son trait trop chargé, ses visages trop ressemblants dans la laideur et ses personnages féminins peu mis en valeur. Heureusement je trouve les derniers épisodes bien plus attractifs dans le dessin et les couleurs. Les extérieurs, si importants dans la série soutiennent tout du long les ambiances des récits. Cette série que j'ai découvert sur le tard ne m'a pas séduit dans sa totalité malgré ses qualités.
Champions - L'intégrale
2.5 J'avais connu l'équipe Champions pour leur apparition dans Spider-Man...qui se passait après la dissolution de l'équipe et la plupart des membres n'apparaissent que dans un flashback ! Cette intégrale était donc l'occasion pour moi de suivre leur aventures et disons que j'ai tout de suite vu pourquoi c'est souvent considéré comme une série moyenne du Marvel des années 70. Le principal problème est que le concept original du scénariste Tony Isabella incluait seulement Angel et Iceberg et on lui a dit d'inclure trois autres personnages de plus et disons que ça se voit. Si la relation entre Angel et Iceberg est naturelle, ça passe mal avec les autres dont on comprend moins ce qu'ils foutent là. Bon, ils ont tous des personnalités différentes qui pourraient créer une bonne dynamique et un peu de drame, sauf que la plupart du temps ils font juste que se battre contre des super-méchants. Et ça sera le gros défaut de la série: les histoires ne sont pas nécessairement mauvaises (j'aime bien celle avec le nazi et ses abeilles tueuses), mais la plupart du temps ce sont des récits de super-héros sans saveur et génériques, avec son lot de clichés du genre les malentendus avec d'autres super-héros qui donnent une bagarre qui dure plusieurs pages. Isabella voulait une équipe qui travaillait pour le peuple et ben ça ne se voit pas trop lorsqu'ils affrontent des dieux de la mythologie grecque ou des menaces venues de l'espace ! En plus, Isabella et par la suite Mantlo vont mettre trop de temps pour bien établir l'équipe. Bon ils ne savaient pas que le titre allait se faire annuler après 17 numéros, mais selon moi les choses trainent un peu trop. Au niveau du dessin, cela commence moyennement avec Don Heck et George Tuska qui sont deux dessinateurs que je trouve moyens. Heureusement, cela s'améliore avec l'arrivée d'autres dessinateurs et surtout d'un John Byrne débutant qui déjà avait un excellent coup de crayon ! Au final, les aventures des Champions se laissent lire, mais seulement si on est fan des vieux comics Marvel. D'ailleurs, ce genre de fans va être content parce que les scénaristes aiment bien utiliser des personnages venant de différentes séries Marvel. Les autres risquent de trouver cela trop daté.
Arsène Lupin - Gentleman Cambrioleur
J'ai eu beau lire et voir de nombreuses adaptations des aventures d'Arsène Lupin, je crois bien que c'est la première fois que je lis ses toutes premières aventures dans l'ordre chronologique de leur parution. Ce manga recueille en effet les 9 premiers épisodes de ses aventures parues à partir de 1905 dans le journal Je sais tout. Cela commence par l'Arrestation d'Arsène Lupin, qui a permis au grand public de découvrir le personnage et de demander à ce qu'il y ait une suite, et cela continue jusqu'au Secret du Lac qui a en partie inspiré le dessin animé Lupin III - Le Château de Cagliostro réalisé par Miyazaki. Chaque épisode ou presque forme une histoire complète même si plusieurs d'entre elles se suivent plus ou moins. C'est une bonne adaptation. Le format feuilleton de ces aventures correspond bien au format manga qui est initialement dans le même esprit. Cela donne de courtes nouvelles qu'on peut lire à petites doses ou tout d'un bloc. Le dessin est formaté et sans surprise mais il est de bonne qualité. L'ambiance manga n'empiète pas trop sur l'œuvre originale et même si Arsène Lupin y a l'apparence d'un grand adolescent trop sûr de lui, cela convient plutôt bien au personnage en fin de compte. Toutefois, je réalise à cette lecture que je ne suis pas un grand fan des aventures d'Arsène Lupin. Même si Maurice Leblanc cherchait à s'en rapprocher, son œuvre n'a pas la finesse d'esprit des aventures de Sherlock Holmes de Conan Doyle. Il y a ici plus de facilités, de péripéties feuilletonesques et de coïncidences qui tombent trop à pic. Qui plus est, le personnage d'Arsène Lupin lui-même ne m'est pas tellement sympathique. J'ai donc lu ce manga avec intérêt mais j'ai un peu décroché au bout d'une poignée d'épisodes car je n'étais pas plus motivé que cela à l'envie de lire des aventures supplémentaires du fameux héros cambrioleur.
La Nuit de la Goule
Emballé par le très bon Clear que Scott Snyder a également scénarisé récemment, j'étais curieux de le retrouver aux manettes de ce nouveau one shot, avec Francesco Francavilla au graphisme. On quitte le registre SF pour nous proposer un récit d'horreur qui pose sa focale sur une créature que l'on croise assez peu : la goule. Snyder construit ici un récit hommage aux récits du genre, avec des clins d'oeil évidents au cinéma d'horreur. C'est d'ailleurs ce dernier qui va servir de fil rouge à son histoire et jeter nos personnages sur les traces de cette mystérieuse goule... C'est rythmé, bien construit, la narration reste fluide et compréhensible malgré les nombreux flashback habillement gérés par le graphisme et la colorisation de Francavilla. On est vite happé par les événements qui montent crescendo en tension jusqu'à un final assez attendu mais bien mené. Voilà donc un album rondement mené, efficace, mais qui en jouant sur les codes du genre pêche juste par ce petit manque d'originalité. Les amateurs d'horreur devraient passer un bon moment de lecture. (3.5/5)
Black Squaw
Je suis un peu circonspect après la lecture des trois premiers tomes. Mon avis rejoint celui de Cacal69 même si mon 2.5 tire plus vers le 3. L'idée de départ de mettre en lumière le parcours exceptionnel d'une pionnière empathique comme Bessie Coleman est vraiment très bonne. Malheureusement le choix de Yann de proposer une version très fictionnelle assez peu crédible a gâché mon plaisir. La construction du récit est très classique en intercalant des épisodes biographiques (jeunesse texane, formation au Crotoy) avec une double fiction spectaculaire mais trop "super héroïne". Les adversaires de Bessie sont tellement ridicules et insipides (surtout le KKK) que cela donne à Bessie une invulnérabilité ennuyeuse. Pourtant l'idée de Yann de faire intervenir Bessie dans deux épisodes majeurs de la vie politique américaine des années 20 est bonne. On sent d'ailleurs que l'auteur est bien documenté sur la puissance nationale du KKK dans ces années. Alors pourquoi réduire cette organisation terroriste riche, puissante et bien organisée à une bande de clowns si facilement abusés par des gamins ? Si des gamins les mettent en déroute où est la grandeur du personnage de Bessie dans cet épisode. De même j'ai trouvé quelques idées sur la vision des Noirs en France à cette époque un peu simpliste. C'est un peu vite oublier la version moins gratifiante des zoos humains de cette époque. J'insiste un peu car c'est une thématique forte de la série mais traitée de façon trop superficielle à mon goût. Par contre le scénario est rythmé, les flash-backs sont bien dosés et n'alourdissent pas la lecture. Yann maîtrise parfaitement sa technique narrative et son découpage. Le graphisme d'Henriet est très agréable. L'accent est mis sur la beauté sensuelle de Bessie qui a un petit air de Whitney Houston. Pour accentuer le décalage Henriet utilise un trait presque caricatural pour les personnages masculins. Cela met encore plus en valeur le personnage de Bessie mais me rend le dessin moins cohérent. Les décors, les avions et les ambiances d'époque sont très bien travaillés mais restent dans un registre classique agréable mais convenu. La lecture est assez rapide, pas désagréable si on accepte ce côté fiction assez peu crédible pour une vie qui fut tout autre.