Nouvelle incursion dans l’univers horrifique du maître de Providence pour le Japonais Gou Tanabe, et ce n’est pas la dernière puisqu’il y aurait déjà 7 ou 8 mangas déjà publiés au pays du soleil levant. C’est toujours aussi bon, voire même meilleur que Les Montagnes Hallucinées qui m’avait semblé un peu long développé sur 2 tomes. Ici nous avons plus ou moins les mêmes thématiques du voyage dans le temps et des grandes civilisations mortes extra-terrestres, dans un format plus concis, mieux abouti aussi ; Dans l’abîme du Temps est un des chefs d’œuvre de Lovecraft, son testament, sa dernière nouvelle qui peut très bien se lire comme une suite aux Montagnes car on y retrouve le professeur Dyers, le survivant de l’expédition en Antarctique.
Je reste convaincu par le travail de Tanabe en tant que dessinateur : c’est propre, bien cadré, bien encré, spectaculaire parfois. Cela se parcourt comme un vrai « roman graphique ». Bon il y a toujours ce problème de visages figés mais je ne pense pas qu’il corrigera le tir… c’est son style quoi.
Une merveille d’adaptation.
Pour la seconde fois, après l’excellent Charly 9, Richard Guérineau adapte un roman de Jean Teulé, qui décidément semble inspirer les auteurs de BD. Logique me direz-vous, quand on sait que celui-ci a fait ses premières armes en dessinant notamment pour l’Echo des savanes. Avec « Entrez dans la danse », Guérineau parvient une nouvelle fois à nous rendre proche un chapitre de l’histoire de France, ici très méconnu, à l’aide de son trait semi-réaliste très vivant, qui du coup convient parfaitement à la thématique traitée : la danse. La particularité du fait divers narré ici réside dans son extrême rareté et dans le fait que personne n’a jamais pu fournir d’explication satisfaisante. Folie collective ? Virus ? Mauvaise conjonction des astres ? Conséquence de la famine qui sévissait à l’époque ? Les suppositions allaient bon train chez les médecins et les ecclésiastiques… Quoi qu’il en soit, la « danse de Saint-Guy » qui s’était emparée soudainement des Strasbourgeois a démontré comment une pratique aussi anodine qu’un simple déhanchement, certes collectif et prolongé, réussit à mettre aux abois les autorités, révélant tout ce qu’elle pouvait avoir de subversif. A l’époque, la ville alsacienne était évidemment sous le carcan de l’Eglise catholique. Celle-ci jugea avec sévérité le comportement des habitants, qui pourtant ne semblaient aucunement conscients de leurs actes. Comme saisis par une transe mystérieuse, ils se contentaient de danser comme si le monde autour d’eux n’existait plus.
L’originalité de l’ouvrage tient plus dans la retranscription graphique que dans la narration en elle-même (celle-ci n’étant in fine qu’un compte-rendu chronologique de ce drôle de fait divers, si terrible soit-il), et pour cela, Richard Guérineau nous a déjà montré toute la créativité dont il était capable. La description de ces danseurs et danseuses qui semblent n’être que les pantins inoffensifs totalement sous le contrôle d’une puissance occulte, ramenés au rang de zombies désarticulés, donnent lieu à de longues scènes silencieuses à la fois comiques et saisissantes, que Rabelais, contemporain de l’époque où se déroule l’action, n’aurait pas reniées. Comme il sait très bien le faire, Guérineau joue beaucoup d’un point de vue visuel sur le décalage temporel avec quelques allusions furtives à notre époque, qui par exemple voient la place de la cathédrale strasbourgeoise se transformer en rave party échevelée et torride. A travers cette histoire vraie, l’auteur dénonce à sa manière l’initiative meurtrière et sanglante des autorités catholiques pour mettre fin à ces paillardises « impures »… Hasard du calendrier ou non, Strasbourg se convertit quelques années après la tragédie au protestantisme…
C’est donc avec un certain plaisir que l’on se laisse entraîner dans cette danse macabre phénoménale, dont les causes mystérieuses auront été emportées dans l’au-delà avec ses victimes, en raison de la bêtise religieuse la plus barbare. Avec ce nouvel opus, l’auteur du "Chant des Stryges" semble avoir pris goût au récit historique, un genre qui lui réussit plutôt bien.
C’est une réflexion que je me fais souvent à son propos : Jodorowsky a toujours su (ou alors toujours eu la chance de) s’entourer de très bons dessinateurs. Et cette série ne déroge pas à la règle, puisqu’il coopère ici avec Boucq (ce qui se reproduira plusieurs fois).
Le dessin de Boucq donc est vraiment bon, parfait pour mettre en image l’univers délirant issu de l’imagination fertile de Jodo. Seule la colorisation, un peu terne et datée, me laisse un peu sur ma faim. Mais pour le reste, c’est du tout bon.
L’histoire concoctée par Jodo lui permet de laisser libre court à son imagination donc, en créant une société totalitaire, mêlant archaïsmes et modernité (remarque valable pour les idées comme pour les objets). Évidemment des rebelles, et évidemment, un grain de sable, en la personnalité de Face de Lune, sorte de simple d’esprit béat aux pouvoirs immenses, qui traverse le danger avec la même innocuité que le font les balles dans son corps.
Univers de fange, grandiloquent et parfois grotesque (voir les délires verbeux et paranoïaques du dictateur, et les froids calculs de sa mère, voir les orgies dans le grand bordel, etc.). Un univers où la folie se donne parfois des airs poétiques (comme la cathédrale qui renaît de ses ruines par exemple), même au milieu de décors qui ne s’y prêtent pas facilement.
Bien sûr, on est chez Jodo, et donc on ne peut échapper à une bonne dose de religieux, de mysticisme (même si c’est le plus souvent pour en prendre le contre-pied, dans une critique jouant sur un grotesque blasphématoire).
Ici, si les sortes de cardinaux qui dirigent la police sont bien présents, et si Face de Lune ou d’autres personnages peuvent avoir un côté christique, messianique, cela reste longtemps contenu, et ne dépasse pas certaines limites, qui souvent rendent indigestes les séries du maître. Lorsque cet aspect domine trop, c’est clairement moins intéressant.
Mais globalement, c’est une série originale et captivante, qui mérite un coup d’œil.
Note réelle 3,5/5.
Il est vrai que Louca n'est généralement pas mon type de bd. Cependant, il peut y avoir de bonnes surprises lorsqu'on sort un peu de ses sentiers battus pour explorer autre chose.
Louca est une bd rafraîchissante et qui donne de la joie et de la bonne humeur. Il est vrai que ce garçon est très rigolo surtout dans ses situations de maladresse que cela soit dans son entourage proche ou avec ses camarades de classe ou autre professeur.
Il est question également d'effort et de travail afin de se surpasser dans un sport. Ce type de moralité me convient parfaitement. Par ailleurs, c'est assez bien dessiné et cela reste hilarant au fil des tomes avec une histoire tout de même assez prenante.
Agréable et très sympa pour résumer en deux mots.
"Sumato" est un album unique. L'histoire est rocambolesque, très particulière, un peu tirée par les cheveux. Mais qu'est ce que c'est mignon.
Tous les personnages dépeints par Dillies sont attachants et intéressants. Ils sont tous construits intelligemment et aucun ne l'est de façon simpliste. Les 4 personnages principaux (Sumato, Herbie, Sally et Sonny) ont plusieurs traits de caractère, ce ne sont pas des personnages unilatéraux. Juste des gens normaux, à qui il peut parfois arriver d'agir de manière impulsive, ou de faire des erreurs. Tout cela les rend très attachants. L'histoire en elle-même, bien qu'elle n'appelle pas à énormément de développement, est très agréable à suivre. Sumato, le héros, tombe follement amoureux de Sally, et part pour un festival de jazz avec Herbie, son ami de toujours, dans l'espoir de la revoir. Sally, quant à elle, semble perdue dans son rôle de chanteuse modèle et dépassée par tous les évènements, menés par son compagnon Sonny Wolf Williamson (en hommage à Sonny Bill Williamson II, dont une chanson est d'ailleurs chantée par les deux compères). Le destin va pousser irrésistiblement Sumato et Sally l'un vers l'autre, alors même qu'ils ne s'étaient vu qu'une fois. Rien d'incroyable dans ce scénario, mais c'est tout ce qui se passe dans le récit qui nous tient en haleine, toutes les péripéties auxquelles sont confrontés les héros. Il y a également pas mal d'humour, on sourit assez fréquemment tout au long de la lecture.
"Sumato", c'est une ambiance, un univers spécifique dans lequel on se laisse glisser avec plaisir. Le dessin y est pour beaucoup. Il est rond, un peu ambiance cartoon. Bref, ce dessin fait se sentir bien. Il est très agréable à l'oeil, et si j'ai trouvé les personnages très attachants, c'est aussi grâce à leur graphisme. Dillies arrive parfaitement à nous faire rentrer dans son univers, et ça me donne envie de lire d'autres de ses albums, en espérant retrouver la même poésie.
Encore une étrangeté du duo Kerascoët et du sieur Vehlmann. Personnellement je suis assez preneur de ce genre d'univers à la limite de la folie, où l'inconscient se révèle et dit des choses de notre rapport au monde et aux autres. Ici il n'est pas question de cercle de l'enfer mais plutôt d'une longue descente strate par strate jusqu'aux tréfonds de l'âme de certains des personnages. Il y a de tout dans cette histoire, de la naïveté, du rêve enfantin, des considérations philosophico-religieuses, la notion de passage à l'âge adulte pour l'héroïne dans une scène presque furtive sur laquelle il a d'ailleurs fallu que je revienne tant je n'en croyais pas mes yeux, où oui celle-ci s'accouple avec un satanien.
Avec ces auteurs ce n'est pas tant au graphisme qu'il faut s'attacher mais plutôt à une ambiance particulière née sans doute de ce style de dessin justement et évidemment au propos. Cela me rappelle dans un tout autre genre ce que peut produire un Tony Sandoval. Créatures ou personnages un peu évanescents empreints d'une fausse naïveté à la limite d'un petit côté pervers.
Afin de râler un peu, il me manque pour être pleinement satisfait un aspect plus violent, plus dur que j'avais ressenti en lisant le fabuleux Jolies ténèbres. Après la lecture de cette intégrale empruntée en médiathèque j'aurais presque envie d'en faire l'acquisition tant j'ai apprécié.
Univers ! est à l'origine un webcomic conçu en même temps que The private eye de Marcos Martin dont Albert Monteys partage les origines barcelonnaises.
Il s'agit de différentes histoires interconnectées dans un monde futuriste qui rappellera à beaucoup la série télévisée avant-gardiste "Love, Death + Robots" dont les thèmes sont similaires : le côté anthologie d'une part, le regard amer du futur en prisme de notre société actuelle d'autre part.
Il ne faut pas se fier au trait coloré vif qui offre un contraste saisissant avec la teneur des propos : le monde proposé est froid, complexe et pas si humaniste que prévu. Univers ! propose 5 histoires parlant de voyage dans le temps pour des fins mercantiles, substituts d'amants robotisés pour âmes sœurs éplorées, conquêtes spatiales proches des odyssées de Stanley Kubrick...
La chute est souvent associée à de l'humour noir avec un semblant de réflexion et quelques retournements de situation originaux. Il faut dire que l'univers déployé est souvent crédible pour de la SF : ici les morts reviennent sous forme de bandes magnétiques et continuent leur rôle de "vivant", les androïdes sont dotés d'une intelligence qui ne tient plus de l'artifice et on répare les membres cassés par des techniques nouvelles ou des pièces mécaniques. La cinquième histoire est peut-être la plus poignante avec une expérience temporelle qui aurait mal tourné et provoque un décalage horaire entre l'épouse malade et son mari. Inutile d'en dire davantage, c'est suffisamment malin, émouvant et innovant pour susciter une attention toute particulière.
Bien sur, toutes les histoires ne se valent pas mais l’interconnexion des histoires encourage à la relecture de l'ensemble comme l'avaient si bien réussi les auteurs de Lucy Loyd's nigthmare, oeuvre unique et hautement sous-estimée.
Albert Monteys réussit donc brillamment une oeuvre personnelle offrant une fois de plus un regard pessimiste sur les nouvelles technologies dans un monde pas si utopique que cela. J'ose espérer qu'il continuera de développer cet univers à travers de nouveaux tomes à venir.
Après le choc visuel procuré par son adaptation des Montagnes hallucinées, Gou Tanabe creuse le sillon des adaptations des textes les plus connus d'Howard Phillips Lovecraft. Cette fois-ci il s'attaque à Dans l'abîme du temps, l'un de ses textes les plus aboutis.
Encore une fois, un sacré challenge relevé haut la main... A la lecture du texte original, je me faisais une certaine idée du peuple Yith, et je dois avouer que visiblement l'auteur japonais et moi avions la même. Il faut dire que HPL passait beaucoup de temps à décrire ce qui pourtant était indescriptible, innommable, selon ses propres termes. Ce que propose Tanabe, en plus de I.N.J. Culbard, qui avait déjà adapté ce roman de Lovecraft il y a quelques années, c'est son trait réaliste, parfois trop, qui plonge le lecteur ou la lectrice dans les abysses de l'imagination malade du reclus de Providence. Champion des ambiances en noir et blanc, il réussit à installer le doute chez le spectateur/la spectatrice, qui doit se frotter les yeux pour être sûr(e) d'avoir vu ce qu'il/elle a vu...
Une ambiance qui alterne scènes descriptives et contemplatives, avec des personnages qui semblent perdus dans les enjeux cosmiques qu'ils découvrent au fil de leur exploration...
C'est vraiment réussi.
Voilà une série qui regroupe des albums assez différents, dans le ton adopté en particulier, et que j’avise donc album par album.
T1 : Sigmund Freud ; un temps de chien 3 étoiles
Larcenet inaugurait cette série avec une histoire assez loufoque, voyant Sigmund Freud aller aux Etats-Unis pour y psychanalyser des cow-boys, accompagné d’un assistant assez « space », Igor, croisant un chien évadé de prison et à la recherche d’une âme !, etc.
Entre bons mots et errance improbable jusqu’au pays Hopi, Larcenet nous conte une histoire sans queue ni tête, mais que j’ai bien aimée. Amusante sans être délirante, elle se révèle agréable à lire.
T2 : Van Gogh, La ligne de front 4 étoiles
Voilà clairement un album très représentatif de Larcenet, de son travail et de son évolution. En effet, tous les genres y sont représentés, même si ceux qui ne connaissent que ses albums potaches de franche déconne publiés par Fluide Glacial vont être étonnés.
Si le début – et quelques cases, sont humoristiques, cela bascule rapidement dans le sordide (mâtiné parfois de fantastique), dès lors que Van Gogh arrive vers la ligne de front. Larcenet dénonce ici l’horreur de la guerre, expose son antimilitarisme (dans un style moins asphyxiant que dans Presque), tout en glissant quelques touches d’histoire de l’art (avec des anachronismes : Van Gogh vivant en 1914 !, un officiel parlant de surréalisme en 1918 !, mais on s’en fout !).
Clairement un album jouant sur plusieurs registres, et très recommandable.
T3 : Attila le fléau de Dieu 3 étoiles
Attila et sa horde ont enfin conquis le monde (en finissant par la Beauce !). Que faire ensuite ?
Larcenet nous présente ici un Attila dépressif, revenu de tout et sans but à atteindre, qui renvoie ses guerriers et erre ensuite tout l’album, en se posant des questions sur le sens de sa vie, sur la mort, l’intérêt d’être immortel, etc.
Si l’humour est bien sûr présent par petites touches au début, il s’efface peu à peu pour laisser flotter une gravité qui détonne un peu dans la production de Larcenet. C’est un album intéressant, mais sans plus je trouve. Probablement celui qui m’a le moins accroché de la série, même s’il possède de réelles qualités.
T4 : La légende de Robin des bois 4 étoiles
Un album excellent (voir mon avis sur cet album, référencé ici à part).
T5 : Crevaisons 4 étoiles
Etrange album, dans lequel j’ai mis un peu de temps à entrer, mais que j’ai finalement bien aimé.
Tout se passe dans un quasi huis-clos – dans un cimetière, lui-même entouré à perte de vue de cimetières ! Le gardien (qui écoute en boucle et à fond des disques punks – petit clin d’œil de Larcenet à sa période « musicien punk » je suppose !), abandonné de tous et de tout, rencontre le soldat inconnu, sorti de sa tombe.
Il ne se passe pas grand-chose en fait. Mais pourtant, Larcenet parvient à rendre intéressants les dialogues entre ces deux locataires de la maison des morts. Quelques petites pointes d’humour, un peu de noirceur et de cynisme, une vision au vitriol de la société et de l’absurdité de la guerre, mais aussi une vision vivifiante de la vie malgré tout, voilà ce qui traverse cet album plutôt sympa.
Un bon one-shot.
Le récit est simple et efficace: un scientifique spécialisé dans les animaux légendaires va partir en expédition pour essayer de prouver l'existence de l'un d'eux après avoir reçu une lettre. J'ai trouvé que la lecture était un peu contemplative vu que le principal intérêt est de suivre l'excursion de deux aventuriers, leurs pensées, leurs rencontres, etc. Il n'y a pas beaucoup d'actions. J'ai bien aimé comment l'auteur met en parallèle la recherche du monstre et les terribles événements de l'époque. Pourquoi chercher un monstre légendaire alors qu'il y a des vrais monstres sous notre nez ? Au final, le scénario est un peu léger, mais je l'ai tout de même trouvé prenant et l'auteur apporte des réflexions intéressantes.
Le dessin est vraiment très beau à regarder. Un excellent noir et blanc.
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Dans l'abîme du temps (Tanabe)
Nouvelle incursion dans l’univers horrifique du maître de Providence pour le Japonais Gou Tanabe, et ce n’est pas la dernière puisqu’il y aurait déjà 7 ou 8 mangas déjà publiés au pays du soleil levant. C’est toujours aussi bon, voire même meilleur que Les Montagnes Hallucinées qui m’avait semblé un peu long développé sur 2 tomes. Ici nous avons plus ou moins les mêmes thématiques du voyage dans le temps et des grandes civilisations mortes extra-terrestres, dans un format plus concis, mieux abouti aussi ; Dans l’abîme du Temps est un des chefs d’œuvre de Lovecraft, son testament, sa dernière nouvelle qui peut très bien se lire comme une suite aux Montagnes car on y retrouve le professeur Dyers, le survivant de l’expédition en Antarctique. Je reste convaincu par le travail de Tanabe en tant que dessinateur : c’est propre, bien cadré, bien encré, spectaculaire parfois. Cela se parcourt comme un vrai « roman graphique ». Bon il y a toujours ce problème de visages figés mais je ne pense pas qu’il corrigera le tir… c’est son style quoi. Une merveille d’adaptation.
Entrez dans la danse
Pour la seconde fois, après l’excellent Charly 9, Richard Guérineau adapte un roman de Jean Teulé, qui décidément semble inspirer les auteurs de BD. Logique me direz-vous, quand on sait que celui-ci a fait ses premières armes en dessinant notamment pour l’Echo des savanes. Avec « Entrez dans la danse », Guérineau parvient une nouvelle fois à nous rendre proche un chapitre de l’histoire de France, ici très méconnu, à l’aide de son trait semi-réaliste très vivant, qui du coup convient parfaitement à la thématique traitée : la danse. La particularité du fait divers narré ici réside dans son extrême rareté et dans le fait que personne n’a jamais pu fournir d’explication satisfaisante. Folie collective ? Virus ? Mauvaise conjonction des astres ? Conséquence de la famine qui sévissait à l’époque ? Les suppositions allaient bon train chez les médecins et les ecclésiastiques… Quoi qu’il en soit, la « danse de Saint-Guy » qui s’était emparée soudainement des Strasbourgeois a démontré comment une pratique aussi anodine qu’un simple déhanchement, certes collectif et prolongé, réussit à mettre aux abois les autorités, révélant tout ce qu’elle pouvait avoir de subversif. A l’époque, la ville alsacienne était évidemment sous le carcan de l’Eglise catholique. Celle-ci jugea avec sévérité le comportement des habitants, qui pourtant ne semblaient aucunement conscients de leurs actes. Comme saisis par une transe mystérieuse, ils se contentaient de danser comme si le monde autour d’eux n’existait plus. L’originalité de l’ouvrage tient plus dans la retranscription graphique que dans la narration en elle-même (celle-ci n’étant in fine qu’un compte-rendu chronologique de ce drôle de fait divers, si terrible soit-il), et pour cela, Richard Guérineau nous a déjà montré toute la créativité dont il était capable. La description de ces danseurs et danseuses qui semblent n’être que les pantins inoffensifs totalement sous le contrôle d’une puissance occulte, ramenés au rang de zombies désarticulés, donnent lieu à de longues scènes silencieuses à la fois comiques et saisissantes, que Rabelais, contemporain de l’époque où se déroule l’action, n’aurait pas reniées. Comme il sait très bien le faire, Guérineau joue beaucoup d’un point de vue visuel sur le décalage temporel avec quelques allusions furtives à notre époque, qui par exemple voient la place de la cathédrale strasbourgeoise se transformer en rave party échevelée et torride. A travers cette histoire vraie, l’auteur dénonce à sa manière l’initiative meurtrière et sanglante des autorités catholiques pour mettre fin à ces paillardises « impures »… Hasard du calendrier ou non, Strasbourg se convertit quelques années après la tragédie au protestantisme… C’est donc avec un certain plaisir que l’on se laisse entraîner dans cette danse macabre phénoménale, dont les causes mystérieuses auront été emportées dans l’au-delà avec ses victimes, en raison de la bêtise religieuse la plus barbare. Avec ce nouvel opus, l’auteur du "Chant des Stryges" semble avoir pris goût au récit historique, un genre qui lui réussit plutôt bien.
Face de Lune
C’est une réflexion que je me fais souvent à son propos : Jodorowsky a toujours su (ou alors toujours eu la chance de) s’entourer de très bons dessinateurs. Et cette série ne déroge pas à la règle, puisqu’il coopère ici avec Boucq (ce qui se reproduira plusieurs fois). Le dessin de Boucq donc est vraiment bon, parfait pour mettre en image l’univers délirant issu de l’imagination fertile de Jodo. Seule la colorisation, un peu terne et datée, me laisse un peu sur ma faim. Mais pour le reste, c’est du tout bon. L’histoire concoctée par Jodo lui permet de laisser libre court à son imagination donc, en créant une société totalitaire, mêlant archaïsmes et modernité (remarque valable pour les idées comme pour les objets). Évidemment des rebelles, et évidemment, un grain de sable, en la personnalité de Face de Lune, sorte de simple d’esprit béat aux pouvoirs immenses, qui traverse le danger avec la même innocuité que le font les balles dans son corps. Univers de fange, grandiloquent et parfois grotesque (voir les délires verbeux et paranoïaques du dictateur, et les froids calculs de sa mère, voir les orgies dans le grand bordel, etc.). Un univers où la folie se donne parfois des airs poétiques (comme la cathédrale qui renaît de ses ruines par exemple), même au milieu de décors qui ne s’y prêtent pas facilement. Bien sûr, on est chez Jodo, et donc on ne peut échapper à une bonne dose de religieux, de mysticisme (même si c’est le plus souvent pour en prendre le contre-pied, dans une critique jouant sur un grotesque blasphématoire). Ici, si les sortes de cardinaux qui dirigent la police sont bien présents, et si Face de Lune ou d’autres personnages peuvent avoir un côté christique, messianique, cela reste longtemps contenu, et ne dépasse pas certaines limites, qui souvent rendent indigestes les séries du maître. Lorsque cet aspect domine trop, c’est clairement moins intéressant. Mais globalement, c’est une série originale et captivante, qui mérite un coup d’œil. Note réelle 3,5/5.
Louca
Il est vrai que Louca n'est généralement pas mon type de bd. Cependant, il peut y avoir de bonnes surprises lorsqu'on sort un peu de ses sentiers battus pour explorer autre chose. Louca est une bd rafraîchissante et qui donne de la joie et de la bonne humeur. Il est vrai que ce garçon est très rigolo surtout dans ses situations de maladresse que cela soit dans son entourage proche ou avec ses camarades de classe ou autre professeur. Il est question également d'effort et de travail afin de se surpasser dans un sport. Ce type de moralité me convient parfaitement. Par ailleurs, c'est assez bien dessiné et cela reste hilarant au fil des tomes avec une histoire tout de même assez prenante. Agréable et très sympa pour résumer en deux mots.
Sumato
"Sumato" est un album unique. L'histoire est rocambolesque, très particulière, un peu tirée par les cheveux. Mais qu'est ce que c'est mignon. Tous les personnages dépeints par Dillies sont attachants et intéressants. Ils sont tous construits intelligemment et aucun ne l'est de façon simpliste. Les 4 personnages principaux (Sumato, Herbie, Sally et Sonny) ont plusieurs traits de caractère, ce ne sont pas des personnages unilatéraux. Juste des gens normaux, à qui il peut parfois arriver d'agir de manière impulsive, ou de faire des erreurs. Tout cela les rend très attachants. L'histoire en elle-même, bien qu'elle n'appelle pas à énormément de développement, est très agréable à suivre. Sumato, le héros, tombe follement amoureux de Sally, et part pour un festival de jazz avec Herbie, son ami de toujours, dans l'espoir de la revoir. Sally, quant à elle, semble perdue dans son rôle de chanteuse modèle et dépassée par tous les évènements, menés par son compagnon Sonny Wolf Williamson (en hommage à Sonny Bill Williamson II, dont une chanson est d'ailleurs chantée par les deux compères). Le destin va pousser irrésistiblement Sumato et Sally l'un vers l'autre, alors même qu'ils ne s'étaient vu qu'une fois. Rien d'incroyable dans ce scénario, mais c'est tout ce qui se passe dans le récit qui nous tient en haleine, toutes les péripéties auxquelles sont confrontés les héros. Il y a également pas mal d'humour, on sourit assez fréquemment tout au long de la lecture. "Sumato", c'est une ambiance, un univers spécifique dans lequel on se laisse glisser avec plaisir. Le dessin y est pour beaucoup. Il est rond, un peu ambiance cartoon. Bref, ce dessin fait se sentir bien. Il est très agréable à l'oeil, et si j'ai trouvé les personnages très attachants, c'est aussi grâce à leur graphisme. Dillies arrive parfaitement à nous faire rentrer dans son univers, et ça me donne envie de lire d'autres de ses albums, en espérant retrouver la même poésie.
Satanie (Voyage en Satanie)
Encore une étrangeté du duo Kerascoët et du sieur Vehlmann. Personnellement je suis assez preneur de ce genre d'univers à la limite de la folie, où l'inconscient se révèle et dit des choses de notre rapport au monde et aux autres. Ici il n'est pas question de cercle de l'enfer mais plutôt d'une longue descente strate par strate jusqu'aux tréfonds de l'âme de certains des personnages. Il y a de tout dans cette histoire, de la naïveté, du rêve enfantin, des considérations philosophico-religieuses, la notion de passage à l'âge adulte pour l'héroïne dans une scène presque furtive sur laquelle il a d'ailleurs fallu que je revienne tant je n'en croyais pas mes yeux, où oui celle-ci s'accouple avec un satanien. Avec ces auteurs ce n'est pas tant au graphisme qu'il faut s'attacher mais plutôt à une ambiance particulière née sans doute de ce style de dessin justement et évidemment au propos. Cela me rappelle dans un tout autre genre ce que peut produire un Tony Sandoval. Créatures ou personnages un peu évanescents empreints d'une fausse naïveté à la limite d'un petit côté pervers. Afin de râler un peu, il me manque pour être pleinement satisfait un aspect plus violent, plus dur que j'avais ressenti en lisant le fabuleux Jolies ténèbres. Après la lecture de cette intégrale empruntée en médiathèque j'aurais presque envie d'en faire l'acquisition tant j'ai apprécié.
Univers !
Univers ! est à l'origine un webcomic conçu en même temps que The private eye de Marcos Martin dont Albert Monteys partage les origines barcelonnaises. Il s'agit de différentes histoires interconnectées dans un monde futuriste qui rappellera à beaucoup la série télévisée avant-gardiste "Love, Death + Robots" dont les thèmes sont similaires : le côté anthologie d'une part, le regard amer du futur en prisme de notre société actuelle d'autre part. Il ne faut pas se fier au trait coloré vif qui offre un contraste saisissant avec la teneur des propos : le monde proposé est froid, complexe et pas si humaniste que prévu. Univers ! propose 5 histoires parlant de voyage dans le temps pour des fins mercantiles, substituts d'amants robotisés pour âmes sœurs éplorées, conquêtes spatiales proches des odyssées de Stanley Kubrick... La chute est souvent associée à de l'humour noir avec un semblant de réflexion et quelques retournements de situation originaux. Il faut dire que l'univers déployé est souvent crédible pour de la SF : ici les morts reviennent sous forme de bandes magnétiques et continuent leur rôle de "vivant", les androïdes sont dotés d'une intelligence qui ne tient plus de l'artifice et on répare les membres cassés par des techniques nouvelles ou des pièces mécaniques. La cinquième histoire est peut-être la plus poignante avec une expérience temporelle qui aurait mal tourné et provoque un décalage horaire entre l'épouse malade et son mari. Inutile d'en dire davantage, c'est suffisamment malin, émouvant et innovant pour susciter une attention toute particulière. Bien sur, toutes les histoires ne se valent pas mais l’interconnexion des histoires encourage à la relecture de l'ensemble comme l'avaient si bien réussi les auteurs de Lucy Loyd's nigthmare, oeuvre unique et hautement sous-estimée. Albert Monteys réussit donc brillamment une oeuvre personnelle offrant une fois de plus un regard pessimiste sur les nouvelles technologies dans un monde pas si utopique que cela. J'ose espérer qu'il continuera de développer cet univers à travers de nouveaux tomes à venir.
Dans l'abîme du temps (Tanabe)
Après le choc visuel procuré par son adaptation des Montagnes hallucinées, Gou Tanabe creuse le sillon des adaptations des textes les plus connus d'Howard Phillips Lovecraft. Cette fois-ci il s'attaque à Dans l'abîme du temps, l'un de ses textes les plus aboutis. Encore une fois, un sacré challenge relevé haut la main... A la lecture du texte original, je me faisais une certaine idée du peuple Yith, et je dois avouer que visiblement l'auteur japonais et moi avions la même. Il faut dire que HPL passait beaucoup de temps à décrire ce qui pourtant était indescriptible, innommable, selon ses propres termes. Ce que propose Tanabe, en plus de I.N.J. Culbard, qui avait déjà adapté ce roman de Lovecraft il y a quelques années, c'est son trait réaliste, parfois trop, qui plonge le lecteur ou la lectrice dans les abysses de l'imagination malade du reclus de Providence. Champion des ambiances en noir et blanc, il réussit à installer le doute chez le spectateur/la spectatrice, qui doit se frotter les yeux pour être sûr(e) d'avoir vu ce qu'il/elle a vu... Une ambiance qui alterne scènes descriptives et contemplatives, avec des personnages qui semblent perdus dans les enjeux cosmiques qu'ils découvrent au fil de leur exploration... C'est vraiment réussi.
Une aventure rocambolesque de...
Voilà une série qui regroupe des albums assez différents, dans le ton adopté en particulier, et que j’avise donc album par album. T1 : Sigmund Freud ; un temps de chien 3 étoiles Larcenet inaugurait cette série avec une histoire assez loufoque, voyant Sigmund Freud aller aux Etats-Unis pour y psychanalyser des cow-boys, accompagné d’un assistant assez « space », Igor, croisant un chien évadé de prison et à la recherche d’une âme !, etc. Entre bons mots et errance improbable jusqu’au pays Hopi, Larcenet nous conte une histoire sans queue ni tête, mais que j’ai bien aimée. Amusante sans être délirante, elle se révèle agréable à lire. T2 : Van Gogh, La ligne de front 4 étoiles Voilà clairement un album très représentatif de Larcenet, de son travail et de son évolution. En effet, tous les genres y sont représentés, même si ceux qui ne connaissent que ses albums potaches de franche déconne publiés par Fluide Glacial vont être étonnés. Si le début – et quelques cases, sont humoristiques, cela bascule rapidement dans le sordide (mâtiné parfois de fantastique), dès lors que Van Gogh arrive vers la ligne de front. Larcenet dénonce ici l’horreur de la guerre, expose son antimilitarisme (dans un style moins asphyxiant que dans Presque), tout en glissant quelques touches d’histoire de l’art (avec des anachronismes : Van Gogh vivant en 1914 !, un officiel parlant de surréalisme en 1918 !, mais on s’en fout !). Clairement un album jouant sur plusieurs registres, et très recommandable. T3 : Attila le fléau de Dieu 3 étoiles Attila et sa horde ont enfin conquis le monde (en finissant par la Beauce !). Que faire ensuite ? Larcenet nous présente ici un Attila dépressif, revenu de tout et sans but à atteindre, qui renvoie ses guerriers et erre ensuite tout l’album, en se posant des questions sur le sens de sa vie, sur la mort, l’intérêt d’être immortel, etc. Si l’humour est bien sûr présent par petites touches au début, il s’efface peu à peu pour laisser flotter une gravité qui détonne un peu dans la production de Larcenet. C’est un album intéressant, mais sans plus je trouve. Probablement celui qui m’a le moins accroché de la série, même s’il possède de réelles qualités. T4 : La légende de Robin des bois 4 étoiles Un album excellent (voir mon avis sur cet album, référencé ici à part). T5 : Crevaisons 4 étoiles Etrange album, dans lequel j’ai mis un peu de temps à entrer, mais que j’ai finalement bien aimé. Tout se passe dans un quasi huis-clos – dans un cimetière, lui-même entouré à perte de vue de cimetières ! Le gardien (qui écoute en boucle et à fond des disques punks – petit clin d’œil de Larcenet à sa période « musicien punk » je suppose !), abandonné de tous et de tout, rencontre le soldat inconnu, sorti de sa tombe. Il ne se passe pas grand-chose en fait. Mais pourtant, Larcenet parvient à rendre intéressants les dialogues entre ces deux locataires de la maison des morts. Quelques petites pointes d’humour, un peu de noirceur et de cynisme, une vision au vitriol de la société et de l’absurdité de la guerre, mais aussi une vision vivifiante de la vie malgré tout, voilà ce qui traverse cet album plutôt sympa.
A la recherche du monstre
Un bon one-shot. Le récit est simple et efficace: un scientifique spécialisé dans les animaux légendaires va partir en expédition pour essayer de prouver l'existence de l'un d'eux après avoir reçu une lettre. J'ai trouvé que la lecture était un peu contemplative vu que le principal intérêt est de suivre l'excursion de deux aventuriers, leurs pensées, leurs rencontres, etc. Il n'y a pas beaucoup d'actions. J'ai bien aimé comment l'auteur met en parallèle la recherche du monstre et les terribles événements de l'époque. Pourquoi chercher un monstre légendaire alors qu'il y a des vrais monstres sous notre nez ? Au final, le scénario est un peu léger, mais je l'ai tout de même trouvé prenant et l'auteur apporte des réflexions intéressantes. Le dessin est vraiment très beau à regarder. Un excellent noir et blanc.