J'ai dans les mains le troisième tome des Démons d'Alexia.
Les critiques précédentes ne portaient que sur le premier tome (sauf une) et restaient un peu sur leurs réserves. Maintenant que l'histoire s'est développée, je peux franchement dire que c'est une grande série !
Le dessin est nickel, du Dupuis propre et clair, au trait nerveux (en effet ça fait penser à du Mic Mac Adam).
Le point fort, c'est le scenario ! Intrigué au premier tome, gravement accroché au second tome, définitivement perdu au troisième. C'est pour moi une BD culte, et j'achèterai les suivants sans réfléchir. L'intrigue est beaucoup plus complexe qu'il n'y parait et elle est distillée avec maestria !
N'hésitez pas !
J'ai plutôt bien aimé ces deux albums. Le dessin de Duhamel est très dynamique. La période de la guerre de sécession est aussi quelque chose que j'apprécie.
On peut dire que cette série est bien meilleure que les derniers Tuniques bleues qui couvre la même période.
Le seul défaut vient peut-être de la profusion de personnages qui rend l'histoire difficile à suivre.
Dans l'ensemble, je conseille l'achat de ce diptyque.
"Le Scorpion", le destin a posé sa marque…
Desberg nous raconte une formidable aventure de cape et d’épées avec une pointe d’ésotérisme et de complot politico-religieux. Au 18ème siècle, quand l’église et le Vatican sombre dans la cupidité, le crime et la luxure, un héros romanesque fait face: le Scorpion. Il est fort, intelligent, beau, et tombeur, à l’image d’un Jean Marais de la grande époque. La bohémienne est rusée, espiègle, sauvage et ravissante. Le cardinale est sans pitié et diabolique. Tout ça est très caricatural, mais pour moi, c’est exploité dans le bon sens et ça sert parfaitement le scénario. Oui, cette histoire et ces personnages n’ont rien d’innovent mais c’est fabuleusement plaisant à lire, les albums s’enchaînent les uns derrière les autres, je me suis fait les 6 tomes parus en un week-end sans voir l’horloge tournée. C’est du très très bon divertissement, avec des rebondissements habilement placés, qui n’ont pas manqué d’alimenter mon intérêt pour la série.
Les dessins et les couleurs de Marini sont tout bonnement magnifiques. Chaque case est un tableau de maître. J’aime beaucoup ce style qui consiste à mettre en évidence le premier plan de façon classique (encrage et couleur) tandis que le fond, lui ressemble plus à une peinture (couleur directe). Les personnages sont très réussis, les décors et les paysages sont sublimes. L’auteur a une parfaite maîtrise des mouvements. Les couleurs sont parfaites, ce rouge et ce bleu si caractéristique, du grand art...
Culte, évidemment.
J'ajoute mon avis ici, non pas pour dire comme tous le monde (ou presque) que la période Franquin est grandiose, que Fournier surnage, que Nic et Cauvin n'ont jamais fait surface et que Tome et Janry ont fait des albums séduisants.
Non, si j'ajoute mon avis, c'est pour bénir l'album le plus drôle de la série, celui que j'ai relu une bonne centaine de fois et devant lequel je ne peux m'empêcher de rire : "Panade a Champignac".
Tout est drolissime et merveilleusement bien exploité : Le Zorglhomme nostalgique, l'interrogatoire de Zorglub au commissariat, les réflexions de Fantasio...
Une fois arrivé à la moitié de l'album en ayant déjà mal aux abdominaux, on tombe sur "les brothers". 3 singes savants offerts par Gaston à Fantasio pour son anniversaire.
On sent bien que Franquin s'est lâché sur cet album. Apres les deux épisodes Zorglub (géniaux comme tous le monde le sait), il est complètement parti dans son délire, et j'adore. Il ne se passe quasi-rien, il n'y a aucun suspense mais on est toujours surpris, du grand art.
Eviv Niuqnarf
Esod mumixam
Franquin pouvait être cynique comme le prouvent les planches qu'il a exécutées pour les Idées noires. Au cours d'une phase de dépression, il a imaginé ces gags et a conçu un vrai chef-d'oeuvre d'humour noir.
Je pense que ceux qui ne connaissent pas l'oeuvre de Franquin devraient découvrir cet album (plus axé adulte que le reste de son oeuvre). Son dessin y est magistral.
Certaines histoires sont d'une cruauté jubilatoire. Relisez l'histoire du bourreau guillotiné, du chasseur victime de la chasse, du château-fort assiégé...
Il y a de vraies merveilles dans cette oeuvre.
L'intrigue de la série m'a bien plu, la période d'avant-guerre française est bien restituée, avec ces grandes familles encore bien présentes et toutes imbues de leur supériorité. Les luttes de 1934 et 1936, périodes importantes de notre histoire puisqu'elles nous ont indirectement placés dans le camp des vainqueurs de la seconde guerre mondiale (que se serait-il passé si le fascisme avait réussi à prendre le pouvoir en 34, aurions-nous été les alliés d'Hitler ?) sont très bien évoquées. Et les deux histoires d'amour qui se développent en parallèle permettent de construire une intrigue intéressante.
La qualité du dessin est, ma foi, le bat qui blesse un peu. Elle est assez inégale, rendant difficile l'identification des personnages (c'est à ce point) surtout dans le quatrième tome.
Et le scénario est vraiment manichéen, ce qui nous donne une fin inattendue et pas forcément souhaitée.
PS : Merci aux conseils nombreux précédant la rubrique (NDW : les règles de postages). C'est vrai que la BD, art mineur de la littérature, peut gagner énormément avec des chroniques bien écrites.
Une des premières grandes séries d'heroïc fantasy de la bd franco-belge. Letendre et Loisel ont peut-être été les pionniers de cette mode actuelle. Cette série est vraiment très bien et se lit toujours avec un grand plaisir. De plus, le premier cycle de 4 albums est remarquable car il propose une vraie fin et ne sombre pas dans des quêtes interminables en 15 épisodes (c'est parfois la dérive que certaines séries de HF actuelles connaissent). Je ne mets pas 5 étoiles, car le deuxième cycle qui est, en fait, une préquel ne m'a vraiment pas convaincu. Peut-être que la magie n'opère plus ?
"Derfal le Magnifique" est la première BD de Roosevelt que je lis, mais elle me donne nettement envie de lire le reste de son oeuvre un peu à part.
Cette BD est un petit album (de 72 pages quand même) sous une couverture souple et dans un format proche de l'Italienne. De belle facture, l'album paru chez la Boite à Bulles bénéficie d'un prix assez réduit comparé à sa qualité physique. Reste à savoir si le contenu vaut le coup, et pour moi ce fut le cas, oui.
Le dessin est en noir et blanc et très plaisant à lire et à regarder. Le trait est léger et souple, les personnages et décors sont simples tout en étant originaux et réussis.
Quand on entame cette BD, on a véritablement l'impression de découvrir ce qui ressemblerait à un scénario de Benoit Peeters mis en image par Moebius. Roosevelt n'a bien sûr pas l'incroyable maîtrise technique de Moebius mais leurs styles s'apparentent pour le bonheur des yeux et le plaisir du lecteur. C'est donc un dessin que je trouve joli et surtout propre à entraîner le lecteur dans un monde mêlant la science-fiction, le conte et le monde réel.
Et effectivement, je trouve que le scénario de ce récit rappelle la structure de certains récits de la série Les Cités obscures de Peeters et Schuiten. La majorité du récit se passe de dialogues, le tout étant présenté par un narrateur, le héros lui-même, un peu distant avec sa propre vie qu'il raconte. Avec lui, nous allons découvrir tout d'abord son monde, à la fois proche et différent du nôtre, puis voyager vers une autre civilisation, la Blanquie, encore une fois très proche et très différente de notre propre monde. Loin de nous présenter les événements et les lieux de manière distante, le récit réussit dès le début à nous attacher au personnage principal et à sa passion pour un auteur littéraire : Derfal. C'est cette passion, la passion d'une vie, qui va diriger toute l'existence du narrateur, l'amener à quitter son pays et adopter le style de vie et la langue d'un pays totalement éloigné du sien.
A travers ce récit, c'est une réflexion sur la vie, sur l'art, sur la façon dont sont ressenties les œuvres, et sur la manière dont un homme doit appréhender sa vie en fonction de ses passions. Mais cette réflexion reste toujours sur le ton de la légèreté, de la poésie, sans jamais sombrer dans la prise de tête morose.
C'est beau, c'est intelligent, c'est poétique, c'est agréable à lire.
Une vraie découverte pour moi, et je vais m'empresser de lire La table de Vénus et d'autres oeuvres de Roosevelt.
Maîtriser le temps qui s’égraine, sujet passionnant s’il en est et déjà traité en bd avec plus ou moins de réussite (Phenomenum, Les mesures du temps). Mais n’existerait-il pas une autre utopie qui susciterait une égale convoitise... comme prévoir les événements les plus improbables, voire même interférer avec le hasard et prendre son contrôle ?
C’est dans cette dernière voie que nous emmène "la métaphore du papillon". Mais un bon sujet ne suffit pas pour faire une bonne bd, faut-il encore qu’il soit traité efficacement... ce qui semble être le cas pour le moment. En effet, la trame originale du récit est appuyée par une narration rythmée qui garde le lecteur en haleine.
Malheureusement, le découpage dynamique du récit est gâché par un graphisme assez moyen.
Une BD d'humour assez sympa. Je pensais que j'allais tomber sur un truc assez lourd ou alors syndicaliste et finalement non, ça passe plutôt bien. Y'a pas mal de gags sympas, certains sont un peu répétitif comme les stands du forum social européen qu'on ne peux plus compter tellement il y en a, mais dans le lot il y en a vraiment des très drôle (les cathos qui parlent des chaudasses au JMJ notamment !).
Le dessin est très simple mais c'est parfaitement adapté. J'hésite entre un très bon 3 étoiles et un petit 4. En tout cas, une BD a acheter pour les fans d'humour et à lire pour les autres.
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Les Démons d'Alexia
J'ai dans les mains le troisième tome des Démons d'Alexia. Les critiques précédentes ne portaient que sur le premier tome (sauf une) et restaient un peu sur leurs réserves. Maintenant que l'histoire s'est développée, je peux franchement dire que c'est une grande série ! Le dessin est nickel, du Dupuis propre et clair, au trait nerveux (en effet ça fait penser à du Mic Mac Adam). Le point fort, c'est le scenario ! Intrigué au premier tome, gravement accroché au second tome, définitivement perdu au troisième. C'est pour moi une BD culte, et j'achèterai les suivants sans réfléchir. L'intrigue est beaucoup plus complexe qu'il n'y parait et elle est distillée avec maestria ! N'hésitez pas !
Kochka
J'ai plutôt bien aimé ces deux albums. Le dessin de Duhamel est très dynamique. La période de la guerre de sécession est aussi quelque chose que j'apprécie. On peut dire que cette série est bien meilleure que les derniers Tuniques bleues qui couvre la même période. Le seul défaut vient peut-être de la profusion de personnages qui rend l'histoire difficile à suivre. Dans l'ensemble, je conseille l'achat de ce diptyque.
Le Scorpion
"Le Scorpion", le destin a posé sa marque… Desberg nous raconte une formidable aventure de cape et d’épées avec une pointe d’ésotérisme et de complot politico-religieux. Au 18ème siècle, quand l’église et le Vatican sombre dans la cupidité, le crime et la luxure, un héros romanesque fait face: le Scorpion. Il est fort, intelligent, beau, et tombeur, à l’image d’un Jean Marais de la grande époque. La bohémienne est rusée, espiègle, sauvage et ravissante. Le cardinale est sans pitié et diabolique. Tout ça est très caricatural, mais pour moi, c’est exploité dans le bon sens et ça sert parfaitement le scénario. Oui, cette histoire et ces personnages n’ont rien d’innovent mais c’est fabuleusement plaisant à lire, les albums s’enchaînent les uns derrière les autres, je me suis fait les 6 tomes parus en un week-end sans voir l’horloge tournée. C’est du très très bon divertissement, avec des rebondissements habilement placés, qui n’ont pas manqué d’alimenter mon intérêt pour la série. Les dessins et les couleurs de Marini sont tout bonnement magnifiques. Chaque case est un tableau de maître. J’aime beaucoup ce style qui consiste à mettre en évidence le premier plan de façon classique (encrage et couleur) tandis que le fond, lui ressemble plus à une peinture (couleur directe). Les personnages sont très réussis, les décors et les paysages sont sublimes. L’auteur a une parfaite maîtrise des mouvements. Les couleurs sont parfaites, ce rouge et ce bleu si caractéristique, du grand art...
Spirou et Fantasio
Culte, évidemment. J'ajoute mon avis ici, non pas pour dire comme tous le monde (ou presque) que la période Franquin est grandiose, que Fournier surnage, que Nic et Cauvin n'ont jamais fait surface et que Tome et Janry ont fait des albums séduisants. Non, si j'ajoute mon avis, c'est pour bénir l'album le plus drôle de la série, celui que j'ai relu une bonne centaine de fois et devant lequel je ne peux m'empêcher de rire : "Panade a Champignac". Tout est drolissime et merveilleusement bien exploité : Le Zorglhomme nostalgique, l'interrogatoire de Zorglub au commissariat, les réflexions de Fantasio... Une fois arrivé à la moitié de l'album en ayant déjà mal aux abdominaux, on tombe sur "les brothers". 3 singes savants offerts par Gaston à Fantasio pour son anniversaire. On sent bien que Franquin s'est lâché sur cet album. Apres les deux épisodes Zorglub (géniaux comme tous le monde le sait), il est complètement parti dans son délire, et j'adore. Il ne se passe quasi-rien, il n'y a aucun suspense mais on est toujours surpris, du grand art. Eviv Niuqnarf Esod mumixam
Idées Noires
Franquin pouvait être cynique comme le prouvent les planches qu'il a exécutées pour les Idées noires. Au cours d'une phase de dépression, il a imaginé ces gags et a conçu un vrai chef-d'oeuvre d'humour noir. Je pense que ceux qui ne connaissent pas l'oeuvre de Franquin devraient découvrir cet album (plus axé adulte que le reste de son oeuvre). Son dessin y est magistral. Certaines histoires sont d'une cruauté jubilatoire. Relisez l'histoire du bourreau guillotiné, du chasseur victime de la chasse, du château-fort assiégé... Il y a de vraies merveilles dans cette oeuvre.
Les Morin-Lourdel
L'intrigue de la série m'a bien plu, la période d'avant-guerre française est bien restituée, avec ces grandes familles encore bien présentes et toutes imbues de leur supériorité. Les luttes de 1934 et 1936, périodes importantes de notre histoire puisqu'elles nous ont indirectement placés dans le camp des vainqueurs de la seconde guerre mondiale (que se serait-il passé si le fascisme avait réussi à prendre le pouvoir en 34, aurions-nous été les alliés d'Hitler ?) sont très bien évoquées. Et les deux histoires d'amour qui se développent en parallèle permettent de construire une intrigue intéressante. La qualité du dessin est, ma foi, le bat qui blesse un peu. Elle est assez inégale, rendant difficile l'identification des personnages (c'est à ce point) surtout dans le quatrième tome. Et le scénario est vraiment manichéen, ce qui nous donne une fin inattendue et pas forcément souhaitée. PS : Merci aux conseils nombreux précédant la rubrique (NDW : les règles de postages). C'est vrai que la BD, art mineur de la littérature, peut gagner énormément avec des chroniques bien écrites.
La Quête de l'Oiseau du Temps
Une des premières grandes séries d'heroïc fantasy de la bd franco-belge. Letendre et Loisel ont peut-être été les pionniers de cette mode actuelle. Cette série est vraiment très bien et se lit toujours avec un grand plaisir. De plus, le premier cycle de 4 albums est remarquable car il propose une vraie fin et ne sombre pas dans des quêtes interminables en 15 épisodes (c'est parfois la dérive que certaines séries de HF actuelles connaissent). Je ne mets pas 5 étoiles, car le deuxième cycle qui est, en fait, une préquel ne m'a vraiment pas convaincu. Peut-être que la magie n'opère plus ?
Derfal le magnifique
"Derfal le Magnifique" est la première BD de Roosevelt que je lis, mais elle me donne nettement envie de lire le reste de son oeuvre un peu à part. Cette BD est un petit album (de 72 pages quand même) sous une couverture souple et dans un format proche de l'Italienne. De belle facture, l'album paru chez la Boite à Bulles bénéficie d'un prix assez réduit comparé à sa qualité physique. Reste à savoir si le contenu vaut le coup, et pour moi ce fut le cas, oui. Le dessin est en noir et blanc et très plaisant à lire et à regarder. Le trait est léger et souple, les personnages et décors sont simples tout en étant originaux et réussis. Quand on entame cette BD, on a véritablement l'impression de découvrir ce qui ressemblerait à un scénario de Benoit Peeters mis en image par Moebius. Roosevelt n'a bien sûr pas l'incroyable maîtrise technique de Moebius mais leurs styles s'apparentent pour le bonheur des yeux et le plaisir du lecteur. C'est donc un dessin que je trouve joli et surtout propre à entraîner le lecteur dans un monde mêlant la science-fiction, le conte et le monde réel. Et effectivement, je trouve que le scénario de ce récit rappelle la structure de certains récits de la série Les Cités obscures de Peeters et Schuiten. La majorité du récit se passe de dialogues, le tout étant présenté par un narrateur, le héros lui-même, un peu distant avec sa propre vie qu'il raconte. Avec lui, nous allons découvrir tout d'abord son monde, à la fois proche et différent du nôtre, puis voyager vers une autre civilisation, la Blanquie, encore une fois très proche et très différente de notre propre monde. Loin de nous présenter les événements et les lieux de manière distante, le récit réussit dès le début à nous attacher au personnage principal et à sa passion pour un auteur littéraire : Derfal. C'est cette passion, la passion d'une vie, qui va diriger toute l'existence du narrateur, l'amener à quitter son pays et adopter le style de vie et la langue d'un pays totalement éloigné du sien. A travers ce récit, c'est une réflexion sur la vie, sur l'art, sur la façon dont sont ressenties les œuvres, et sur la manière dont un homme doit appréhender sa vie en fonction de ses passions. Mais cette réflexion reste toujours sur le ton de la légèreté, de la poésie, sans jamais sombrer dans la prise de tête morose. C'est beau, c'est intelligent, c'est poétique, c'est agréable à lire. Une vraie découverte pour moi, et je vais m'empresser de lire La table de Vénus et d'autres oeuvres de Roosevelt.
La Métaphore du Papillon
Maîtriser le temps qui s’égraine, sujet passionnant s’il en est et déjà traité en bd avec plus ou moins de réussite (Phenomenum, Les mesures du temps). Mais n’existerait-il pas une autre utopie qui susciterait une égale convoitise... comme prévoir les événements les plus improbables, voire même interférer avec le hasard et prendre son contrôle ? C’est dans cette dernière voie que nous emmène "la métaphore du papillon". Mais un bon sujet ne suffit pas pour faire une bonne bd, faut-il encore qu’il soit traité efficacement... ce qui semble être le cas pour le moment. En effet, la trame originale du récit est appuyée par une narration rythmée qui garde le lecteur en haleine. Malheureusement, le découpage dynamique du récit est gâché par un graphisme assez moyen.
Il faut tuer José Bové
Une BD d'humour assez sympa. Je pensais que j'allais tomber sur un truc assez lourd ou alors syndicaliste et finalement non, ça passe plutôt bien. Y'a pas mal de gags sympas, certains sont un peu répétitif comme les stands du forum social européen qu'on ne peux plus compter tellement il y en a, mais dans le lot il y en a vraiment des très drôle (les cathos qui parlent des chaudasses au JMJ notamment !). Le dessin est très simple mais c'est parfaitement adapté. J'hésite entre un très bon 3 étoiles et un petit 4. En tout cas, une BD a acheter pour les fans d'humour et à lire pour les autres.