Ailefroide - Altitude 3954

Note: 4.09/5
(4.09/5 pour 11 avis)

Jean-Marc Rochette nous révèle son adolescence et son apprentissage de la montagne.


Autobiographie Casterman Escalade et alpinisme La Montagne Les Alpes Les prix lecteurs BDTheque 2018 One-shots, le best-of

Originaire de Grenoble, il va par ses rencontres successives devenir un alpiniste chevronné. En parallèle il cherchera à répondre aux questions que la vie ne lui manque pas de lui poser.

Scénario
Dessin
Couleurs
Editeur
Genre / Public / Type
Date de parution 21 Mars 2018
Statut histoire One shot 1 tome paru

Couverture de la série Ailefroide - Altitude 3954 © Casterman 2018
Les notes
Note: 4.09/5
(4.09/5 pour 11 avis)
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Par gruizzli
Note: 4/5
L'avatar du posteur gruizzli

Oui, franchement, je suis très pris par cette BD bien que l'alpinisme ne soit vraiment pas ma tasse de thé (surtout avec le vertige). Mais la montagne m'attire beaucoup et cette biographie est surtout une très belle histoire de découverte de sa vie et sa passion. Je ne connais pas encore d'autre BD de l'auteur, mais je connais le nom. Cependant, je n'avais pas réalisé que l'histoire serait la sienne et expliquerait comment il est devenu alpiniste puis finalement dessinateur de BD. Ça a donc été une agréable surprise, la lecture est très fluide et m'a entrainée dans les grandes hauteurs des massifs alpins sans que je ne décroche une minute. Le trait charbonneux correspond bien au récit, entre l'enfance difficile avec une mère qui ne le comprends pas, une envie de vivre et d'aller plus haut, et une découverte de la BD et du dessin. Progressivement, entre colères d'enfants, contrariété d'adolescents, premiers amours et sensations de liberté, le portrait de Jean-marc se dessine. Ce qui manque dans quelques auto-biographie, selon moi, c'est une réelle implication du spectateur dans le récit. Ici, la finalité est connue si l'on connait l'auteur, mais n'ayant jamais lu ses œuvres ou découvert sa vie, je ne savais pas à quel moment un changement se produirait. De fait, son intérêt pour le dessin et sa passion pour la grimpe se mélangeaient sans réellement se croiser puisqu'il s'agit de la construction d'un jeune adolescent un peu perdu qui se découvre petit à petit. Ce qui renforce les passages prenants, tout en étant franchement drôle dans certaines anecdotes. Mais mine de rien, sous couvert d'une légèreté de début, le récit devient plus grave au fur et à mesure que la montagne s'impose comme une puissance qui prend les vies aussi. C'est grave, lourd, mais jamais pesant. On sent que ce sport est dangereux, qu'il attire et fascine mais qu'il prend des vies aussi. Finalement, le récit montre combien de gens peuvent disparaitre dans ces crevasses traitresses et ces montées dangereuses. Un très bon récit autobiographique qui ne tombe pas dans l'écueil d'un récit trop centré sur soi-même, mais qui arrive à la fois à transmettre l'émotion de grimper les sommets, les questionnements de la jeunesse et de l'adolescence, mais aussi un récit sur l'apprentissage parfois rude de la vie et du danger. C'est une excellente lecture, prenante et poignante, qui donne envie de retourner découvrir le massif des Alpes !

04/08/2022 (modifier)
Par pol
Note: 3/5
L'avatar du posteur pol

Récit autobiographique signé Jean Marc Rochette qui nous raconte son adolescence, sa découverte de la montagne et de l'alpinisme. C'est avec curiosité que j'ai lu cet album qui se passe pas loin de chez moi et qui met en images les montagnes de ma région (dont certaines que je connais très bien). J'ai reconnu des paysages, j'ai souri face à certaines situations et certains dialogues où je croyais voir des copains à moi. Du coup, forcément, le début est assez sympa. C'est plaisant de voir cet ado faire ses premières voies d'escalade. Sa complicité avec son copain qui ne quitte jamais son casque, c'est amusant également. Leurs premières sorties en haute montagne, leurs aspirations de liberté, leurs rêves de devenir guides de haute montagne sont les éléments qui agrémentent agréablement le récit. Au début en tout cas, parce que j'ai trouvé ça très répétitif sur la longueur (pas loin de 300 pages). On a quand même droit en détail au récit d'un très grand nombre d'ascensions qui se ressemblent toutes la plupart du temps. Les compagnons de cordée se succèdent mais ça reste toujours une marche d'approche, une voie, une nuit en refuge, enchainée avec d'autres voies plus grandes, plus dures, plus longues, plus hautes, plus réputées, plus dangereuses.... C'est carrément un guide touristique pour le massif de l'Oisans. Moi qui apprécie énormément les belles photos de montagne, je n'ai pas tellement été séduit par leur représentation en dessin dans cet album. Sans tous les autres avis extrêmement positifs, j'aurais conclu cet avis en disant "A réserver aux amateurs d'alpinisme". Visiblement ce n'est pas le cas vu que tout le monde a apprécié l'album. Moi j'ai trouvé ça redondant sur une bonne moitié du bouquin. Par contre, c'est vrai que dans la dernière partie il est beaucoup question des dangers de la montagne, des accidents et des décès de ses différents copains. C'est une partie dure qui permet de comprendre comment l'auteur a choisi sa destinée entre montagne et dessin, ses deux passions.

08/12/2020 (modifier)
L'avatar du posteur carottebio

Complètement étranger au monde de l'escalade, plus adolescent depuis longtemps, jamais interné, j'ai été malgré tout complètement happé par ce récit initiatique de l'adolescent devenant adulte. Le dessin est nerveux, sec, et beau quand il le faut. L'histoire oscille entre moments de tension en cordée sur un à pic rocheux ou sur un glacier fondant, entre instants conflictuels de génération, parent et enfant, société conservatrice et adultes en devenir, recherche du plaisir charnel ou de la caresse amoureuse, petits topos historiques sur la montagne et ses héros mortels... Et tout cela se tient, se lit avec plaisir et avidité, le temps s'écoule sans effort. Et à la fin, on finit un peu plus intelligent qu'au début !

27/11/2020 (modifier)
Par Kadath
Note: 4/5
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La lecture de cette BD a été captivante. Le dessin est très beau, avec un trait épais, assez brut, qui pourtant n’est pas mon style préféré, mais qui réussit à rendre vivante la montagne. Certaines pages m’ont donné le vertige ! J’ai vu récemment le film Everest, et je me faisais la réflexion que la notion de hauteur, d’altitude, est assez facile à représenter . Celle de contrebas, de plongée, de vertige est beaucoup plus difficile... et je trouve que Rochette l’a très bien rendue. Le scénario est vraiment bien. Je dirais que si vous êtes comme moi attiré par la montagne et passionné de bande dessinée c’est une lecture incontournable. L’auteur nous offre un récit autobiographique, un roman sur la haute montagne, un témoignage sur une époque (qu’il s’agisse de l’alpinisme ou de la bande dessinée, avec la naissance d’Edmond le cochon) et une quête initiatique. Une très belle lecture !

20/05/2020 (modifier)
Par Ju
Note: 5/5
L'avatar du posteur Ju

J’ai du mal à donner la note de 5/5. Je pense que c’est en raison du mot "culte" qui lui est ici associé. Une bd culte ne peut pas l’être instantanément, il lui faut des années pour le devenir, même dans une approche purement subjective. Il faut qu’elle ait le temps de m’imprégner, de devenir l’une de celles que j’inscris au panthéon de la bd. Mais du coup, le risque est de mettre de côté certaines oeuvres, de ne les estimer que “franchement bien”sur le moment, alors qu’elles mériteraient le "culte". Bon, évidemment, vous me direz que le risque est assez limité, ça ne va pas changer la face du monde, mais quand même, ça me taraudait un peu. Et pour cette oeuvre, j’ai envie d’y aller. Oui, c’est une bd qui m’a marqué, et dans quelques années, elle fera sans aucun doute partie de mes classiques. J’ai été soufflé par la montagne de Jean-Marc Rochette. J’ai été subjugué par sa beauté, par sa froideur, par la grandeur qui est retranscrite. J’ai admiré ces mecs qui se lancent dans les roches, poussés par un je ne sais quoi qui leur interdit de faire demi tour, pour le défi que ça représente et pour pouvoir admirer la nature comme ils le veulent. Le récit autobiographique n’est pas toujours chose aisée, et j’ai souvent du mal, dans ce type d’ouvrage, à m’attacher au personnage. Ici, on se prend assez vite de sympathie pour le jeune Jean-Marc, qui rêve de liberté, entre ses allers-retours pour s’échapper devant les tableaux de Soutine et ceux sur les roches, pour ressentir l’immensité de la montagne. On ressent les problèmes qu’il a dû surmonter, mais l’auteur n’en fait jamais trop. Il n’est jamais présenté comme une victime, jamais Rochette ne s’apitoie sur son sort. Il parvient très bien à faire ressentir ce qu’il devait endurer mais n’élude pas non plus ses parts de responsabilité, dans la relation avec sa mère ou dans ses divers accidents dans la montagne. J’ai trouvé la construction de l’histoire très bien faite, très pertinente. On oscille entre la relation avec la mère, les avancées artistiques et, évidemment, la montagne. Celle-ci est centrale dans l’ouvrage. Jean-Marc Rochette arrive parfaitement à transmettre sa passion. J’ai bien aimé les légendes écrites au début de chaque ascension, qui indiquaient le nom de la voie, la date de l’ouverture et le nom de ceux qui l’ont faite, ça donne un petit côté sérieux, initié. Et puis le dessin magnifie la montagne. Autant j’ai mis un peu de temps à m’y habituer pour ce qui est des personnages, autant j’ai de suite été happé par cette montagne. Rochette retransmet avec brio son immensité, sa majesté son apparente froideur. Car si la montagne ne fait aucun cadeau, et punit parfois, elle sait être reconnaissante. Et ça, on le comprend à la lecture des pages de cette bd, lorsque l’on voit les étoiles dans les yeux de ces jeunes hommes lorsqu’ils arrivent au sommet. On ressent l’attrait de la montagne en même temps que son danger, sa beauté autant que sa cruauté. Finalement, Rochette a choisi la bd, et c’est tant mieux, car il aurait été dommage de se priver de cet ouvrage. Mais la montagne n’est jamais loin, et il lui rend ici un bien bel hommage.

29/01/2020 (modifier)
L'avatar du posteur Mac Arthur

Ailefroide est un très bon récit autobiographique au travers duquel l’auteur nous dévoile toute sa fascination, tout son respect pour la montagne et nous montre combien celle-ci a formé l’homme qu’il est devenu. La force du livre tient dans l’art de la narration de son auteur car il n’y a pas de prime abord de quoi s’extasier devant ces planches dans lesquels s’’enchainent les plans d’escalade et les anecdotes passe-partout. Seulement, voilà, c’est raconté avec tellement de talent que ce récit en devient captivant. De plus, Rochette parvient à nous faire ressentir le danger sans chercher à faire de l’effet. Il nous montre avec naturel, jusqu’à l’absurde (pour certains événements dramatiques), combien la montagne peut être sans pitié, combien ce milieu demeure hostile. Et puis, l’air de rien, il nous parle de son parcours intérieur, de la naissance de sa vocation d’artiste… qui finira par s’imposer comme une évidence alors que lui-même ne semblait pas y prêter plus attention que cela durant une bonne part de sa jeunesse. Il s’agit donc d’un livre étonnant car il aurait pu n’être qu’anecdotique mais se révèle finalement passionnant… du simple fait des talents de narrateur et de dessinateur de son auteur.

13/08/2019 (modifier)
Par Blue Boy
Note: 4/5 Coups de coeur expiré
L'avatar du posteur Blue Boy

Tout d’abord, il y eut Soutine et son « Bœuf écorché », que le petit Jean-Marc passait de longs moments à contempler lors de ses visites au Musée de Grenoble. Puis, le coup de foudre pour l’escalade au cours d’une promenade avec sa mère. Ces deux événements en rapport avec deux disciplines en apparence très éloignées scelleront le destin de Jean-Marc Rochette, dont le parcours semble avoir toujours oscillé entre son amour pour la montagne et celui pour le dessin. Rebelle né, l’auteur grenoblois a toujours mené sa vie comme il l’entendait, malgré les remontrances de sa mère avec qui il entretenait des rapports parfois houleux, et celles de ses professeurs qui moquaient les « gribouillis » de cet élève peu docile avec l’autorité. Les multiples tentatives de découragement du système socio-éducatif n’auront fait que renforcer sa détermination à suivre ses envies, en s’échappant mentalement via le dessin, physiquement par l’escalade. On ne domestique pas les loups. « Ailefroide » est la parfaite synthèse de ses deux passions, permettant d’une certaine manière à Rochette de boucler la boucle. Le senior à la barbe et aux cheveux blancs peut aujourd’hui parler de l’ado fougueux qu’il était alors, avec tendresse et sans reniement malgré les années écoulées. Dans une narration très fluide, il évoque avec une sincérité qui fait toute la force de cette autobiographie, son gravissement sysiphéen vers un sommet qu’il n’atteindra jamais, celui qui a donné son nom au titre. Comme une métaphore de sa propre vie, avec cette impression que rien ne pourra vous arrêter dans cette compétition vers les hauteurs (à moins que cela ne soit qu’une fuite…), jusqu’au jour où survient l’accident, celui qui en principe « n’arrive qu’aux autres » et remet les choses en perspective de façon radicale. Un événement grave mais qui sauvera peut-être la vie de notre casse-cou en précipitant son choix définitif vers la bande dessinée, et débouchera sur la création de son personnage fétiche, le cynique et teigneux Edmond le Cochon… On l’aura compris, Rochette n’est pas du genre à s’avouer vaincu ! Graphiquement, le trait ne fait que confirmer le talent de cet auteur pour qui la montagne apparaît désormais comme un genre à part entière et a révélé une nouvelle facette de son art, après notamment l’humour punko-trash des années Actuel/L’Echo des savanes et son cultissime "Transperceneige", œuvre de SF adaptée dans une superproduction hollywoodienne au cinéma. Disposant d’une palette stylistique très étendue, Rochette recourt ici à son trait le plus âpre, où les stries rocailleuses des montagnes se retrouvent jusque dans les visages burinés par le soleil, toujours très expressifs, où l’on ressent quasi-physiquement la minéralité de la pierre et le coupant de la glace, à peine adoucis par le bleu pur des cieux. Si Jean-Marc Rochette n’a pas vaincu le sommet tant rêvé, il est en passe, avec cette aventure humaine puissante, de se hisser au panthéon du neuvième art. « Ailefroide » fait partie de ces œuvres à forte persistance cérébrale, incontestablement un must de l’année 2018, un pavé qu’on se prend en pleine tronche. Et fort heureusement, à l’inverse de ce qui se passe dans la BD, ce n’est ici qu’une image (seuls ceux qui l’ont lu pourront comprendre).

18/07/2019 (modifier)
Par Erik
Note: 4/5
L'avatar du posteur Erik

J'ai mis plusieurs jours à venir à bout de ce pavé mais j'y suis arrivé. Je dois dire que ma lecture a plutôt été assez agréable mais il m'a fallu des temps de pause pour reprendre. Sans doute avais-je envie d'apprécier pleinement en prenant pour une fois mon temps. Il est vrai également que je ne suis pas très fan de la montagne et de ses alpinistes qui risquent leur vie pour un gros rocher. Il est vrai que les secours coûtent plutôt assez cher à la collectivité pour des personnes qui se mettent volontairement en danger. D'autres diront que c'est un hobby de riches mais pas forcément quand on voit l'origine social de certains jeunes alpinistes. En tous les cas, c'est un sport très dangereux. Cependant, quand l'esprit de la passion l'emporte... Pour autant, j'ai fortement apprécié ce récit car j'ai été tout d'abord assez impressionné qu'un jeune puisse grimper aussi haut alors qu'il n'est pas encore un adulte. Il s'agit en l'occurrence de l'auteur qui est finalement devenu dessinateur de bande dessinée mais qui aurait pu très bien au niveau de ses compétences être un guide de haute montagne. Il a croisé le destin de pas mal de grimpeurs de renom dont certains ne sont malheureusement plus vivant pour cause d'accident. Il faut dire que la montagne ne fait pas de quartier. On tremblera à de nombreuses reprises pour lui tant les conditions sont parfois difficiles. Il faut dire que l'insouciance de la jeunesse fait faire des choses parfois extraordinaires. Oui, j'ai été captivé parce que c'est une excellente bd qui fait d'ailleurs partie de la sélection officielle d'Angoulême et qui mérite certainement un prix. On comprend également ce qu'Ailefroide représente pour l'auteur ayant changé de voie. Tout sonne juste dans ce récit. Que dire également du dessin qui possède une grande puissance évocatrice du monde de la montagne ? Sublime.

16/01/2019 (modifier)
Par PAco
Note: 4/5
L'avatar du posteur PAco

C'est après un certain nombre d'échos plutôt élogieux sur cet album que j'ai fini par me laisser tenter. Connaissant peu la production de Jean-Marc Rochette (mis à part Himalaya vaudou que j'avais moyennement apprécié), je sors cette fois content de ma lecture. Cet album autobiographique qui nous fait découvrir les deux passions de l'auteur s'avale d'une traite malgré l'importante pagination. Jean-Marc Rochette nous fait revivre ses années de jeunesse, sa découverte de la montagne, ses amitiés, ses rencontres et telle une voie vertigineuse à ouvrir vers un sommet encore vierge, son passage à l'âge adulte. Écartelé entre sa passion pour la grimpe et le dessin, il va pourtant pousser jusqu'au bout de ses ambitions pour finir par trancher, le destin aidant de façon quasi tragique. Car la montagne est un monde sans pitié et cet album nous le rappelle cruellement. On arrête vite de compter au fil de l'album le nombre de connaissances ou d'amis qui payèrent le prix fort la pratique de leur passion. Moi qui avais eu un peu de mal avec son trait dans Himalaya vaudou, j'avoue qu'ici il colle parfaitement au récit et nous transporte de la plus belle des façons en haut des sommets qu'il gravit. On souffre avec lui, on a peur avec lui mais on jubile aussi de ses victoires ! Un album très réussi que je conseille forcément à tout amateur de haute montagne, mais également à tous les curieux.

14/08/2018 (modifier)
L'avatar du posteur Noirdésir

La montagne, je l’aime bien l’été, pour les balades, les paysages (et le fait qu’il n’y a pas forcément beaucoup de monde). Mais je regarde plutôt les paysages d’en bas. Car j’ai un terrible vertige. C’est dire si l’alpinisme est quelque chose qui ne m’attire pas du tout. Et donc, je n’achèterai sans doute jamais cet album, qui ne parle quasiment que de ça. Oui, mais voilà, j’en conseille pourtant l’achat. C’est que l’on peut aussi ne le lire que comme une déclaration d’amour, plutôt la mise en lumière d’une passion, celle de Jean-Marc Rochette pour la montagne, l’alpinisme, la conquête de ces « voies », au nom aussi poétique que terrible. L’éclairage d’une passion, pour laquelle il a brûlé en partie ses ailes, et qui au final n’est plus pour lui qu’un amour presque platonique, une fois les blessures cicatrisées. Nous suivons donc Rochette, de sa jeunesse à son entrée dans le monde de la BD, et il nous fait très bien comprendre – par le texte et par le dessin (franchement réussi) – combien cette montagne, cette roche, cette glace, pouvaient lui apporter. Et ce qu’elles ont failli lui coûter. Même ceux qui, comme moi, ne sont pas forcément réceptifs à cette activité, peuvent reconnaître la réussite de cet album, qui se lit vite, malgré l’importante pagination. Nous suivons la construction d’un homme, par-delà les montagnes. Et, accessoirement, nous apprenons aussi comment Rochette en est venu à la BD… Un chouette album, à recommander évidemment à tous les fanas d’alpinisme, mais sans doute pas que.

29/07/2018 (modifier)