Les Mamelles de Tiresias

Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 2 avis)

Adaptation de l'œuvre de Guillaume Apollinaire : Les Mamelles de Tirésias


Adaptations de pièces de théâtre Bichromie

Tirésias, devin grec parce qu'il a fait l'expérience des deux sexes, y apparaît souvent aux côtés de Zeus, Ulysse, Œdipe... Il est en quelque sorte, à la croisée des chemins. Quand, en 1917, Apollinaire vient passer à passer, il s'en empare et fait un personnage de son époque : une femme qui, lasse de sa condition, se transforme en homme et quitte son foyer. Le mari, de son côté, accouche de 40049 enfants ! Ainsi débute le drame surréaliste et nataliste d'Apollinaire, Les Mamelles de Tirésias, où il est fait un "usage raisonnable des invraisemblances"! Plus tard, cette œuvre, placée sous le signe des métamorphoses, se fera musicale : adaptée par le facétieux "Titus", c'est à dire Françis Poulenc, Aujourdh'ui malheureusement, la pièce d'Apollinaire et l'opérette de Poulenc se font rares à la scène... Enfin, après une incursion chez Alfred Jarry dont il illustra Ubu Roi, Daniel Casanave nous permet de découvrir (ou retrouver) la pièce de Wilhelm Apollinaris Kostrowitzky. Ces Mamelles de Tirésias, Daniel Casanave les connaît bien puisqu'il en réalisa la scénographie en 1986 pour Le Théatre de la Grande Oreille ; il y joua même un rôle, celui de Lacouf !

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Octobre 2003
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Les Mamelles de Tiresias © Le Pythagore 2003
Les notes
Note: 2.5/5
(2.5/5 pour 2 avis)
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15/08/2009 | Miranda
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L'avatar du posteur Noirdésir

Apollinaire est un personnage clé pour ce qui est de la « modernité » (en art, mais pas seulement), dans ces années de grands bouleversements au début du XXème siècle. Il a souvent ouvert la voie, et a fait office de « passeur » entre plusieurs générations. Sa pièce « Les Mamelles de Tirésias » a fait grand bruit à l’époque de sa première représentation (ça a été relaté à plusieurs reprises, sous divers points de vue, par certains « spectateurs » Cocteau, Breton, etc.), le spectacle étant parfois plus dans la salle (c’est l’époque des premiers scandales dada – Jacques Vaché y a été de son intervention anticonformiste...). Daniel Casanave a pris le parti de rester fidèle au texte et à l’esprit d’Apollinaire. Un texte qui, effectivement, est d’une grande modernité : écrite et jouée en 1917, en pleine guerre mondiale, la pièce a de forts relents anti-militaristes – voir le prologue d’Apollinaire sur ces canons qui « assassinent les constellations ». Mais, au travers du personnage de Thérèse/Tirésias, on a aussi et surtout une femme forte, indépendante, qui affirme et revendique les pouvoirs, et même de devenir un homme. Même si Apollinaire sur la fin la fait revenir sur un chemin « plus droit », encourageant à faire des enfants. Le texte du prologue est une défense de l’art moderne, cubiste, mais pas seulement. Casanave a glissé dans cette partie quelque clins d’œil pour accompagner le monologue d’Apollinaire : Picasso dans le public page 12 ; tableaux cubistes de Braque ou Picasso page 14 ; reprise du beau tableau de de Chirico « Portrait prémonitoire de Guillaume Apollinaire » page 15, enfin tableau du Douanier Rousseau « La muse inspirant le poète » [où l’on voit Marie Laurencin et Apollinaire] page 16). La pièce elle-même est pleine de poésie et de dialogues en vers libres ou rimés, avec prises de position non conventionnelles, mais aussi un humour certain (nombreux jeux de mots). On comprend que le public de 1917 ait été désarçonné ! A noter que c’est à propos de cette pièce qu’Apollinaire a créé le terme surréaliste – qu’André Breton (qui côtoyait Apollinaire à l’époque) reprendra peu après sous une autre acceptation. Une pièce « historique », reprise de façon peut-être trop respectueuse par Casanave (même si son dessin moderne accompagne très bien le texte). Mais ça reste quelque chose d’agréable à lire, pour se replonger dans un moment d’ébullition artistique majeur. Note réelle 3,5/5.

13/11/2023 (modifier)
Par Miranda
Note: 2/5
L'avatar du posteur Miranda

Les mordus de littérature et de mythologie sauront certainement en parler mieux que moi, je vais quand même essayer de présenter la bête. voici donc l'adaptation des Mamelles de Tirésias de Guillaume Apollinaire, dans laquelle l'auteur a gardé les dialogues mot pour mot, il a juste apporté le graphisme, assez joli par ailleurs. Le prologue est en noir et blanc, tout le reste étant dans une bichromie au très joli bleu. L'histoire est pour moi trop particulière, appartenant à une autre époque, un autre goût pour l'absurde qui n'est pas ici celui que j'aime ; il y a certainement des subtilités qui ne me sautent pas au yeux ou que je ne vois carrément pas. Et puis le petit fond bien moralisateur qui essaye de se cacher tant bien que mal, m'a un peu agacée, comme : la guerre c'est pas bien ou faire des enfants c'est l'avenir. J'ai quand même souri à plusieurs situations mais j'ai tout autant soupiré d'ennui à d'autres. Une lecture mitigée donc, mais qui tire plus vers le bas. A réserver aux lecteurs d'Apollinaire.

15/08/2009 (modifier)