"Le Marquis d'Anaon" est une des rares séries à s'améliorer au fil des différents volumes. Les auteurs semblent gagner en assurance et maturité, en même temps que leur héros.
Pour l'exemple, le quatrième tome est raconté de manière très économe et très efficace. Tout est bien calibré, à sa place, menant crescendo à un affrontement avec une bête sanguinaire en même temps qu'avec de vieux démons.
Mention spéciale pour les couleurs qui donnent aux Alpes une présence fantastique.
Ca faisait longtemps que je n'avais pas lu un tome 1 de cette envergure.
Tout y est pour en faire un hit en puissance :
- le dessin est vraiment très bon, avec nombre de détails
- des couleurs "ton sépia" qui rehaussent le dessin
- un scénario agréable, dense mais pas trop, bref juste ce qu'il faut.
Bref, un pur moment de plaisir !
Vasco fait son apparition dans le "Nouveau Tintin" n° 257 du 8 Août 1980.
Vasco ?... Il est né à Sienne, en Italie, et va évoluer dans l'Europe du 14ème siècle. Tolomei, son oncle, un puissant banquier lombard, le prend sous sa protection, l'éduque, et va lui confier diverses missions diplomatiques.
Vasco va s'appliquer à les réussir, même si chacune d'elle ne sera jamais de tout repos. Ses missions vont l'emmener tout autant dans les régions asiatiques qu'au fin fond de l'empire germanique. Sur sa route, il rencontrera Sophie, la belle byzantine, dont il va tomber grandement amoureux.
Vasco ?... C'est une admirable fresque d'une époque où, déjà, les grands argentiers, dans l'ombre, tirent les ficelles du pouvoir.
Chaillet va nous restituer toute l'authenticité de ce temps. Pointilleux, il nous livre des décors et des histoires vraiment dignes d'éloges.
Les premiers albums, il est vrai, sont un peu hésitants. Ses personnages manquent encore d'une certaine fluidité. On lui trouve -ce qui est vrai- un graphisme académique proche de celui de Jacques Martin (Alix).
Mais il va vite s'en démarquer et nous offrir une des très belles séries actuelles de la bd franco-belge.
Vasco ?... On n'aime ou on n'aime pas. C'est vrai que chaque histoire ne se lit pas en quinze minutes, comme c'est de plus en plus le cas actuellement. Il faut prendre son temps, essayer de se replonger dans l'atmosphère du récit, de l'époque, admirer le détail de certaines cases et AUSSI faire un léger effort intellectuel pour comprendre les embrouilles politiques, monétaires et religieuses dans lesquelles est régulièrement mêlé Vasco.
Une excellente série dont j'attends impatiemment chaque nouvelle sortie d'album.
L'auteur :
Gilles CHAILLET, dessinateur-scénariste de nationalité française, est né à Paris le 3 Juin 1946.
Un excellent auteur de réalisme historique.
C'est avec grand plaisir que je retrouve Renaud Dillies, que j'avais rencontré il y a deux ans lors d'une séance de dédicaces pour Sumato.
"L'amour (est) trompé, fugitif ou coupable" (Chateaubriand) semble être le point de départ de l'aventure de Scipion, qui va trouver refuge dans la musique pour noyer son chagrin.
Comme dans sa première bande dessinée, Betty Blues, le jazz est salutaire aux héros de Renaud Dillies.
Car c'est un hommage indirect à Django Reinhardt que nous propose Dillies ; mais d'autres allusions se glissent subrepticement dans cette bande dessinée, notamment à Lewis Carroll ("Alice aux pays des merveilles"), avec, comble d'ironie, un lapin chef de service des bureaux du retard, et une page entière se déroulant sur les cheminées faisant étrangement songer à "Mary Poppins" de Pamela London Travers. (ces deux livres ayant comme point commun d'avoir été adaptés par les studios Disney).
Bref, le rêve est le dénominateur commun à tout ceci.
J'ai commencé par Chateaubriand mais c'est plutôt Baudelaire qu'il fallait citer ; en effet cette bande dessinée est une véritable "invitation au voyage", voyage intérieur d'un Scipion désemparé, d'un Scipion écrasé par le poids de sa propre Administration, ne rêvant que d'une seule chose, retrouver son ami musicien tsigane.
Certes, Renaud Dillies garde un style bien particulier que l'on retrouve aussi bien dans Betty Blues que dans Sumato, livres publiés dans la très élégante collection "Blandice" des éditions Paquet.
Mais comme d'autres, j'ai trouvé la fin un peu bancale.
Reste la beauté des dessins et un scénario fort original.
A découvrir, à lire et à relire.
Un album de très belle facture qui nous conte un pan -un peu- oublié de l'Histoire : "La Guerre de Trente Ans"...
D'un trait juste, Lebersorg nous décrit une grande partie de la vie de Wallenstein, commandant des troupes impériales, qui fera trembler nombre de "grands" de ce monde.
Mais il va gêner. Faussement accusé de trahison et de parjure, destitué de tout commandement, il sera assassiné au cours de la nuit du 18 Février 1634.
Entrez donc dans cette très belle chronique de la vie d'un des personnages les plus énigmatiques de l'Histoire...
Lebersorg, qui a réalisé très jeune des "Histoires de l'Oncle Paul" dans Spirou est un dessinateur malheureusement pas trop connu.
Pourtant il fait montre d'une grande maîtrise graphique. Son trait est fin, beau, enveloppant personnages et architectures.
Couturier nous offre un scénario imaginatif, bien ciselé, où l'on sent son goût pour la recherche historique, son pointillisme pour la narration.
Très bon découpage des planches, recherche des plans lors des reconstitutions de combats, de batailles, de sièges... et il y en a !
Une très belle combinaison de deux auteurs qui nous offrent ici un album fort plaisant, très agréable à lire, où le didactisme est tenu à l'essentiel : retenir le lecteur. Et ils y réussissent.
Un fort bon et bel ouvrage que celui-ci. Même si l'on n'est pas attiré par l'Histoire, on ne peut que plonger dans ces récits qui fleurent bon la chevalerie.
Terminés les combats épiques, les charges de cavalerie, les duels d'homme à homme : l'artillerie prend le dessus et écrase tout, sans distinction aucune...
Ces récits de l'Histoire -par beaucoup oubliés- revivent ici sous le trait alerte, vigoureux, violent, baroque de Tarral.
Son graphisme est fort, vif, détaillé, emportant dans une grande fresque sanglante les scénarios de Giroud.
Ces personnages, délaissés de la mémoire des livres et des hommes, reprennent ici vie, le temps de quelques dizaines de pages, pour notre très grand plaisir.
Du très bon travail d'auteurs. Pour ne pas oublier.
Quelle aventure !... Plongez de bon coeur dans une des plus grandes sagas du 13ème siècle !...
Philippe Delaby, sur un scénario "en béton" d'Yves Duval, nous livre et décortique ici la vie d'un "grand" de l'histoire de l'Angleterre.
L'histoire de Richard Coeur de Lion est une vaste fresque guerrière, haletante, que vous ne lâcherez pas avant le mot "fin".
Un superbe graphisme réaliste, coloré, mêle personnages historiques, architectures et arrière-plans dans cette formidable geste.
Delaby y va d'un trait baroque, puissant, pointilleux où l'on note le souci et le respect du détail historique.
Du très très bon et beau travail
Cet album date de 1991. Delaby "explosera" par la suite avec sa série Murena.
Petite info :
Savez-vous que le gisant de Richard Coeur de Lion se trouve en France, à l'abbaye de Fontevraud -une des plus belles d'Europe- située entre Saumur et Chinon ? J'y suis allé et me suis fait une profonde réflexion : "Bon sang, quand je pense qu' "il" est là, à mes pieds..." Impressionnant.
Note approximative : 3.5/5
Avec Bill Baroud et Les Superhéros Injustement Méconnus, la Légende de Robin des Bois fait partie des classiques de Larcenet à l'époque de Fluide Glacial et où il ne s'était pas encore aventuré sur les chemins du roman graphique, se "contentant" de faire dans l'humour pur et délirant. J'avais déjà lu une ou deux histoires courtes de cette BD dans Fluide il y a longtemps, et je viens seulement de lire l'album en entier. Et je dois dire que j'ai bien rigolé.
Cependant, j'ai moins ri que je l'espérais. L'abondance de dialogues sciemment ampoulés m'a un peu lassé. De même, les histoires ne sont pas toutes hilarantes, les deux dernières de l'album par exemple m'ont tout juste fait sourire. Mais parmi les autres, il y a des moments de franche rigolade, de gros éclats de rire. Ce sont ces petits trucs en plus qui font qu'un album seulement pas mal à plusieurs moments devient franchement bien à d'autres.
Pour l'anecdote, j'apprécie bien les petites incrustations par-ci par-là de personnages d'autres bandes-dessinés : la "A" d'Adèle Blanc-sec m'a bien fait rire.
Avec "Strawberry shortcakes", Nananan, la mangaka au nom en palindrome, nous entraîne sur les pas de quatre jeunes femmes Tokyoïtes. Des femmes qui rêvent de l’âme soeur mais qui se satisferaient bien d’un tout petit peu d’affection ou d’attention des gens qui les entourent, et qui souffrent chacune à leur manière d’une profonde solitude, d’un manque d’amour qui leur pèse à en pleurer, à en être malade, à s’en mutiler.
La douleur et la détresse sentimentale transpirent de tout l’album mais s’expriment de manière très pudique, sans cris et sans drame, faisant autant de bruit qu’un poisson agonisant hors de son bocal.
Un album aux dessins à la fois doux et acérés, dont certains chapitres prennent aux tripes et donnent la chair de poule.
Après Le Sang des Porphyre, voici donc la nouvelle série d'un Yann décidément très prolixe en ce moment.
Une très belle couverture, sobre et simple mais lorsque l'on ouvre le livre, on ne peut que regretter les couleurs fades employées.
Une histoire, ou plutôt une enquête policière bien menée, avec de bons mots distillés tout au long du récit.
J'ai bien aimé le dessin d'Herval, que j'avais découvert l'an passé dans un recueil admirablement illustré "drôles de pin- up".
Des clins d'oeils (cf. la rue Maurice Tillieux page 36), un lieutenant de police fort inattendu et des personnages secondaires réussis font que cette bande dessinée sort véritablement du lot parmi le flot éditorial du mois de septembre, déversé dans les bacs.
Bienvenue donc à "Tiffany" dans la cohorte des détectives de papier, une série qui débute très bien.
C'est simple, efficace, bref une série prometteuse.
Oh, pendant que j'y pense : avant d'être comme moi, agacé par les phylactères retraçant les pensées des personnages dans les premières pages, lisez d'abord le quatrième de couverture...
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Le Marquis d'Anaon
"Le Marquis d'Anaon" est une des rares séries à s'améliorer au fil des différents volumes. Les auteurs semblent gagner en assurance et maturité, en même temps que leur héros. Pour l'exemple, le quatrième tome est raconté de manière très économe et très efficace. Tout est bien calibré, à sa place, menant crescendo à un affrontement avec une bête sanguinaire en même temps qu'avec de vieux démons. Mention spéciale pour les couleurs qui donnent aux Alpes une présence fantastique.
Servitude
Ca faisait longtemps que je n'avais pas lu un tome 1 de cette envergure. Tout y est pour en faire un hit en puissance : - le dessin est vraiment très bon, avec nombre de détails - des couleurs "ton sépia" qui rehaussent le dessin - un scénario agréable, dense mais pas trop, bref juste ce qu'il faut. Bref, un pur moment de plaisir !
Vasco
Vasco fait son apparition dans le "Nouveau Tintin" n° 257 du 8 Août 1980. Vasco ?... Il est né à Sienne, en Italie, et va évoluer dans l'Europe du 14ème siècle. Tolomei, son oncle, un puissant banquier lombard, le prend sous sa protection, l'éduque, et va lui confier diverses missions diplomatiques. Vasco va s'appliquer à les réussir, même si chacune d'elle ne sera jamais de tout repos. Ses missions vont l'emmener tout autant dans les régions asiatiques qu'au fin fond de l'empire germanique. Sur sa route, il rencontrera Sophie, la belle byzantine, dont il va tomber grandement amoureux. Vasco ?... C'est une admirable fresque d'une époque où, déjà, les grands argentiers, dans l'ombre, tirent les ficelles du pouvoir. Chaillet va nous restituer toute l'authenticité de ce temps. Pointilleux, il nous livre des décors et des histoires vraiment dignes d'éloges. Les premiers albums, il est vrai, sont un peu hésitants. Ses personnages manquent encore d'une certaine fluidité. On lui trouve -ce qui est vrai- un graphisme académique proche de celui de Jacques Martin (Alix). Mais il va vite s'en démarquer et nous offrir une des très belles séries actuelles de la bd franco-belge. Vasco ?... On n'aime ou on n'aime pas. C'est vrai que chaque histoire ne se lit pas en quinze minutes, comme c'est de plus en plus le cas actuellement. Il faut prendre son temps, essayer de se replonger dans l'atmosphère du récit, de l'époque, admirer le détail de certaines cases et AUSSI faire un léger effort intellectuel pour comprendre les embrouilles politiques, monétaires et religieuses dans lesquelles est régulièrement mêlé Vasco. Une excellente série dont j'attends impatiemment chaque nouvelle sortie d'album. L'auteur : Gilles CHAILLET, dessinateur-scénariste de nationalité française, est né à Paris le 3 Juin 1946. Un excellent auteur de réalisme historique.
Mélodie au crépuscule
C'est avec grand plaisir que je retrouve Renaud Dillies, que j'avais rencontré il y a deux ans lors d'une séance de dédicaces pour Sumato. "L'amour (est) trompé, fugitif ou coupable" (Chateaubriand) semble être le point de départ de l'aventure de Scipion, qui va trouver refuge dans la musique pour noyer son chagrin. Comme dans sa première bande dessinée, Betty Blues, le jazz est salutaire aux héros de Renaud Dillies. Car c'est un hommage indirect à Django Reinhardt que nous propose Dillies ; mais d'autres allusions se glissent subrepticement dans cette bande dessinée, notamment à Lewis Carroll ("Alice aux pays des merveilles"), avec, comble d'ironie, un lapin chef de service des bureaux du retard, et une page entière se déroulant sur les cheminées faisant étrangement songer à "Mary Poppins" de Pamela London Travers. (ces deux livres ayant comme point commun d'avoir été adaptés par les studios Disney). Bref, le rêve est le dénominateur commun à tout ceci. J'ai commencé par Chateaubriand mais c'est plutôt Baudelaire qu'il fallait citer ; en effet cette bande dessinée est une véritable "invitation au voyage", voyage intérieur d'un Scipion désemparé, d'un Scipion écrasé par le poids de sa propre Administration, ne rêvant que d'une seule chose, retrouver son ami musicien tsigane. Certes, Renaud Dillies garde un style bien particulier que l'on retrouve aussi bien dans Betty Blues que dans Sumato, livres publiés dans la très élégante collection "Blandice" des éditions Paquet. Mais comme d'autres, j'ai trouvé la fin un peu bancale. Reste la beauté des dessins et un scénario fort original. A découvrir, à lire et à relire.
Wallenstein
Un album de très belle facture qui nous conte un pan -un peu- oublié de l'Histoire : "La Guerre de Trente Ans"... D'un trait juste, Lebersorg nous décrit une grande partie de la vie de Wallenstein, commandant des troupes impériales, qui fera trembler nombre de "grands" de ce monde. Mais il va gêner. Faussement accusé de trahison et de parjure, destitué de tout commandement, il sera assassiné au cours de la nuit du 18 Février 1634. Entrez donc dans cette très belle chronique de la vie d'un des personnages les plus énigmatiques de l'Histoire... Lebersorg, qui a réalisé très jeune des "Histoires de l'Oncle Paul" dans Spirou est un dessinateur malheureusement pas trop connu. Pourtant il fait montre d'une grande maîtrise graphique. Son trait est fin, beau, enveloppant personnages et architectures. Couturier nous offre un scénario imaginatif, bien ciselé, où l'on sent son goût pour la recherche historique, son pointillisme pour la narration. Très bon découpage des planches, recherche des plans lors des reconstitutions de combats, de batailles, de sièges... et il y en a ! Une très belle combinaison de deux auteurs qui nous offrent ici un album fort plaisant, très agréable à lire, où le didactisme est tenu à l'essentiel : retenir le lecteur. Et ils y réussissent.
Le crépuscule des braves
Un fort bon et bel ouvrage que celui-ci. Même si l'on n'est pas attiré par l'Histoire, on ne peut que plonger dans ces récits qui fleurent bon la chevalerie. Terminés les combats épiques, les charges de cavalerie, les duels d'homme à homme : l'artillerie prend le dessus et écrase tout, sans distinction aucune... Ces récits de l'Histoire -par beaucoup oubliés- revivent ici sous le trait alerte, vigoureux, violent, baroque de Tarral. Son graphisme est fort, vif, détaillé, emportant dans une grande fresque sanglante les scénarios de Giroud. Ces personnages, délaissés de la mémoire des livres et des hommes, reprennent ici vie, le temps de quelques dizaines de pages, pour notre très grand plaisir. Du très bon travail d'auteurs. Pour ne pas oublier.
Richard Coeur de Lion - L'épée et la croix
Quelle aventure !... Plongez de bon coeur dans une des plus grandes sagas du 13ème siècle !... Philippe Delaby, sur un scénario "en béton" d'Yves Duval, nous livre et décortique ici la vie d'un "grand" de l'histoire de l'Angleterre. L'histoire de Richard Coeur de Lion est une vaste fresque guerrière, haletante, que vous ne lâcherez pas avant le mot "fin". Un superbe graphisme réaliste, coloré, mêle personnages historiques, architectures et arrière-plans dans cette formidable geste. Delaby y va d'un trait baroque, puissant, pointilleux où l'on note le souci et le respect du détail historique. Du très très bon et beau travail Cet album date de 1991. Delaby "explosera" par la suite avec sa série Murena. Petite info : Savez-vous que le gisant de Richard Coeur de Lion se trouve en France, à l'abbaye de Fontevraud -une des plus belles d'Europe- située entre Saumur et Chinon ? J'y suis allé et me suis fait une profonde réflexion : "Bon sang, quand je pense qu' "il" est là, à mes pieds..." Impressionnant.
La Légende de Robin des Bois
Note approximative : 3.5/5 Avec Bill Baroud et Les Superhéros Injustement Méconnus, la Légende de Robin des Bois fait partie des classiques de Larcenet à l'époque de Fluide Glacial et où il ne s'était pas encore aventuré sur les chemins du roman graphique, se "contentant" de faire dans l'humour pur et délirant. J'avais déjà lu une ou deux histoires courtes de cette BD dans Fluide il y a longtemps, et je viens seulement de lire l'album en entier. Et je dois dire que j'ai bien rigolé. Cependant, j'ai moins ri que je l'espérais. L'abondance de dialogues sciemment ampoulés m'a un peu lassé. De même, les histoires ne sont pas toutes hilarantes, les deux dernières de l'album par exemple m'ont tout juste fait sourire. Mais parmi les autres, il y a des moments de franche rigolade, de gros éclats de rire. Ce sont ces petits trucs en plus qui font qu'un album seulement pas mal à plusieurs moments devient franchement bien à d'autres. Pour l'anecdote, j'apprécie bien les petites incrustations par-ci par-là de personnages d'autres bandes-dessinés : la "A" d'Adèle Blanc-sec m'a bien fait rire.
Strawberry shortcakes
Avec "Strawberry shortcakes", Nananan, la mangaka au nom en palindrome, nous entraîne sur les pas de quatre jeunes femmes Tokyoïtes. Des femmes qui rêvent de l’âme soeur mais qui se satisferaient bien d’un tout petit peu d’affection ou d’attention des gens qui les entourent, et qui souffrent chacune à leur manière d’une profonde solitude, d’un manque d’amour qui leur pèse à en pleurer, à en être malade, à s’en mutiler. La douleur et la détresse sentimentale transpirent de tout l’album mais s’expriment de manière très pudique, sans cris et sans drame, faisant autant de bruit qu’un poisson agonisant hors de son bocal. Un album aux dessins à la fois doux et acérés, dont certains chapitres prennent aux tripes et donnent la chair de poule.
Tiffany
Après Le Sang des Porphyre, voici donc la nouvelle série d'un Yann décidément très prolixe en ce moment. Une très belle couverture, sobre et simple mais lorsque l'on ouvre le livre, on ne peut que regretter les couleurs fades employées. Une histoire, ou plutôt une enquête policière bien menée, avec de bons mots distillés tout au long du récit. J'ai bien aimé le dessin d'Herval, que j'avais découvert l'an passé dans un recueil admirablement illustré "drôles de pin- up". Des clins d'oeils (cf. la rue Maurice Tillieux page 36), un lieutenant de police fort inattendu et des personnages secondaires réussis font que cette bande dessinée sort véritablement du lot parmi le flot éditorial du mois de septembre, déversé dans les bacs. Bienvenue donc à "Tiffany" dans la cohorte des détectives de papier, une série qui débute très bien. C'est simple, efficace, bref une série prometteuse. Oh, pendant que j'y pense : avant d'être comme moi, agacé par les phylactères retraçant les pensées des personnages dans les premières pages, lisez d'abord le quatrième de couverture...