Ibicus

Note: 3.88/5
(3.88/5 pour 32 avis)

1999 : Prix Canal BD pour le tome 1. Angoulême 2000 : Alph-Art du meilleur album pour le tome 2. Juillet 1993. Faisant les puces, je tombe sur un bouquin de Tolstoï, “Ibicus”, édition de 1926 illustrée de gravures sur bois. Bonne affaire : 3 francs! A la maison, mince, j’avais pas fait gaffe, c’est pas le Tolstoï de “Guerre et Paix”, c’est pas Léon, c’est Alexis ! Allez, en attente : on le lira quand on n’aura rien d’autre ! Trois mois passent, huit heures du soir, j’ai plus rien à lire, je me tape l’incunable. Au petit matin je le repose, fini... Coup de foudre ! La matière est là : c’est décidé, je l’adapte. Mon adaptation est libre, mais j’ai cependant essayé de respecter l’esprit de l’auteur. Ceci dit je m’en fous, c’était un stalinien et il est mort ! De toute façon, les lecteurs pourront toujours comparer avec le roman. PASCAL RABATE


1914 - 1918 : La Première Guerre Mondiale Adaptations de romans en BD Angoulême : récapitulatif des séries primées BD à offrir Les meilleures séries courtes Noir et blanc Prix des Libraires de Bande Dessinée Russie Vents d'Ouest

Une Tsigane a prédit fortune et gloire à Siméon Ivanovitch Nevzorof. En février 1917, il aide la chance en dépouillant un antiquaire anglais. Riche, il usurpe le titre d’un aristocrate et s’enfuit à Moscou où, en compagnie de la belle Allotchka et de son nouvel ami Rtichtchev, il mène la vie d’un dandy, ouvre un tripot clandestin et s’adonne à la cocaïne... Mais la révolution éclate ! Allochka morte, Rtichtchev arrêté, Siméon, les poches pleines, disparaît... Il devient propriétaire terrien et croit se poser en Ukraine. Mais l’histoire le rattrape. Mendiant, pillard, Siméon débarque à Odessa pour faire du commerce. C’est alors que des fantômes du passé réapparaissent.... Puis c’est alors l’exil vers la Turquie. Ses ennuis vont-ils s’achever avec l’exil, ou ne font-ils au contraire que commencer...?

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Juin 1998
Statut histoire Série terminée 4 tomes parus

Couverture de la série Ibicus © Vents d'Ouest 1998
Les notes
Note: 3.88/5
(3.88/5 pour 32 avis)
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21/04/2002 | pedro
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Par Patoun
Note: 4/5
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Lecture de l'intégrale en deux soirées. Je rejoins ceux qui ont dû composer avec le volume impressionnant de cet ouvrage qui nécessite, pour sa lecture, des dispositions particulières : mieux vaut réserver le lit en entier ! C'est une histoire qui se lit très bien. Je n'ai été à aucun moment lassé par les nombreux rebondissements de notre singulier protagoniste. On visite du pays dans une Russie tiraillée et affaiblie durant la première guerre mondiale et les références historiques qui accompagnent le récit sont plaisantes. Côté dessin, c'est sympa mais sans réel attachement pour ma part. Il m'a fallu un peu de temps pour adhérer. De plus, j'ai eu à plusieurs reprises bien du mal pour distinguer les mêmes personnages d'une page (voire d'une case) à l'autre, une fois le chapeau, ou les vêtements enlevés. Les noms russes à rallonge ne facilitant en rien la tâche ! Dans l'ensemble, il se dégage une ambiance froide (noir et blanc oblige) et austère avec des personnages parfois même repoussant (propre à Rabaté car ce n'est pas la première fois que j'ai ce ressenti dans ses oeuvres) mais dont le tout forme, à ma grande surprise, un ensemble cohérent. A lire sans aucun doute ! Note réelle : 3.5/5

17/10/2022 (modifier)
Par Canarde
Note: 3/5
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Drôle de destin. J'ai lu cette intégrale qui s'avère peu confortable à lire au lit. Cette longue histoire se déroule dans l'Europe de la première moitié du XXème siècle. Elle nous trimbale de rafles en pillages, de cabarets en cellules, de villages enneigés en bateaux sur la mer noire, de chambres d'hôtel en bungalows. On suit les rebondissements du destin de notre anti-héros tantôt avec dégoût, tantôt avec effroi, bousculé mais intrigué par la suite des évènements. L'image, sorte de lavis contrasté où le dessin a été gommé, est à la fois floue et tranchée. On cherche dans la case, le visage oblong d'Ibicus, moustachu ou rasé, tête nue ou chapeauté, mais toujours un peu faux-cul, sa silhouette longiligne, de dos, de profil ou de face.. Il ne cesse de fuir devant ses poursuivants, comme face au lecteur. Les yeux plissés , nous distinguons mal ses motivations, l'appât du gain, la survie, le désir... En tout cas, toute morale a disparu dans ce monde à la sauce russe, l'arbitraire le dispute à la roublardise, on peut s'attendre à être sauvé par son assassin comme à être piégé par son ami. Ici la légèreté habituelle de Rabaté est bien dissimulée, on reconnait parfois au détour d'un croche-patte son coté facétieux, mais plus souvent son plaisir à observer l'humain tout entier, sans jugement. Reconnaissons qu'Ibicus est avant tout un scénario russe, alambiqué et tragique ... Avis aux amateurs !

12/06/2022 (modifier)
Par iannick
Note: 3/5
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Que signifie « Ibicus » ? Je n’en sais rien ! Toujours est-il que c’est un roman d'Alexis Tolstoï, celui-ci est adapté par Rabaté qui nous signe une bande dessinée -à mon avis- déroutante. J’ai lu l’intégrale des 4 tomes en une seule traite, il faut dire que la narration m’est apparu très bonne. La présence de nombreuses séquences muettes et la mise en page aérée contribuent à la facilité de lecture. J’y ai apprécié le contexte historique d’« Ibicus ». Le récit débute en 1917, c’est la révolution en Russie et on suit les péripéties de Siméon Ivanovitch Nevzorof. Ce gus est vraiment paumé et il n’a qu’une envie : être riche et profité de la vie… Et surtout, c’est un lâche, il va se retrouver par le hasard des choses et par malhonnêteté détenteur d’un sacré magot… Sauf que, lorsque la révolution éclate, il va se faire balloter à gauche et à droite par des gus peu recommandables et par le contexte horrible de la révolution russe ; bref, comme il est lâche, il est plus spectateur qu’acteur de tout ce qui se passe… Et c’est comme ça que l’on découvrira la Russie et la vie quotidienne des soviets de cette époque. Je peux imaginer aisément que les faits racontés par Rabaté et surtout Alexis Tolstoï sont relativement fidèles à la société russe post-révolution, il suffit de constater la situation actuelle et dramatique de la majorité des pays qui ont eu affaire récemment à des guerres civiles ou autres pour se convaincre de la véracité des évènements relatés dans « Ibicus ». Quant au récit proprement dit, malgré sa très bonne narration, j’avoue ne pas avoir été attaché aux personnages. Déjà que les protagonistes secondaires du récit me sont apparus malsains, alors si le personnage principal est un antihéros égoïste, antipathique, opportuniste… il est facilement aisé de deviner que ce n’est pas avec eux que l’on passera un agréable moment de lecture ! Et l’atmosphère sombre rehaussé encore par le graphisme noir et blanc de l’auteur contribue encore plus à donner de la noirceur aux péripéties de Siméon. Et pourtant, j’aime beaucoup le coup de patte de Rabaté car il est atypique, il a son propre style. Les différents personnages sont facilement identifiables, les décors ne sont pas fouillés mais ils se suffisent pour situer l’action. Au final, à part le contexte historique, je n’ai pas retenu grand-chose de ce récit. Les aventures de Siméon me sont apparues peu intéressantes. D’ailleurs, comme la plupart des personnages sont antipathiques, ça ne fait que ressentir davantage l’ambiance glauque de cette histoire. Reste que la narration est vraiment efficace mais cela n’a pas été assez suffisant pour que j’appréciasse plus que ça « Ibicus ».

29/09/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

J’ai eu un peu de mal à entrer dans cet album (j’ai lu l’histoire dans l’épais album de l’intégrale). La faute au dessin, dans une sorte d’aquarelle aux tons presque délavés. Mais une fois amadoué, ce dessin s’est avéré beau et je l’ai finalement apprécié. Quant à l’histoire, elle se laisse lire très agréablement, et aussi relativement rapidement (car de nombreuses cases sont muettes). On suit avec intérêt le héros (ou anti-héros), bonhomme un peu pathétique, balloté par des événements qu’il prétend (généralement à tort) réussir à exploiter à son profit. L’intrigue se déroule en Russie, durant les Révolutions (et à Istanbul sur la fin), et notre bonhomme est une sorte de parasite, aussi résistant que mauvais. Fuyant (dans tous les sens du terme d’ailleurs), lâche, opportuniste, mais aussi relativement chanceux, arrivant toujours à rebondir, malgré les déboires qui s’abattent sur lui. Je ne sais pas ce que valait le roman ici adapté (pas plus que Rabaté je ne connais cet homonyme du grand Léon !), et ne sais donc pas ce qu’il en a changé. Et on s’en fout en fait. Car cette « mise en image » est vraiment chouette.

30/03/2019 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
L'avatar du posteur sloane

Bon c'est pas mal tout ça même si parfois ça tire un peu en longueur mais voilà un héros à la Jack Vance balloté d'événements en événements, ou devrait on dire en soubresauts de la grande histoire. Contrairement cependant aux héros de l'auteur sus nommé notre Siméon ne contrôle rien, ne maîtrise pas un seul morceau de sa vie. Il est tour à tour pleutre, vénal, totalement amoral, bref pas le gars à qui on confierait ses kopecks. Mais ses défauts font qu'on l'aime finalement bien notre gars et qu'on souffre avec lui de la malchance crasse qui s’abat sur lui alors qu'on aurait pu penser que la poisse le quitte enfin. Le fond historique est bien vu, les choses sont parfois trop effleurées mais il ne s'agit pas d'un roman, oups d'une BD sur la révolution russe. Pour ce qui est du dessin je tire mon chapeau à Mr Rabaté, faut maîtriser pour faire quatre tomes en noir et blanc et arriver à ce résultat. Pas question de dire ici qu'on aime ce genre de dessin ou pas, il faut surtout saluer l'ambiance que l'auteur arrive à donner à l'histoire, un joyeux mélange de glauque et de festif et l'expressivité des personnages. Dans le genre c'est pour moi du même tonneau que M. Larcenet sur Le Rapport de Brodeck dans un style certes différent mais ô combien efficace. Une œuvre sans doute pas si facile que ça mais qui se lit avec plaisir tant l'on veut savoir ce qu'il va advenir de notre pauvre Siméon.

26/03/2017 (modifier)
Par Puma
Note: 4/5

Un pavé lu en deux soirées. Graphisme assez unique, hautement original, et à mon sens de très loin le plus réussi de tout ce qu'à pu produire Rabaté. L'histoire est séquentielle ; elle passe régulièrement du coq à l'âne, avec des moments très prenants et d'autres qui se trainent ... Le héros est pour le moins vraiment pas très attachant, voire par moment relativement détestable. Il reste néanmoins le quasi seul fil conducteur de ce long récit. Lecture au final réjouissante pour être entraîné malgré nous lecteur dans cette longue fresque romanesque sur toile de fond historique. En ce qui me concerne, les inégalités de tension dans le scénario, comme le peu de connivence avec le héros, me rend ce récit que partiellement convainquant. Le coup de coeur n'y est pas. Mais l'on vit une belle évasion tout de même à la lecture. Adaptaion et scénario 3,2/5 Graphique 4,3/5

25/04/2016 (modifier)
Par Ducky
Note: 5/5 Coups de coeur expiré

Une BD que j'ai lue il y a de cela des années. Et j'en ai toujours un souvenir intact, c'est l'une des oeuvres qui m'ont fait me tourner définitivement vers la bande dessinée. Chaque planche, que dis-je, chaque case, est un chef d'oeuvre d'expressionnisme (si je puis dire) en noir et blanc. J'aime à l'ouvrir pour en admirer ou faire admirer les planches. L'histoire, fleuve, avec ses nombreux rebondissements nous tient en haleine sur plus de 500 pages. C'est grandiose. C'est une oeuvre que j'ai offerte plusieurs fois, sans déceptions aucune. L'intégrale est à un prix plus qu'honnête (25€, contre 18€ par tome), certes le format est plus petit, mais cela ne gâche rien. Tiens, d'en parler me donne envie de me replonger dans ce pavé.

03/01/2014 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Je sors de cette lecture avec un sentiment mitigé. D’une part, je m’attendais à un chef d’œuvre mais cette histoire ne m’a pas spécialement marqué. Et si le début m’a vraiment bien plu, j’ai senti une certaine forme de lassitude s’installer passée la moitié du récit, le sentiment de relire encore et toujours la même chose, quand bien même le lieu change. D’autre part, je dois avouer que j’ai lu l’ensemble sans réellement m’ennuyer. Le personnage central est intéressant (lâche, amoral, pleurnichard mais finalement toujours prêt à rebondir) et cette alternance entre chance (en matière d’argent) et malchance (en matière de sérénité) qui l’accompagne tout le long du chemin assure au récit un intérêt sans cesse renouvelé. L’époque est elle aussi intéressante et dote cette histoire d’une solide toile de fond historique. Esthétiquement parlant, c’est… c’est du Rabaté… du Rabaté soigné mais surtout du Rabaté. Il y a une véritable recherche artistique, tant dans le trait que dans les cadrages. Ca plaira… ou non selon votre goût personnel. A titre personnel, je trouve ce trait efficace et stylé mais pas vraiment beau. Par contre, le découpage est excellent dans son genre, surtout si l'on tient compte du fait qu'il s'agit ici de l'adaptation d'un roman ! Il assure une lecture fluide et rapide, aère un récit qui aurait pu devenir rapidement étouffant et régule le rythme de l’ensemble. Voilà ! Pas un chef d’œuvre à mes yeux, car l’émotion manque (du moins, elle m’a fait défaut) mais pas mal du tout quand même… PS : la postface est excellente !

14/05/2013 (modifier)
L'avatar du posteur Michelmichel

3.5/5 Lecture à la saveur particulière car, comme vous le savez, j'ai pu découvrir cette oeuvre grâce à la générosité du site. Côté scénario, l'histoire ne m'a pas passionné au point de me rendre insomniaque. Je l'ai trouvée intéressante, mais pas bouleversante. Je reproche surtout le côté saccadé de l'histoire, qui vient sans doute du fait qu'il s'agit de l'adaptation d'un roman, exercice difficile. En effet, j'ai trouvé les transitions entre les différentes phases de Siméon assez abruptes. Paf ! Il rencontre Rtitchev, comme ça...Pareil pour le début de ses aventures dans le contre-espionnage: d'un seul coup, sans que l'on comprenne bien la tournure que prend l'histoire, le voilà enlevé par l'infâme Liverovski. J'ai également eu du mal avec la transition Liverovski-Priloukov. J'ai pas bien compris... Malgré ça, j'ai été contenté, car, d'une part, pour moi qui suis amateur d'histoire, cette adaptation du roman d'Alexis Tolstoï constitue, je pense, un bon témoignage de ce qu'a été la période de la révolution de 1917. D'autre part, la fin a réussi à me surprendre. Ça ne se termine pas comme je l'attendais. J'aurais également souhaité que soient traduits les dialogues, et surtout les écrits en langue cyrillique, et le peu de dialogues qu'il y a en allemand aussi (j'ai été obligé de consulter Reverso pour ça). Je pense que l'histoire aurait gagné en fluidité. Côté graphique, je trouve ça surprenant, dans le bon sens du terme. J'aurais du mal à qualifier ce dessin au pinceau. Il n'est pas précisément "beau", mais certaines cases sont des plus captivantes, surtout les regards des personnages. Par ailleurs, je salue la performance de Rabaté pour réussir à rendre les cases lisibles rien qu'avec des niveaux de gris. Ce noir et blanc est idéal pour faire transparaître l'ambiance glauque des aventures rocambolesques de Nevzorof. Malgré le côté "haché" de l'histoire comme expliqué plus haut, après avoir tourné la dernière page du tome 4, j'ai eu le sentiment d'avoir lu une sacrée BD ! Je l'ai pas assez dit: merci à BDThèque pour ce beau cadeau ! [98]

18/12/2011 (modifier)
Par olma
Note: 5/5
L'avatar du posteur olma

Une BD absolument extraordinaire, dans tous les sens du terme, et que j'ai d'autant plus aimé que j'avais hésité à la prendre. Sans avoir lu le livre, difficile de dire la part qui revient à l'auteur (un Tolstoï qui n'est pas celui de Guerre et Paix) et celle du dessinateur. Mais quoi qu'il en soit, ce dernier utilise à merveille le lavis noir et blanc pour nous faire partager les aventures de son héros attachant en dépit (et à cause) de ses faiblesses. A certain moments, l'oeuvre évoque l'expressionnisme allemand. On est captivé par ces péripéties picaresques, dans le contexte de la Russie révolutionnaire. J'ai bien aimé également la grande tendresse avec laquelle il dépeint les personnages féminins de la fin.

18/09/2010 (modifier)