Corps sonores

Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)

À travers vingt et une nouvelles de bande dessinée, sur 300 pages, l’auteure retrace les différentes étapes d’une relation amoureuse : les premiers flirts, les rendez-vous manqués, la vie sous le même toit, la rupture... Interrogeant les émotions, convoquant les sens, elle décrit les parcours de personnages criants de vérité. Loin des supposées « normes » de genre et des stéréotypes physiques ou raciaux, leurs corps, dans leur diversité, sont les nôtres. Avec eux, nous partageons l’excitation, les doutes, la tristesse, la joie, la honte, la colère. Comme eux, nous aimons.


La BD au féminin Québec

À Montréal, comme partout ailleurs, les couples se font et se défont. Les individus s’attirent, se repoussent, dans une perpétuelle valse des corps. Dans cette même ville s’entrecroisent des destins à la fois différents et semblables, liés par ce sentiment indescriptible : l’amour. Cette inconnue à laquelle même la science ne peut donner d’explication, ce concept qui nourrit l’imaginaire des artistes depuis toujours, est au cœur du nouveau roman graphique de Julie Maroh. Corps sonores est un ouvrage à la fois universel et résolument contemporain dans ce qu’il donne à voir de la réalité humaine.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 04 Janvier 2017
Statut histoire Histoires courtes 1 tome paru

Couverture de la série Corps sonores © Glénat 2017
Les notes
Note: 3.67/5
(3.67/5 pour 3 avis)
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14/10/2019 | Mac Arthur
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Par gruizzli
Note: 4/5
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Étonnante lecture qui me fait dire, une fois finie, que j'ai beaucoup aimé quand même. Malgré quelques défauts qui m'ont sauté aux yeux, notamment sur le dessin qui a parfois des traits que je trouve trop bruts, je suis resté sur une impression globale très positive et qui m'a franchement plu. Je ne saurais dire exactement pourquoi, mais j'ai trouvé que cette idée de portraits de couples, de rencontres, de séparation, d'amours et de tendresse, de sexe et de relations juste et surtout touchante. Les relations brossées sont crédibles et même souvent profondes alors que chaque histoire dépasse rarement la dizaine de pages. Contrairement à d'autres BD que j'ai lues récemment, là j'y crois aux histoires qu'on me raconte ! J'y crois parce qu'elles sont justes dans la forme et le fond, exprimant nombre de façons d'aimer. On a les couples, en séparation, en formation, en crises, en consolidation, en routine. C'est des rencontres qui n'avancent pas, qui avancent, qui s'arrêtent. C'est des ruptures douloureuses, normales, sincères. Des retrouvailles, des moments revécus. J'ai eu plus d'une fois une sensation de tendresse envers les personnages, mais aussi des regards émus sur la façon dont chacun vit la situation. Je connaissais Julie Maroh pour son fameux Le Bleu est une couleur chaude mais je trouve que cet album n'a pas à rougir de la comparaison. C'est très juste, dans le ton et la forme, avec une sincérité qui pointe à travers les histoires. Quels que soient l'âge, la taille, le genre, le passé, on peut tous se retrouver à un moment dans une histoire. L'auteur glisse volontairement des personnages aux genres et sexualités moins conformes à la norme hétéro, et pour ma part ça m'a plu. Notamment parce que je n'ai jamais eu l'impression que ça me mettait sur la touche mais aussi parce que j'ai eu très vite tendance à m'en foutre de l'étiquette de tout un chacun et juste apprécier ce qui faisait le sel de chaque relation. Et à ce niveau là, les personnages suffisent, indifféremment de ce qu'ils sont. Donc oui, c'est pas forcément quelque chose qui plaira à tout le monde mais pour ma part je trouve ça sincère, plaisant et franchement beau par moments. Une BD singulière, que je recommande.

22/09/2023 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
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Après lecture de cette BD j'ai longtemps hésité entre le "pas mal" et le "bof sans plus". J'ai emprunté cet album suite à la chronique dithyrambique de Mac Arthur. Au final j'ai n'ai personnellement pas vu de continuité entre les récits sauf bien sur à dire qu'il s'agit de récits amoureux. Quand à leurs diversités je ne trouve pas que cela soit si flagrant. Beaucoup de ces récits tournent autour d'amour homosexuels, lesbiens ou transgenre. Ce n'est bien sur pas un reproche mais entre l’image classique du couple hétéro basique et ce qui nous est conté ici il y a à mon avis une marge. Je n'ai au final pas l'impression que ces histoires soient le reflet de situations si ordinaires, l'auteure nous fait évoluer dans des milieux bien particuliers. Pourquoi par exemple avoir pris si peu d'exemples des affres de le vie amoureuse entre un homme et une femme, si ma mémoire est bonne il y a une ou deux nouvelles concernant ce type de situations. J'ai l'air de faire mon grincheux, adepte d'une norme peut être dépassé, pour autant certains de ces récits sont frappant d'originalité alors qu'ils décrivent des choses de la vie ordinaire. La nouvelle concernant le deuil en est un excellent exemple. Le style de dessin de Julie Maroh n'est pas celui que je préfère mais il ne me dérange pas non plus. Une BD surement à emprunter qui éclaire sur un type de relations amoureuses et oui il est possible de le mettre entre toutes les mains.

19/10/2019 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

J’ai du mal à considérer ce recueil de courts récits autrement que comme un véritable one-shot. En effet, Julie Maroh a construit cet album avec une véritable volonté de continuité et même si l’on ne retrouve qu’exceptionnellement les mêmes protagonistes d’une histoire à l’autre, toutes ces courtes nouvelles forment un seul et long récit qui nous montre la relation amoureuse à différents stades. Et outre le fait de nous montrer les différents stades de la relation amoureuse (depuis la rencontre jusqu’au deuil), Julie Maroh s’attelle à nous présenter de nombreux et variés modèles de relations amoureuses ainsi que de nombreux et (un peu moins) variés physiques de personnes amoureuses (je dis un peu moins car étrangement, l’obésité masculine n’a pas droit à l’amour au travers de ces pourtant nombreux profils… Oui c’est de la chicanerie mais à partir du moment où l’auteure mentionne sa volonté d’offrir un panel le plus large possible, cette omission sans doute involontaire (inconsciente ?) m’a étonné). Je mets un instant de côté cette volonté de montrer une large diversité de types de relations pour parler de l’état d’esprit de ces récits. Et bien, ceux-ci m’ont beaucoup fait penser aux œuvres de Vanyda. On y retrouve le même naturel dans les dialogues, la même légèreté et parfois un petit côté fleur bleue mélancolique à l’eau de rose qui risque d’en irriter certains. Toutes les histoires ne sont pas du même tonneau, certaines sont anecdotiques, d’autres marquent plus mais dans l’ensemble j’ai passé un agréable moment de lecture. L'emploi de quelques mots québécois donne un petit côté exotique qui a aussi joué dans mon appréciation d'ensemble. Et pour en revenir au fait que Julie Maroh a volontairement multiplié les formes de couples, voire trios amoureux. Et bien je ne peux que louer l’initiative ! Ce livre montre que l’amour peut prendre des formes diverses, que chaque relation est unique et se construit en fonction des partenaires, qu’à partir du moment où chacun des partenaires est désirant il n’y a rien de mal, rien de ‘contre nature’. La démonstration est parfois manichéenne mais je préfère de loin cette démarche à la démarche inverse. Une démarche qui nous montre toujours le même modèle de couple, imposant de manière inconsciente ce modèle comme normal et cataloguant ainsi les autres comme des modèles ‘anormaux’. Donc voilà, j’ai trouvé les intentions des plus louables, les histoires dans l’ensemble agréables, le dessin plutôt plaisant même si pas toujours très précis et la structure bien pensée. Du coup, ben, c’est franchement bien à mes yeux !! (Et n’en déplaise à la bibliothèque dans laquelle j’ai emprunté cet album, j’ai placé celui-ci sur bdtheque en ‘tout public’. A mes yeux, deux hommes nus allongés dans le même lit ou deux femmes pratiquant un cunnilingus ne sont pas des images à bannir du regard d’un jeune lecteur… surtout quand celui-ci peut sans soucis visionner les pornos les plus rétrogrades sur internet, s’abreuver de la violence la plus primaire au travers de la première série américaine venue ou admirer les massacres humains les plus sordides au journal télévisé).

14/10/2019 (modifier)