La Parenthèse

Note: 4.14/5
(4.14/5 pour 7 avis)

Angoulême 2011 : Prix révélation ex aequo C'est l'histoire d'une jeune fille âgée d'à peine plus de 20 ans, d'un drame dans sa vie qui semblait être sans retour, d'une chute dans la maladie, dans la perte de soi. Ce récit est une bataille contre l'adversité. Il parle de la mémoire parfois si fragile, d'une convalescence inattendue, de comment, un jour, on réapprend son alphabet, à compter, à retrouver ses souvenirs...


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A 21 ans, Judith a régulièrement des malaises. Cela ressemble à des absences. Lorsque le malaise se termine, Judith n’en a aucun souvenir. Elle est, en fait, sujette à ses premières crises d’épilepsie. Mais elle se sent pourtant bien, elle n’a pas de réelle notion de ce qui lui arrive, la mémoire lui faisant défaut. “Depuis un moment déjà, je dessine dans un petit carnet noir, juste pour moi. Je dessine tout ce qui me passe par la tête. Vite, sans réfléchir. Il m’arrive d’écrire de tous petits mots, de toutes petites phrases. Je dessine toutes ces choses que je ne comprends pas, tout ce que je n’arrive pas à dire avec des mots.” Les symptômes s’aggravent. “D’un seul coup, j’ai réalisé brutalement : je ne savais plus rien. Je ne connaissais plus l’alphabet, plus aucun nom et encore moins celui du Président !” Le témoignage d’une jeune femme face à la maladie qui a transformé une partie de son existence en une véritable parenthèse.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 19 Mai 2010
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Parenthèse © Delcourt 2010
Les notes
Note: 4.14/5
(4.14/5 pour 7 avis)
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28/02/2011 | Erik
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L'avatar du posteur Noirdésir

Les albums traitant de diverses maladies/handicaps sont nombreux. Mais j’ai trouvé celui-ci à la fois sincère et bien fichu. Ne jouant jamais sur le pathos ou des effets maladroits, tout en prenant le plus souvent le lecteur à témoin. J’ai bien aimé les différents styles graphiques utilisés, et en particulier les dessins « gribouillis » réalisés à chaud par l’auteure et placé dans l’album comme des témoignages, des « bouts de pensées » qui aèrent et noircissent le récit. Même si on sait dès le départ que cela se « finit » bien, puisque c’est l’auteure qui sert de narrateur en interpellent parents, amis, famille à propos du rôle qu’ils ont joué pour la soutenir durant les longues années où elle a subi des crises d’épilepsie et combattu une tumeur au cerveau, on est souvent inquiet à son propos. Elle déclenche l’empathie. Le récit montre douleurs et désarrois, mais on s’attache à Elodie Durand, qui se met à nu devant nous sans jamais tomber dans l’exhibitionnisme. Une lecture très recommandable.

22/06/2024 (modifier)
L'avatar du posteur AuroreYoyo

Je me range aux avis positifs, cette bd m’a fait pleurer pendant une moitié de la lecture, mais la fin n’est pas triste heureusement . La couverture ne donne sans doute pas envie et je crois que j’avais noté cette bd en cherchant des recommandations d’Angoulême. Elle raconte la maladie neurologique de l’autrice, sa chute puis sa remontée. Le fait qu’elle soit dessinatrice et qu’elle ait ajouté des dessins faits pendant les années où elle était jeune et malade ajoute énormément, ça va paraître dingue mais certains à mes yeux sont aussi beaux que des Picasso. Pour un public adulte, ne passez pas à côté, ça vaut le coup d’être découvert.

07/10/2023 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur gruizzli

Très beau témoignage, très touchant ! C'est rare que des BD parlant de maladies éveillent en moi quelques échos, ce qui n'est arrivé pour l'instant qu'avec Une chance sur un million, qui continue de m'émouvoir aux larmes à chaque lecture, mais celle-ci rentre dans le même genre de catégorie. Cela tient à peu de choses, mais là où elle sait se faire très juste, c'est que son histoire dépasse le simple cadre du récit d'un combat contre la maladie : il touche plus largement à ce qui fait de nous ce que nous sommes et la fragilité de nos êtres. Et là, je m'y retrouve, moi qui n'ai jamais connu la convalescence, la maladie et l'hôpital. Élodie Durand se découvre épileptique à cause d'un cancer, et ce rude combat de plusieurs années contre cette petite cellule mal placée fera le récit. Mais ce qui va surtout être son calvaire, c'est que cela affectera sa mémoire et ses souvenirs. Et donc, ce qu'elle est. L'histoire d'Élodie m'a touché sur ce point, par la détresse qu'elle met dans ces pages où elle perd la mémoire de choses banales, ordinaires, jusqu'au souvenirs personnels et même son propre prénom, alors qu'elle est perdue seule en ville. C'est horrible de voir la façon dont tout se détériore jusqu'à ce point, et la façon dont une si petite chose peut détraquer un être humain à ce point. Perdre la mémoire et les souvenirs, c'est perdre une partie de sa vie. Et dans le cas ici, un gros morceau même. Et d'imaginer une telle chose m'arriver, ça me suffit à avoir une réelle compassion pour l'auteure. Le récit est très bien servi par son dessin, entrecoupé de ceux qu'elle faisait lors de ces crises. Il représente d'une façon poignante son ressenti en même temps qu'il dévoile la douleur qu'elle ressent et la lente déliquescence de son esprit. Plusieurs mises en pages originales parsèment le récit, donnant des différences de rythme et de tons qui donnent une fluidité de lecture extraordinaire, bien que le sujet soit aussi grave et aussi fort. Une lecture très marquante, avec une réelle question sur la mémoire qui est sous-jacente à tout cela. Le récit est d'une force narrative et m'a beaucoup impacté. Je le relirai avec plaisir, c'est certain. Quelle claque !

05/11/2019 (modifier)
Par Tourenne
Note: 4/5

Riche en émotions et en humanité. Un combat extraordinaire livré avec pudeur. Un scénario qui nous porte sans lourdeur... Comme il s'agit en plus d'une autobiographie, le lecteur ne peut qu'en être touché d'avantage... Même s'il est toujours malheureux de dévoiler une fin, préciser que celle-ci nous laisse optimiste peut encourager à lire ce roman graphique si particulier...

03/10/2014 (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
L'avatar du posteur Spooky

Très beau témoignage que cette Parenthèse... Je suis rentré très vite dans le récit, qui joue la carte de l'authenticité, de l'honnêteté (enfin, autant que j'aie pu le constater...) dans le combat contre la maladie. Une maladie particulière, constituée non seulement de crises d'épilepsie, mais aussi et surtout de pertes de mémoire plus ou moins fréquentes, et surtout de plus en plus insurmontables. Judith va ainsi oublier jusqu'à son nom. Comme le prénom de l'auteure était différent, j'ai cru pendant un moment qu'il s'agissait de sa soeur. Mais la vérité est toute autre. L'élégance du trait d'Elodie Durand, sa fulgurance dans les représentations de la maladie (une tête noire édentée), la subtilité de la narration, mais aussi l'intercalage de dessins "jetés" réalisés à l'époque de la maladie, constituent un témoignage fort, presque douloureux pour le lecteur... Une véritable grande lecture.

01/08/2011 (modifier)
Par Casou
Note: 3/5

La Parenthèse est un récit autobiographique qui parle de maladie, d'espoir de guérison, de rechute et d'espoir. Il est difficile de ne pas être touché par cette lutte, ce corps à corps éreintant avec la maladie qui bouleverse l'existence d'une jeune femme de vingt ans. Récit d'une souffrance, de moments de détresse, d'angoisses pudiquement cachées ou d'effronterie insouciante. A noter que l'auteur était étudiante en arts plastiques et qu'elle arrive à saisir ce combat incertain dans un dessin sobre et élégant. On ne s'ennuie jamais et la conclusion du récit est assez réussie mais les rayons de ma bibliothèque n'étant pas extensibles, je dois faire un choix et Pilules bleues de Peeters est pour moi la référence incontestable des récits intimistes qui évoquent au plus près le quotidien d'un malade. Pilules bleues est très riche, il propose des réflexions variées sur la rencontre amoureuse, sur le quotidien du couple, sur la place que peut occuper un enfant etc. C'est délicat de dire ça mais la parenthèse n'atteint pas ce degré d'intensité, ce mélange pénétrant d'humour, d'ironie, d'angoisse et de tendresse qu'offre Pilules bleues. Si le cœur humain a des ressources infinies, je dois dire de manière beaucoup plus pragmatique que ce n'est pas le cas de ma bibliothèque. Alors je conseille la lecture si vous aimez ce type de récit, pour le reste, c'est à vous de voir.

28/05/2011 (modifier)
Par Erik
Note: 5/5
L'avatar du posteur Erik

Ceci est une biographie d'un auteur qui a dû affronter une terrible maladie d'ordre neurologique alors qu'elle venait de rentrer à la faculté pour poursuivre des études. Soudain, toute sa vie a basculé dans l'enfer. C'est ce terrible combat qui nous est raconté de façon intimiste en rassemblant les faits et les impressions ainsi que le témoignages de ses parents pour relater ces années qui vont constituer la fameuse parenthèse. Il me semble clair que la majorité des lecteurs passera à côté comme prouve le fait que cette bd ne soit pas encore avisée. On n'aime pas s'intéresser particulièrement à la maladie car ce n'est pas positif et ce n'est pas ce que le lecteur recherche en terme de dépaysement. Par contre, cet ouvrage intéressera, outre ceux qui sont passés par là, l'entourage et les proches d'un malade. En l'occurrence, il s'agit de l'épilepsie. Cette BD s'est quand même vue attribuée quelques prix prestigieux dont le fauve d'Angoulême 2011 dans la catégorie "révélation". C'est en effet le premier ouvrage d'Elodie Durant qui a étudié l'école des arts décoratifs de Strasbourg en suivant les cours de Joseph Béhé. J'ai été particulièrement touché par ce témoignage qui ne joue pas la carte du sentimentalisme mais celui de décrire précisément ce que l'on ressent quand on oublie peu à peu, qu'on régresse totalement et qu'on perd la mémoire au point de ne plus savoir qui on est. Curieusement, il ne m'a pas fallu longtemps pour écouter toutes les confidences de cet auteur. Elle arrive tout de suite à nous faire basculer dans sa pensée avec une narration particulièrement efficace. On va vivre avec elle de douloureux moments entre la perte de l'esprit et de la raison. Il y aura une charge émotionnelle évidente pour peu qu'on veille l'accepter. Un très beau témoignage car au bout de tout cela, il y aura de l'espoir car on peut toujours vaincre la maladie...

28/02/2011 (modifier)