Les derniers avis (39395 avis)

Par Erik
Note: 5/5
Couverture de la série Le Château des Animaux
Le Château des Animaux

J’ai trouvé cette adaptation du roman de Georges Orwell paru en 1945 très réussie. C’est une fable animalière dans un château transformé en ferme qui traduit le thème de la dictature et de la résistance à l’oppression. Il y a toujours une soi-disant menace extérieure qui justifie l’existence d’un fort pouvoir en place. On pourrait citer l’exemple de l’Iran ou de la Corée du Nord invoquant une hypothétique invasion américaine. Cela leur permet d’opprimer leur population à l’image de ce que fait le président taureau dans cette ferme qui affame son peuple tout en vivant dans l’opulence. Ce sont des thèmes qui me sont assez chers. Cela me parle vraiment. Cette fable possède une vraie résonance de ce qui se passe actuellement dans le monde. Les dessins sont véritablement magnifiques avec de très beaux animaux qui sont dessinés. Les chiens sont parfaitement représentés dans le rôle de milice et police protégeant le président. On se rend compte que sous des vocables présidence et république se cachent plutôt les mots tyrannie et dictature. Par ailleurs, certaines scènes sont d’une telle intensité dramatique. On se souviendra de l’oie Marguerite pour ne citer qu’un exemple assez marquant. La mise en scène est réellement prodigieuse. Au final, une de ces bd qui marque véritablement les esprits.

28/01/2020 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Le Dieu vagabond
Le Dieu vagabond

Avec "Le Dieu vagabond" Fabrizio Dori nous propose de suivre la quête d'Eustis, satyre banni de l'Olympe pour avoir courtisé une nymphe. Sdf de son état, nous le retrouvons en périphérie de Milan aujourd'hui où cette espèce de dandy des temps moderne, survit grâce aux divinations qu'il procure en échange d'une bonne bouteille. En tant qu'adepte de Pan et de sa cours, on ne se refait pas ! Mais s'il se contente de peu, notre ami Eustis compte bien retrouver sa cour olympienne et va nous entrainer au fil des pages dans une aventure avec un compère inattendu afin de relever le défi qui lui est proposé par Hécate pour lever la malédiction qui pèse sur lui. Sans rien renier de la mythologie grecque et en lui restant fidèle, Fabrizio Dori réussi le pari un peu fou d'y mêler avec énormément de talent des influences graphiques du XIXe et XXe siècle pour le plus grand plaisir de nos yeux. Surtout que tout cela n'est pas gratuit mais composé intelligemment autour d'un scénario un brin loufoque (voire drôle) mais à la narration impeccable. Alors laissez vous porter par cet ovni aux qualités graphiques majestueuses et aux références mythologiques et artistiques astucieusement agencées !

28/01/2020 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5
Couverture de la série Jean Doux et le Mystère de la Disquette Molle
Jean Doux et le Mystère de la Disquette Molle

Le 4ème de couverture suggère « une aventure en open space » et le contenu ne démentira pas. En effet sous un titre volontairement ringard et désuet, Philippe Valette ne se contente pas de singer la série TV Caméra café mais y ajoute une véritable enquête policière avec tout ce que cela peut comporter, suspense haletant et même action dans le quotidien bien morne d’une PME commerciale des années 90. Toute la masse salariale se prénomme Jean-Truc ou Jeanne-Marie. Jean Doux notre héros est un jeune cadre dynamique avec lunettes double foyer et bacchantes apparentes. Nous sommes vendredi 23 décembre à la veille de Noël et le PDG s’apprête à vendre la boite (qui produit essentiellement des broyeuses de documents sensibles) à un autre groupe plus influent. Jean Doux est en retard à la réunion visant à sceller le destin de Privatek et tout son avenir professionnel semble compromis par la découverte d’une mystérieuse disquette molle d’un autre temps... En dire davantage serait gâcher l’expérience burlesque et picaresque de cette aventure originale. On y rit beaucoup des tics de langage et des collègues embarrassants, du responsable IT pas très coopératif aux deux idiots qui se moquent en permanence de leurs collègues. Et puis il y a Jean-Yves accompagné de son chien très justement nommé Jean-Iench ainsi qu’une jolie et dévouée secrétaire de direction. Beaucoup vont se retrouver dans ce tableau « idyllique » de vie sociale en entreprise. On y retrouve les tics de langage propres à une époque pas si lointaine où les portables n’existaient pas et où la popularité de chacun se mesure à la longueur de sa cravate. Lorsque l’enquête débute au sein même de l’entreprise qu’elle ne quittera presque jamais, on tremble et sourit pour les péripéties mouvementées de Jean Doux et des révélations qu’il va soulever... On peut ne pas aimer Philippe Valette pour ses Georges Clooney assez controversés mais Jean Doux et ses nombreuses pages à l’italienne prend le risque de ne laisser personne indifférent. Le graphisme est ici plutôt épuré et simpliste avec un rappel presque pixelisé rétro qui donne un certain charme à l’ensemble mais c’est vraisemblablement par un montage dynamique hérité de l’animation que L’auteur fait mouche. Le monde de la bureaucratie possède enfin son Corto Maltese en la présence de Jean Doux. Qui aurait pu prédire autant de fantaisie et d’aventure au sein même des photocopieurs et des machines à café automatiques ? Aussi hilarant qu’haletant.

28/01/2020 (modifier)
Couverture de la série Chroniques de la lune noire
Chroniques de la lune noire

Premier avis sur ce site incontournable ! Après plusieurs années à m'inspirer et rechercher les petites perles et autres grosses cylindrées de la BD, je passe le pas et poste mon post. Premier avis. Quelle série ? Choix difficile... On retourne donc aux fondamentaux (les miens en tout cas) avec Les Chroniques. Pas besoin d'en dire plus dans le petit cercle d'amateurs de BD que je côtoyais à l'époque, "les Chroniques" n'avait qu'une signification, celle "de la lune noire". Ma collection a débuté autour de ces titres (et quelques autres heureusement), et le plus étonnant c'est que l'une comme l'autre se poursuivent 25 ans plus tard. Donc le post est très nostalgique. Alors oui, le scenario que je portais aux nues à 15 ans s'avère un peu fade les années passant (et ne va pas en s'arrangeant). Oui le dessin est très inégal entre des doubles pages magnifiques et très fouillées et des cases tout juste crayonnées Oui Ledroit est parti en laissant un vide (sniff) Oui je n'achèterai pas aujourd'hui le tome 20 si je n'avais pas en stock les 19 précédents + les arcanes + l'enfance de Wismerhill... Mais j'ai tellement passé d'années à en discuter avec mes potes, A patienter pendant plusieurs mois voire plusieurs années entre deux tomes dévorés en 30 minutes, A tenter de deviner qui est vraiment le père de Wismerhill, A voir passer Wismerhill de jeune paysan à super-méga-empereur-du monde-connu-concentrant-tous-les-pouvoirs-et-tutoyant-les-dieux-jusqu'à-en-devenir-un-lui-même, A relire tome après tome, tous les précédents histoire de se remettre vraiment dans l'histoire. Vous l'aurez donc compris, cette BD n'est pas culte en soi, mais l'est pour moi et figure parmi mes légendes de la bande dessinée. La note attribuée est donc très légèrement influencée par ce petit historique. Noël !

27/01/2020 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Appelez-moi Nathan
Appelez-moi Nathan

On vit une époque formidable où l'on peut changer de sexe si cela ne nous correspond pas. Ainsi Lila qui avait jusque-là une enfance parfaite jusqu'au jour où elle n'accepte pas son corps de femme car elle se sent plus homme. Du coup, après moult crises, elle parvient à se faire appeler Nathan. C'est tout le parcours de cette histoire vraie qui nous indique toutes les étapes à franchir, qu'elles soient morales, sociétales, administratives ou encore et surtout médicales. Sur le plan physique, certes des hormones mais également une mamescopie bilatérale prise en charge par la Sécurité Sociale en partie, une ablation totale de l'utérus ainsi qu'une phalloplastie. Les difficultés à traverser sont énormes et on s'en rend compte. Je n'ai aucun problème avec la transition et le changement de sexe. On vit dans un pays libre qui ne place pas la religion au cœur de la société. Cette bd constitue une bonne approche de ce sujet délicat et parfois tabou. C'est en tout cas bouleversant de vérité sur la construction identitaire. Le dessin est très délicat et les couleurs sont chaudes. Cela permet une lecture assez agréable et tout en douceur. Au final, on suivra le parcours de Nathan jusqu'au bout.

26/01/2020 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Louisiana - La Couleur du sang
Louisiana - La Couleur du sang

La couverture ainsi que le titre font référence au célèbre Autant en emporte le vent. D'ailleurs, la première case et celles qui suivent renvoient directement au célèbre film oscarisé de 1939 ainsi qu'au roman de Margaret Mitchell. Cependant, une vielle dame qui est la narratrice de cette histoire nous explique que la réalité était encore plus dure que cette romance imagée et nuancée. Il est vrai qu'on va vite s'apercevoir que les exploitants de plantation de canne à sucre n'avaient absolument aucune considération humaine pour ces esclaves traités comme des objets sans âmes et exploités jusqu'au bout dans tous les domaines, les plus sordides soient-il. Bref, cela ne fera pas dans la concession. J'ai beaucoup aimé car au-delà de la situation des esclaves au XVIIIème siècle dans le Sud des États-Unis, on se rend compte que les femmes blanches devaient également subir leurs maris violents et volages. On va s'attacher plus particulièrement à une maîtresse de domaine et sa fille qui vont devoir se débarrasser d'un homme mari et père sans vergogne à l'aide de la magie vaudou. Bref, une grande place est accordée aux personnages féminins. Les rôles de grosses brutes sont attribués aux hommes comme il se doit. C'est une très belle saga qui commence de manière très satisfaisante. On a véritablement envie de connaître la suite. Je souligne également que le dessin de ces bayous est tout simplement superbe. De beaux cadrages, un trait vif et structuré pour un récit très bien mené sur un thème intemporel. Au final, une agréable découverte. On guettera la sortie des deux autres volumes.

26/01/2020 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série Quelques pincées de désir
Quelques pincées de désir

Dans la même collection que Phantasia à savoir Tapages Nocturnes, on trouve quelques pincées de désirs. Je dois dire que ce titre m'a plutôt bien convaincu bien que cela soit assez irrégulier. En effet, nous avons 7 nouvelles différentes réalisées par 5 autrices totalement différentes : Marie Avril et Marine Tulmelaire (France), Megan Rose Gedris (USA), Niki Smith (Allemagne) et enfin Ariel Vittori (Italie). C'est un regard érotique féminin et pour le moins très intéressant avec une vision positive du corps et de la sexualité. J'avoue avoir totalement craqué pour le travail de Marine Tumelaire qui dessine les corps presque à la perfection : voir « So real » ou encore « Lien végétal » qui donne à réfléchir. On regrette presque qu'il n'y ait pas un ouvrage entièrement réalisé par cette dernière qui enseigne d'ailleurs le dessin d'observation dans une école de cinéma de la région parisienne après avoir mis en couleur le travail de nombreux auteurs pour Dargaud.

26/01/2020 (modifier)
Par Jetjet
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Dracula (Bess)
Dracula (Bess)

Bram Stoker est probablement l'un des auteurs dont l'oeuvre principale aura subi le plus grand nombre d'adaptations sur tous les médias existants. À l'instar de Mary Shelley et de sa créature de Frankenstein, Dracula aura subi nombre de mutations comme tout personnage mythique et légendaire tombé bien souvent dans le collectif populaire. C'est ainsi que Georges Bess assez familier du genre avec Le Vampire de Bénarès décide à son tour de s'approprier la fameuse créature. S'il est décidé de respecter le matériau d'origine assez fidèlement, l'auteur va tenter de sublimer le récit classique par sa mise en scène et son talent graphique. Et le résultat est plutôt époustouflant... Loin de calquer sur l'école franco-belge classique, on dénote une folle imagination au point de ne jamais se douter de quelle manière seront agencées les pages suivantes... Bien plus proche de l'école comics US des Tales from the crypt ou autres Eerie et d'auteurs comme Bernie Wrightson ou Richard Corben, Georges Bess pose une ambiance gothique aussi macabre que sensuelle par des cadrages, des ambiances incroyables emplies de détail et sublimés par un noir et blanc hypnotique. Découpés en trois gros chapitres, chaque partie développe une ambiance qui lui est unique. Qu'il s'agisse de la visite du château de Dracula où le jeune clerc de notaire traverse un immense labyrinthe hanté et lugubre dans des encrages profonds, d'un Londres victorien et de ses paysages champêtres désincarnés (Aaah la résurrection de Lucy va marquer vos esprits) ou de la traque du comte rappelant les plus belles poursuites de western avec un décor blanc écrasant..... La surprise visuelle est donc totale et contribue grandement à rendre inédit un récit que tout le monde connait sur le bout des doigts. Les personnages sont habilement représentés mais la grande star reste le comte Dracula lui-même. Présent sous de multiples formes ou menaçant même hors champ, il n'est plus la forme romantique détournée de Francis Ford Coppola mais bien l'incarnation du mal.. Une goule tour à tour séduisante, menaçante ou effrayante dont l'aspect Nosferatu est grandement magnifié par le seul talent de Georges Bess. Amateurs de noir et blanc comme de récits horrifiques, ne passez pas à côté de cette pépite unique en son genre et à ranger non loin du merveilleux Dracula d'Hyppolyte.

26/01/2020 (modifier)
Par Mosath
Note: 4/5
Couverture de la série Jusqu'au dernier
Jusqu'au dernier

Les grands espaces, la fin d’une ère, les gueules dures, le huis-clos d’une petite communauté, le vice et la mort qui rôdent à chaque coin de page, tout est en place pour un parfait western, brutal et pur. J’avoue qu’après la belle couverture et l’introduction de 3 pages « pré-générique » à la Leone, j’étais ferré. Par la suite l’intrigue bien menée, est superbement servie par le dessin et le découpage, parfaits à mon goût et tellement adaptés au genre. On peut regretter que les événements de la dernière partie s’enchaînent si vite, nous privant de personnages plus profonds et développés. Cependant la fin où se noient le bien, le mal, la fin d’un monde, le progrès... nous laisse sur notre faim comme souvent celle d’un excellent western. Bref, il ne manque que la musique. Un immanquable pour les fans du genre.

26/01/2020 (modifier)
Couverture de la série Le Photographe
Le Photographe

J’ai lu cette BD car elle faisait partie des immanquables du site ; sans cela je serai sans doute passée à côté sans y prêter attention. Et même en la feuilletant je n’aurais sans doute pas eu envie d’aller plus loin, car le graphisme ne m’a pas attirée plus que ça au premier abord, et je ne suis pas forcément fan du mélange entre photographies et dessins. J’ai finalement trouvé cet aspect plutôt réussi, même si certaines photographies manquaient parfois un peu de lisibilité. Je suis donc contente d’avoir suivi les avis du site, car il aurait été dommage de passer à côté de cette série. La plongée au sein d’une mission de Médecins Sans Frontières est très intéressante, elle permet de mesurer la difficulté d’entreprendre de telles expéditions, mais également leur nécessité. C’est toujours passionnant de voyager, que ce soit en vrai ou par le biais de documentaires, notamment pour découvrir d’autres cultures. Ici l’auteur nous entraine dans des pays que l’on connait au final très mal, et que je n’aurai sans doute jamais l’occasion de visiter réellement. J’ai particulièrement apprécié le deuxième tome dans lequel le photographe côtoie de plus près la culture afghane, et où on est témoin de la dureté de la guerre en suivant les médecins qui soignent les patients. Je ne peux que recommander vivement cette lecture.

25/01/2020 (modifier)