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Par LuluZifer
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Château des Animaux
Le Château des Animaux

Que de coups de cœur depuis ce début de rentrée scolaire ^^ ! Euh ! Enfin bref je me comprends. Le ‘Château des animaux’ tome 1 par Xavier Dorison et Félix Delep, c'est 72 pages en format franco/belge de pur bonheur et avec une couverture magnifique. Une longue lecture délicieuse, raffinée, captivante et j'en passe. Tout d'abord, cette nouvelle série chez Casterman, est inspirée du roman de Orwell, La Ferme des animaux. Un roman court, intense et grinçant. Que j'ai lu il y a longtemps. Ça m'a donné envie de le relire. Il parle savamment de la rébellion des animaux contre l'homme, car ce dernier ne produit rien à part faire bosser les animaux et les égorger à la fin, et cela se déroule dans une petite ferme. C'est drôle et très caustique. Mais revenons à nos moutons (ahahaha), et parlons de ce tome 1 qui est totalement merveilleux. Il a tout d’abord été publié en format Gazette, en trois parties, comme cela avait été le cas pour la série Le Château des étoiles chez Rue de Sèvres ou comme l'avait fait également Delcourt pour le volume 8 des Les Passagers du vent de Bourgeon. C'est sympa comme procédé mais on a envie quand même d'acheter ensuite la bd finale. Je n'en ai encore pas vu passer de ces jolies Gazettes et, malheureusement, je bave d'en acquérir les 3 premières parties. Bref ! Du coup, Casterman a publié également une version prestige en N&B, qui a l'air assez luxueuse. Je m'égare encore. J'ai donc mis plus d'une semaine à lire ce petit bijou aux dessins subtils et bien marrants, mais parfois avec un zeste de cruauté tout animale. Le récit transposé par Xavier Dorison est vraiment excellent. Il s’approprie l’histoire de Orwell avec brio et bien évidemment Félix Delep le met en images de manière experte. C’est tellement mignon de voir tous ces animaux souffrir et se rebeller ! Oui et tellement émouvant de voir leurs expressions si bien réalisées. Malgré moi certains passages m'ont fait penser à certains Disney comme les Aristochats ou même les 101 Dalmatiens en parcourant ces 66 planches sublimes. Ça m’a vraiment beaucoup plu. Et C’est une très intelligente adaptation du récit de Orwell. Que dire de plus ? J’ai trop hâte de lire la suite. La 4ème Gazette, qui entame le début du tome 2, est déjà annoncée sur le site de Casterman, mais elle ne sortira que fin janvier 2020. Et je me dis que le tome 2 de l’album du coup va sortir dans pas mal de temps mais c’est normal, laissons travailler les artistes tranquillement.

15/10/2019 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Les Filles de Salem
Les Filles de Salem

Quelle horreur. Je suis ressorti de ma lecture écœuré. Et en colère… quel gâchis de vies devant tant de bêtise humaine… on se rassure, on se dit que les mœurs ont évolué, qu’on n’est plus capable de ça… et puis on regarde autour de soi, l’actualité ou l’histoire récente, et on se dit que nos libertés sont finalement bien fragiles. L’adaptation de Thomas Gilbert de l’épisode tristement célèbre du procès des sorcières de Salem est exemplaire… la narration est fluide, j’ai avalé l’album d’une traite malgré les 200 pages. La mise en image est superbe, avec cette représentation judicieuse de l’hystérie collective et hallucinatoire qui a déclenché cet engrenage terrible. J’adore aussi la représentation de la nature, des paysages forestiers, c’est vraiment magnifique, et propose un contraste déroutant avec l’horreur ambiante. Un album marquant, et un rappel essentiel du mal que peuvent causer l’intolérance et de l’obscurantisme.

15/10/2019 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5
Couverture de la série Le Singe de Hartlepool
Le Singe de Hartlepool

La légende du Singe de Hartlepool est tout d'abord une légende anglo-saxonne. C'est depuis 2013 une très chouette bd emballée par le prolifique Lupano et mise en images par le trait vivace de Jérémie Moreau. En capturant un singe échoué après le naufrage d'un croiseur français et habillé en uniforme impérial époque Bonaparte, les habitants du petit village britannique de Hartlepool pensent avoir mis la main sur un envahisseur français. C'est à partir de cette crasse ignorance que tous les notables vont faire preuve d'une bêtise assez hallucinante. Racisme latent, peur de l'étranger.... Si le message est assez clair et finalement bien glauque, Lupano détricote cette "légende urbaine" pour nous offrir une farce réjouissante dont il a le secret. Menée tambour battant, l'intrigue virevolte d'un abruti notable vers un autre. Seuls quelques enfants et un docteur de passage vont faire preuve d'un peu plus de détachement sur une affaire qui prendra un tournant définitif dans les ultimes pages... Jérémie Moreau nous livre un dessin dynamique tout en rondeurs et aux teintes aquarelle. C'est également le point fort de ce récit. Faire d'un drame "historique" une comédie sans omettre le message universel et toujours d'actualité : l'espèce humaine est bien la plus stupide ayant foulé ces terres, qu'elle soit française, anglaise ou tout simplement de n'importe quelle autre nationalité. Belle leçon distillée par la plus belle des manières.

14/10/2019 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Tempête au haras
Tempête au haras

Je ne sais pas pourquoi mais j'aime beaucoup le dessinateur Jérémie Moreau qui m'a beaucoup séduit sur des séries comme Max Winson ou encore Le Singe de Hartlepool. Il me semble que ce présent titre a été sélectionné à Angoulême dans le prix jeunesse même s'il n'a pas remporté la récompense. Il préfigurait déjà tout le talent de ce dessinateur devenu auteur complet. Nous avons droit à une histoire assez intelligente et assez sensible d'un petit garçon qui est élevé au milieu de chevaux et qui a eu un grave accident le rendant paralysé des jambes. Cependant, à force de volonté, il finira par vaincre malgré son handicap. J'aime beaucoup ce type de bd qui élève vers le haut (la volonté de dépassement) même si la réalité n'est jamais aussi belle. Bref, un récit qui donne une belle leçon de courage.

14/10/2019 (modifier)
Couverture de la série Corps sonores
Corps sonores

J’ai du mal à considérer ce recueil de courts récits autrement que comme un véritable one-shot. En effet, Julie Maroh a construit cet album avec une véritable volonté de continuité et même si l’on ne retrouve qu’exceptionnellement les mêmes protagonistes d’une histoire à l’autre, toutes ces courtes nouvelles forment un seul et long récit qui nous montre la relation amoureuse à différents stades. Et outre le fait de nous montrer les différents stades de la relation amoureuse (depuis la rencontre jusqu’au deuil), Julie Maroh s’attelle à nous présenter de nombreux et variés modèles de relations amoureuses ainsi que de nombreux et (un peu moins) variés physiques de personnes amoureuses (je dis un peu moins car étrangement, l’obésité masculine n’a pas droit à l’amour au travers de ces pourtant nombreux profils… Oui c’est de la chicanerie mais à partir du moment où l’auteure mentionne sa volonté d’offrir un panel le plus large possible, cette omission sans doute involontaire (inconsciente ?) m’a étonné). Je mets un instant de côté cette volonté de montrer une large diversité de types de relations pour parler de l’état d’esprit de ces récits. Et bien, ceux-ci m’ont beaucoup fait penser aux œuvres de Vanyda. On y retrouve le même naturel dans les dialogues, la même légèreté et parfois un petit côté fleur bleue mélancolique à l’eau de rose qui risque d’en irriter certains. Toutes les histoires ne sont pas du même tonneau, certaines sont anecdotiques, d’autres marquent plus mais dans l’ensemble j’ai passé un agréable moment de lecture. L'emploi de quelques mots québécois donne un petit côté exotique qui a aussi joué dans mon appréciation d'ensemble. Et pour en revenir au fait que Julie Maroh a volontairement multiplié les formes de couples, voire trios amoureux. Et bien je ne peux que louer l’initiative ! Ce livre montre que l’amour peut prendre des formes diverses, que chaque relation est unique et se construit en fonction des partenaires, qu’à partir du moment où chacun des partenaires est désirant il n’y a rien de mal, rien de ‘contre nature’. La démonstration est parfois manichéenne mais je préfère de loin cette démarche à la démarche inverse. Une démarche qui nous montre toujours le même modèle de couple, imposant de manière inconsciente ce modèle comme normal et cataloguant ainsi les autres comme des modèles ‘anormaux’. Donc voilà, j’ai trouvé les intentions des plus louables, les histoires dans l’ensemble agréables, le dessin plutôt plaisant même si pas toujours très précis et la structure bien pensée. Du coup, ben, c’est franchement bien à mes yeux !! (Et n’en déplaise à la bibliothèque dans laquelle j’ai emprunté cet album, j’ai placé celui-ci sur bdtheque en ‘tout public’. A mes yeux, deux hommes nus allongés dans le même lit ou deux femmes pratiquant un cunnilingus ne sont pas des images à bannir du regard d’un jeune lecteur… surtout quand celui-ci peut sans soucis visionner les pornos les plus rétrogrades sur internet, s’abreuver de la violence la plus primaire au travers de la première série américaine venue ou admirer les massacres humains les plus sordides au journal télévisé).

14/10/2019 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Astérix
Astérix

Oui, évidemment, "Astérix" est LA référence BD francophone d'humour et d'aventures (avec De Cape et de Crocs, désormais). Autant les tous premiers albums ont plutôt mal vieilli ("Astérix le Gaulois", "La Serpe d'Or"...) et les derniers avec Uderzo seul aux commandes baissent franchement de qualité, autant la plupart des autres se lisent et se relisent avec délectation et bonne humeur, et ce à tout âge. Il y a tellement de bons mots, de références devenus cultes, d'humour potache et sans âge... Ces dizaines d'albums là trouvent leur place dans n'importe quelle bdthèque ! Et puis viennent les tous derniers albums d'Uderzo, et là, ça tombe de ce piédestal géant sur lequel Astérix était monté. Quel dommage d’entacher une série qui avait tout pour être parfaite... Le tome 33 a été pour beaucoup et pour moi le symbole de la déchéance de la série. Sincèrement, je préfère occulter cet album de la série quand je pense à Astérix. Ce sont ces tous premiers albums ainsi que les tous derniers d'Uderzo qui me font éviter la note maximale sur cette série, mais de nos jours, qui ne sait pas qu'Astérix est un monument de la BD ? Et après Uderzo, Conrad et Ferri ont repris le flambeau. Ce sont deux auteurs que j'aime beaucoup pour leurs oeuvres d'avant Astérix. Les albums qu'ils ont produits pour cette série là maintenant sont... sympathiques. Le dessin est très bien, très proche de celui d'Uderzo, suffisamment pour ne pas se sentir dépaysé ou dérangé pour les plus puristes. Les scénarios sont divertissants... mais pas hilarants. Disons qu'alors que les albums de Goscinny et Uderzo étaient des indispensables à mes yeux, ces nouveaux là sont juste d'agréables lectures faisant vivre un peu plus longtemps le souvenir de nos gaulois préférés, mais je n'ai plus du tout d'appréhension à l'idée de ne pas avoir lu l'un ou l'autre des tomes les plus récents.

17/10/2003 (MAJ le 14/10/2019) (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Freaks' Squeele - Funérailles
Freaks' Squeele - Funérailles

Mais que s'est-il donc passé ? Avant de mettre cet avis en ligne, j'ai relu celui que j'avais posté sur la série mère il y a maintenant un petit bout de temps (2015). A l'époque je trouvais le dessin de Florent Maudoux pas mal mais sans plus. Quant au scénario de la série mère et bien il me semblait un brin ados à mon goût. J'ai franchi le pas et me suis attaqué à l'achat et à la lecture de "Funérailles" suite à un feuilletage rapide en médiathèque. Ben mon colon! Au départ je me suis dit c'est pas le même gars qui dessine, ben si, alors que s'est-il passé ? Est -ce du à l'emballage ? A ces cases sur fond noir ? Cette tranche magnifique, noire elle aussi qui est du meilleur effet dans un rayonnage ? Sans doute un peu de tout cela, quoiqu'il en soit je crois que l'auteur a acquis une sorte de maturité graphique pourrait on dire. Il est vrai également que ce "Funérailles" évolue dans un univers plus que sombre, un univers d'Heroic-Fantasy, alors forcément j'imagine que l'on ne dessine pas pareil quand l'ambiance, l'atmosphère change du tout au tout. Tout y est, ce récit évoque pour moi par certains aspects le monde d'Elric, il est tout en décadence, en violence, il possède aussi un petit côté steampunk pas désagréable avec ces cyclopes relayeurs de l'information et bien d'autres choses encore. Personnellement je suis très fan de ces univers plus que sombres mêlant habilement plusieurs genres, j'ai adoré ces premiers tomes à tel point que dans un délire un peu masochiste je n'ai à ce jour acheté et lu que les quatre premiers tomes me réservant pour lire le cinquième. On trouve dans cette série des considérations plus adultes, j'aime beaucoup cette idée de "tri" à la naissance. Une lecture dense de même que son intrigue mais qui ne perd jamais son lecteur, le dosage des différents éléments qui composent de la bonne Fantasy sont tous présents et savamment dosés. Plus cette série avance plus j'ai envie de hausser ma note.

13/10/2019 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Changing Ways
Changing Ways

Ah que oui, mille fois oui. Voilà une série dont le premier tome est extrêmement prometteur. Je dirais que c'est le type de BD exigeante au même titre que d'autres qui me viennent à l'esprit , tel ce que peux produire un C. Burns. L'histoire en elle même n'est pas si complexe que l'on pourrait le croire. La famille Barrots décide de s'installer à Grey Oaks dans l'espoir d'y vivre une vie tranquille. Les rumeurs d'une infection qui touche les animaux inquiètent le père de famille. Quand la contagion fait apparaitre d'étranges stigmates sur les insectes et bientôt les humains il décide de mettre sa femme enceinte et sa fille à l'abri, d'autant plus qu'un voisin vient de se tirer une balle dans la tête. Le père de famille s'enfuit et débute alors une nuit de terreur. Visuellement le travail de Justin Randall évoque sans conteste celui de Ben Templesmith avec des ambiances à la limite du flou qui génèrent une atmosphère angoissante à souhait. Usant de photos, cet effet ne nuit en rien à la lecture mais renforce plutôt le réalisme du récit. En ce qui concerne le scénario rien que de très classique, bled paumé au fin fond du désert australien, une infection qui transforme les gens en monstres et héros survitaminé qui tente de sauver les siens. Le découpage est habile et arrive à ménager un suspense tout au long du récit. Les différents stigmates qui marquent la population sont originaux à mes yeux. Les personnages infectés se découvrent des "pouvoirs" qui au final sont plus nuisibles que bénéfiques, bref l'on ne s'ennuie jamais. Pour ma part je suis preneur de ce genre de récit, en inconditionnel de Ben Templesmith il ne pouvait en être autrement, j'irai avec bonheur voir la suite de ce triptyque annoncé. Amateurs d'ambiances angoissantes, voire un peu glauques n'hésitez pas.

13/10/2019 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Stray Bullets (Balles Perdues)
Stray Bullets (Balles Perdues)

Je découvre moi l'amateur de policier/thriller cette grosse intégrale éditée par Delcourt et que je ne connaissais pas. Ben mes aïeux voila du lourd. Bienvenue au pays des losers paumés et autres ratés de la vie. Entre combines foireuses, petit dealers minables et tranches de vie de "L'american way of life" nous sommes bien loin de "America great again", n'en déplaise au blond en charge actuellement. Personnages ou lieux récurrents font de ce gros pavé une sorte de monument, un instantané d'aspects de la vie aux États-Unis, cette construction chorale n'est pas sans me rappeler le fabuleux Criminal de Brubaker et Phillips. Le noir et blanc est chiadé, le trait est abrupt mais sait garder une certaine rondeur le tout au service d'intrigues bougrement bien ficelées qui une fois la lecture entamée ne vous lâchent plus. Essentielle pour tous les amateurs du genre nul doute que j'irais jeter plus qu'un œil à l'autre intégrale "On the road again"

13/10/2019 (modifier)
Par sloane
Note: 4/5
Couverture de la série Texaco
Texaco

Une lecture qui laisse sans voix. Soutenu par environ 30 000 paysans équatoriens l'avocat Pablo Fajardo se bat depuis vingt-cinq ans pour obtenir de Texaco réparation des dommages subis. Je n'ai que peu de choses à dire sur cette BD tant la colère et l'envie de meurtre sont violentes si ce n'est faites tourner cette BD, ne nous occupons pas du dessin, c'est ici le fond plus que la forme qui compte. Une BD essentielle.

12/10/2019 (modifier)