Les derniers avis (39392 avis)

Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Le Héros
Le Héros

Si le premier volet est assez divertissant et plutôt bon enfant, le second se revèle un peu plus dramatique et parfois assez trash. Il faut dire que notre pauvre Héraclès n'est pas aidé entre un frère véritable tyran et une déesse qui a décidé sa perte à sa naissance pour d'obscures raisons. Il y a une lecture assez décalée des douze travaux dans un univers parfois déjanté. Pour autant, il y a une alchimie qui fait que cela fonctionne. C'est une lecture assez divertissante. On ne s'ennuie pas même si certaines scènes d'action peuvent apparaître comme redondantes notamment lors des douze travaux. Il est vrai que le dessin fait assez dysnéen. L'auteur david rubin a laissé libre court à son imangination pour réécrire totalement la mythologie grecque. Je dois dire que le résultat est plutôt intéressant. A découvrir comme une oeuvre revisitant le mythe d'Hercule en y apportant beaucoup de modernité.

20/10/2019 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Le Travail m'a tué
Le Travail m'a tué

Bienvenue dans le monde du travail moderne.... Le récit est semble-t-il basé sur une vraie histoire, ce qui explique pourquoi tout m'a semblé si réel même si mon travail est bien différent de celui du protagoniste. On suit donc Carlos qui commence son travail plein d'espoir et d'enthousiasme et qui au fil des années va perdre ses illusions face à une administration et un environnement de travail de plus en plus déshumanisés et qui ne pensent qu'au profit à tout prix. Il va finir par avoir trop de travail, on le laisse se débrouiller tout seul avec des logiciels qu'il ne comprend pas, on l'envoie en Roumanie où il assiste aux conditions misérables des employés...C'est une vraie charge contre les travers du monde du travail et aussi contre un sujet plus présent ces dernières années : le suicide au travail. C'est pas un spoiler, on sait dès les premières pages quel sera le funeste destin du pauvre Carlos, et les auteurs montrent bien comment une personne peut finir par commettre un geste irréparable après avoir été menée à bout par une entreprise inhumaine. Ceux qui ont aussi des problèmes au travail risquent de se reconnaître dans plusieurs situations et franchement ce n'est pas un ouvrage que je recommanderais à un dépressif. Le dessin est dans un style réaliste dynamique et expressif comme je les aime, bien loin des trucs figés et sans âme. Le texte qui termine l'album est intéressant, mais comme il ne parle que de la situation en France, du coup je suis curieux de ce qui se passe dans mon propre pays. Bref, un album à découvrir et qui pose des réflexions intéressantes sur les agissements de plusieurs entreprises sur leurs employés.

19/10/2019 (modifier)
Par Blue boy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Sourire des Marionnettes
Le Sourire des Marionnettes

Pour un premier album, ce fut véritablement un coup de maître. « Le Sourire des marionnettes » publié il y a dix ans, révélait le talent d’un auteur au style bien à lui. Par la suite, Jean Dytar confirmera que s’il devait être classé dans une catégorie, cela ne pourrait être que celle des explorateurs capables de se renouveler. On verra aussi que les ouvrages de cet ancien prof d’arts plastiques ont tous un lien avec la peinture des siècles passés. Le dernier en date, Les Tableaux de l'ombre, didactique et orienté « jeunesse », est d’ailleurs inspiré d’un souvenir d’enfance avec pour lieu d’action le musée du Louvre. Dans le cas présent, on ne peut être que subjugué devant la qualité éditoriale de l’objet. Delcourt a su parfaitement mettre en valeur le travail de Dytar, inspiré des peintures de l’art islamique de l’époque, où la perspective n’existait pas encore. L’impression à l’or, en ne se limitant pas à la couverture, vient rehausser de fort belle manière la merveilleuse combinaison de couleurs vives et chatoyantes. On est littéralement transporté vers le pays mythique des Mille et une nuits. Bien plus qu’une bande dessinée, c’est un objet d’art d’une grande finesse auquel nous avons affaire. Le récit, se référant à un chapitre de l’Histoire du monde islamique au XIe siècle, nous amène à une réflexion philosophique sur la croyance religieuse et le fanatisme, toujours aussi prégnante mille ans après… On y apprend que le dissident Hassan Ibn Sabbah serait le concepteur du fameux paradis aux 70 vierges auquel accédaient à leur mort, en guise de récompense, les assassins des ennemis du gourou chiite, un paradis à l’origine des attentats djihadistes qui de nos jours ont pour but de répandre l’enfer terrestre pour les « impies »… Si le point fort n’est certes pas le scénario, assez peu élaboré, les joutes verbales entre Hassan Ibn Sabbah et Omar Khayyâm sont passionnantes, permettant un comparatif pertinent des arguments entre deux points de vue diamétralement opposés. La tolérance contre l’obscurantisme. Mais comme toujours, les doutes du philosophe n’auront pas le dernier mot face aux certitudes du fanatique… Tout en plaidant pour la tolérance et le respect des croyances en nos temps troublés, Jean Dytar nous offre une œuvre admirable, dans tous les sens du terme, qui mérite une place de choix dans nos bibliothèques.

19/10/2019 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Neverwhere
Neverwhere

J'ai cherché cette bande dessinée pendant des années et enfin j'ai réussi à atteindre mon Graal et je ne regrette en rien tout ce temps d'attente. Étrange mais magnifique. Je n'ai pas lu le roman de Neil Gaiman mais il est certain qu'après la lecture de cette BD, ou plutôt comics je vais me procurer le roman. Avant de rentrer dans le vif du sujet juste un mot pour noter que ce roman puis ce comics traitent d'univers que j'apprécie particulièrement . Je conseille à ceux qui aiment ce type d'univers les romans suivants qui proposent des mondes dessous. Donc de Marie Brennan, "La cour d'onyx" deux tomes parus , Minuit jamais ne vienne et Gît dans les cendres. Revenons à Neverwhere. C'est pour moi comme une festival pyrotechnique, de couleurs, d'ambiances, de dessins et surtout une originalité à toute épreuve. Il fallait une histoire faisant preuve d'une grande originalité et c'est le cas avec l'auteur du roman originel lui même en charge du scénario. Sans doute que lorsque je lirais le roman j'aurais les images de la BD en tête mais en fait peu importe tant l'univers qui m'est proposé ici est riche. Tous les personnages sont fouillés même si j'aurais aimé en savoir plus sur le Marquis qui mériterait à mon sens un récit particulier. Cette BD a déjà été l'objet d'un coup de cœur bien mérité, nul doute que j'y reviendrais souvent et avec autant de plaisir.

19/10/2019 (modifier)
Par Ber
Note: 4/5
Couverture de la série Traits intimes
Traits intimes

Pour l’avoir croisé à plusieurs reprises, Joub m’a convaincu de me laisser tenter à l’occasion d’un festival. Plutôt dubitatif sur le sujet, le trait "gras" et très bien colorisé ont aiguisés ma curiosité. Le caractère léger laissé en première impression s’est rapidement effacé après la lecture des premiers portraits. Comme quoi, lutter contre ses a priori a du bon... La construction et la forme sont très intelligents. C'est un bouquin qui interroge. Dans ce rapport au corps, je m'attendais à voir davantage de scènes de personnes qui camouflent leurs complexes avec leurs vêtements, tenues excentriques. Bonne surprise donc! Le bouquin rejoint les étagères. Si je ne regrette pas du tout la lecture, la re lecture ne sera pas cependant pour tout de suite.

19/10/2019 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Zizi chauve-souris
Zizi chauve-souris

Little Suzie est une jeune fille espiègle aux cheveux roux indisciplinés qui vit seule avec sa mère célibataire et l'ombre d'un père qu'elle n'a jamais connu. Mais elle ne manque pas d'imagination pour troubler quelque peu la monotonie de son quotidien en bravant l'autorité de sa mère (trop cool) mais qui ne lui offre pas de téléphone portable (pas cool), en défiant également celle d'une maîtresse trop stricte et à s'adonnant à des jeux de garçon manqué dans la proche campagne qui lui sert d'immense terrain de jeu. Les aventures désopilantes et fantastiques commencent lors d'une rencontre inopinée avec une petite chauve-souris qui décide de s'installer dans la chevelure de Suzie (ou Zizi). L'animal est doté de paroles et ne garde pas sa langue en poche. C'est parti pour ce duo improbable qui va affronter toutes sortes de monstres nocturnes magiques.... Le pitch de l’infatigable Trondheim vous rappelle une autre série célèbre avec un petit garçon et son tigre ? Bingo et pas bingo car s'il y a effectivement quelques similitudes entre Zizi et Calvin et Hobbes par l'animal perçu uniquement par l'enfant et le modèle de strips, on s'en éloigne suffisamment pour avoir une aventure différente qui ravira les amateurs de l'humour acerbe du papa de Ralph Azham. Effectivement tout n'est pas drôle ou hilarant mais suffisamment haletant pour tenir en haleine avec une véritable construction de l'intrigue et une alternance assez loquace entre quotidien banal mais perturbé par les deux trublions et séquences diurnes emplies de fantastique et de poésie. Tout ne serait pas si agréable à la rétine sans le trait de Guillaume Bianco qui reprend ses meilleurs pinceaux pour nous offrir des illustrations du même calibre que sa propre série Billy Brouillard et les mêmes influences "timburtonesques". L'histoire s'emballe même en offrant quelques nouvelles possibilités dont celle fort intéressante pour Zizi de se transformer en jeune femme pour chaque pleine lune (et aller en discothèque par la même occasion) ou une intrigue amoureuse entre la chauve-souris et une simple souris. Il y a suffisamment de quoi se réjouir à la lecture de ces 3 tomes dont la conclusion semble assez ouverte. C'est en définitive un régal avec quelques personnages secondaires tout aussi bargeots les uns que les autres et un agréable moment à passer que vous offre ce duo de talents bien inspirés.

18/10/2019 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Angola Janga
Angola Janga

Cà et Là avait déjà publié un album de cet auteur sur le thème de l’esclavage au Brésil : Cumbe… ce dernier proposait des histoires courtes, et peut donc être vu comme un album « bonus » de la pièce de résistance que constitue « Angola Janga ». Voyez plutôt : 432 pages, glossaire détaillé de 4 pages, mini reportage en fin d’album proposant des textes, des cartes, une chronologie des évènements, une bibliographie de deux pages… Il s’agit vraiment d’un reportage détaillé, presque d’une thèse sur le sujet. Et le sujet est passionnant : l’esclavage au Brésil au 17ème siècle, et le fait que de nombreux esclaves s’étaient échappés et regroupés dans la jungle et avaient formé une sorte de royaume improvisé… avec une population de 30 000 habitants à un moment donné ! Vous imaginez bien que les colons des plantations ne voyaient pas ça d’un bon œil, et de nombreuses vagues d’attaques sanglantes ont finalement eu raison de ce rêve… au prix d’horreurs inimaginables, parfaitement retranscrites dans cet album. 432 pages, c’est long, mais pas aussi long qu’on pourrait le croire… il y a de nombreuses planches contemplatives et muettes, et l’ensemble est structuré en courts chapitres assez faciles à « digérer ». Je note quand même des petits soucis de narration qui rendent la lecture inutilement éprouvante : des enchainements pas très clairs, des scènes d’action souvent confuses, des sauts temporels sans aucun repère graphique, et de nombreux termes « techniques » nécessitant des aller-retours un peu pénibles entre l’histoire et le glossaire en fin d’album. La mise en image est donc mitigée : les planches sont belles, le noir et blanc est vraiment élégant… mais je note les petits soucis de lisibilité et clarté suscités. Une lecture pas forcément « facile », mais je suis content d’en être venu à bout. J’ai trouvé le dernier chapitre très beau, et rempli de symbolisme. J’ai appris beaucoup de choses sur cette période assez peu connue de l’Histoire de l’esclavage (même si l’auteur explique dans la postface qu’il y a une importante part de fiction, les faits rapportés officiellement étant maigres, et servant donc plutôt de pistes, d’indices). Un album remarquable.

18/10/2019 (modifier)
Couverture de la série Zaï Zaï Zaï Zaï
Zaï Zaï Zaï Zaï

« Zaï Zaï Zaï Zaï », c’est une page et demi de relative normalité avant de sombrer dans un flot jouissif de situations cocasses et absurdes. Fabcaro, auteur et anti-héros de cette histoire, fait tranquillement ses courses au supermarché. Au moment de passer à la caisse, il réalise qu’il a oublié sa carte de fidélité (ooouuuh le fourbe !)… il échappe de peu au vigile et parvient à fuir. S’engage alors une traque policière et médiatique pour le retrouver, l’arrêter et le condamner. La société observe la course-poursuite et chacun y va de son commentaire ou de son jugement. Cette chasse à l’homme débute plus ou moins comme ça : - Fais pas le con, lâche ce poireau… - Écoutez, je suis pas un bandit, je l’ai ma carte… - Du calme, pose ce poireau et tout se passera bien… - C’est juste qu’elle est dans mon autre pantalon… - Mais oui, du calme, pose ce poireau… Ne m’oblige pas à faire une roulade arrière… - Ne m’approchez pas ! - Attention il s’enfuit ! Roselyne, prévenez la direction… Il ne pourra pas aller bien loin… Symptomatique du ton général de « Zaï Zaï Zaï Zaï », ce type de dialogue m’éclate totalement ! C'est tellement con, mais si bon ! Quand on prend cet album dans les mains, sa sobriété ne présage pas du tout de son contenu. Après quelques pages, il serait même permis de se demander où l’auteur veut en venir, à tout le moins de se sentir désarçonné. Mais plus les pages défilent, plus le contenu et la force du scénario se révèlent. Avec ce one shot, Fabcaro ne se contente pas d'enchaîner des blagues absurdes. Il raconte surtout la traque d’un homme et le traitement de cet événement par les forces de l’ordre, les médias et l’opinion publique. Quel sens de l’observation ! La critique sociale est acerbe et tombe toujours juste. À chaque page, on sourit, on rit même. Le dessin constitue, malgré son côté austère, l’un des points forts de l’album et donne à l’ensemble un côté pince-sans-rire original et efficace. Le fait que les personnages soient peu détaillés permet de s’identifier et/ou de mieux relier ce que nous avons sous les yeux à sa propre vie/expérience. « Zaï Zaï Zaï Zaï » est certainement la meilleure bande dessinée d’humour absurde que j’aie pu lire. À découvrir et faire découvrir absolument ! Note réelle : 4.25/5

18/10/2019 (modifier)
Par Ber
Note: 5/5
Couverture de la série Les Passagers du vent
Les Passagers du vent

Incontournable. Indispensable. Immanquable. Le premier cycle date des années 80 mais n’a pas pris une ride. La méticulosité de l’auteur l’a préservé des ravages des modes. Bourgeon nous raconte une histoire dans un décor finement planté et nous embarque avec son Isa à travers les océans découvrir les terres nouvelles et les horreurs dont les Hommes sont capables. Plus contemplatif, le second cycle était attendu au tournant. Ben, il tient largement la dragée haute au premier. Les décors de bayou et de plantations fourmillent de détails. Les traits des visages se sont affinés. Là encore, comment ne pas se laisser porter par Zabo et Isa dans cette Louisiane en guerre? Le troisième cycle me laisse plus circonspect. L’atmosphère du Montmartre de la Commune est parfaitement représentée. Bourgeon a construit, après recherches sur plans et photos d’époque une maquette du quartier pour s’assurer de la cohérence de ses décors. C’est très beau mais d’une telle précision et relève d’une telle exigence de fidélité que ça finit par manquer d’âme à mon goût. Espérons que, dans le second tome, le personnage de Klervi prenne un peu d’ampleur. Au-delà des immenses qualités du dessin, ce sont peut-être ces héroïnes en avance sur leur temps qui donnent un côté indémodable à cette BD.

17/10/2019 (modifier)
Par LuluZifer
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Luminary
Luminary

En 1977, à deux endroits différents aux États-Unis se produisent des faits étranges et inexplicables. C'est une période de canicule assez intense et ces deux évènements vont peut-être changer la face du monde. Ce Luminary tome 1, c'est quand même un grand coup de soleil dans ta face ! Aussi bien du côté graphique, que du côté du scénario. Et c'est un beau duo que forment Luc Brunschwig et Stéphane Perger pour cet album marquant. Nous lirons l'album comme si nous étions en train de construire un puzzle puisque l'intrigue sera complètement exponentielle. Le récit s'articulera autour de 5 chapitres, composés chacun d'une vingtaine de pages, entrecoupés de différentes époques ce qui donnera du rythme à notre lecture. Ces changements d'époque seront bien mis en valeur, puisque Stéphane Perger adaptera sa mise en couleur et ses tons lumineux passeront en bichromie. Nous suivrons donc nos trois protagonistes principaux, souvent mis à mal, et nous redouterons pour eux la suite de leurs aventures car niveau émotion forte, nous serons servis. Puisque dans ce récit, tout feu tout flamme, Luc Brunschwing y mêle différents ingrédients assez pimentés comme de secrètes expériences gouvernementales, du racisme latent et délétère, du désir de vengeance, mais aussi une bonne dose de sentiments nobles et émouvants. C'est également une bel hommage au personnage Photonik, créé par Ciro Tota et publié dans le magazine Mustang, un super-héros français qui a marqué beaucoup de monde à l'époque de sa publication. Du coup, nous n'avons pas du tout le temps de nous ennuyer ! C'est très beau, lumineux (^^), la coloration est DINGUE, et l'histoire complètement captivante. Puis j'ai vraiment apprécié le format de l'album, un genre de comics prestige cartonné ! TOP ! Et bien évidemment, j'attends la suite avec impatience.

17/10/2019 (modifier)