Les derniers avis (39395 avis)

Par Erik
Note: 4/5
Couverture de la série On est chez nous
On est chez nous

J'avoue que ce genre de slogan politique de protectionnisme identitaire me fait froid dans le dos. La question qui se pose a contrario : faut-il pour autant inviter le plus de miséreux possible dans notre maison afin de les sauver tous et d'accomplir une bonne action pour la planète ? On peut comprendre que dans un pays où le capitalisme nous a appris depuis 4 siècles ce qu'est le sens de la propriété, c'est un peu difficile de sauter le pas. Cela ne serait pas seulement la prospérité qu'on perdrait le cas échéant mais également un peu de soi-même et d'un certain art de vivre. Bref, des Français de seconde zone dans leur propre pays. C'est tout le sens de ce slogan réducteur et destructeur. J'ai beaucoup apprécié cette bd qui met en scène un journaliste dans une ville du sud qui a basculé dans l'extrême droite. On nous montre comment le maire gère sa ville en divisant les communautés. Tout ceux qui ne pensent pas comme eux doivent être sanctionnés (on coupe les aides à des associations en préférant construire de coûteux rond-point). A la fin de l'album, on aura même droit à un dossier pour nous expliquer comment cela s'est passé concrètement dans les principales villes qui ont basculées ces dernières années lors des élections municipales. Il faut bien le dire : le bilan n'est pas très glorieux. Quoiqu'on peut en penser, il y aurait un danger à ce que l'extrême-droite passe dans tout ce qu'elle véhicule comme idées nauséabondes depuis 150 ans. Cependant, nous sommes en démocratie et c'est le peuple qui est souverain. On a vu ce qui s'est passé en Grande-Bretagne quand le peuple décide. Les médias sont également présents pour influencer le public. On crée des peurs pour stigmatiser une partie de la population. Tout le monde peut en prendre pour son grade. La bd décortique ces principaux mécanismes. J'ai trouvé que le propos était intelligent et non manichéen dans la dénonciation de ce parti politique qui gagne du terrain pour crever le fameux plafond de verre. On reconnaît également les grandes figures de la vie politique française même si elles ne sont pas citées nommément. On se rend compte qu'on va tout droit dans le mur. Alors, cette initiative sous forme de bd me paraît être une bonne solution pour éveiller un peu plus les esprits. Quand on dit chez nous, on pense à un espace privé. Or, notre pays n'est pas un espace privé mais public ce qui veut dire ouvert à tous et pluraliste. L'extrême droite au pouvoir cherche à réaliser ce fantasme d’appropriation de la France et cela serait tout notre héritage démocratique qui serait remis en cause. Une œuvre qui va diviser les lecteurs que l'on soit dans un camp ou dans l'autre. Je pense sereinement qu'ils ne vont pas apprécier d'être comparés à un KKK à la française mais à force de diviser, on y arrivera sans doute...

01/02/2020 (modifier)
Par Alix
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série La Traversée (Paurd)
La Traversée (Paurd)

Cet album me rappelle un peu les œuvres de Enfin Libre, dans le ton mais aussi la représentation graphique. On suit la marche en avant de deux soldats cherchant le champ de bataille... leurs péripéties sont amusantes au possible. Les dialogues sont remarquablement écrits, et les deux personnages ainsi que les situations loufoques et rocambolesques me rappellent un peu les enquêtes du duo de policiers dans la Nef des fous. Il y a aussi toute une réflexion sur la guerre, le ton s’assombrit carrément sur la fin. La mise en page est originale (mais un poil difficile à suivre par moments), avec un sens de lecture suivant les méandres du paysage. J’ai beaucoup souri voire rigolé à la lecture de cet album... une chouette découverte.

01/02/2020 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Tristan et Yseult
Tristan et Yseult

3.5 Adaptation de la célèbre histoire de Tristan et Yseult. Je me souviens avoir lu je ne sais plus quelle version du roman à l'école et d'avoir trouvé ça chiant à cause du style d'écriture et puis j'étais déçu de voir que les héros devenaient amoureux à cause d'un philtre d'amour (donc contre leur volonté) alors que j'imaginais qu'ils vivaient un amour tendre et sincère. J'ai donc eu des appréhensions lorsque j'ai commencé la lecture de cette BD. J'ai eu un peu peur au début vu que les personnages parlent et agissent souvent comme s'ils étaient dans une pièce de théâtre, mais petit à petit je suis rentré dans le récit et je l'ai trouvé pas mal. La romance entre Tristan et Yseult a fini par me toucher même si leur relation amoureuse ne commence pas de manière naturelle. Le ton est moderne, c'est à dire qu'il y a des scènes de nudité et si on ne tombe jamais dans le porno, les auteurs n'ont pas de problèmes à montrer plusieurs fois les deux amants faire l'amour. On est loin de l'amour courtois du moyen-âge ! Les personnages sont attachants et le récit se lit bien. Il y a juste le début qui ne m'a pas trop plu et la fin est un peu abrupte. J'ai bien aimé le dessin qui est dynamique et sympa à regarder lorsqu'il y a une femme à poil. Bref, je le conseille à ceux qui voudraient découvrir une version moderne de ce récit moyenâgeux.

01/02/2020 (modifier)
Par Gaston
Note: 4/5
Couverture de la série Miaou ! - Big-Boss le magnifique
Miaou ! - Big-Boss le magnifique

3.5 J'ai mieux accroché à cette série que ''Miaou ! - Le quotidien de Moustic''. Il faut dire que j'aime bien mieux le personnage de Big-Boss (le personnage de Moustic est un peu agaçant par moment donc je le préfère comme personnage secondaire) et comme cette fois-ci le personnage principal est un chat adulte, le ton m'a paru un peu plus mature tout en restant dans le domaine du tout public. On suit donc le quotidien d'un matou qui a l'air peu sympathique, mais qui en fait possède un grand cœur et il va évoluer lorsqu'il va se faire des amis. Il y a des moments comiques et aussi des moments plein de tendresse. Les personnages sont terriblement attachants et si c'est pas la série du siècle, je l'ai trouvé bien divertissante et j'ai ressenti plein d'émotions en la lisant. Bref, je la conseille aux amateurs de chats ou encore aux fans de récits mettant en vedette la vie quotidienne des animaux.

31/01/2020 (modifier)
Par Jetjet
Note: 4/5
Couverture de la série Squeak the mouse
Squeak the mouse

Squeak the Mouse ? Une bonne claque dans l’entrejambe du lectorat bien malveillant (sic) de l’Echo des Savanes à l’orée des années 80. Dans le genre comic strip, Mattioli se lâche complètement quitte à s’attirer les foudres de la censure américaine qui classera le premier tome des « exploits » de la petite souris comme hors la loi pour caractère violent et pornographique donc dégradant des protagonistes d’une bd finalement inoffensive dans le fond mais dérangeante dans la forme ! Les protagonistes ? des souris et des chats directement issus de l’univers de Fritz the Cat auquel Mattioli fait directement allusion par de nombreux clins d’œil, titre y compris. En résulte un savant (re-sic) mélange des genres, de Tom & Jerry sous influence Tex Avery : le chat poursuit la souris qui se tire de toutes les situations dangereuses usant de pétards mammouth dans le fondement du chat et d’autres artifices déviants des cartoons de notre enfance. Mais le chat se fâche et retourne la situation à son avantage : excédé de n’être qu’un vulgaire objet de jeu puéril, il s’énerve, pulvérise au sens propre la mignonne petite souris et passe dès lors à la phase adulte de sa condition, libéré de cette contrainte ridicule, il va enfin pouvoir s’adonner à des loisirs plus adultes, mater des films, sortir les minettes lors d’une mémorable soirée tournant à l’orgie sanglante car, eh oui, notre souris est de retour sous forme zombiesque et a eu tout loisir de s’adonner aux joies de la vengeance psychopathe en éliminant tel un film Vendredi 13 tout félin libertin du quartier ! Car sans aucune parole, c’est cela Squeak the Mouse, un condensé de personnages mignons subitement devenus fous et incontrôlables au service d’actes déviants les plus ignobles : meurtres sanglants (Mattioli use et abuse de ketchup !) et scènes pornographiques sans autre but que de choquer et d’amuser son lectorat par des situations tout à fait incongrues. Si le scénario devient certes répétitif, l'effet produit un certain plaisir cathartique et libérateur : qui n’a pas eu envie de voir Tom le chat s’adonner à de belles parties de jambes en l’air et Jerry devenir une souris zombie dégueulasse ? On y prend donc un certain plaisir malgré une lecture rapide (la lecture d'un tome prend tout au plus 10 minutes grand maximum) et aucun dialogue. Le tome 2 reprend les grandes lignes en ressuscitant la souris zombie et en lui octroyant cette fois la victoire (elle relit avec amertume ses mésaventures du tome 1 !!!) et s’en repaître (entendez par là : sea, sex and sun :) ) On inverse les rôles pour un résultat identique et tout aussi irrévérencieux ! (âmes sensibles s’abstenir !), le tout saupoudré de quelques références cinéma bien convenues (Evil Dead, Videodrome et Massacre à la Tronçonneuse 2 !!!!). Je ne peux que conseiller la lecture de ces aversions gratuites tant leur côté dérangeant gratuit ne peut faire que du bien dans une actualité qui recherche le trash tout en s’en défendant (allumez votre télévision), ici c’est tout l’inverse ! Mattioli produit une œuvre qui se veut choquante et que ça fait du bien ! Le récent décès de Massimo Mattioli a permis de réaliser une intégrale et de lui doter d'un tome 3 inédit en album à ce jour ! La course poursuite entre Squeak et le chat se déroule cette fois dans l'espace avec des aliens capables de rescuciter ces 2 psychopathes libidineux. Si le cadre s'éloigne de notre planète terre, le programme reste inchangé avec son lot de meurtres craspecs, ses scènes pornos gratuites et une conclusion identique aux deux albums précédents. Il était peut-être temps de clôturer cette histoire de vengeance absurde sans fin. Si on accepte que le sexe féminin a un rôle de faire valoir et que l'histoire tient sur un bout de serviette, on peut prendre beaucoup de plaisir à observer les dessins simples mais dynamiques de Mattioli. Cet improbable mix de pop art, de gore et de sexe sur des animaux tout mignons ne plaira pas et n'est pas destiné à tout le monde. Cette combinaison d'un style inoffensif au service des pires exactions traverse parfaitement les années.

29/07/2009 (MAJ le 30/01/2020) (modifier)
Par Spooky
Note: 4/5
Couverture de la série BL Métamorphose
BL Métamorphose

Ohhhhhhh mais c'est très sympa, ça ! L'idée est simple, une passion commune peut rapprocher deux personnes que tout le reste oppose, y compris l'âge. Cette fois-ci c'est le manga yaoi, lequel vante et conte les vertus de l'amour entre garçons, qui rapproche une mamie qui s'ennuie et une lycéenne. C'est inattendu, très frais, carrément pas prise de tête. Et on ne s'ennuie pas, malgré le rythme un peu indolent par moments. Dans le deuxième tome on continue sur le même rythme, Yuki continue à découvrir le monde des mangas (yaoi en particulier), avec un passage dans une convention, à la rencontre de l'autrice de leur manga préféré. En parallèle on en voit un peu plus sur leurs vies respectives, la vieille dame accueillant de temps en temps sa fille, et la collégienne se posant des questions sur sa vie sentimentale, pour l'heure réduite à zéro. Le tome 3 est un passage sans grand intérêt ; il ne se passe rien ou presque, mais la fin donne un petit regain d'intérêt avec le dialogue entre les deux femmes concernant un évènement à venir. Attendons la suite. Le trait de Kaoru Tsurutani n'est pas des plus académiques, mais son travail sur les expressions des personnages vaut le détour. Franchement c'est très sympa, ça fait passer un bon moment et redonne le sourire.

17/06/2019 (MAJ le 30/01/2020) (modifier)
Couverture de la série Le Voyageur
Le Voyageur

Ce one shot est un récit de science-fiction sobre et simple sans être simpliste. Koren Shadmi nous propose de suivre la quête d’un homme devenu immortel. Le voyageur parcourt les États-Unis pour comprendre ce qui lui est arrivé et pourquoi. Le récit est découpé en chapitres qui traitent chacun d’une époque différente. Après un premier saut dans le passé, le lecteur découvre des bribes du parcours du voyageur, dans un futur toujours plus lointain. Il se dégage de l’histoire une ambiance presque lancinante, légèrement angoissante, cohérente avec le monde qui va inéluctablement à sa perte… comme le nôtre ? Le dessin est à l’image du scénario : plus profond et complexe qu’il n’y paraît. Pour l’anecdote, l’apparence du voyageur n’est pas sans me rappeler celle du protagoniste principal dans « Les Derniers jours d'un immortel ». Faut-il être un homme ténébreux et mystérieux pour être immortel ? Au final, la qualité est là, c’est certain. Il m'aura juste manqué une pointe d'émotion, le caractère impassible du héros ayant déteint sur moi au fur et à mesure de la lecture. Note réelle : 3.5/5

30/01/2020 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
Couverture de la série La Drôle de vie de Bibow Bradley
La Drôle de vie de Bibow Bradley

Note : 3.5/5 J'ai à la fois beaucoup apprécié cet album et en même temps j'ai quelques réserves à son encontre. Lors de son long chapitre d'introduction sur la jeunesse du héros, on sent l'ambiance de polar noir qui devait se dégager du roman original. C'est la jeunesse d'un gamin désabusé, dont la famille tient un bar paumé rempli de poivrots rétrogrades. Le jeune Robert, dit Bibow, évolue dans ce milieu comme un robot sans empathie, un gamin qui va rapidement se faire virer de l'école, avant de finalement se faire enrôler dans l'armée au début de la guerre du Vietnam. C'est là-bas que sa vie va prendre un brusque virage quand, après qu'il semble avoir pété les plombs, des membres de la CIA repèrent en lui un agent parfait car complètement dénué du sens de la peur. L'idée du gars dénué d'empathie ou de peur n'est pas totalement nouvelle. Par exemple, j'ai un souvenir assez fort du comics Desolation Jones qui axe tout son personnage principal sur ce concept poussé à l'extrême. Mais j'ai bien apprécié la manière dont il était abordé ici, notamment par le fait qu'on est témoin des pensées du héros et ses interrogations quand il ne savait pas encore définir ce qui le différenciait du reste du monde. Cet absence d'un instinct purement animal le pousse à agir de manière très distanciée dans ses missions qui, paradoxalement, vont finalement l'amener à côtoyer les humains de très près. Le décalage entre l'état d'esprit du personnage, le monde qui l'entoure et la manière dont il joue son rôle au milieu de celui-ci est assez intéressant et parfois non dénué d'un certain humour. Et l'intrigue connait un développement séduisant quand il rencontre une fille qui lui fait éprouver enfin pour de bon des sentiments. Bref, j'ai bien aimé la touche d'originalité du scénario et la façon dont il se déroule sans se laisser deviner à l'avance. Le dessin est lui aussi très appréciable, avec une vraie personnalité et une certaine souplesse dans le trait qui rend la mise en scène dynamique et prenante. Pourtant certains points m'ont un peu chagriné. Le premier est le manque de crédibilité de la partie de l'intrigue tournant autour de l'émetteur de micro-ondes. Le reste du scénario, aussi cruel qu'il puisse être par moment, était réaliste et cela apportait un bon impact au côté décalé du héros et à la critique acerbe de l'armée américaine et de la CIA qu'offrait le récit. Mais cet apport plus fantasque sur le plan technologique m'a fait un peu ressortir de cette bonne ambiance que j'appréciais. Et puis il y a le long épilogue du récit, après le choix décisif fait par le héros, qui me rend un peu morose car cela donne l'impression que voilà, il a vécu son aventure pendant mettons la première trentaine d'années de sa vie et ensuite c'est pas grave s'il doit s'enterrer sans plus rien faire jusqu'à sa vieillesse. Aussi réaliste que cela puisse être dans une telle situation, c'est un peu expédié et il en ressort un côté artificiel, tout comme la toute fin qui fait un peu trop romanesque, façon la boucle est bouclée. Ce n'est pas une mauvaise fin, loin de là, mais elle est moins bonne à mes yeux que le reste du récit et m'a empêché de savourer pleinement l'album complet. C'est quand même une bonne lecture, offrant au passage une bonne et intéressante plongée dans les Etats-Unis des années 60.

30/01/2020 (modifier)
Par Ju
Note: 5/5
Couverture de la série Ailefroide - Altitude 3954
Ailefroide - Altitude 3954

J’ai du mal à donner la note de 5/5. Je pense que c’est en raison du mot "culte" qui lui est ici associé. Une bd culte ne peut pas l’être instantanément, il lui faut des années pour le devenir, même dans une approche purement subjective. Il faut qu’elle ait le temps de m’imprégner, de devenir l’une de celles que j’inscris au panthéon de la bd. Mais du coup, le risque est de mettre de côté certaines oeuvres, de ne les estimer que “franchement bien”sur le moment, alors qu’elles mériteraient le "culte". Bon, évidemment, vous me direz que le risque est assez limité, ça ne va pas changer la face du monde, mais quand même, ça me taraudait un peu. Et pour cette oeuvre, j’ai envie d’y aller. Oui, c’est une bd qui m’a marqué, et dans quelques années, elle fera sans aucun doute partie de mes classiques. J’ai été soufflé par la montagne de Jean-Marc Rochette. J’ai été subjugué par sa beauté, par sa froideur, par la grandeur qui est retranscrite. J’ai admiré ces mecs qui se lancent dans les roches, poussés par un je ne sais quoi qui leur interdit de faire demi tour, pour le défi que ça représente et pour pouvoir admirer la nature comme ils le veulent. Le récit autobiographique n’est pas toujours chose aisée, et j’ai souvent du mal, dans ce type d’ouvrage, à m’attacher au personnage. Ici, on se prend assez vite de sympathie pour le jeune Jean-Marc, qui rêve de liberté, entre ses allers-retours pour s’échapper devant les tableaux de Soutine et ceux sur les roches, pour ressentir l’immensité de la montagne. On ressent les problèmes qu’il a dû surmonter, mais l’auteur n’en fait jamais trop. Il n’est jamais présenté comme une victime, jamais Rochette ne s’apitoie sur son sort. Il parvient très bien à faire ressentir ce qu’il devait endurer mais n’élude pas non plus ses parts de responsabilité, dans la relation avec sa mère ou dans ses divers accidents dans la montagne. J’ai trouvé la construction de l’histoire très bien faite, très pertinente. On oscille entre la relation avec la mère, les avancées artistiques et, évidemment, la montagne. Celle-ci est centrale dans l’ouvrage. Jean-Marc Rochette arrive parfaitement à transmettre sa passion. J’ai bien aimé les légendes écrites au début de chaque ascension, qui indiquaient le nom de la voie, la date de l’ouverture et le nom de ceux qui l’ont faite, ça donne un petit côté sérieux, initié. Et puis le dessin magnifie la montagne. Autant j’ai mis un peu de temps à m’y habituer pour ce qui est des personnages, autant j’ai de suite été happé par cette montagne. Rochette retransmet avec brio son immensité, sa majesté son apparente froideur. Car si la montagne ne fait aucun cadeau, et punit parfois, elle sait être reconnaissante. Et ça, on le comprend à la lecture des pages de cette bd, lorsque l’on voit les étoiles dans les yeux de ces jeunes hommes lorsqu’ils arrivent au sommet. On ressent l’attrait de la montagne en même temps que son danger, sa beauté autant que sa cruauté. Finalement, Rochette a choisi la bd, et c’est tant mieux, car il aurait été dommage de se priver de cet ouvrage. Mais la montagne n’est jamais loin, et il lui rend ici un bien bel hommage.

29/01/2020 (modifier)
Par Jean P
Note: 5/5 Coups de coeur expiré
Couverture de la série Waterloo 1911
Waterloo 1911

Je rends le dernier tome de la série à la médiathèque encore frémissant. Énorme serait le qualificatif pour ce voyage à travers le temps et l'histoire. Personnellement, le scénario, les textes, le graphisme -parfois tenant du chef d'oeuvre à mon sens- m'ont tenu en haleine, surpris, pris à contre-pied, depuis cette trame de polar old school franchouillard jusqu'à l'épopée métaphysique et philosophique plongeant dans les profondeurs des concepts du temps, d'espace de réalité(s) cosmologique, sans oublier des notes d'humour. C'est fort, trash, osé. Assumé jusqu'au bout. Bravo !

29/01/2020 (modifier)