J'ai été très surpris par la force du dessin de Baudoin, auteur dont j'apprécie généralement le traitement graphique, mais diversement les histoires, sur des pages d'une taille aussi réduite.
J'ai vraiment été scotché par les dessins et c'est ce qui m'a fait acheter cet album au lieu d'un autre dans la collection Pattes de Mouche (la collection qui vous sauve quand vous avez des cadeaux de Noël à trois euros à faire, lors des dîners de Noël entre potes...).
L'histoire est d'une douce nostalgie et m’a personnellement touché pour avoir retrouvé certaines sensations quant à d’autres rivières dans lesquelles j’ai pu barboter et dans lesquelles je ne barbote plus… Moi aussi je suis passé à la case salle de bain.
Après je comprends largement qu’on ne puisse pas apprécier cette évocation, si elle ne nous évoque rien. Mais j’ai tout de même l’impression qu’on a un peu tous notre paradis perdu, et Baudoin nous évoque encore une fois le sien, comme il peut le faire dans Piero par exemple.
Encore un très beau livre de la collection Actes Sud Bd qui est une adaptation du livre-reportage d’Albert Londres, paru en 1928 sur la vie dans le bagne de Guyane. Albert Londres prend fait et cause pour la réhabilitation de l’accusé Dieudonné.
Un livre qui se lit très bien et où on ne décroche à aucun moment. La narration est plutôt dense. Cependant, Laurent Maffre n’utilise pas de gaufrier pour certaines pages, donc cela peut poser quelques problèmes de lisibilité. Ses personnages ont des gueules magnifiques. Par moment, j’ai retrouvé chez lui un peu le style d’Hugo Pratt.
La première partie est intéressante car elle montre toute l’atrocité du bagne, mais elle a un côté un peu trop didactique.
J’ai préféré la deuxième partie du roman graphique qui évoque l’évasion de Dieudonné et de quelques-uns de ses camarades. L’histoire devient intense, les multiples péripéties qui attendent les évadés sont passionnantes.
Un autre thème important du roman est le parallèle qui est fait entre les deux pays la France et le Brésil où s’est réfugié Dieudonné. Le premier pays, berceau des droits de l’homme réclame l’extradition de Dieudonné, alors que le second choisit de ne pas le livrer. Les officiels de la région de Pernambouc (où vivait l’évadé) doutant fortement de sa culpabilité.
Un livre qui, pour un premier essai graphique se transforme en coup de maître.
Sur cette bd, j’ai pris une claque graphique : le traitement du dessin, qui relève du croquis à la Pictionary, donne une très grande force aux propos de Raphaël Terrier ; il illustre beaucoup les situations géographiques et physiques, tout en permettant de visualiser la complexité des sentiments des différents personnages.
Sur la question du lien entre dessins et textes, j’ai retrouvé dans ces ellipses une façon que peut avoir l’auteur pour faire figurer les images qui restent des scènes fortes que l’on a pu vivre. Rarement, lors d’un traumatisme, nous gardons une vue totale de la scène, plus souvent de sont des détails parfois forts et parfois anodins qui nous hantent. J’ai trouvé cela très réussi et très fort.
C’est une très « belle » retranscription du regard de l’enfant, de l’incompréhension face à la dépression et à la dépendance de la mère, à l’éloignement et à la cassure qui en découlent. C’est très poignant, très fort, et cela forme un bel ensemble.
Après, reste que dans ces récits post-traumatiques, qui peuvent avoir une certaine vertu thérapeutique, je m’interroge toujours sur la capacité de l’auteur à confirmer dans un autre genre. Auteur à guetter ; et bd à lire.
On reproche à cette série sa ressemblance avec la série Lanfeust De Troy. En ce qui me concerne j'apprécie beaucoup Lanfeust et donc j'aime retrouver un peu de cet univers dans cette autre BD.
Quant à l'histoire, prenez un peu n'importe quel livre ou film du genre et comparez ! Elles se ressemblent toutes : du Seigneur des Anneaux à La Quête de l'Oiseau du Temps en passant par Eragon la trame est identique : un individu quelconque, éventuellement ignorant de ses origines ou de ses pouvoirs, se retrouve en première position pour sauver la situation ou le monde. Et alors c'est bien ce qu'on aime retrouver en achetant ces BD ou en regardant ces films, non ?
L'intégrale (années 1962 et 1963) ici avisée reprend les débuts de l'histoire de Hulk, telle qu'imaginée et mise en scène par ses auteurs originaux : Stan Lee et Jack Kirby.
Une belle pièce de 150 pages d'une excellente série démarrée dans son propre comic book n° 1 de Mai 1962.
Curieusement, ce fascicule "The Incredible Hulk" s'arrêtera après 6 numéros, pour cause de mévente. Hulk vivra quelques autres histoires dans les comic books de "The Thing", "Thor".
Mais Stan Lee y croit et continue de scénariser son personnage jusqu'en 1969. Il cèdera ensuite le relais à Roy Thomas, Archie Goodwin, Harlan Ellison et autres très bonnes "pointures" du scénario.
Kirby lui, cèdera également le graphisme à Steve Ditko, John Buscema, Gil Kane, etc... du très beau monde également.
Sous ces différents auteurs, Hulk vivra moult aventures dans une dizaine d'autres parutions en comic books.
1978. C'est l'explosion aux Etats-Unis, suivie en France dès 1980 sur TF1. Une série télévisée de 82 épisodes a été tournée et passionne les téléspectateurs -jeunes et moins jeunes-.
Bill Bixby (Banner) et -surtout- Lou Ferrigno (Hulk) deviennent des stars. L'attrait pour ce monstre ne s'arrêtera plus.
Je l'aime bien, ce bon vieux Hulk. Problème : il est paru dans tellement de séries, s'est acoquiné avec bien d'autres "super héros", est paru dans de nombreuses éditions qu'il est très difficile de le suivre à la trace.
J'ai quand même une préférence pour ces vieux "Etranges Aventures" des années 60 chez Arédit.
"On" aura tout fait avec lui : comic books, périodiques, séries télévisées, dessins animés, cinéma... mais rien ne vaut -avis personnel- ces bons vieux Aredit et Marvel qui laissent encore place à limagination du lecteur.
L'intégrale :
Un très bon album de 150 pages qui reprend la genèse, les scénarios et dessins originaux (en de très bonnes histoires) de deux très grands créateurs : Lee et Kirby.
Pour une fois, je ne savais absolument pas quel était le contenu de cet album en l'achetant, si ce n'est le côté "terroir" de l'histoire. Mais les bons échos, le nom de Rabaté et les bons choix éditoriaux des éditions Futuropolis ont suffi à me donner envie.
J'ai trouvé l'histoire assez originale et rarement traitée en bd d'après mes connaissances. Rabaté évoque les relations amoureuses des personnes du 3ème âge. Ceux-ci se retrouvent souvent seuls, ayant perdu un époux, mais ont tout de même un besoin affectif (et sexuel et c'est souvent tabou...) malgré l'âge.
Le passage sur les hippies fait sûrement trop cliché, mais l'ensemble de l'album reste frais et souvent drôle sur un dessin très "nouvelle bd".
Bizarrement c'est presque par les carnets que j'ai commencé l'oeuvre de Sfar. Je n'avais lu que le tome 1 du "Chat du Rabbin" et peut être 1 ou 2 Pascin.
Et voilà que je tombe sur "Harmonica". Ou comment un auteur de BD raconte sa découverte du plaisir de faire de la musique, ses états d'âme sur le dessins, sa vie, sa famille, ses copaings, le tout joyeusement pas scénarisé et entrecoupé de croquis, de dessins pris sur un coin de table ou sur une plage à Nice.
Tout au long des 5 "Carnets", le plaisir de la lecture est très variable. Parfois je suis juste attendri par les mots d'un père pour sa fille, parfois j'éclate de rire au détour d'une phrase à la con, parfois je m'instruis, parfois je m'ennuie et parfois c'est juste de très jolis dessins, des crayonnés qui dégagent une belle émotion.
C'est à la lecture de ces carnets que j'ai compris pourquoi je ne pouvais pas ne pas aimer Sfar. Il fait référence à tellement de choses que j'ai aimées étant gosse, rien que Roald Dahl et Quentin Blake. Du coup grâce aux carnets j'ai découvert et beaucoup aimé Romain Gary et Albert Cohen, de qui Sfar tire de nombreuses références dans son oeuvre, et la truculence de tout les personnages de ses albums.
C'est à ses carnets que je dois mes plus gros fous rires de lecture. Du rire qui fait du bien, de la bonté sur papier.
En résumé, ce sont des livres au format original, plutôt réservés aux fans tout de même. Un peu chers (135 € les 5 carnets pour un peu plus de 2000 pages au total). Mais bon les fans de BD sont bien prêt à payer des fortunes pour acheter des séries entières !! Un place de choix dans ma bdthèque, relu à chaque fois avec un plaisir renouvelé.
Franchement j'aime beaucoup ce manga !! Les dessins sont beaux et les personnages attachants (Shishiwakamaru, Suzuki, Yohko Kurama, Yusuke, Hiei, Itsuki...) même les méchants sont très attachants!
C'est le meilleur manga que j'ai lu !
Ils ont "bercé" une partie de mon enfance, puis de ma jeunesse. Idem pour mon fils maintenant âgé de 28 ans. Et mon petit-fils qui -j'espère- suivra...
Les Schtroumpfs ?... Leur ancienneté les fait souvent s'étaler sur 3 générations.
Ils interviennent pour la première fois dans l'hebdo Spirou, n° 1071 du 23 Octobre 1958. C'est dans l'épisode "La flûte à six trous" -de Johan et Pirlouit- que j'ai découvert ce peuple de petits lutins sautillants (car au départ, ils se déplacent par bonds) ; lutins qui -rapidement d'ailleurs- vont avoir un retentissement incroyable.
Au départ ils sont 100, chacun avec ses propres caractéristiques. Et Peyo leur a -de plus- créé un univers cohérent. Autour du Grand Schtroumpf (le seul en rouge, et barbu), chaque personnage va jouer un rôle propre et original ; chacun a un métier, une fonction. Pacifiques ils sont, mais ils doivent très souvent faire face à l'infâme Gargamel et son cruel matou noir Azraël.
J'ai vraiment -après quelques années- apprécié ce véritable microcosme de société quasi idéale créé par Peyo, et emprunté à la mythologie populaire : vivent un souverain (ici le Grand Schtroumpf) qui possède sagesse et pouvoir et ses sujets -identiques par leur style, mais tous différents de par leur caractère.,
Il y a parfois des heurts, des bouleversements, des luttes intestines (aaaaah... "le Schtroumpfissime"...) ; mais est bien qui finira toujours bien.
Les Schtroumpfs ?... une véritable explosion, un véritable plébiscite du lectorat qui va obliger Peyo à créer son propre studio. Au début des années 80, ces personnages vont s'internationaliser ; des millions de produits dérivés, des dessins animés vont véritablement envahir la planète, ce dans quasi toutes les langues.
Et ce qui n'était au départ qu'une petite colonie de lutins bleus va devenir un véritable phénomène de société.
Et là... j'aime moins. Je ne m'en suis d'ailleurs tenu qu'aux albums. Si le dessin de Peyo et de ses collaborateurs restait toujours sans faille, "l'esprit Schtroumpf" était un peu délaissé ; les scénarios souffrant d'un réel manque de profondeur. Productivité semblait être le maître mot de la série.
Que m'en reste-t-il, personnellement ?... Tout comme le "Marsupilami", une fantastique création, originale, innovante, qui a encore de (très) beaux jours devant elle mais qui -pour moi- n'a plus cet esprit BD que j'aimais y retrouver.
J'ai quand même coté "4" -surtout pour le dessin- car, pour ce qui est des albums, c'est quand même fichtrement bien fait.
Ca est un Belge qui met son avis. Et moi je te dis à toi que ça est que tu peux pas apprécier Quick et son "ketje" Flupke si tes pieds tu les a jamais mis dans le "Vieux Bruxelles", une fois !...
Maintenant, ça est que tu dois lire ce que moi je mettre...
Une véritable institution en Belgique !
Ces deux garnements -sympathiques et frondeurs- habitent les "Marolles", un quartier populaire du Vieux Bruxelles. Leur passe-temps favori ?... jouer des tours pendables aux adultes , et aussi déjouer la surveillance de l'Agent 15, un policier plutôt bon enfant.
Cette série débute dans le journal "Le Petit Vingtième" n° 4 du 23 Janvier 1930.
Derrière cette suite de gags -c'est vrai, assez démodés pour le lecteur d'aujourd'hui- se cache une magnifique série originale sur l'enfance, une vision vraiment nostalgique d'un âge que l'on ne reverra plus.
Je préfère nettement cette série à "Tintin". Hergé privilégie ici une réelle efficacité, tant dans le dessin que dans la narration, bouleverse le découpage, se met parfois en scène.
"Quick et Flupke"?... C'est tout simplement la vie de tous les jours de deux copains qui aiment faire des farces. C'est simple, et c'est tout bon. Il règne, tout au long des planches, une sorte d'esprit frondeur qui en fait -avis personnel- une création des plus réussies d'Hergé, même si elle n'aura jamais la notoriété (et le merchandising) de "Tintin".
J'apprécie vraiment cette liberté d'action qu'avait Hergé en cette série, bien plus qu'avec "Tintin" pour lequel il a dû utiliser moult poncifs du genre et se soumettre plus qu'occasionnellement aux desiderata de l'éditeur d'alors.
"Quick et Flupke" ?... C'est pour moi excellent ; surtout que j'ai connu ce quartier dans les années 60, dont une partie fut abattue pour faire place à des buildings. Mais il existe toujours, un peu comme un village gaulois, et le coeur de ce Vieux Bruxelles y bat toujours. Heureusement !...
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L'Espignole
J'ai été très surpris par la force du dessin de Baudoin, auteur dont j'apprécie généralement le traitement graphique, mais diversement les histoires, sur des pages d'une taille aussi réduite. J'ai vraiment été scotché par les dessins et c'est ce qui m'a fait acheter cet album au lieu d'un autre dans la collection Pattes de Mouche (la collection qui vous sauve quand vous avez des cadeaux de Noël à trois euros à faire, lors des dîners de Noël entre potes...). L'histoire est d'une douce nostalgie et m’a personnellement touché pour avoir retrouvé certaines sensations quant à d’autres rivières dans lesquelles j’ai pu barboter et dans lesquelles je ne barbote plus… Moi aussi je suis passé à la case salle de bain. Après je comprends largement qu’on ne puisse pas apprécier cette évocation, si elle ne nous évoque rien. Mais j’ai tout de même l’impression qu’on a un peu tous notre paradis perdu, et Baudoin nous évoque encore une fois le sien, comme il peut le faire dans Piero par exemple.
L'Homme qui s'évada
Encore un très beau livre de la collection Actes Sud Bd qui est une adaptation du livre-reportage d’Albert Londres, paru en 1928 sur la vie dans le bagne de Guyane. Albert Londres prend fait et cause pour la réhabilitation de l’accusé Dieudonné. Un livre qui se lit très bien et où on ne décroche à aucun moment. La narration est plutôt dense. Cependant, Laurent Maffre n’utilise pas de gaufrier pour certaines pages, donc cela peut poser quelques problèmes de lisibilité. Ses personnages ont des gueules magnifiques. Par moment, j’ai retrouvé chez lui un peu le style d’Hugo Pratt. La première partie est intéressante car elle montre toute l’atrocité du bagne, mais elle a un côté un peu trop didactique. J’ai préféré la deuxième partie du roman graphique qui évoque l’évasion de Dieudonné et de quelques-uns de ses camarades. L’histoire devient intense, les multiples péripéties qui attendent les évadés sont passionnantes. Un autre thème important du roman est le parallèle qui est fait entre les deux pays la France et le Brésil où s’est réfugié Dieudonné. Le premier pays, berceau des droits de l’homme réclame l’extradition de Dieudonné, alors que le second choisit de ne pas le livrer. Les officiels de la région de Pernambouc (où vivait l’évadé) doutant fortement de sa culpabilité. Un livre qui, pour un premier essai graphique se transforme en coup de maître.
(A)mère
Sur cette bd, j’ai pris une claque graphique : le traitement du dessin, qui relève du croquis à la Pictionary, donne une très grande force aux propos de Raphaël Terrier ; il illustre beaucoup les situations géographiques et physiques, tout en permettant de visualiser la complexité des sentiments des différents personnages. Sur la question du lien entre dessins et textes, j’ai retrouvé dans ces ellipses une façon que peut avoir l’auteur pour faire figurer les images qui restent des scènes fortes que l’on a pu vivre. Rarement, lors d’un traumatisme, nous gardons une vue totale de la scène, plus souvent de sont des détails parfois forts et parfois anodins qui nous hantent. J’ai trouvé cela très réussi et très fort. C’est une très « belle » retranscription du regard de l’enfant, de l’incompréhension face à la dépression et à la dépendance de la mère, à l’éloignement et à la cassure qui en découlent. C’est très poignant, très fort, et cela forme un bel ensemble. Après, reste que dans ces récits post-traumatiques, qui peuvent avoir une certaine vertu thérapeutique, je m’interroge toujours sur la capacité de l’auteur à confirmer dans un autre genre. Auteur à guetter ; et bd à lire.
Les Forêts d'Opale
On reproche à cette série sa ressemblance avec la série Lanfeust De Troy. En ce qui me concerne j'apprécie beaucoup Lanfeust et donc j'aime retrouver un peu de cet univers dans cette autre BD. Quant à l'histoire, prenez un peu n'importe quel livre ou film du genre et comparez ! Elles se ressemblent toutes : du Seigneur des Anneaux à La Quête de l'Oiseau du Temps en passant par Eragon la trame est identique : un individu quelconque, éventuellement ignorant de ses origines ou de ses pouvoirs, se retrouve en première position pour sauver la situation ou le monde. Et alors c'est bien ce qu'on aime retrouver en achetant ces BD ou en regardant ces films, non ?
Hulk - L'intégrale
L'intégrale (années 1962 et 1963) ici avisée reprend les débuts de l'histoire de Hulk, telle qu'imaginée et mise en scène par ses auteurs originaux : Stan Lee et Jack Kirby. Une belle pièce de 150 pages d'une excellente série démarrée dans son propre comic book n° 1 de Mai 1962. Curieusement, ce fascicule "The Incredible Hulk" s'arrêtera après 6 numéros, pour cause de mévente. Hulk vivra quelques autres histoires dans les comic books de "The Thing", "Thor". Mais Stan Lee y croit et continue de scénariser son personnage jusqu'en 1969. Il cèdera ensuite le relais à Roy Thomas, Archie Goodwin, Harlan Ellison et autres très bonnes "pointures" du scénario. Kirby lui, cèdera également le graphisme à Steve Ditko, John Buscema, Gil Kane, etc... du très beau monde également. Sous ces différents auteurs, Hulk vivra moult aventures dans une dizaine d'autres parutions en comic books. 1978. C'est l'explosion aux Etats-Unis, suivie en France dès 1980 sur TF1. Une série télévisée de 82 épisodes a été tournée et passionne les téléspectateurs -jeunes et moins jeunes-. Bill Bixby (Banner) et -surtout- Lou Ferrigno (Hulk) deviennent des stars. L'attrait pour ce monstre ne s'arrêtera plus. Je l'aime bien, ce bon vieux Hulk. Problème : il est paru dans tellement de séries, s'est acoquiné avec bien d'autres "super héros", est paru dans de nombreuses éditions qu'il est très difficile de le suivre à la trace. J'ai quand même une préférence pour ces vieux "Etranges Aventures" des années 60 chez Arédit. "On" aura tout fait avec lui : comic books, périodiques, séries télévisées, dessins animés, cinéma... mais rien ne vaut -avis personnel- ces bons vieux Aredit et Marvel qui laissent encore place à limagination du lecteur. L'intégrale : Un très bon album de 150 pages qui reprend la genèse, les scénarios et dessins originaux (en de très bonnes histoires) de deux très grands créateurs : Lee et Kirby.
Les Petits Ruisseaux
Pour une fois, je ne savais absolument pas quel était le contenu de cet album en l'achetant, si ce n'est le côté "terroir" de l'histoire. Mais les bons échos, le nom de Rabaté et les bons choix éditoriaux des éditions Futuropolis ont suffi à me donner envie. J'ai trouvé l'histoire assez originale et rarement traitée en bd d'après mes connaissances. Rabaté évoque les relations amoureuses des personnes du 3ème âge. Ceux-ci se retrouvent souvent seuls, ayant perdu un époux, mais ont tout de même un besoin affectif (et sexuel et c'est souvent tabou...) malgré l'âge. Le passage sur les hippies fait sûrement trop cliché, mais l'ensemble de l'album reste frais et souvent drôle sur un dessin très "nouvelle bd".
Carnets de Joann Sfar
Bizarrement c'est presque par les carnets que j'ai commencé l'oeuvre de Sfar. Je n'avais lu que le tome 1 du "Chat du Rabbin" et peut être 1 ou 2 Pascin. Et voilà que je tombe sur "Harmonica". Ou comment un auteur de BD raconte sa découverte du plaisir de faire de la musique, ses états d'âme sur le dessins, sa vie, sa famille, ses copaings, le tout joyeusement pas scénarisé et entrecoupé de croquis, de dessins pris sur un coin de table ou sur une plage à Nice. Tout au long des 5 "Carnets", le plaisir de la lecture est très variable. Parfois je suis juste attendri par les mots d'un père pour sa fille, parfois j'éclate de rire au détour d'une phrase à la con, parfois je m'instruis, parfois je m'ennuie et parfois c'est juste de très jolis dessins, des crayonnés qui dégagent une belle émotion. C'est à la lecture de ces carnets que j'ai compris pourquoi je ne pouvais pas ne pas aimer Sfar. Il fait référence à tellement de choses que j'ai aimées étant gosse, rien que Roald Dahl et Quentin Blake. Du coup grâce aux carnets j'ai découvert et beaucoup aimé Romain Gary et Albert Cohen, de qui Sfar tire de nombreuses références dans son oeuvre, et la truculence de tout les personnages de ses albums. C'est à ses carnets que je dois mes plus gros fous rires de lecture. Du rire qui fait du bien, de la bonté sur papier. En résumé, ce sont des livres au format original, plutôt réservés aux fans tout de même. Un peu chers (135 € les 5 carnets pour un peu plus de 2000 pages au total). Mais bon les fans de BD sont bien prêt à payer des fortunes pour acheter des séries entières !! Un place de choix dans ma bdthèque, relu à chaque fois avec un plaisir renouvelé.
Yuyu Hakusho
Franchement j'aime beaucoup ce manga !! Les dessins sont beaux et les personnages attachants (Shishiwakamaru, Suzuki, Yohko Kurama, Yusuke, Hiei, Itsuki...) même les méchants sont très attachants! C'est le meilleur manga que j'ai lu !
Les Schtroumpfs
Ils ont "bercé" une partie de mon enfance, puis de ma jeunesse. Idem pour mon fils maintenant âgé de 28 ans. Et mon petit-fils qui -j'espère- suivra... Les Schtroumpfs ?... Leur ancienneté les fait souvent s'étaler sur 3 générations. Ils interviennent pour la première fois dans l'hebdo Spirou, n° 1071 du 23 Octobre 1958. C'est dans l'épisode "La flûte à six trous" -de Johan et Pirlouit- que j'ai découvert ce peuple de petits lutins sautillants (car au départ, ils se déplacent par bonds) ; lutins qui -rapidement d'ailleurs- vont avoir un retentissement incroyable. Au départ ils sont 100, chacun avec ses propres caractéristiques. Et Peyo leur a -de plus- créé un univers cohérent. Autour du Grand Schtroumpf (le seul en rouge, et barbu), chaque personnage va jouer un rôle propre et original ; chacun a un métier, une fonction. Pacifiques ils sont, mais ils doivent très souvent faire face à l'infâme Gargamel et son cruel matou noir Azraël. J'ai vraiment -après quelques années- apprécié ce véritable microcosme de société quasi idéale créé par Peyo, et emprunté à la mythologie populaire : vivent un souverain (ici le Grand Schtroumpf) qui possède sagesse et pouvoir et ses sujets -identiques par leur style, mais tous différents de par leur caractère., Il y a parfois des heurts, des bouleversements, des luttes intestines (aaaaah... "le Schtroumpfissime"...) ; mais est bien qui finira toujours bien. Les Schtroumpfs ?... une véritable explosion, un véritable plébiscite du lectorat qui va obliger Peyo à créer son propre studio. Au début des années 80, ces personnages vont s'internationaliser ; des millions de produits dérivés, des dessins animés vont véritablement envahir la planète, ce dans quasi toutes les langues. Et ce qui n'était au départ qu'une petite colonie de lutins bleus va devenir un véritable phénomène de société. Et là... j'aime moins. Je ne m'en suis d'ailleurs tenu qu'aux albums. Si le dessin de Peyo et de ses collaborateurs restait toujours sans faille, "l'esprit Schtroumpf" était un peu délaissé ; les scénarios souffrant d'un réel manque de profondeur. Productivité semblait être le maître mot de la série. Que m'en reste-t-il, personnellement ?... Tout comme le "Marsupilami", une fantastique création, originale, innovante, qui a encore de (très) beaux jours devant elle mais qui -pour moi- n'a plus cet esprit BD que j'aimais y retrouver. J'ai quand même coté "4" -surtout pour le dessin- car, pour ce qui est des albums, c'est quand même fichtrement bien fait.
Quick et Flupke
Ca est un Belge qui met son avis. Et moi je te dis à toi que ça est que tu peux pas apprécier Quick et son "ketje" Flupke si tes pieds tu les a jamais mis dans le "Vieux Bruxelles", une fois !... Maintenant, ça est que tu dois lire ce que moi je mettre... Une véritable institution en Belgique ! Ces deux garnements -sympathiques et frondeurs- habitent les "Marolles", un quartier populaire du Vieux Bruxelles. Leur passe-temps favori ?... jouer des tours pendables aux adultes , et aussi déjouer la surveillance de l'Agent 15, un policier plutôt bon enfant. Cette série débute dans le journal "Le Petit Vingtième" n° 4 du 23 Janvier 1930. Derrière cette suite de gags -c'est vrai, assez démodés pour le lecteur d'aujourd'hui- se cache une magnifique série originale sur l'enfance, une vision vraiment nostalgique d'un âge que l'on ne reverra plus. Je préfère nettement cette série à "Tintin". Hergé privilégie ici une réelle efficacité, tant dans le dessin que dans la narration, bouleverse le découpage, se met parfois en scène. "Quick et Flupke"?... C'est tout simplement la vie de tous les jours de deux copains qui aiment faire des farces. C'est simple, et c'est tout bon. Il règne, tout au long des planches, une sorte d'esprit frondeur qui en fait -avis personnel- une création des plus réussies d'Hergé, même si elle n'aura jamais la notoriété (et le merchandising) de "Tintin". J'apprécie vraiment cette liberté d'action qu'avait Hergé en cette série, bien plus qu'avec "Tintin" pour lequel il a dû utiliser moult poncifs du genre et se soumettre plus qu'occasionnellement aux desiderata de l'éditeur d'alors. "Quick et Flupke" ?... C'est pour moi excellent ; surtout que j'ai connu ce quartier dans les années 60, dont une partie fut abattue pour faire place à des buildings. Mais il existe toujours, un peu comme un village gaulois, et le coeur de ce Vieux Bruxelles y bat toujours. Heureusement !...