Le Dieu vagabond

Note: 4/5
(4/5 pour 16 avis)

Une plongée envoûtante dans le monde des mythologies antiques


BD à offrir Best-of des 20 ans du site Les petits éditeurs indépendants Les prix lecteurs BDTheque 2019 Mythologie Mythologie Grecque One-shots, le best-of

Dernier de sa lignée divine, Eustis le satyre mène une vie oisive et solitaire dans le monde moderne. Lorsqu’il découvre que d’autres dieux ont survécu, il part à la recherche de son ami Pan, curieux disparu qui semble cristalliser l’attention de tout le nouveau panthéon de l’« Hôtel Olympus ». Mais Eustis n’est qu’une divinité mineure, et peut-être vient-il de mettre le doigt dans un engrenage dangereux…

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 02 Janvier 2019
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Le Dieu vagabond © Sarbacane 2019
Les notes
Note: 4/5
(4/5 pour 16 avis)
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23/03/2019 | Blue Boy
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Par gruizzli
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur gruizzli

Oh qu'il est beau celui-là ! J'ai un attrait pour la mythologie grecque, riche, foisonnante, mainte fois reprise et retravaillée en tout sens. J'aime surtout qu'elle soit toujours reprise, rejouée et réécrite pour en tirer de nouveaux commentaires sur notre monde, notre actualité, nos idées. Ici, Fabrizio Dori a fait dans l'excellence, à mes yeux. Une réappropriation à la croisée des genres et des influences, pour tirer de cette mythologie un commentaire sur notre monde contemporain. Brillant ! Ce qui saute aux yeux rapidement, c'est le talent du dessin. C'est coloré, dynamique, mais aussi bourré de références et de symboliques. Des plus évidentes (les reprises d'amphores grecques) aux clins d’œils vers les impressionnistes (Van Gogh ne pouvait pas être absent de cette BD), avec une recherche dans les décors, les personnages ... C'est des têtes de mort mexicaines qui côtoient des images de la Grèce antique pourrait paraitre étrange mais passe très bien, mélangeant des mythologies et des cultures pour en montrer l'universalité. Le dessin est inspiré, et la lecture s'en ressent. C'est beau, on en redemande. Personnellement j'ai hâte de le relire pour rechercher toutes les références. Niveau histoire, on brode sur la thématique habituelle du monde duquel les dieux se sont retirés avec l'arrivée du Christianisme. Cette thématique dans l'air du temps semble se nourrir d'une déconnexion de l'homme contemporain de la spiritualité qui l'a habité pendant des siècles : retour à la nature, retrouvailles d'anciennes fêtes, nostalgie d'un passé où l'homme se sentait plus en harmonie avec le monde (que ce fut vrai ou non). Sur ces thématiques, l'auteur livre une histoire aux multiples facettes que l'on pourra interpréter à loisir : regarder par les yeux du satyre, est-ce regarder par les yeux d'un artiste ? Eustis représente-t-il les vagabonds, les clochards, "ceux d'en bas" ? Est-ce une critique du monde contemporain, détaché de la nature et d'un sens profond du bonheur ? Tout ceci et plus encore, sans doute. Impossible de ne pas voir des choix réfléchis et conscient dans la représentation de Arès comme un ancien militaire néo-nazi et complotiste, très protecteur de "son" territoire, Aphrodite gérant un parc d'attraction aux multiples plaisirs proposés (que j'ai personnellement vu comme une métaphore d'Internet, avec sa bibliothèque infinie de tout les livres existants ou l'ancienne prostituée qui vient y travailler sans se rendre compte de la facticité du lieu, entouré d'obscurité). Les dieux grecs sont des archétypes dont l'auteur joue, et le sens qu'il donne à tout cela n'est pas anodin : l'entrée des enfers est dans la décharge derrière le parc d'attraction. Je trouve l'image parlante ! C'est typiquement le genre de BD que j'adore parce qu'elle utilise des codes et des symboles pour parler d'un monde, d'un air du temps, d'une idée. La déconnexion de l'homme avec la nature est assez nette, mais aussi la question de la beauté du monde (contrebalancé par des décharges et des tours d'immeubles), l'accomplissement personnel, la désillusion de nos choix de vie ... C'est riche et dense, mais beau aussi et la fin me donne le sourire. Une sorte de triomphe de l'amour et de la fête, du positif dans toutes ces représentations parfois triste. Comme dirait Pacôme Thiellement : "Carnaval doit renaitre", et cette BD invite aux libations antiques, à retrouver la beauté de la nature, à la fête éternelle de Dionysos, aux plaisirs ! Quelle belle BD ...

27/02/2024 (modifier)
L'avatar du posteur bamiléké

Je suis un peu indécis après la lecture de cette série. Incontestablement le graphisme de Dori est magnifique. C'est très travaillé avec des changements de style en fonction de l'épisode traversé. Il en va de même d'une mise en couleur très luxuriante qui va des rouges les plus chauds aux pastels les plus doux. Si l'idée de départ du scénario est séduisante avec Eutis qui traine sa solitude divine comme une âme en peine depuis des siècles. Je me suis quand-même par moment demandé où l'auteur voulait nous conduire sauf à voyager dans un univers à la Ulysse pour se réapproprier les divinités grecques. Le monde mythologique de Dori reste bien en phase avec les écrits antiques, toutefois Dori ne fait pas l'effort d'approfondir le sens de ces mythes. Le scénario reste à un niveau poétique agréable mais insuffisant à mon goût. Ainsi en bon disciple de Dionysos, Eutis est réduit à un gros buveur de vin sans beaucoup plus de charisme. Or Dionysos et sa suite représentent bien plus que trois verres de vin. C'est une petite réserve pour un ouvrage très travaillé graphiquement mais avec un scénario qui ne m'a pas fait vibrer. 3.5

02/10/2023 (modifier)
L'avatar du posteur Tomdelapampa

Le Dieu vagabond est l’antithèse de la série Les Prométhéens (avisée il y a peu). Si j’en parle et que je fais le rapprochement rapide entre ces 2 séries, c’est qu’elles partagent une même idée de base, à savoir la présence des Dieux antiques à notre époque contemporaine, sauf qu’ici le traitement proposé est bien bien différent. C’est bien simple, j’aime tout dans le présent album, à mes yeux une franche réussite sur bien des points. Jusqu’à maintenant je ne l’ai lu qu’à travers divers emprunts mais à la moindre occasion je coche l’option achat direct. L’histoire, la quête d’Eustis le satyre, est super sympa à suivre, c’est fluide et bien chapitré, des personnages et des péripéties attachants. L’intégration de la part antique à ce monde moderne est très bien gérée et possède beaucoup d’originalité. L’aventure est sublimée par le graphisme de Fabrizio Dori, spécial au premier abord (les 1ères planches dans la galerie ne donnent pas envie) mais envoûtant sur la longueur, avec mention pour les couleurs. Un très bel album, bravo à l’auteur et à l’éditeur.

25/11/2022 (modifier)
Par doumé
Note: 4/5
L'avatar du posteur doumé

La mythologie grecque propulsée à l'époque contemporaine. L'auteur nous emmène suivre le parcours d'un dieu déchu par une malédiction qui veut retrouver son statut de satyre autour de Dyonisos Le ton de l'histoire s'appuie sur un héros noceur et buveur qui s'embarque dans une odyssée pour retrouver son statut avec deux compagnons. Le premier est un homme de notre époque en fin de vie, Eudis lui a promis en échange de quelques bouteilles de réaliser son dernier vœux. Le second est un inconnu de la mythologie, il était destiné à avoir le statut de héros mais une rage de dent pendant son examen le laisse au rang de simple inconnu. L'auteur utilise trois comparses avec des profils différents, une diversité qui donne une dynamique à cette histoire et la rend originale. Cette quête joyeuse est menée tambour battant où l'humour est omniprésent et nos trois héros en quête de leur Graal nous communiquent leur enthousiasme. Plaisir et contemplation sont les deux premiers objectifs d'Eudis, un héros plein de bon sens qui m'a paru plus proche des hommes que des dieux dans une aventure irréelle très plaisante à lire.

23/01/2022 (modifier)
L'avatar du posteur ThePatrick

Une surprise que cet album ! Très peu attiré par la couverture et le graphisme des premières pages où l'on découvre les abords campagnards d'une banlieue (par définition pas très glamour), deux personnages assez laids, des prostituées assez vulgaires, et Eustis notre héros qui quand il apparaît avec sa bouteille de rouge à la bouche est affublé de toutes ces qualités (pas très glamour, laid et vulgaire), c'est à la page 14 que j'ai compris que tout pouvait changer. On s'y retrouve en effet plongé dans un autre univers, où Eustis est un satyre (au sens mythologique du terme, bien sûr), et visuellement je me suis pris une pure claque ! Du coup, en retournant sur les pages précédents, l'évidence de leur qualité graphique saute au yeux, même si ce qu'elles représentent n'est pas forcément beau. Le reste de l'album sera bien sûr à la hauteur. Le style graphique changera souvent, pour des scènes entières ou quelques cases, et les emprunts artistiques seront nombreux. Parmi ceux que j'ai reconnus ou cru reconnaître il y a la représentation des morts au Mexique lors de la fête des morts, des représentations grecques, du Van Gogh, un peu de Monet, de Roy Lichtenstein, de Mucha, etc. Et même sans connaître ces références, visuellement on en prendra plein les yeux, sans esbrouffe, et toujours à bon escient. L'histoire, elle, est une quête. Une pure quête. Eustis, dont on aura eu connaissance de l'histoire dans les quelques premiers chapitres, exilé de son monde divin, cherche à y retourner. Et pour cela, contexte mythologique oblige, il doit accomplir une quête, qui le fera passer par tout un nombre d'étapes qu'il ne connaît pas encore. Bien que n'affectionnant pas ce genre de scénario, je me suis volontiers laissé emporter par celle-ci, bercé par le graphisme magnifique et les touches d'humour assez nombreuses, graphiques ou textuelles. Il y a des choses qu'il faut faire d'une certaine manière, Professeur... On ne peut pas arriver aux Enfers en bus ! Et il faut avouer qu'on n'a pas le temps de s'ennuyer. Tout cela est mené tambour battant, et chaque étape est l'occasion de découvrir des aspects souvent peu connus de la mythologie. L'ensemble n'est pas du tout inquiétant mais plutôt bon enfant, même les passages qui avaient un potentiel anxiogène élevé. Seul le passage où Eustis le satyre est puni par Artémis l'est un peu. Quelle idée aussi, que de contrarier une déesse... Au final cet album s'est révélé un pur régal pour les yeux, une lecture fort agréable, et même assez drôle. Je ne sais pas si je le relirai, mais ç'a été un vrai plaisir que de le découvrir.

29/05/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Yannou D. Yannou

Une très belle bd. Etonnament la série oscille entre plusieurs tons : onirique, ancrage dans le réel, quête, angoisses, relecture des mythes, thèmes fondamentaux (la mort, la recherche de soi...) et même cartoon !! (je pense notamment à Ares qui sort de sa caravane avec un graphisme de toon !) Et pourtant l'ensemble fonctionne ! C'est ça qui est assez étonnant et un vrai tour de force. J'ai adoré.

24/02/2021 (modifier)
L'avatar du posteur Calimeranne

J'ai hésité un moment avant de me lancer dans la lecture du Dieu Vagabond. Si je trouvais la couverture très attirante (l’illustration, magnifique, est bien mise en valeur par l’ajout de vernis sélectif), l'intérieur m'intimidait un peu : certes le dessin à l’intérieur était à la hauteur de la couverture, mais j'avais le sentiment que l’histoire partait dans tous les sens et que je n'allais pas réussir à entrer dans l'univers. Lorsque j'ai fini par me lancer dans la lecture, j'ai été surprise car le récit m’a paru finalement plutôt clair et je ne me suis pas sentie perdue en route… mais c’est peut-être justement là le problème. Avec le recul, j’aurais peut-être préféré un récit plus touffu, exigeant, qui m’aurait laissé le sentiment que des éléments m’échappaient ; en l’occurrence je n’ai pas l’impression d’avoir vraiment raté quelque chose, mais je n’ai pas été charmée. Je ne me suis pas sentie happée par le récit, et malgré quelques passages oniriques qui ont réussi à m'embarquer un instant l'histoire principale de ce Dieu abandonné sur Terre m'est tombée des mains. J'ai refermé l'album sans rien en penser, ni de positif ni de franchement négatif. C'est typiquement le genre d'album dont je pourrais complètement oublier l'existence... Ce n'est pas une mauvaise BD, je ne dois juste pas être le bon public. Peut-être suis-je tout simplement passée à côté, et pour la qualité du graphisme je lui concède 3 étoiles, mais sans grande conviction.

31/01/2021 (modifier)
L'avatar du posteur carottebio

Belle lecture originale qui nous emmène via un graphisme coloré et atypique dans une quête antique moderne. Un doux vent de couleurs et de fantastique entre les oreilles. C'est bon en ces temps d'enfermement et de morosité.

30/01/2021 (modifier)
Par iannick
Note: 4/5
L'avatar du posteur iannick

Sans mes amis bédéphiles, il est clair que je n’aurais jamais feuilleté le « Dieu vagabond » parce que la couverture et son contenu ne m’attiraient pas du tout. D’ailleurs, je tiens à remercier un de mes potes de m’avoir involontairement prêté son exemplaire. Alors oui, le traitement graphique du « Dieu vagabond » ne me plaisait pas des masses. A première vue, je le trouvais figé, j’avais du mal avec la représentation des visages… et puis, au fil des pages, je me suis mis à l’apprécier… D’ailleurs, certaines planches me sont apparues vraiment très belles. L’auteur, Fabrizio Dori, n’hésite pas à varier son style, plus précisément sa mise en couleurs, ce qui rend au final cette bande dessinée très agréable à contempler et vivante. La narration est, à mon avis, très correcte. Là-aussi, Fabrizio Dori, nous présente un découpage varié et original par moments qui contribue à rendre son récit animé. Original, c’est aussi le ressenti que j’ai eu à la fin de cette lecture. L’auteur nous invite à suivre les péripéties d’un homme, Eustis, qui se dit « satyre » et renvoyé des dieux… Afin de retrouver son monde et les siens, cet homme va suivre une quête où il rencontrera des gens et des créatures aussi loufoques que lui… Mine de rien, ce scénario peut paraître gringalet mais l’auteur le parsème de références mythologiques et d’une ambiance poétique (je parle bien d’« ambiance poétique» et non de « poèmes ») qu’il est difficile de ne pas être charmé par les aventures d’Eustis. Bien que je sois resté indifférent au devenir d’Eustis, j’ai eu un ressenti d’apaisement au cours de la lecture, comme si j’avais été transporté par son atmosphère de rêverie et par le graphisme particulier de Fabrizio Dori. Au final, Le « Dieu vagabond » m’est apparu comme un album très agréable à lire. Le coup de patte de Fabrizio Dori contribue au charme de cette bande dessinée qui m’a fait rêver et revisiter d’une façon apaisante la mythologie grecque. Certainement, une des bandes dessinées les plus originales que j’ai pu lire ces dernières années.

10/02/2020 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur PAco

Avec "Le Dieu vagabond" Fabrizio Dori nous propose de suivre la quête d'Eustis, satyre banni de l'Olympe pour avoir courtisé une nymphe. Sdf de son état, nous le retrouvons en périphérie de Milan aujourd'hui où cette espèce de dandy des temps moderne, survit grâce aux divinations qu'il procure en échange d'une bonne bouteille. En tant qu'adepte de Pan et de sa cours, on ne se refait pas ! Mais s'il se contente de peu, notre ami Eustis compte bien retrouver sa cour olympienne et va nous entrainer au fil des pages dans une aventure avec un compère inattendu afin de relever le défi qui lui est proposé par Hécate pour lever la malédiction qui pèse sur lui. Sans rien renier de la mythologie grecque et en lui restant fidèle, Fabrizio Dori réussi le pari un peu fou d'y mêler avec énormément de talent des influences graphiques du XIXe et XXe siècle pour le plus grand plaisir de nos yeux. Surtout que tout cela n'est pas gratuit mais composé intelligemment autour d'un scénario un brin loufoque (voire drôle) mais à la narration impeccable. Alors laissez vous porter par cet ovni aux qualités graphiques majestueuses et aux références mythologiques et artistiques astucieusement agencées !

28/01/2020 (modifier)