La Parenthèse

Note: 4.17/5
(4.17/5 pour 6 avis)

Angoulême 2011 : Prix révélation ex aequo C'est l'histoire d'une jeune fille âgée d'à peine plus de 20 ans, d'un drame dans sa vie qui semblait être sans retour, d'une chute dans la maladie, dans la perte de soi. Ce récit est une bataille contre l'adversité. Il parle de la mémoire parfois si fragile, d'une convalescence inattendue, de comment, un jour, on réapprend son alphabet, à compter, à retrouver ses souvenirs...


Amnésie Angoulême : récapitulatif des séries primées Autobiographie Delcourt Douleurs intimes La BD au féminin Maladies et épidémies One-shots, le best-of

A 21 ans, Judith a régulièrement des malaises. Cela ressemble à des absences. Lorsque le malaise se termine, Judith n’en a aucun souvenir. Elle est, en fait, sujette à ses premières crises d’épilepsie. Mais elle se sent pourtant bien, elle n’a pas de réelle notion de ce qui lui arrive, la mémoire lui faisant défaut. “Depuis un moment déjà, je dessine dans un petit carnet noir, juste pour moi. Je dessine tout ce qui me passe par la tête. Vite, sans réfléchir. Il m’arrive d’écrire de tous petits mots, de toutes petites phrases. Je dessine toutes ces choses que je ne comprends pas, tout ce que je n’arrive pas à dire avec des mots.” Les symptômes s’aggravent. “D’un seul coup, j’ai réalisé brutalement : je ne savais plus rien. Je ne connaissais plus l’alphabet, plus aucun nom et encore moins celui du Président !” Le témoignage d’une jeune femme face à la maladie qui a transformé une partie de son existence en une véritable parenthèse.

Scénario
Dessin
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution Mai 2010
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Parenthèse © Delcourt 2010
Les notes
Note: 4.17/5
(4.17/5 pour 6 avis)
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28/02/2011 | Erik
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L'avatar du posteur AuroreYoyo

Je me range aux avis positifs, cette bd m’a fait pleurer pendant une moitié de la lecture, mais la fin n’est pas triste heureusement . La couverture ne donne sans doute pas envie et je crois que j’avais noté cette bd en cherchant des recommandations d’Angoulême. Elle raconte la maladie neurologique de l’autrice, sa chute puis sa remontée. Le fait qu’elle soit dessinatrice et qu’elle ait ajouté des dessins faits pendant les années où elle était jeune et malade ajoute énormément, ça va paraître dingue mais certains à mes yeux sont aussi beaux que des Picasso. Pour un public adulte, ne passez pas à côté, ça vaut le coup d’être découvert.

07/10/2023 (modifier)
Par gruizzli
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur gruizzli

Très beau témoignage, très touchant ! C'est rare que des BD parlant de maladies éveillent en moi quelques échos, ce qui n'est arrivé pour l'instant qu'avec Une chance sur un million, qui continue de m'émouvoir aux larmes à chaque lecture, mais celle-ci rentre dans le même genre de catégorie. Cela tient à peu de choses, mais là où elle sait se faire très juste, c'est que son histoire dépasse le simple cadre du récit d'un combat contre la maladie : il touche plus largement à ce qui fait de nous ce que nous sommes et la fragilité de nos êtres. Et là, je m'y retrouve, moi qui n'ai jamais connu la convalescence, la maladie et l'hôpital. Élodie Durand se découvre épileptique à cause d'un cancer, et ce rude combat de plusieurs années contre cette petite cellule mal placée fera le récit. Mais ce qui va surtout être son calvaire, c'est que cela affectera sa mémoire et ses souvenirs. Et donc, ce qu'elle est. L'histoire d'Élodie m'a touché sur ce point, par la détresse qu'elle met dans ces pages où elle perd la mémoire de choses banales, ordinaires, jusqu'au souvenirs personnels et même son propre prénom, alors qu'elle est perdue seule en ville. C'est horrible de voir la façon dont tout se détériore jusqu'à ce point, et la façon dont une si petite chose peut détraquer un être humain à ce point. Perdre la mémoire et les souvenirs, c'est perdre une partie de sa vie. Et dans le cas ici, un gros morceau même. Et d'imaginer une telle chose m'arriver, ça me suffit à avoir une réelle compassion pour l'auteure. Le récit est très bien servi par son dessin, entrecoupé de ceux qu'elle faisait lors de ces crises. Il représente d'une façon poignante son ressenti en même temps qu'il dévoile la douleur qu'elle ressent et la lente déliquescence de son esprit. Plusieurs mises en pages originales parsèment le récit, donnant des différences de rythme et de tons qui donnent une fluidité de lecture extraordinaire, bien que le sujet soit aussi grave et aussi fort. Une lecture très marquante, avec une réelle question sur la mémoire qui est sous-jacente à tout cela. Le récit est d'une force narrative et m'a beaucoup impacté. Je le relirai avec plaisir, c'est certain. Quelle claque !

05/11/2019 (modifier)