Jacques Le Gall ?... Une bien chouette série concoctée par deux "pointures" de la BD : Jean-Michel Charlier aux scénarios, Mitacq (La Patrouille des Castors) au dessin.
Le Gall ?... Il me fait penser à Mouche, le rouquin des "Castors" qui aurait grandi et pris de l'assurance.
C'est en 1959 que Le Gall fait son apparition, dans l'hebdo Pilote n°1 du 29 Octobre 1959. Il y termine sa carrière dans le n° 390 du 13 Avril 1967.
J'avoue que j'aime vraiment bien. C'est vrai qu'il ne faut pas trop chercher matière à réflexion dans les histoires ; Charlier balançant ici de sacrés scénarios qui mêlent aventure, tension dramatique, explosivité. C'est vraiment rocambolesque, on n'y croit pas une seconde... mais c'est bien attachant.
Les premières histoires bénéficient -et c'est le verbe- d'un magnifique "noir et blanc" très esthétique ; les différentes planches étant réalisées au lavis. Contrastes, profondeur, "faux relief" attirent l'oeil, le font apprécier le travail d'artiste.
Surchargé de travail, Mitacq confiera ensuite le graphisme à René Follet ; lequel poursuit la série dans une belle continuité.
Jacques le Gall ?... Une belle série qui aurait dû continuer, mais qui s'arrête suite au décès de Charlier en 1989 ; lequel -chose rare- n'en avait écrit aucun scénario d'avance.
Les albums :
4 aventures seront éditées. Des rééditions suivront, sous d'autres couvertures et titres différents. On trouve encore les E.O., mais vraiment occasionnellement. Une bonne "intégrale" en deux tomes permet d'apprécier -en une sorte de deuxième jeunesse- les aventures de ce jeune "baroudeur".
La lecture de la critique d'Okilebo m'a donné envie de relire hier "Corps à corps", que j'avais lu et bien aimé à sa sortie mais dont je ne gardais qu'un très vague souvenir au sujet de la chirurgie esthétique, de l'angoisse de la vieillesse et de la mort, et des rapports avec les parents.
Je suis toujours partagé vis-à-vis d'une BD dont j'ai quasi tout oublié. Je suis à la fois heureux de pouvoir la redécouvrir et la déguster comme au premier jour, mais je me demande en même temps si cela veut dire que l'album n'est pas mémorable. En fait, je crois que c'est une caractéristique commune des BD traitant des sujets de société : on a un entrecroisement de différents personnages ayant chacun des valeurs et des problèmes différents - et c'est ça dont il faut se souvenir, au lieu du scénario qui n'est là que pour servir la réflexion. Une réflexion qui, dans le cas présent, est efficace et intéressante.
L'album décrit une partie de notre société du début du 3e millénaire, dans laquelle on reconnaîtra tous des gens de notre entourage (à défaut de s'y reconnaître soi-même). C'est bien vu.
Ce n'est peut-être pas le meilleur album de M-A Mathieu ni le plus original, ce n'est peut-être pas un chef-d'oeuvre à même de plaire à tout public, mais les Sous-sols du Révolu est un très bon album qui fourmille d'idées excellentes.
Il nous emmène dans les profondeurs du Musée du Révolu, ou bien du Musée du Voleur, ou de l'Oeuvre du Muselé, ou de... Bref, un Musée du Louvre magnifié, onirique, comme M-A Mathieu sait si bien retranscrire son univers absurde et ordonné à la fois.
On retrouve une structure de récit proche de L'ascension sauf que ce sont vers les profondeurs mystérieuses que nos deux héros se dirigent. On retrouve des jeux sur l'image et des réflexions sur l'art qui rappelleront Julius Corentin Acquefacques. Des décors et des planches dans le style typique de l'auteur.
Bref, l'amateur de M-A Mathieu ne sera pas dépaysé.
Chaque chapitre nous amène à découvrir une portion des coulisses du Musée, lieux et métiers qui ont indubitablement une origine réelle mais qui sont ici sublimés comme dans un rêve aux allures gothiques et absurdes. Réflexions autour de l'art, des métiers du musée, de l'histoire de l'art. Les idées sont nombreuses, les éclairs d'intelligence aussi, et l'humour est bien présent amenant de vrais éclats de rire au cours de la lecture.
Il faut cependant avouer que le rythme un peu lent et l'ambiance typique de M-A Mathieu ne pourra peut-être plaire à tout public. Il manque en effet quelque chose qui donne véritablement envie au lecteur d'aller jusqu'au bout de l'intrigue. Il faut accrocher aux idées et à l'humour de l'auteur sans quoi l'ennui a des chances de surgir. Par bonheur, moi j'y ai accroché.
Un grand moment de lecture pour un album qui manque peut-être un tout petit peu de liant pour forger un souvenir inoubliable dans l'esprit du lecteur.
C'est la 1ere BD que j'ai offerte à ma fille. Elle ne lit pas encore très bien mais qu'importe, elle adore plonger dans ces pages éclatantes de couleurs. Imaginez l'enfant, tout seul, dans le canapé du salon, sous une petite lumière, et qui s'évade gentiment dans son monde, le regard attentif aux moindres détails de la page.
De plus, les histoires sont empreintes de magie, d'amitié, de nature sauvage, d'aventure. Tout ce qui fait rêver les minots. Alors voilà, pas d'hésitation, faites découvrir cette belle série aux jeunes BDphiles en herbe, vous toucherez juste.
C'est vieux, c'est vrai... Mais qu'est-ce que c'est tout bon !...
Le "Spirit" fait son apparition -remarquée-, sous forme de strip journalier, dans le quotidien US "Chicago Tribune" daté du 2 Juin 1940.
Succès immédiat !...
Et il y a de quoi !...
Aux commandes, Will Eisner se livre à une véritable parodie jouissive de la BD classique de l'époque. Son graphisme -noir et blanc- renouvelle même le genre. Un véritable jeu d'ombres et de lumière. Le découpage des planches est original ; du véritable "cinéma sur papier".
J'apprécie ces plongées, contre-plongées, plans larges ou rapprochés, zooms... un véritable ensemble qui confère une très belle unité de plans et d'action à la série. Qui plus est, nombre de scénarios paraissent avoir été écrits avec une certaine désinvolture ; mais il s'agit en fait d'une sorte de "nouvelle écriture" qui s'écarte des stéréotypes textuels de l'époque.
Un véritable "monde à part" créé par ce diable d'Eisner.
Ce strip journalier va se prolonger jusqu'en Février 1944, mais sous la férule d'autres dessinateurs. En effet, Eisner a été mobilisé dans l'armée !..
En 1945, revenu à la vie civile, Will reprend son personnage. Assisté de quelques collaborateurs, il balance le Spirit dans moult aventures rocambolesques ; ce jusqu'en 1952.
La série va alors s'arrêter jusqu'en 1966. Cette année-là, Eisner se remet à sa planche à dessin et réalise... un pastiche de sa propre série !... C'est la fin de ce héros complètement "à part". Eisner ne dessinera que de nouvelles couvertures pour diverses éditions qui paraîtront dans les années 70, mais "the dream is over"...
Qu'en dire ?... Une série surprenante, novatrice de ton, de style, de fond et de forme. Un héros complètement "hors du temps", mais dans la meilleure veine du genre.
Véritable cas à part, le Spirit est d'ailleurs considéré comme une des plus belles séries de l'époque.
Et il le mérite...
LES ALBUMS :
Là, il n'est pas facile de s'y retrouver ; de nombreuses maisons d'éditions affichant ce héros dans leur(s) catalogue(s).
1. Humanoïdes Associés : 5 albums de 1977 à 1980.
2. Futuropolis ("copyright") : 3 albums de 1981 à 1983.
3. Futuropolis (Icare) : 1 album en 1981
4. Ed. Neptune : 5 albums de 1982 à 1984
5. Albin Michel : 3 albums de 1985 à 1987
6. Ed. Peplum : 3 albums de 1989 à 1990
7. Vents d'Ouest : 1 album en 1996
8. Soleil Productions : 7 albums "Intégrale" de 2002 à 2005. Cette intégrale doit encore se poursuivre.
Que puis-je vous conseiller ?... Sans parti pris aucun : les 3 albums "à l'italienne" de la collection "Copyright", "l'intégrale" de chez Soleil -toujours en cours.
Notices infos sur auteur, collaborateurs divers, parutions périodiques en France et francophonie : voir dans la fenêtre "série".
Je serai bref, car beaucoup de choses ont déjà été dites : ce livre est une très grande histoire autobiographique, peut-être l'un des meilleurs albums de cette rentrée 2006.
L’histoire évoque les actes sexuels commis par un prêtre sur la personne du scénariste du livre Olivier Ka, lorsqu’il avait l’âge de 12 ans. C’est pour exorciser ses démons qu’Olivier Ka a décidé d’écrire cette histoire : son histoire, avec l’aide d’Alfred au dessin.
Sur un thème difficile, les auteurs réalisent une oeuvre intimiste, assez pudique, où l'on sent à chaque page une douleur diffuse. Le dessin d'Alfred est toujours aussi original, renforcé par une colorisation adéquate. Un livre vraiment beau, touchant et qui évoque, avec justesse, un malaise, dont il est difficile de se défaire.
C'est un manga que j'affectionne tout particulièrement.
Les dessins sont somptueux, l'histoire est pleine de rebondissements.
Je ne peux que le conseiller... Il est vraiment superbe.
Merci à Clamp pour ce beau manga !
Une des premières œuvres de Gotlib ; Gai-Luron est d'ailleurs une des créations du maître que je préfère. Le personnage, proche du célèbre Droopy, est amusant et les situations frisent parfois l’absurde. Certaines planches sont d'une grande richesse dans la recherche d'une exploitation des codes de la bande dessinée. Le jeu sur les cadres, les plans et angles de vue était très novateur.
Le problème, c’est que le texte est un peu trop abondant et cela peut rebuter la jeune génération. De plus, il est parfois un peu compliqué de saisir toute la portée référentielle des gags. Cependant, ne boudons pas notre plaisir car cette série est à lire et à relire et le travail de réédition de Fluide est d'excellente qualité.
Eh bien moi j'ai adoré "Mélodie au crépuscule". Pour plusieurs raisons.
D'abord parce que la collection Blandice est une collection vraiment intéressante, qui propose des oeuvres de tout premier plan (du moins en ce qui concerne ce que j'en ai lu jusqu'à présent).
Ensuite parce que Renaud Dillies est un auteur que j'apprécie beaucoup, que Sumato et Betty Blues sont vraiment des oeuvres qui m'ont touché. En plus c'est un garçon vraiment charmant, qui parle avec une joie communicative de ses deux passion : la BD et la musique. Il a la chance de pratiquer les deux, et avec un bonheur semblable, apparemment (sauf qu'il n'a pas, à ma connaissance, sorti de disque).
D'autre part, son dessin a évolué depuis Betty Blues ; il est plus épuré, mieux maîtrisé, comporte moins de scories. En plus Renaud multiplie dans ce bouquin les audaces visuelles, les cadrages entreprenants, les montages saugrenus mais originaux. Et cela malgré un gaufrier très classique, qu'il utilise de façon très inventive.
Pour continuer, son histoire conjugue le rêve et la réalité, à mi-chemin entre le conte et le roman graphique. Certes, c'est encore une histoire d'amour déçu, il utilise les mêmes recettes que dans les deux oeuvres précédemment citées. Mais c'est tellement poétique qu'on se laisse rapidement bercer par la musique de Django Reinhardt, auquel l'album est implicitement dédié.
Pour finir, Renaud Dillies est un auteur à suivre, encore et encore.
C'est la première fois qu'Olivier Supiot est seul aux commandes d'une série...
Vous avez aimé le dessin de Féroce ou du Dérisoire ?
Alors vous aimerez le dessin des aventures du Baron, certaines cases ressemblent à une peinture... Supiot avait prouvé ses talents de dessinateur et encore plus ses talents de coloriste, il les confirme.
Le principe de la série est une narration faite par le Baron lui-même qui s'adresse au lecteur. Ce 1er tome, les Orientales, voit une succession d'aventures racontées par le Baron à un sultan dont il est prisonnier.
Dans ce 1er tome, c'est bien cette succession qui, à mon avis, est le point faible du livre car j'ai un peu le sentiment d'avoir survolé chacune des aventures plutôt que d'être véritablement rentré dedans.
Malgré ce bémol, j'ai passé un beau et bon moment de lecture.
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Jacques Le Gall
Jacques Le Gall ?... Une bien chouette série concoctée par deux "pointures" de la BD : Jean-Michel Charlier aux scénarios, Mitacq (La Patrouille des Castors) au dessin. Le Gall ?... Il me fait penser à Mouche, le rouquin des "Castors" qui aurait grandi et pris de l'assurance. C'est en 1959 que Le Gall fait son apparition, dans l'hebdo Pilote n°1 du 29 Octobre 1959. Il y termine sa carrière dans le n° 390 du 13 Avril 1967. J'avoue que j'aime vraiment bien. C'est vrai qu'il ne faut pas trop chercher matière à réflexion dans les histoires ; Charlier balançant ici de sacrés scénarios qui mêlent aventure, tension dramatique, explosivité. C'est vraiment rocambolesque, on n'y croit pas une seconde... mais c'est bien attachant. Les premières histoires bénéficient -et c'est le verbe- d'un magnifique "noir et blanc" très esthétique ; les différentes planches étant réalisées au lavis. Contrastes, profondeur, "faux relief" attirent l'oeil, le font apprécier le travail d'artiste. Surchargé de travail, Mitacq confiera ensuite le graphisme à René Follet ; lequel poursuit la série dans une belle continuité. Jacques le Gall ?... Une belle série qui aurait dû continuer, mais qui s'arrête suite au décès de Charlier en 1989 ; lequel -chose rare- n'en avait écrit aucun scénario d'avance. Les albums : 4 aventures seront éditées. Des rééditions suivront, sous d'autres couvertures et titres différents. On trouve encore les E.O., mais vraiment occasionnellement. Une bonne "intégrale" en deux tomes permet d'apprécier -en une sorte de deuxième jeunesse- les aventures de ce jeune "baroudeur".
Corps à corps (Aire Libre)
La lecture de la critique d'Okilebo m'a donné envie de relire hier "Corps à corps", que j'avais lu et bien aimé à sa sortie mais dont je ne gardais qu'un très vague souvenir au sujet de la chirurgie esthétique, de l'angoisse de la vieillesse et de la mort, et des rapports avec les parents. Je suis toujours partagé vis-à-vis d'une BD dont j'ai quasi tout oublié. Je suis à la fois heureux de pouvoir la redécouvrir et la déguster comme au premier jour, mais je me demande en même temps si cela veut dire que l'album n'est pas mémorable. En fait, je crois que c'est une caractéristique commune des BD traitant des sujets de société : on a un entrecroisement de différents personnages ayant chacun des valeurs et des problèmes différents - et c'est ça dont il faut se souvenir, au lieu du scénario qui n'est là que pour servir la réflexion. Une réflexion qui, dans le cas présent, est efficace et intéressante. L'album décrit une partie de notre société du début du 3e millénaire, dans laquelle on reconnaîtra tous des gens de notre entourage (à défaut de s'y reconnaître soi-même). C'est bien vu.
Les Sous-sols du Révolu
Ce n'est peut-être pas le meilleur album de M-A Mathieu ni le plus original, ce n'est peut-être pas un chef-d'oeuvre à même de plaire à tout public, mais les Sous-sols du Révolu est un très bon album qui fourmille d'idées excellentes. Il nous emmène dans les profondeurs du Musée du Révolu, ou bien du Musée du Voleur, ou de l'Oeuvre du Muselé, ou de... Bref, un Musée du Louvre magnifié, onirique, comme M-A Mathieu sait si bien retranscrire son univers absurde et ordonné à la fois. On retrouve une structure de récit proche de L'ascension sauf que ce sont vers les profondeurs mystérieuses que nos deux héros se dirigent. On retrouve des jeux sur l'image et des réflexions sur l'art qui rappelleront Julius Corentin Acquefacques. Des décors et des planches dans le style typique de l'auteur. Bref, l'amateur de M-A Mathieu ne sera pas dépaysé. Chaque chapitre nous amène à découvrir une portion des coulisses du Musée, lieux et métiers qui ont indubitablement une origine réelle mais qui sont ici sublimés comme dans un rêve aux allures gothiques et absurdes. Réflexions autour de l'art, des métiers du musée, de l'histoire de l'art. Les idées sont nombreuses, les éclairs d'intelligence aussi, et l'humour est bien présent amenant de vrais éclats de rire au cours de la lecture. Il faut cependant avouer que le rythme un peu lent et l'ambiance typique de M-A Mathieu ne pourra peut-être plaire à tout public. Il manque en effet quelque chose qui donne véritablement envie au lecteur d'aller jusqu'au bout de l'intrigue. Il faut accrocher aux idées et à l'humour de l'auteur sans quoi l'ennui a des chances de surgir. Par bonheur, moi j'y ai accroché. Un grand moment de lecture pour un album qui manque peut-être un tout petit peu de liant pour forger un souvenir inoubliable dans l'esprit du lecteur.
Toto l'ornithorynque
C'est la 1ere BD que j'ai offerte à ma fille. Elle ne lit pas encore très bien mais qu'importe, elle adore plonger dans ces pages éclatantes de couleurs. Imaginez l'enfant, tout seul, dans le canapé du salon, sous une petite lumière, et qui s'évade gentiment dans son monde, le regard attentif aux moindres détails de la page. De plus, les histoires sont empreintes de magie, d'amitié, de nature sauvage, d'aventure. Tout ce qui fait rêver les minots. Alors voilà, pas d'hésitation, faites découvrir cette belle série aux jeunes BDphiles en herbe, vous toucherez juste.
Le Spirit
C'est vieux, c'est vrai... Mais qu'est-ce que c'est tout bon !... Le "Spirit" fait son apparition -remarquée-, sous forme de strip journalier, dans le quotidien US "Chicago Tribune" daté du 2 Juin 1940. Succès immédiat !... Et il y a de quoi !... Aux commandes, Will Eisner se livre à une véritable parodie jouissive de la BD classique de l'époque. Son graphisme -noir et blanc- renouvelle même le genre. Un véritable jeu d'ombres et de lumière. Le découpage des planches est original ; du véritable "cinéma sur papier". J'apprécie ces plongées, contre-plongées, plans larges ou rapprochés, zooms... un véritable ensemble qui confère une très belle unité de plans et d'action à la série. Qui plus est, nombre de scénarios paraissent avoir été écrits avec une certaine désinvolture ; mais il s'agit en fait d'une sorte de "nouvelle écriture" qui s'écarte des stéréotypes textuels de l'époque. Un véritable "monde à part" créé par ce diable d'Eisner. Ce strip journalier va se prolonger jusqu'en Février 1944, mais sous la férule d'autres dessinateurs. En effet, Eisner a été mobilisé dans l'armée !.. En 1945, revenu à la vie civile, Will reprend son personnage. Assisté de quelques collaborateurs, il balance le Spirit dans moult aventures rocambolesques ; ce jusqu'en 1952. La série va alors s'arrêter jusqu'en 1966. Cette année-là, Eisner se remet à sa planche à dessin et réalise... un pastiche de sa propre série !... C'est la fin de ce héros complètement "à part". Eisner ne dessinera que de nouvelles couvertures pour diverses éditions qui paraîtront dans les années 70, mais "the dream is over"... Qu'en dire ?... Une série surprenante, novatrice de ton, de style, de fond et de forme. Un héros complètement "hors du temps", mais dans la meilleure veine du genre. Véritable cas à part, le Spirit est d'ailleurs considéré comme une des plus belles séries de l'époque. Et il le mérite... LES ALBUMS : Là, il n'est pas facile de s'y retrouver ; de nombreuses maisons d'éditions affichant ce héros dans leur(s) catalogue(s). 1. Humanoïdes Associés : 5 albums de 1977 à 1980. 2. Futuropolis ("copyright") : 3 albums de 1981 à 1983. 3. Futuropolis (Icare) : 1 album en 1981 4. Ed. Neptune : 5 albums de 1982 à 1984 5. Albin Michel : 3 albums de 1985 à 1987 6. Ed. Peplum : 3 albums de 1989 à 1990 7. Vents d'Ouest : 1 album en 1996 8. Soleil Productions : 7 albums "Intégrale" de 2002 à 2005. Cette intégrale doit encore se poursuivre. Que puis-je vous conseiller ?... Sans parti pris aucun : les 3 albums "à l'italienne" de la collection "Copyright", "l'intégrale" de chez Soleil -toujours en cours. Notices infos sur auteur, collaborateurs divers, parutions périodiques en France et francophonie : voir dans la fenêtre "série".
Pourquoi j'ai tué Pierre
Je serai bref, car beaucoup de choses ont déjà été dites : ce livre est une très grande histoire autobiographique, peut-être l'un des meilleurs albums de cette rentrée 2006. L’histoire évoque les actes sexuels commis par un prêtre sur la personne du scénariste du livre Olivier Ka, lorsqu’il avait l’âge de 12 ans. C’est pour exorciser ses démons qu’Olivier Ka a décidé d’écrire cette histoire : son histoire, avec l’aide d’Alfred au dessin. Sur un thème difficile, les auteurs réalisent une oeuvre intimiste, assez pudique, où l'on sent à chaque page une douleur diffuse. Le dessin d'Alfred est toujours aussi original, renforcé par une colorisation adéquate. Un livre vraiment beau, touchant et qui évoque, avec justesse, un malaise, dont il est difficile de se défaire.
Rg Veda
C'est un manga que j'affectionne tout particulièrement. Les dessins sont somptueux, l'histoire est pleine de rebondissements. Je ne peux que le conseiller... Il est vraiment superbe. Merci à Clamp pour ce beau manga !
Gai-Luron
Une des premières œuvres de Gotlib ; Gai-Luron est d'ailleurs une des créations du maître que je préfère. Le personnage, proche du célèbre Droopy, est amusant et les situations frisent parfois l’absurde. Certaines planches sont d'une grande richesse dans la recherche d'une exploitation des codes de la bande dessinée. Le jeu sur les cadres, les plans et angles de vue était très novateur. Le problème, c’est que le texte est un peu trop abondant et cela peut rebuter la jeune génération. De plus, il est parfois un peu compliqué de saisir toute la portée référentielle des gags. Cependant, ne boudons pas notre plaisir car cette série est à lire et à relire et le travail de réédition de Fluide est d'excellente qualité.
Mélodie au crépuscule
Eh bien moi j'ai adoré "Mélodie au crépuscule". Pour plusieurs raisons. D'abord parce que la collection Blandice est une collection vraiment intéressante, qui propose des oeuvres de tout premier plan (du moins en ce qui concerne ce que j'en ai lu jusqu'à présent). Ensuite parce que Renaud Dillies est un auteur que j'apprécie beaucoup, que Sumato et Betty Blues sont vraiment des oeuvres qui m'ont touché. En plus c'est un garçon vraiment charmant, qui parle avec une joie communicative de ses deux passion : la BD et la musique. Il a la chance de pratiquer les deux, et avec un bonheur semblable, apparemment (sauf qu'il n'a pas, à ma connaissance, sorti de disque). D'autre part, son dessin a évolué depuis Betty Blues ; il est plus épuré, mieux maîtrisé, comporte moins de scories. En plus Renaud multiplie dans ce bouquin les audaces visuelles, les cadrages entreprenants, les montages saugrenus mais originaux. Et cela malgré un gaufrier très classique, qu'il utilise de façon très inventive. Pour continuer, son histoire conjugue le rêve et la réalité, à mi-chemin entre le conte et le roman graphique. Certes, c'est encore une histoire d'amour déçu, il utilise les mêmes recettes que dans les deux oeuvres précédemment citées. Mais c'est tellement poétique qu'on se laisse rapidement bercer par la musique de Django Reinhardt, auquel l'album est implicitement dédié. Pour finir, Renaud Dillies est un auteur à suivre, encore et encore.
Les Aventures oubliées du Baron de Münchhausen
C'est la première fois qu'Olivier Supiot est seul aux commandes d'une série... Vous avez aimé le dessin de Féroce ou du Dérisoire ? Alors vous aimerez le dessin des aventures du Baron, certaines cases ressemblent à une peinture... Supiot avait prouvé ses talents de dessinateur et encore plus ses talents de coloriste, il les confirme. Le principe de la série est une narration faite par le Baron lui-même qui s'adresse au lecteur. Ce 1er tome, les Orientales, voit une succession d'aventures racontées par le Baron à un sultan dont il est prisonnier. Dans ce 1er tome, c'est bien cette succession qui, à mon avis, est le point faible du livre car j'ai un peu le sentiment d'avoir survolé chacune des aventures plutôt que d'être véritablement rentré dedans. Malgré ce bémol, j'ai passé un beau et bon moment de lecture.