Les derniers avis (39394 avis)

Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série Les Croques
Les Croques

Ce qui s'apparente initialement à une série jeunesse sur deux enfants qui ont du mal à s'intégrer car rejetés par leurs camarades du fait du métier de croque-mort de leurs parents se révèle en réalité bien plus dense et intense à la lecture. Chaque tome offre environ 70 pages ce qui permet à l'histoire de prendre doucement mais sûrement de l'envergure et de la profondeur. Les héros sont une sœur et un frère jumeaux. Harcelés à l'école par des idiots qui se moquent du fait qu'ils vivent presque dans le cimetière et que leurs parents s'occupent des cadavres, ils ne sont malheureusement pas soutenus du tout par les professeurs qui leur reprochent leur manque d'attention en classe et la réponse parfois brutale qu'ils ont envers leurs harceleurs, et pas non plus par leurs parents qui, trop occupés par leur travail, leur reprochent la gêne qu'ils leur occasionnent. Pourtant Céline et Colin sont encore proches de l'enfance et ils ont besoin d'affection, de soutien mais aussi de se défouler. Aussi quand M. Pinson, le gentil graveur de tombes qui apprécie leur compagnie, leur propose une sorte de petite enquête pour savoir ce que signifie des V gravés sur des pierres tombales sur cimetières, ils se lancent à fond dans le jeu de pistes qui s'annonce. Sauf que cela va les mener sur quelque chose de bien plus sérieux et grave qu'ils l'imaginaient. Et sans le soutien de leurs proches, ils vont se retrouver seuls face au danger. C'est une série très bien menée qui parlera autant à la jeunesse qu'aux lecteurs plus âgés. Les deux personnages principaux sont particulièrement réussis car très crédibles dans leur rôle de jeunes adolescents, entre l'enfance et l'énergie insouciante et parfois agaçante qu'elle dégage, et adolescence avec le mal-être et la colère envers son entourage que cela peut entourer. Il faut dire que les pauvres n'ont vraiment pas de chance et qu'on peut vite en venir à les plaindre. Car s'ils ne suffisaient pas qu'ils soient harcelés à l'école, la façon dont leurs parents les traitent comme une vraie gêne et leur reprochent sans arrêt leur comportement crée un vrai sentiment d'injustice. Et c'est ce manque de confiance et cette injustice qui va servir de pierre angulaire à la situation complexe dans laquelle les jumeaux vont se retrouver dès le début du second tome. Le dessin est excellent. A un trait simple et orienté jeunesse, il associe un vrai soin du détail, de la mise en scène et du choix des angles de vues, ainsi qu'une colorisation très élégante et qui pose l'ambiance du récit. C'est une belle bande dessinée qu'on prend plaisir à lire. Le fait que le récit s'oriente vers une piste plus policière à partir de la toute fin du premier tome m'a un peu déstabilisé car je croyais avoir affaire à un roman graphique plus intimiste. Mais l'intrigue se révèle intelligente et ne tombe pas dans les ornières des sentiers trop battus, réussissant à prendre par surprise les lecteurs avec quelques retournements de situations bien trouvés.

06/11/2019 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Parenthèse
La Parenthèse

Très beau témoignage, très touchant ! C'est rare que des BD parlant de maladies éveillent en moi quelques échos, ce qui n'est arrivé pour l'instant qu'avec Une chance sur un million, qui continue de m'émouvoir aux larmes à chaque lecture, mais celle-ci rentre dans le même genre de catégorie. Cela tient à peu de choses, mais là où elle sait se faire très juste, c'est que son histoire dépasse le simple cadre du récit d'un combat contre la maladie : il touche plus largement à ce qui fait de nous ce que nous sommes et la fragilité de nos êtres. Et là, je m'y retrouve, moi qui n'ai jamais connu la convalescence, la maladie et l'hôpital. Élodie Durand se découvre épileptique à cause d'un cancer, et ce rude combat de plusieurs années contre cette petite cellule mal placée fera le récit. Mais ce qui va surtout être son calvaire, c'est que cela affectera sa mémoire et ses souvenirs. Et donc, ce qu'elle est. L'histoire d'Élodie m'a touché sur ce point, par la détresse qu'elle met dans ces pages où elle perd la mémoire de choses banales, ordinaires, jusqu'au souvenirs personnels et même son propre prénom, alors qu'elle est perdue seule en ville. C'est horrible de voir la façon dont tout se détériore jusqu'à ce point, et la façon dont une si petite chose peut détraquer un être humain à ce point. Perdre la mémoire et les souvenirs, c'est perdre une partie de sa vie. Et dans le cas ici, un gros morceau même. Et d'imaginer une telle chose m'arriver, ça me suffit à avoir une réelle compassion pour l'auteure. Le récit est très bien servi par son dessin, entrecoupé de ceux qu'elle faisait lors de ces crises. Il représente d'une façon poignante son ressenti en même temps qu'il dévoile la douleur qu'elle ressent et la lente déliquescence de son esprit. Plusieurs mises en pages originales parsèment le récit, donnant des différences de rythme et de tons qui donnent une fluidité de lecture extraordinaire, bien que le sujet soit aussi grave et aussi fort. Une lecture très marquante, avec une réelle question sur la mémoire qui est sous-jacente à tout cela. Le récit est d'une force narrative et m'a beaucoup impacté. Je le relirai avec plaisir, c'est certain. Quelle claque !

05/11/2019 (modifier)
Par PAco
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Dracula (Bess)
Dracula (Bess)

Bammmm !!! C'te baffe ! C'est sur les conseils insistants de notre bon Sloane que je me suis lancé dans la lecture de cet album (je vous renvoie à son avis dithyrambique) et connaissant nos goûts respectifs je partais plutôt confiant. Et bien les aminches je fus servi et pas qu'un peu ! Quel régal ! Si certaines adaptations laissent parfois un goût amer ou insipide, rien de tout cela ici ! Il faut dire aussi que les prémices de la littérature fantastique produits par Edgar Poe ou Bram Stoker ont ravi mes nuits de jeune lecteur et ont forgé mon engouement pour le genre. Ajoutez à cette adaptation un noir et blanc somptueux (Ahhh le noir et blanc... j'adore !) et totalement maîtrisé, et là moi je dis chapeau bas monsieur Bess ! C'est avec Le Lama blanc et Juan Solo que j'avais déjà pu apprécier le talent de cet auteur ; mais là, on passe au niveau supérieur ! High level même ! Que ce soit au niveau de l'adaptation très fidèle au texte de Stoker tout en parvenant à conserver une fluidité de narration impressionnante ou le découpage talentueux qu'il nous propose, rien n'est à jeter ! Ces planches mes amis ! Bess s'amuse avec ses cases, quitte à en sortir, il marie un réalisme saisissant et des décors parfois très impressionnistes un peu à la façon d'un Sergio Toppi tout en gardant son style propre. On est littéralement happé par cet album, comme hypnotisé par ce bon vieux roublard de Dracula. Alors pas d'hésitation, cet album est une pure merveille graphique et une adaptation des plus réussies, foncez chez votre libraire, vous ne regretterez pas votre achat.

05/11/2019 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Mes années hétéro
Mes années hétéro

Voilà un roman graphique qui derrière son petit côté aride au premier feuilletage se révèle d'une grande subtilité au fil des pages. Car traiter de l'évolution de la perception de l'homosexualité dans notre société sans tomber dans la caricature d'un côté ou de l'autre n'est pas donné à tout le monde. Hugues Barthe s'en sort ici haut la main en nous proposant un album d'une grande sobriété mais qui sonne très juste à travers l'histoire de Rémi, homosexuel dans les années 50' dans un petite ville de Normandie. Car c'est là toute la force de cette BD que de ramener la vie de Rémi à l'ordinaire. C'est son quotidien, la découverte de son homosexualité, découvrir aussi qu'il n'est "pas seul" et la dure réalité du regard des "autres". La famille, les amis, la société, rien n'est simple à cette période pour Rémi. L'ordinaire est d'une grande complexité. Hugues Barthe parvient à nous faire ressentir et nous retranscrire habilement, sans verser dans la complainte, tout en abordant tous les aspects du sujet ce que va traverser Rémi. On se laisse prendre par ce récit intimiste en suivant le parcours compliqué de ce personnage réservé. On réalise alors tout le chemin parcouru et l'évolution de notre société malgré tout ce qui peut encore se passer.

05/11/2019 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
Couverture de la série Le Fils de l'Ursari
Le Fils de l'Ursari

Cyrille Pomès nous propose avec cet album une adaptation très réussie du roman de Xavier-Laurent Petit. Ciprian est un jeune Rom qui vit avec sa famille de façon traditionnelle en Roumanie ; ils passent de village en village proposant leurs services et un spectacle de combat avec un ours (apprivoisé). Mais la vie est rude et à force d'être harcelés par la police et rejetés par les habitants ils finissent par accepter le marché qu'on leur propose pour aller vivre à Paris, un Eldorado où tout semblerait plus facile. Mais la réalité a les dents dures et la famille de Ciprian va rapidement déchanter et comprendre que c'est un marché de dupes qu'ils ont accepté et que leur vie de misère continue, doublée d'une dette conséquente... Chacun va devoir mendier, voler ou filouter pour essayer de rembourser cette dette familiale. Et c'est lors d'une journée peu fructueuse que Ciprian va découvrir "le paradis" au jardin du « Lusquenbour » où il observe en cachette des joueurs de "lézecheck". Sans rien y connaître, Ciprian va petit à petit se passionner pour ce jeu et venir espionner ces étranges personnes qui s'y adonnent régulièrement. Mais son talent d'espion semblant aussi efficace que celui de pickpocket, il va rapidement se faire griller par une des joueuses qui va comprendre que le gamin est plutôt du genre surdoué pour les échecs sans jamais pourtant les avoir pratiqués... Derrière un trait assez rond et caricatural, Cyrille Pomès nous propose une adaptation qui fait mouche, empreinte d'humanité et de petites touches d'humour malgré un récit au fond assez noir sur la réalité du quotidien des roms. Les cadrages et la mise en couleur appuient une narration fluide et dynamique qui donnent au final une lecture très plaisante des aventures peu banales de ce jeune garçon. Une belle découverte !

05/11/2019 (modifier)
Couverture de la série Un été d'enfer !
Un été d'enfer !

J’ai bien aimé cette chronique de vacances en colonie. L’auteure se sert de son propre vécu pour nous faire partager d’une manière assez légère son mal-être, sa difficulté à s’intégrer au sein d’un groupe. Le dessin est très lisible et expressif. Le découpage est bon, fort aéré et la pagination est suffisante pour développer les différentes thématiques sans devoir se précipiter.

05/11/2019 (modifier)
Couverture de la série Mémoires d'outre-terre
Mémoires d'outre-terre

On a là une des premières publications en album de Francis Masse (album qui reprend des histoires publiées dans les premiers numéros de Fluide Glacial). Mais on y trouve déjà ce qui va ensuite caractériser sa production, ce qui la rend aisément reconnaissable (et donc attractive ou répulsive, puisque c’est un auteur relativement clivant). La première histoire est assez représentative du ton, et peut servir d’étalon. Je fais partie de ceux qui accrochent à son univers improbable, à sa poésie quasi surréaliste, à ses assemblages foutraques – que ce soit pour des décors brinquebalants et mouvants, mais aussi pour des intrigues s’éloignant fortement de tout rationalisme et prenant le parti du loufoque, de l’absurde pleinement assumés. Il faut donc être réceptif à ce genre d’univers (feuilletage préalable recommandé), mais on est forcé de lui reconnaître une grande originalité. Masse va jusqu’au bout de ses délires, et son dessin – qui use d’un très bon Noir et Blanc, avec un fond à base de hachures souvent très sombre – est franchement très bon, n’hésite pas à remplir les décors de détails : si la lecture est si fluide malgré le côté improbable des histoires, c’est à ce dessin qu’elle le doit en partie. Il faut aussi, pour bien apprécier cet auteur, accepter un texte parfois fourni, des phylactères bien remplis, des dialogues, certes parfois ubuesques, mais surtout partie prenante de la construction d’histoires à l’architecture quand même assez surprenante, avec des bonhommes souvent coiffés d’un chapeau melon. Un Francis Masse classique, c’est-à-dire totalement atypique ! Comme la plupart de ses productions, c’est à réserver à ses fans et, plus généralement, aux lecteurs curieux désirant sortir de certains sentiers très battus. Note réelle 3,5/5.

05/11/2019 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5
Couverture de la série L'Autoroute du soleil
L'Autoroute du soleil

J'ai été très agréablement surpris à la lecture de ce diptyque qui sait mélanger efficacement l'humour, l'action et les considérations sociales. A la lecture, je me suis laissé embarquer dans ce voyage en forme de course-poursuite complètement déjanté, qui navigue dans une France peu reluisante mais qui sent la réalité à plein nez. Le dessin de Baru m'avait paru franchement laid dans les premières pages, et je m'y suis bien vite habitué, remarquant toute l'expressivité qu'il mettait au final dans ses postures, ses visages et ses attitudes. C'est un dessin dynamique, qui va de pair avec le ton du récit, et qui sait aussi faire passer des émotions en peu de cases. On sent la gène des personnages, leurs peurs et leurs désirs en une seule vignette, et malgré le noir et blanc, j'ai presque vu des touches de couleurs passer dans le dessin. Au niveau de l'histoire, j'ai beaucoup aimé la façon dont de nombreux sujets sont amenés de façon subtile, servant le récit sans jamais prendre le pas sur celui-ci, et surtout dressant une toile de fond sur laquelle la course-poursuite devient une réalité tangible. Ce cinglé d'extrême-droite qui a pété un câble au point de chasser quelqu'un sans le tuer, le hippie qui a viré suite à l'arrêt de sa communauté, le trafiquant, les quartiers chauds ... Une réalité de la France qui n'est pas celle qu'on voit tous les jours à la télé, mais qui existe aussi. Et les personnages principaux ne sont pas en reste, entre le jeune naïf qui cherche un peu sa place devant son modèle, et le jeune arabe bien conscient de certaines réalités, mais malgré tout enclin à profiter de la vie au maximum. C'est un duo efficace, qui fonctionne alors même qu'ils ne se connaissent pas vraiment. C'est mené sans temps mort, et j'ai été complètement pris jusqu'au duel final, qui conclut d'une manière satisfaisante l'histoire. On pourrait reprocher une petite facilité autour de la fin heureuse, mais celle-ci ne dénature en rien l'histoire ni les personnages, alors autant l'apprécier ! Une bien belle BD donc, que je suis très content d'avoir lue et que je recommande, parce qu'elle fait passer un bon moment et que j'ai bien envie de me la garder de côté pour une future relecture.

04/11/2019 (modifier)
Par herve
Note: 4/5
Couverture de la série Undertaker
Undertaker

Tome 1 : Le Mangeur d'or Le western est à l'honneur cette année. Après le remarquable Buffalo Runner de Tiburce Oger, le Sans Pardon d'Herman & fils (pas encore lu), voici que débarque Undertaker à grand renfort de plan marketing (avec un sticker annonçant la couleur :"le plus grand western depuis Blueberry"-diable!- et un dossier assez fourni dans le numéro de janvier de CaseMate). Je suis habituellement fan du travail de Ralph Meyer (son XIII mystery et sa série IAN restent pour moi des références) et je ne compte plus les albums de Xavier Dorison que je possède. Et bien là, la nouvelle alchimie des deux auteurs (après Asgard) fonctionne à merveille. J'ai bien aimé ce personnage de Jonas Crow, croque mort cynique,n'hésitant pas à inventer des lettres de Saint Paul.Les dialogues sont fort bien ciselés et les répliques font le plus souvent mouches. N'en déplaisent à certains, j'ai trouvé le dessin de Meyer en parfaite adéquation avec l'ambiance.J'ai juste tiqué sur le passage du corbillard sur le pont en bois assez fragile, sinon il n'y a pas d'incohérence dans le scénario, ou alors elles ne m'ont pas sauté aux yeux, tant j'étais pris par l'histoire. Un bon western avec un scénario original(je prendrai sans doute la version en n&b), album que je recommande vivement. Tome 2 : La Danse des vautours Après la bonne surprise du tome 1, c'est avec un grand plaisir que j'ai lu le tome 2, qui conclut ce diptyque, intitulé "La Danse avec les vautours". Pourtant, les premières pages de ce nouvel opus sont assez difficiles à franchir tant elles sont bavardes, trop bavardes à tel point que l'on semble se trouver au beau milieu d'un Blueberry, comme l'ont noté de façon très pertinente certains lecteurs. J'avoue même ma surprise d'achever la lecture de cet album en découvrant qu'il s'agissait bien d'un album de 52 pages et non d'un 78 pages, tant cet opus est riche au niveau dialogues. Par contre, j'ai trouvé le dessin de Ralph Meyer encore meilleur (sans jeu de mots) que le premier album. Il se rapproche vraiment du style de Giraud, au niveau des décors et de l'ambiance... c'est vraiment superbe. Le western est à l'honneur en ce moment, Sykes de Pierre Dubois & Armand, vient de sortir... c'est ma prochaine lecture. Tome 3 : L'Ogre de Sutter Camp Je viens de lire le tome 3 de "Undertaker", et bien je dois dire qu'il est bien foutu. Le tome 2 (un peu trop bavard) de cette série était un cran en dessous du premier volume, pourtant assez décrié par certains. Cet opus est assez sombre, il faut le dire, aussi bien au niveau du scénario que du dessin, où les scènes nocturnes sont assez nombreuses. L'intrigue est bien amenée avec cette scène où le colonel Warwick s'écrie "l'ogre est vivant!". Même si, pour le moment, Xavier Dorison ne nous livre que des fragments sur le passé de Jonas Crow, on sent que le prochain volume qui clôturera l'histoire, nous apportera plus d'éclaircissements. Les personnages féminins Rose Prairie et Lin ne font pas que de la figuration dans cette aventure, mais Rose, particulièrement, y occupe une place prépondérante. Niveau dessin, Ralph Meyer nous offre de belles planches, dont la planche 22, celle qui nous présente l'Ogre. Il faut souligner d'ailleurs, la présence d'un cahier graphique réservé à la première édition. J'ai passé un très agréable moment avec ce premier volume, et c'est sans hésiter que j'achèterai le prochain album. Tome 4 : L'ombre d'Hippocrate Je pense que Jonas Crow finit par s'inscrire définitivement dans le monde du western en bande dessinée avec cet album. Même s'il est écrasé par la personnalité plus que machiavélique de Jéronimus Quint alias l'Ogre, dans cet opus. D'ailleurs cet album fait la part belle aux seconds rôles, que ce soit Lin ou Rose Prairie. Le scénario de Dorison est très sombre ici, ne laissant aucune place à l'humour (même les fameuses citations bibliques de Jonas Crow ont du mal à nous décrocher un sourire, tant cette chasse à l'homme est sanglante). Jusqu'à la dernière page, Xavier Dorison nous tient en haleine (et que dire des dernières pages qui ménagent une surprise de taille). Côté dessin, Ralph Meyer est aussi à l'aise dans les nombreuses scènes nocturnes que sur les autres scènes. On peut seulement regretter le fait que certains visages ne soient pas dessinés en détails sur quelques vignettes. Un récit riche et très dense sur 54 pages, qui ravira les amateurs de western. Encore un bel album de Meyer & Dorison (une nouvelle aventure est d'ailleurs annoncée au dos de l'album). Tome 5: l'indien blanc Avec ce nouvel opus, Xavier Dorison nous offre un récit très dense, en tout cas plus complexe, à mon avis, que dans les albums précédents. L'introduction pour révéler la mission exacte de Jonas est bien ficelée et ménage quelques surprises sur le passé de notre désormais célèbre croque-mort. Le scénario est très riche pour ce premier volume d'un nouveau diptyque, et il n'est pas avare de surprises. J'ai aimé le rôle joué par Jed, le vautour, dans cet opus; regrettant au passage l'absence d'une touche féminine au récit, je veux parler de Lin et de Rose Prairie. Et que dire du dessin de Meyer, qui s'améliore d'albums en albums, que ce soit sur les scènes nocturnes ou sur la neige. Un dessin somptueux, un scénario parfaitement maitrisé...que demander de mieux à part....la suite? Je pense qu'"Undertaker" s'inscrit dès à présent de manière durable et remarquable dans les grands westerns de la bande dessinée. Très bon album.

18/02/2015 (MAJ le 04/11/2019) (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série Tolkien - Eclairer les ténèbres
Tolkien - Eclairer les ténèbres

J'avais un peu peur en entendant parler de ce projet. Il faut dire qu'avec la sortie du film Tolkien il y a quelques mois, une autre BD consacrée à cette période de l'auteur du Seigneur des Anneaux (J. R. R. Tolkien et la bataille de la Somme) et deux biographies traitant également de cette période en trois ans, il y avait de quoi friser la surchauffe. Même si la période s'y prête (on a fêté récemment le centenaire de la fin de la 1ère Guerre mondiale), la Bataille de la Somme est un événement qui reste traumatisant, et en l'occurrence qui a grandement marqué Tolkien. Ce qui explique qu'une nouvelle fois cet événement soit au centre d'un récit du Professeur (en réalité, il ne s'est pas passé grand-chose d'autre de "spectaculaire" dans sa vie, hormis la perte de ses parents quand il était très jeune). Pour en revenir à nos moutons, c'est avec une petite appréhension que j'ai commencé cet album, mais après un petit rodage de quelques pages, je suis finalement rentré dedans. Il faut dire que Duraffourg, le scénariste, utilise le procédé d'une scène forte en ouverture, ce qui m'a un peu fait tiquer. Mais juste après il commence l'histoire de Tolkien par le début, c'est à dire sa naissance et sa petite enfance en Afrique du Sud, et ainsi de suite, jusqu'à ce que la guerre occupe une bonne moitié de l'album. Entre-temps on a droit aux passages obligés de la rencontre d'Edith, les débuts de sa création d'Arda et des langues elfiques, les études et les amis d'Oxford... C'est plutôt bien mené, on ne s'ennuie pas une seconde, et au niveau historique, j'ai bien l'impression que Willy Duraffourg a fait peu d'erreurs. Sur le plan du dessin, je ne connaissais pas le travail de Caracuzzo, mais j'ai l'impression qu'il est monté d'un cran pendant la réalisation de l'album. Certaines des premières planches étaient un peu légères, mais après la page 15 on sent une stabilisation du style, même si les personnages, y compris Tolkien, changent régulièrement de tête pendant quelques planches encore. Mais pour le reste c'est plutôt réussi, avec une colorisation agréable de Flavia Caracuzzo et Joël Odone. A noter en bonus de l'album, l'évocation de quelques mythologies et ouvrages qui ont influencé l'auteur, histoire d'en mettre un peu sur son oeuvre. Bref, je recommande.

04/11/2019 (modifier)