Imaginez Largo Winch transposé, romantisé et rajeuni dans le style shojo, vous aurez alors une idée assez bonne de la série Golden man.
Le graphisme est fin et élancé à la manière d'un manga shojo moderne tels que ceux de Kiriko Nananan, Moyoco Anno et Aï Yazawa, tout en étant agrémenté de décors parsemés d'étoiles ou de fleurs à la manière du studio Clamp. C'est un dessin tout à fait correct et relativement typé, qu'il est agréable de lire car il fait preuve de fluidité et de maîtrise.
Le récit prend pour base le "business international" et les gros sous, mais l'intrigue reste très légère, très simplifiée. Etre à la tête de 3% de la richesse mondiale et d'une holding toute puissante revient simplement pour le jeune héros à acheter le magazine de ses rêves à sa copine de longue date, à décider de donner 6 milliards par-ci pour des bonnes oeuvres ou 40 milliards par-là pour un placement bancaire dont il sait que c'est une arnaque mais c'est pas grave. Vue ainsi, la haute finance a l'air d'être un vrai hobby rigolo. Le gentil héros dispose en outre d'un garde du corps aux incroyables pouvoirs, tout à fait surnaturels soit dit en passant puisqu'il arrête les balles d'une main.
Les personnages sont tout à fait dans la veine shojo : le héros est un gentil faux-naïf qui a l'air de n'y rien connaître mais prend toujours les bonnes décisions, son garde du corps est le beau ténébreux mystérieux, le couple d'arnaqueurs ont en fait un complexe passé amoureux, etc...
Autrement dit, il faut vraiment aimer le style shojo pour apprécier ce manhua et il ne faut pas s'attendre à un scénario réaliste. C'est une BD pour adolescents, ou plutôt pour adolescentes.
Une fois ce constat admis, la lecture de Golden man n'est pas désagréable. Si ce n'est quelques défauts de narration mineurs par-ci par-là, le rythme est bon et les intrigues suffisamment prenantes pour que les 260 pages de chaque tome passent sans ennui.
Le premier tome actuellement disponible ne suffit pas encore à me permettre de conseiller l'achat de la série car les deux sous-histoires qui la composent sont encore un peu trop légères, mais je lirais la suite avec curiosité.
Bien aimé car le scénariste ne "joue" pas la vérité historique éventuelle ou une certaine forme de mythologie.
J'y suis même allé d'une profonde réflexion même sur l'idée de ce récit, sa genèse, sa pertinence réelle, ainsi que ses "recettes".
Le dessin ?... Duchazeau est toujours égal à lui-même : des vignettes aux tons sombres quand la situation le nécessite, ou aux tons lumineux -sans qu'ils soient "basiques"- suivant une autre situation des personnages.
La lecture de l'album peut également se faire sous un certain parallélisme : comment chasser (ou pêcher) l'inspiration ?... par la masse, en utilisant un filet, sans faire trop de discernements ? ... ou au "coup par coup" en utilisant soit un collet ou un simple fil à pêche, en ciblant ainsi l'idée ?.. une sorte de quête de l'esprit assez jubilatoire à laquelle Vehlmann répond avec une malice certaine.
Le postulat de départ ?... Lenny Valentino est le caïd local de Poison Town. Et il défie l'autorité du grand patron de la mafia de Chicago.
Et forcément, cela va donner lieu à une guerre des gangs comme le cinéma nous en a déjà tant montrées.
Mais j'ai apprécié. Il faut dire que l'album démarre sur les chapeaux de roues et que la narration ne faiblit vraiment pas jusqu'à la fin du tome.
Un travail remarquable car il est le résultat de la rencontre de trois jeunes auteurs, lesquels -d'ailleurs- disposeraient d'une quinzaine de scénarios déjà écrits.
Mais ce premier résultat, une sorte de défi déjà de réussir à se faire éditer, est à la hauteur.
La mise en page de Guillaume Poux donne une véritable dimension au textuel et à l'histoire. Il joue également sur des flash-back MAIS : alors que souvent ces derniers égarent un peu le lecteur -dont moi, forcément- ils renforcent ici la narration et permettent à la tension dramatique d'augmenter de page en page.
Un bien bel (si je peux dire) univers qui ne demande qu'à être confirmé.
Je mets une note perso de 3,5/5. Rare de ma part pour un premier opus.
J'ai découvert cette énigmatique et mystérieuse Lady S. -créée par Jean Van Hamme- alors qu'elle gravitait dans les milieux diplomatiques.
Les ficelles que le scénariste prend visiblement plaisir à utiliser dans ses diverses séries sont encore ici bien présentes. N'empêche, c'est toujours aussi efficace !...
Une bonne série, qui ne renouvelle pas le genre, et dont j'ai préféré le troisième album ; où "notre" héroïne se retrouve à Stockholm, en prise avec des adversaires qu'elle connaît bien et qui veulent s'attaquer à la cérémonie de remise des prix Nobel.
Scénarios bien construits, efficaces, bien bon graphisme réaliste. Une bonne série qui se laisse lire, mais un peu noyée -me semble-t-il- dans la production actuelle des histoires de ce genre.
Il y a beaucoup de choses qui me plaisent bien dans cette BD mais il y a hélas trop d'imperfections pour me contenter pour le moment.
Ce qui m'a séduit dès la première planche, c'est le dessin. Et pourtant, à nouveau, il n'est vraiment pas exempt de défauts. J'aime beaucoup son trait, son encrage et ses décors. Ils me rappellent d'autres dessinateurs que j'aime à savoir Sorel, Alec Severin ou Aouamri. Les couleurs sont également très bonnes tout en restant sobres.
Mais ce graphisme manque encore nettement de maturité. Les visages sont beaux le plus souvent mais ils sont figés dans leurs expressions comme si les personnages portaient des masques immuables. En outre, le dessinateur maîtrise nettement plus les portraits de face et de profil que sous des angles plus variés. Et les corps des personnages manquent également de naturel et de dynamisme.
Bref, c'est à mes yeux davantage un dessin qui a su me séduire par son charme que par sa maîtrise technique, maîtrise qui ne demande qu'à être acquise car Nicolas Duchêne fait tout de même souvent preuve de réussite dans les planches qu'il nous offre ici.
La seconde chose qui m'a bien plu dans cet album, c'est son scénario à base de thriller fantastique dans un décor de début de 20e siècle. Je suis amateur de ce genre d'histoire.
Mais le gros défaut, c'est que ce type d'histoire commence à devenir vraiment courant dans la BD ces derniers temps. Surfant sur le succès de séries comme W.E.S.T, Mille Visages et autres séries mêlant décor historique, thriller, ésotérisme, elle nous place dans un contexte devenu assez banal d'enquêteurs combattant contre une secte bourgeoise ou une entité démoniaque.
La narration pêche en outre par la confusion qu'elle amène assez vite. Les sauts de lieux et de personnages ne sont pas évidents à suivre et on s'y perd facilement si l'on n'est pas concentré. Là encore, cette BD manque un peu de maturité ou de maîtrise technique.
Je demande encore à voir car j'aime bien ce début de série et ce dessin. Mais ce premier album présente quelques défauts gênants qui me font espérer une suite d'un niveau un peu plus convaincant tant sur le plan du dessin que de l'originalité et la solidité du scénario.
Après avoir réalisé Ai non stop et avant de commencer Love Hina, Akamatsu s'est offert une petite récréation avec ce simili conte de Noël de seulement 40 pages.
Le style graphique propre à Akamatsu est aisément identifiable et très proche de l'oeuvre qu'il venait de finir, notamment au niveau du character design. Du bon, donc, à ce niveau. On retrouve d'ailleurs également le même humour et la même dose de fan service que dans Love Hina.
L'histoire est mignonne; cela se lit sans déplaisir... Mais c'est si vite fini ! Seulement 40 pages soit l'équivalent d'un malheureux chapitre... C'est finalement aussi vite lu qu'une brochure publicitaire. Il faut autant de temps pour s'installer confortablement que pour lire cette oeuvre... Certes le tarif de ce one shot est en proportion mais on aurait souhaité quelque chose de plus consistant.
Au final, sans être mauvais, ce manga n'en a pas moins un intérêt limité par sa forme. A conseiller aux fans du mangaka ou éventuellement en période de Noël, dispensable pour les autres.
Un album d'une certaine longueur -quelque 80 pages- qui ne se fait pourtant pas ressentir à sa lecture.
J'y ai suivi Paul, employé dans une entreprise pharmaceutique, dont la charge de travail lui fait délaisser sa famille et ses amis. Pourtant, Paul n'est pas ce qu'on pourrait appeler un employé "modèle". Alors qu'il va recevoir sa lettre de licenciement, une expérience ratée va changer le cours de sa vie...
Loo Hui Phang, UNE scénariste (plutôt rare en BD) m'a ici proposé une variation -empreinte de féminité- familiale autour du mythe du super-héros malgré lui ; un personnage qui va plonger dans le doute.
Cette fable, car c'en est une, est finement élaborée au niveau psychologique. Une fable, d'ailleurs, qui va prendre une véritable épaisseur graphique sous le trait puissant, dense, et surtout charbonneux de Micol. Comme l'eau et le feu. Pour un heureux mélange.
Concepts textuels et graphique intéressants.
J'aime bien...
"Hyrknoss", c'est avant tout -avis personnel en tant qu'ancien coloriste- une mise en couleur vaporeuse, des dessins plus "crayonnés" qu'au trait défini ; des dessins à l'absence d'encre.
J'ai visuellement ressenti une sorte de vraie "patine" que l'on trouvait dans les albums... d'il y a très longtemps... Un vrai plaisir...
Et ce style d'illustration générale est vraiment approprié aux histoires de Froideval, assez succulentes d'ailleurs.
L'ironie est toujours présente, et le scénariste défait très intelligemment les noeuds de ces histoires de rêves qui auraient -éventuellement- pu virer au grand guignol.
Bon textuel, bon et surprenant graphisme, ironie présente et plaisante. Du rire. Des rêves.
De bien bons moments de lecture.
Magon est une cité isolée, où l'homme survie du froid grâce à la cyberchair.
Le scénario est pas mal mais à mon goût un peu classique. Un élu tente de comprendre ce qui l'entoure, découvre les personnes qui l'entourent suite à un élément déclencheur, d'autres mondes s'ouvrent à lui avec les accompagnateurs. Meilleur pote et petite femme, ils bravent les dangers. Petit à petit on se prend au scénario, qui devient dans le tome 4 assez intéressant. Un peu ennuyeux au départ. J'espère que ça va continuer dans le même sens.
Les dessins sont très corrects, les expressions sont meilleures que les textes (c'est le point négatif à mon goût, mais c'est de mieux en mieux).
Les couleurs, très vives mais contrôlées, donnent un bon style à la série. Je viens de survoler les avis précédents et comprends l'origine de la palette dynamique (bon mariage).
Les découpages se tiennent, il n'y a pas trop de changements entre les histoires parallèles. La bd se lit sans trop de difficultés mais réserve peu de surprise à la relecture.
Le point positif est la clarté entre les personnages et les expressions (il manque pourtant un quelque chose pour que je mette franchement bien).
Je la conseille à toutes les personnes qui aiment l'action, le fantastique, le futurisme. Pour les d'jeunes plutôt, mais bon.
Rubine ?... elle démarre sa carrière dans "Hello Bédé" n° 25 du 22 Juin 1993. Elle n'y paraîtra que peu de temps, publiée directement en albums dès Octobre de la même année.
Ses vrais débuts -plus anciens- sont des plus chaotiques : imaginée dans les années 80 par Mythic, elle aurait dû être -au départ- une jeune policière travaillant à Paris, sans que son père ne sache sa profession. Sollicité au graphisme, Walthéry -accaparé par Natacha- ne sut mettre le projet en route.
Mythic remanie alors la trame de ses histoires. Rubine traverse alors l'Atlantique et devient un officier de police -d'ascendance française- dans le sud des USA. Mais le projet d'alors n'est pas accepté par l'éditeur potentiel qu'est "Le Lombard".
Nouveaux remaniement. Rubine "déménage" du côté de Chicago. Et Walthéry décide de s'y mettre, en cela aidé par Dragan de Lazare au graphisme.
La série est lancée. Et bien lancée...
Rubine ?... une rouquine flamboyante, grande, athlétique, dotée d'une grande force de caractère. Elle ne craint personne, tant ses supérieurs que les nombreux malfrats qui peuplent Chicago.
Rubine ?... c'est un excellent graphisme semi-réaliste, à la mise en page très dynamique, et au découpage des scènes qui mettent un sacré rythme aux scènes d'action.
Ce sont aussi des histoires imaginatives, bien charpentées textuellement et dotées de dialogues souvent percutants et incisifs.
C'est vrai, ça ne renouvelle pas le genre, et j'y ai même trouvé une sorte de parallélisme avec Soda. Mais je ne boude pas mon plaisir à la lecture des tomes de cette fille de choc... et de charme.
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Golden man
Imaginez Largo Winch transposé, romantisé et rajeuni dans le style shojo, vous aurez alors une idée assez bonne de la série Golden man. Le graphisme est fin et élancé à la manière d'un manga shojo moderne tels que ceux de Kiriko Nananan, Moyoco Anno et Aï Yazawa, tout en étant agrémenté de décors parsemés d'étoiles ou de fleurs à la manière du studio Clamp. C'est un dessin tout à fait correct et relativement typé, qu'il est agréable de lire car il fait preuve de fluidité et de maîtrise. Le récit prend pour base le "business international" et les gros sous, mais l'intrigue reste très légère, très simplifiée. Etre à la tête de 3% de la richesse mondiale et d'une holding toute puissante revient simplement pour le jeune héros à acheter le magazine de ses rêves à sa copine de longue date, à décider de donner 6 milliards par-ci pour des bonnes oeuvres ou 40 milliards par-là pour un placement bancaire dont il sait que c'est une arnaque mais c'est pas grave. Vue ainsi, la haute finance a l'air d'être un vrai hobby rigolo. Le gentil héros dispose en outre d'un garde du corps aux incroyables pouvoirs, tout à fait surnaturels soit dit en passant puisqu'il arrête les balles d'une main. Les personnages sont tout à fait dans la veine shojo : le héros est un gentil faux-naïf qui a l'air de n'y rien connaître mais prend toujours les bonnes décisions, son garde du corps est le beau ténébreux mystérieux, le couple d'arnaqueurs ont en fait un complexe passé amoureux, etc... Autrement dit, il faut vraiment aimer le style shojo pour apprécier ce manhua et il ne faut pas s'attendre à un scénario réaliste. C'est une BD pour adolescents, ou plutôt pour adolescentes. Une fois ce constat admis, la lecture de Golden man n'est pas désagréable. Si ce n'est quelques défauts de narration mineurs par-ci par-là, le rythme est bon et les intrigues suffisamment prenantes pour que les 260 pages de chaque tome passent sans ennui. Le premier tome actuellement disponible ne suffit pas encore à me permettre de conseiller l'achat de la série car les deux sous-histoires qui la composent sont encore un peu trop légères, mais je lirais la suite avec curiosité.
Les Cinq Conteurs de Bagdad
Bien aimé car le scénariste ne "joue" pas la vérité historique éventuelle ou une certaine forme de mythologie. J'y suis même allé d'une profonde réflexion même sur l'idée de ce récit, sa genèse, sa pertinence réelle, ainsi que ses "recettes". Le dessin ?... Duchazeau est toujours égal à lui-même : des vignettes aux tons sombres quand la situation le nécessite, ou aux tons lumineux -sans qu'ils soient "basiques"- suivant une autre situation des personnages. La lecture de l'album peut également se faire sous un certain parallélisme : comment chasser (ou pêcher) l'inspiration ?... par la masse, en utilisant un filet, sans faire trop de discernements ? ... ou au "coup par coup" en utilisant soit un collet ou un simple fil à pêche, en ciblant ainsi l'idée ?.. une sorte de quête de l'esprit assez jubilatoire à laquelle Vehlmann répond avec une malice certaine.
Lenny Valentino
Le postulat de départ ?... Lenny Valentino est le caïd local de Poison Town. Et il défie l'autorité du grand patron de la mafia de Chicago. Et forcément, cela va donner lieu à une guerre des gangs comme le cinéma nous en a déjà tant montrées. Mais j'ai apprécié. Il faut dire que l'album démarre sur les chapeaux de roues et que la narration ne faiblit vraiment pas jusqu'à la fin du tome. Un travail remarquable car il est le résultat de la rencontre de trois jeunes auteurs, lesquels -d'ailleurs- disposeraient d'une quinzaine de scénarios déjà écrits. Mais ce premier résultat, une sorte de défi déjà de réussir à se faire éditer, est à la hauteur. La mise en page de Guillaume Poux donne une véritable dimension au textuel et à l'histoire. Il joue également sur des flash-back MAIS : alors que souvent ces derniers égarent un peu le lecteur -dont moi, forcément- ils renforcent ici la narration et permettent à la tension dramatique d'augmenter de page en page. Un bien bel (si je peux dire) univers qui ne demande qu'à être confirmé. Je mets une note perso de 3,5/5. Rare de ma part pour un premier opus.
Lady S.
J'ai découvert cette énigmatique et mystérieuse Lady S. -créée par Jean Van Hamme- alors qu'elle gravitait dans les milieux diplomatiques. Les ficelles que le scénariste prend visiblement plaisir à utiliser dans ses diverses séries sont encore ici bien présentes. N'empêche, c'est toujours aussi efficace !... Une bonne série, qui ne renouvelle pas le genre, et dont j'ai préféré le troisième album ; où "notre" héroïne se retrouve à Stockholm, en prise avec des adversaires qu'elle connaît bien et qui veulent s'attaquer à la cérémonie de remise des prix Nobel. Scénarios bien construits, efficaces, bien bon graphisme réaliste. Une bonne série qui se laisse lire, mais un peu noyée -me semble-t-il- dans la production actuelle des histoires de ce genre.
Crèvecoeur
Il y a beaucoup de choses qui me plaisent bien dans cette BD mais il y a hélas trop d'imperfections pour me contenter pour le moment. Ce qui m'a séduit dès la première planche, c'est le dessin. Et pourtant, à nouveau, il n'est vraiment pas exempt de défauts. J'aime beaucoup son trait, son encrage et ses décors. Ils me rappellent d'autres dessinateurs que j'aime à savoir Sorel, Alec Severin ou Aouamri. Les couleurs sont également très bonnes tout en restant sobres. Mais ce graphisme manque encore nettement de maturité. Les visages sont beaux le plus souvent mais ils sont figés dans leurs expressions comme si les personnages portaient des masques immuables. En outre, le dessinateur maîtrise nettement plus les portraits de face et de profil que sous des angles plus variés. Et les corps des personnages manquent également de naturel et de dynamisme. Bref, c'est à mes yeux davantage un dessin qui a su me séduire par son charme que par sa maîtrise technique, maîtrise qui ne demande qu'à être acquise car Nicolas Duchêne fait tout de même souvent preuve de réussite dans les planches qu'il nous offre ici. La seconde chose qui m'a bien plu dans cet album, c'est son scénario à base de thriller fantastique dans un décor de début de 20e siècle. Je suis amateur de ce genre d'histoire. Mais le gros défaut, c'est que ce type d'histoire commence à devenir vraiment courant dans la BD ces derniers temps. Surfant sur le succès de séries comme W.E.S.T, Mille Visages et autres séries mêlant décor historique, thriller, ésotérisme, elle nous place dans un contexte devenu assez banal d'enquêteurs combattant contre une secte bourgeoise ou une entité démoniaque. La narration pêche en outre par la confusion qu'elle amène assez vite. Les sauts de lieux et de personnages ne sont pas évidents à suivre et on s'y perd facilement si l'on n'est pas concentré. Là encore, cette BD manque un peu de maturité ou de maîtrise technique. Je demande encore à voir car j'aime bien ce début de série et ce dessin. Mais ce premier album présente quelques défauts gênants qui me font espérer une suite d'un niveau un peu plus convaincant tant sur le plan du dessin que de l'originalité et la solidité du scénario.
My Santa
Après avoir réalisé Ai non stop et avant de commencer Love Hina, Akamatsu s'est offert une petite récréation avec ce simili conte de Noël de seulement 40 pages. Le style graphique propre à Akamatsu est aisément identifiable et très proche de l'oeuvre qu'il venait de finir, notamment au niveau du character design. Du bon, donc, à ce niveau. On retrouve d'ailleurs également le même humour et la même dose de fan service que dans Love Hina. L'histoire est mignonne; cela se lit sans déplaisir... Mais c'est si vite fini ! Seulement 40 pages soit l'équivalent d'un malheureux chapitre... C'est finalement aussi vite lu qu'une brochure publicitaire. Il faut autant de temps pour s'installer confortablement que pour lire cette oeuvre... Certes le tarif de ce one shot est en proportion mais on aurait souhaité quelque chose de plus consistant. Au final, sans être mauvais, ce manga n'en a pas moins un intérêt limité par sa forme. A conseiller aux fans du mangaka ou éventuellement en période de Noël, dispensable pour les autres.
Prestige de l'uniforme
Un album d'une certaine longueur -quelque 80 pages- qui ne se fait pourtant pas ressentir à sa lecture. J'y ai suivi Paul, employé dans une entreprise pharmaceutique, dont la charge de travail lui fait délaisser sa famille et ses amis. Pourtant, Paul n'est pas ce qu'on pourrait appeler un employé "modèle". Alors qu'il va recevoir sa lettre de licenciement, une expérience ratée va changer le cours de sa vie... Loo Hui Phang, UNE scénariste (plutôt rare en BD) m'a ici proposé une variation -empreinte de féminité- familiale autour du mythe du super-héros malgré lui ; un personnage qui va plonger dans le doute. Cette fable, car c'en est une, est finement élaborée au niveau psychologique. Une fable, d'ailleurs, qui va prendre une véritable épaisseur graphique sous le trait puissant, dense, et surtout charbonneux de Micol. Comme l'eau et le feu. Pour un heureux mélange. Concepts textuels et graphique intéressants.
Hyrknoss
J'aime bien... "Hyrknoss", c'est avant tout -avis personnel en tant qu'ancien coloriste- une mise en couleur vaporeuse, des dessins plus "crayonnés" qu'au trait défini ; des dessins à l'absence d'encre. J'ai visuellement ressenti une sorte de vraie "patine" que l'on trouvait dans les albums... d'il y a très longtemps... Un vrai plaisir... Et ce style d'illustration générale est vraiment approprié aux histoires de Froideval, assez succulentes d'ailleurs. L'ironie est toujours présente, et le scénariste défait très intelligemment les noeuds de ces histoires de rêves qui auraient -éventuellement- pu virer au grand guignol. Bon textuel, bon et surprenant graphisme, ironie présente et plaisante. Du rire. Des rêves. De bien bons moments de lecture.
Les Chroniques de Magon
Magon est une cité isolée, où l'homme survie du froid grâce à la cyberchair. Le scénario est pas mal mais à mon goût un peu classique. Un élu tente de comprendre ce qui l'entoure, découvre les personnes qui l'entourent suite à un élément déclencheur, d'autres mondes s'ouvrent à lui avec les accompagnateurs. Meilleur pote et petite femme, ils bravent les dangers. Petit à petit on se prend au scénario, qui devient dans le tome 4 assez intéressant. Un peu ennuyeux au départ. J'espère que ça va continuer dans le même sens. Les dessins sont très corrects, les expressions sont meilleures que les textes (c'est le point négatif à mon goût, mais c'est de mieux en mieux). Les couleurs, très vives mais contrôlées, donnent un bon style à la série. Je viens de survoler les avis précédents et comprends l'origine de la palette dynamique (bon mariage). Les découpages se tiennent, il n'y a pas trop de changements entre les histoires parallèles. La bd se lit sans trop de difficultés mais réserve peu de surprise à la relecture. Le point positif est la clarté entre les personnages et les expressions (il manque pourtant un quelque chose pour que je mette franchement bien). Je la conseille à toutes les personnes qui aiment l'action, le fantastique, le futurisme. Pour les d'jeunes plutôt, mais bon.
Rubine
Rubine ?... elle démarre sa carrière dans "Hello Bédé" n° 25 du 22 Juin 1993. Elle n'y paraîtra que peu de temps, publiée directement en albums dès Octobre de la même année. Ses vrais débuts -plus anciens- sont des plus chaotiques : imaginée dans les années 80 par Mythic, elle aurait dû être -au départ- une jeune policière travaillant à Paris, sans que son père ne sache sa profession. Sollicité au graphisme, Walthéry -accaparé par Natacha- ne sut mettre le projet en route. Mythic remanie alors la trame de ses histoires. Rubine traverse alors l'Atlantique et devient un officier de police -d'ascendance française- dans le sud des USA. Mais le projet d'alors n'est pas accepté par l'éditeur potentiel qu'est "Le Lombard". Nouveaux remaniement. Rubine "déménage" du côté de Chicago. Et Walthéry décide de s'y mettre, en cela aidé par Dragan de Lazare au graphisme. La série est lancée. Et bien lancée... Rubine ?... une rouquine flamboyante, grande, athlétique, dotée d'une grande force de caractère. Elle ne craint personne, tant ses supérieurs que les nombreux malfrats qui peuplent Chicago. Rubine ?... c'est un excellent graphisme semi-réaliste, à la mise en page très dynamique, et au découpage des scènes qui mettent un sacré rythme aux scènes d'action. Ce sont aussi des histoires imaginatives, bien charpentées textuellement et dotées de dialogues souvent percutants et incisifs. C'est vrai, ça ne renouvelle pas le genre, et j'y ai même trouvé une sorte de parallélisme avec Soda. Mais je ne boude pas mon plaisir à la lecture des tomes de cette fille de choc... et de charme.