Ducobu = le roi des cancres ?...
Fort vraisemblable car, dans son genre, je n'ai pas encore vu pire que lui...
Il fait son apparition dans "Tremplin" n° 1 du 4 Septembre 1992 ; un périodique belge à tendance catholique distribué dans les écoles belges.
Ducobu ?... c'est tout simple... et ça marche... très fort même !..
Le postulat, pourtant, est d'une simplicité désarmante : la vie de tous les jours d'un cancre au milieu de sa classe.
Ducobu ?... c'est aussi une sorte de quatuor de base formé par cet incorrigible cancre, sa copine -Léonie Gratin- première de classe et copiée sans vergogne, Monsieur Latouche -l'instituteur- plus que souvent dépassé par les événements, et -surtout- Nénesse, un squelette qui parle (et confident de Ducobu).
Et cet adepte du zéro pointé va en avoir, des adeptes. Rapidement en effet, Ducobu va faire l'unanimité auprès du jeune lectorat. Il faut dire que ses (més)aventures sont de celles qui arrivent chaque jour dans n'importe quelle classe de cet âge. Et des Ducobu, il y en a TOUJOURS un dans chaque classe !
La notoriété de ce personnage va même s'amplifier en France par son apparition dans "Le Journal de Mickey" dès 1997.
Et tout comme Titeuf, Cédric, Kid Paddle... "Ducobu & Cie." va vite s'installer en tête des ventes d'albums.
Le graphisme ?... un trait sec, nerveux, qui m'a un peu dérangé de par son style "simple" dans les débuts de la série. Mais ce trait s'accorde bien aux histoires de Zidrou qui -oui- "fait" de l'humour juvénile, mais avec une grande sincérité.
Hommage aux Dalton ?... Ducobu est toujours vêtu d'un pull "bagnard" rayé jaune et noir ; comme un "forçat des études"...
Série plaisante. Vraiment.
Une chouette série d'héroïco-fantaisie où se mêlent avec bonheur humour et aventure épique.
Bien que les auteurs me semblent s'être bien amusés sur ces histoires, ils abandonneront la série après trois albums ; accaparés qu'ils sont alors avec "leur" fameux Trolls De Troy.
Dommage ; j'ai bien aimé avoir fait la connaissance de Cibyl -cette jeune beauté pas trop farouche-, de Dao X'Lan, du barde Keresquin et de Brumaire (un véritable faux-jeton intégral, qui ferait admirablement équipe avec "Proctor" de la série de films "Police Academy").
Dommage aussi car j'aimais le graphisme, avec le traitement des planches en couleurs directes ; et ce dans le style réaliste que l'on connaît à Mounier.
Adieu la série ?... C'est fort vraisemblable. Cela va faire une douzaine d'années que ces héros errent sur les mers d'Askell. Et je ne pense pas qu'on les reverra de sitôt...
Agrippine ?... une mégère pas apprivoisée du tout !...
Elle fait ses débuts dans le "Nouvel Observateur" n° 1256 du 1er Décembre 1988.
Et j'ai là découvert -avec un réel plaisir- cette "anti-sociale" créée par Bretécher.
J'ai découvert une jeune fille bon teint, mais horriblement insupportable, capricieuse, chiante, en proie à des crises existentielles qu'elle n'arrête pas d'en faire voir de toutes les couleurs aux gens qui l'entourent.
Pourtant ses parents sont plus que compréhensifs et la laissent bien volontiers utiliser leur carte de crédit.
Mais voilà, Agrippine adore "se faire plaindre", et Bretécher en profite ainsi pour balancer moult vérités (humoristiques) au lectorat qui, l'air de rien, en redemande.
Je l'aime bien, moi, cette ado insupportable ; et qui a le parler des gens de son âge, leur causticité.
Le graphisme ?... c'est "du Bretécher" pur jus, facilement reconnaissable : un trait nerveux -qui paraît simple pourtant-, efficace, et qui soutient bien -par les mimiques et gestuelles des personnages- cette fifille qui, l'air de rien, a peur de se sentir grandir.
Le principe de la série "Secrets", des diptyques ou triptyques traitant de secrets de famille, est intéressant. Quand en plus on retrouve Giroud à la barre, ça promet franchement.
Sans surprise donc, L'écharde nous propose un scénario digne d'intérêt. Rien de révolutionnaire, mais une intrigue bien menée, avec son lot de mystères enfouis, et d'autant plus dramatique que ça sonne terriblement vrai. L'histoire est donc de qualité.
Mon regret quant à cette BD se situe au niveau des dessins. Sans grâce ni caractère, avec de sérieux problèmes de proportions, d'expression, de couleur, des décors pas beaux... Bref, je n'apprécie pas. On a vraiment l'impression que ce n'est pas du tout maîtrisé.
Au final : 3,5/5 à cause du dessin. Quand on lit dans la même série L'écorché, de Pellejero, on mesure facilement l'écart préjudiciable à L'écharde.
Takeshi Obata avait fait une entrée remarquée dans l'édition manga en réalisant Hikaru no Go. Il déboule avec une nouvelle série, qui a fait fureur au Japon (série animée, deux films live...), qui parle de la mort et du pouvoir.
En effet Light se retrouve en possession du Death Note, qui permet de tuer qui l'on veut, pour peu qu'on écrive son nom dedans. A notre époque où l'information sur les criminels est très facilement accessible, où un présumé innocent devient très vite un coupable pratique, Light peut agir très facilement. Ce jeu de vie et de mort est donc assez intéressant, puisqu'il est assez bien mené par Tsugumi Ohba, le mystérieux scénariste de la série. C'est peut-être obata lui-même, tout simplement.
Quant à Obata, il a "adultisé" son trait par rapport à "HnGo". Plus de poses sexuellement ambiguës, mais des images un peu plus sèches. Le trait reste agréable, même si je n'apprécie que moyennement la physionomie des adultes.
On se demande toutefois comment une telle intrigue peut tenir sur 12 tomes, vu que l'enquête avance déjà énormément dès le premier.
Une série qui est toutefois très intéressante, et qui mérite un 3,5/5.
J'ai suivi les traces de Valentin Esbirol. Valentin ?... Il vit à Paris. Mais surtout, il profite du brouillard et d'une grève de la police pour étrangler des gens. Mais comment fait-il ?... Ben, il les hypnotise et les invite ainsi à accepter leur mort...
Chouette postulat que voilà !...
L'histoire se passe dans le Paris de l'après-guerre ; un Paris pas encore reconstruit, avec ses vieilles rues, ses pavés, ses atmosphères, ses "gueules" qui y marchent, s'y promènent, s'y dévoilent...
L'album est l'adaptation d'un roman de Pierre Siniac. Tardi en suit la ligne directive et -comme pour l'original- offre également plusieurs fins différentes.
Curieux et marrant aussi : cette histoire a été publiée dans "l'Etrangleur", un faux journal distribué en librairie et destiné à faire connaître le récit au lectorat potentiel ; ce par une sorte de feuilleton populaire (comme on le faisait il y a plusieurs décennies).
Qu'ai-je lu ?... une bonne histoire, assez bavarde quand même, avec des "fins" parfois bien farfelues. Un album dont les enjeux -à sa lecture- sont difficile à apprécier avant les dernières pages.
Le dessin ?... C'est "du Tardi" ; un style graphique que je n'apprécie pas trop et -comme indiqué dans plusieurs autres avis référenciés à cet auteur- dont je ne saurais vraiment pas en dire le pourquoi ...
Un album moins "lourd" que Ibicus du même auteur. Cette légèreté est due sans doute aux couleurs, au trait plus "jeté" que dans l'oeuvre majeure de Rabaté. A sa longueur aussi, puisque "Bienvenue à Jobourg" ne compte que 70 pages.
Mais malgré cette légèreté, le propos n'en est pas moins sérieux. La violence est omniprésente à Jo' bourg, comme en témoignent ces barbelés partout, ces sécurités dans les voitures... Pourtant Patrick espère trouver de la vie, de l'amour dans cette ville. Et il va y parvenir. Rabaté ne force pas la trait, et c'est un peu dommage quelque part. Malgré cela, l'album se lit très bien.
Ce n'est pas un brûlot politique, mais un petit album plutôt sympathique.
"Rien de neuf à Fort-Bongo" est certes un voyage immobile, dans la mesure où c'est une romance exotique avec une même unité de lieu, mais c'est surtout, à mon sens, une oeuvre mineure de Jacques de Loustal.
D'accord, les petits papillons et les hippopotames, s'ils ne sont pas vraiment bien dessinés, n'en sont pas moins jolis, avec le trait épais, pastel du dessinateur.
D'accord, les deux récits de Coatalem -fondus en un- nous invitent dans un comptoir africain où la vie est un enfer pour son héros.
D'accord, Loustal a le style parfait pour saisir cette atmosphère de perpétuelle chaleur étouffante.
Mais ça ne suffit pas à donner un album vraiment inoubliable. D'abord parce que le héros est un pleutre assez agaçant, qu'on a envie de baffer régulièrement. Ensuite parce que l'héroïne n'est pas intéressante du tout. pEt finalement parce que l'histoire est tout de même à la limite du chiant.
Mais cela se lit quand même, grâce au joli trait de Loustal. Joli, si on est amateur.
Des mêmes auteurs, préférez Jolie mer de Chine.
On remonte un peu dans le temps pour trouver des oeuvres plus anciennes de Nancy Peña, l'auteure très talentueuse du Le Chat du kimono et de La Guilde de la mer.
"Le Cabinet chinois" prend, lui aussi, sa source dans une réserve de légendes importante, celle de la Chine. Cette histoire d'un étudiant hollandais en médecine qui est enlevé à sa fiancée pour trouver la formule de la jeunesse éternelle est plutôt intéressante, bien vue, bien menée. Nancy Peña y incorpore de nombreux éléments mystérieux pour que le lecteur soit accroché. Et ça marche assez bien.
Le style graphique de l'auteur est déjà assez affirmé, mais pas encore mature comme il le sera 2 à 3 ans plus tard. On remarque des erreurs de perspective, une utilisation un peu excessive de ses traits ondulés, des visages un peu... brouillés. Mais on décèle très vite le potentiel d'une telle illustratrice.
"Le Cabinet chinois", s'il n'est pas encore l'oeuvre majeure d'une auteure à suivre, n'en est pas moins un jalon important et agréable à lire dans sa carrière.
Un album qui m'a fait entrer dans la vie quotidienne d'un homme et de son neveu. Jusque-là, rien de spécial, sauf que : ce qui les unit, c'est la personnalité de Freeda, la maman du garçon. Et c'est là que la suite m'étonne : Freeda est maintenue artificiellement en vie par une machine créée par son frère ; lequel refuse de voir pourrir cette belle personne...
Curieux... très curieux !...
Cette histoire m'a plongé dans un univers fantastique assez pesant.
Le postulat m'a ici fait entrer dans la "bonne bourgeoisie" où les gens ne sont pas sans reproches.
Je me suis promené dans une ambiance assez lourde, accompagnant des hommes porteurs de failles béantes.
J'ai apprécié cette sorte de graphisme "toilé", inscrit dans une belle mise en scène qui -occasionnellement- m'a épaté.
Un bel album pour une curieuse histoire dont j'attends la suite. A découvrir...
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L'Elève Ducobu
Ducobu = le roi des cancres ?... Fort vraisemblable car, dans son genre, je n'ai pas encore vu pire que lui... Il fait son apparition dans "Tremplin" n° 1 du 4 Septembre 1992 ; un périodique belge à tendance catholique distribué dans les écoles belges. Ducobu ?... c'est tout simple... et ça marche... très fort même !.. Le postulat, pourtant, est d'une simplicité désarmante : la vie de tous les jours d'un cancre au milieu de sa classe. Ducobu ?... c'est aussi une sorte de quatuor de base formé par cet incorrigible cancre, sa copine -Léonie Gratin- première de classe et copiée sans vergogne, Monsieur Latouche -l'instituteur- plus que souvent dépassé par les événements, et -surtout- Nénesse, un squelette qui parle (et confident de Ducobu). Et cet adepte du zéro pointé va en avoir, des adeptes. Rapidement en effet, Ducobu va faire l'unanimité auprès du jeune lectorat. Il faut dire que ses (més)aventures sont de celles qui arrivent chaque jour dans n'importe quelle classe de cet âge. Et des Ducobu, il y en a TOUJOURS un dans chaque classe ! La notoriété de ce personnage va même s'amplifier en France par son apparition dans "Le Journal de Mickey" dès 1997. Et tout comme Titeuf, Cédric, Kid Paddle... "Ducobu & Cie." va vite s'installer en tête des ventes d'albums. Le graphisme ?... un trait sec, nerveux, qui m'a un peu dérangé de par son style "simple" dans les débuts de la série. Mais ce trait s'accorde bien aux histoires de Zidrou qui -oui- "fait" de l'humour juvénile, mais avec une grande sincérité. Hommage aux Dalton ?... Ducobu est toujours vêtu d'un pull "bagnard" rayé jaune et noir ; comme un "forçat des études"... Série plaisante. Vraiment.
Les Feux d'Askell
Une chouette série d'héroïco-fantaisie où se mêlent avec bonheur humour et aventure épique. Bien que les auteurs me semblent s'être bien amusés sur ces histoires, ils abandonneront la série après trois albums ; accaparés qu'ils sont alors avec "leur" fameux Trolls De Troy. Dommage ; j'ai bien aimé avoir fait la connaissance de Cibyl -cette jeune beauté pas trop farouche-, de Dao X'Lan, du barde Keresquin et de Brumaire (un véritable faux-jeton intégral, qui ferait admirablement équipe avec "Proctor" de la série de films "Police Academy"). Dommage aussi car j'aimais le graphisme, avec le traitement des planches en couleurs directes ; et ce dans le style réaliste que l'on connaît à Mounier. Adieu la série ?... C'est fort vraisemblable. Cela va faire une douzaine d'années que ces héros errent sur les mers d'Askell. Et je ne pense pas qu'on les reverra de sitôt...
Agrippine
Agrippine ?... une mégère pas apprivoisée du tout !... Elle fait ses débuts dans le "Nouvel Observateur" n° 1256 du 1er Décembre 1988. Et j'ai là découvert -avec un réel plaisir- cette "anti-sociale" créée par Bretécher. J'ai découvert une jeune fille bon teint, mais horriblement insupportable, capricieuse, chiante, en proie à des crises existentielles qu'elle n'arrête pas d'en faire voir de toutes les couleurs aux gens qui l'entourent. Pourtant ses parents sont plus que compréhensifs et la laissent bien volontiers utiliser leur carte de crédit. Mais voilà, Agrippine adore "se faire plaindre", et Bretécher en profite ainsi pour balancer moult vérités (humoristiques) au lectorat qui, l'air de rien, en redemande. Je l'aime bien, moi, cette ado insupportable ; et qui a le parler des gens de son âge, leur causticité. Le graphisme ?... c'est "du Bretécher" pur jus, facilement reconnaissable : un trait nerveux -qui paraît simple pourtant-, efficace, et qui soutient bien -par les mimiques et gestuelles des personnages- cette fifille qui, l'air de rien, a peur de se sentir grandir.
Secrets - L'écharde
Le principe de la série "Secrets", des diptyques ou triptyques traitant de secrets de famille, est intéressant. Quand en plus on retrouve Giroud à la barre, ça promet franchement. Sans surprise donc, L'écharde nous propose un scénario digne d'intérêt. Rien de révolutionnaire, mais une intrigue bien menée, avec son lot de mystères enfouis, et d'autant plus dramatique que ça sonne terriblement vrai. L'histoire est donc de qualité. Mon regret quant à cette BD se situe au niveau des dessins. Sans grâce ni caractère, avec de sérieux problèmes de proportions, d'expression, de couleur, des décors pas beaux... Bref, je n'apprécie pas. On a vraiment l'impression que ce n'est pas du tout maîtrisé. Au final : 3,5/5 à cause du dessin. Quand on lit dans la même série L'écorché, de Pellejero, on mesure facilement l'écart préjudiciable à L'écharde.
Death Note
Takeshi Obata avait fait une entrée remarquée dans l'édition manga en réalisant Hikaru no Go. Il déboule avec une nouvelle série, qui a fait fureur au Japon (série animée, deux films live...), qui parle de la mort et du pouvoir. En effet Light se retrouve en possession du Death Note, qui permet de tuer qui l'on veut, pour peu qu'on écrive son nom dedans. A notre époque où l'information sur les criminels est très facilement accessible, où un présumé innocent devient très vite un coupable pratique, Light peut agir très facilement. Ce jeu de vie et de mort est donc assez intéressant, puisqu'il est assez bien mené par Tsugumi Ohba, le mystérieux scénariste de la série. C'est peut-être obata lui-même, tout simplement. Quant à Obata, il a "adultisé" son trait par rapport à "HnGo". Plus de poses sexuellement ambiguës, mais des images un peu plus sèches. Le trait reste agréable, même si je n'apprécie que moyennement la physionomie des adultes. On se demande toutefois comment une telle intrigue peut tenir sur 12 tomes, vu que l'enquête avance déjà énormément dès le premier. Une série qui est toutefois très intéressante, et qui mérite un 3,5/5.
Le Secret de l'Étrangleur
J'ai suivi les traces de Valentin Esbirol. Valentin ?... Il vit à Paris. Mais surtout, il profite du brouillard et d'une grève de la police pour étrangler des gens. Mais comment fait-il ?... Ben, il les hypnotise et les invite ainsi à accepter leur mort... Chouette postulat que voilà !... L'histoire se passe dans le Paris de l'après-guerre ; un Paris pas encore reconstruit, avec ses vieilles rues, ses pavés, ses atmosphères, ses "gueules" qui y marchent, s'y promènent, s'y dévoilent... L'album est l'adaptation d'un roman de Pierre Siniac. Tardi en suit la ligne directive et -comme pour l'original- offre également plusieurs fins différentes. Curieux et marrant aussi : cette histoire a été publiée dans "l'Etrangleur", un faux journal distribué en librairie et destiné à faire connaître le récit au lectorat potentiel ; ce par une sorte de feuilleton populaire (comme on le faisait il y a plusieurs décennies). Qu'ai-je lu ?... une bonne histoire, assez bavarde quand même, avec des "fins" parfois bien farfelues. Un album dont les enjeux -à sa lecture- sont difficile à apprécier avant les dernières pages. Le dessin ?... C'est "du Tardi" ; un style graphique que je n'apprécie pas trop et -comme indiqué dans plusieurs autres avis référenciés à cet auteur- dont je ne saurais vraiment pas en dire le pourquoi ...
Bienvenue à Jobourg
Un album moins "lourd" que Ibicus du même auteur. Cette légèreté est due sans doute aux couleurs, au trait plus "jeté" que dans l'oeuvre majeure de Rabaté. A sa longueur aussi, puisque "Bienvenue à Jobourg" ne compte que 70 pages. Mais malgré cette légèreté, le propos n'en est pas moins sérieux. La violence est omniprésente à Jo' bourg, comme en témoignent ces barbelés partout, ces sécurités dans les voitures... Pourtant Patrick espère trouver de la vie, de l'amour dans cette ville. Et il va y parvenir. Rabaté ne force pas la trait, et c'est un peu dommage quelque part. Malgré cela, l'album se lit très bien. Ce n'est pas un brûlot politique, mais un petit album plutôt sympathique.
Rien de neuf à Fort-Bongo
"Rien de neuf à Fort-Bongo" est certes un voyage immobile, dans la mesure où c'est une romance exotique avec une même unité de lieu, mais c'est surtout, à mon sens, une oeuvre mineure de Jacques de Loustal. D'accord, les petits papillons et les hippopotames, s'ils ne sont pas vraiment bien dessinés, n'en sont pas moins jolis, avec le trait épais, pastel du dessinateur. D'accord, les deux récits de Coatalem -fondus en un- nous invitent dans un comptoir africain où la vie est un enfer pour son héros. D'accord, Loustal a le style parfait pour saisir cette atmosphère de perpétuelle chaleur étouffante. Mais ça ne suffit pas à donner un album vraiment inoubliable. D'abord parce que le héros est un pleutre assez agaçant, qu'on a envie de baffer régulièrement. Ensuite parce que l'héroïne n'est pas intéressante du tout. pEt finalement parce que l'histoire est tout de même à la limite du chiant. Mais cela se lit quand même, grâce au joli trait de Loustal. Joli, si on est amateur. Des mêmes auteurs, préférez Jolie mer de Chine.
Le Cabinet Chinois
On remonte un peu dans le temps pour trouver des oeuvres plus anciennes de Nancy Peña, l'auteure très talentueuse du Le Chat du kimono et de La Guilde de la mer. "Le Cabinet chinois" prend, lui aussi, sa source dans une réserve de légendes importante, celle de la Chine. Cette histoire d'un étudiant hollandais en médecine qui est enlevé à sa fiancée pour trouver la formule de la jeunesse éternelle est plutôt intéressante, bien vue, bien menée. Nancy Peña y incorpore de nombreux éléments mystérieux pour que le lecteur soit accroché. Et ça marche assez bien. Le style graphique de l'auteur est déjà assez affirmé, mais pas encore mature comme il le sera 2 à 3 ans plus tard. On remarque des erreurs de perspective, une utilisation un peu excessive de ses traits ondulés, des visages un peu... brouillés. Mais on décèle très vite le potentiel d'une telle illustratrice. "Le Cabinet chinois", s'il n'est pas encore l'oeuvre majeure d'une auteure à suivre, n'en est pas moins un jalon important et agréable à lire dans sa carrière.
Le Codex angélique
Un album qui m'a fait entrer dans la vie quotidienne d'un homme et de son neveu. Jusque-là, rien de spécial, sauf que : ce qui les unit, c'est la personnalité de Freeda, la maman du garçon. Et c'est là que la suite m'étonne : Freeda est maintenue artificiellement en vie par une machine créée par son frère ; lequel refuse de voir pourrir cette belle personne... Curieux... très curieux !... Cette histoire m'a plongé dans un univers fantastique assez pesant. Le postulat m'a ici fait entrer dans la "bonne bourgeoisie" où les gens ne sont pas sans reproches. Je me suis promené dans une ambiance assez lourde, accompagnant des hommes porteurs de failles béantes. J'ai apprécié cette sorte de graphisme "toilé", inscrit dans une belle mise en scène qui -occasionnellement- m'a épaté. Un bel album pour une curieuse histoire dont j'attends la suite. A découvrir...