Un BD culte ! Le reste de la série a faibli un petit peu après.
Mais ces planches là restent mythiques et bien destroy !
William en force !
En fait pour des banlieusards mâles, facile de s'identifier parfois à la life de William & Pypo !
Dans l'esprit loose de Jean-Claude Tergal par exemple !
Bref beaucoup de fous rires !
Le reste de la série baissera un peu (même pour un inconditionnel comme moi) donc s'il ne faut en posséder qu'un...
Dans la lignée d'Ayako de Tezuka et avec un style de dessin très proche du maître, Delcourt publie Yamagami et son oeuvre dénonciatrice du système japonais de l'après guerre.
A travers le combat du jeune Gen, on suit la militarisation du pays, son engagement contre le communisme chinois, et également auprès des Etats-Unis (qui les ont bombardés quelques années plus tôt, la cicatrice est encore fraîche), la guerre du Viêt Nam.
Tout ceci de manière fictive, c'est pourquoi j'ai du mal à le catégoriser en "historique", mais dans tous les cas assez passionnant. C'est d'ailleurs dommage que ce ne soit pas complètement dénonciateur avec de vraies dates et de vrais lieux et faits, au lieu d'avoir le XX de l'année 197X...
Yamagami dans ce récit publié au début des années 1970 évoque l'armée d'auto défense, habile détournement de la constitution japonaise qui interdit toute armée, et son engagement auprès de l'ONU, faits avérés aujourd'hui.
Delcourt comme souvent dans ses mangas a eu la bonne idée de donner quelques pages explicatives qu'il est recommandé de lire avant le manga et qui permettent de situer la fiction dans ses faits réels de l'époque.
Enfin, voilà une preuve que je peux encore faire confiance à mon instinct pour des achats d’œuvres dont je n'ai jamais entendu parler avant, malgré le volume des sorties du 9ème art francophone.
Suite à la lecture du 2ème tome, je confirme le bon sentiment de ce scénario de politique fiction très engagé pour l'époque. Une chronique en fin de manga s'étonne des oeuvres de l'auteur qui ont suivies, celles ci étant en effet plus futiles. Toujours est-il que ce récit d'il y a 30 ans reste toujours d'actualité pour le Japon. Le pays a en effet une armée de plus en plus impliquée dans les conflits mondiaux comme en Irak auprès des américains, et un nucléaire militaire qui pointe le bout de son nez...
Le tout est peut-être un peu court, l'histoire s'arrête un peu précipitamment dans un séisme faisant des milliers de morts et une plus ou moins fin sur le scandale des armes de Moiké. C'est un peu dommage, et une histoire aussi intéressante aurait mérité quelques pages de plus pour se développer (peut-être que l'auteur a subi certaines pressions pour y mettre fin plus tôt qu'il l'aurait voulu...).
Eh ben, si c’est pas de la BD qui vous retourne l’estomac ça :| Tout m’a touché dans cette histoire, des petits moments de bonheur aux moments de solitude, de détresse … et quelle fin, j’en étais complètement abasourdi.
Le sujet est sensible, très sensible, mais traité avec brio, avec pudeur, sans trop en faire… La lente agonie de Olivier est parfaitement décrite, la façon dont un tout petit « incident » de quelques secondes peut changer une vie, surtout si on essaye de l’oublier et de prétendre qu’il ne s’est jamais produit… Faire face est la seule solution… faire face en couchant ses démons sur papier, dans cette BD donc.
Pourquoi partager cet épisode de sa vie avec un public d’inconnus ? Ah ça, seul l’auteur le sait… Moi en tout cas, je suis bien content qu’il l’ait fait… Merci Mr. Olivier Ka !
Avis sur le tome 1 :
Alors The Goon, j'en ai entendu parlé lorsque j'ai acheté Walking Dead ! Le vendeur me l'avait fortement conseillé (il avait remarqué que j'étais fan de zombies on dirait). Je n'étais pas très attiré par les dessins qui semblaient un peu trop humoristiques et pas assez travaillés à mon goût pour traité du thème des zombies.
Et puis récemment, alors que le volume trois vient de sortir, j'ai craqué, j'ai pris les trois d'un coup ! Mais je ne vais parler que du premier volume car je n'ai pas encore lu les deux autres !
Côté scénario :
Les histoires courtes rendent une ambiance assez particulière à cette bande dessinée. On ne sait pas si elles sont dans l'ordre chronologique, malgré tout, tout s'emboîte très bien ! Même si les histoires sont inégales par rapport à l'intérêt, l'ensemble du premier volume reste très plaisant à lire. Donc le scénario reste un point assez positif à mes yeux. En gros, c'est une sorte de mélange d'histoire de gangsters, de zombies, de fantôme et d'enfance difficile !
Côté dessin :
Les dessins sont une sorte de mélange entre plusieurs styles. On retrouve autant des personnages assez simplement travaillés que d'autres portraits vraiment magnifiques. Dans l'ensemble, ça passe plutôt pas mal et ça fait bien ressortir à quel point l'univers du Goon est déjanté ! C'est très flashy, ça fait penser à ces vieilles bandes dessinées d'horreur des années 50, celles dont ont parle dans les Creepshow par exemple ! Un vrai régal !
Côté personnages :
Les personnages sont merveilleux ! Le Goon à un caractère "à la Hellboy", son pote, Franky est assez attachant. Les personnages secondaires sont plutôt marrants ! Mentions spéciale au vieux Sheriff (ceux qui ont lu comprendront de qui je parle) qui est l'un de mes personnages cultes de cette bande dessinée !
Au final :
Au final, j'ai acheté cette bande dessinée sans trop de conviction. Et après avoir commencé le premier, je me suis rendu compte que j'entrais dans le jeu et dans l'univers dépeint à 100% !! Maintenant, j'ai hâte de lire les deux suivants ! Si c'est dans la même veine que le premier, cette bande dessinée va vite monter d'un étage sur mon étagère : celle de mes BD cultes !
Avis sur le tome 2 :
Comme je l'avais laissé entendre dans la précédente note sur le volume 1, j'avais beaucoup apprécié cette bande dessinée. Je n'avais qu'une peur : que la suite soit mauvaise. Et bien je me suis fait une frayeur pour rien ! C'est tout aussi génial !
Côté scénario :
Tout comme le premier tome, "The Goon" II offre plusieurs histoires courtes. Tout comme le premier tome, les histoires ont un intérêt assez différent. Certaines histoires sont vraiment insignifiantes et d'autres sont vraiment exceptionnelles ! Mais attention, les histoires "insignifiantes" ne sont pas à jeter pour autant. En fait, ces histoires sont nécessaires pour que l'ambiance qui se dégage de ce comics soit bien réelle. Et finalement, sans ces petites histoires, l'univers du Goon ne serait pas si intéressant. Du coup, tout est à garder ! Ca donne tout simplement l'impression qu'un narrateur nous raconte la vie du Goon et de son pote Franky dans le moindre détail, par souci de transparence.
Côté dessins :
Les dessins sont toujours pareil. C'est très flashy, mais ça marche très bien. De plus, la fin de ce volume contient un véritable trésor. En effet, on y retrouve des planches et autres essais crayonnés des pages et des couvertures qu'on a pu admirer. De plus, on retrouve une série de dessins du personnage principal, réalisé par différents dessinateurs de bandes dessinées de tous les horizons (des USA, de France et de Belgique).
Côté personnages :
Les personnages sont toujours aussi délirants et hauts en couleur ! Un vrai plaisir. On en sait un peu plus encore sur l'enfance du Goon, ainsi que sur celle de son pote Franky. Ces deux personnages sont vraiment attachants !
Au final :
Au final, j'ai rencontré le même plaisir à lire ce second volume que lorsque j'avais lu le premier. L'univers du Goon est vraiment excellent, c'est un plaisir absolu de le voir donner des claques aux zombies et autres monstres qui hantent sa ville. Décidément, j'adore cette BD et j'ai hâte de lire la suite !
Trois éclats blancs racontait le développement d'amitiés et de relations amoureuses autour de la construction d'un phare. "Une après-midi d'été" reprend les mêmes personnages et montre comment la guerre 14-18 a détruit tout ce qui avait été patiemment édifié.
Bien que ces albums racontent des histoires symétriques et inverses, ils sont tous deux d'excellente qualité et sont à recommander sans réserve.
Très bons dialogues, scénario qui se tient, situations intéressantes (une énième vierge parmi les rares héroïnes de BD... mais pour une fois la virginité joue un rôle original et truculent puisque qu'elle est au centre d'un lieu de débauche). C'est sérieux et drôle à la fois; le dessin est très efficace et sert bien le récit. Voilà un album qui semble surfer sur la vague Sfarienne, sans la copier.
Une très bonne surprise qui devrait plaire à un large public et rencontrer un succès mérité.
Il est des livres qui nous serrent la gorge jusqu'à la fin, "Merci Patron", tout comme Colombe et la Horde(Simon Hureau), à son époque, est de ceux là.
Comment derrière une couverture bucolique et un titre presque chantant, deviner qu'un véritable drame se cache ?
Rui Lacas, jeune auteur portugais, (tiens ! Pierre Paquet après sa longue période espagnole, part dans la péninsule lusitanienne chercher des auteurs ?) nous dépeint le portrait d'une pauvre famille portugaise pendant les années 80.
Dans un pays non encore ouvert au marché européen (il faudra attendre 1986 pour que le Portugal rejoigne ce que l'on appelait alors la C.E.E), c'est un véritable pouvoir seigneurial que nous raconte Lacas, le pouvoir du fameux "Patron".
Un dessin, certes assez simple, des personnages, qui ne sont pas des gravures de mode, et des couleurs parfaites, le tout donnant de la puissance à cette histoire dramatique.
Peu d'espoir, peu de rire mais une très lente déchéance parfaitement mise en image par Rui Lacas.
Un portrait bouleversant, allant même jusqu'au dégoût (page 79), d'une jeune fille qui arbore pourtant un sourire radieux sur la couverture.
C'est "la terre" de Zola revisité par Rui Lacas.
La collection "blandice"s'enrichit, une fois de plus ce mois-ci, après La Guerre du Professeur Bertenev et "mélodie en crépuscule" d'une nouvelle pépite.
Comment transformer une mort presque anonyme (ayant pourtant fréquenté Brest pendant presque 20 ans, je n'avais jamais entendu parler d'Edouard Mazé) en une épopée flamboyante.
C'est le pari de trois hommes : Kris, Etienne Davodeau et René Vautier, "le cinéaste franc-tireur".
Davodeau a un talent qui n'est pas donné à tout le monde, celui de prendre parti intelligemment dans toutes ses bandes dessinées. L'alchimie entre ces deux auteurs (Kris et Davodeau) nous offre un témoignage engagé, sur les luttes syndicales féroces dans une ville de Brest où " tout n'est plus pareil et tout est abîmé" (comme l'écrivait Jacques Prévert), méconnaissable (d'où la réaction de René à sa descente du train) en pleine transformation (je devine d'ailleurs dans la présentation faite au cinéaste, page 23, la ville d'aujourd'hui) dans les années d'après guerre. Il est des livres qui font un travail de mémoire, "la mort d'un homme" est de ceux-là. Outre le dossier fort bien documenté à la fin , il ne faut pas oublier que la période de l'après guerre fut dominée par des conflits sociaux d'une rare violence ( d'où la création en 1947, de la Compagnie Républicaine de Sécurité - les CRS- ), inimaginable aujourd'hui. Et là, à Brest ce 17 avril 1950, un homme est mort...
"Un homme est mort" sonne comme une litanie tout au long de ce livre.
Après "rural" et"les mauvaises gens ", c'est encore un chef-d’œuvre que nous livre Davodeau (n'oublions pas Kris, au scénario) chez Futuropolis, décidement très prolixe en petits bijoux (Le sourire du clown, Les petits ruisseaux).
Un très beau travail à tout point de vue : dessin, scénario, recherche documentaire.
Ici, l'émotion succède au rire, la révolte au désarroi.
Aventure d'un film, dont, tout comme la ville de Brest, « il ne reste rien »... sauf ce témoignage.
Dans un style de dessin que j'ai trouvé proche de Bouillez sur Pest notamment, le résumé de la fiche technique a tout planté : un peintre médiocre devient subitement génial avec ses peintures si inspirées d'une créature de légende qu'est la sirène (bretonne).
Alors bien sûr les bretons qui interviennent s'appellent Soizic ou Ker Erwan, l'histoire n'est pas originale pour trois sous, mais on est allègrement porté par ce récit et la relation qu'on peut voir évoluer entre le peintre et son modèle.
La fin est un peu bizarroïde et déconnectée de la majeure partie de l'époque mais reste dans le ton humoristique de l'album.
Bref un one shot sympathique, des auteurs à suivre.
Un bel album de la collection Double expresso, signé Grégory Mardon. Le scénariste et dessinateur traite du thème de l’enfance sur le modèle autobiographique. Le héros de l’histoire, un jeune garçon nommé Jean-Pierre, vit dans la ruralité profonde avec sa maman, une femme trop citadine qui semble s’ennuyer dans ce village bien trop calme et un père souvent absent. Jean-Pierre s’invente, au cours de ses ballades, un monde totalement onirique où la campagne se transforme en jungle luxuriante, peuplée d'animaux inquiétants.
Un livre qui arrive à nous émouvoir, en reconstituant un monde aujourd’hui en voie de disparition. Le récit alterne entre les moments drôles : lorsque les enfants sont à l’école ou la vente des tickets de tombola et les passages plus difficiles : le divorce des parents, les inquiétudes de Jean-Pierre sur l’avenir, la perte de l'innocence. Le dessin, sans être virtuose, s'adapte très bien à cette chronique douce-amère d’un passé révolu.
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William Vaurien
Un BD culte ! Le reste de la série a faibli un petit peu après. Mais ces planches là restent mythiques et bien destroy ! William en force ! En fait pour des banlieusards mâles, facile de s'identifier parfois à la life de William & Pypo ! Dans l'esprit loose de Jean-Claude Tergal par exemple ! Bref beaucoup de fous rires ! Le reste de la série baissera un peu (même pour un inconditionnel comme moi) donc s'il ne faut en posséder qu'un...
Les Vents de la colère
Dans la lignée d'Ayako de Tezuka et avec un style de dessin très proche du maître, Delcourt publie Yamagami et son oeuvre dénonciatrice du système japonais de l'après guerre. A travers le combat du jeune Gen, on suit la militarisation du pays, son engagement contre le communisme chinois, et également auprès des Etats-Unis (qui les ont bombardés quelques années plus tôt, la cicatrice est encore fraîche), la guerre du Viêt Nam. Tout ceci de manière fictive, c'est pourquoi j'ai du mal à le catégoriser en "historique", mais dans tous les cas assez passionnant. C'est d'ailleurs dommage que ce ne soit pas complètement dénonciateur avec de vraies dates et de vrais lieux et faits, au lieu d'avoir le XX de l'année 197X... Yamagami dans ce récit publié au début des années 1970 évoque l'armée d'auto défense, habile détournement de la constitution japonaise qui interdit toute armée, et son engagement auprès de l'ONU, faits avérés aujourd'hui. Delcourt comme souvent dans ses mangas a eu la bonne idée de donner quelques pages explicatives qu'il est recommandé de lire avant le manga et qui permettent de situer la fiction dans ses faits réels de l'époque. Enfin, voilà une preuve que je peux encore faire confiance à mon instinct pour des achats d’œuvres dont je n'ai jamais entendu parler avant, malgré le volume des sorties du 9ème art francophone. Suite à la lecture du 2ème tome, je confirme le bon sentiment de ce scénario de politique fiction très engagé pour l'époque. Une chronique en fin de manga s'étonne des oeuvres de l'auteur qui ont suivies, celles ci étant en effet plus futiles. Toujours est-il que ce récit d'il y a 30 ans reste toujours d'actualité pour le Japon. Le pays a en effet une armée de plus en plus impliquée dans les conflits mondiaux comme en Irak auprès des américains, et un nucléaire militaire qui pointe le bout de son nez... Le tout est peut-être un peu court, l'histoire s'arrête un peu précipitamment dans un séisme faisant des milliers de morts et une plus ou moins fin sur le scandale des armes de Moiké. C'est un peu dommage, et une histoire aussi intéressante aurait mérité quelques pages de plus pour se développer (peut-être que l'auteur a subi certaines pressions pour y mettre fin plus tôt qu'il l'aurait voulu...).
Pourquoi j'ai tué Pierre
Eh ben, si c’est pas de la BD qui vous retourne l’estomac ça :| Tout m’a touché dans cette histoire, des petits moments de bonheur aux moments de solitude, de détresse … et quelle fin, j’en étais complètement abasourdi. Le sujet est sensible, très sensible, mais traité avec brio, avec pudeur, sans trop en faire… La lente agonie de Olivier est parfaitement décrite, la façon dont un tout petit « incident » de quelques secondes peut changer une vie, surtout si on essaye de l’oublier et de prétendre qu’il ne s’est jamais produit… Faire face est la seule solution… faire face en couchant ses démons sur papier, dans cette BD donc. Pourquoi partager cet épisode de sa vie avec un public d’inconnus ? Ah ça, seul l’auteur le sait… Moi en tout cas, je suis bien content qu’il l’ait fait… Merci Mr. Olivier Ka !
The Goon
Avis sur le tome 1 : Alors The Goon, j'en ai entendu parlé lorsque j'ai acheté Walking Dead ! Le vendeur me l'avait fortement conseillé (il avait remarqué que j'étais fan de zombies on dirait). Je n'étais pas très attiré par les dessins qui semblaient un peu trop humoristiques et pas assez travaillés à mon goût pour traité du thème des zombies. Et puis récemment, alors que le volume trois vient de sortir, j'ai craqué, j'ai pris les trois d'un coup ! Mais je ne vais parler que du premier volume car je n'ai pas encore lu les deux autres ! Côté scénario : Les histoires courtes rendent une ambiance assez particulière à cette bande dessinée. On ne sait pas si elles sont dans l'ordre chronologique, malgré tout, tout s'emboîte très bien ! Même si les histoires sont inégales par rapport à l'intérêt, l'ensemble du premier volume reste très plaisant à lire. Donc le scénario reste un point assez positif à mes yeux. En gros, c'est une sorte de mélange d'histoire de gangsters, de zombies, de fantôme et d'enfance difficile ! Côté dessin : Les dessins sont une sorte de mélange entre plusieurs styles. On retrouve autant des personnages assez simplement travaillés que d'autres portraits vraiment magnifiques. Dans l'ensemble, ça passe plutôt pas mal et ça fait bien ressortir à quel point l'univers du Goon est déjanté ! C'est très flashy, ça fait penser à ces vieilles bandes dessinées d'horreur des années 50, celles dont ont parle dans les Creepshow par exemple ! Un vrai régal ! Côté personnages : Les personnages sont merveilleux ! Le Goon à un caractère "à la Hellboy", son pote, Franky est assez attachant. Les personnages secondaires sont plutôt marrants ! Mentions spéciale au vieux Sheriff (ceux qui ont lu comprendront de qui je parle) qui est l'un de mes personnages cultes de cette bande dessinée ! Au final : Au final, j'ai acheté cette bande dessinée sans trop de conviction. Et après avoir commencé le premier, je me suis rendu compte que j'entrais dans le jeu et dans l'univers dépeint à 100% !! Maintenant, j'ai hâte de lire les deux suivants ! Si c'est dans la même veine que le premier, cette bande dessinée va vite monter d'un étage sur mon étagère : celle de mes BD cultes ! Avis sur le tome 2 : Comme je l'avais laissé entendre dans la précédente note sur le volume 1, j'avais beaucoup apprécié cette bande dessinée. Je n'avais qu'une peur : que la suite soit mauvaise. Et bien je me suis fait une frayeur pour rien ! C'est tout aussi génial ! Côté scénario : Tout comme le premier tome, "The Goon" II offre plusieurs histoires courtes. Tout comme le premier tome, les histoires ont un intérêt assez différent. Certaines histoires sont vraiment insignifiantes et d'autres sont vraiment exceptionnelles ! Mais attention, les histoires "insignifiantes" ne sont pas à jeter pour autant. En fait, ces histoires sont nécessaires pour que l'ambiance qui se dégage de ce comics soit bien réelle. Et finalement, sans ces petites histoires, l'univers du Goon ne serait pas si intéressant. Du coup, tout est à garder ! Ca donne tout simplement l'impression qu'un narrateur nous raconte la vie du Goon et de son pote Franky dans le moindre détail, par souci de transparence. Côté dessins : Les dessins sont toujours pareil. C'est très flashy, mais ça marche très bien. De plus, la fin de ce volume contient un véritable trésor. En effet, on y retrouve des planches et autres essais crayonnés des pages et des couvertures qu'on a pu admirer. De plus, on retrouve une série de dessins du personnage principal, réalisé par différents dessinateurs de bandes dessinées de tous les horizons (des USA, de France et de Belgique). Côté personnages : Les personnages sont toujours aussi délirants et hauts en couleur ! Un vrai plaisir. On en sait un peu plus encore sur l'enfance du Goon, ainsi que sur celle de son pote Franky. Ces deux personnages sont vraiment attachants ! Au final : Au final, j'ai rencontré le même plaisir à lire ce second volume que lorsque j'avais lu le premier. L'univers du Goon est vraiment excellent, c'est un plaisir absolu de le voir donner des claques aux zombies et autres monstres qui hantent sa ville. Décidément, j'adore cette BD et j'ai hâte de lire la suite !
Une après-midi d'été
Trois éclats blancs racontait le développement d'amitiés et de relations amoureuses autour de la construction d'un phare. "Une après-midi d'été" reprend les mêmes personnages et montre comment la guerre 14-18 a détruit tout ce qui avait été patiemment édifié. Bien que ces albums racontent des histoires symétriques et inverses, ils sont tous deux d'excellente qualité et sont à recommander sans réserve.
Miss Pas Touche
Très bons dialogues, scénario qui se tient, situations intéressantes (une énième vierge parmi les rares héroïnes de BD... mais pour une fois la virginité joue un rôle original et truculent puisque qu'elle est au centre d'un lieu de débauche). C'est sérieux et drôle à la fois; le dessin est très efficace et sert bien le récit. Voilà un album qui semble surfer sur la vague Sfarienne, sans la copier. Une très bonne surprise qui devrait plaire à un large public et rencontrer un succès mérité.
Merci Patron
Il est des livres qui nous serrent la gorge jusqu'à la fin, "Merci Patron", tout comme Colombe et la Horde(Simon Hureau), à son époque, est de ceux là. Comment derrière une couverture bucolique et un titre presque chantant, deviner qu'un véritable drame se cache ? Rui Lacas, jeune auteur portugais, (tiens ! Pierre Paquet après sa longue période espagnole, part dans la péninsule lusitanienne chercher des auteurs ?) nous dépeint le portrait d'une pauvre famille portugaise pendant les années 80. Dans un pays non encore ouvert au marché européen (il faudra attendre 1986 pour que le Portugal rejoigne ce que l'on appelait alors la C.E.E), c'est un véritable pouvoir seigneurial que nous raconte Lacas, le pouvoir du fameux "Patron". Un dessin, certes assez simple, des personnages, qui ne sont pas des gravures de mode, et des couleurs parfaites, le tout donnant de la puissance à cette histoire dramatique. Peu d'espoir, peu de rire mais une très lente déchéance parfaitement mise en image par Rui Lacas. Un portrait bouleversant, allant même jusqu'au dégoût (page 79), d'une jeune fille qui arbore pourtant un sourire radieux sur la couverture. C'est "la terre" de Zola revisité par Rui Lacas. La collection "blandice"s'enrichit, une fois de plus ce mois-ci, après La Guerre du Professeur Bertenev et "mélodie en crépuscule" d'une nouvelle pépite.
Un homme est mort
Comment transformer une mort presque anonyme (ayant pourtant fréquenté Brest pendant presque 20 ans, je n'avais jamais entendu parler d'Edouard Mazé) en une épopée flamboyante. C'est le pari de trois hommes : Kris, Etienne Davodeau et René Vautier, "le cinéaste franc-tireur". Davodeau a un talent qui n'est pas donné à tout le monde, celui de prendre parti intelligemment dans toutes ses bandes dessinées. L'alchimie entre ces deux auteurs (Kris et Davodeau) nous offre un témoignage engagé, sur les luttes syndicales féroces dans une ville de Brest où " tout n'est plus pareil et tout est abîmé" (comme l'écrivait Jacques Prévert), méconnaissable (d'où la réaction de René à sa descente du train) en pleine transformation (je devine d'ailleurs dans la présentation faite au cinéaste, page 23, la ville d'aujourd'hui) dans les années d'après guerre. Il est des livres qui font un travail de mémoire, "la mort d'un homme" est de ceux-là. Outre le dossier fort bien documenté à la fin , il ne faut pas oublier que la période de l'après guerre fut dominée par des conflits sociaux d'une rare violence ( d'où la création en 1947, de la Compagnie Républicaine de Sécurité - les CRS- ), inimaginable aujourd'hui. Et là, à Brest ce 17 avril 1950, un homme est mort... "Un homme est mort" sonne comme une litanie tout au long de ce livre. Après "rural" et"les mauvaises gens ", c'est encore un chef-d’œuvre que nous livre Davodeau (n'oublions pas Kris, au scénario) chez Futuropolis, décidement très prolixe en petits bijoux (Le sourire du clown, Les petits ruisseaux). Un très beau travail à tout point de vue : dessin, scénario, recherche documentaire. Ici, l'émotion succède au rire, la révolte au désarroi. Aventure d'un film, dont, tout comme la ville de Brest, « il ne reste rien »... sauf ce témoignage.
La Sirène des pompiers
Dans un style de dessin que j'ai trouvé proche de Bouillez sur Pest notamment, le résumé de la fiche technique a tout planté : un peintre médiocre devient subitement génial avec ses peintures si inspirées d'une créature de légende qu'est la sirène (bretonne). Alors bien sûr les bretons qui interviennent s'appellent Soizic ou Ker Erwan, l'histoire n'est pas originale pour trois sous, mais on est allègrement porté par ce récit et la relation qu'on peut voir évoluer entre le peintre et son modèle. La fin est un peu bizarroïde et déconnectée de la majeure partie de l'époque mais reste dans le ton humoristique de l'album. Bref un one shot sympathique, des auteurs à suivre.
Leçon de choses
Un bel album de la collection Double expresso, signé Grégory Mardon. Le scénariste et dessinateur traite du thème de l’enfance sur le modèle autobiographique. Le héros de l’histoire, un jeune garçon nommé Jean-Pierre, vit dans la ruralité profonde avec sa maman, une femme trop citadine qui semble s’ennuyer dans ce village bien trop calme et un père souvent absent. Jean-Pierre s’invente, au cours de ses ballades, un monde totalement onirique où la campagne se transforme en jungle luxuriante, peuplée d'animaux inquiétants. Un livre qui arrive à nous émouvoir, en reconstituant un monde aujourd’hui en voie de disparition. Le récit alterne entre les moments drôles : lorsque les enfants sont à l’école ou la vente des tickets de tombola et les passages plus difficiles : le divorce des parents, les inquiétudes de Jean-Pierre sur l’avenir, la perte de l'innocence. Le dessin, sans être virtuose, s'adapte très bien à cette chronique douce-amère d’un passé révolu.