Angola Janga (Angola Janga, uma historia de Palmares)

Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)

Pendant près de cent ans, il y eu en plein Brésil un royaume africain indépendant, le plus étendu de tous les quilombos, qui rassembla jusqu’à 30 000 habitant(e)s.


1643 - 1788 : Au temps de Versailles et des Lumières Auteurs brésiliens Brésil Cà et Là Esclavage Gros albums

Angola Janga, c’est "la petite Angola" ou, comme il est écrit dans les livres d’histoire, Palmares. Pendant près de cent ans, il y eu en plein Brésil un royaume africain indépendant, le plus étendu de tous les quilombos, qui rassembla jusqu’à 30 000 habitant(e)s. Macaco, la capitale d’Angola Janga, aurait eu une population équivalente à celle des plus grandes villes brésiliennes de l’époque. Créé à la fin du XVIe siècle dans l’état du Pernambouc autour de petits villages d’esclaves marrons, Angola Janga a longtemps résisté aux attaques des Hollandais puis à celles des forces coloniales portugaises. Cible de la haine des colons, c’était aussi un symbole de liberté pour les esclaves jusqu’à sa destruction en 1695. Son plus grand roi, Zumbi, est devenu une véritable légende et a inspiré la création du jour de la conscience et de la résistance afro-brésilienne (consciência negra). Pendant onze ans, Marcelo D’Salete, auteur de Cumbe, a mené des recherches pour pouvoir raconter l’histoire de cette rébellion, une référence majeure de la lutte contre l’oppression et le racisme au Brésil. Le résultat est un grand roman historique, le portrait d’un moment décisif de l’histoire de ce pays et une épopée qui dévoile l’incroyable résistance de ces hommes et femmes insoumis(e)s.

Scénario
Dessin
Traduction
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 19 Avril 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Angola Janga © Cà et Là 2018
Les notes
Note: 3.5/5
(3.5/5 pour 2 avis)
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18/10/2019 | Alix
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L'avatar du posteur Noirdésir

Le sujet est très intéressant. Je le connais un peu par les écrits du grand poète surréaliste Benjamin Péret (« La commune du Palmares »). En tout cas l’auteur s’est documenté. Il parle d’une douzaine d’années de recherche, et ça se sent (et le dossier final, avec carte, imposante bibliographie – majoritairement en Portugais, confirme la somme de travail nécessaire pour raconter cette histoire). Du coup, je me demande si un documentaire n’aurait pas été plus efficace. Non pas que cet album imposant (plus de 400 pages !) soit illisible, mais il manque parfois de fluidité. J’ai plusieurs fois eu du mal à reconnaitre les personnages, et les nombreux changements de lieux et « d’époque » m’ont à plusieurs reprises gêné, ça n’était pas toujours très clair. De la même façon – comme on peut le faire pour un documentaire ou un livre « scientifique/historique » - je pense qu’il aurait sans doute mieux valu mettre les explications sur les nombreux termes techniques (noms de lieux, dieux, mots portugais ou angolais) en bas de page, pour faciliter la lecture (les astérisques renvoient vers un lexique en fin de volume – bien fait au demeurant). Bon, ces réserves mises à part, c’est un album à lire, le sujet est très intéressant et, par-delà l’aspect aventure, brasse pas mal de thèmes : l’esclavage, la « construction de la société brésilienne (le racisme est encore une donnée importante et découle de ces « premières années – l’album se concentre sur la deuxième moitié du XVIIème siècle). Et bien sûr le marronnage, la constitution de villes, voire d’États par des esclaves en fuite (les quilombos ou mocambos) – et la répression sauvage dont ils furent victimes. Un album dense et riche, dont la lecture est recommandée, même si la forme aurait selon moi pu être plus efficace autrement. Note réelle 3,5/5.

29/03/2023 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Alix

Cà et Là avait déjà publié un album de cet auteur sur le thème de l’esclavage au Brésil : Cumbe… ce dernier proposait des histoires courtes, et peut donc être vu comme un album « bonus » de la pièce de résistance que constitue « Angola Janga ». Voyez plutôt : 432 pages, glossaire détaillé de 4 pages, mini reportage en fin d’album proposant des textes, des cartes, une chronologie des évènements, une bibliographie de deux pages… Il s’agit vraiment d’un reportage détaillé, presque d’une thèse sur le sujet. Et le sujet est passionnant : l’esclavage au Brésil au 17ème siècle, et le fait que de nombreux esclaves s’étaient échappés et regroupés dans la jungle et avaient formé une sorte de royaume improvisé… avec une population de 30 000 habitants à un moment donné ! Vous imaginez bien que les colons des plantations ne voyaient pas ça d’un bon œil, et de nombreuses vagues d’attaques sanglantes ont finalement eu raison de ce rêve… au prix d’horreurs inimaginables, parfaitement retranscrites dans cet album. 432 pages, c’est long, mais pas aussi long qu’on pourrait le croire… il y a de nombreuses planches contemplatives et muettes, et l’ensemble est structuré en courts chapitres assez faciles à « digérer ». Je note quand même des petits soucis de narration qui rendent la lecture inutilement éprouvante : des enchainements pas très clairs, des scènes d’action souvent confuses, des sauts temporels sans aucun repère graphique, et de nombreux termes « techniques » nécessitant des aller-retours un peu pénibles entre l’histoire et le glossaire en fin d’album. La mise en image est donc mitigée : les planches sont belles, le noir et blanc est vraiment élégant… mais je note les petits soucis de lisibilité et clarté suscités. Une lecture pas forcément « facile », mais je suis content d’en être venu à bout. J’ai trouvé le dernier chapitre très beau, et rempli de symbolisme. J’ai appris beaucoup de choses sur cette période assez peu connue de l’Histoire de l’esclavage (même si l’auteur explique dans la postface qu’il y a une importante part de fiction, les faits rapportés officiellement étant maigres, et servant donc plutôt de pistes, d’indices). Un album remarquable.

18/10/2019 (modifier)