Jupiter's Legacy racontait l'histoire d'un groupe de super-héros ayant vécu près d'un siècle depuis l'acquisition de leurs pouvoirs en 1932 et ayant eu le temps de fonder des familles et de transmettre leurs pouvoirs à une nouvelle génération. Alors qu'en 2013 le monde subit la crise financière, économique et morale que l'on connait, les mentalités de ces différents super-héros ont changé et vont soudainement entrer en conflit, avec des enfants se dressant parfois violemment contre leurs parents.
Cette série là est très bonne et je vous la conseille.
Jupiter's Circle en est le prequel et aussi une belle introduction. Elle nous place dans les années 1950 et 1960 alors qu'aux yeux du grand public, le groupe des 6 super-héros regroupés autour d'Utopian, un équivalent de Superman, est en pleine apogée. Les aventures qu'ils vivent sont dans la pure ambiance des récits du Silver puis du Bronze Age des comics super-héroïques. Mais dans les coulisses de leur vie privée, les choses sont plus compliquées que cela. Ce sont avant tout des histoires privées, des histoires de cœur, de préférence sexuelle, de trahison et de mensonges.
Le récit est profondément ancré dans la période durant laquelle il se déroule, dans le contexte bien américain de l'époque, avec pour commencer la guerre froide, les machinations du J. Edgar Hoover, les Hippies, l'opposition au Vietnam ou encore les émeutes raciales de Los Angeles de 1965. L'état d'esprit de l'époque est bien réfléchi dans cette suite d'aventures qui va transformer le groupe de super-héros et façonner le conflit qui surviendra des décennies plus tard dans Jupiter's Legacy.
Plusieurs dessinateurs se sont partagés la réalisation de cet album mais c'est avant tout le style graphique de Wilfredo Torres qui domine partout. Et à vrai dire, en ayant entamé la série sans voir qui en était les auteurs, j'ai cru que le dessin était de Darwyn Cooke. C'est en effet le même style assez rétro, presque désuet, avec un encrage épuré et des traits anguleux, mais que je trouve aussi très classe et élégant. J'aime beaucoup.
Jupiter's circle est un très bon comics de super-héros. Il se savoure probablement mieux quand on connait Jupiter's Legacy mais il peut probablement se suffire en lui-même, ou donner justement envie de prolonger le plaisir avec la suite.
Aah, des contes. Les contes, pour que ce soit chouette, il faut que ça soit poétique, un peu exotique si possible et bien raconté. Tous les ingrédients sont là, et ça donne un album tout à fait agréable à lire.
Sharaz-De est une suite de plusieurs contes, racontés par Sharaz-De, qui raconte chaque nuit une histoire au prince qui avait pour projet de lui ôter la tête le matin suivant. Mais ses talents de conteuse sont tels que chaque matin, le prince l’épargne pour avoir une nouvelle histoire.
Celles-ci sont poétiques et bien racontées. On est toujours plongé dans un univers mi fantastique plein de démons, de génies et de souverains coupeurs de tête. La série de petites histoires se lit très bien et très agréablement, on passe facilement d’une histoire à l’autre. L’inconvénient de ce type de récit, c’est que les contes sont nombreux et assez courts. Du coup, il n’y a pas vraiment d’histoire qui sorte du lot, aucune ne se détache vraiment. Mais on est séduits par l’ambiance, par la belle langue utilisée et par le dessin envoûteur de Sergio Toppi. Celui-ci est très beau, il rend parfaitement l’atmosphère mi-fantastique des récits. Les démons et autres génies sont impressionnants et majestueux, ils se distinguent bien des humains. J’ai beaucoup aimé les décors, les montagnes, les châteaux, les armures. C’est un dessin très poétique qui colle parfaitement à l’atmosphère un peu mystique du conte.
Il se dégage une atmosphère particulière de ce livre, très agréable. J’ai en tout cas bien envie de relire une bd signée Toppi, ne serait-ce que pour le dessin que j’ai trouvé très beau.
Merci à Jetjet de m'avoir recommandé la lecture de cet album.
Au début, je pensais que c'était juste une suite d'histoires d'horreurs à la EC Comics et qu'entre deux récits on avait droit à des séquences un métaphysique avec des gens qui lisent dans un comics comment ils vont mourir et puis vers le milieu de l'album j'ai commencé à me rendre compte que les histoires ont des liens entre-elles et que c'était encore plus métaphysique que je le pensais. Le scénario est prenant et les histoires courtes d'horreur ont de très bonnes fins. Il y a du gore, mais pas trop, l'humour noir fonctionne bien et les auteurs partent dans un délire sans que cela tombe dans le grand-guignolesque (quoique vers la fin j'avais un peu peur qu'ils en fassent un peu trop). Le dessin est bien fait et c'est un très bon hommage aux vieux comics d'horreur qui s'amusent avec la narration tout en ne se prenant pas trop au sérieux.
Je voudrais bien savoir qui sont les mystérieux auteurs de cet album. Si je me fie au sujet sur le forum BDgest, il y a de grandes chances que le scénariste soit David Chauvel.
Django Reinhardt, voilà un nom bien connu et que l'on associe aussitôt au Jazz Manouche. Mais même si j'en avais lu une fausse biographie romancée par Sfar dans Jeangot, je dois avouer que je n'avais en réalité jamais écouté sa musique. C'est donc avec elle dans les oreilles que j'ai parcouru cette BD pour m'en imprégner en même temps que je découvrais l'homme.
Django Main de feu est une biographie partielle. On ne va pas suivre toute la vie du bonhomme mais seulement la période qui s'est écoulée entre ses deux naissances. Mais quelle deuxième naissance ? Eh bien, c'est dans cette BD que j'ai appris de quoi il retournait et je dois avouer comprendre pourquoi on peut parler de seconde naissance et en quoi elle est forte en émotions.
Le dessin de Ricard Efa est excellent !
C'est un dessin en couleur directe, de belles planches chaudes et pleines de vie et personnalité, où le soin est apporté tant à l'expressivité des personnages qu'au soucis du détail et des décors. Rien que pour son aspect visuel, cette BD est un coup de coeur et donne envie de se plonger dedans.
L'histoire est aussi racontée avec une grande maîtrise.
Le lecteur est plongé dans l'ambiance des tziganes du début du 20e siècle, en Belgique pour l'introduction et la première naissance, puis dans la banlieue parisienne pour les débuts de la musique de Django. Ce dernier est présenté sans concession. C'est avant tout un sale gamin, un gars turbulent, détestant l'idée même de l'école et préférant fuir et se rebeller pour aller écouter de la musique en cachette, emmenant avec lui son petit frère qui le suit docilement. On le ressent égoïste, complètement centré sur lui-même mais aussi et surtout sur la musique dont il fait une pure obsession. Et c'est cette obsession et cette force de volonté qui va le pousser à travailler son art inlassablement pour le perfectionner, faisant preuve d'un véritable génie artistique, surtout pour son jeune âge. Autant dire que quand il va trouver le succès, son narcissisme et son excès d'assurance ne vont pas s'arranger. Jusqu'à un drame qui va tout changer... ou presque...
Malgré ce côté monomaniaque et imbu de lui-même, les auteurs réussissent à le rendre malgré tout assez attachant. Et on s'attache aussi facilement à Naguine sa véritable amoureuse, à son petit frère Joseph malgré son côté un peu trop soumis, mais aussi à toute le petite communauté manouche au sein de laquelle ils vivent, comme une grande famille pleine de vie et de tendresse.
Au-delà de l'épreuve du drame, on assiste aussi au renouveau du héros, à force de volonté, jusqu'à ce moment qui sera sa seconde naissance et que j'ai trouvé beau et bien amené.
Vraiment un très bel ouvrage biographique qui rend un superbe hommage à ce guitariste de jazz de génie !
Cette histoire m’a beaucoup touché, voire boulversé sur la fin.
Les thématiques sont multiples... il s’agit bien entendu avant tout d’une rencontre amoureuse entre deux personnages un peu perdus, de ce moment merveilleux et tellement bref où les âmes fusionnes et les cœurs s’emballent. Mais il y a aussi ce parc gigantesque et magnifiquement mis en image, véritable personnage à part entière, qui infuse cette histoire d’un onirisme et d’une poésie qui font chaud au cœur. Il est question, enfin, de paternité plus ou moins réussie, des doutes et des regrets engendrés. L’exposition de sa fille représentant des photos de moments de sa vie, et la réalisation pour Germano qu’il n’y apparaît presque pas, a failli me faire lâcher une larme (ou deux).
Une chouette promenade nocturne, aux thèmes très humains, et remplie de poésie. Un coup de cœur.
J’avais repéré cet album avant qu’il n’obtienne son Fauve Polar Angoulême 2020, notamment grâce à sa superbe couverture.
L’histoire « road movie américain » est d’un classicisme assumé, et raconte les déboires d’une brochette de personnages miséreux : un couple de jeunes tueurs en série, des maris violents, des femmes tentant de survivre dans toute cette folie, un prêtre ayant un penchant pour les jeunes filles... et une detective du FBI sur la piste des dits tueurs en série. La narration passe d’un personnage à un autre, sans aucun lien apparent dans un premier temps, mais tout ce beau monde converge petit à petit, pour un grand final qui ne décevra pas. La narration est maîtrisée même si il faut rester bien concentré pendant la lecture, sous peine de décrocher.
La mise est image est superbe et renforce la noirceur du récit, même si j’ai par moment eu un peu de mal à discerner certains visages, ce qui n’aide pas à la compréhension. Les lieux typiques de ce genre d’histoire (les motels miteux, les stations service isolées, les bourgades poussiéreuses et leurs « diners » etc.) sont superbement représentés.
Un polar noir, très noir, et rondement mené... une chouette découverte, et un Fauve selon moi mérité !
C'est une aventure dont on sait comment elle va se terminer, à savoir à la bataille de Camerone, où 62 légionnaires ont fait face courageusement à 2000 soldats mexicains. Évidemment, ils ont perdu cette bataille sanguinaire, mais cet acte de bravoure est resté gravé dans l'histoire.
On revient en arrière pour faire connaissance d'un gamin des rues dont la mère se prostitue pour gagner sa croûte. Il n'a pas une vie très facile et cela va le conduire progressivement à s’engager dans la Légion étrangère.
Un graphisme au top avec de belles illustrations en fin d'album. Un récit assez prenant au milieu de beaucoup d'épreuves à traverser.
Un premier tome plutôt dense qui donne envie de voir la suite. 4 étoiles, car c'est bien réalisé, et je ne trouve rien à redire. En tous les cas, un plaisir à la lecture.
C'est la première bd véritable sur le parfum. Il faut savoir que le parfum a traversé les époques de l'Antiquité à la célèbre Cléopâtre jusqu'à nos jours où Julia Roberts et Charlize Theron font les beaux jours de certaines marques. L'homme le plus riche du monde est français et dirige l'industrie du luxe.
Pour ma part, j'aime beaucoup le parfum au point d'en avoir créé un à l'aide d'une parfumeuse afin qu'il soit unique. Bon à savoir : la peau des hommes capture mieux les odeurs que celle d'une femme ce qui a des conséquences sur la fabrication (celui des femmes sera plus concentré en essence). A Paris, on trouve des boutiques qui vendent des parfums assez rares : c'est la parfumerie dite de niche. Bref, il faut avoir du nez.
Le récit se concentre non seulement sur les origines mais également sur le processus de création avec les différentes fleurs ainsi que la distillation. On parlera également de la capitale mondiale du parfum à savoir Grasse mais ce n'est plus qu'une vitrine. Enfin, il y aura la chimie également avec les molécules adéquates. On relèvera également qu'on ne touche plus aux animaux (ex : ambre gris du cachalot ou takin du Tibet) pour fabriquer un parfum d'où une reproduction en synthèse.
Bref, on apprendra des choses très intéressantes sur le monde du parfum. Par ailleurs, c'est un album très joliment dessiné, avec de belles couleurs qui font envie. Senteur et odorat n'auront plus de secret pour vous.
Cette bd ne sera pas une bd érotique ou porno mais un véritable documentaire sur une pratique sexuelle assez répandue dans nos sociétés à savoir l'échangisme entre couples.
C'est une véritable invitation à cette pratique dans des clubs urbains où les différents codes nous seront totalement expliqués (clientèle, prix, lieux ...). Il s'agit de partir sur l'idée qu'il ne s'agit pas d'une tromperie dans un couple mais d'un partage pour mieux explorer sa sexualité. Tout un programme !
J'avoue avoir totalement été dérouté n'étant pas moi-même enclin à ce genre de pratique. Cependant, ce reportage ne manque pas d'arguments assez convaincants. C'est une oeuvre qui aborde et démystifie complètement le monde de l'échangisme avec beaucoup d'humour et de simplicité.
A noter que les personnages sont dessinés de manière assez caricaturale, avec un œil central assez immense au lieu de deux. Les dessins sont très soft. Il n'y aura rien de véritablement choquant.
On découvrira également des anecdotes assez croustillantes sur ce qui se passe dans ce genre de clubs. J'avoue être tombé de ma chaise. Les femmes sont les grandes gagnantes visiblement car elles ont tous les droits comme au supermarché mais avec des hommes en lieu et place de marchandise.
Bien entendu, ce ne sont que les lecteurs les plus ouverts qui se laisseront tenter par ce guide pratique dans les milieux échangistes. Les autres (à commencer par les bondieuseries et autres vierges effarouchées) ne devront même pas y penser (même pas en rêve) !
Quel album superbe, je commence vraiment à devenir fan du travail de Maximilien Le Roy, qui signe ici une biographie parfaite.
Le sujet peut sembler sérieux, on associe souvent la philosophie aux réflexions pompeuses et abstraites... il s’agit pourtant ici d’humanisme, tout simplement. Thoreau pose une question légitime : un citoyen du monde doit il supporter un gouvernement dont les lois lui semblent immorales (ici, l’esclavage)... et surtout, comment y remédier ? Militantisme ? Révolution ?
A noter une chouette intro de Maximilien, et une interview de Michel Granger en fin d’album (illustrée de superbes photos), qui apportent une profondeur supplémentaire au récit.
La narration est aisée et fluide, grâce aux nombreux passages contemplatifs qui devraient ravir les amoureux de nature. Les dialogues philosophiques sont concis, écrits clairement, simplement. La mise en image est absolument sublime.
Le message de Thoreau est très moderne, et sonne tellement juste en 2020. Je me retrouve incapable de faire le moindre reproche à cet album... note maximale, donc.
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Jupiter's Circle
Jupiter's Legacy racontait l'histoire d'un groupe de super-héros ayant vécu près d'un siècle depuis l'acquisition de leurs pouvoirs en 1932 et ayant eu le temps de fonder des familles et de transmettre leurs pouvoirs à une nouvelle génération. Alors qu'en 2013 le monde subit la crise financière, économique et morale que l'on connait, les mentalités de ces différents super-héros ont changé et vont soudainement entrer en conflit, avec des enfants se dressant parfois violemment contre leurs parents. Cette série là est très bonne et je vous la conseille. Jupiter's Circle en est le prequel et aussi une belle introduction. Elle nous place dans les années 1950 et 1960 alors qu'aux yeux du grand public, le groupe des 6 super-héros regroupés autour d'Utopian, un équivalent de Superman, est en pleine apogée. Les aventures qu'ils vivent sont dans la pure ambiance des récits du Silver puis du Bronze Age des comics super-héroïques. Mais dans les coulisses de leur vie privée, les choses sont plus compliquées que cela. Ce sont avant tout des histoires privées, des histoires de cœur, de préférence sexuelle, de trahison et de mensonges. Le récit est profondément ancré dans la période durant laquelle il se déroule, dans le contexte bien américain de l'époque, avec pour commencer la guerre froide, les machinations du J. Edgar Hoover, les Hippies, l'opposition au Vietnam ou encore les émeutes raciales de Los Angeles de 1965. L'état d'esprit de l'époque est bien réfléchi dans cette suite d'aventures qui va transformer le groupe de super-héros et façonner le conflit qui surviendra des décennies plus tard dans Jupiter's Legacy. Plusieurs dessinateurs se sont partagés la réalisation de cet album mais c'est avant tout le style graphique de Wilfredo Torres qui domine partout. Et à vrai dire, en ayant entamé la série sans voir qui en était les auteurs, j'ai cru que le dessin était de Darwyn Cooke. C'est en effet le même style assez rétro, presque désuet, avec un encrage épuré et des traits anguleux, mais que je trouve aussi très classe et élégant. J'aime beaucoup. Jupiter's circle est un très bon comics de super-héros. Il se savoure probablement mieux quand on connait Jupiter's Legacy mais il peut probablement se suffire en lui-même, ou donner justement envie de prolonger le plaisir avec la suite.
Sharaz-De
Aah, des contes. Les contes, pour que ce soit chouette, il faut que ça soit poétique, un peu exotique si possible et bien raconté. Tous les ingrédients sont là, et ça donne un album tout à fait agréable à lire. Sharaz-De est une suite de plusieurs contes, racontés par Sharaz-De, qui raconte chaque nuit une histoire au prince qui avait pour projet de lui ôter la tête le matin suivant. Mais ses talents de conteuse sont tels que chaque matin, le prince l’épargne pour avoir une nouvelle histoire. Celles-ci sont poétiques et bien racontées. On est toujours plongé dans un univers mi fantastique plein de démons, de génies et de souverains coupeurs de tête. La série de petites histoires se lit très bien et très agréablement, on passe facilement d’une histoire à l’autre. L’inconvénient de ce type de récit, c’est que les contes sont nombreux et assez courts. Du coup, il n’y a pas vraiment d’histoire qui sorte du lot, aucune ne se détache vraiment. Mais on est séduits par l’ambiance, par la belle langue utilisée et par le dessin envoûteur de Sergio Toppi. Celui-ci est très beau, il rend parfaitement l’atmosphère mi-fantastique des récits. Les démons et autres génies sont impressionnants et majestueux, ils se distinguent bien des humains. J’ai beaucoup aimé les décors, les montagnes, les châteaux, les armures. C’est un dessin très poétique qui colle parfaitement à l’atmosphère un peu mystique du conte. Il se dégage une atmosphère particulière de ce livre, très agréable. J’ai en tout cas bien envie de relire une bd signée Toppi, ne serait-ce que pour le dessin que j’ai trouvé très beau.
Lucy Loyd's nightmare
Merci à Jetjet de m'avoir recommandé la lecture de cet album. Au début, je pensais que c'était juste une suite d'histoires d'horreurs à la EC Comics et qu'entre deux récits on avait droit à des séquences un métaphysique avec des gens qui lisent dans un comics comment ils vont mourir et puis vers le milieu de l'album j'ai commencé à me rendre compte que les histoires ont des liens entre-elles et que c'était encore plus métaphysique que je le pensais. Le scénario est prenant et les histoires courtes d'horreur ont de très bonnes fins. Il y a du gore, mais pas trop, l'humour noir fonctionne bien et les auteurs partent dans un délire sans que cela tombe dans le grand-guignolesque (quoique vers la fin j'avais un peu peur qu'ils en fassent un peu trop). Le dessin est bien fait et c'est un très bon hommage aux vieux comics d'horreur qui s'amusent avec la narration tout en ne se prenant pas trop au sérieux. Je voudrais bien savoir qui sont les mystérieux auteurs de cet album. Si je me fie au sujet sur le forum BDgest, il y a de grandes chances que le scénariste soit David Chauvel.
Django Main de feu
Django Reinhardt, voilà un nom bien connu et que l'on associe aussitôt au Jazz Manouche. Mais même si j'en avais lu une fausse biographie romancée par Sfar dans Jeangot, je dois avouer que je n'avais en réalité jamais écouté sa musique. C'est donc avec elle dans les oreilles que j'ai parcouru cette BD pour m'en imprégner en même temps que je découvrais l'homme. Django Main de feu est une biographie partielle. On ne va pas suivre toute la vie du bonhomme mais seulement la période qui s'est écoulée entre ses deux naissances. Mais quelle deuxième naissance ? Eh bien, c'est dans cette BD que j'ai appris de quoi il retournait et je dois avouer comprendre pourquoi on peut parler de seconde naissance et en quoi elle est forte en émotions. Le dessin de Ricard Efa est excellent ! C'est un dessin en couleur directe, de belles planches chaudes et pleines de vie et personnalité, où le soin est apporté tant à l'expressivité des personnages qu'au soucis du détail et des décors. Rien que pour son aspect visuel, cette BD est un coup de coeur et donne envie de se plonger dedans. L'histoire est aussi racontée avec une grande maîtrise. Le lecteur est plongé dans l'ambiance des tziganes du début du 20e siècle, en Belgique pour l'introduction et la première naissance, puis dans la banlieue parisienne pour les débuts de la musique de Django. Ce dernier est présenté sans concession. C'est avant tout un sale gamin, un gars turbulent, détestant l'idée même de l'école et préférant fuir et se rebeller pour aller écouter de la musique en cachette, emmenant avec lui son petit frère qui le suit docilement. On le ressent égoïste, complètement centré sur lui-même mais aussi et surtout sur la musique dont il fait une pure obsession. Et c'est cette obsession et cette force de volonté qui va le pousser à travailler son art inlassablement pour le perfectionner, faisant preuve d'un véritable génie artistique, surtout pour son jeune âge. Autant dire que quand il va trouver le succès, son narcissisme et son excès d'assurance ne vont pas s'arranger. Jusqu'à un drame qui va tout changer... ou presque... Malgré ce côté monomaniaque et imbu de lui-même, les auteurs réussissent à le rendre malgré tout assez attachant. Et on s'attache aussi facilement à Naguine sa véritable amoureuse, à son petit frère Joseph malgré son côté un peu trop soumis, mais aussi à toute le petite communauté manouche au sein de laquelle ils vivent, comme une grande famille pleine de vie et de tendresse. Au-delà de l'épreuve du drame, on assiste aussi au renouveau du héros, à force de volonté, jusqu'à ce moment qui sera sa seconde naissance et que j'ai trouvé beau et bien amené. Vraiment un très bel ouvrage biographique qui rend un superbe hommage à ce guitariste de jazz de génie !
Senso
Cette histoire m’a beaucoup touché, voire boulversé sur la fin. Les thématiques sont multiples... il s’agit bien entendu avant tout d’une rencontre amoureuse entre deux personnages un peu perdus, de ce moment merveilleux et tellement bref où les âmes fusionnes et les cœurs s’emballent. Mais il y a aussi ce parc gigantesque et magnifiquement mis en image, véritable personnage à part entière, qui infuse cette histoire d’un onirisme et d’une poésie qui font chaud au cœur. Il est question, enfin, de paternité plus ou moins réussie, des doutes et des regrets engendrés. L’exposition de sa fille représentant des photos de moments de sa vie, et la réalisation pour Germano qu’il n’y apparaît presque pas, a failli me faire lâcher une larme (ou deux). Une chouette promenade nocturne, aux thèmes très humains, et remplie de poésie. Un coup de cœur.
No direction
J’avais repéré cet album avant qu’il n’obtienne son Fauve Polar Angoulême 2020, notamment grâce à sa superbe couverture. L’histoire « road movie américain » est d’un classicisme assumé, et raconte les déboires d’une brochette de personnages miséreux : un couple de jeunes tueurs en série, des maris violents, des femmes tentant de survivre dans toute cette folie, un prêtre ayant un penchant pour les jeunes filles... et une detective du FBI sur la piste des dits tueurs en série. La narration passe d’un personnage à un autre, sans aucun lien apparent dans un premier temps, mais tout ce beau monde converge petit à petit, pour un grand final qui ne décevra pas. La narration est maîtrisée même si il faut rester bien concentré pendant la lecture, sous peine de décrocher. La mise est image est superbe et renforce la noirceur du récit, même si j’ai par moment eu un peu de mal à discerner certains visages, ce qui n’aide pas à la compréhension. Les lieux typiques de ce genre d’histoire (les motels miteux, les stations service isolées, les bourgades poussiéreuses et leurs « diners » etc.) sont superbement représentés. Un polar noir, très noir, et rondement mené... une chouette découverte, et un Fauve selon moi mérité !
Legio Patria Nostra
C'est une aventure dont on sait comment elle va se terminer, à savoir à la bataille de Camerone, où 62 légionnaires ont fait face courageusement à 2000 soldats mexicains. Évidemment, ils ont perdu cette bataille sanguinaire, mais cet acte de bravoure est resté gravé dans l'histoire. On revient en arrière pour faire connaissance d'un gamin des rues dont la mère se prostitue pour gagner sa croûte. Il n'a pas une vie très facile et cela va le conduire progressivement à s’engager dans la Légion étrangère. Un graphisme au top avec de belles illustrations en fin d'album. Un récit assez prenant au milieu de beaucoup d'épreuves à traverser. Un premier tome plutôt dense qui donne envie de voir la suite. 4 étoiles, car c'est bien réalisé, et je ne trouve rien à redire. En tous les cas, un plaisir à la lecture.
Fragrances
C'est la première bd véritable sur le parfum. Il faut savoir que le parfum a traversé les époques de l'Antiquité à la célèbre Cléopâtre jusqu'à nos jours où Julia Roberts et Charlize Theron font les beaux jours de certaines marques. L'homme le plus riche du monde est français et dirige l'industrie du luxe. Pour ma part, j'aime beaucoup le parfum au point d'en avoir créé un à l'aide d'une parfumeuse afin qu'il soit unique. Bon à savoir : la peau des hommes capture mieux les odeurs que celle d'une femme ce qui a des conséquences sur la fabrication (celui des femmes sera plus concentré en essence). A Paris, on trouve des boutiques qui vendent des parfums assez rares : c'est la parfumerie dite de niche. Bref, il faut avoir du nez. Le récit se concentre non seulement sur les origines mais également sur le processus de création avec les différentes fleurs ainsi que la distillation. On parlera également de la capitale mondiale du parfum à savoir Grasse mais ce n'est plus qu'une vitrine. Enfin, il y aura la chimie également avec les molécules adéquates. On relèvera également qu'on ne touche plus aux animaux (ex : ambre gris du cachalot ou takin du Tibet) pour fabriquer un parfum d'où une reproduction en synthèse. Bref, on apprendra des choses très intéressantes sur le monde du parfum. Par ailleurs, c'est un album très joliment dessiné, avec de belles couleurs qui font envie. Senteur et odorat n'auront plus de secret pour vous.
Une vie d'échangiste
Cette bd ne sera pas une bd érotique ou porno mais un véritable documentaire sur une pratique sexuelle assez répandue dans nos sociétés à savoir l'échangisme entre couples. C'est une véritable invitation à cette pratique dans des clubs urbains où les différents codes nous seront totalement expliqués (clientèle, prix, lieux ...). Il s'agit de partir sur l'idée qu'il ne s'agit pas d'une tromperie dans un couple mais d'un partage pour mieux explorer sa sexualité. Tout un programme ! J'avoue avoir totalement été dérouté n'étant pas moi-même enclin à ce genre de pratique. Cependant, ce reportage ne manque pas d'arguments assez convaincants. C'est une oeuvre qui aborde et démystifie complètement le monde de l'échangisme avec beaucoup d'humour et de simplicité. A noter que les personnages sont dessinés de manière assez caricaturale, avec un œil central assez immense au lieu de deux. Les dessins sont très soft. Il n'y aura rien de véritablement choquant. On découvrira également des anecdotes assez croustillantes sur ce qui se passe dans ce genre de clubs. J'avoue être tombé de ma chaise. Les femmes sont les grandes gagnantes visiblement car elles ont tous les droits comme au supermarché mais avec des hommes en lieu et place de marchandise. Bien entendu, ce ne sont que les lecteurs les plus ouverts qui se laisseront tenter par ce guide pratique dans les milieux échangistes. Les autres (à commencer par les bondieuseries et autres vierges effarouchées) ne devront même pas y penser (même pas en rêve) !
Thoreau - La vie sublime
Quel album superbe, je commence vraiment à devenir fan du travail de Maximilien Le Roy, qui signe ici une biographie parfaite. Le sujet peut sembler sérieux, on associe souvent la philosophie aux réflexions pompeuses et abstraites... il s’agit pourtant ici d’humanisme, tout simplement. Thoreau pose une question légitime : un citoyen du monde doit il supporter un gouvernement dont les lois lui semblent immorales (ici, l’esclavage)... et surtout, comment y remédier ? Militantisme ? Révolution ? A noter une chouette intro de Maximilien, et une interview de Michel Granger en fin d’album (illustrée de superbes photos), qui apportent une profondeur supplémentaire au récit. La narration est aisée et fluide, grâce aux nombreux passages contemplatifs qui devraient ravir les amoureux de nature. Les dialogues philosophiques sont concis, écrits clairement, simplement. La mise en image est absolument sublime. Le message de Thoreau est très moderne, et sonne tellement juste en 2020. Je me retrouve incapable de faire le moindre reproche à cet album... note maximale, donc.