Agrippine

Album de Bretecher, à ne pas manquer, si vous aimez l'humour acerbe de cette dessinatrice hors pair ! Chronique de la femme des années 80 et 90, avec la libération des moeurs et du féminisme.
Adolescence BDs controversées Claire Bretécher Féminisme La BD au féminin
Vous ne connaissez pas Agrippine ? Cette ado un peu paresseuse qui, dans Agrippine bosse dur, cherche le moyen d'en faire plus sans trop se dépenser. Sans oublier la recette miracle qui lui épargnerait des heures devant ses travaux. Agrippine cherche à se couler la vie douce, mais y arrivera-t-elle?
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Date de parution | Janvier 1988 |
Statut histoire | Strips - gags 8 tomes parus |
Les avis


Une description de l'adolescence chez les bourgeois citadins bien gratinée. Contrairement aux frustrés, on rit . Bretecher invente des noms et un vocabulaire imaginaire qui, à lui seul, est drôle. Beaucoup d'aviseurs trouvent le dessin moche , soit mais pas insignifiant. Les tenues des personnages, les chaussures, les couleurs, tout est très bien observé et réinterpreté, rien n'est laissé au hasard. Je comprends bien que les purs esprits ne se sont pas penchés sur la question de la mode adolescente mais en tant que mère, j'y ai été confrontée de force, et je suis bien contente de me sentir moins seule devant le ridicule du capitalisme textile. On dira que c'est un female gaze puisque cela semble laisser de glace le lectorat masculin : oui nous sommes tenues de faire attention à notre apparence depuis le plus jeune âge et oui les femmes de Bretecher sont des fashion-victimes ( comme la plupart d'entre nous) mais sans être montrées séduisantes pour les hommes. C'est un choix très courant chez les autrices de BD ( cf Florence Cestac ou plus près de nous Marion Montaigne). Si je cherche pourquoi, il me semble que c'est un essai d'échapper au système mercantile fondé sur la séduction et donc sur la domination des femmes. Le père, Merlan, la mère, Poule, la grand-mère, Ninifle, ( son prof d'informatique, Falgoët Credo Dumaïs) l'arrière grand-mère, le petit frère, Biron (!) sa meilleure copine, Bergère... et les divers petits cons qui seraient sensés être intéressés par Agripinne, tous ces personnages sont parfaitement campés et ridiculisés. Les histoires sont un peu inégales mais je rejoints mes collègues sur "l'ancêtre" qui est sans doute le plus chouette par son balayage des générations. Commencez par celui-là et après vous serez attachés aux personnages et vous aimerez aussi les autres volumes et l'inventivité socio-vestimentaire de Bretecher. Un délice !

Agrippine est un chef-d'oeuvre. Non seulement à cause du superbe humour ou des expressions personnelles, mais aussi parce que Bretécher s'est impliquée dans sa bd ; au lieu de coloriser à la palette graphique, elle a pris le temps de peindre à l'aquarelle tous les détails. Si les deux derniers albums sont un peu moins bien que les autres (sans doute parce qu'on y reconnait la société actuelle), Agrippine est, par son humour et sa réalisation, une bd culte. Que ce soit "Agrippine et l'ancêtre", où l'on fait connaissance de la charmante Zonzon (ce tome est le meilleur) ou "Agrippine", où l'on fait connaissance avec les personnages et le vocabulaire, ou "Agrippine et la secte à Raymonde", qui donne l'occasion de montrer à quel point les sectes sont dangereuses ou même "Allergies", qui reste un bon album, il faut tous les lire. Par contre cette série n'est pas forcément accessible au premier coup ; il faut avoir lu deux ou trois tomes avant de comprendre le vocabulaire, le contexte et l'humour. Petit bémol pour "Agrippine déconfite": il n'y a aucun mot propre au vocabulaire d'Agrippine, pas vraiment de gags... Les meilleurs sont pour moi "Agrippine et l'ancêtre", "Agrippine prend vapeur" et "Agrippine et la secte à Raymonde".

Brétecher a su créer avec Agrippine une série adolescente indémodable ! Le secret de ce tour de force ? Au lieu de reprendre les expressions du "dialecte ado" du moment, qui change pratiquement chaque année, elle a créé le sien, qui parvient à sonner juste tout en lui étant tout à fait personnel. Les garçons sont des "gnolguis", les filles des "pouffes". Et quand ça leur "prend vapeur", c'est que la moutarde leur monte au nez. Même les prénoms sont improbables : Brétecher a retenu la leçon de Goscinny, qui avait prénommé Clotaire, Maixent ou Agnan les amis de son petit Nicolas. Ici, les copains d'Agrippine s'appellent Modern Mesclun, Morose Le Hachis ou Mirtil Galère. Tout un programme. L'aquoibonisme blasé d'une génération de jeunes bourgeois gâtés aux parents soixante-huitards peut agacer à force, mais il sonne très juste. Agrippine est un peu la grande soeur des têtes à claques du Retour au collège de Riad Sattouf ou la cousine des bobos de Bienvenue à Boboland de Dupuy et Berberian. Un bravo enfin à cette grande dame de la BD, qui a fini par créer sa propre maison d'édition à force de refus et n'a jamais cédé aux propositions tardives, le succès venu, de ceux qui n'avaient pas voulu croire en elle.

"Agrippine" doit avoir son public pour qu'autant de tomes aient vu le jour. En ce qui me concerne, c'est tout simplement ce que j'aime le moins dans la BD, un dessin amateur avec des couleurs laides et d'un autre côté des strips incapables de m'arracher le moindre sourire. Il est inutile d'insister, ce n'est pas un blocage mais bien une question de goût. Pour ne pas être traité d'anti Claire Bretécher basique, je m'engage à ne plus ouvrir une seule de ses BD, avec Les Frustrés j'avais eu un avant-goût, avec "Agrippine" j'ai la confirmation : ça ne le fait pas, mais vraiment pas...

Le premier Agrippine reste à mon goût le meilleur d'entre tous. Je me souviens qu'à l'époque de sa sortie, j'étais encore étudiante, j'avais lu et relu cet album tout un week-end non stop, en étant écroulée de rire à chaque lecture. Je l'ai redécouvert il y a peu, et je le trouve toujours excellent, dans son humour à la fois acerbe et tendre envers cette jeune fille un peu godiche de 14 ans, sa famille classe moyenne vaguement sup tendance intello Télérama...; tout est très bien vu et tient parfaitement le coup.

Agrippine ?... une mégère pas apprivoisée du tout !... Elle fait ses débuts dans le "Nouvel Observateur" n° 1256 du 1er Décembre 1988. Et j'ai là découvert -avec un réel plaisir- cette "anti-sociale" créée par Bretécher. J'ai découvert une jeune fille bon teint, mais horriblement insupportable, capricieuse, chiante, en proie à des crises existentielles qu'elle n'arrête pas d'en faire voir de toutes les couleurs aux gens qui l'entourent. Pourtant ses parents sont plus que compréhensifs et la laissent bien volontiers utiliser leur carte de crédit. Mais voilà, Agrippine adore "se faire plaindre", et Bretécher en profite ainsi pour balancer moult vérités (humoristiques) au lectorat qui, l'air de rien, en redemande. Je l'aime bien, moi, cette ado insupportable ; et qui a le parler des gens de son âge, leur causticité. Le graphisme ?... c'est "du Bretécher" pur jus, facilement reconnaissable : un trait nerveux -qui paraît simple pourtant-, efficace, et qui soutient bien -par les mimiques et gestuelles des personnages- cette fifille qui, l'air de rien, a peur de se sentir grandir.

Mais c'est génial, Agrippine ! Je l'ai découvert dans le Nouvel Obs et suis devenue une vraie fan, moi qui pourtant ne suis pas BD du tout ! Les dessins sont drôles, les répliques savoureuses et l'image de la famille est assez réaliste. Une petite préférence pour madame Zonzon dans "Agrippine et l'ancêtre", mais tout est à lire quand même, et à savourer même parce qu'il n'y en a pas tant que ça.



Je n'aime guère les oeuvres de Bretecher et Agrippine est sans doute son personnage que j'aime le moins. Déjà côté dessin, y a pas grand chose à dire. Faut aimer ce style strictement dédié à la BD d'humour dans le genre qui parait périodiquement dans les magazines. Moi j'aime pas franchement mais bon ça marche assez pour ce genre d'humour satirique : les personnages sont moches pour refléter les défauts de leur âme, d'une certaine manière. Ensuite côté humour... Je le trouve dépassé d'un côté, mais également à côté de la plaque d'un autre côté, du moins pour mes goûts en matière d'humour. C'est une satire des parents petits-bourgeois, des adolescents égoïstes et égocentriques, d'une société urbaine dont je ne me sens absolument pas proche. Ca ne s'adresse pas aux adolescents car même si l'héroïne en est une, elle m'a toujours paru "chiante" quand je lisais ses histoires en étant moi-même adolescent, mais ça ne s'adresse pas non plus à moi en tant qu'adulte car je trouve toujours le tout aussi chiant et surtout pas marrant. Bon, la satire de l'adolescente détestable par son comportement est pas mal faite puisqu'Agrippine l'est, détestable, du moins à mes yeux, mais pour le reste, je trouve ça franchement bof.

Mon Dieu, où va le monde ? C'est tout à fait génialissime Agrippine ! Bon, je suis bien contente que vous ne vous retrouviez pas en elle les zamis, parce qu'elle est complètement cinglée. M'enfin, est-ce pour ça que ce n'est pas drôle ? Moi, je ne trouve pas. "L'ancêtre" est tout à fait culte ! (Je ne mets que 4 parce que les autres tomes sont moins cultes je trouve). Enfin, manifestement, cette bd est plutôt controversée... Alors je crois que ce que vous avez de mieux à faire est de vous faire votre propre avis et la lire, héhé ;-)
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