La Drôle de vie de Bibow Bradley

Note: 3.57/5
(3.57/5 pour 7 avis)

Bibow Bradley : l’homme qui ne connaissait pas la peur ! Ce don lui fera changer la face du monde.


1961 - 1989 : Jusqu'à la fin de la Guerre Froide Adaptations de romans en BD Auteurs brésiliens Histoires d'espions Les Guerres d'Indochine et du Vietnam Les hippies

USA, début des 60’s. Né dans un trou paumé de l’Illinois, le jeune Bibow Bradley est destiné à finir, comme son père et son grand-père avant lui, derrière le comptoir du Bradley’s and son, le bar des tocards ! Mais la guerre du Vietnam éclate, et à 18 ans, le voilà parachuté au cœur de la jungle ! Sauf que Bibow à une particularité, un don qui s’avérera très utile aux yeux de la CIA : il n’a jamais peur. Les balles peuvent bien siffler à ses oreilles, lui, il s’en moque !! Mais de mission en mission, entre activistes communistes à Moscou et rassemblements hippies à Woodstock, Bibow découvrira une chose qu’on ne lui a jamais enseignée : le facteur humain.

Scénario
Oeuvre originale
Dessin
Couleurs
Editeur / Collection
Genre / Public / Type
Date de parution 07 Septembre 2016
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série La Drôle de vie de Bibow Bradley © Sarbacane 2016
Les notes
Note: 3.57/5
(3.57/5 pour 7 avis)
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03/11/2016 | Mac Arthur
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Par gruizzli
Note: 3/5
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Voila une bien étrange BD, qui semble osciller entre le polar noir et la peinture d'une époque (les années 60). C'est à la fois une jolie histoire d'un personnage déshumanisé par une société américaine belliqueuse qui se découvre des sentiments mais aussi une plongée dans la paranoïa des années 60, avant l'apparition de la contre-culture hippie et la massification des idées contre la guerre du Vietnam. Une paranoïa bien orchestrée par la CIA qui veille à la sécurité interne du pays, dans la plus pure rigueur et morale traditionaliste. Le récit est divisé en plusieurs chapitres, découpant la vie de Bibow, jeune homme issu d'une famille de ploucs crasseux et alcoolique du fin fond de l'Amérique, tous fiers d'avoir perdu une partie d'eux à la guerre. Le ton est vite donné ! Mais en s'échappant de sa famille pour l'armée puis la CIA, Bibow décrit et retrace une Amérique qui commence à changer de visage et perdre ses idéaux. La guerre aura chamboulé tout le monde, y compris notre héros. La suite est franchement sympathique et je me demande si le propos de la BD n'est pas de montrer l'idéologie qui a soutenu le mouvement hippie en passant d'abord par une représentation caricaturale et grossière mais volontairement engagée de l'Amérique d'alors. Ces hippies qui veulent l'amour et la paix sont alors moins des idéalistes issus de familles trop laxistes que des personnes engagées dans une vraie cause contre un vieux monde qui cherche en partie à les faire mourir dans des guerres qui défendent des impériaux capitalistes. Si la fin n'est pas parfaitement satisfaisante et fait un peu trop film d'espionnage, je trouve que le début se tient franchement bien et développe quelque chose de plaisant et intéressant. J'ai aimé le fait qu'il montre différentes luttes de la CIA de son époque (peur communiste, peur des noirs, peur des homosexuels, peur des hippies …) et les moyens qu'ils étaient capable de mettre en œuvre. Connaissant ce qu'elle a pu faire en Amérique Latine, je ne serais pas surpris qu'elle ait fait ce genre de choses sur son propre territoire. La BD est vraiment plaisante, n'eut-été la fin qui semble un peu trop grossière par rapport au reste qui se tenait plutôt bien et faisait la part belle à ce qu'il se passait autour. La fin accélère un peu trop et aurait gagné à développer une considération sur les hippies et la fin de leur mouvement. A ce titre, je pense que les deux personnages que l'on revoit à la fin auraient mérité plus qu'une simple apparition en clin d'œil. Par contre j'ai bien aimé la façon de finir en rebouclant sur elle-même, avec une sorte d'abattement sur la fatalité de chacun et l'impossibilité d'échapper à certaines choses. Bref, une histoire plaisante, des considérations sympas, des personnages attachants, à lire ! 3.5/5

11/09/2023 (modifier)
Par DamBDfan
Note: 4/5
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Très très agréablement surpris par cette BD. Déjà, la couverture toute colorée de vert au design psychédélique donne le ton. C'est joli et on imagine qu'on va suivre une histoire en plein Flower Power, teintée d'ambiance musicale propre au genre et ça, j'aime bien. Sauf que sous un titre à l'apparence léger, l'intrigue va partir dans une toute autre direction et se révéler plus grave que je ne le pensais. L'auteur va prendre le temps de décrire pas à pas la vie de Bibow, un personnage singulier, imprévisible qui a la faculté de n'avoir peur de rien, un don qui va le sortir de son trou perdu de l'illinois et qui va intéresser les hautes instances de sécurités américaines. S'ensuivra un long périple qui passera par la guerre du Vietnam jusqu'à un poste d'agent de la CIA. Hélàs, on a beau avoir peur de rien mais l'humain reste une machine à émotions qui peut parfois s'enrayer...Quelques drames et désillusions seront au rendez-vous et on comprendra que le titre de l'album est finalement plutôt ironique. Bien aimé ce one-shot que je vous invite à découvrir, d'autant plus que l'écriture est remarquablement fluide avec parfois quelques répliques bien senties.

04/11/2021 (modifier)
Par Ro
Note: 4/5
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Note : 3.5/5 J'ai à la fois beaucoup apprécié cet album et en même temps j'ai quelques réserves à son encontre. Lors de son long chapitre d'introduction sur la jeunesse du héros, on sent l'ambiance de polar noir qui devait se dégager du roman original. C'est la jeunesse d'un gamin désabusé, dont la famille tient un bar paumé rempli de poivrots rétrogrades. Le jeune Robert, dit Bibow, évolue dans ce milieu comme un robot sans empathie, un gamin qui va rapidement se faire virer de l'école, avant de finalement se faire enrôler dans l'armée au début de la guerre du Vietnam. C'est là-bas que sa vie va prendre un brusque virage quand, après qu'il semble avoir pété les plombs, des membres de la CIA repèrent en lui un agent parfait car complètement dénué du sens de la peur. L'idée du gars dénué d'empathie ou de peur n'est pas totalement nouvelle. Par exemple, j'ai un souvenir assez fort du comics Desolation Jones qui axe tout son personnage principal sur ce concept poussé à l'extrême. Mais j'ai bien apprécié la manière dont il était abordé ici, notamment par le fait qu'on est témoin des pensées du héros et ses interrogations quand il ne savait pas encore définir ce qui le différenciait du reste du monde. Cet absence d'un instinct purement animal le pousse à agir de manière très distanciée dans ses missions qui, paradoxalement, vont finalement l'amener à côtoyer les humains de très près. Le décalage entre l'état d'esprit du personnage, le monde qui l'entoure et la manière dont il joue son rôle au milieu de celui-ci est assez intéressant et parfois non dénué d'un certain humour. Et l'intrigue connait un développement séduisant quand il rencontre une fille qui lui fait éprouver enfin pour de bon des sentiments. Bref, j'ai bien aimé la touche d'originalité du scénario et la façon dont il se déroule sans se laisser deviner à l'avance. Le dessin est lui aussi très appréciable, avec une vraie personnalité et une certaine souplesse dans le trait qui rend la mise en scène dynamique et prenante. Pourtant certains points m'ont un peu chagriné. Le premier est le manque de crédibilité de la partie de l'intrigue tournant autour de l'émetteur de micro-ondes. Le reste du scénario, aussi cruel qu'il puisse être par moment, était réaliste et cela apportait un bon impact au côté décalé du héros et à la critique acerbe de l'armée américaine et de la CIA qu'offrait le récit. Mais cet apport plus fantasque sur le plan technologique m'a fait un peu ressortir de cette bonne ambiance que j'appréciais. Et puis il y a le long épilogue du récit, après le choix décisif fait par le héros, qui me rend un peu morose car cela donne l'impression que voilà, il a vécu son aventure pendant mettons la première trentaine d'années de sa vie et ensuite c'est pas grave s'il doit s'enterrer sans plus rien faire jusqu'à sa vieillesse. Aussi réaliste que cela puisse être dans une telle situation, c'est un peu expédié et il en ressort un côté artificiel, tout comme la toute fin qui fait un peu trop romanesque, façon la boucle est bouclée. Ce n'est pas une mauvaise fin, loin de là, mais elle est moins bonne à mes yeux que le reste du récit et m'a empêché de savourer pleinement l'album complet. C'est quand même une bonne lecture, offrant au passage une bonne et intéressante plongée dans les Etats-Unis des années 60.

30/01/2020 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
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J’ai lu cet album il y a quelques semaines déjà et son souvenir commence à s’estomper. Pourtant j’ai bien aimé cette histoire. Il y est question de la vie d’un homme, de son enfance dans un village perdu au milieu des bouseux qui passent toutes leurs journées au comptoir du même bar, à raconter les mêmes histoires. C’est dans ce climat médiocre qu’il recevra les félicitations pour chacune de ses mauvaises notes à l’école, et des cadeaux lorsqu’il redouble... Ce début est bien amusant. La suite nous emmène sur des chemins plus ou moins surprenants : son passage à l’armée, et puis sa vie d’agent de la CIA. Les virages pris par l’histoire sont un peu inattendus et ça fonctionne pas mal. Quand il se retrouve à infiltrer une communauté de hippies, c’est loufoque juste ce qu’il faut pour dérouter le lecteur, et l’amuser sans toutefois faire perdre la crédibilité de l’intrigue. Le dessin est correct mais pas forcément dans un style qui me plaît particulièrement. En conclusion, cet album est pas mal, il lui manque un petit quelque chose de marquant qui permettrait d’en garder un souvenir durable.

21/08/2017 (modifier)
Par Gypaète
Note: 4/5

Une bonne BD à la fois originale, bien construite, au dessin parfois flamboyant qui va très bien à la trame de fond du propos. Moi j'ai pris un réel plaisir à suivre ce personnage décalé, si étranger à la peur (et plus largement aux émotions), qui traverse des univers historiques différents sans qu'on s'y perde, et qui pose un regard sur le monde à la fois candide, ironique et abrupt, sur une vie qui ne l'est pas moins... On s'attache à ce personnage hors norme qui, l'air de rien, sans trop en avoir l'air, gagne en profondeur pour être davantage acteur de ses propres choix et que la boucle soit bouclée assez finement je trouve.

19/05/2017 (modifier)
Par Erik
Note: 3/5
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Ce n’est pas forcément une drôle de vie qu’a vécu Bibow Bradley. Il est vrai que je ne me suis pas du tout identifié à notre héros, mauvais élève mais bon soldat. Il passera par la guerre du Viêt-Nam ce qui le rendra un peu fou puisqu’il ne tirera pas forcément du bon côté. La CIA prend quand même un risque en l’engageant pour des missions d’infiltration très spéciales. Il faut dire qu’il ne connait pas la peur ce qui peut présenter de sérieux atouts. Sur la forme, le graphisme ne m’a pas du tout rebuté. J’ai bien aimé également toutes ces couleurs presque hallucinogènes et ce trait semi-réaliste. Ce n’est pas exceptionnel mais cela rend la lecture plutôt agréable. Au final, nous avons le vie d’un homme bizarre mais traité de manière sympathique et très détaché. Cela pourrait se rapprocher d’une certaine manière du fameux Forrest Gump bien que la voie empruntée soit différente. Il est bon de voir qu’une humanisation peut se profiler au fil du temps chez un individu qui en semblait un peu dépourvu.

03/03/2017 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Le premier chapitre est dantesque et accroche directement le lecteur avide de héros atypique que je suis. Et puis le scénario se développe, avec ce soupçon de décalage qui le place… « ailleurs ». Roman graphique ou thriller ? Peu importe car ici autant les personnages que le développement scénaristique ont leur importance et si le rythme n’est pas celui d’un film d’action, le rendu est tellement intrigant qu’il m’a été impossible d’abandonner ma lecture avant la dernière page. Au niveau du dessin, si les couleurs peuvent sembler un peu flashy ce n’est pas qu’une impression. Pourtant, malgré le fait que d’ordinaire je n’aime pas ce mode de colorisation, et bien j’ai vraiment apprécié l’aspect visuel de cet album. Il y a une espèce d’osmose entre le sujet de l’album, le style graphique employé et cette colorisation franche et vive. Ce récit est l’adaptation d’un roman éponyme, ce qui ne se ressent absolument pas à la lecture tant tout semble fluide et écrit pour la bande dessinée. La narration à la première personne apporte toutefois une dimension littéraire manifeste. Elle est d’ailleurs pour une bonne part dans mon enthousiasme pour cet album. Seul petit bémol : l'un ou l'autre moment plus creux au coeur du récit. Rien de rédhibitoire cependant car j'ai vite été à nouveau happé quelques pages plus loin. A découvrir si vous aimez les récits décalés qui se jouent des codes pour offrir aux lecteurs cet agréable sentiment d’avoir lu quelque chose de différent. Enfin, après « Les Nuits de Saturne » et, dans une moindre mesure, « Emmett Till » voici le troisième album des éditions Sarbacane que je lis… et c’est à nouveau un coup au but. Je pense que je vais un peu plus me pencher sur leur catalogue, tiens !

03/11/2016 (modifier)