Desolation Jones
Michael Jones est un ancien agent du MI6, à ce jour il est le seul à avoir survécu au Desolation Test...
Auteurs britanniques DC Comics Los Angeles Science-Fiction, le best-of Séries hélas abandonnées Warren Ellis Wildstorm
Ancien agent du MI6, Michael Jones est le premier cobaye à avoir survécu au Desolation Test, une expérience redoutable mise au point par le gouvernement britannique. Maintenu en vie par des perfusions, Jones a été contraint d'engranger un flux ininterrompu de données et d'images horribles, tandis que des stimulants injectés sans relache dans son organisme l'empêchaient de dormir ou de sombrer dans l'inconscience pendant une année entière. Désormais Jones vit à Los Angeles, où il travaille comme détective privé au service d'une communauté secrète d'anciens espions, tous assignés à résidence dans la métropole californienne.
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Date de parution | 08 Mars 2007 |
Statut histoire | Série abandonnée 1 tome paru |
Les avis
Des gens plus doctes que moi ont déjà commenté en profondeur ce comic ; je ne reviendrai donc pas sur les aspects techniques, ou les auteurs de l’œuvre, j’ai appris beaucoup de choses en lisant les commentaires de Ro et JJJ. Avant toutes choses, j’ai lu Desolation Jones en V.O. Les dialogues d’Ellis sont incisifs, cinglants, affutés, laconiques ; en bref, difficiles à traduire. N’ayant pas vu la V.F., je ne peux juger de la qualité du travail, mais la tâche a du être ardue. Les tomes 1 à 6 (soit l’essentiel de la production de 8 tomes) sont compilés dans un omnibus (Made in England) au prix très accessible chez des vendeurs en ligne. Enfin, j’imagine que ca varie avec le temps. Desolation Jones est un récit cynique, cru, et à ce titre clairement destiné à un public adulte. Peu surprenant de la part d’Ellis, mais cette fois, son propos n’est effectivement pas dilué par les effets de manche ou surenchères d’un Transmetropolitan. Le récit demeure l’histoire d’un homme, une sorte de parangon du hard-boiled detective à la Hammet. Cette attachement à la personne de Jones rend, je trouve, le récit plus dur, voire cruel, mais en même temps prégnant d’une poésie profonde et amère. Par exemple illustrée par le décalage entre ses rêves et ses visions, ou sa relation avec Emily Crowe. Pour le reste, c’est du Ellis : les personnages ‘secondaires’, ville de Los Angeles incluse, sont construits avec imagination, souvent brio, et sont à la fois extrêmes et barrés, mais consistants. Et désespérés. Le récit est sans pitié pour le lecteur, qui est là pour réfléchir, ventrebleu, on ne lit pas Picsou, là. Et de toute façon, oui, le fil narratif est parfois confus, il est un véhicule pour le portrait des personnages. Comme Jones le dit lui-même, L.A. est une ville ultra-moderne, faite pour être traversée, en tout lieu on n’est qu’en transit. Idem de son histoire. Le dessin n’est pas le plus beau et le plus détaillé, bien qu’il puisse l’être, mais toujours extrêmement expressif, et enrichit toujours le propos. Les visages en gros plan, en particulier, sont immanquablement remarquables. Les choix tranchés de palettes de couleurs ne sont pas étrangers à cette réussite. Inutile de préciser que je recommande chaudement l’achat de cet opus.
Je suis en train de devenir un grand fan d'Ellis. "Desolation Jones" ne va pas m'en détourner, bien au contraire. Ce récit est excellent, le personnage central est un mystère, il est déroutant et intéressant. Je trouve dommage de ne pas le connaitre davantage ni le projet qui l'a rendu tel quel. Passé ce regret, le reste est prenant, impossible de s'arrêter avant le final de cette perle. Le dessin est lui aussi de très haut niveau et en phase avec le scénario, certains passages en lavis sont superbes, ils servent pour les flash-backs. Sinon sur le reste du récit on a le droit à un dessin puissant, précis et détaillé. Il faut accepter l'univers si particulier de ce comics, il est glauque et sombre. Difficile de faire autrement pour Ellis, incapable de faire du politiquement correct. Je ne suis plus réellement objectif avec cet auteur hors norme, je limiterai la note à 4/5 mais je l'accompagnerai avec un coup de coeur véritable.
A la fermeture de ce premier volume, j’estime cet album de bonne qualité mais deux points négatifs sont venus assombrir l’ensemble du premier volet. Au niveau des points positifs, j’ai adoré la noirceur du récit et de l’univers créé ; c’est dérangeant et glauque. Le héros, du moins le personnage central, m’a paru en parfaite adéquation avec ce background. Pour résoudre des enquêtes policières pour le moins tordues, on ne pouvait rêver meilleur choix : il est intelligent, dénué de sentiments, violent, expéditif et borné. Un réel plaisir pour le lecteur qui trouve dans ce personnage "ce quelque chose" d’inédit assez prenant ! Les couleurs et les dessins sont splendides, rien à redire sur ce point. Côté négatif : tout d’abord, si l’enquête est bien rythmée et ponctuée de rebondissements, je l’ai trouvée compliquée par moments ; j’ai vraiment eu l’impression de m’y perdre. A décharge, je pense me souvenir qu’il existe, à deux ou trois endroits de l’album, des scènes "récapitulatives" qui permettent au lecteur d’un peu plus s’y retrouver. N’empêche, j’aurais préféré plus de clarté… Ensuite, et pour ne rien arranger, l’alternance de mise en page ("double-page ou normalement") vient encore alourdir la lecture. C’est dommage car hormis ces quelques endroits où le lecteur est moins bien orienté, je l’ai trouvé bien maîtrisée et originale. Bref, un bon premier volume ; j’attends pour la suite d’avantage de simplicité et de clarté pour que ma note passe de 3/5 à 4/5.
"Voilà ce qu'Ellis a fait de mieux", c'est ce que m'a dit mon vendeur habituel. Là je me dis : bon il me connait bien, d'entrée il me parle de Warren Ellis (que j'adore pour des séries comme Fell ou Planetary). Je rentre fatalement chez moi avec. J'ouvre le bouquin, les planches sont superbes, le découpage subtil entre effet rétro et ultra moderne. L'histoire est elle aussi tout à fait remarquable. On assiste à un vibrant hommage aux films et romans noirs américains des années 50-60 (le Grand Sommeil notamment). Ellis pousse ses personnages à leurs limites en les confrontant à un scénario à la fois burlesque (le coup des pornos d'Hitler) et sombre... toujours sombre. Une ambiance de paranoïa assumée se trimbale tout le long de l'aventure à travers l'arrogance et le fatalisme de Jones, le personnage principal. Comme dans tout bon polar, l'histoire déborde, dépasse le cadre qu'on lui avait espérée pour mieux surprendre le lecteur. Certains diront que l'enquête est labyrinthique, qu'elle n'est pas achevée mais c'est faux. Tout dans cet arc est achevé précisément en adéquation avec les priorités de chaque protagoniste. « Desolation Jones » est un bon, un très bon polar avec juste ce qu'il faut de SF pour rendre le récit tragiquement surréaliste. Ne cherchez pas en Jones un héros magnifié par un entrainement dans les services secrets, ne cherchez pas non plus en lui un surhomme né d'une expérimentation scientifique, Jones est un homme foutu, un espion foutu, une expérience foutue. Bref un foutu bon bouquin.
Un comics étonnant : le concept de base n'a l'air de rien mais il permet l'utilisation d'un personnage vraiment spécial, à la morale toute particulière. Résultat, une enquête assez standard au départ suit un déroulement surprenant, prenant, novateur dans ses implications. C'est difficile à exprimer. Ce qu'il faut comprendre, c'est le postulat de base : Mickael Jones a subi un an de torture très développées, il a été laissé éveillé en permanence, souffrant à en mourir 24h sur 24, et absorbant un flot ininterrompu de données horribles et douloureuses. Il a survécu mais est désormais totalement insensible : plus d'émotion, plus d'envie, plus de douleur, mais un esprit toujours aussi vif et une vraie hargne dans son comportement. Du coup, cet homme n'a plus du tout la même morale que le reste de l'humanité. La vie l'indiffère, il peut plonger droit dans les dangers sans aucune crainte. Ceux avec qui il travaille peuvent bien mourir, ça ne ferait que l'ennuyer mais ne le toucherait strictement pas. Et quand il est menacé, sa réaction est immédiate : il cherche tout de suite à tuer celui qui pourrait lui nuire que ce soit maintenant ou plus tard. La logique de survie poussée à l'extrême dans un sens, mais également une froideur qui n'a rien d'animale. Et pourtant Jones n'est pas un méchant : il est sympathique avec son entourage, il a de vrais amis, il est prêt à aider son prochain et favorisera toujours le démuni contre le puissant. Il est dans le camp des gentils. Mais c'est le genre de gentil qu'on rêve de pouvoir être, celui qui n'aura jamais peur de rien même pas de perdre des proches, celui qui n'a pas de limites, celui qui n'hésitera pas une seconde à tuer celui qui l'emmerde, que ce soit son propre employeur, une jolie jeune fille ou un tueur lancé à ses trousses. Bref, l'intouchable au service de la justice (expéditive). Résultat, Desolation Jones est un comics violent. Ce n'est vraiment pas une lecture pour les enfants. Dans le premier album paru chez Panini, nous suivons une enquête pour retrouver des vidéos porno tournées par Adolf Hitler. Un sujet assez rocambolesque amené ainsi, mais il cache bien sûr beaucoup de choses bien plus complexes. Il n'empêche qu'il nous fera entrer dans ce que Los Angeles connaît de plus sordide, découvrir le milieu du porno glauque, écouter le récit de l'expérience d'une actrice qui connaît bien le système et en profite, avoir un aperçu des pires magouilles des services secrets américains, et au milieu de tout ça bien sûr beaucoup de morts violentes. Et pourtant, tout passe facilement, rien n'est là pour choquer, juste pour faire le constat réfléchi de comment une enquête se déroulerait avec un limier sans aucune émotion. Et c'est à la fois intelligent, prenant et parfois jouissif. Etonnant en effet de devoir admettre qu'un petit maigrelet peut se révéler bien plus dangereux et efficace que le plus balaise des tueurs juste parce qu'il s'en fout de souffrir physiquement comme mentalement, et n'aurait aucun remords à massacrer son ennemi. Bref, malgré quelques petits soucis de clarté et complexité de l'enquête, malgré l'aspect glauque et violent du récit, j'ai été vraiment captivé par ma lecture. La narration est très bonne, les dialogues réussis, le dessin excellent, la mise en page parfois juste un peu embrouillée (notamment parce qu'elle est parfois en double page parfois pas et que je m'y suis un peu perdu par moment). Et surtout, l'ambiguïté et l'intelligence du traitement de ce héros très original et de ses réactions font toute la force et l'intérêt de ce comics. Bref, c'est une très bonne BD. Warren Ellis (Nextwave, Planetary, Transmetropolitan) devient vraiment l'un de mes auteurs préférés.
Je l'écris sans détour, Desolation Jones est à ce jour la meilleure série écrite par Warren Ellis. Créateur de séries novatrices comme The Authority, d'oeuvres trash et déjantées comme Transmetropolitan, Warren Ellis est l'un des scénaristes de comics les plus en vue du moment. Et nous, amis lecteurs, avons la chance que soit traduit en France sa toute dernière création chez Wildstorm : Desolation Jones. Made in England est le titre de ce premier tome, un premier tome de six épisodes formant une histoire complète. Et cette histoire est un choc ! Une histoire violente et sombre dépeignant une société tristement proche de la nôtre, une histoire très décadente et politique, largement empreinte du cynisme de son auteur. Ellis n'était jamais allé si loin dans son délire paranoïaque illustrant le monde qui nous entoure, ses oeuvres précédentes noyaient souvent le propos sous des tonnes de gags et de situations incongrues, ou parfois semblaient impersonnelles. Avec Desolation, Ellis nous montre enfin l'étendue de son talent que l'on avait jusqu'ici seulement pressenti. Mais au delà de l'esprit critique de l'auteur, suintant de cette lecture il y a aussi une histoire, l'histoire d'un homme nommé Michael Jones... Michael Jones est le premier cobaye à avoir survécu au "Desolation test", une expérience secrète mise sur pied par le gouvernement britannique, dont on ne sait pas grand chose. Jones est aujourd'hui plus un Zombie qu'un homme, son esprit est mort, il ne ressent aucune émotion. Son corps est couvert d'immondes cicatrices et de contusions, sa peau grisâtre ne saurait supporter la lumière du soleil. Ce que l'on sait du passé de Jones ? Rien... ou presque, il était agent du MI6 et probablement alcoolique avant l'expérience. Aujourd'hui Michael Jones, comme bien d'autres agents "génétiquement modifiés" est assigné à L.A., une ville où la crasse et la dépravation côtoient le luxe le plus exorbitant. Un jour, un certain colonel Nigh demande à Jones de retrouver des films pornographiques très très particuliers, l'intrigue se met en place, l'histoire commence... Tout va à 100 à l'heure dans cette histoire, Jones dérouille et défouraille tandis qu'en tournant les pages le lecteur en redemande, le mystère s'épaissit, l'intrigue rebondit tous azimuts, les révélations pleuvent au même rythme que les nouvelles questions se posent... Arrivé à la fin de cette lecture enivrante, j'en redemandais déjà, alors j'ai relu et j'ai de nouveau adoré, j'ai trouvé de nouvelles subtilités, j'ai apprécié la vraie richesse qu'offre cette BD. C'est J.H. Williams III, le collaborateur d'Alan Moore sur Promethea, qui se charge de dessiner Jones et toute la faune psychotique environnante. Williams assure, son trait aussi précis qu'aiguisé convient parfaitement à cette ambiance sale et dure. Le visage décharné de Jones est impressionnant ! L'agencement des cases est extraordinaire de variété, le choix des vues détonne. Une vraie démonstration de découpage séquentiel. Les couleurs très contrastés varient du très sombre à l'extrêmement saturé, avec quelques inserts de cases en noir et blancs, ce qui enrichit de façon considérable la force graphique de cette BD. J'ai dévoré ce tome avec avidité, j'attends la suite avec autant d'avidité. À découvrir d'urgence ! JJJ
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