Fritz the Cat

Note: 3/5
(3/5 pour 9 avis)

Edition française de l'oeuvre "culte" de Robert Crumb...


Comix Cornélius

Fritz est né des gribouillages enfantins de robert Crumb. Au départ, il racontait juste les aventures de son chat Fred. Et puis, au fil du temps, Fred est devenu Fritz, il s'est humanisé, a arrêté de se battre pour des histoires territoire ou de croquettes... Il est devenu à la fois une terreur et un sex-symbol.

Scénario
Dessin
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution Novembre 1972
Statut histoire Série abandonnée 1 tome paru

Couverture de la série Fritz the Cat © Cornélius 1972
Les notes
Note: 3/5
(3/5 pour 9 avis)
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30/01/2006 | Spooky
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Par Franz
Note: 5/5
L'avatar du posteur Franz

Après l’essai non transformé des éditions Anthracite en 1995, l’éditeur Cornélius reprend le flambeau et offre enfin à la France, en l’an de grâce 2013, l’intégralité des aventures de Mister Cat, Fritz de son prénom, matou jouisseur et inconséquent imaginé par Robert Crumb entre 1964 et 1972. Des soixante pages parues chez Anthracite, Cornélius double la mise. Pour la première fois dans nos contrées, soit presque cinquante ans depuis sa naissance américaine, il est possible de suivre le parcours du chat frimeur et roublard, son ascension et sa déchéance, un pic à glace fiché au sommet du crâne. Après le film d’animation réalisé par Ralph Bakshi en 1972 et renié par Robert Crumb, le créateur de Fritz ne voulait pas d’une nouvelle récupération tronquée de son chat pas empoté et encore moins classé X. Il le fait tuer par une autruche névrosée, Andrea, se rêvant danseuse étoile mais enfouissant sa tête sous les coussins à la moindre contrariété. Le postérieur ainsi offert avec une plume en panache appelait sinon la paluche au moins le pied du Cat. D’un « Boop ! » dans sa Betty, Fritz scelle son destin. On peut regretter que le « gros malin » tigré finisse en carpette, rétamé par une énième cruche au cœur brisé et à l’amour-propre sali mais sa mort le grandit tel un « Balafré » de la vie. L’œuvre de Robert Crumb forme un tout cohérent en dépit de strips parfois bricolés et acquiert une aura que le temps ne ternit pas. Hors des modes, Fritz the Cat n’a pas un seul poil blanc dans le pelage. Le style de l’auteur n’est jamais pris en défaut même lorsque le graphisme des débuts semble légèrement brouillon. La précision du trait que les hachures magnifient et que les aplats noirs sertissent place cette bande dessinée animalière au pinacle du 9e art.

07/10/2020 (modifier)
Par sloane
Note: 3/5
L'avatar du posteur sloane

Je ne sais pas si ce chat possède neuf vies, mais quoi qu'il en soit celle-ci à le mérite de valoir le détour. C'est très tardivement que j'ai fait sa connaissance, on m'avait dit, " Attention, il va y avoir du sexe et des idées subversives". Bon, il est vrai que j'ai lu tout ça bien tardivement dans les années 90. Alors iconoclaste le gars Fritz? ben oui évidement, toutefois c'est à condition de se replonger dans ces années 70 dont il est une pure critique d'un certain milieu. Franchement j'ai trouvé que ça y allait fort. Et mon Dieu que c'est réjouissant. Dans le présent album qui présente une sorte de compilation, je dirais que la première histoire envoie du lourd; Fritz rentre à la maison, retrouve sa mère après de longues années, ainsi que sa sœur qui a bien grandie. Ok, on sentait venir le truc mais pour l'époque avouez que c'est chaud! Sur l'ensemble de cette BD, avouons le, je n'ai pas franchement ri, par contre j'ai bien apprécié la charge contre ce qu'aujourd'hui nous appellerions les bobos. Alors pour un certain fun, la peinture d'une époque, il faut découvrir ces strips.

07/03/2015 (modifier)
L'avatar du posteur Agecanonix

Grâce à Crumb et à d'autres auteurs comme Shelton, Moscoso, S. Clay Wilson, Bodé, Lynch ou Manuel Spain Rodriguez, toute une génération rebelle qui aspire à un nouvel art de vivre, se reconnaît dans les Bd de la vague underground aux Etats-Unis, qui sont de violentes satires du monde des années 70 et de la société américaine succombant au dollar-roi. Fritz apporte la célébrité à son auteur lorsqu'il semble définitivement adopté vers 1968. Chat vicieux, amoral, cynique, individualiste, grossier, jouisseur et marginal, il ne pense qu'au sexe, à l'alcool et à l'argent, trousse des tas de filles, se drogue et picole tant qu'il peut. L'humour paillard de Crumb enchante la jeunesse étudiante de l'époque, et à travers ce matou lubrique aux pensées malpropres, il se livre à une charge au vitriol de la société U.S. Mais lorsque les médias traditionnels et la société de consommation américaine récupèrent son personnage pour l'offrir en pâture au grand public, Crumb se sent trahi, et surtout, il refuse d'adhérer au système des "syndicates" qui détiennent les droits d'une oeuvre. Là dessus, Fritz connaît une gloire universelle grâce au dessin animé de 1972, pour lequel Crumb a donné son accord, mais déçu et trouvant que son héros est dénaturé, il décide d'y mettre fin en le tuant d'un coup de pic à glace ; en 1974, un autre dessin animé, Les 9 vies de Fritz le chat, sort sur les écrans sans l'accord de Crumb, et se révèle un échec. Cette bande a fait certes les beaux jours d'un courant, d'une mode assez fugace, qui a osé défier les institutions américaines et les bonnes moeurs de ce pays pudibond, mais de nos jours, tout cette outrance paraît bien légère et tombe un peu à plat. Personnellement, ce n'est pas ma bande préférée de Crumb, il a été meilleur avec d'autres personnages comme Choupinette Kaminsky, gamine de 15 ans sexy et fugueuse, ou avec Mister Natural, vieux fou illuminé qui distribuait des coups de pied au cul.... L'humour décapant de Crumb a donné toute son expression à la contre-culture, et représenté l'envers du rêve américain, mais ici, on sourit plus qu'on ne rit, le trait de Crumb est encore un peu hésitant, il n'a pas atteint encore son aspect ouvertement vulgaire, hachuré et grossier, caractérisé par les hommes à grosses godasses, aux tronches d'obsédés, et les filles boudinées à gros nichons pointus, aux yeux exorbités. L'album reste quand même à découvrir, parce que Crumb est un auteur marquant, et on ne peut pas l'ignorer ; Fritz peut s'avérer un point de départ pour ensuite explorer l'univers d'un auteur atypique.

02/09/2013 (modifier)
Par Gaston
Note: 3/5
L'avatar du posteur Gaston

2.5 J'ai trouvé un album français de Fritz the Cat (et cela semble d'ailleurs être le seul) et je fus bien content parce que j'avais bien aimé ce que j'avais lu dans La Crème de Crumb. Je fus un peu déçu parce que Fritz the cat est moins drôle après plusieurs histoires. C'est vraiment le genre de personnage comique qui est rigolo lorsqu'il apparaît dans un magazine parce qu'en album cela devient vite lourd. J'ai l'impression de voir la même chose encore et encore et vers le milieu de l'album je commençais à m'ennuyer un peu. Heureusement, Fritz dit toujours des répliques qui me font sourire donc je ne l'ai pas trouvé totalement ennuyeux et comme il est sympathique (pour moi en tout cas !), j'ai réussi à terminer l'album sans que cela soit un supplice.

02/02/2013 (modifier)

Que de critiques négatives pour cet album ! En ce qui me concerne, même s'il est vrai que certains aspects sont datés, je trouve que cette BD culte a très bien vieilli. Tout d'abord grâce à la création d'un personnage très fort et original, Fritz the cat, qui est un anti-héros attachant. Ce chat est né dans les cahiers d'enfant de Robert et de son frère, caricature du chat de la maison, pour évoluer jusqu'au personnage final. Graphiquement, rarement le noir et blanc aura été exploité avec autant de maestria, c'est une des meilleures périodes de Crumb. Pour conclure, j'invite à se méfier de l'adaptation en dessin animé de la BD qui a été réalisée sans l'accord de Crumb. Méfiez-vous des contrefaçons !

08/07/2012 (modifier)
Par Ems
Note: 2/5

Et oui, ça a bientôt 40 ans. Les repères ne sont plus les mêmes, tout est relatif. Hier, c'était osé, aujourd'hui c'est devenu gentillet voir concensuel. Les histoires tournent un peu en rond, il y a des moments agréables, d'autres plus quelconques. Le dessin noir et blanc ne fait pas très travaillé, on dirait un premier jet sans fioritures. Certaines pages sont limites indigestes, avec trop de cases et de textes. J'ai réussi à finir cette BD mais je n'ai pas eu de déclic, on peut appeler ça une lecture subie sans être pénible. J'ai beaucoup de mal avec les BD très anciennes, on voit celles qui ont un potentiel mais je n'aime pas les techniques utilisées, quelles soient narratives ou graphiques.

03/05/2010 (modifier)
Par Ro
Note: 2/5
L'avatar du posteur Ro

C'est avec cet album que j'ai à la fois lu mon premier Crumb et découvert pour de bon ce Fritz the Cat dont le dessin animé, interdit pour moi à l'époque, avait attisé ma curiosité de gamin : un dessin animé pour les adultes, interdit aux enfants, alors que le héros est un monsieur chat ?... Je m'imaginais le plus subversif, du sexe, du trash, de quoi vraiment choquer ! Le découvrant maintenant, adulte et doté d'une bonne expérience en matière de BD ou d'histoires aussi subversives soient-elles, je suis déçu. C'est un peu osé mais surtout assez ennuyeux. Le dessin n'est pas terrible. Très hésitant pour la première histoire, il devient par la suite simplement... banal. Les histoires ont dû surprendre, replacées dans leur époque, car elles sont crues et un peu licencieuses, mais il n'y a là rien de bien épatant. Le personnage de Fritz, coureur de jupons irresponsable et imbu de lui-même, se voulant poète bavard et rebelle, m'est assez antipathique. Les récits reflètent une ambiance 68-ardes et abordent pas mal de sujets d'époque, libération de la femme, racisme, amour libre, oppression des forces de l'ordre contre le peuple qui veut vivre libre, etc... Mais tout cela n'est vraiment pas palpitant et surtout, là où l'auteur semble vouloir mettre de l'humour, je ne rigole pas du tout. Je m'ennuie en fait... Bref, relativement intéressant replacé dans son contexte mais ce n'est pas là une oeuvre impérissable.

25/01/2008 (modifier)
Par L'Ymagier
Note: 2/5

Non mais, quelle sale bête ce chat !... Il trousse les femmes, se drogue, blasphème... Carrément infréquentable ! Il fait sa toute première apparition dans le "Crumb Brothers Almanach" daté du 15 Octobre 1959, un opuscule que l'auteur réalise avec son frère Charles. Mais ce n'est qu'en 1965 que les lecteurs américains découvriront les péripéties de ce rebelle épicurien. Si cet horrible chat n'a aucune moralité, il va pourtant exercer une réelle fascination sur la génération contestataire des années 60 et 70 ; y incarnant un esprit libre de toute censure. Fritz est en réalité une projection de Robert Crumb, l'auteur. C'est lui-même qui se met en scène au travers de ce matou dévergondé. Via Fritz, Robert s'imagine ainsi créer de grandes choses, vivre une vie sexuelle débridée, participer à de folles aventures... Curieusement, en 1972, Crumb entreprend une dernière histoire qu'il conclut par l'assassinat de Fritz par une femme hystérique. Boum ! Fini le chat !... Personnellement, j'ai vu le film -sorti en 1972- et qui, à cette époque, a ameuté les foules. Bof. Vraiment. Si une certaine "intelligentia" l'a porté aux nues, cette version apocryphe du personnage ne m'a pas tellement attiré, et encore moins choqué. Ce qu'il en reste. Un classique (à ce qu'il paraît) de ce que l'on a appelé "l'underground". Je possède l'intégrale de 1995. Je ne me souviens pas l'avoir vraiment lue avec intérêt. Et je n'en ai toujours pas envie...

18/12/2006 (modifier)
Par Spooky
Note: 2/5
L'avatar du posteur Spooky

Etonnant que l'une des oeuvres fondatrices de l'un des maîtres du comic underground n'ait pas connu une édition française plus ambitieuse. Problème de droits ? Peut-être. En tous les cas, cet album, depuis longtemps épuisé, nous permet de voir ce phénomène de l'édition en action. Fritz est hâbleur, joueur, vantard, coureur de jupons... Il a presque tous les vices, et se permet toutes les audaces. Il devient même agent de la CIA. Inutile de dire qu'il s'agit là d'une transposition des délires et des fantasmes de Crumb, qui adoptait déjà dans cette série (créée en 1964) le style généreux et rabelaisien qui fera sa marque de fabrique. Cependant, on est vite lassé par les aventures de ce chat bohême, et l'on finit l'album un peu difficilement tellement c'est gonflant d'égoïsme et de n'importe quoi.

30/01/2006 (modifier)